Londres menace la domination
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Londres menace la domination
1211 Genève 11 Auflage 6 x wöchentlich 46'189 1077237 / 229.28 / 79'568 mm2 / Farben: 3 Seite 19 02.04.2007 Londres menace la domination de New York conime place financkre Finance La City verse les bonus les plus levs et les socites des pays emergents prförent s'y coter plutöt qu'ä Wall Street Eric Albert, Londres Kensington Palace Gardens, au bord de Hyde Park Londres, est sans doute i'une des rues les plus chres au monde. Garde L l'entr€e comme ä la sortie, eile a longtemps mi habit€e parles ambassadeurs (la r&idence de l'ambassadeur de France y est encore) et ehe &aitjusqu'a peu considmie comme inabordable pour des propri€taires priv€s. Mais au moins trois riches banquiers et hommes d'affaires s'y sont install€s depuis peu. Londres est une ville qui flambe, car i'argent de francs. Les m&iers les plus pointus de ia contre 18,4 miiliards aux Etats-Unis. Si les entreprises des pays €mer- fmance sont d&elopp€s Londres. Pour Shaun Springer, directeur de gents boudent New York, c'est en Napier Scott, la llamb€e des bonus britanniques s'explique avant tout par ie sucnis des hedge funds. »Ils ont choisi Londres parce que c'est le meilleur endroit pour y trouver des g€rants de talent)) Ui forte concentration de g€rants de private equity (Apax Partners, 3i, Permira, Cando- nes-Oxiey (lire ci-dessous). Schon une €tude de ha Bourse de Londres auprin des entreprises qui s'y sont ver) et l'essor du ngoce de d&ivs ont gaiement contribu€ ö l'envol€e des nimun&ations. Dans la structuration de cnidit, par exemple, un directeur ex€cutif gagne 140000 Ii- coule ä flots au bord de la Tamise. «Londres est ie premier centre 11nancier au monde», n'a pas h€sini vres sterling (336000 francs) de proclamer ia semaine dernire Ed million de llvres (3,7 millions de Balls, ie secr€taire d'Etat au Tr€sor. Tout tient en un chiffre: les bonus des banquiers d'affaires londoniens sont jusqu'ä 50% sup€rieurs ceux qui vivent ä New York. «L'&art entre Wall Street et ia City continue de se creuser et les Etats-Unis sont maintenant au niveau des salaires asiati- salaire, en plus d'un bonus de 1,56 francs), contre 114000 livres et 1,24 million pour son homologue newyorkais. ))La concentration de financiers de haut niveau ä Londres a per- mis d'apporter plus d'innovations dans les produits, et donc d'attirer plus mintreprises. C'est un cercle vertueux)), conclut Shaun Springer. ques piutöt que britanniques», asnine l'€tude salariale annuefle du Mais pour Jonathan Said, €cono- consuitant Napier Scott. et Business Research), auteur d'une &ude sur l'importance de la City, il faut remettre les choses en perspective: »New York reste presque deux fois plus grande que Londres en ter- Concentration de talent.s La capitale britannique est-elle en trab de devenir la premiire place financaire mondiaie? A voir les maisons vendues nigulirement L 10 miillons de livres sterling (24 miliions de francs), les objets d'art qui pulv€risent ies enchres de Sotheby's, ou encore les cocktails recouverts de poudre d'or servis dans miste au CEBR(Centre for Economic cot€es, ie quart d'entre ehies ont choisi ha City ö cause de son environ- nement r€glementaire l€ger. Man Brown, directeur de l'investissement chez Schroders, confirme: «Notre r€glementation se base sur les grands principes, sans entrer dans les d€taiis. C'est plus leger, sans tre pour autant moins efficace.» Une €tude publi€e en mars par ha City of London place Londres au premier rang mondiai en termes de comptitivini pour les services 11nanciers, juste devant New York. La capitale britannique d€passe la place am€ricaine sur chacun des cinq crinires: niveau de comp€tence des emphoy€s, r€guhation et impöts, infrastructure, acnis aux march€s et comp€titivini g€n&ahe. Mieux: l'€cart entre hes deux villes s'est accentim par rapport ä l'€tude pr&€dente de 2005. mes de production financi&e. Si Londres attire actuellement davantage ies entreprises internationales, l'€conomie am€ricaine reste nettement plus importante que celle de la Grande-Bretagne.» Reste que 1'&art se r€duit. L'expli- LundiFinance Londreii,enaceladoi,,a»oii_deNeweoikcornme piace finaiieeer cation est ä chercher en Inde, en certains hötels hupp€s, ia City sem- Russie ou en Chine. Les entreprises ble effectivement rapporter gros. des pays mergents s'introduisent de plus en plus ia Bourse de Lon- Bob Diamond, le pr€sident de Barclays et CEO de sa division banque d'affaires, a reu l'an dernier l'astronomique somme de... 52 mfflions grande partie ä cause de ha hoi Sarba- dres. Les IPO r€alis&s Londres au deuxime semestre 2006 taientvaloris€es 19,8 milliards d'euros, Argus Ref 26591387 Ausschnitt Seite Bericht Seite 1 / 4 5 / 147 1211 Genève 11 Auflage 6 x wöchentlich 46'189 1077237 / 229.28 / 79'568 mm2 / Farben: 3 Seite 19 02.04.2007 tu Ci, attire les entr& enBornse internationales & cause de son euvirouijement i€glernentaire kger. ]mCHIVES Une domination fragile? Mais cc classcmcnt est cl from- pe-ftril: au total, Londres obtient 765 points, peine devant New York, qul a 760 points. Toutes ks auftes villes anivent bin dente (Genve est IDe, avec 628 points). tiailleurs, Man Browi avertit quc la domination dc Londres est ha- laires de chaque c6t de IAtlantique. II souligne aussi que Londres a sans doute mang son paili blanc. «L'aigent heile a gagn& Les Etats- Unis commencent ä gommerles pires aspects de Sarbanes-Oxley, et ii ne faul pas s'attendre cc que New York ne se batte pas.Je ne pense pas gut Londres va soudain s'effondrer, mais cela deviendra plus difficile dc progresser. gile: «Les bonus &aicnt trs €Iev& Londres rette ann€e parre quc cst lä que se sont conclnes les transactions. Mais cela peut repartir trs vite New York.» II aftirme gut chez Schroders, tes salaires sont trs simi- Argus Ref 26591387 Ausschnitt Seite Bericht Seite 2 / 4 6 / 147 1211 Genève 11 Auflage 6 x wöchentlich 46'189 1077237 / 229.28 / 79'568 mm2 / Farben: 3 Seite 19 02.04.2007 Salaires et bonus en 2006 En millions de Royaume-Uni Etats-Unis Asie 1,5 Iivres sterling Structuration dc crddit 1,7 1,3 Crddits exotiques 2,1 1,7 1,8 Crddits intdgrds 1,1 0,9 0,9 (Ces chiftres concernent les directeurs gdndraux des dtablisserments dits dc Tier 1, cest-ä-dire les mieux payds) Face ä la City, la riposte new-yorkaise sbrganise trent dome pour l'heure autour dm allgement de cette loi. Le 20 mars, la SEC a vot€ l'unanimit€ de mou- L'avantage londonien attise la civalini s€culaire entre New York et la contre les entreprises cot€es, facilit€ par l'usage ä des Ems priv€es d'une nigle de la Securities and Exchange Commission (SEC): RulelOb-5. Cette nigle, la plus redouule des patrons de cot€es aux Etats- City. A coups d'€tudes et de rap- Unis, interdit ia pulsentation ports, New York n'en finit plus de inexacte de faits mat€riels et h'information frauduleuse en vue de tromper les investisseurs. Ehe €tait l'ori- aux soci&s llOll am&xcaimes Les plaintes collectives et la loi Sarhanes-Oxley devront subir des modifications s'aiarmer: si rien n'est fait, Wall Street sera d&rön& dans la d€cen- nie. Le dkiin de la Bourse am&icaine «provient de biessures autoinflig€es», a nisum Hai Scott, ie professeur de Harvard qui pilote l'important «Comittee on Capitai Markets Regulations», dans un rapport paru en novembre 2006. Ces «biessures» ont deux causes majeures. Premirement, la ioi Sarbanes-Oxley («SOX»), introduite en 2002. Ehe a coftt€ des millions de dollars aux entreprises pour mettre en piace de stricts contröles comp- tabies internes (comme l'exige sa Section 404), accapani le management, et rendu les entreprises, ies patrons et ies auditeurs beaucoup pius vuln&ables ä des poursuites pnales s'ils contreviennent ha ioi. Deuximement, he risque de plaintes collectives («dass actions») gine destin& au seuh usage du gendarme boursier dans soll röle de surveillant des march€s. Mais ia jurisprudence a gn€ralini ia pratique des «dass actioms» de particuhiers en vertu de la nighe lOb-5. Ds lors, toute soculni soumise ä ia SEC vit avec le risque d'affronter de teiles plaintes lorsque son cours d€cline. D€cotalions facilit€es Le risque total de iitige devemamt ing€rabhe, les cotations d'entreprises €trangres aux Etats-Umis se sollt effondules. Em 2006, l'Europe a re- cueilli trois fois plus d'entnies en Bourse que New York et rkolt€ pres- que le double de fonds, um nihec que Wall Street a impuul d'abord ä la loi «SOX». Les r€formes se comcen- velles nigles facihitamt ha d€cotation des &rangres des Bourses am&icaines. Ces nigles permettellt d'€chapper ä ha surveillance de ha SEC si le vohume de ngoce de leurs titres na que 5% ou moins du n€goce momdial de ces mmes titres au cours des douze mois Ces nouvelhes nigles elltrerollt em vigueur mi-anne. Ell outre, la SEC a assoupli ses exigences sur hes comtröles imtermes des comptes, d€veloppant une approche «bas€e sur he risque», qui serait moims cociteuse. Mais ha partie m'est pas gagm€e: ha notiom de risque diffre largememt entre la SEC, les soci€uls et les auditeurs. Les plaintes colhectives savremt plus d€licates niformer. Reste que, pour la premi&e fois, un s€mateur dmocrate, Charles Schumer, a appel em janvier um usage plus restreint de la Rgle lOb-5 pour les pcivs, souhaitant que la SEC tellte de dissuader les plaintes les plus «probl€matiques». New York n'a pas dit soll dernier mot... Myret Zaki Argus Ref 26591387 Ausschnitt Seite Bericht Seite 3 / 4 7 / 147 1211 Genève 11 Auflage 6 x wöchentlich 46'189 1077237 / 229.28 / 79'568 mm2 / Farben: 3 Seite 19 02.04.2007 Wall Street amnage en Europe Commentaire Lt si Blackstone se cotait ä Londres? Ce serait la gffle suprme Stock Exchange-Euronext, Wall Street travcrsc l'Atlantiquc pour attaquer Londres dc front. Euro- pas si farfelu: Steve Schwarzman, CEO dc la puissante firme de private equity, ta1e son aversion ä la loi Sarbanes-Oxley, talon d'Achille de NewYork. Tout next devient son extension pour pour Wall Street. Cc scnario n'est comme sa situation gographique. Londres, l'inverse, est sise dans le fuseau horaire et sur le mridien ida1 pouraccueilirles entrcs en Bourse (IPO) d'Europe, du Moycn-Oricnt et dsie. Un capter les WO globales qui se rservaientjusqu'ici Londres. Paradoxe: Euronext devient le pivot dc la comp&itivit finan- cire amricaine, confirmant l'inversion du rapport dc forces transatlantique. Si c'est le cas, les financiers du Vieux Continent sc partageront avec Londres et Hong Kong lcs plus haut.s bonus... M.Z espoir: avec la fusion NewYork Argus Ref 26591387 Ausschnitt Seite Bericht Seite 4 / 4 8 / 147