Atelier D: les activités, la socialisation : maintenons le

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Atelier D: les activités, la socialisation : maintenons le
Atelier D: les activités, la socialisation : maintenons le contact avec l’extérieur
Animateur > François Sénepart, éducateur en centre de jour et membre de Brux'Ainés
Rapporteur > Christophe Ponkalo, responsable de département à la DPB
Compte-rendu :
Introduction à l’atelier : « En entendant d'autres institutions partager leur façon de voir les activités et de
les organiser, cela permettra une autre réflexion sur nos propres pratiques et sur le partenariat avec
l'extérieur. Cet atelier ouvrira de nouvelles pistes à propos des activités adaptées et de leur mise en
œuvre au sein de l'institution. Ceci afin de garder un bon équilibre entre le "rien faire" et le "trop faire".
L'important étant de rechercher la qualité de vie pour chacun, le respect du rythme de la personne et de
répondre à ses besoins fondamentaux. »
Il est constaté que le secteur est confronté à un double défi : l’un se rapporte aux jeunes adultes qui
quittent l’enseignement et cherchent une activité (action CAP 48 de l’année précédente), l’autre aux
personnes vieillissantes débattu dans le cadre de cet atelier.
1. Réflexion quant à l’organisation des activités :
 Scinder les groupes pour pouvoir mieux pouvoir rencontrer les besoins des personnes plus
rapides, plus actives ainsi que ceux des personnes avec un rythme plus lent. Lors de la
discussion, les membres mentionnent qu’il n’est pas toujours évident de scinder les groupes
(pour des raisons d’organisation). Il est parfois nécessaire d’accepter que certaines personnes ne
participent pas aux activités, mais qu’elles y assistent en tant que spectateur. Aussi bien les
éducateurs que les autres personnes en situation de handicap doivent apprendre à accepter
cette situation. Pour les personnes en situation de handicap, il est nécessaire que les
professionnels se prennent le temps d’expliquer la raison pour laquelle certaines personnes
doivent participer activement aux activités et d’autres non.
 Chercher des coopérations avec des projets complètement extérieurs à l’institution pour
favoriser les expériences nouvelles (peut être aussi avec les autres secteurs tels que les MRS,
puisque certaines personnes seront amenées à intégrer ces structures). Certains parents
insistent sur le fait que « activités extérieures » ne signifie pas avec l’institution en dehors de ses
murs, mais dans un cadre complètement différent, organisées par d’autres – associations
locales, groupes du village, associations décidées aux activités de loisirs - (évt. via
accompagnement individualisé). Parfois, il peut être intéressant de voir s’il n’est pas possible
d’intégrer des activités qui se passent en interne à l’institution à d’autres structures (ex. aller
jouer aux cartes dans une MR).
Colloque CAP48 2013
Actes
 Essayer d’intégrer tout au long de la journée / de la semaine des activités cherchant le bien-être
de la personne (diversifier au plus l’intensité des activités).
 Chercher un équilibre entre « le faire et l’être ».
2. Réflexion quant à l’organisation du système de service :
 Pourquoi est-ce que le secteur du handicap doit-il s’adapter aux personnes vieillissantes (et
créer des structures adaptées) alors que les listes d’attentes sont longues et composées de
beaucoup de jeunes personnes ?
 Ne serait-il pas intéressant d’analyser si le système d’offres de services ne devrait pas être
scindé entre deux groupes d’âge distinct (l’un pour les personnes de 18-40 ans et l’autre pour
les personnes de 40 ans et plus) ? Cette question se pose car les participants se demandent s’il
est possible pour une structure / institution de rencontrer aussi bien les besoins des deux
groupes de personnes à part égale.
 Le secteur du handicap tend à s’adapter au mieux aux besoins des personnes vieillissantes. Les
homes font régulièrement des exceptions pour accueillir des personnes jeunes. Cette pratique
pose la question de l’organisation des structures (qui fait quoi pour quel public). Il faudrait bien
plus qu’adapter les activités pour rencontrer les besoins de toutes les personnes dans toutes les
structures. Il faudrait repenser les structures dans tous les secteurs.
 Veiller à organiser des offres de services aux familles qui désirent garder la p.h. à la maison (p.
ex. offres de court séjour, offres d’accompagnement à domicile, accompagnement individuels
des p.h. en activité extérieure). Il importe de créer un réseau de services autour des familles
pour mieux rencontrer leurs besoins. Ceci rend un échange intensif entre les différents secteurs
et en interne à un même secteur indispensable.
 Est-ce que l’éducateur est toujours prêt à laisser sortir une p.h. de son institution (de manière
définitive ou de manière temporaire) ? Est-ce que ce départ n’est pas parfois perçu par le
professionnel comme un échec du professionnel dans son travail (il n’est pas parvenu dans son
cadre à rencontrer les besoins de la p.h. de manière satisfaisante).
 Est-ce que l’attachement affectif qui se crée au fur et à mesure du temps entre le professionnel
et la personne en situation de handicap permet encore une réflexion de type professionnel ?
Est-ce que nous sommes toujours capables de penser de manière primaire aux besoins des p.h.
ou est-ce que nos besoins sont parfois au centre des réflexions ?
 Quels systèmes d’offres de services sont indispensables pour rencontrer les besoins évoluant
des p.h. vieillissantes ?
Colloque CAP48 2013
Actes
3. Autres réflexions :
 Dans nos pratiques quotidiennes, n’avons-nous pas tendance à trop souvent attendre les
troubles du comportement avant de se poser la question si ce trouble n’est pas une demande de
changement de la part de la p.h. ? (ex. une personne vieillissante a dû montrer des troubles du
comportement importants avant que l’institution ne s’est posée la question de savoir si une MR
ne serait pas une solution plus adaptée aux besoins de la p.h. Après le changement d’institution,
les comportements ont cessé)
 Il peut être intéressant d’intégrer des bénévoles dans les institutions. Cela pourrait permettre
aux p.h. de vivre des expériences nouvelles et individuelles avec un accompagnement
personnalisé en dehors de l’institution (ex. du parrainage).
 Il semblerait que les parents eux-mêmes commencent à utiliser les offres de service de type
intégratif pour des p.h. qui sont intégrées dans des centres de jours. Cela leur permettrait de
vivre des choses plus diversifiées. Ceci a pour effet, que les parents composent le planning de la
semaine de la p.h. de manière plus diversifiée (institution et autres offres de services). Ceci a
pour conséquence que les jours de présence des p.h. en institution diminuent (parfois cela pose
un problème par rapport aux jours min. de présence en institution nécessaires pour justifier une
place en institution.
 Il est indispensable de penser à des systèmes permettant une mobilité des p.h. de service à
service (même de manière ponctuelle et de courte durée), ceci en vue d’augmenter la diversité
des expériences que les p.h. vivent.
 Veiller à ce que les moments de repos soient tolérés et prévus dans le cadre classique des
activités et de la journée.
 Il est difficile pour des éducateurs de se trouver face à des p.h. qui se rendent compte qu’elles
deviennent plus lentes, qu’elles ne sont plus capables de faire des activités qu’elles savaient
faire auparavant et qu’elles régressent de manière physique. Il manque des formations capables
de permettre une réflexion et une action plus ciblée face à cette problématique. Aussi est-il
indispensable de donner aux éducateurs des endroits de réflexion permettant de réfléchir à la
pratique et de l’adapter aux besoins évoluant.
 Oser de permettre aux personnes de pouvoir faire de nouvelles expériences, d’expérimenter
d’autres choses.
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