`Winter`s Bone` - Net Events Media

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`Winter`s Bone` - Net Events Media
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
Les chemins de la Liberté
Four Lions
Rien à déclarer
Simon Werner a disparu ...
Au-delà
Tron l'Héritage
Winter's Bone
Pulsar
Incendies
Na Putu
Laisse-moi entrer
Le Frelon Vert
Silent Souls
Easy A
The Kids Are All Right
Somewhere
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
20TEN
The Runaway
Blood Like Lemonade
The Boxer
Where Did The Night Fall
Wait For Me Remixes
Compass
The Way of the Animals Powers
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
New Amerykah Part Two: Return of the Ankh
DVD
Old Joy
The Experiment
The Immaculate Conception of Little Dizzle
Bellamy
Idiots and angels
Persécution
Une famille très moderne
Alien versus Zombies: Dark Lurking
L'Arbre
The Spy Next door
U.S. marshals
Mercy Hospital
Shrek 4, il était une fin
Je l'aimais
Kiss and Kill
Peacock
Blu-Rays
The Crazies
Backdraft, Daylight, Tremors
Le Dernier exorcisme
A.I : Artificial Intelligence
Resident Evil: The Afterlife 3D
Moi, moche et méchant
Twelve
The American
American Trip
Coup de foudre à Notting Hill, Menteur menteur
Hybrid
Ong bak 3
The Expendables
Ip Man 2
Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et
d'une allumette
Le Voyage Extraordinaire de Samy
Dossiers
The Thing
Je suis certain que si je vous annonce une
préquelle à l'extraordinaire 'The Thing',
chef-d'oeuvre du cinéma fantastique et
meilleur film de John Carpenter, vous allez
sourciller.
Interview de John Hawkes pour son rôle dans
'Winter's Bone'
Si dans le nouveau film de Debra Granik, John
Hawkes interprète un personnage pas très
net, dans la vraie vie, cet Américain de 51
ans est la gentillesse même.
Thor
Thor, puissant fils d'Odin, tout deux issus de
l'abondante manne des mythologies
germaniques, est le dieu du Tonnerre...
Black Swan
Réalisateur bourré de talent et de sensibilité,
Darren Aronofsky aurait dû faire partie des
réalisateurs actuels de référence, aux côtés,
notamment, de David Fincher ou Christopher
Nolan.
///////////// Cinéma /////////////
Les chemins de la Liberté
Les héros historiques de The Way Back suscitent l'admiration et impressionnent. Jusqu'au film dans lequel ils déambulent
dans une promenade de santé.
Bien qu'on soit loin d'être sûr que The Way Back soit bien basé sur des faits réels, ce fut une question de temps pour que
quelqu'un adapte cette histoire à l'écran. Tous les ingrédients que les gens attendent s'y retrouvent : des personnages
attachants qui se retrouvent dans des situations atroces, des méchants qui ne doutent de rien, des personnages qui ne
s'avèrent pas si méchants qu'ils n'y paraissent, de vastes paysages à faire rêver, des circonstances effrayantes et
saisissantes, un défi improbable et surtout une fin heureuse.
'The Way Back' commence avec l'annonce que 70 ans auparavant trois hommes en provenance de l'Himalaya ont franchi la
frontière avec l'Inde. Le film racontera qui des 7 fugitifs survivront à ce long voyage. Là, le film commet une sérieuse faute
de scénario. A mi chemin de l'histoire, les héros ont déjà semé leurs poursuivants et un quart d'heure plus tard ils n'en
restent plus que trois. Que reste-t-il, à part un voyage qui ressemble plus à une promenade de santé et qui nous fait
goûter à la déception. Cela 'The Way Back' ne l'a pas mérité mais bien cherché. (RN)
Film: 5/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 26 Janvier 2011
Réalisé par: Peter Weir
Avec: Jim Sturgess, Colin Farrell, Ed Harris
Ruben Nollet
Four Lions
"Peut-on rire de tout?" se demandait Pierre Desproges. Chris Morris répond par la positive mais ne va plus loin en riant
avec tout le monde, terroristes inclus. C'est dans cette incorrection politique que réside l'intérêt mais aussi le malaise qui
émane de ce Four Lions. Là où Morris réussit indéniablement son coup, c'est qu'en abordant le terrorisme par l'humour, il
brise un tabou permettant d'exorciser la peur. Ce qui, en soi, est une victoire sur les terroristes.
Le film regorge de scènes et de dialogues hilarants mêlant absurde pythonesque et satyre sociale mais également de
nombreux moments qui tombent à plat de manière embarrassante, faute à une mise en scène bordélique, à des facilités
narratives gênantes - les terroristes sont ici tous des abrutis haut de gamme - et à une absence totale de point de vue sur
son sujet. Four Lions, tire tout azimut sans rien cibler et se transforme en un objet filmique thématiquement audacieux mais
tellement creux et maladroit qu'il finit par mettre mal à l'aise.
Ne pas étayer le jusquauboutisme de ces quatre Dalton hardcore façon bêtes ET méchants par une ébauche de début de
propos rend légitimement Four Lions suspect de cynisme. Et de renvoyer à la question liminaire: "Peut-on rire de tout?".
Oui... mais dans ce cas de figure, peut-être pas sans parler de rien.
Film: 6/10, B.O.: 8/10
Date de sortie : 02 Février 2011
Durée: 97 min
Réalisé par: Christopher Morris
Avec: Benedict Cumberbatch, Kayvan Novak, Julia Davis, Chris Wilson
David Morelli
Rien à déclarer
Peut-on reprocher à Danny Boon d'essayer de décrocher à nouveau le jackpot quand l'expérience précédente s'est avérée
tellement réussie? Non, évidemment. Le succès de 'Bienvenue chez les Ch'tis' a été trop énorme et universel pour ça. La
question reste de savoir si le public se doit de le suivre une deuxième fois. De lui-même, il reconnaît que les histoires drôles
arrivant à des gens normaux, les nids amoureux et blagues culturelles se passant dans la région du Nord-Pas-de-Calais
sont sa marque de fabrique. Mais au final, 'Rien à déclarer' fait craindre que tout ceci ait été son seul atout.
Attention, ne me comprenez pas mal, ce film a des bons côtés. Des scènes comme la fête de Noël où Boon tente de se faire
passer pour un Belge et invente toutes sortes de dialectes sont très drôles, même si c'est une idée qu'il avait déjà testée (et
en mieux) dans 'Bienvenue chez les Ch'tis'. Bilan, si 'Rien à déclarer' peut mettre une certaine forme d'originalité en avant,
c'est grâce à la présence de Poelvoorde. Le meilleur acteur comique de Belgique se jette une fois de plus à fond dans son
rôle au caractère peu sympathique et s'arrange pour qu'on puisse malgré tout le comprendre. Une prestation mémorable
dans un film qui pour le reste suit bravement une recette bien connue.
Film: 4/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 26 Janvier 2011
Durée: 108 min
Réalisé par: Dany Boon
Avec: Benoît Poelvoorde, Boon, Chritel Pedrinelli, Joachim Ledeganck, Julie Bernard, Jean-Paul Dermont, Karin Viard,
François Damiens, Bouli Lanners, Eric Godon
Ruben Nollet
Simon Werner a disparu ...
Un film qui balance 'Love Like Blood' de Killing Joke dès l'introduction ne peut pas être mauvais, et c'est ce que confirme
'Simon Werner a disparu'. Dans ce teen-movie dramatique français, nous suivons le parcours de différents personnages au
cours de la même semaine mais comme ils sont tous dans une certaine mesure isolés, la vérité reste hors de leur portée.
Les ragots appartiennent bien au monde des étudiants, aussi bien au sujet de la disparition d'un camarade de classe que
de la vie sexuelle de ceux qui les entourent. Garçons et filles se comportent là-dessus différemment mais en fin de compte
ils font de même.
'Simon Werner a disparu' souhaite avec cette histoire puzzle jeter un oeil dans le monde des étudiants de 17 ans et ça
réussit. Ils ont passé toute leur vie dans une bulle de protection, mais tôt ou tard le monde extérieur les envahit
inexorablement. Et ce constat peut être stressant.
Le réalisateur Fabrice Gobert, qui a aussi pris soin du scénario, accompagne le spectateur mais avec des informations
parcellaires. Chaque fois qu'il passe à une autre personne, nous obtenons quelques éléments pour nous orienter vers un
autre angle et pour comprendre à quel point le drame est profond.
Si vous souhaitez une motivation supplémentaire : toute la bande-son vaut la peine. Elle est aussi écrite par Sonic Youth.
(RN)
Film: 7/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 26 Janvier 2011
Durée: 87 min
Réalisé par: Fabrice Gobert
Avec: Laurent Delbecque, Jules Pelissier, Laurent Capelutto, Ana Girardot
Ruben Nollet
Au-delà
Y a-t-il une vie après la mort ? Si oui, à quoi ressemble-t-elle ? Et est-il possible de prendre contact avec les âmes de ceux
qui ont quitté cette terre ? Il y a des questions que les gens se posent souvent pour paraître grandiloquents, sans compter
les réalisateurs qui y consacrent une histoire.
C'est aussi un grand soulagement de pouvoir constater que Clint Eastwood parvient plus ou moins à trouver le ton juste et
à le conserver. Même si la fin de 'Hereafter' chancèle quelque peu dans le sentimentalisme, le trio que Clint a construit se
laisse regarder avec plaisir.
Cela aidera certainement que les trois acteurs principaux tiennent leur personnage de façon exemplaire, étant donné que le
drame parfois lourd n'est pas toujours évident. La belge Cécile De France prouve qu'elle est prête pour percer au niveau
international et Matt Damon montre avec une force tranquille un homme qui semble porter sur ses épaules tout le poids du
monde.
'Hereafter' commence de façon spectaculaire et à mi-chemin choque à nouveau mais il impressionne lors des moments
sensibles. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 19 Janvier 2011
Réalisé par: Clint Eastwood
Avec: Matt Damon, Cécile de France, Bryce Dallas Howard, Jay Mohr, Jenifer Lewis
Ruben Nollet
Tron l'Héritage
Ceux qui devaient encore être convaincus qu'Hollywood souffrait en ce moment de grave anémie créatrice en obtiendront
cette semaine la preuve avec 'Tron: Legacy'. Si une idée n'a pas (à l'origine) bonne presse, les studios ne devraient pas
prendre la peine de s'y atteler.
'Tron: Legacy' se base ironiquement sur un film qui a disparu tout aussi vite qu'il n'est apparu il y a 29 ans, mais qui s'est
construit depuis une solide réputation. La question est pourquoi puisqu'à part le look néon écarlate, 'Tron' avait très peu à
offrir.
On ne peut pas imputer aux créateurs un manque de cohérence car cette suite doit aussi beaucoup plus à sa forme qu'à son
contenu. L'intrigue est aussi transparente que bêbête et lorsque le protagoniste (le dénommé Grid) est plongé dans le
monde virtuel et que tout plonge soudain dans la 3D, on se croirait ailleurs.
Comme la 3D n'apporte rien ni à l'histoire ni aux personnages, le moteur s'éteint tout aussi vite et les réflexions
philosophiques se rapprochent plus du murmure d'un grille pain électrique. Comme c'est beau toutes ces lumières qui
scintillent. (RN)
Film: 4/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 19 Janvier 2011
Réalisé par: Joseph Kosinski
Avec: Michael Sheen, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Jeff Bridges, John Hurt
Ruben Nollet
Winter's Bone
Une fois tous les x, vous voyez un film dont vous savez tout de suite qu'il appartiendra à la liste des "meilleurs films de
tous les temps". En ce qui nous concerne, nous comprenons dans cette liste les projets réalisés avec un budget
microscopique, comme en font partie les récentes perles 'There Will Be Blood' et 'No Country for Old Men'. Le décor se situe
dans les Monts Ozark, une montagne déserte aux Etats-Unis où tout le monde partage son ADN et a de mauvaises drogues
à la maison. Dans ces contrées hostiles une jeune fille (interprétée par une Jennifer Lawrence stupéfiante) doit rechercher
son père junkie. Si celui-ci reste introuvable, ils perdent, elle et sa mère désespérée et ses jeunes frère et soeur, leur toit.
Vu que tout le monde dans la région est un peu de la même famille, la protagoniste s'oppose à beaucoup de résistance.
Ainsi son oncle (rôle impressionnant pour John Hawkes de 'Deadwood') commence à menacer sérieusement et provoque
une confrontation entre quelques femmes locales. La réalisatrice Debra Granik combine le réalisme sociale du 'Rosetta' des
Dardenne avec un naturalisme à la 'Deliverance' de Boorman de façon magistrale et termine avec une odyssée minimaliste
qui mérite le respect des barbus grecs antiques.
Film: 10/10, B.O.: 8/10
Date de sortie : 19 Janvier 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Debra Granik
Avec: Jennifer Lawrence, John Hawkes, Lauren Sweetser, Shelley Waggener, Kevin Breznahan
Steven Tuffin
Pulsar
"Zut, nous avons oublié d'éteindre notre gsm", pensions-nous lors des premières images et premiers sons de ce deuxième
long métrage de l'ancien critique de film d''Humo' Alex Stockman. Mais non, ces bips typiques d'un gsm placé trop près
d'un haut-parleur, font partie du film. Pourtant la réponse s'est avéré appropriée plus tard, car Matthias Schoenaerts encore une fois formidable - joue un bruxellois qui déconne complètement lorsqu'un mystérieux hacker prend possession
de son réseau. La raison principale de sa frustration : le personnage de Schoenaerts a besoin de son ordinateur pour
communiquer avec sa moitié qui effectue un stage de quelques mois à New York. Lentement mais sûrement, le
protagoniste perd son emprise sur la réalité et nous assistons à une décente subtile dans un enfer très moderne. Cela tient
du miracle que Stockman ne bascule par de sa corde raide dans le vide. Son intelligence, la mise en scène en roue libre
rend hommage à Nico Leunen, le gourou du piano Guy Van Nueten, le magicien de l'image Sébastien Koeppel et celui du
son Senjan Jansen. Depuis une ellipse temporelle dont nous devons encore nous remettre sur des airs de pianos
paranoïaques et des bips susmentionnés jusqu'aux ténèbres : voilà du cinéma flamand à la pointe !
Film: 8/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 19 Janvier 2011
Durée: 95 min
Réalisé par: Alex Stockman
Avec: Matthias Schoenaerts, Tine Van Den Wyngaert, Sien Eggers
Steven Tuffin
Incendies
On ne voit pas venir un film comme 'Incendies'. Le cinéma québecois, qui nous avait jusqu'à présent principalement fourni
de sympathiques disgressions grivoises autour de la libido de leurs habitants, ne nous avait encore jamais mis entre les
yeux un film d'une telle ambition, proche de la perfection. Avec ce quatrième long métrage, Gilles Villeneuve entre dans la
cour des grands, fort de la maîtrise affolante de sa narration. Entièrement dévoué à son histoire, Villeneuve raconte la
quête des origines de deux jumeaux canadiens à travers l'histoire de leur mère et de leur pays, situé indistinctement au
Moyen-Orient. Sans artifices et avec une fluidité époustouflante, il délie les fils des destins de ses personnages pour à
nouveau les entrecroiser dans un dénouement qui laissera plus d'un spectateur sans voix, estomaqué, bouleversé.
Direction d'acteurs (tous formidablement justes avec une mention particulière Lubna Azabal, toute en rage contenue),
photographie (des paysages arides, des villes autères et un bus qui brûle, inoubliable), musique (magnifique scène
d'ouverture sur 'You and Whose army" de Radiohead)... tout concourt à faire d'"Incendies" une expérience d'une puissance
émotionnelle rare, un prétendant au titre de meileur film de 2011 et, plus largement, de chef d'oeuvre.
Film: 10/10, B.O.: 9/10
Date de sortie : 12 Janvier 2011
Durée: 130 min
Réalisé par: Denis Villeneuve
Avec: Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin, Maxim Gaudette, Rémy Girard
David Morelli
Na Putu
Il y a quatre ans, la réalisatrice bosniaque Jasmila Zbanic recevait l'Ours d'or au Festival du film de Berlin pour Sarajevo,
mon amour, une histoire sur une femme qui porte les stigmates de la guerre des Balkans. Dans son nouveau film 'Na Putu'
(On the Path en anglais) s'occupent des cicatrices particulières de la guerre. Si Amar, le personnage masculin, change
soudainement, c'est parce qu'il n'a pas oublié les fantômes de la guerre.
Le grand talent de la réalisatrice réside dans sa manière de surprendre à tâtons le spectateur au fil de la narration. Elle y
parvient à nouveau par le biais de personnages tout à fait crédibles. Bien que 'Na Putu' aborde des questions
controversées, il ne perd jamais de vue ses personnages. Tant Luna qu'Amar doivent faire des choix difficiles et vous
comprenez parfaitement les motivations de leurs actes. Tout comme vous pouvez comprendre les raisonnements des gens
d'après leur milieu. Sans doute car 'Na Putu' prend la peine d'approcher l'extrême et de confronter le spectateur à ses
préjugés et limites.
La marque de fabrique d'un bon film, me semble-t-il. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 12 Janvier 2011
Durée: 100 min
Réalisé par: Jasmila Žbanic
Avec: Zrinka Cvitesic, Leon Lucev, Ermin Bravo
Ruben Nollet
Laisse-moi entrer
Dès la scène d'ouverture, dans laquelle une ambulance et une voiture de police affrontent une terrible tempête de neige
pour se rendre vers l'hôpital le plus proche, vous comprenez tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un nième remake de film
d'horreur. Le réalisateur de 'Cloverfield' Matt Reeves a clairement beaucoup de respect pour son matériau de base, la perle
d'horreur suédoise 'Let the Right One In' publié en 2008. Reeves nous a épargné une approche déjantée du film d'horreur
digital. Non, l'histoire d'amour fragile d'un adolescent victime d'intimidation et de sa voisine vampire est portée à l'écran
avec réserve et inventivité. Les scènes ont leur propre touche et les éléments ajoutés - le triste site de Los Alamos, l'ère
désespérée de Reagan en arrière fond - semblent tout à fait appropriés. L'acteur de 'The Visitor' Richard Jenkins apporte
une touche de fragilité tragique en tant que "gardien des vampires". Le chouchou d'Atom Egoyan Elias Koteas incarne un
policier local au désespoir tout à fait atypique pour ce genre de film. Nous n'oublierons pas de mentionner les vedettes de
'The Road' et 'Kick-Ass' Kodi Smit-McPhee et la phénoménale Chloe Moretz qui incarnent les jeunes protagonistes. Le plus
fort : l'alternance entre des séquences d'émotion sans faille et des mises en image inoubliables d'action et de scènes
d'horreur.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 12 Janvier 2011
Durée: 115 min
Réalisé par: Matt Reeves
Avec: Chloë Moretz, Richard Jenkins, Chris Browning, Jimmy Pinchak
Steven Tuffin
Le Frelon Vert
Nous allons raconter une histoire de super héros comme si nous n'en avions encore jamais vue. Cela devait être
l'arrière-pensée de l'équipe à l'oeuvre pour 'The Green Hornet'. Ce souhait mérite certainement en soi un applaudissement.
On peut féliciter les gens qui s'efforcent de rendre le genre du super héros plus intelligent et passionnant.
Il ne faut pas longtemps avant de comprendre que dans ce cas cela reste essentiellement théorique. Très théorique. Le
coscénariste/acteur principal Seth Rogen et le réalisateur Michel Gondry font preuve d'une stratégie afin de berner le
spectateur. 'The Green Hornet' veut à la fois être un film d'action spectaculaire et coloré et une comédie cool. Mais comme
le côté drôle finit par fatiguer au fil des sessions d'improvisation, l'action en perd également de sa force.
'The Green Hornet' peut se targuer de quelques circonstances atténuantes. La star coréenne Jay Chou impressionne dans le
rôle du talentueux Kato et Christoph Waltz montre dans son rôle de méchant de l'histoire que son excellente interprétation
dans 'Inglourious Basterds' n'était pas le fruit du hasard. Mais ils ne sont rien de plus que quelques pansements sur une
jambe en bois. (RN)
Film: 4/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 12 Janvier 2011
Durée: 90 min
Réalisé par: Michel Gondry
Avec: Seth Rogen, Jay Chou, Cameron Diaz, Christoph Waltz
Ruben Nollet
Silent Souls
Le réalisateur russe Aleksei Fedorchenko recevait il y a quelques mois le prix de la meilleure contibution technique à la
Mostra de Venise. Il suffit d'un seul regard pour comprendre pourquoi. Le film a une esthétique à couper le souffle, les
paysages sont autant impressionnants qu'apaisants.
C'est le décor d'ailleurs qui forme l'élément le plus important et le meilleur de 'Silent Souls'. On pénètre dans un monde où
les traditions ont beaucoup d'importance. Les rituels sont omniprésents, souligne Fedorchenko, et on ne peut s'empêcher
de pleurer leur disparition. La société Merya (habitant à l'ouest de la Russie), que l'on côtoie dans le film, a des rites et un
passé (sans parler de leur mythologie et de leur patrimoine culturel) en fait très peu connus.
'Silent Souls' n'en est pas moins imposant pour autant. Ferdorchenko prend congé après une heure et quart et n'a pas
besoin de plus pour faire sa plaidoirie. Il évoque des thèmes qui nous touchent tous (la mort, la décomposition, la perte)
entremêlés de scènes poétiques. Un film très humain.
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 05 Janvier 2011
Durée: 75 min
Réalisé par: Aleksei Fedorchenko
Avec: Igor Sergeyev, Yuriy Tsurilo, Yuliya Aug, Victor Sukhorukov
Ruben Nollet
Easy A
Les vêtements se sont raccourcis et le vocabulaire est un plus grossier. A part ça, la vie à l'école secondaire n'a pas
énormément évolué ces 20 dernières années. Voici la conclusion que tire 'Easy A', un film pour adolescents qui aimerait
bien égaler le niveau du succès des classiques américains tels que les 'high school comedies'. Un seul nom peut être mis
sur un pied d'estale: John Hugues, réalisateur des cartons tels que 'The Breakfast Club' et 'Ferris Bueller's Day Off' dans les
années '80. 'Easy A' essaye aujourd'hui de réussir à associer aussi bien des personnages hauts en couleur, un humour fun
et des dialogues réalistes.
Le réalisateur Will Gluck et le scénariste Bert Royal réussissent une partie. Il faut dire qu'ils sont également aidés par des
acteurs doués, avec une gommette spéciale pour Emma Stone (le rôle principal), Stanley Tucci et Patricia Clarkson (les
parents). De plus, grâce à l'explosion de nouvelles technologies des moyens de communication (de l'iPhone à Facebook),
l'équipe ajoute une dimension supplémentaire à l'intrigue.
Il est juste dommage que Gluck et Royal se sont un peu emmêlés les pinceaux à force de vouloir n'avoir que des gags
hilarants. 'Easy A' reste une comédie qui vous fera rire. Merci pour ça
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 05 Janvier 2011
Durée: 92 min
Réalisé par: Will Gluck
Avec: Emma Stone, Stanley Tucci, Lisa Kudrow
Ruben Nollet
The Kids Are All Right
"I need your observations like I need a dick in my ass!"
'The Kids Are All Right' est une comédie légère et agréable, sans langue de bois. Les paroles sont justes, vraies et parfois
salaces. Mais, lorsqu'Annette Bening s'adresse (sans tralala) à Mark Ruffalo, vous comprenez exactement ce qu'elle veut
dire. D'accord, il est le donneur de sperme de ses enfants et peut s'appeler papa, mais ce n'est pas pour autant qu'il a un
mot à dire dans l'éducation de ceux-ci.
La scénariste et réalisatrice Lisa Cholodenko a, pour donner ce côté réaliste au film, mis beaucoup de ses expériences
personnelles et passées (de sa précédente relation avec la musicienne Wendy Melvoin, avec qui elle a eu des enafnts). Ce
n'est que vers la fin, lorsque la règle commerciale des comédies qui tend à aplanir le film, que l'histoire perd un peu de son
charme.
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 05 Janvier 2011
Durée: 104 min
Réalisé par: Lisa Cholodenko
Avec: Julianne Moore, Mark Ruffalo, Annette Bening
Ruben Nollet
Somewhere
Pas mal de personnes avaient été surprises lorsque Quentin Tarantino, en tant que président du jury de la Mostra de
Venise avait, il y a quelques mois, remis le Lion d'Or à Sofia Coppola. Ce prix n'est pas seulement dû au fait qu'ils aient eu
un jour une relation et peut-être d'autres intérêts en jeu. Pourtant, même si le film est réussi, 'Somewhere', de Coppola,
est peut-être un peu trop léger pour remporter ce genre de récompense.
De plus, elle tape à nouveau sur le même clou que dans 'Lost in Translation', à savoir: l'histoire d'un acteur connu qui perd
le fil de sa vie. Mais 'Somewhere' apporte malgré tout une dose de fraîcheur et de nouveauté. En effet, Coppola explore le
côté humain plus profondément que dans son film précédent. 'Somewhere' relate également une étape cruciale dans la vie
de son personnage principal.
Le film nous fait indéniablement penser au travail de Gus Van Sant: un tas de petites scènes et des événements qui
montrent comment les personnages se sentent. Rajoutez de la spontanéité, de l'intimité et du charme et vous obtenez les
ingrédients de ce cocktail pétillant.
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 05 Janvier 2011
Durée: 108 min
Réalisé par: Sofia Coppola
Avec: Stephen Dorff, Benicio Del Toro, Elle Fanning, Michelle Monaghan
Ruben Nollet
///////////// DVD /////////////
Old Joy
Souvenez-vous du brillant minimalisme cinématographique évoqué en ces pages lors de la sortie DVD du très touchant
'Wendy & Lucy', magnifique road movie dépouillé et véritable crève-coeur. Voici que Filmfreak nous propose en son
catalogue (grâce à Tiger Release) le film précédent de la réalisatrice Kelly Reichardt, 'Old Joy'. Accompagné par la musique
de Yo La Tengo, et partiellement reposant sur les épaules de Will Oldham, ce trip zen au coeur de la nostalgie, de l'amitié
et de la nature, m'a totalement abasourdi par sa beauté simple, économe et d'une justesse cinglante. Kelly Reichardt
parvient à donner forme aux émotions (sans passer par la case de l'explicite bien lourd, ou de la démonstration gratuite), à
les graver sur la pellicule avec un talent exceptionnel. Un très très beau moment de cinéma.
Film: 9/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2010 - Durée: 76 min
Réalisé par: Kely Reichardt - Avec: Daniel London, Will Oldham
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
The Experiment
Remake du 'Das Experiment' (oui, je sais, c'est évident...) de Oliver Hirschbiegel - dérivé d'un roman de Mario Giordano,
lui-même inspiré d'une véritable étude conduite dans la prison de Stanford au début des 70's -, cette version étasunienne
de prime abord inutile, et faisant craindre le pire... s'avère être au final assez efficace! Bien entendu, exit les subtilités du
sieur Hirschbiegel, ou le jeu nuancé de Moritz Bleibtreu, ici tout reste frontal, explicite et basique mais pas irregardable.
Adrien Brody assure face à un Forest Whitaker en roue libre (soit dans sa classique interprétation de personnage borderline).
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2010 - Durée: 92 min
Réalisé par: Paul Scheuring - Avec: Adrien Brody, Forest Whitaker, Cam Gigandet, Clifton Collins Jr.
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
The Immaculate Conception of Little Dizzle
Dory pète un câble, il n'en peut plus de bosser comme 'Data master' pour une boîte d'analyse de données. Un jour donc, il
craque, agresse une de ces collègues, et lui explose le portable (le téléphone)... Viré, il tente de retrouver au plus vite un
autre job, vu qu'il est au bord de la banqueroute ! Après moult entretiens d'embauche sans succès, Dory décide de
contacter - à contrecoeur - une boîte de techniciens de surface, recommandée par un de ces amis. Malgré un job parfois
peu ragoutant, notre homme s'intègre aisément à l'équipe déjantée. Toutes et tous volent lors de leur tournées de
nettoyages des biscuits "expérimentaux" qui traînent dans les bureaux d'un de leur clients. Mal leur en prend, car
rapidement ils ressentent des effets secondaires pour le moins surprenants. Petit film sans trop de sous, et de facture "old
school", 'The Immaculate Conseption of Little Dizzle' ne dépasse pas le stade de gros délire, et celui de film d'étudiant
d'école de cinéma. Mais a le mérite d'être drôle, et parfois assez surprenant formellement.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 100 min
Réalisé par: David Russo - Avec: Marshall Allman, Melissa D. Brown, Jay Wesley Cochran
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Bellamy
Plutôt bien coté par la presse française, 'Bellamy' sent le plein exercice Chabrolien, coincé entre un passé - lointain - de
vagues nouvelles, et un présent d'abandon spectatoriel. Du coup, ses intrigues souvent vinaigrées, présentent une forme
plus téléfilmique que cinématographique, et prennent des allures de néo fiction réaliste minimale. Une méthode en or pour
tromper l'oeil des cinéphiles abreuvés aux scénarios en batterie, et distiller des intrigues ambivalentes. Le commissaire est
fatigué, mais toujours vaillant au niveau du slip... Étrange car tellement proche de nous et "banal".
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2010 - Durée: 110 min
Réalisé par: Claude Chabrol - Avec: Gérard Depardieu, Marie Bunel, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Idiots and angels
Peut-être un peu longuet pour soutenir toute notre attention, cet opus nouveau du roi incontesté de l'animation "underground", le sieur Bill
Plympton, fait mouche! Étrange (normal pour Plympton), caustique (itou) et clairement malin (le contraire eu été étonnant), 'Idiot and Angels'
dépeint une fois de plus une humanité carnassière (lire cruelle) et assez désabusée. Le héros, Ange, est loin de correspondre à son nom, et
lorsque des ailes lui poussent dans le dos, il fait face à sa phobie de la différence, et à l'intérêt malsain des autres. Oui, ils sont bien l'enfer!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2010 - Durée: 78 min
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Persécution
Daniel vit mal sa relation assez chaotique et souvent distante avec Sonia. Il vit également assez mal l'amitié, et les
différentes formes de promiscuité et intimité qui se déclinent dans tout réseau de relations humaines. Lorsqu'en plus un
inconnu débarque dans sa vie, et le harcèle, de manière fort étrange et quasi inexplicable, l'ermitage intellectuel de Daniel
se transforme en véritable pétage de plomb. Détruit, il s'attaque à tout, toutes et tous, dans un mouvement d'expression
dépressive. Fascinant durant ses deux premiers tiers, flirtant avec le fantastique, 'Persécution' barre en sucette avec son
crescendo d'atermoiements assez grotesques dans leur surenchère!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2010 - Durée: 100 min
Réalisé par: Patrice Chéreau - Avec: Romain Duris, Charlotte Gainsbourg, Jean-Hugues Anglade
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Une famille très moderne
The Switch
Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle
paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested
Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville
sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et
d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique,
'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives
inutiles.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Alien versus Zombies: Dark Lurking
Je n'arrive pas à résister à mes élans de "pourrisme", de délectation des ordures filmiques. Dès qu'un truc un peu crade
passe sous mon nez, il faut que j'y plonge un instant d'attention. A ce jeu là, heureusement les bonnes et mauvaises
surprises s'équilibrent. Prenons l'exemple récent des aventures de 'Jack Brooks: tueur de monstres' qui sentait le Z à plein
nez, mais s'avère être un bis de première, ou encore le pétaradant 'Black Sheep' (troma like) de Jonathan King. Mais pour
se délecter de ces superbes délires, il faut passer par la case des impensables crottes. 'Alien vs Zombies - The Dark
Lurking' en fait partie, mais de manière fort frôle. Ce mash-up improbable, sur fond de 'Resident Evil', est filmé de manière
stupide. Le réalisateur préfère afficher en plan statique ses acteurs ringards, balançant avec un gros accent étrange (c'est
une production australienne!) des dialogues atterrants, plutôt que de montrer le sang et les créatures. Dès que ça bouge,
la caméra zoome trop, et bouge sans trop comprendre pourquoi? Un cameraman parkinsonien peut-être?
Film: 4/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Gregory Connors - Avec: Tonia Renee, Bret Kennedy
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
L'Arbre
Sorte de version négative (donc positive) du Antichrist' de Lars Von Trier, 'L'arbre' lui emprunte la charmante Charlotte
Gainsbourg, et lui afflige à nouveau un deuil. Mais cette fois-ci, elle perd son compagnon, et doit veiller, la larme à l'oeil,
sur ses enfants. Autres éléments moins dépressifs: nulle culpabilité dans ce décès, juste un mauvais coup du sort. Donc,
un deuil sans hystérie, qui s'accompagne d'une petite pincée de mysticisme afin de tourner la page: l'un des enfants de
notre héroïne lui confie qu'elle pense que ce père et amant disparu vit à présent dans l'arbre sur lequel est venu tamponner
doucement sa voiture lors de son arrêt cardiaque. Un film intimiste et lumineux, ne cédant pas au pathos facile.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 100 min
Réalisé par: Julie Bertucelli - Avec: Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas, Aden Young
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: A l'ombre de l'arbre
Gauthier Keyaerts
The Spy Next door
Si vous aimez Jackie Chan, que vous suivez un minimum sa carrière, épargnez-lui (et vous) le visionnement de cette nullité
pelliculaire! Votre affection pour ce détonnant acteur n'y survivra pas... Il y est ridicule (ridiculisé), le film est
définitivement mauvais. Sauf peut-être pour le jeune public auquel il s'adresse.
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 92 min
Réalisé par: Brian Levant - Avec: Jackie Chan, Amber Valletta, Lucas Till, George Lopez
Distributeur: A-film
Gauthier Keyaerts
U.S. marshals
Alors qu'on a clamé pendant des années que le renouveau du cinéma était à chercher du côté des séries, avec le temps,
l'inspiration fait défaut, et on a l'impression que les nouvelles créations se font plutôt en termes de "bon, alors, qu'est-ce
qu'on n'a pas encore fait dans le domaine?" Ce 'US marshals' en fait partie, exploitant la filière peu connue, et pas hyper
sexy, des témoins placés sous protection. Rien de bien fabuleux ici, si ce n'est, à nouveau, une héroïne au caractère bien
trempé et plutôt drôle et cynique, à laquelle on s'attache facilement. Soyons réalistes: toutes les séries ne peuvent même
pas se targuer d'en arriver là, donc...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 10/2010 - Durée: 750 min
Réalisé par: Dan Lerner , Sam Weisman - Avec: Mary McCormack, Fred Weller, Nichole Hiltz
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées
Adeline Weckmans
Mercy Hospital
Vous pensiez avoir tout vu sur les séries hospitalières, allant du crédible au soap, en passant par le cynique? Eh bien voici
'Mercy Hospital', sorte de solution hybride dans l'air du temps, exploitant un petit filon jusqu'ici oublié: la guerre en Irak.
L'héroïne a servi là-bas, elle en a ramené un beau stress, un amant médecin et pas mal de problèmes, ce qui n'a en rien
arrangé son caractère sympa mais vachement soupe au lait. Passé le gimmick, qu'est-ce que ça vaut? Aussi peu crédible
que 'Gray's Anatomy', la série parlera sans doute plus aux cyniques, l'ironie et l'humour totalement absents des aventures
de Meredith faisant ici mouche.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 10/2010 - Durée: 900 min
Réalisé par: Adam Bernstein, Adam Kane... - Avec: Taylor Schilling, Michelle Trachtenberg, Jaime Lee Kirchner, James
Tupper...
Distributeur: Universal
Extras: Interview, featurettes...
Adeline Weckmans
Shrek 4, il était une fin
Finalement, mis à part la castration connue depuis sont troisième volet (ou déjà présente dans le deuxième?), le gimmick
3D horripilant, et des références de plus en plus faciles et donc moins ludiques, la saga 'Shrek' se termine avec une
certaine réussite. Cette histoire de pacte méphistophélique, passé avec le Nain Tracassin (Rumpelstiltskin) n'est pas
toujours des plus efficaces, mais il y a certes de bons moments, et surtout une nostalgie de fin de franchise assez
mignonne. Du coup, les gags réussis sont renforcés par les tonnes de références au passé proche, donnant de récurrentes
et sympathiques anamnèses. Une fin donc plutôt honorable!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 93 min
Distributeur: Paramount
Extras: Featurette, scènes coupées, commentaires audio...
Gauthier Keyaerts
Je l'aimais
Déchirure, amour secrets, passions sans âges... Un programme copieux servi par le cinéma tout en sensibilité de Zabou
Breitman, et par une interprétation sans faille de, notamment, Daniel Auteuil, Florence Loiret Caille et Marie-Josée Croze.
Ca crise sévère, ça aime fort, c'est de la pelloche à fleur de peau. Alors si votre épiderme n'est pas allergique à ce genre de
propos, précipitez-vous!
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 100 min
Réalisé par: Zabou Breitman - Avec: Daniel Auteuil, Marie-Josée Croze
Distributeur: Filmfreak
Gauthier Keyaerts
Kiss and Kill
Elle est godiche, fille à papa un peu paumée, il est agent secret, préposé au service "permis de tuer et plus vite que ça!". Ils
tombent amoureux, se marient, et du coup monsieur veut raccrocher le flingue. Mais cette sage décision n'est pas du goût
de tout le monde. Pour preuve: le nombre de tentatives de meurtres dont il est victime. Un petit tracas qui devient un gros
soucis lorsque l'épouse est forcée de rentrer dans le feu de l'action! A l'instar de son actrice principale, Katherine Heigl,
'The Killers' est un petit moment de cinéma sympa, mais pas forcément mémorable. Sa teneur en fous-rires décroît au gré
des minutes passées...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 100 min
Réalisé par: Robert Luketic - Avec: Ashton Kutcher, Katherine Heigl, Tom Selleck, Catherine O'Hara
Distributeur: A-film
Gauthier Keyaerts
Peacock
John Skillpa vit seul dans la grande maison familiale, héritée lors du décès de sa mère. Plutôt fissuré du bocal, notre
homme mène une double vie: celle d'un homme perturbé, employé modèle sans encombre; et celle d'une femme, Emma.
Cet étonnant transformisme et dualité n'est pas un jeu, mais bien une - visiblement - rassurante émanation d'une
personnalité schizophrène. Lorsqu'un train vient se fracasser au fond de son jardin, la surprenante vie de John prend une
tournure plutôt embarrassante. Reposant sur une performance inattendue de Cillian Murphy, faisant face notamment à
Ellen Page - qu'il côtoie également dans 'Inception' - 'Peacock' affiche un sujet en or, mais au final n'est que peu
convaincant.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 90 min
Réalisé par: Michael Lander - Avec: Cillian Murphy, Ellen Page, Susan Sarandon
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
///////////// Blu-Rays /////////////
The Crazies
The Crazies
Amusant de voir la presse spécialisée tirer à boulets rouges sur ce remake de l'éponyme production, et réalisation, de
George Roméro datant de 1973. Surtout que l'opus du Papy Romero a beau afficher toutes ses obsessions politiques et une
atmosphère poisseuse, il n'en reste pas moins qu'une ébauche préparatoire à son cultissime 'Dawn of the Dead'. D'autant
que sa version de 'The Crazies' est assez moche et fauchée. Bien entendu, la relecture 2010 reste un produit mode (dans
la veine de 'Carriers', '28 jours plus tard', etc.), hyper carré et prévisible... Mais vu le peu de risques pris par le réalisateur
Breck Eisner (derrière un des seuls épisodes potables de la série 'Fear Itself), et son application à faire du cinéma bien
carré, cette révision n'est finalement pas désagréable à s'envoyer. Même Timothy Olyphant ferait presque illusion!
Personnellement, j'aurais tendance à recommander ce trip parfois parano et crade. La mauvaise nouvelle, c'est que Eisner
semble dorénavant abonné aux remakes casse-gueule: 'Flash Gordon', 'New York 1997', 'Chromosome 3'. Gasp...
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 101 min
Réalisé par: Breck Eisner - Avec: Timothy Olyphant, Radha Mitchell, Danielle Panabaker
Distributeur: A-film
Gauthier Keyaerts
Backdraft, Daylight, Tremors
Voilà un trio d'actioners 90's assez hétéroclite, et regroupés à l'occasion de leur ressortie sur le support Blu ray. Ne vous
attendez pas ici à des miracles d'interactivité, ou à bénéficier systématiquement d'interfaces tape-à-l'oeil. Il s'agit plus de
mises en rayon "techniques". Mais aussi "bâclées" soient-elles, ces petites pépites méritent toute notre attention. Car
chacun de ces titres, à sa manière propre (drame, usine à testostérone et fantastique humoristique), remplit son contrat, et
vaut sérieusement le détour. Commençons par 'Backdraft', un superbe hommage au courage des combattants du feu,
carrément pompier bon oeil! Parfois un peu too much (surtout au niveau musical), cette réalisation de Ron Howard ('Da
Vinci Code') fonctionne plutôt bien, grâce à un scénario de thriller en béton, un jeu d'acteur assez nickel, et des scènes à
couper le souffle pour tout pyrophobe qui se respecte. Si 'Daylight' reste un clou enfoncé dans le cercueil de la - première
partie de - carrière de Sly Stallone, ce n'est probablement que par "contamination". Il avait en effet derrière lui trop de
purges accumulées pour avoir encore les faveurs du public. Jugez sur pièce: 'Oscar', 'Stop! Or My Mom Will Shoot', 'Judge
Dredd', etc. Un palmarès tout pourri! 'Daylight' sort pourtant du lot. Carrée, efficace, tendue comme un arc, cette histoire
suffocante scotche au divan. Petit dernier du lot, sans que cette place lui soit attribuée qualitativement, 'Tremors' reste une
farce fantastique sympa et décontractée. Se laisse revoir avec autant de plaisir qu'un 'Eight Legged Freaks / Arrac Attack'!
Redneck en plein, cette péloche de Ron Underwood (responsable de l'intergalactique nanar 'Pluto Nash') ne pète pas plus
haute que son Q.I., plus proche d'une carotte anémique que d'un Prix Nobel. Mais je ne résiste pas à cette tranche de
Bacon servie à point, saupoudrée de créatures sous-terraines assez drolatiques. Fun, fun, fun. Qui s'en plaindra en ces
temps moroses?
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Ron Howard, Ron Underwood, Rob Cohen - Avec: Kurt Russell, William Baldwin, Kevin Bacon, Fred Ward,
Sylvester Stallone, Viggo Mortensen
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
Le Dernier exorcisme
S'il avait pu faire illusion le temps d'un mémorable 'Cabin Fever', Eli Roth commence doucement à gonfler autres chose que
ses biscottos! Pote de plein de gens branchouilles, Taratino en tête de liste, le musculeux réalisateur / acteur, etc. étale de
plus en plus l'étendue de son absence de talent. Tout d'abord avec ses 'Hostels' de passe, moisis et sans grand intérêt. Son
rôle dans 'Inglourious Basterds' n'apportait rien que de l'ennui. Avec 'Le dernier exorcisme', on sent sa présence maléfique
(producteur). De là à avancer qu'il est l'auteur du twist final assez noix (mais je ne dévoilerai rien)... En tout cas, ce
énième faux documentaire, dévoué à la cause d'un pasteur en crise de foi, commence plutôt bien, mais perd de sa
puissance lorsqu'il bifurque finalement vers la voie référentielle (le surnaturel 70's), et explicative. Dommage, car une fois
de plus - je suis très sensible à l'épouvante basée sur le démoniaque et le fantomatique - la mise en boule des nerfs
initiale se détricote trop facilement. A voir malgré tout pour s'offrir quelques beaux moments de frissons et de mal à l'aise!
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 87 min
Réalisé par: Daniel Stamm - Avec: Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr, Louis Herthum
Gauthier Keyaerts
A.I : Artificial Intelligence
Que les amateurs de Haute-définition se lèvent, et profitent de la promo temporaire offerte par la Warner: 'Artificial
Intelligence', le passage d'armes entre Stanley Kubrick et Steven Spielberg , se voit offert à l'achat de deux titres de la
collection 'Essentials'. Le revoir en Blu-ray renforce encore un peu plus le malaise ressenti initialement, lors de sa sortie:
Spielberg peine à imposer sa "magic touch", écrasée par l'omniprésence de son ainé. Il reste au final un film un peu bancal,
et assurément surprenant!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 145 min
Réalisé par: Steven Spielberg - Avec: Jude Law, Haley Joel Osment, Frances O'Connor, Brendan Gleeson, Jake Thomas,
William Hurt, Daveigh Chase, Clara Bellar, Keith Campbell, Emmanuelle Chriqui, Kathryn Morris, Miguel Pérez, Robin
Williams
Distributeur: Warner
Extras: Interviews, documentaires, ...
Gauthier Keyaerts
Resident Evil: The Afterlife 3D
Il faut quand même avouer que la moyenne actuelle des productions 3D balancées sur les grands écrans ne vaut pas
tripette! Généralement upgradés en cours de production, ou alors simples gimmicks destinés à faire vendre une nouvelle
génération de téléviseurs, ces films combinent faiblesses cinématographiques et demi prouesses techniques. Et puis
finalement, pourquoi se mater la téloche, ou se farcir le cinéma avec une paire de lunettes (dans mon cas deux, l'une sur
l'autre) ad-hoc? Le 7e art ne se suffit-il plus en soi? Qu'en est-il des apports de la photographie, de scénarios en béton,
d'acteurs de renom? L'infographie à l'emporte pièce gâche les linéaires de magasins de produits puant, quant au relief...
eh bien c'est parti pour être pire! Et ce n'est pas le cas 'Resident Evil : Afterlife' qui va arranger les choses. Les fans de
Paul W.S. Anderson vont s'arracher les yeux devant cette purge ultime, à la limite du parodique. La version ici proposée
(avec sous-titres néerlandais, uniquement) vous donne accès à la 3D nouvelle génération, ancienne génération (lunettes
bleu-rouge), et la classique 2D.
Film: 4/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 97 min
Réalisé par: Paul W.S. Anderson - Avec: Milla Jovovich, Wentworth Miller, Ali Larter
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Moi, moche et méchant
Dans un paisible quartier accueillant et plutôt bien fréquenté, se trouve une masure plutôt étrange et quelque peu
effrayante où vit un certain Gru. Loin d'être uniquement un sale bonhomme ne respectant pas son prochain, et jouant des
mauvais tours aux enfants, Gru s'avère être un génie du mal, et carrément une pointure dans le genre! Toujours à la
recherche d'une félonie plus ambitieuse que la précédente, il se heurte pourtant à un rude et jeune conçurent... Une
situation plutôt embarrassante, vu que du coup il n'a plus accès aux capitaux nécessaires pour achever ses idées
machiavéliques. Mais une solution semble se profiler, sous la forme de trois adorables chérubins orphelins. Drôle,
bénéficiant d'un character design plutôt réussi, rythmé, et ne cédant pas trop à la mièvrerie, 'Moi moche et méchant' fait
rire, beaucoup même! Que vous soyez adultes ou enfant. Un film d'animation extrêmement recommandable! Et surtout
prolongez votre plaisir avec les trois courts métrages proposés en bonus.
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 95 min
Distributeur: Universal
Extras: Mode interactif, courts métrages
Gauthier Keyaerts
Twelve
Hé oui, douze minutes... J'ai tenu douze minutes (d'où le titre probablement). Puis à deux doigts de l'anévrisme
intellectuel, j'ai stoppé les frais. Vu que dans le genre naze de chez nazes, cette histoire de pauvres petits enfants de
bourges, mal dans leur corps parfaits, et aux vies complémentaires (dealer, drogué, etc.), ne suscite rien sauf un profond
ennui! Schumacher filme avec les pieds, monte avec les narines, frime avec surcharge pondérale, et n'aboutit à rien. Sauf
un film très con, probablement même pour les ados auxquels il pourrait s'adresser. Je me demande si finalement je ne
préfère pas les rejetons de la ozploitation!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 93 min
Réalisé par: Joel Schumacher - Avec: Chace Crawford, Kiefer Sutherland, Emma Roberts, Rory Culkin, 50 Cent, Ellen Barkin
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
The American
Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour
les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse
compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper
puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il
s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère
harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques
nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour
'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la
belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un
Clooney perdu au fond de lui-même.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten
Extras: Making of, commentaires audio, scènes coupées
Gauthier Keyaerts
American Trip
Aaron bosse dans une maison de disques... En tant que fan et geek de cette culture, il suit les ordres de ses patrons à la
lettre, et vit en tant que serf sa passion à 300%. Il est typiquement le genre de chair à canon que le business aime
envoyer au feu, et se fait exploiter sans vergogne jusqu'à l'exsanguination! Envoyé en mission pour jouer au baby-sitter
avec une ex star (et idole pour Aaron), devenue un loser alcolo et drogué jusqu'aux yeux, notre brave apprenti perd
rapidement le contrôle. D'autant qu'il vient de vivre un pinçant revers sentimental avec sa compagne. Pas de doute, nous
voici dans l'univers du maître de la comédie américaine grasse, mais pas atroce pour autant. Ne vous fiez pas à la jaquette
répugnante et aux allures d' 'American Pie', 'American Trip' c'est du pur concentré de plaisir pour les férus de musique et de
déjanteries bien trash, avec une pointe de nostalgie. Sympa.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 109 min
Réalisé par: Nicholas Stoller - Avec: Jonah Hill, Russell Brand, Elizabeth Moss, Rose Byrne, Sean Combs
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
Coup de foudre à Notting Hill, Menteur menteur
Voici deux comédies assez opposées dans leurs intentions et modes de fonctionnement: 'Menteur, menteur' et 'Coup de
foudre à Notting Hill'. La première se concentre surtout sur le numéro d'acteur au faciès élastique de Jim Carrey. Lui qui
n'était à l'époque qu'un faire-valoir au service de petites farces sans saveur, génériques, et tournant uniquement autour de
ses aptitudes transformistes. Il y incarne un avocat arriviste, n'hésitant pas à plier la vérité au gré du besoin de la défense
de ses clients. Cette habitude professionnelle fait de lui le meilleur, mais déborde fréquemment sur sa vie privée, au grand
dam de son fils. Bien entendu, il se retrouvera face à un deus ex machina, et tout se terminera pour le mieux. Entre
temps, les traits de Carrey auront adopté moult déformations, pour un résultat gimmick et assez moyen. Plus classieuse, et
connectée aux excellents 'Love Actually' et autre 'Bridget Jones', via la présence au générique de Richard Curtis (ici
scénariste), 'Coup de foudre à Notting Hill' propose quelques arguments de poids: une belle complicité entre Julia Roberts
et Hugh Grant, l'usage intelligent de side-kicks assez drôles dont Rhys Ifans, impayable, des dialogues rythmés qui fusent
et font parfois hurler de rire. Il est dommage que la dernière demi-heure cède la place à une déferlante incontrôlée et
quelque peu écoeurante de guimauve romantique finalement assez facile. Mais malgré tout, 'Coup de foudre à Notting Hill'
fait passer un excellent moment, plutôt zen et défoulant.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Roger Michell, Tom Shadyac - Avec: Julia Roberts, Hugh Grant, Jim Carrey, Maura Tierney
Distributeur: Universal
Extras: Featurettes
Gauthier Keyaerts
Hybrid
Clive et Elsa pratiquent avec une ferveur quasi infantile des recherches génétiques basées sur un savant mélange de
séquences ADN animales, visant à enrichir de nouveaux éléments salvateurs la pharmacopée internationale. Frustré de ne
pouvoir ajouter de l'ADN humain dans leur cocktail expérimental, suite à de fumeux problèmes d'éthiques pouvant priver
leurs employeurs d'un maximum de bénéfices faciles, le duo prométhéen tente le coup en catimini. Et c'est donc
parallèlement à leurs devoirs de travailleurs modèles, qu'ils donnent finalement "naissance" à ce qui semble être un échec
retentissant... Pour progressivement devenir une créature étrange, humanoïde mais tellement difficile à appréhender! Elle
est loin l'époque bénie où Vincenzo Natali était le réalisateur de toutes les attentes. Il aura suffi d'un duo d'échecs
commerciaux: 'Cypher', mérité, et 'Nothing', pourtant fabuleux, pour que notre homme disparaisse des esprits cinéphiles.
Du coup, 'Splice' s'est bâfré une sortie moisie, en plein été, et une promotion invisible. Fort dommage comme prise de
position commerciale, car ce film fleure bon le fantastique old-school (70's en plein), ambitieux, et héritier de l'esprit
tortueux du sieur Cronenberg. Une pelloche sacrifiée sur l'autel de la connerie pure, que vous me ferez le plaisir de
rattraper d'urgence, malgré ses quelques faiblesses de rythme et autre balisages scénaristiques pénibles!
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 11/2010 - Durée: 104 min
Réalisé par: Vincenzo Natali - Avec: Adrien Brody, Saray Polley
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Ong bak 3
Suite directe de 'Ong Bak 2', ce nouvel opus d'une saga pourtant décousue, délire totalement! Se la jouant mystique et
symbolique, plutôt que cassage de mâchoires et muay thai, 'Ong Bak 3' ne ressemble à rien, et paume le spectateur en
plein néant scénaristique. Ce qui en soi serait supportable si les dégustations de tatanes et autres pain peu comestibles,
fortement attendus, étaient présent à l'appel. Je ne pige toujours pas comment ce film dont les spectateurs n'attendaient
pourtant pas grand-chose, voire carrément que dalle, peut être un tel désastre!
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 98 min
Réalisé par: Tony Jaa - Avec: Tony Jaa, Sorapong Chatree, Sarunyu Wongkrachang, Nirut Sirichanya
Distributeur: Splendid Film
Extras: Interviews, B-roll
Gauthier Keyaerts
The Expendables
Voilà un film totalement schizophrène! Stallone ne sait finalement pas trop comment se la jouer avec 'Expendables'...
Partagé entre l'hommage au cinoche bourrin des 80's, saupoudré d'une grosse larme (normal quoi) de nostalgie, et le trash
d'un 'John Rambo', cette mine à fragmentation de testostérone dérape sans contrôle. Les dialogues sont affreusement
cons, les acteurs sous-jouent à l'envie, et Sly semble plus admirer avec tristesse et distance une époque révolue, plutôt
qu'avec ferveur et passion dévorante. A l'image de ces plans où il peine un peu à courir ou sauter, notre homme
s'époumone à force d'atermoiements. Le pire, c'est que du coup, les spectateurs d'un certain âge prennent conscience du
temps qui passe, et perdent l'effet de rêve lié au cinéma, surtout celui qu'aurait dû être 'Expendables': fun et sans prise de
tête. En plus, le message qui semblait suinter de 'John Rambo', soit le dégoût de la violence à force d'effets gores, se voit
balancé aux chiottes. Dommage, car le dernier tiers du film possède un solide coffre!
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 99 min
Réalisé par: Sylvester Stallone - Avec: Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Mickey Rourke, Bruce Willis
Distributeur: Dutch Filmworks
Extras: Commentaires audio, scènes coupées, bêtisier...
Gauthier Keyaerts
Ip Man 2
En 2008, Wilson Yip balançait sur les écrans un moment de la vie de Ip Man (Yip Kai-man), grand maître de l'art savant du
Wing Chun (qui fut le mentor de Bruce Lee). Couvrant la période de l'occupation de sa ville natale, Foshan, par les troupes
japonaises (lors du conflit de 1937 à 1945), ce long-métrage à la fois historique, épique ('Ip Man' incarne le symbole de la
résistance face à l'ennemi, et de l'espoir, à l'instar d'un Wong Fei-hung), et musclé, réussit à attirer tous les regards! Cela
faisait longtemps qu'un film issu de Hong-Kong - hors polar - avait autant trouvé son public. Mais il faut dire que
l'interprétation de Donnie Yen (acteur fétiche de YIP) impressionne fortement, tout comme son style de combat rapide et
bestial, principal acteur de ce biographical picture! Un rôle en or, renforcé par la présence d'un Simon Yam en excellente
forme. Tout s'articule autour de ces moments particulièrement bluffant. Bref, que du plaisir! Cette suite n'apporte pas
grand-chose au premier, voire galvaude son sérieux glacial, en glissant de-ci, de-là une touche d'humour quelque peu
inutile, et ne prolonge que très maladroitement le frisson précédemment ressenti. Même les scènes de baston sentent
l'exploitation facile, tout comme le face à face Donnie Yen / Samo Hung, déjà ennemis dans le viscéral 'Saat po long'. Mais
bon, n'allez pas croire qu'il faut pour autant bouder cette saga, inégale certes, mais qui a le mérite de faire à nouveau
croire que le cinéma hongkongais pourrait nous offrir de très belles choses. Brûlons un cierge car le manque se fait
cruellement ressentir!
Film: 8/10, Extras: 6/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 108 min
Réalisé par: Wilson Yip - Avec: Donnie Yen, Sammo Hung Kam-Bo, Simon Yam, ...
Distributeur: Splendid Film
Gauthier Keyaerts
Millénium 2: La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une
allumette
Lisbeth est de retour, et ça va se savoir! Intrigues, meurtres et trahisons sont au menu de ce deuxième volet
cinématographique dévoué à la trilogie de Stieg Larsson. Et malgré un début plutôt à la ramasse, dû à une photogénie et
un rythme hérités des pires heures de la production télévisuelle allemande des 70's, 'La fille qui rêvait d'un bidon
d'essence et d'une allumette' attire l'attention à quelques occasions, lorsque l'action prend le pas sur le blabla. Sans être
génial, cette suite s'avèrera un compagnon de soirée pas trop ennuyeux. Mais à n'inviter que si vous en voyez l'intérêt!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 129 min
Réalisé par: Daniel Alfredson - Avec: Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Lena Endre
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Le Voyage Extraordinaire de Samy
Samy se souvient de son enfance difficile, à l'aube de la naissance de sa progéniture... Il faillit mourir juste après sa
naissance, n'arrivant pas à rejoindre ses frères et soeurs, et du coup de faisant capturer par une mouette. C'est dans les
airs qu'il rencontre l'amour de sa vie: Shelly. Il ne la croise qu'un instant, mais jamais il ne l'oubliera. Lors de son long
périple initiatique de tortue, Samy rencontre un ami, Ray, et aussi de nombreux prédateurs, des humains, des fonds
océaniques variés et colorés, etc. Destiné aux petiots, ' Le Voyage extraordinaire de Samy' gavera assez vite les adultes
blasés. Dommage, car le design est magnifique, les couleurs éclatantes, et le fond écologique omniprésent ne gâche rien.
Les plus chanceux, possédant l'équipement ad-hoc (TV compatible, lecteur Blu-ray et lunettes 3D), pourront se régaler de
la version en relief!
Film: 6/10, Extras: 4/10
Sortie: 12/2010 - Durée: 85 min
Distributeur: Studio Canal
Extras: Making of du doiblage
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
I Like Trains (He Who Saw The Deep label)
Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans
lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans
et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement
leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous
transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant
crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le
groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons
envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares
pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow'
CD: 6/10
Genre: Pop, Rock
David Morelli
Killing Joke (Absolute Dissident)
Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et
"findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui
assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa
forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu
mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les
romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du
métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des
Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars:
guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud!
CD: 7/10
Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock
Label: Spinefarm Records - Distribution: V2
Gauthier Keyaerts
Oval (O)
Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un
album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du
krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale
typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique
Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit
rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de
son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation
incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album
Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote
suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album.
Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica
tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence!
CD: 9/10
Genre: Pop, Electronica, Experimental
Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent
Gauthier Keyaerts
Royksopp (Senior)
Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a
priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués
par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de
vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas
sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le
dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2',
revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour
accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports'
CD: 3/10
Genre: Dance, Electronica
Label: Virgin - Distribution: Pias
David Morelli
Interpol (Interpol)
Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la
première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la
beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après
l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de
resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de
sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs.
Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir
qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi.
Listen to : The National, 'Boxer'
CD: 7/10
Genre: Pop, Rock
Label: Cooperative Music - Distribution: EMI
David Morelli
Underworld (Barking)
Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du
terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait
une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique
électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le
devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's
dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient
les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément
embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree.
LT:Orbital,'Insides'
CD: 5/10
Genre: Electro
Label: Underworld.live - Distribution: V2
David Morelli
Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern)
Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai
2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait
interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un
album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre
chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à
la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur
et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même
note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales.
CD: 7/10
Genre: Pop, Electro
Label: Blue Noise - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?)
Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une
manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans
aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain
Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les
tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et
nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement
désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second
chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions,
ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux
prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to:
Zongamin, 'Fleshtapes'
CD: 7/10
Genre: Electro, Pop
Label: Warp - Distribution: V2
David Morelli
The Charlatans (Who We Touch)
Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I
know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide
Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans
crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment
néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent
mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et
son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par
un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized'
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2
David Morelli
Menomena (Mines)
Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland:
dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure
qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des
arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose
pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles.
Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la
rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore
remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless
Freaks'
CD: 9/10
Genre: Pop
Label: City Slang - Distribution: V2
David Morelli
Prince (20TEN)
C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se
demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups,
de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet
"collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques
kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du
journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux
artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the
Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est
pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords
dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des
cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon
à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors
commerce (mais soldé sur le net).
CD: 5/10
Genre: Funk
Gauthier Keyaerts
The Magic Numbers (The Runaway)
Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise.
La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de
couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas
loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du
moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes
éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et
revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une
magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock
west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame.
CD: 8/10
Genre: Rock, Pop
David Morelli
Morcheeba (Blood Like Lemonade)
"'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin
d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères
fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye
Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais
pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères
douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin
années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de
retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill,
contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant.
Comme l'opus.
CD: 9/10
Genre: Lounge
Label: Pias - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Kele Okereke (The Boxer)
La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à
l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas
de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent
batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk
crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro,
Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les
mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et
surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy'
CD: 7/10
Genre: Electro, Rock
Label: Wichita - Distribution: V2
David Morelli
UNKLE (Where Did The Night Fall)
Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did
The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et
tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop
dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night
Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer
la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un
album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui
clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The
Rapture'
CD: 5/10
Genre: Electronica, Pop, Experimental
David Morelli
Moby (Wait For Me Remixes)
Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la
fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très
mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les
meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut
dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus
que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground
comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec
l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio.
CD: 8/10
Genre: Electro, House
Label: Little Idiot - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
Zu (The Way of the Animals Powers)
Avoir un album de ZU à se mettre sous la dent, c'est toujours une excellente nouvelle! Mais "attention", 'The Way of the
Animals Powers' n'est pas une nouveauté, mais la ressortie d'une plaque ayant vu initialement le jour sur le label italien
Xeng. Déconstruites, mais pas forcément agressives, les compos hantant cette oeuvre fleurent bon une certaine folie,
cadrée et maîtrisée. Un travail impressionnant, où le trio transalpin est épaulé par Fred Lonberg-Holm (Valentine Trio, Peter
Brötzmann, Chicago Tentet, etc.). Le plaisir auditif (morceaux superbes et nouveau mastering opéré par James Plotkin) se
double d'un plaisir tactile: soit le contact d'un bon gros vinyle 180 grammes!
CD: 8/10
Genre: Electro-Pop
Label: Public Guilt Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
Erykah Badu (New Amerykah Part Two: Return of the Ankh)
Généralement plus calme et introspective que 'New Amerykah Part One (4th World War)', sans pour autant être
définitivement différente, cette suite affiche derrière des arguments graphiques psychédéliques et reposants, une santé
soul quasi sereine. La guerre n'aura donc pas eu lieu, Bush s'en est allé, et Erykah arbore maintenant la croix ansée, soit
le symbole de la vie. Une vie pleine de nuances, parfois un peu mélancolique (à tendance jazzy), souvent rebondie, pleine
de profonde et instinctive sensualité. Car ici, ça sent la fin de nuit, de celles passées sous les draps avec un(e) partenaire
éveillant - sans efforts - la moindre parcelle de terrain érogène. Avec peut-être un chouïa d'agréable gueule de bois. Dans
cet état entre sommeil et éveil, accompagné de fatigue, et d'un reste d'adrénaline, tout est possible: rêver éveillé,
percevoir l'avenir avec optimisme, se ressentir comme jamais, avec confiance et sérénité. 'Return of the Ankh' doit
s'écouter au bon moment, lorsque le stress s'évacue, et que l'existence reprend un cours plus calme, intimiste, voire
grisant, histoire de savourer chaque intonation de voix, chaque sample usé de manière old-school et aux volutes quasi
analogiques...
CD: 8/10
Genre: Soul
Gauthier Keyaerts
///////////// Dossiers /////////////
The Thing
Je suis certain que si je vous annonce une préquelle à
l'extraordinaire 'The Thing', chef-d'oeuvre du cinéma fantastique et meilleur film de John Carpenter, vous allez sourciller. Mais si en plus, je vous
annonce que cette péloche va être réalisée par Matthijs van Heijningen Jr., là vous ne froncez plus, mais ressemblez à une bande se Sharpei! Je
sais, il y a de quoi hurler au crime contre l'inhumanité et contre le bon goût.
Souvenez-vous, au début du méchamment costaud 'The
Thing' de notre ami Big John, R.J. MacReady (Kurt Russell) et ses amis, en poste en Antarctique, découvrent un bien triste spectacle de désolation
lorsqu'ils visitent la station d'exploration d'une équipe norvégienne. En plus d'avoir une sacré trouille, ils se coltinent une sacrée chtouille : soit un
clebs devenu le réceptacle d'une sauvage créature extraterrestre polymorphe. Cette dernière caractéristique va donner une sacrée teneur
paranoïaque à ce thriller fantastique glacial, et nanti d'effets spéciaux absolument brillants! D'autant que l'on parle encore ici d'effets mécaniques,
de latex, et autres prothèses. Soit une leçon de maîtrise de l'art du gore et de l'illusion, donnée avec décontraction par le sieur Rob Bottin. On a
rarement fait aussi bien, sauf peut-être dans quelques scènes du 'Loup-garou de Londres'. Et même si ces exemples peuvent faire rire la jeune
génération (c'est quoi ces trucs de vieux cons?), ce n'est pas l'infographie actuelle qui donnera autant de coffre et d'organicité à un bon gros film
d'horreur.
Il est amusant de constater que plutôt que de jouer la carte
du remake (n'oublions pas que l'opus de Carpenter était lui-même une relecture du 'The Thing from Another World' - 1951- de Christian Nyby et
du remake (n'oublions pas que l'opus de Carpenter était lui-même une relecture du 'The Thing from Another World' - 1951- de Christian Nyby et
Howard Hawks), les têtes pensantes de l'industrie cinématographique ont - pour une fois - pigé qu'il était impossible de faire de l'ombre à la vision
définitive de 1982. Alors, décidant d'éviter de devenir la cible de geeks lanceur de crotte, Matthijs van Heijningen Jr. bénéficie d'un allègement de
peine, et peut se contenter de rejouer exactement les mêmes cartes que précédemment, sans prendre le risque d'être comparé plan par plan à
ses prédécesseurs. Mais aussi maligne qu'elle soit, cette astuce ne garantit en rien l'arrivée d'un bon produit, loin s'en faut. D'autant que les noms
figurant à l'affiche sentent le plan au rabais (histoire d'éviter la grosse déculottée): Mary Elizabeth Winstead (vue dans le décevant 'Scott Pilgrim
vs. the World'), Joel Edgerton ('Animal Kingdom'), Eric Christian Olsen (' NCIS: Los Angeles')... Alors, sortie en salle, sortie en salle reportée
jusqu'à l'été ou en fin de compte l'enfer du straight to video? Les paris sont ouverts. Ceci dit, vous possédez une excuse en or pour vous refaire
pour la quinzième fois la version de Carpenter... Qui nous revient lui bientôt avec 'The Ward'.
Thor
Thor, puissant fils d'Odin, tout deux issus de l'abondante
manne des mythologies germaniques, est le dieu du Tonnerre... un phénomène qu'il provoque grâce à son fidèle marteau de guerre à manche
court nommé Mjöllnir. Autre pouvoir de cet engin destructeur: il revient - lorsqu'il est lancé - à la main de son fidèle maître, tel un boomerang.
Pourquoi suis-je occupé à vous raconter ces salmigondis? Cela n'a rien à voir avec un quelconque abus d'alcool ou de drogue, ni à la dépravation
de sommeil. Mais bien avec le fait que Thor va devenir l'une des nouvelles figures de la Marvel (oui, c'est aussi un personnage de comics) à
connaître une transposition sur grand écran. Réalisée - qui plus est - par Kenneth Branagh ('Le Limier' / 'Sleuth' -version 2008) . Et je vous le
répète: je suis clean!
Il fallait s'y attendre. Après une déferlante de films de super-héros plutôt réussis, et plébiscités par un large public, tels que la saga 'Spider-man'
(dont un reboot débarque cette année), des 'X-Men' (un hypnotiseur, et vite, il faut que j'oublie le troisième volet, et 'Wolverine'), le duo d' 'Iron
Man', les 'Quatre fantastiques' (plutôt mal lotis, vu les adaptations pourries) ou encore l'excellent 'Hulk' de Louis Letterier... la manne reste grande
ouverte, et commence à cracher des phénomènes plus marginaux. Dans le genre un peu has been, 'Thor' et son alter ego humain le Dr Donald
Blake se posent un peu là.
Mais le plus curieux, au-delà du rôle "secondaire" du
personnage dans la saga Marvel, reste le choix d'un réalisateur de grande qualité (le très shakespearien Kenneth Branagh), et de quelques
acteurs bankables dans des contre-emplois (où dois-je dire "mais que foutent-ils là?"). Soit Natalie Portman ('Black Swan'), Anthony Hopkins
('Wolfman') qui incarne Odin, Dieu parmi les dieux, Samuel L. Jackson ('Iron Man 2') fait son désormais habituel cameo en tant que Nick Fury...
mais aussi Tadanobu Asano ('Ichi the Killer'), idole pour toute une génération d'amateurs de cinéma nippon arty trash!
Thor, quant à lui, revêt les traits de Chris Hemsworth... soit
un petit gars au palmarès cinématographique plutôt maigrelet. Certainement plus pour longtemps! Personnellement, j'ai du mal à me prononcer
concernant la bande-annonce, qui suscite autant de questions que d'envies de fous rires. Faisons-nous face à un futur chef-d'oeuvre, surprenant
et rafraîchissant, à un opus casse-gueule et loupé (dans ce cas de figure deux options; la cultification, ou le bannissement auprès d' 'Elelktra' ou
'Daredevil'), ou alors à un film lisse, qui va juste renflouer - de justesse - les caisses de producteurs décidemment de plus en plus (im)prévisibles?
Le verdict devrait tomber avec fracas au mois d'avril (aurons-nous le plaisir de le voir au BIFFF?), s'il n'y a pas de surprises particulières. En tout
cas, si vous avez déjà un avis, n'hésitez pas nous le faire savoir!
Interview de John Hawkes pour son rôle dans 'Winter's Bone'
'Winter's Bone', drame inquiétant, mérite à plus d'un titre
qu'on lui consacre une séance de ciné, en partie grâce à l'interprétation de ses acteurs. Et étonnamment, l'attention n'est pas exclusivement
orientée sur la jeune actrice principale, Jennifer Lawrence, pourtant magnifique, qui joue ici la têtue Ree Dolly, et s'avère être une superbe
promesse. Car sans la présence de quelques acteurs de pointe, elle n'aurait jamais pu scintiller autant, l'une de ces perles étant John Hawkes.
Il interprète ici Teardrop, l'oncle du personnage principal, un sujet difficile à cerner. Il rayonne d'intelligence, mais il vaut cependant mieux ne pas
trop rester en sa présence, comme s'il pouvait soudain montrer les crocs. En vrai (au festival du film de Gand), John Hawkes est l'opposé exact de
ce personnage: quelqu'un de doux, aimable. Présent sur les écrans de puis les années '80, les spectateurs ont commencé à le remarquer ces
dernières années grâce à des rôles dans la série 'Deadwood', ou les films 'Miami Vice' et 'Me and You and Everyone We Know'.
Comment décririez-vous 'Winter's Bone' à quelqu'un qui n'a encore rien entendu du film?
Hawkes:
Comme l'histoire d'une jeune femme dont le père disparaît lorsqu'il sort de prison. Alors qu'elle le recherche, sa famille - une
jeune soeur, un petit frère et une mère - risque de perdre sa maison, sa terre et toutes ses possessions. Le film se passe dans
les Ozark, une chaîne de montagnes du Missouri. Et c'est un excellent film, évidemment. (sourit)
Qu'est-ce qui vous a attiré dans le personnage de Teardrop?
Hawkes:
Je trouvais que c'était un homme intéressant et complexe. Au début, on a l'impression qu'il va aider Ree dans ses recherches.
Il est quand même le frère de son père disparu. Mais au final, il s'avère posséder un tout autre côté. Il se décrivait
parfaitement dans une scène qui n'a finalement pas été conservée au montage final. Il y disait à sa nièce: "Il faut être prêt à
mourir chaque jour, c'est comme ça qu'on a une chance de survivre."
Avez-vous une idée à propos de l'origine de son nom?
Hawkes:
'Winter's Bone' est basé sur un roman de Daniel Woodrell, et dans l'histoire, il a un tatouage en forme de larme, souvenir de
ses années de prison. Nous avons remplacé la larme par un 'x', mais nous en avons gardé le nom. Ce qui est drôle, c'est qu'en
général, le nom Teardrop renvoie à des membres de gangs latino-américains. Le Teardrop du livre est différent de celui du
film, mais cela ne me pose pas de problème. C'est un scénario que l'on filme, pas un livre.
Vous êtes vous-même originaire du Minnesota, deux états plus au nord du Missouri. Connaissez-vous le monde présenté dans 'Winter's Bone'?
Hawkes:
J'ai grandi dans une petite ville de campagne, pas vraiment différente de celle dans laquelle se passe cette histoire. La
production illégale de méta-amphétamines y est également très florissante. Les personnages hauts en couleurs et aux
personnalités âpres que l'on voit dans le film, je les ai aussi vus à l'oeuvre. J'ai fait appel à ces souvenirs pour asseoir mon
personnage de Teardrop. La grande différence, c'est l'accent. Les gens de la région du Missouri sonnent tout à fait
différemment de ceux du Minnesota. J'ai heureusement pu m'entraîner une semaine afin d'attraper les inflexions
caractéristiques. Il y a pas mal de gens dans le film qui ne sont pas des acteurs, et j'ai essayé de me conduire comme eux.
Le film donne l'impression que ce monde est terriblement fermé. Vous avez réussi à percer leur carapace?
Hawkes:
Il y a un livre, 'Almost Midnight', de Michael Cuneo, qui se passe dans cette région, et parle d'une affaire de meurtre dans le
milieu des méthamphétamines. J'ai chéri ce livre comme une bible. Il explique l'histoire de la région, pourquoi les gens y sont si
introvertis. Pourquoi ils ne font confiance ni à l'autorité, ni à la loi. Pourquoi ils préfèrent former des sociétés fermées où ils
peuvent faire ce qu'ils veulent sans que le monde extérieur ne s'en mêle. Cuneo y parle aussi des bars que les touristes font
mieux d'éviter quand ils sont dans la région. Je ne veux pas me vanter, mais ce sont les premiers endroits où je me suis rendu.
Je voulais voir si je parvenais à me rendre invisible et observer les autres. La plupart du temps, les gens pensaient que j'étais
un chauffeur de poids-lourds ou un travailleur saisonnier. Ca m'a beaucoup apporté.
D'où vient cette crainte de la police, d'après vous?
Hawkes:
De leur origine. La plupart des blancs qui vivent là ont du sans irlandais ou écossais qui coule dans leurs veines, et leurs
ancêtres ont mis le cap sur les Etats-Unis pour fuir des problèmes avec les autorités. Cette défiance a été transmise de
génération en génération. Je trouve ce monde fascinant et très prenant. La religion y est très importante. Cette région est
également appelée la boucle de la ceinture biblique. On y trouve aussi l'opposé. Il ne semble pas y avoir de demi-mesure. On y
est soit prédicateur, soit brigand.
La société est-elle hiérarchisée de manière aussi extrême que ce que le film montre?
Hawkes:
Debra Granik, la réalisatrice de 'Winter's Bone', n'a rien laissé au hasard. Elle est originaire de la côte Est, mais elle était
tellement dingue du roman de Woodrell et son personnage principal, qu'elle s'est plongée dans ce matériau depuis des années.
Elle se rendait sur place régulièrement, y discutait avec les gens, clarifiant tous les détails. "Pour leur arracher l'accord de faire
le film," voilà ce qu'elle en disait. Un réalisateur moins talentueux aurait choisi la facilité et serait allé tourner à Vancouver ou
dans un autre endroit du genre, un lieu meilleur marché. Mais Debra n'a pas voulu faire ça. Elle voulait que son histoire soit
réaliste, et cela signifiait qu'elle avait besoin de l'aide des habitants. Une aide qu'ils nous ont heureusement apportée. Tout le
monde n'était pas aussi content du fait que la méthamphétamine joue un tel rôle dans l'histoire ou que la région soit présentée
comme étant tellement pauvre. Mais 'Winter's Bone' n'a pas la prétention de faire le portrait d'une région, simplement du
monde de ce groupe de personnages.
A quoi se rapporte le titre?
Hawkes:
D'après Daniel Woodrell, cela renvoie à l'expression 'jeter un os à quelqu'un', rendre un service. Dans le cas présent, l'os
d'hiver que le personnage principal reçoit, c'est l'aide qui lui est fournie dans sa quête de la vérité. A condition qu'elle puisse
faire confiance à cet os, évidemment.
Ruben Nollet
Black Swan
Réalisateur bourré de talent et de sensibilité, Darren Aronofsky aurait dû faire partie des réalisateurs actuels de référence, aux côtés, notamment,
de David Fincher ('Zodiac', 'The Social Network') ou Christopher Nolan ('Dark Knight', 'Inception'). Tous partagent une passion pour les récits
difficiles, pour les audaces visuelles sans esbroufes, et au service de leur oeuvre. Mais Aronofsky, après un démarrage artistique sur les chapeaux
de roues, 'Pi' et 'Requiem for a Dream', se fait reléguer au second rang (celui des petits cafards puants mis à l'essai), suite au bouillon pris par
'The Fountain'. Et pourtant, malgré le jeu de sape financière perpétré par l'infrastructure du cinéma qui mettra au pilori Aronofsky, 'The Fountain'
n'est pas une oeuvre ratée. Loin s'en faut! Casse-gueule, fragile, fait à l'économie malgré les ambitions, ce film s'adresse au final aux palpitants
encore capables de ressentis, plutôt qu'à la génération surstimulée par la saga 'Matrix' et ses rejetons illégitimes. Hugues Jackman n'est pas Brad
Pitt, Rachel Weisz n'attire pas autant les foules que Cate Blanchett (initialement prévus et retrouvés plus tard en duo chez Fincher, tiens...), et les
effets spéciaux sentent le bricolage plutôt que le dollar (le projet a connu une énorme coupe budgétaire). Mais peu importe.
Cette sensibilité, déjà présente - à travers le filtre de la cruauté - dans 'Requiem
for a Dream', Aronofsky la pousse un cran plus loin avec le très touchant 'The Wrestler'... Offrant au passage un rôle déterminant et magnifique à
Mickey Rourke. Simple et sans détours, ce moment d'intimisme séduit le large public, et permet le retour en grâce du réalisateur.
Mais quelle allait donc être sa prochaine vision après un début expérimental, un trip sensoriel aussi terrifiant que fascinant, une confession
poétique et enfin une fresque naturaliste, à dimension humaine? Un thriller au parfum surnaturel, ça vous ira?
'Black Swan', titre ludique, croise 'Le lac des cygnes/ Swan Lake' de Pyotr Ilyich Tchaikovsky et
l'expression 'Black Sheep', le mouton noir... Ce qui nous donne d'emblée deux précieux indices: l'intrigue se déroulera dans le milieu de la danse
classique, et Nina, le personnage principal interprété par Natalie Portman, affiche un comportement assez étrange, voire inquiétant.
La bande-annonce visionnable actuellement insiste lourdement sur ce qui semble être la schizophrénie de Nina, passant de l'angélisme au
démoniaque, avec des visions pour le moins décalées. Remarqué en festival (tout comme 'The Wrestler'), 'The Black Swan' propose une affiche
pour le moins costaude: Vincent Cassel, Winona Ryder, Mila Kunis (une nouvelle venue faisant sensation!)... Rien de tape-à-l'oeil, mais de
possibles moments de délectation en perspective. De quoi se réjouir, même si cela reste une oeuvre de commande pour un Aronofsky toujours en
période de probation pour les pontes d'Hollywood. Mais vu que c'était déjà le cas pour 'The Wrestler', pas de panique à bord! Quoi qu'il en soit,
l'attente sera finie début mars 2010. Pourra alors commencer le suspense en salles obscures.