Nouvelles policières - biblio

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Nouvelles policières - biblio
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Nouvelles
policières
Agatha Christie
Livret pédagogique
Établi par Stéphane GUINOISEAU,
professeur agrégé de Lettres modernes
HACHETTE
Éducation
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Conception graphique Couverture et intérieur : Médiamax
Mise en page Maogani
Illustration Harvey Stevenson
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
© Hachette Livre, 2000.
43, quai de Grenelle, 75905 Paris cedex 15.
ISBN : 2.01.167966.4
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et L.122-5, d’une part,
que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une
utilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et
d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de
l’auteur ou de ses ayants droits ou ayants cause, est illicite ».
Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou
du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris),
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les Articles 425 et suivants du Code pénal.
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SOMMAIRE
RÉPONSES
AU X Q U E S T I O N S
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Vo l d e b i j o u x à l ’ h ô te l M é t ro p o l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Miss Marple raconte une histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
L’ H o m m e d a n s l a b r u m e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 3
Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
PROPOSITION
E X P L O I TAT I O N
DE SÉQUENCE DIDACTIQUE
DU GROUPEMENT DE TEXTES
BIBLIOGRAPHIE
C O M P L É M E N TA I R E
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QUESTIONS
V O L D E B I J O U X À L’ H Ô T E L M É T R O P O L E
◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ?
1. Opalsen / Hastings / Célestine / collier de perles / coiffeuse / l’inspecteur / la
bonne / faux / Scotland Yard / la femme de chambre / valet.
◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ?
Objectif : lecture attentive du texte et formulation de phrases complètes. On demandera aux élèves
de faire, pour chaque réponse, des phrases contenant au moins un verbe conjugué.
2. C’est Hastings qui invite Hercule Poirot à passer un week-end à l’hôtel Métropole.
3. L’hôtel se situe dans la ville de Brighton.
4. Le couple Opalsen réside au premier étage de l’hôtel.
5. La bonne est de nationalité française.
6. Hercule Poirot est belge.
7. et 8. Célestine a quitté la chambre à deux reprises. Elle est allée chercher une bobine
de coton et des ciseaux.
9. L’inspecteur, après avoir retrouvé le collier dans le lit de Célestine, accuse la bonne
française.
10. Hercule Poirot utilise un oignon. (On reviendra sur la définition du mot et on
pourra évoquer ici la notion de polysémie dans le vocabulaire.)
11. Hercule Poirot et son compagnon vont jeter un coup d’œil dans l’appartement voisin.
◆ É TUDIER LES PERSONNAGES
Objectif : découverte d’un détective et analyse des différentes facettes du personnage d’Hercule
Poirot.
12. On s’attachera, dans un premier temps, à la définition du mot vanité, parfois mal
connu des élèves de collège. On proposera des synonymes : orgueil, fatuité, prétention,
suffisance. On soulignera ensuite que le personnage créé par Agatha Christie n’est pas
l’incarnation idéale du héros pourvu uniquement de qualités physiques, morales et
intellectuelles. Le personnage est plus complexe et contradictoire : sa vanité tempère
la légitime admiration que peut lui vouer le narrateur.
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Quelques exemples :
– Dès le premier dialogue, Hercule Poirot semble très sûr de ses qualités intellectuelles :
C’est faire preuve de bon cœur que de penser à un vieil homme comme moi. Et, après tout, un
cœur généreux vaut bien tout un tas de petites cellules grises (l. 12).
– Après la visite de la chambre inoccupée qui jouxte l’appartement des Opalsen :
Comme d’habitude, mon bon, vous parlez sans réfléchir (l. 438).
– Après la visite du valet : […] vous n’avez rien compris, mon bon […]. Rien du tout, comme
d’habitude ! C’est incroyable, mais c’est comme ça (l. 486).
– Il n’est pas né, celui qui parviendra à abuser Hercule Poirot ! (l. 496)
– Cette remarque destinée à Hastings : Vous gagneriez à mieux observer mes faits et gestes,
mon ami (l. 511).
– Le plan était si ingénieux qu’il ne sautait pas tout de suite aux yeux... même à ceux
d’Hercule Poirot (l. 565).
13. L’association du prénom et du nom est assez incongrue dans le cas d’Hercule
Poirot !
On pourra rappeler aux élèves qui était Hercule dans la mythologie et signaler
qu’Agatha Christie s’est amusée à reprendre, dans un recueil de douze nouvelles, les
exploits du héros antique en les transposant dans douze intrigues résolues par son
détective : Les Travaux d’Hercule.
Hercule : nom latin pour Héraclès, fils de Zeus et d’Alcmène, descendante de Persée,
épouse d’Amphitryon. On évoquera les fameux « exploits » du héros, après avoir rappelé que, poursuivi par la colère d’Héra, le héros fut frappé par la folie et massacra
alors ses propres enfants.
Pour se purifier, il accomplit ses « Douze Travaux » :
1. Le lion de Némée : il tua cette bête redoutable qui terrorisait la vallée de Némée
en l’étranglant de ses propres mains.
2. L’hydre de Lerne : monstre à neuf têtes de serpents venimeux, l’hydre ravageait la
région de Lerne. Hercule coupa chacune des têtes et enterra celle qui était immortelle sous un rocher.
3. Le sanglier d’Érymanthe : il captura cette bête dans un filet après plusieurs mois de
traque.
4. La biche de Cérynie : il captura cet animal fabuleux (elle avait des cornes d’or et
des pieds d’airain) après une année complète de poursuite infructueuse.
5. Les oiseaux du lac Stymphale : aigles immenses qui se nourrissaient de chair
humaine, ces oiseaux furent abattus par les flèches d’Hercule (aidé par Athéna).
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6. Les écuries d’Augias : pour nettoyer ces écuries, Hercule dut détourner le cours de
deux rivières. Il tua ensuite Augias qui refusait de le récompenser, ainsi que ses fils.
7. Le taureau de Crète : Hercule captura cet animal qui dévastait les récoltes du pays,
l’attrapa par les cornes et le dompta.
8. Les cavales de Diomède en Thrace : les cavales de Diomède, roi des Bistones, se
nourrissaient de chair humaine. Hercule tua le roi et le livra à ses chevaux furieux.
Les chevaux furent ensuite dévorés par des bêtes féroces sur le mont Olympe.
9. La ceinture de la reine des Amazones : Hercule dut tuer la reine des Amazones,
Hippolyte, pour s’emparer de sa ceinture.
10. Les bœufs de Géryon : pour tuer le géant Géryon, Hercule franchit le détroit de
Gibraltar et l’Océan. Après avoir tué le géant, Hercule captura son troupeau et le
ramena en Grèce où les animaux furent sacrifiés à la déesse Héra.
11. Les pommes d’or des Hespérides : ces fruits magiques étaient gardés par des
nymphes et un dragon. Atlas, qui soutenait le poids du monde, fut remplacé dans sa
tâche par Hercule et rapporta les pommes.
12. Cerbère aux Enfers : Hercule dut descendre dans le royaume des Morts, tâche
périlleuse entre toutes. Il réussit à capturer le gardien Cerbère et à le ramener en
Grèce.
Hercule est un symbole de force et de courage : il incarne le justicier qui combat les
monstres et les punit. On peut, ici, faire un rapprochement avec le détective du roman
policier classique, qui représente souvent le justicier découvrant les véritables coupables et sauvant les suspects injustement accusés. En revanche, le physique d’Hercule
Poirot, souvent décrit comme un homme petit soucieux de son apparence
(dandy), ne correspond guère au personnage mythologique.
Le nom de Poirot compense clairement la référence mythologique et introduit une
dimension prosaïque et comique dans la dénomination du personnage. On pourra
demander aux élèves d’associer ce nom par paronymie avec d’autres noms communs.
Certains mots apparaîtront alors : poire, poireau, poivrot... Autant de noms dont les
caractères prosaïque et dérisoire permettront de souligner le caractère contradictoire
de la dénomination pour le héros d’Agatha Christie. On pourra évoquer ici une
figure de style, l’oxymore, qui peut s’appliquer à la caractérisation onomastique du
personnage.
14. Hastings semble souvent éprouver un certain agacement face à la prétention
d’Hercule Poirot. Certains commentaires en témoignent :
– Je ne goûtai guère cette remarque. Poirot a tendance à sous-estimer mes facultés mentales. Mais
son plaisir était si manifeste que je dissimulai mon léger agacement (l. 17).
– Un de ces jours, vous finirez bien par tomber sur un bec, grinçai-je, exaspéré par sa
vanité (l. 498).
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15. Les facultés d’observation d’Hercule Poirot sont mises en évidence lorsqu’il
attend en compagnie d’Hastings dans le bar de l’hôtel. Alors qu’Hastings n’a rien
remarqué, les réflexions d’Hercule Poirot démontrent qu’il n’a pas cessé d’observer le
comportement du personnel de l’hôtel et a compris la gravité de la situation.
L’aveuglement du narrateur s’oppose à la perspicacité et à l’acuité du regard porté par
le détective, ce qui est assez habituel dans le roman d’intrigue classique (cf. Watson et
Sherlock Holmes, ou Dupin et le narrateur).
On peut analyser plus en détail les observations de Poirot : Il y a quelques instants, le
directeur est sorti en trombe de son bureau pour se précipiter dans l’escalier. Il semblait fort agité.
Secundo, le liftier est en grande conversation avec un des grooms. La sonnerie d’appel a retenti
trois fois mais il s’en soucie comme d’une guigne.Tertio, même les garçons sont distraits – et pour
qu’un garçon soit distrait... L’affaire doit vraiment être de première grandeur (l. 95).
On peut remarquer :
– le caractère très ordonné du discours de Poirot qui progresse de façon logique
(en « descendant » dans la hiérarchie des sujets observés : le directeur, le liftier, les
garçons) : Secundo,Tertio...
– le caractère inductif du raisonnement : Hercule part des faits observés pour en
« déduire » une idée, à savoir que l’importance du trouble chez le personnel démontre
l’importance de l’affaire.
◆ É TUDIER LA GRAMMAIRE
16. Nature et fonction des éléments suivants :
– narrer : verbe à l’infinitif, COI du verbe se mettre (à).
– les mésaventures : groupe nominal, COD du verbe à l’infinitif narrer.
– l’ : pronom personnel, COD du verbe écouter.
– haletante : adjectif verbal, détermine le nom propre Mrs Opalsen.
– On : pronom indéfini, sujet du verbe jurer.
– à la fin : groupe nominal, complément circonstanciel de temps du verbe s’exclamer.
– qui : pronom relatif, sujet du verbe avoir.
– le plus beau : adjectif au superlatif, attribut du sujet mon collier.
– parfait : adjectif qualificatif, épithète du nom orient.
– Il : pronom personnel, sujet (grammatical) du verbe falloir.
– que je monte vous le chercher : proposition complétive, sujet réel du verbe falloir.
17. Fonction des pronoms personnels et noms qu’ils remplacent :
– lui : représente le valet, complément d’objet second du verbe poser.
– lui : représente le valet, complément d’objet second du verbe tendre.
– il : représente le valet, sujet du verbe examiner.
– l’ : représente la carte, COD du verbe examiner.
– le : représente le valet, COD du verbe remercier.
– il : représente le valet, sujet du verbe se retirer.
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18. Le verbe est conjugué au conditionnel passé deuxième forme. Première et
deuxième personnes du singulier : j’eusse dit, tu eusses dit.
19. Le verbe est conjugué ici au subjonctif présent. Après avant que, en attendant que,
jusqu’à ce que, on trouve le subjonctif dans la subordonnée conjonctive de temps :
Avant qu’il ne vienne, il faudrait que tu te prépares ; En attendant qu’il vienne, prépare-toi !
◆ É TUDIER L’ ORTHOGRAPHE
20. Mots soulignés :
– rejoints : participe passé du verbe rejoindre employé avec l’auxiliaire avoir. L’accord se
fait avec le COD si celui-ci est placé avant le verbe (l’accord, ici, se fait donc avec
nous) ; accord au pluriel.
– pût : subjonctif imparfait dans une indépendante qui exprime une indignation.
– fût (débitée) : subjonctif plus-que-parfait du verbe débiter. Le subjonctif est habituel
après bien que introduisant une subordonnée conjonctive de concession.
– ponctuée : l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir se fait avec le COD (ici,
l’ = la harangue), s’il est placé devant le verbe ; accord au féminin dans la phrase.
– dû : le participe passé du verbe devoir prend un accent circonflexe quand il est utilisé
au masculin singulier.
– quant : dans la locution prépositive quant à, quant s’écrit avec un t.
– contiguë : le tréma se met sur une lettre pour indiquer qu’elle doit se prononcer (haïr,
Moïse, ïambe) ou pour indiquer, quand il s’agit d’un e, que la lettre précédente doit se
prononcer : aiguë, contiguë...
– mille : l’adjectif numéral mille est toujours invariable (alors que millier, million et milliard peuvent prendre la marque du pluriel).
– l’examinât : subjonctif imparfait dans une subordonnée conjonctive de but (que j’examinasse, que tu examinasses, qu’il examinât).
– croyais : l’accord du verbe se fait avec le sujet qui, pronom relatif qui représente son
antécédent moi. L’accord se fait à la première personne du singulier.
– monte-en-l’air : quand un nom composé est formé d’un verbe et d’un complément,
le verbe demeure invariable (des abat-jour, des couvre-lits, des porte-bonheur).
◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE
21. Ce proverbe signifie que les actes sont plus importants que les intentions. On peut
avoir les meilleures intentions, si celles-ci ne sont pas suivies par des actes qui les
confirment, elles n’ont pas vraiment de valeur « effective ».
22. Dans l’expression tomber sur un bec, le mot bec désigne en fait un bec de gaz,
ancêtre des réverbères électriques. Tomber sur un bec, c’est donc se heurter à un
obstacle infranchissable, imprévu.
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23. Le mot marasme peut avoir plusieurs significations : on pourra préciser, à cette
occasion, les notions de polysémie et de champ sémantique.
Selon Le Petit Robert :
1. Le mot a un sens médical : état caractérisé par une maigreur extrême de tout le
corps suite à une maladie.
2. Le mot a une signification psychologique : il s’agit de l’état d’accablement qui peut
frapper une personne.
3. Le mot est employé dans un contexte économique pour qualifier une période de
stagnation ou de crise.
4. Enfin, le mot peut désigner une variété de champignon (qui maigrit !).
24. Pour établir l’étymologie du mot bourse, il faut d’abord distinguer deux entrées
dans le dictionnaire :
a) Le mot désigne un objet destiné à contenir des pièces de monnaie. Du latin bursa :
petit sac généralement de forme arrondie destiné à recevoir de l’argent.
Ce mot tend à être remplacé par le mot porte-monnaie en français contemporain, mais
il survit dans un certain nombre de locutions : tenir les cordons de la bourse, la bourse ou
la vie, sans bourse délier.
Aujourd’hui, le mot est plutôt employé dans un sens métonymique dérivé du sens
premier : somme d’argent allouée aux étudiants pour la durée de leurs études.
Le dérivé boursier est aussi assez courant aujourd’hui.
– À noter, un premier sens dérivé de bourse dans le vocabulaire de la chasse et de la
pêche : poche que l’on place devant le terrier pour prendre le lapin (sens attesté dès 1409) et
filet en forme de poche utilisé pour pêcher.
– Un second sens dérivé est attesté dans le vocabulaire de l’anatomie (le mot vient
alors du grec bursa : peau retirée à un animal, dépouille) : le mot bourse désigne alors les
poches membraneuses des articulations ou l’enveloppe des testicules. On peut encore
le rencontrer en botanique avec le sens de membrane ayant la forme d’un sac.
b) Le mot Bourse est employé dans le domaine des finances pour désigner le lieu où
se négocie le cours des valeurs mobilières. L’influence du premier mot et de son
étymologie (bursa) semble indéniable, mais une seconde source étymologique est
attestée : le mot viendrait d’un établissement bancaire situé à Bruges et appartenant à
la famille Van Der Burse (vers 1549). L’hôtel particulier de cette famille était orné de
l’écusson de la famille décoré de trois bourses remplies d’or. Ce lieu servait, depuis le
XVIe siècle, de point de rencontre pour les commerçants. À noter que la première
Bourse d’Europe sera fondée en 1531 à Anvers et qu’elle se tenait dans un édifice
orné d’un fronton portant l’inscription suivante : À l’usage des marchands de tous pays
et de toutes les langues. La première cote qui permet de suivre le cours des valeurs est
apparue en 1592.
– Le mot Bourse a d’abord désigné le lieu où se réunissent les marchands et les spéculateurs,
puis l’ensemble des opérations qui sont traitées à la Bourse des valeurs. Par analogie, le
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mot est employé dans l’expression bourse du travail, qui désigne un lieu de réunion
syndicale.
– Le mot boursier, qui peut être dérivé du sens 1 de bourse, possède aussi une acception dérivée du sens 2 : le mot désigne alors une personne qui exerce une profession à la
Bourse. Il peut être employé comme adjectif pour désigner ce qui est relatif à la Bourse
(les investissements boursiers).
– Un certain nombre de mots sont composés à partir du radical bourse + affixes :
rembourser, débourser, remboursement, déboursement, rembours, débours, remboursable.
– Enfin, le mot boursicoter, composé du radical et d’un suffixe diminutif (icoter), est
complété par les noms et adjectifs suivants : boursicotage, boursicoteur, boursicotier.
25. Noms comportant le préfixe més- : une mésaventure, une mésalliance, une mésentente.
26. Capharnaüm (lieu qui renferme beaucoup d’objets en désordre) est un synonyme
de pandémonium.
27. Laconique vient du grec iakonikos, qui signifie de Laconie, région de Grèce dont les
habitants étaient réputés pour la concision de leur langage.
Les noms qui proviennent de noms propres sont appelés, en sémantique, des éponymes.Voici une liste de noms français éponymes : un algorithme, l’ampère, le barème,
la béchamel, le bégonia, une berline, les bougainvillées, une bougie, le boycott, le braille, un
bristol, un calepin, le camélia, le coing, le colt, le cordonnier, le cuivre, le dahlia, le dindon, la
faïence, la frangipane, le fuchsia, le gardénia, le godillot, le guillemet, la guillotine, le jean, la
lapalissade, le macadam, la magnolia, la mansarde, le massicot, le mausolée, le méandre, la
micheline, la montgolfière, le morse, la mousseline, la nicotine, le parmentier, la pasteurisation,
la pêche (le fruit), le phare, la poubelle, les pralines, les rustines, le sandwich, le satin, la truie,
les vespasiennes...
28. Un pseudonyme est un nom propre inventé pour masquer la véritable identité
d’un artiste.
Les élèves connaîtront peut-être le patronyme de Molière : Jean-Baptiste Poquelin, et
l’on pourra mettre en évidence l’utilisation ancienne des pseudonymes.Voltaire, qui a
publié Candide sans nom d’auteur, a utilisé environ 175 pseudonymes au cours de sa
carrière littéraire. On peut évoquer aussi le cas de Romain Gary qui obtint une première fois le Prix Goncourt en 1956, pour Les Racines du ciel, et une seconde fois ce
prix en 1975, pour La Vie devant soi, sous le pseudonyme d’Émile Ajar.
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
Objectif : remarquer et repérer l’importance des dialogues dans la construction de la nouvelle.
29. Les dialogues occupent une part très importante de la nouvelle. Ceci est d’ailleurs
une constante de l’écriture d’Agatha Christie, dans ses nouvelles comme dans ses
romans.
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30. On peut diviser la nouvelle en quatre parties et relever les différents locuteurs :
1. L’introduction :
– dialogue Poirot-Hastings (l. 1 à 38),
– dialogue avec les Opalsen (l. 39 à 60),
– puis dialogue Poirot-Mr Opalsen (l. 61 à 73),
– dialogue Poirot-Hastings (l. 86 à 102).
2. L’affaire Opalsen :
– dialogue Poirot-Mrs Opalsen, avec l’inspecteur (l. 130 à 186),
– dialogue Poirot-Célestine + la femme de chambre (l. 187 à 348),
– dialogue Poirot-Mr Opalsen (l. 349 à 363),
– dialogue Poirot-Hastings (l. 390 à 394).
3. L’enquête de Poirot :
– dialogue Poirot-Hastings (l. 400 à 445),
– dialogue Poirot-la femme de chambre (l. 454 à 468),
– dialogue Poirot-le valet (l. 475 à 481),
– dialogue Poirot-Hastings (l. 484 à 530).
4. Conclusion :
– dialogue Poirot-Hastings, en présence des Opalsen (l. 540 à 623).
31. Une réplique de Poirot condense deux traits ironiques (un à l’égard de
Mrs Opalsen, l’autre adressé à Mr Opalsen) :
– Chez les représentants de beau sexe, le sentiment prime tout, n’est-il pas vrai ? (l. 358).
Cette remarque, adressée à Mrs Opalsen, peut faire sourire car le sentiment est surtout inspiré ici par la possession d’un objet de valeur.
– Mais monsieur votre époux, dont la sensibilité n’est pas aussi aiguisée, y trouvera sans nul
doute une légère consolation (l. 359). Le fait que le collier soit assuré est ici souligné ironiquement par Poirot pour relativiser la perte subie par le banquier, qui considère
aussi ses achats comme des investissements rentables (je pourrais à tout moment récupérer
ma mise, sinon plus, avait-il d’ailleurs précisé auparavant, l. 69).
◆ É TUDIER
LE GENRE
Objectif : repérer les différentes fonctions des personnages pendant l’enquête et la progression
de cette dernière.
Victime
Enquêteurs
32.
Mrs Opalsen
Hercule Poirot
L’inspecteur
Coupables
La femme de chambre
et le valet
Suspects
Célestine
La femme de chambre
Les remarques de Poirot sur l’assurance contractée par
Mr Opalsen tendent parfois à en faire un suspect.
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33. L’inspecteur est présenté comme un être courtois mais assez peu efficace : le véritable interrogatoire de Mrs Opalsen est mené par Poirot. Une remarque d’Hastings
confirme le peu de crédit qui lui est accordé : […] c’était le genre de problème où même
un parfait imbécile comme cet inspecteur ne pouvait se fourvoyer (l. 414).
34. Pour l’inspecteur, Célestine est coupable. Il se fonde sur un constat simple : la
bonne est la seule personne à être demeurée en présence du bijou, sans témoin.
35. Les calculs de Poirot semblent confirmer la thèse de l’inspecteur : en effet, selon
ses calculs, la femme de chambre n’a pas pu s’emparer du bijou dans le coffre et refermer celui-ci avant de le replacer dans la coiffeuse.
36. Poirot met Hastings sur la piste mais il ne livre pas les conclusions de ses observations. Il n’explique pas la présence de la stéatite (cette explication viendra vraiment
lors du récit final), ni ne s’attarde sur la marque du coffret qu’il a relevée. Ce détail
sera expliqué dans la dernière page de la nouvelle : […] lorsque le prétendu valet a posé
le coffret à bijoux sur la petite table entre la fenêtre et la porte de communication, l’empreinte
du coffret a laissé une marque rectangulaire (l. 604).
37. Après une petite discussion qui n’est pas située précisément, la nouvelle commence vraiment à l’hôtel Métropole le samedi soir. Elle s’achèvera le lendemain
matin, lorsque Poirot sera revenu de son court voyage à Londres.
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
Objectif : analyser le choix de la voix narrative dans un récit policier.
38. Hastings est le narrateur de la nouvelle. Il est à la fois agacé par Poirot (la vanité
du détective) et admiratif face aux capacités du personnage. Il ne remarque pas les
détails qui devraient le mettre sur la piste, malgré les remarques de Poirot (cf. la
stéatite).
39. et 40. Le choix d’un narrateur « naïf », qui ne donne pas la solution, permet de
ménager l’attente du lecteur et de présenter la conclusion comme une surprise. En
suivant le point de vue d’Hastings, le lecteur demeure en quelque sorte l’otage de son
« aveuglement ».
Le choix d’un narrateur « aveugle » est assez fréquent dans les premiers textes policiers : on le retrouve, par exemple, chez Edgar Poe ou chez Conan Doyle (le fameux
docteur Watson).
41. La comparaison est ici introduite par le mot tel (que l’on peut remplacer
par comme). C’est Mrs Opalsen qui est comparée à un navire... La comparaison
était préparée par la métaphore présente dans les deux verbes de la phrase :
tangua et roula.
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◆ À
VOS PLUMES !
43. « Monsieur, vous ne resterez pas là à me laisser injustement accuser alors que cette
abominable femme s’en tirera indemne ! Je ne l’ai jamais aimée, cette espèce d’effrontée… une voleuse née ! Je le dis et je le répète depuis le début : ce n’est pas une
fille honnête ! Je ne l’ai jamais quittée de l’œil quand elle venait faire la chambre de
Madame ! Qu’ils la fouillent, ces imbéciles de policiers ! Tout le monde sera bien surpris s’ils ne trouvent pas sur elle les bijoux de Madame ! »
MISS MARPLE RACONTE UNE HISTOIRE
◆ Q UE S ’ EST - IL
PASSÉ ?
1. Rhodes / Rhodes / Crown / verrouillée / femme de chambre / bouillotte / femme
de chambre / uniforme / voiture.
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU ?
2. Miss Marple s’adresse à Raymond et Joan au début de la nouvelle.
3. Mr Rhodes n’a guère plus de quarante ans, selon miss Marple (l. 47).
4. Sir Malcom Olde est conseiller de la Couronne et il assume la fonction d’avocat de
la défense pour Mr Rhodes.
5. Mr Petherick est juriste.
6. Mr Rhodes et sa femme ne dorment pas dans la même chambre.
7. Mrs Rhodes a été poignardée en plein cœur avec un stylet.
8. Il y a en fait trois portes dans la chambre de Mrs Rhodes : une qui communique
avec la chambre de son mari, une qui sépare la chambre des toilettes, enfin une
dernière porte reliant les toilettes au corridor.
9. Miss Marple fait confiance à Mr Petherick qui est convaincu de l’innocence de
Mr Rhodes.
10. La meurtrière a envoyé des lettres de menace à sa victime.
11. Le témoin qui affirme que personne d’autre que la femme de chambre n’a franchi
la porte B est un électricien.
◆ É TUDIER
LES PERSONNAGES
12. Miss Marple est volontiers bavarde et ne craint pas les digressions. La première scène
où elle est face à ses familiers la montre assez volubile et affectueuse, ce qui peut susciter
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une certaine sympathie chez le lecteur. Elle est attachée à la tradition (cf. la discussion sur
la peinture) et affiche des goûts très « victoriens » (cf. la présentation faite dans le contexte
historique, p. 103). Évidemment très perspicace, elle démontre dans cette affaire un sens
de la logique assez évident. Elle est, de plus, très attachée à son village où elle puise
souvent ses exemples pour analyser les affaires criminelles qu’on lui confie ; sa méthode
est alors fondée sur l’analogie, la comparaison, avec un principe majeur : la nature
humaine est unique et les comportements des hommes sont mus par des passions que
l’environnement ne change pas vraiment. On en trouve un exemple dans cette nouvelle
(Je dois vous avouer que tout cela me sembla plutôt banal : nous comptons ici même, au village,
une jeune femme portée à ce genre d’excès. Seulement le danger, avec ces gens-là, c’est que le jour
où il leur arrive vraiment quelque chose, personne ne les croit plus, l. 208), mais ce principe est
davantage développé dans les textes intitulés : Miss Marple au Club du Mardi et Le Club
du Mardi continue.
13. Si l’on compare miss Marple à Hercule Poirot, on peut constater deux grandes
différences :
– Miss Marple est plus « traditionaliste » qu’Hercule Poirot. Elle représente assez bien
la bonne société victorienne dont les principes survivent au début du XXe siècle chez
un bon nombre d’« anciens ». Hercule Poirot est, lui, un immigré d’origine belge, souvent décalé dans cette société anglaise dont il ne maîtrise qu’imparfaitement les codes
et parfois même le langage. À noter que le personnage fut inspiré par un certain
nombre de Belges exilés en Angleterre durant la Première Guerre mondiale.
– Miss Marple semble moins prétentieuse qu’Hercule Poirot, lequel vante souvent les
qualités de ses petites cellules grises (l. 12). Elle semble, en effet, plus lucide sur les petits
penchants à la vanité personnelle qu’inspirent les succès : Je vais donc vous narrer mon historiette, et si vous m’estimez encline à la suffisance, ne perdez pas de vue que j’ai à tout le moins
tiré un malheureux d’un assez mauvais pas (l. 23).
14. La victime : Mrs Rhodes.
Les enquêteurs : miss Marple, Mr Petherick, sir Malcom Olde.
Les suspects : Mr Rhodes, Mrs Granby, miss Carruthers.
Les témoins : deux voyageurs de commerce, un couple de personnes âgées, l’électricien.
Le coupable : miss Carruthers.
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
15. L’objectif est de repérer les deux systèmes d’énonciation : celui propre au récit et
celui propre à la conversation. On pourrait parler ici de deux niveaux temporels à l’intérieur du discours tenu par miss Marple :
1. Miss Marple s’adresse (au présent) à ses interlocuteurs pour leur commenter l’affaire.
Elle utilise aussi parfois le passé et les temps du discours indirect (conditionnel, imparfait, plus-que-parfait).
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2. Miss Marple raconte (utilisant les temps du passé) l’affaire.
À l’intérieur de ce second niveau, deux nouveaux systèmes sont repérables :
a) elle s’entretient avec ses interlocuteurs (Mr Petherick et Mr Rhodes) au présent ;
b) ils lui racontent l’affaire au passé.
Temps du récit
Temps du discours
Passé simple
il se confia tout à trac (l. 81)
Présent de l’indicatif
Plus-que-parfait
Un meurtre avait été […] commis à
Barnchester (l. 81)
Présent d’énonciation
Je ne crois pas vous avoir jamais raconté
(l. 1)
Imparfait
C’était un homme assez jeune (l. 44)
Passé composé
elle a traversé la chambre de Mr Rhodes
pour porter à Mrs Rhodes sa bouillotte
(l. 299)
16. a) terriblement et bonnement : ces deux adverbes suivent la règle de formation classique
des adverbes en -ment : adjectif au féminin + suffixe adverbial (terrible + ment).
b) récemment et suffisamment : les adjectifs qui se terminent pas -ent et -ant ont une
formation particulière en -emment (pour les adjectifs en -ent ; intelligent / intelligemment)
et -amment (pour les adjectifs en -ant ; galant / galamment).
c) résolument et précisément : le e féminin ayant cessé de se prononcer assez vite, il a pu
disparaître de l’orthographe de certains adverbes quand il était précédé d’une voyelle :
résolu + ment, éperdu + ment, poli + ment. Certains adverbes ont changé le e du radical
en é : précisément, intensément, énormément…
17. Le verbe est conjugué ici au conditionnel passé deuxième forme. Dans la subordonnée de condition, on trouve ici un plus-que-parfait qui entraîne logiquement un
conditionnel passé dans la principale. On aurait pu aussi rencontrer le conditionnel
passé première forme : je l’aurais volontiers taxé de...
◆ É TUDIER L’ ORTHOGRAPHE
18. Communicantes : il s’agit ici de l’adjectif verbal, qui a valeur d’adjectif et s’accorde
avec le nom qu’il qualifie.
Communiquant : il s’agit ici d’un participe présent invariable qui a un statut verbal.
Dans un certain nombre de formes en -ant, le radical de l’adjectif verbal et celui du participe présent diffèrent ; le participe présent est souvent calqué sur le radical infinitif :
communiquer / communiquant.
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Autres exemples :
Participe présent
Adjectif verbal
convainquant
déléguant
extravaguant
fatiguant
fringuant
intriguant
naviguant
provoquant
suffoquant
vaquant
zigzaguant
convaincant
délégant
extravagant
fatigant
fringant
intrigant
navigant
provocant
suffocant
vacant
zigzagant
D’autres distinctions orthographiques sont possibles entre le participe présent et
l’adjectif verbal ; l’adjectif peut avoir une terminaison en -ent, alors que le participe
se terminera par -ant : adhérant / adhérent ; affluant / affluent ; confluant / confluent ;
convergeant / convergent…
19. Mots soulignés :
– peins : on peut rappeler aux élèves que les verbes en -dre se terminent par -ds, -ds, -d
au présent de l’indicatif, mais que les verbes en -indre et -soudre ont des terminaisons
différentes en -s, -s, -t. Le verbe peindre entre dans cette seconde catégorie.
– aies : les propositions introduites par non que, non pas que, non point que, ce n’est pas que,
qui servent à écarter une fausse cause, se mettent au subjonctif. Ici, il s’agit de la
deuxième personne du singulier du subjonctif présent du verbe avoir.
– es : on rappellera que le sujet du verbe est ici le pronom relatif et que ce pronom relatif reprend l’antécédent toi. Le verbe être doit être conjugué à la deuxième personne du
singulier.
– aie : la subordonnée de concession introduite par bien que ou quoique doit se mettre
au subjonctif. Ici, il s’agit de la première personne du singulier du subjonctif présent du
verbe avoir.
– quoi qu’il fût : quoique, en un seul mot, est une conjonction de subordination servant
à introduire une subordonnée conjonctive de concession (quoiqu’il soit parti tôt, il s’est
bien amusé). Quoi que, en deux mots, est un pronom relatif composé (ou indéfini) équivalent à quelle que soit la chose (quoi qu’il fasse, il ne pourra plus redresser la barre). Ces deux
formes sont suivies du subjonctif : l’orthographe de fût correspond à l’imparfait du subjonctif du verbe être (avec concordance des temps au passé).
– auxquelles : on pourra rappeler aux élèves que le relatif composé s’accorde en genre
et en nombre avec son antécédent. Ici, l’antécédent est au féminin pluriel (catastrophes).
– échappé : l’absence d’accord pour le participe s’explique par l’absence de COD.
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– voie : sans que sert à écarter l’idée de quelque fait qui serait une conséquence naturelle
(Grévisse, Le Bon Usage, Duculot, 1980) et se construit toujours, en français moderne,
avec le subjonctif. Ici, il s’agit de la première personne du singulier du verbe voir au
subjonctif présent.
On pourra rappeler, en prenant cet exemple, que les terminaisons du subjonctif présent
sont en -e, -es -e, et ceci quel que soit le groupe du verbe.
On peut aussi revoir la conjugaison de l’imparfait du subjonctif : que je visse, que tu visses,
qu’il vît, que nous vissions, que vous vissiez, qu’ils vissent, et rappeler que ce temps se
construit sur le radical du passé simple (je vis).
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
20. L’expression à l’eau de rose (l. 16) désigne des romans sentimentaux généralement
construits avec des intrigues conventionnelles, sur le modèle pastoral de la rencontre
entre le prince et la bergère (le riche et séduisant héritier aventurier tombe amoureux
d’une femme pauvre et va découvrir que l’amour est plus important que la fortune).
Un jeune garçon dans le vent (l. 40) désigne un garçon soucieux de la mode et moderne.
21. Dermatologue vient du grec derma, dermato : la peau. Plusieurs mots français sont
construits à partir de cette racine :
– dermatite ou dermite : inflammation de la peau ;
– dermatologie : partie de la médecine spécialisée dans le traitement des maladies de peau ;
– dermatose : maladie de la peau ;
– derme : couche profonde de la peau ;
– dermique : du derme ;
– épiderme : couche superficielle de la peau ;
– épidermique ;
– pachyderme : étymologiquement, qui a la peau épaisse ;
– dermeste : étymologiquement, qui mange la peau ; insecte coléoptère dont les larves
vivent de matières animales desséchés ;
– dermographie : propriété de la peau qui rougit et se tuméfie quand on passe sur elle un
instrument émoussé (chez certaines personnes).
Autres noms de médecins spécialistes : radiologue, cardiologue, ophtalmologue, podologue, otorhino-laryngologiste (otorhino), stomatologiste (médecin spécialiste des maladies de la bouche),
gastro-entérologue (estomac et intestins), neurologue, gynécologue, urologue, pédiatre, psychiatre…
22. On pourra utiliser le nom éminence pour revoir avec les élèves la polysémie
sémantique :
a) le nom signifie, en anatomie, une protubérance ;
b) en géographie, il désigne un lieu élevé et généralement isolé ;
c) au figuré, il signifie une position socialement élevée ou un titre d’honneur (pour les
cardinaux) ;
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d) l’expression éminence grise qualifie un conseiller dans le domaine politique.
Citons aussi : l’adverbe éminemment ; l’adjectif éminentissime, qui peut être utilisé
aussi pour les cardinaux ; le nom proéminence, composé avec le préfixe pro- ; l’adjectif
proéminent.
23. L’adjectif imminent peut être considéré comme un paronyme du mot éminent.
Son départ pour l’Australie est imminent : il quitte la France dans quelques heures.
24. Enjoliver peut être décomposé en trois parties : le préfixe en- ; le radical joli ; le suffixe -ver.
25. Autres verbes composés à partir d’un radical adjectival : embellir, enlaidir, alléger, agrandir, appauvrir, attrister, élargir, assurer, arrondir, approfondir, raccourcir.
26. L’étymologie du nom suicide est : se tuer (cide) soi-même (sui).
Autres noms composés avec le suffixe -cide : insecticide, parricide, homicide, régicide, infanticide, fratricide, coricide (préparation qu’on applique sur les cors aux pieds pour les
détruire).
27. L’expression a d’abord eu un sens littéral : il s’agissait, pour les conquérants, de brûler leurs navires afin d’éviter la fuite et s’interdire tout retour en arrière, d’où la signification figurée : s’engager dans une affaire de façon à ne pouvoir reculer.
28. Synonymes d’éventualités : possibilités, hypothèses.
29. Le suffixe -âtre introduit une nuance d’impureté (il peut être considéré comme un
suffixe « péjoratif ») dans la couleur indiquée par le radical. Il est utilisé pour plusieurs
adjectifs de couleur : blanchâtre, verdâtre, rougeâtre, jaunâtre, rosâtre, olivâtre, noirâtre...
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
Objectif : maîtrise du dialogue et travail sur les verbes introducteurs.
30.
Verbes qui posent
une question
Verbes qui indiquent
une réponse
Prise
de parole
hasardai-je
je demandai
réitérai ma question
me répondit
il s’expliqua
reconnus-je
rétorquai-je
me le fit comprendre
à demi-mot
dit-il
ajouta
il se confia
me confia
soupirai-je
décréta
coupa
commenta
je dus m’expliquer
s’écria-t-il
m’obstinai-je
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Pour compléter la liste, on peut utiliser les verbes introducteurs du dialogue dans Vol de
bijoux à l’hôtel Métropole : dire, murmurer, répliquer, s’exclamer, s’épanouir, expliquer, remarquer,
s’étonner, répondre, poursuivre, s’enquérir, corriger, s’emporter, hurler, vociférer, admettre, protester,
s’énerver, déclarer, lancer, décréter, faire, hésiter, couper, balbutier, marmonner, s’impatienter, bégayer,
grincer, acquiescer, railler, commencer, roucouler, rire, interrompre, psalmodier.
31. L’escamotage d’une partie de la locution adverbiale de négation est un phénomène
assez courant dans le niveau de langue familier (i’ viendra pas ce soir).
32. Le vocabulaire affectueux apparaît dès la première phrase de la nouvelle : Je ne
crois pas vous avoir jamais conté, mes chéris – toi, mon bon Raymond, et toi, mon adorable
Joan (l. 1).
On le retrouve plus tard : Et en fait, mes chéris, c’était bel et bien là le fin mot de
l’histoire (l. 346).
33. a) Discours indirect : Gwen est venue me dire que Mr Petherick, accompagné d’un
monsieur, désirait me voir (l. 29) ;
Discours direct : Gwen me dit : « Mr Petherick désire vous voir. Il est accompagné d’un monsieur ».
b) Discours indirect : J’ordonnai à Gwen d’apporter le sherry (l. 35) ;
Discours direct : Gwen, vous apporterez le sherry.
◆ É TUDIER
LE GENRE
Objectif : approfondir l’approche du genre policier en suivant les raisonnements de miss Marple
et en repérant les détails de son enquête.
34. Le principal suspect est Mr Rhodes. En effet, les témoignages concordent pour
affirmer qu’aucun intrus n’a pu entrer dans la chambre du crime. La seule personne
ayant visité Mrs Rhodes est la femme de ménage de l’hôtel.
35. Mary Hill ne possède aucun mobile susceptible de la rendre suspecte. De plus, le
portrait qu’en fait Mr Petherick tend à la disculper définitivement.
36. Les sept témoins sont : Mary Hill, la femme de chambre ; Mr Rhodes, le mari de la
victime ; deux voyageurs de commerce ; un couple de personnes âgées ; un électricien.
37.Voir schéma ci-contre.
38. Selon miss Marple, il y a quatre possibilités :
a) Mr Rhodes est l’assassin.
b) Mary Hill est la coupable.
c) Mrs Rhodes s’est suicidée.
d) Une autre personne a tué Mrs Rhodes.
39. Le mobile d’un crime est la raison qui a poussé le meurtrier à agir (la cause du
meurtre). La meurtrière est ici poussée par un désir de vengeance après la mort de son
enfant.
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S ALON EN ALCÔVE
• Voyageurs de commerce
• Couple âgé
Électricien
T RAJET
DE
M ARY H ILL
T RAJET
DE MISS
C ARRUTHERS
P ORTE A
C HAMBRE
DE
M R R HODES
T OILETTES
DE
P ORTE B
C HAMBRE DE
M RS R HODES
M RS
R HODES
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◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
40. Agatha Christie ne fait pas de longues descriptions dans ses nouvelles. On peut
considérer que la nouvelle est un genre qui vise une certaine « économie » et une efficacité narratives : les descriptions, elles, permettent de dessiner le décor, l’arrière-plan
de la fiction. Dans le cas de la nouvelle, l’enchaînement logique des événements et le
raisonnement du détective importent davantage que « l’ambiance » particulière suscitée par des notations descriptives. De plus,Agatha Christie affectionne assez peu les descriptions, même dans ses romans. Il semble que les conversations entre les personnages
retiennent davantage son attention que le portrait de ceux-ci.
41. Cependant, il y a quelques passages descriptifs dans cette nouvelle :
– deux lignes pour évoquer Mr Rhodes ;
– un paragraphe (où est retranscrit en discours indirect une intervention de
Mr Petherick), qui détaille la disposition des chambres et du corridor ;
– un paragraphe consacré à l’évocation des deux clientes, Mrs Granby et miss
Carruthers.
Les descriptions permettent au lecteur de se représenter les lieux du drame (représentation essentielle pour comprendre le raisonnement de miss Marple), puis de se faire
une idée des personnages suspects dans ce drame. La description est donc subordonnée,
chez Agatha Christie, à un principe d’efficacité narrative...
◆ R ECHERCHES
ET EXPOSÉS
52. On peut évoquer, pour commencer, le mot pompiers :
– Comme beaucoup de mots employés pour désigner des mouvements artistiques
(baroque, impressionnisme, fauves...), le terme a en premier lieu un sens péjoratif.
– L’origine du mot n’est pas très claire.
Certains pensent qu’on désignait ainsi les peintres qui (par « souci archéologique »)
représentaient leurs personnages coiffés de casques antiques...
Pour d’autres, le mot renvoie aux manifestations officielles qui étaient organisées avec
les peintres académiques au XIXe siècle. Le terme renverrait alors aux pompiers de
service présents sur les lieux...
– Un couple opposé se forme dès la fin du XIXe siècle : pompiers/avant-garde. Les « pompiers » deviennent les symboles d’un art conservateur, attaché à la représentation
« mièvre » et idéaliste d’une Antiquité érigée en modèle intemporel du beau en art. Les
peintres « pompiers » s’attachent, en effet, à la célébration de scènes historiques, mythologiques ou religieuses, et considèrent que la peinture doit emprunter ses sujets à la
mémoire culturelle des hommes, à l’histoire.
– Cet « art pompier » est situé généralement dans la seconde moitié du XIXe siècle, au
moment où le « réalisme » de Courbet, puis l’impressionnisme émergent comme
contre-modèles à la peinture officielle et académique.
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L’ H o m m e d a n s l a b r u m e
– L’« art pompier » a pu être apprécié au XXe siècle par certains artistes surréalistes :
André Breton participa à la réhabilitation de Gustave Moreau, considéré au XIXe siècle
comme un artiste « pompier » ; Salvador Dali défend des peintres comme Meissonier,
Detaille, Neuville.
54. Le point commun entre les deux textes réside dans l’« aveuglement » des enquêteurs. Dans La Lettre volée d’Edgar Poe, la lettre dérobée demeure introuvable après une
fouille minutieuse des lieux organisée par la police. Dupin révèlera que la lettre repliée
était en fait visible, trop visible. De même, dans la nouvelle d’Agatha Christie, la meurtrière a été vue sortant de la chambre de sa victime mais elle n’a pas été remarquée.
Grâce à son costume de femme de chambre, elle a pu se dérober aux regards des
témoins.
L’ H O M M E D A N S L A B R U M E
◆ Q UE S ’ EST - IL
PASSÉ ?
1. Tuppence / cocktail / actrice / Tommy / blanche / Morgan’s Avenue / contondant / Reilly / Brown / policier / mari.
◆ AVEZ - VOUS
BIEN LU ?
2. Tommy, pour les besoins d’une enquête, s’est déguisé en prêtre catholique romain
(vêtu d’une soutane).
3. Un collier de perles avait été dérobé lors de leur enquête précédente.
4. Bulger a une trentaine d’années.
5. Un fantôme qui prend l’apparence d’un agent de police géant est censé hanter
Morgan’s Avenue.
6. Lorsqu’ils se rendent au rendez-vous de miss Glen, les époux Berensford rencontrent
un policier.
7. Selon Bulger, miss Glen doit épouser lord Leconbury.
8. La brume s’épaissit quand les époux Berensford parcourent Morgan’s Avenue.
9. Tommy et Tuppence souhaitent rejoindre Londres par le train.
10. Le père de miss Glen était pasteur.
11. Miss Glen a fui son domicile à l’âge de 17 ans pour épouser son premier mari.
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◆ É TUDIER
LES PERSONNAGES
12. Selon Bulger, Gilda Glen épouse lord Leconbury pour une double raison :
– elle serait sensible au statut social de Leconbury (il est pair) ;
– elle serait intéressée financièrement.
Ce témoignage ne doit cependant pas être pris pour argent comptant car le personnage
de Bulger peut très bien déformer la réalité et médire...
13. Le personnage de Reilly est en quelque sorte un suspect idéal, presque trop parfait.
On retrouve la chevelure rousse qui renvoie, dans la littérature populaire, à une passion
dévorante et négative, et son agressivité est perceptible dans son apparence (la mâchoire
agressive, l. 160).
Curieusement, le personnage présenté comme un être violent et possédé par la passion
est l’auteur d’un recueil de poèmes pacifistes (!) qu’il évoque avec orgueil (un petit recueil
de poèmes pacifistes – plutôt bons, si je peux me permettre de donner mon avis, l. 184).
Cette contradiction est soulignée par les commentaires du narrateur : Je suis pour la paix,
encore et toujours ! dit Mr Reilly avec violence.Au diable la guerre ! (l. 190).
De même, le retournement de la passion amoureuse l’a fait passer de l’adoration à la
haine et à la fureur. La présentation résolument négative et caricaturale du personnage
est cependant relativisée par les commentaires plus tardifs que feront Tommy et l’avocat dans la deuxième partie de la nouvelle. Une telle démonstration de violence verbale serait un exutoire à la folie meurtrière : les véritables criminels sont généralement
plus discrets !
◆ É TUDIER
LA GRAMMAIRE
14. Parmi les quatre types de phrases qu’on a l’habitude d’identifier (phrases déclarative, interrogative, impérative ou exclamative), deux types dominent dans ce passage :
– les phrases exclamatives (elles ont aussi une tonalité impérative dans l’extrait, mais cet
aspect est davantage rhétorique qu’effectif : Au diable les femmes !, l. 191) ;
– les phrases interrogatives (trois interrogatives dans le passage).
La présence de ces deux types de phrases démontre le trouble du personnage et son
agitation.
Le point d’exclamation peut, en effet, être considéré comme un indicateur du sentiment, un indice d’émotivité.
15. On peut rappeler les différents types de subordonnées :
a) Subordonnée complétive : introduite par que, à ce que, de ce que, elle complète (en
général) un verbe. Elle est souvent COD de ce verbe.
Ex. Je pense qu’il peut répondre. Il s’attend à ce que je parte (COI).
b) Subordonnée interrogative indirecte : introduite par qui, ce qui, ce que, lequel
(pronom), l’adjectif quel, un adverbe devenu conjonction de subordination (où, quand,
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comment, si combien, pourquoi...), elle complète des verbes signalant une ignorance ou une
interrogation.
Ex. On ignore quelle est l’origine de ce mot.
c) Subordonnée relative : introduite par qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel, duquel
(qui s’accordent avec l’antécédent), qui que ce soit qui, quiconque, quoi que ce soit qui (les
relatifs indéfinis), elle complète un nom (ou un pronom) appelé antécédent (sauf les
relatifs indéfinis).
Ex. Ce sont des objets auxquels nous tenons.
d) Subordonnée conjonctive de temps : introduite par de multiples locutions et
conjonctions, avant que, jusqu’à ce que, en attendant que, quand, lorsque, pendant que, aussi
longtemps que, comme, tandis que, tant que, toutes les fois que, elle est complément circonstanciel de temps du verbe dont elle dépend.
Ex. Il ferma la boutique après qu’il eut servi le dernier client.
e) Subordonnée conjonctive de concession et d’opposition : introduite par
quoique, bien que, alors que, tandis que, quand, quand bien même, au lieu que, loin que, si... que,
tout... que, quelque... que, si ce n’est que, encore que, elle est complément circonstanciel
d’opposition ou de concession du verbe dont elle dépend.
Ex. Quoique j’eusse l’esprit assez orné, je manquais totalement de manières.
f) Subordonnée conjonctive de but : introduite par afin que, pour que, de peur que, de
crainte que, que (après l’impératif), elle est complément circonstanciel de but du verbe
dont elle dépend.
Ex. Il s’est caché pour que Christine ne le voie pas.
g) Subordonnée conjonctive de condition : introduite par si, au cas où, dans l’hypothèse où, dans le cas où, à condition que, à moins que, à supposer que, pour peu que, soit que...
soit que, selon que, suivant que, elle est complément circonstanciel de condition du verbe
dont elle dépend.
Ex. Si tu veux réussir dans ce nouveau travail, il te faudra faire des efforts.
h) Subordonnée conjonctive de comparaison : introduite par comme, ainsi que, de
même que, autrement que, autant que, plus que, moins que, aussi... que, plutôt que, même... que,
autre... que, de même que si, elle est complément circonstanciel de comparaison du verbe
dont elle dépend.
Ex. Tu as réagi comme je l’aurais fait.
i) Subordonnée conjonctive de cause : introduite par parce que, puisque, comme, vu
que, étant donné que, attendu que, d’autant plus que, sous prétexte que, non que, dès que, elle est
complément circonstanciel de cause du verbe dont elle dépend.
Ex. Les bateaux sont rentrés parce qu’on annonçait la tempête.
j) Subordonnée conjonctive de conséquence : introduite par de sorte que, si bien
que, au point que, de façon que, à tel point que, tellement que, tant... que, tel... que, trop... pour
que, assez... pour que, elle est complément circonstanciel de conséquence du verbe dont
elle dépend.
Ex. Il souffre tant qu’il fait peine à voir.
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Exemples de la nouvelle :
a) qui ne convenait pas : subordonnée relative, complément de l’antécédent l’affaire.
b) lorsque le contenu de celui-ci se renversa : subordonnée conjonctive de temps, complément circonstanciel de temps du verbe porter.
c) que je passe mon temps à surveiller les lieux : subordonnée complétive, COD du verbe
vouloir.
d) pourquoi vous êtes habillé comme un curé : subordonnée interrogative indirecte, COD du
verbe comprendre.
e) si tu continues à te monter la tête comme ça : subordonnée conjonctive de condition,
complément circonstanciel de condition du verbe apercevoir.
f) pour que leurs pensées mûrissent : subordonnée conjonctive de but, complément circonstanciel de but de la locution verbale avoir besoin.
g) parce que j’étais en train de remonter la pendule : subordonnée conjonctive de cause, complément circonstanciel de cause du verbe savoir.
h) avant que ce cinglé ait entrepris de démolir le heurtoir : subordonnée conjonctive de temps,
complément circonstanciel de temps du verbe être.
i) aussi... qu’il leur avait semblé : subordonnée conjonctive de comparaison, complément
circonstanciel de comparaison du verbe être.
16. Les relations logiques :
a) mais : conjonction de coordination qui introduit une opposition.
On peut la remplacer par l’adverbe cependant ou la conjonction de subordination bien que.
b) Tant que : locution conjonctive de subordination qui introduit une relation temporelle de succession et peut être remplacée par aussi longtemps que.
c) pour : la préposition a une signification spatiale et la nuance de but n’est pas exclue ;
elle peut être remplacée par à destination de ou vers.
d) et f) pour : la préposition introduit le but et peut être remplacée par afin de.
e) pour : la préposition a un sens causal dans cet exemple et peut être remplacée par parce que.
g) Comme : la conjonction de subordination introduit une relation temporelle de simultanéité et peut être remplacée par au moment où.
h) comme : la conjonction de subordination introduit ici une relation de comparaison et
peut être remplacée par semblable à ou de même que.
i) c’est pourquoi : la locution introduit une relation de conséquence et peut être remplacée par la locution conjonctive si bien que.
j) alors qu’ : la locution conjonctive introduit une relation temporelle de simultanéité et
peut être remplacée par au moment où, quand.
k) alors que : la locution conjonctive introduit une opposition et peut être remplacée
par bien que.
l) malgré : la préposition introduit une opposition et peut être remplacée par en dépit de.
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◆ É TUDIER L’ ORTHOGRAPHE
17. – fût : le verbe être est conjugué ici au subjonctif imparfait. On en rappellera la
conjugaison.
– cent : on peut rappeler que les adjectifs numéraux sont invariables ; que cent et vingt
peuvent s’accorder quand ils sont précédés d’un multiple sans être suivis d’un autre
nombre ; que mille est invariable mais que millier, million et milliard peuvent prendre
un -s au pluriel.
– cette : le mot espèce est du genre féminin, même si, dans l’usage actuel, son emploi au
masculin est de plus en plus répandu.
– tenus : le participe employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde ici avec le COD qu’, pronom
relatif représentant les propos (masculin pluriel).
– accablants : l’adjectif verbal s’accorde avec le sujet (ici, le nom propos) dont il est l’attribut.
◆ É TUDIER
LE VOCABULAIRE
18. Dans le mot parapluie, le préfixe para- signifie qui protège de, contre. On retrouve ce
sens dans de nombreux mots français : parachute, paradoxe, parapet, parasol, parapente, paravent, paratonnerre.
19. Le préfixe para- peut aussi signifier à côté de, proche de : paramédical, parafiscal, parascolaire, paramilitaire.
20. Le mot limier :
a) désigne d’abord un grand chien de chasse ;
b) par dérivation métaphorique, peut désigner une personne qui agit comme un chien
de chasse, c’est-à-dire ici un détective.
21. Plusieurs expressions péjoratives sont employées à propos de miss Glen :
a) Le bruit courait qu’elle était aussi la plus stupide (l. 60) : c’est le narrateur qui reprend ici
la rumeur.
b) Tant que je ne me serai pas exprimé en mots d’une syllabe, je crois qu’elle ne me comprendra
pas (l. 91) : ce commentaire est fait par Tommy.
c) […] une cervelle de lapin. […] Personne ne sait d’où elle sort. Du ruisseau sans doute, ou
presque (l. 123 et 131) : ces réflexions sont celles de Bulger.
22. Un « champ lexical » est l’ensemble des mots qui, dans un texte, se rapportent à un
même sujet. Le lexique de la religion est assez important dans cette nouvelle : prêtre
catholique romain, soutane, le Père Brown, les ordres, le monde, ses pompes et ses œuvres, l’absolution, les confessions, un curé, Dieu (la protège), Mon Dieu, la religion catholique romaine, cette
prostituée vêtue de pourpre et d’écarlate dont parle la Bible, religion, couvent, un péché, l’angélique, un pasteur, lamentations et invocations à tous les saints, parole d’évangile.
23. L’expression sortir du ruisseau provient d’un sens ancien du mot ruisseau, aujourd’hui
quelque peu oublié. Au XVIe siècle, en effet, le mot ruisseau désignait l’eau qui coule le
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QUESTIONS
long des trottoirs ou au milieu de la chaussée d’une rue, pour se jeter dans les égouts (Le Petit
Robert). Sortir du ruisseau, c’est donc venir de la misère, des couches les plus déshéritées de la société.
24. Le mot pacifiste désigne une personne qui milite pour la paix et refuse toute forme
de guerre ou de violence. Mots de la même famille : paix, pacificateur, pacification, pacifier,
pacifique, pacifiquement, pacifisme, apaiser, apaisement, apaisant.
25. Le mot misogyne est construit à partir de deux racines grecques : miso (qui n’aime
pas) et gyne (les femmes). Autres mots construits à partir de la racine gyne : gynécologue,
androgyne, gynécée.
26. Le mot ramdam vient du mot arabe ramadam qui signifie vacarme, tapage.
Beaucoup de mots français ont été empruntés à la langue arabe. Selon Henriette Walter
(L’Aventure des mots français venus d’ailleurs, Robert Laffont, 1997), l’arabe est au cinquième rang des langues auxquelles le français a le plus emprunté. Sur un lexique de
4192 mots courants ayant une origine étrangère, la langue arabe donne 5,1% des
emprunts.Voici quelques exemples : se gourer (au sens de se tromper), toubib, maboul, clebs,
souk, bled, flouze, alcool, alchimie, sirop, sorbet, alambic, élixir, guitare, chiffre, zéro, alezan, gazelle,
gerboise, girafe, abricot, artichaut, tamarin, magasin, magazine, alcôve, amiral, azimut, zénith, luth,
hasard, assassins, jupe, azur.
27. L’expression il a vu rouge traduit un état de colère qui peut conduire jusqu’au crime.
Autres expressions utilisant un adjectif de couleur :
– être rouge de colère, de honte, être rouge comme un coq, un coquelicot, une écrevisse, une pivoine,
une tomate, se fâcher tout rouge ;
– être blanc comme un linge, laisser carte blanche, avoir les mains blanches, un mariage en blanc,
manger son pain blanc, un examen blanc, une voix blanche, un chèque en blanc, tirer à blanc, saigner à blanc, regarder quelqu’un dans le blanc des yeux, de but en blanc ;
– être fleur bleue, être de sang bleu, un cordon bleu, être bleu de froid, de colère, avoir le menton
bleu, avoir une peur bleue, n’y voir que du bleu, c’est un bleu (un nouveau), viande bleue ;
– rire jaune ;
– l’habit vert, donner le feu vert, vert de peur, des vertes et des pas mûres, il est encore vert, la
langue verte, se mettre au vert ;
– sa bête noire, les gueules noires, le cabinet noir, nuit noire, il est noir (ivre), avoir des idées noires,
regarder quelqu’un d’un œil noir, un film noir, de l’humour noir, le marché noir, travail au noir,
broyer du noir, etc.
28. Le mot rodomontades vient d’un personnage du Roland furieux, texte italien du
XVIe siècle écrit par l’Arioste. Ce personnage, nommé Rodomonte, se caractérise
par ses vantardises (un soldat fanfaron). Le mot signifie, en français, vantardises, propos
prétentieux et ridicules.
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L’ H o m m e d a n s l a b r u m e
◆ É TUDIER
LE DISCOURS
Objectif : repérer les détails de l’écriture qui permettent d’identifier quelques personnages.
29. On a déjà noté combien le trouble de Reilly pouvait transparaître dans l’utilisation
des phrases exclamatives et interrogatives. D’autres phénomènes confirment l’émotivité
du personnage : les répétitions et les jurons (Nom de Dieu, l. 164), le monologue (il faisait les cent pas en parlant tout seul, l. 162), le ton (véhémence, l. 164), les interpellations brutales des auditeurs (Allez-y ! Criez, l. 169), les menaces (je la tuerai, l. 198) et les insultes
(ce fumier de Leconbury, l. 197).
30. L’ironie provient souvent d’un décalage entre l’énoncé prononcé et la situation
d’énonciation, le contexte, qui supposerait d’autres propos.Ainsi, si je fuis une pluie battante en commentant : quel temps splendide aujourd’hui, la dimension ironique du propos
vient du contresens de l’énoncé par rapport au contexte.
Dans le dialogue entre Tuppence et Reilly, l’interrogation de Tuppence (Des poèmes pacifistes ?), soulignée par la typographie en italique, suggère une intonation ironique : en
effet, le pacifisme est ici clairement démenti par le contexte et la violence du personnage.
Dans le dialogue entre Tuppence et Tommy sur le chemin de la Maison Blanche, le
commentaire de Tommy après la découverte de l’énorme agent de police en bleu peut aussi
être perçu comme ironique tant il semble décalé par rapport à l’angoisse que ressent
Tuppence : Bleu, rouge, blanc, dit Tommy. Bigrement décoratif (l. 244).
◆ É TUDIER
LE GENRE
31. Premier détail troublant dans le témoignage de Mrs Honeycott : alors qu’elle fait
état d’un conflit entre miss Glen et son mari, elle ne reconnaît pas Reilly comme l’exmari de miss Glen (Ah, celui-là ! Je l’ai pris pour un fou échappé de l’asile !, l. 396). Il y a
donc un personnage autre que Reilly qui peut en vouloir à miss Glen.
D’autre part, elle affirme : Gilda a hésité un instant dans le vestibule puis est montée tout droit
au premier étage.Trois minutes plus tard, cet épouvantable ramdam a commencé. Je suis sortie dans le
vestibule et j’ai vu un homme grimper précipitamment l’escalier (l. 400)... Elle ne précise pas ici
quelle a été la durée écoulée entre le moment où elle a entendu le vacarme et le moment
où elle est sortie dans le vestibule. Une chose est sûre : si Reilly est bien l’homme qui a
grimpé l’escalier, le ramdam ne peut lui être imputé puisqu’il a pénétré dans la chambre
après la « scène ». Les déductions de Tommy viendront confirmer ce détail troublant.
32. Ce sont essentiellement les propos tenus et les menaces proférées qui accusent
Reilly. Sa présence malencontreuse sur les lieux du crime vient confirmer, pour les
témoins extérieurs au drame, les soupçons qui pèsent sur lui.
33. Le choix d’un policier peut paraître surprenant et quelque peu iconoclaste.
Cependant, comme le dit très justement Tommy : Après tout, les policiers sont des hommes
comme les autres, même si nous n’avons pas l’habitude de le penser (l. 589)...
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QUESTIONS
◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE
34. Le pastiche est une imitation assez fidèle du style et des procédés d’un auteur reconnu.
L’imitateur reprend donc un modèle, de façon à créer un texte « à la manière de ».
La parodie est une imitation comique des stratégies d’un genre, des formules d’un
auteur ou des tics d’un style. Elle suppose une distance critique supérieure et une
volonté ironique affichée (contrairement à l’auteur d’un pastiche qui avoue volontiers
son admiration pour son modèle).
Le texte d’Agatha Christie reprend certains aspects du style de Chesterton, mais cette
« imitation » est assez respectueuse et bon enfant. Elle est plus proche du pastiche que
de la parodie.
35. Agatha Christie reprend :
– le personnage de Chesterton : le Père Brown ;
– son attribut emblématique : le parapluie ;
– une atmosphère que l’on retrouve parfois chez Chesterton : le brouillard, symbole
d’une confusion des âmes que le prêtre doit éclaircir ;
– le goût du Père Brown pour les réflexions de bon sens (C’est comme un bâton… [...]
Quand une extrémité pointe d’un côté, l’autre indique toujours la direction opposée. […] Les
portes s’ouvrent... mais elles se ferment aussi. On monte l’escalier, mais on le descend aussi,
l. 549).
36. Comparaisons utilisées à propos de Reilly :
– comme un homme ivre (l. 292) ;
– un fou échappé de l’asile (l. 396) ;
– comme un fou (l. 405) ;
– ce cinglé (l. 465) ;
– cette espèce de sauvage (l. 492).
Toutes les comparaisons soulignent la folie passionnelle du personnage et son comportement inquiétant.
◆ À
VOS PLUMES !
39. Autres possibilités :
a) Mervyn Escourt est le meurtrier : amant éconduit, il n’a pu se remettre de cet abandon...
b) Lord Leconbury : en fait, miss Glen ne souhaitait pas l’épouser. Elle désirait partir
avec un troisième homme, plus fringant...
c) Mrs Honeycott a tué miss Glen : elle n’est pas sa sœur, mais une amie jalouse de son
succès…
d) La bonne de Mrs Honeycott a tué miss Glen qui devait partir avec son mari !
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L’ H o m m e d a n s l a b r u m e
R E T O U R S U R L’ Œ U V R E
LA
BONNE DÉFINITION
1G / 2H / 3A / 4J / 5I / 6K / 7D / 8C / 9L / 10E / 11F / 12B
QUI
SUIS-JE
?
1 : miss Marple / 2 : Mr Opalsen / 3 : Mr Rhodes / 4 : le Père Brown / 5 : Mr
Petherick / 6 : Hercule Poirot / 7 : Mary Hill / 8 : Gilda Glen / 9 : miss Carruthers /
10 : Colonel Hastings / 11 : Célestine / 12 :Tommy Berensford / 13 : James Reilly.
RENDEZ
À
CÉSAR…
Tommy Berensford : 1, 4
Mr Petherick : 10
Miss Marple : 7, 8
Mrs Honeycott : 3
James Reilly : 2
Hercule Poirot : 5, 9
Célestine : 6
ATTENTION
DÉTAILS
!
A. Vol de bijoux à l’hôtel Métropole : 2, 3, 8, 13, 15
B. L’Homme dans la brume : 4, 6, 11, 12, 16, 18
C. Miss Marple raconte une histoire : 1, 5, 7, 9, 10, 14, 17
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PROPOSITION
SÉQUENCE
Lecture
suivie
Découverte
du genre :
la nouvelle
policière
Approche
du genre
policier
(1)
Approche
du genre
policier
(2)
DE
DIDACTIQUE
Explication
de texte
Grammaire
Vocabulaire
Expression
écrite
Activités
diverses
Le paratexte :
explication
de la notion
et étude du
paratexte et
des illustrations
proposées dans
le livre.
Étude comparée
des paratextes
de différents
recueils de
nouvelles
(fantastique,
science-fiction,
réaliste...).
Les champs
lexicaux :
explication
de la notion
à partir
des titres
de livres
policiers.
La nominalisation : étude
des titres.
Proposer
la maquette
d’un roman
policier :
couverture, titre,
quatrième de
couverture, nom
de collection,
etc.
Étude au CDI
des différentes
collections
policières
et repérage
des recueils
de nouvelles.
Lecture de
la nouvelle Vol
de bijoux...
Questions
de lecture et de
compréhension.
Le personnage
d’Hercule
Poirot dans
la nouvelle.
Explication
plus précise
de certains
passages
(recherches
sur Hercule).
Les pronoms
personnels.
Exercices à partir
d’extraits choisis
dans la nouvelle.
Présenter un
personnage de
détective original
en utilisant
la forme
dialoguée.
Recherches
sur les Borgia.
Recherches
sur le tourisme
en Angleterre.
Lecture de
la nouvelle Miss
Marple raconte
une histoire.
Questions
de lecture, de
compréhension
et de vocabulaire
Comparaison
entre miss
Marple et
Hercule Poirot.
Analyse de
la disposition
des lieux :
élaboration
du schéma
en classe.
Les familles de
mots : travail
sur différents
radicaux.
L’étymologie
(les origines du
français : 1. les
emprunts au
latin et au grec ;
2. les autres
influences).
Imaginez
une rencontre
incongrue
entre les deux
détectives
d’Agatha
Christie (vous
tiendrez compte
de ce que vous
savez sur chacun
d’eux).
Recherches
sur la peinture
abstraite et
sur les peintres
pompiers :
débat sur
la peinture.
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PROPOSITION
Lecture
suivie
Approche
du genre
policier
(3)
Synthèse
sur
la nouvelle
policière
Conclusion
et contrôle
final
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DE
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SÉQUENCE
Explication
de texte
Grammaire
Vocabulaire
DIDACTIQUE
Expression
écrite
Activités
diverses
Lecture
de la nouvelle
L’Homme
dans la brume.
Questions.
Les différents
personnages :
Reilly, Mrs
Honeycott
(analyse de son
témoignage).
Les détectives
et la référence
au Père Brown.
Les relations
logiques entre
propositions
(juxtaposition,
coordination et
subordination) ;
exercice proposé
dans le recueil.
Écrivez un petit
texte où vous
vous amuserez
à pasticher
Agatha Christie
en utilisant
Hercule Poirot
ou miss Marple.
Recherches
sur la peinture
anglaise
(Turner,
Constable...).
Lecture des
extraits proposés
pour le
groupement de
textes : portraits
de détectives
(tableaux).
Synthèse sur les
rôles et l’intrigue
dans le texte
policier (la
victime,
l’enquêteur,
les suspects,
le coupable).
La nouvelle :
voir les
développements
sur le genre
dans le livre
de l’élève.
Les différentes
subordonnées :
repérage des
subordonnées
relatives et
différences avec
les autres types
de subordonnées.
Voir les sujets
proposés après
la séquence
didactique
consacrée à
l’exploitation
du groupement
de textes.
Recherches
iconographiques
sur les détectives
du genre policier
et préparation
d’une exposition
sur les origines
du genre.
À programmer
au début
de la séquence :
recueil à lire
(Conan Doyle,
par ex.).
Contrôle
de lecture et
discussion sur
le livre.
Analyse
du personnage
présent dans
le livre de
lecture cursive
et analyse de
l’intrigue.
Vérification
des catégories
mises en
évidence
pendant
le cours.
Contrôle
récapitulatif
de grammaire
et de vocabulaire.
ou
Suite du cours
et des exercices
sur les
subordonnées.
Préparation
de l’exposition.
ou
Rédaction en
classe. Construire
un récit policier
comprenant
les différents
rôles présents
habituellement
dans ce genre.
Exposition
sur les origines
du roman
policier, sur un
peintre ou sur
les Borgia...
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DU GROUPEMENT DE TEXTES
◆ Les textes proposés font découvrir aux élèves des enquêteurs du roman de
détection anglais. Ceux-ci sont présentés sous forme de portraits ou dans un dialogue qui met en valeur les qualités de réflexion du limier. On peut proposer une
étude comparative de ces différents textes. Une « fiche d’identité » pourrait être
complétée après une première lecture de ces textes.
Identité
Texte 1
Texte 2
Texte 3
Texte 4
Texte 5
Texte 6
Nom du
détective
Sexe
du détective
Âge
(précisé ou non ?)
Profession
(précisée ou non ?)
État civil
(précisé ou non ?)
Policier ou
détective amateur ?
Signes particuliers
(physiques)
Détails
vestimentaires
Lieu
d’apparition
Occupation
dans le texte
A) Une activité complémentaire, en liaison avec le cours d’arts plastiques, peut
être envisagée : faire le portrait d’un de ces détectives en tenant compte des détails
mentionnés dans le tableau.
B) Une recherche documentaire peut aussi être envisagée :
– Rechercher, parmi les acteurs que les élèves connaissent, celui qui pourrait
incarner tel ou tel détective. Un petit débat peut être organisé.
– Rechercher des illustrations à la bibliothèque qui pourraient convenir à ces
personnages. Pour certains personnages (Sherlock Holmes…), on trouvera
facilement de la documentation ; pour d’autres, il faudra rechercher des images
originales dans d’autres livres ou romans.
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DU
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GROUPEMENT
DE TEXTES
C) Enfin, ce tableau peut être utilisé pour d’autres livres ou des séries télévisées
policières. Les élèves, qui connaissent en général quelques exemples, n’auront pas de
difficulté à poursuivre l’« enquête ». Les deux dernières rubriques du tableau doivent alors être modifiées. On peut proposer : Lieu de l’enquête et Nature du délit.
◆ Une étude plus détaillée des portraits peut être proposée (dans le cadre d’une
analyse des procédés de la description, par exemple). On peut demander aux
élèves de compléter ce tableau, après une lecture attentive de chacun des textes.
Portraits
Texte 1
Texte 2
Texte 3
a) La description :
– absente,
– esquissée,
– détaillée.
b) Type de
description :
– statique,
– dynamique.
Point de vue :
– narrateur
extérieur,
– narrateurpersonnage.
Commentaires
du narrateur
sur le détective
(présence ou non).
Nature de ces
commentaires :
– Quel est
leur sujet ?
– Le sentiment
du narrateur
est-il évoqué ?
Parties décrites :
a) le visage
(éléments détaillés) ;
b) le corps
(éléments détaillés) ;
c) les vêtements
(éléments détaillés).
Portrait
psychologique
(éléments détaillés).
Compétences
particulières
signalées.
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Texte 4
Texte 5
Texte 6
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Portraits
Texte 1
DU
Texte 2
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GROUPEMENT
Texte 3
Texte 4
DE TEXTES
Texte 5
Texte 6
Les qualités
d’observateur
sont-elles évoquées
pour le détective ?
Présence ou
non d’autres
personnages
dans le passage.
Temps dominants
dans le passage.
Présence de
passages
dialogués
dans l’extrait.
Le langage
du détective :
phénomènes
particuliers ?
Mots difficiles
présents dans
le passage lu.
Champs
lexicaux
particuliers.
Figures de style
présentes dans
l’extrait
(comparaisons,
métaphores,
hyperboles...).
Vocabulaire
mélioratif
(exemples).
Vocabulaire
péjoratif
(exemples).
◆ Enfin, un certain nombre d’exercices d’expression écrite peuvent être proposés à partir de ce sujet d’étude. En voici quelques exemples :
1. Rédigez la description d’un détective original qui sera d’une nationalité différente de la vôtre.Vous ferez deux portraits : un portrait « statique » (le détective
sera décrit par son ami le plus proche) et une description « en action » (votre
enquêteur vient découvrir les lieux d’un crime).
2. Choisissez un des textes donnés pour l’analyse et proposez une suite cohérente.
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DU
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GROUPEMENT
DE TEXTES
3.Vous rencontrez un détective et une conversation s’engage sur les avantages et
les inconvénients de cette profession. Vous tenterez d’organiser les arguments à
l’intérieur du dialogue et vous exposerez votre point de vue personnel au cours
de la discussion.
4. Imaginez le portrait d’un détective qui ne ressemble pas vraiment au héros que
l’on s’attend parfois à découvrir dans cette littérature. Vous essaierez de rendre
votre travail amusant et original.
5. Présentez par écrit un détective que vous aurez vu dans un autre livre, un film
ou une série télévisée.Vous donnerez votre opinion sur le personnage et le comparerez aux autres enquêteurs que vous connaissez.
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BIBLIOGRAPHIE
COMPLÉMENTAIRE
◆ O UVRAGES
SUR
A GATHA C HRISTIE
– Huguette Bouchardeau, Agatha Christie, Flammarion, 1998.
– Annie Combes, Agatha Christie. L’Écriture du crime, Les Impressions nouvelles, 1989.
– Sophie de Mijolla-Mellor, Meurtre familier, approche psychanalytique d’Agatha Christie,
Dunod, 1995.
– Janet Morgan, Agatha Christie, biographie, Luneau-Ascot éditeurs, 1986.
– François Rivière et Jean-Bernard Naudin, Les Promenades d’Agatha Christie, Les éditions
du Chêne, 1995.
– François Rivière, Agatha Christie, « Duchesse de la mort », Les éditions du Seuil, 1981.
– Dennis Sanders et Len Lavallo, The Agatha Christie Companion,Avenel Books, 1995.
– Collectif, Agatha Christie, Bibliothèque Chiroux-Croisiers, Province et ville de Liège,
1993.
– Collectif, « Agatha Christie et le roman policier d’énigme », Les Cahiers de para-littératures
n°6, Éditions du Cefal, 1994.
– Collectif, « Agatha Christie », Cahiers Renaud-Barrault n°115, Gallimard, 1988.
◆ OUVRAGES SUR LE ROMAN POLICIER
– Jacques Baudou et Jean-Jacques Schléret, Le Vrai Visage du Masque, Futuropolis, 1984.
– Jean Bourdier, Histoire du roman policier, Éditions de Fallois, 1996.
– Ernest Giddey, Crime et Détection. Essai sur les structures du roman policier de langue anglaise,
Petre Lang, 1990.
– Lad Panek LeRoy, Histoire du roman policier classique anglais, Encrage éditions, 1990.
– Yves Reuter, Le Roman policier, Nathan, 1997.
– Collectif, « Philosophies du roman policier », Feuillets de l’E.N.S. de Fontenay-St-Cloud,
Ophrys, 1995.
◆ DIVERS
– Jacques Baudou, Agatha Christie, tome VI, Les années 1938-1940, coll. « Les Intégrales du
Masque », Librairie des Champs-Élysées, 1993.
– Raymond Chandler, Lettres, tome II, Christian Bourgois éditeur, 1984.
– Francis Debysser, Dix Petits Nègres, coll. « Lectoguide », Bordas, 1981.
– Benoît Peeters, « Tombeau d’Agatha Christie » dans la Bibliothèque de Villers, Robert Laffont,
1980.
– Jean-Yves Ruaux, « Agatha Christie, fille de Sherlock Holmes et mère du polar
moderne », dans la revue Le crime est notre affaire n°26, septembre 1996.
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BIBLIOGRAPHIE
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COMPLÉMENTAIRE
◆ QUELQUES ROMANS POLICIERS
– Jean-philippe Arrou-Vignod, P.P. Cul-Vert détective privé, coll. « Folio Junior »,
Gallimard-Jeunesse, 1993.
– Pierre Boileau et Thomas Narcejac, Dans la gueule du loup, Rageot éditeur, 1991.
– Pierre Boileau et Thomas Narcejac, La Justice d’Arsène Lupin, Hachette, 1994.
– Agatha Christie, L’Affaire Prothero, Librairie des Champs-Élysées, 1991.
– Agatha Christie, La mort n’est pas une fin, coll. « Bibliocollège », Hachette Éducation,
1999.
– Agatha Christie, Mort sur le Nil, coll. « Le Livre de Poche », Librairie Générale
Française, 1990.
– Didier Daeninckx, Meurtres pour mémoire, coll. « Folio », Gallimard, 1988.
– Christian Grenier, Coups de théâtre, Rageot éditeur, 1994.
– Maurice Leblanc, Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, coll. « Le Livre de Poche »,
Librairie Générale Française, 1962.
– Horace Mac Coy, Pertes et Fracas, Gallimard, 1953.
– Walter Dean Myers, Harlem Blues, Rageot éditeur,1992.
– Georges Simenon, Le Chien jaune, Presses Pocket, 1991.
– Marc Villard, Les Petits Poucets, Syros, 1995.
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