Compte rendu du Forum « HANDICAP ET INSERTION PROFESSIONNELLE : S
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Compte rendu du Forum « HANDICAP ET INSERTION PROFESSIONNELLE : S’informer aujourd’hui, pour réussir demain » du 17 Février 2015 20/03/2015 - Page 1 sur 23 SOMMAIRE Introduction...................................................................................................P.3 Ateliers L’emploi des personnes en situation de handicap, quelles opportunités grâce au numérique ?...........................................................................................P. 4 Quelles sont les aides auxquelles les entreprises ont droit lorsqu’elles recrutent une personne en situation de handicap ?.....................................P. 7 En tant que futur travailleur handicapé, quelles sont les démarches à effectuer et à quels aides et aménagements ai-je droit ?.............................P.9 Comment aborder mon handicap lors de ma candidature ? Les Techniques de Recherche d’Emploi (TRE)..........................................................................P.1 4 Je suis en situation de handicap, où et comment rechercher un stage et/ou un emploi ? Conseils et échanges de pratiques...............................................P.1 8 Conclusion.................................................................................................P.2 2 GLOSSAIRE.................................................................................................P.2 3 20/03/2015 - Page 2 sur 23 INTRODUCTION Mesdames, messieurs, chers étudiants, chers collègues, Le mardi 17 février 2015, le Relais Handicap[1] de l’université Rennes 2 a organisé une journée consacrée à l'insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap. Cette journée s’inscrivait précisément 10 ans après le vote de la loi de février 2005 pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées, laquelle induit un principe d’accessibilité pour tous, réaffirme l’obligation d’emploi de 6% de travailleurs handicapés, et garantit à toute personne handicapée « l’accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens», parmi lesquels la formation. Depuis 10 ans, les effectifs d’étudiants en situation de handicap ont fortement augmenté, pour atteindre aujourd’hui 1% au niveau national et un peu plus à Rennes 2 avec, cette année 2014-2015, un peu plus de 300 étudiants suivis par le Relais Handicap. L'objectif de cette journée, organisée sous forme de forum (tables rondes, ateliers d’aide à la rédaction de CV, de lettres de motivations, stands, …), était précisément, dans ce contexte, de donner des outils aux étudiants pour penser à leur insertion professionnelle pendant et à l’issue leurs études à l’université, et les aider à mettre en avant leurs compétences. Un grand merci aux représentants des organisations, institutions et aux professionnels spécialistes des questions d'insertion professionnelle, aux experts du handicap, de même qu’aux anciens étudiants venus témoignés de leur expérience en la matière, ainsi qu’aux collègues du Relais Handicap qui ont organisé cette journée. Françoise Thébault Directrice de la DEVU [1] Le Relais handicap est une structure de la Direction des Etudes et de la Vie Universitaire dont la mission principale est d’accueillir et d’accompagner l’étudiant en situation de handicap dans son parcours universitaire. Ce service coordonne l’ensemble des actions mises en place (tutorat, cours de soutien, prises de notes, adaptations de documents, accessibilité des locaux, examens, tiers-temps, insertion professionnelle, etc.) en collaboration avec les différents services de l’université, principalement la médecine préventive universitaire et les secrétariats des départements. 20/03/2015 - Page 3 sur 23 L'emploi des personnes en situation de handicap, quelles opportunités grâce au numérique ? INTERVENANTS : Sophie ACHILLE-FAVEAU - Ergothérapeute intégrée à la structure Réseau Breizh Paralysie Cérébral Nicolas BIARD - Ergothérapeute de formation initiale - Doctorat, en cours, de psychologie ergonomique et technologies - Objectif : Étudier les technologies de compensation du handicap et l'accès de ces outils numériques aux personnes en situation de handicap INTRODUCTION : En quoi le numérique peut faciliter l'insertion ? Pour une personne en situation de handicap, il y a 20 ans encore, suivre des études dans des filières dites « classiques » n'était pas chose facile. Avant la Loi de 2005, l'École n'était pas adaptée à l'accueil des personnes handicapées. En effet, les technologies et outils numériques n'étaient pas autant développés qu'aujourd'hui. De nos jours, on peut, par exemple, proposer une synthèse vocale à une personne qui aurait des difficultés de communication. Des alternatives existent. L'organisation de l'État permet, également, d'offrir des possibles à ces personnes. Le numérique apporte des outils qui permettent d'accéder à la connaissance etc. biais par lequel ils pourront acquérir des diplômes. Le développement du télétravail via le numérique a joué pour beaucoup dans l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. L'ordinateur, dans le monde du travail, est omniprésent et utilisé par tous. En cela, il n'est pas un outil discriminant : il représente une opportunité car il peut s'adapter à chacun d'entre nous. QUESTIONS : Existe t il des réseaux de distribution spécialisés dans les outils numériques adaptables aux handicaps ? Parmi les outils numériques adaptables ou adaptés au handicap, certains sont commercialisés en grande surface d'autres, qui répondent à des besoins plus spécifiques, le sont via des réseaux spécialisés. Par exemple : PROTÉOR sur la Bretagne, propose des aides techniques spécialisées. Vous pourrez y être accueillit et renseigné mais ils sont également présent sur le web. Ces structures expertes en aménagements peuvent vous permettent l'essai d'outils spécialisés. Une analyse des besoins ainsi que des conseils vous seront proposés. ADAPTECH BRETAGNE peut aussi prêter des outils adaptés. En effet, certains sont très coûteux d'où l’intérêt d'avoir une très bonne estimation de ces besoins mais aussi une aide, un suivi. TRACKBALL vendue en grande surface par Logitech ou encore le logiciel DRAGON NATURALLYSPEAKING qui permet une reconnaissance vocale, un contrôler de votre ordinateur avec votre voix ainsi qu'une 20/03/2015 - Page 4 sur 23 transcription de l'oral à l'écrit (très adapté pour tout ce qui est dyspraxie, dyslexie) sont des outils accessibles pour tous. L'exemple de ce logiciel, auto apprenant, est par contre contraignant. Durant les premières utilisations, le logiciel peut faire des erreurs. Il s'agit alors de les corriger au fur et à mesure afin que l'outil enregistre la faute et la modifie seul de façon autonome par la suite. Cela peut sembler faire perdre du temps (lorsqu'il fait une erreur je dois le lui signifier) mais en acceptant d'en perdre ensemble c'est en gagner demain ! Comment et où acquérir une formation au niveau de ces aides techniques ? Qui ? Des ergothérapeutes en libéral sont à même de vous expliquer cela. Une nouvelle version, du logiciel cité précédemment, sort tous les ans. Ce qui requiert d'avoir la version la plus récente possible, un bon micro et un ordinateur haute gamme pour le faire fonctionner. Des aides existent pour l'acquisition de ces outils via : l'AGEFIPH pour le secteur public et le FIPHFP pour le secteur privé. Note : l'OETH peut aussi vous proposer des aides financières à l'acquisition d'un tel matériel. Quels sont les métiers du numérique adaptés aux personnes en situation de handicap ? Je ne pense pas qu'il y ait des métiers du numérique dédiés aux personnes en situation de handicap mais plutôt que le numérique aujourd'hui offre un accès au monde de l'entreprise, une ouverture et une accessibilité décuplée. Ainsi, lorsque l'on ait en situation de handicap on doit être expert de l'outil informatique afin qu'il puisse nous aider au mieux et que cette expertise fasse la différence ! Exposé d'une situation d'étudiante en Master MEEF Anglais En tant que futur professeur, lors d'un stage pratique, le tableau en classe s'est avéré être une problématique pour moi mais également pour les élèves qui n'étaient pas habitués à un fonctionnement différent. Les élèves sont plus ou moins attentifs selon que l'enseignant écrit ou tape à l'informatique. J'ai donc du m'intéresser aux TICE (Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement). Des solutions existent : tablette graphique, système du rétroprojecteur remis au goût du jour via un système de caméra qui projette au tableau le document sans que nous ayons à le mettre sur transparent … De plus, des ressources numériques telles que l'ENT (Environnement numérique de travail) sont facilitateur dans ce type de démarches. CONCLUSION : Dans le cadre d'une entreprise, on parle de l'accessibilité du cadre bâtit mais également des outils utilisés. Or peu d'entreprises, aujourd'hui, font ces efforts d'utiliser des logiciels adaptés ou adaptables à des situations de handicap auxquelles peuvent être confrontés leurs employés (ergonomie de l'interface). Très peu de logiciels professionnels répondent à ces normes d'accessibilité. Il est alors intéressant de se poser la question suivante : le travail serait-il dans la formation des développeurs ? Or, aujourd'hui tous les développeurs et designers répondent à cette priorité du Design For All. 20/03/2015 - Page 5 sur 23 Commentaire d’un des participants : Diplômée de L'École de Design Nantes Atlantique, je vous invite à vous intéresser aux séminaires et projets de conception d'espace, de produit et de graphisme menés avec des personnes en situation de handicap via des partenariats établis avec des associations telle que l'association des paralysés de France. A l'heure des visioconférences l'aspect géographique n'est plus une barrière. « A partir du moment il n'y a pas d'accueil ou de face à face physique, le handicap ne peut plus représenter une crainte pour l'entreprise ». La barrière n’est plus technologique mais plus organisationnelle, car la France est aussi un pays basé sur le contrôle. Et les premières études démontrent que les salariés sont beaucoup plus attentifs et concentrés en télétravail. RETOUR SOMMAIRE 20/03/2015 - Page 6 sur 23 Quelles sont les aides auxquelles les entreprises ont droit lorsqu'elles recrutent une personne en situation d'handicap? INTERVENANTS : Karine PITOIS - Chargée de mission handicap chez Capemploi 35 : Association qui sensibilise au handicap, récolte des offres d’emplois, accompagne les demandeurs d’emploi, propose des périodes de stage(EMT) (Inscription obligatoire à pôle emploi) Jean François DANDO - Responsable de service à L’ADAPT-Bretagne : Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap – Accompagnement dans la construction des projets de la personne en situation de handicap INTRODUCTION : Les entreprises sont soumises à une obligation d’emploi de travailleurs handicapés : Tout employeur occupant au moins 20 salariés depuis plus de 3 ans est tenu d'employer des travailleurs handicapés dans une proportion de 6 % de l'effectif total de l'entreprise. Les établissements ne remplissant pas ou que partiellement cette obligation doivent s'acquitter d'une contribution à l'Agefiph, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées. Dans le cadre d'une recherche de stage ou d'emploi, le rôle d'un médiateur est toujours très important (Relais handicap, autres structures d’accompagnement). Un accompagnement vers l'insertion de la personne en situation de handicap peut être dispensé par l'ADAPT et CapEmploi. Ceux-ci peuvent servir de médiateurs avec les entreprises. Ainsi, les entreprises ont le droit de contacter ces structures afin d’obtenir des informations sur les démarches à suivre ou tout autre renseignement dont il pourrait avoir besoin lors du recrutement d’un travailleur handicapé. Il faut savoir que ces structures sont soumises au secret professionnel ainsi, elles peuvent renseigner sur des faits généraux mais n’ont en aucun cas le droit de donner des informations sur une personne en particulier (sauf consentement de la personne en question). Ces structures ont aussi un rôle de prévention : elles interviennent auprès des futurs employeurs pour les aider à préparer l’accueil d’une personne en situation de handicap, pour faciliter l'accessibilité et les aménagements que l'employeur n'a pas forcément prévu. Ce rôle de prévention et de sensibilisation peut donner lieu à une plus grande compréhension de la situation. D’autre part, si une personne en situation de handicap prend plus de temps qu’un autre salarié pour accomplir une tâche particulière, des solutions peuvent être mises en place. Il y a des aménagements possibles pour adapter le travail, le faciliter. La « reconnaissance lourdeur du handicap » est une aide qui évalue par rapport à une personne valide occupant le même poste, le temps supplémentaire nécessaire et la perte de productivité qui sera financée par l’AGEFIPH. 20/03/2015 - Page 7 sur 23 D’autre part, accueillir un étudiant en situation de handicap en stage peut faire valoir des aides pour rendre le poste accessible. Le meilleur moyen de connaître ces est de se renseigner sur le site de http://www.handiplace.org par exemple. Lorsqu'on parle de "travailleur handicapé", on a souvent en tête l'image de personnes présentant un handicap visible, comme par exemple des personnes contraintes de se déplacer en fauteuil roulant. Pourtant, on peut se trouver dans une situation difficile face à l'emploi en raison d'un problème de santé qui "ne se voit pas à première vue", mais entraîne de la fatigue, des douleurs, des absences... Toutes sortes de contraintes qui rendent la vie au travail compliquée. La RQTH est un dispositif dont peut bénéficier toute personne souffrant d'un handicap, mais aussi tout personne souffrant d'une maladie chronique (asthme, diabète, infection par le VIH, hépatites, etc.) ou d'un problème de santé ayant des répercussions au travail (rhumatismes, problèmes de vue, allergies à certains produits, etc.). Le statut de travailleur handicapé peut être demandé par l’individu, mais en aucun cas cela le contraint à en parler à l’employeur ou à utiliser les droits auxquels il pourrait avoir recours. La RQTH donne droit à l'accès à un réseau spécialisé d'agences pour l'emploi des personnes disposant de la RQTH (réseau des "Cap Emploi"). Ces agences proposent un accompagnement pour favoriser le retour vers l'emploi des travailleurs handicapés. Les entreprises ont ainsi le droit de solliciter ses structures afin de recruter une personne en situation de handicap si telle est leur requête. La RQTH peut constituer un levier pour les demandeurs d’emplois comme pour les entreprises. Les entreprises répondant aux obligations légales peuvent bénéficier d’aides et de services de l’AGEFIPH. En effet, l’AGEFIPH récolte des fonds par les amendes imposées aux entreprises ne répondant pas aux obligations légales et compense le handicap en finançant des aménagements de postes par exemple. Les entreprises peuvent aussi solliciter des aides à l’embauche (dépendent du statut du recruté). Il est conseillé d'aller vers les entreprises handi-accueillantes ou un interlocuteur de la cellule handicap qui connaît la situation de handicap et pourra vous accompagner. Ce service est un droit auxquelles les entreprises peuvent avoir recours. CONCLUSION : Au-delà de la dimension réglementaire, le recrutement d’une personne handicapée est un geste concret de lutte contre les discriminations et l’exclusion. C’est une manière de donner un sens au discours sur la responsabilité sociale de l’entreprise, en œuvrant à faire évoluer les mentalités et à rejeter les idées reçues en matière de handicap. RETOUR SOMMAIRE 20/03/2015 - Page 8 sur 23 En tant que futur travailleur handicapé quelles sont les démarches à effectuer et à quels aides et aménagement ai-je droit ? INTERVENANTS : Hélène HINAULT - Référent insertion professionnelle MDPH 35 Elodie FRANCHARD - Chargée de recherche / recrutement chez Defi RH Karine PITOIS - Capemploi 35 INTRODUCTION : MDPH : création avec la loi de 2005, succession des COTOREP et CDES. La MDPH a été créée dans le cadre de la loi du 11 février 2005 (n°2005-102) pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi prévoit la création d’un guichet unique de réponse dans chaque département pour informer, orienter et accompagner les personnes en situation de handicap. Une équipe pluridisciplinaire de la MDPH va évaluer les besoins de compensation du handicap sur la base de son projet de vie et de son projet professionnel, et ainsi élaborer un plan personnalisé de compensation. Cette même équipe est amenée à déterminer « le taux d’incapacité » de la personne en fonction de fourchettes : incapacité inférieure à 50%, comprise entre 50 et 80%, supérieure à 80%. Ce taux peut être réévalué au cours du temps. Un étudiant fait remarquer à Mme Hinault que ce taux peut être variable d’une MDPH à l’autre. En effet, il semble exister des disparités départementales. Si plusieurs facteurs peuvent sans doute expliquer la variation d’un taux, d’un département à l’autre, cette variation peut, peut-être, s’expliquer par les membres qui constituent chaque équipe pluridisciplinaire. Dans le cas de la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), le taux d’incapacité à occuper un emploi peut varier d’une MDPH à l’autre. Cependant, l’évaluation s’établit sur la situation de handicap de la personne, les différences observées d’une MDPH à l’autre ne devraient pas être si importantes. Des réflexions sont en cours pour réduire les disparités sur l’ensemble du territoire, selon Mme Hinault. La CDAPH (commission pour prendre les décisions concernant le handicap des adultes et des enfants) est la commission décisionnaire en ce qui concerne le travail (RQTH et compensations financières). La RQTH (Reconnaissance Qualité de Travailleur Handicapé) peut concerner tous les travailleurs en situation de handicap. Elle reconnaît l'incidence de l’état de santé sur l’emploi et la recherche d’emploi. Quelque soit le type de demande et la situation de handicap, la MDPH a 4 mois pour examiner le dossier (« les conditions de handicap ») et rendre une réponse positive ou négative sur l’ouverture de droits à la prestation. C’est la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) qui va statuer sur les demandes à partir des éléments dont elle dispose : « taux d’incapacité », plan personnalisé de compensation, observation de l’équipe pluridisciplinaire, projet de vie, etc. Ce délai peut parfois être 20/03/2015 - Page 9 sur 23 dépassé en fonction de certaines demandes qui nécessitent une évaluation plus importante des besoins. Les prestations sont attribuées pour une durée de 1 à 5 ans (5 ans dans la majorité des cas). Les étudiants expriment leur contrariété à renouveler ces démarches d’une lourdeur administrative, surtout lorsque le handicap est installé. Mme Hinault expose que des réflexions sont en cours pour simplifier les procédures. Dans le cas du projet professionnel, la MDPH peut proposer trois types d’orientation possible. En effet, une réflexion peut être menée concernant l’orientation professionnelle (milieu ordinaire ou milieu protégé (ESAT) en fonction des possibilités de la personne). Le milieu ordinaire : Des organismes comme Cap emploi et Pôle emploi vont orienter l’étudiant sur le marché du travail et assurer la mise en place des aménagements nécessaires sur le poste de travail. Ces deux organismes peuvent eux-mêmes solliciter d’autres organismes/d’autres associations pour l’aide à l’emploi comme l’APF pour les troubles moteurs. Le milieu protégé du travail : Etablissement et service d’aide par le travail (ESAT). Les centres de rééducation et de préorientation : ce sont des centres/des écoles qui proposent des diplômes reconnus par le ministère du Travail. Par exemple, l’école Jean Janvier à Rennes permet de préparer un BTS « assistant de gestion PME/PMI ». La durée de formation peut être doublée par rapport à un organisme de droit commun et le coût de la formation peut être assuré par la caisse d’assurance maladie. De plus, la personne peut être rémunérée pendant la formation. La MDPH propose une orientation/donne une décision, puis « donne la main à ces organismes et écoles ». Elle n’assure pas l’accompagnement, des associations peuvent prendre ce relais (ex : Handisup Bretagne). • Les prestations financières : AAH (Allocation Adulte Handicapé) : Elle est attribuée sous certains critères. Pour prétendre a cette allocation, soit l'individu présente 80% « d’incapacité » (barème spécifique à la MDPH), soit il présente moins de 80% mais rencontre des complications particulières pour trouver du travail. L'ouverture se fait sur le plan médical à la MDPH, puis des organismes prennent le relais administratif pour vérifier les ressources de la personne (l’AAH est attribuée sous conditions de ressources). • Les cartes : - au moins 80% = carte d'invalidité (orange) = demi part pour les impôts - carte de priorité = attribuée lorsque la personne rencontre des difficultés à rester debout trop longtemps - carte de stationnement = donne droit aux emplacements réservés. Cette carte est attribuée selon certains critères (par exemple : marcher moins de 200 mètres, avoir des problèmes plus spécifiques (appréciation du médecin de la MDPH)) • La PCH (Prestation de Compensation du Handicap) : C'est une aide personnalisée destinée à financer les besoins liés à la perte d'autonomie des personnes handicapées. Cette prestation couvre les aides humaines, aides matérielles (aménagement du logement et du véhicule) aides animalières. Il est possible de bénéficier de la PCH à domicile ou en établissement. Défi RH est un cabinet de recrutement et de conseil spécialisé dans l’emploi des travailleurs handicapés. Ce cabinet est implanté sur Rennes, Bordeaux et Paris. Défi RH collabore avec des groupes et des entreprises de divers secteurs d’activités. Les postes proposés vont 20/03/2015 - Page 10 sur 23 dépendre des besoins des entreprises. Les entreprises vont missionner Défi RH pour recruter des personnes en situation de handicap. Les personnes en situation de handicap peuvent également déposer un CV sur le site internet de Défi RH. Ce cabinet va suivre les candidats tout au long du processus de recrutement, mais également l’intégration au sein de l’entreprise quelques mois après l’embauche. Défi RH n’intervient pas dans l’accompagnement et la mise en place des aménagements à réaliser sur le poste. En revanche, elle peut proposer des interventions par des formations et des sensibilisations au handicap dans les entreprises. Si l’entreprise a une mission handicap, celle-ci peut effectuer cet accompagnement. Cap emploi est une association qui accompagne les demandeurs d’emploi en situation de handicap. L'accompagnement peut également se faire dans le cadre du projet professionnel et dans le cadre de projet de formation. Le parcours est plus ou moins long et varie en fonction du handicap et des attentes de la personne, entre 3 mois et 3 ans parfois (30 mois maximum). Cap emploi accompagne, de plus, des entreprises dans la sensibilisation à l’emploi de personnes handicapées, également au niveau de l’intégration et du maintien sur le poste de travail. C'est un intermédiaire entre l’employé et l’AGEFIPH (aides financières). L'inscription comme demandeur d’emploi à Pôle Emploi est obligatoire pour pouvoir bénéficier de l'accompagnement de Cap emploi. Cette structure est dédiée aux personnes orientées vers le marché du travail et non vers le milieu protégé. La MDPH oriente les individus vers Cap emploi quand la capacité de travailler est actée. Cap Emploi propose des mises en situation, des évaluations des capacités de la personne, une réorientation parfois via la MDPH quand la personne n’est pas tout à fait prête pour l’emploi. Cap emploi à un réseau étendu et des liens avec toutes les structures spécialisées dans un handicap en particulier. Ainsi, Cap emploi n'effectue pas d’expertise sur un type de handicap, cette structure travaille en réseau (Réflexion multi partenariale). Lorsqu’une personne demandeuse d’emploi arrive en s’interrogeant sur son projet professionnel, avec des restrictions médicales, Cap emploi doit sous-traiter car il ne leur est possible de rencontrer les travailleurs handicapés que tous les deux mois (sous-traitance a une structure qui pourra accompagner la personne). Quand le projet est validé, Cap emploi travaille sur le besoin de formation (recherche de financement pour aider la personne à avoir cette formation) puis aide l'individu dans sa recherche d’emploi par le biais d’ateliers ou de prestations individuelles. L’objectif de cet accompagnement est de faire le point sur les compétences de la personne, ce qu’elle veut faire et la réalité du marché du travail. Pour les intervenants, les personnes reconnues travailleurs handicapés doivent être actrices de leur parcours, elles signent un contrat d’engagement lors de l’entrée à Cap emploi. Capemploi peut aussi aider l’individu à travailler sur les outils avant la recherche d’emploi : comment rédiger un CV, une lettre de motivation, parler de son handicap, passer un entretien d’embauche, valoriser ses compétences, faire le point sur ses envies et ses attentes, quelles compétences mettre en avant pour répondre à une offre d’emploi. Cette étape peut prendre du temps mais il s'agit d'un passage nécessaire pour mener à bien la recherche d’emploi. Des activités sont proposées sous forme d’ateliers de 5 à 12 personnes. Lors de ceux-ci, un travail est mené sur l’importance de la présentation physique, des codes sociaux mais aussi sur les peurs liées à l’emploi (démarches, retour vers l’emploi…). 20/03/2015 - Page 11 sur 23 Pour accéder à Cap emploi : Il est nécessaire que la demande de la RQTH auprès de la MDPH soit faite. C'est Pôle Emploi qui oriente les travailleurs handicapés vers Cap Emploi. Parfois, lorsque la personne ne fait pas état de difficultés rencontrées dans son insertion professionnelle, Pôle Emploi n'oriente pas l'individu. Cap Emploi n’accompagne pas les personnes dont l’état de santé n’est pas stabilisé, mais peut prendre en charge des personnes atteintes de maladies évolutives. En cas de dégradation de l’état de santé du travailleur handicapé en emploi, le SAMETH (Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés) peut intervenir dans le cadre du maintien dans l'emploi. QUESTIONS : Être Étudiant et demandeur d’emploi ? Ceci est possible mais compliqué. Cela demande de l’investissement et une disponibilité peu compatible avec les études. Les missions locales et les associations de quartier peuvent également vous aider dans votre recherche d’emploi. Pert-on l’allocation d’adulte handicapé lorsqu’on travaille ? Mme Hinault précise que cela va dépendre des revenus perçus. L’allocation aux adultes handicapés (AAH) est versée, sous condition de ressources. Un seuil, un plafond de ressources annuel établi en fonction de la situation familiale (seul, en couple, avec ou sans enfant) ne doit pas être dépassé pour conserver cette allocation. Lorsque je suis retenu pour un poste, comment cela se passe dans l’entreprise ? Qui Statut sur les aménagements ? Une fois que la personne est dans l’entreprise et qu’elle est reconnue comme travailleur handicapé, elle va rencontrer la médecine du travail comme tout salarié. La médecine du travail va être l’interlocuteur à solliciter pour mettre en place un aménagement du poste de travail (aménagement technique, aménagement horaire). C’est également la médecine du travail qui va statuer sur l’aptitude ou l’inaptitude de travailler à tel ou tel poste. En effet, quand la personne est en emploi, c’est le médecin du travail qui décide du besoin d’aménagement (sur sollicitation de l’employé ou de l’employeur, dès l’embauche ou lorsque la personne est déjà sur le poste de travail). Le médecin du travail délivre alors un certificat qui exprime la nécessité d’un aménagement. Quelles sont les motivations de l’entreprise : l’éthique ou le pourcentage ? Mme Franchard précise qu’il y a « surement un peu des deux ». Les entreprises travaillant avec Défi RH recherchent avant tout des compétences, mais il y a également la question de l’embauche et des réalités du terrain sur l’obligation de remplir les 6%. Si cette proportion de 6% de l’effectif salarié n’est pas « remplie », l’employeur doit verser une contribution financière à l’Association pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Cette obligation vaut également pour la fonction publique. La RQTH peut être un passeport qui permet d’ouvrir des portes comme pour les formations, les aménagements de postes. Ce statut permet à l’entreprise d’avoir des subventions pour mettre en place ces aménagements. Le statut peut être un plus pour se former et se maintenir dans l’entreprise. Cela permet aux travailleurs handicapés de candidater sur des postes réservés. 20/03/2015 - Page 12 sur 23 Peut-on prétendre à travailler sur un contrat en dessous d’un mi-temps ? Oui, il y a des contrats inférieurs à 17h30 par semaine. De plus, les horaires peuvent également être annualisés. A noter : Les différents financeurs : AGEFIPH (Association de GEstion du Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées) = pour le secteur privé FIPHFP (Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique) = pour la fonction publique (pas d’intervention de Cap emploi pour les solliciter, ce sont les collectivités qui les sollicitent directement) OETH (L’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés) = Assure la collecte des contributions financières des établissements en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés / Met en œuvre, gère et finance les actions définies dans l'Accord et les décisions prises par le Comité Paritaire RETOUR SOMMAIRE 20/03/2015 - Page 13 sur 23 Comment aborder mon handicap lors de ma candidature ? Les techniques de recherche d’emploi. INTERVENANTS : Élodie FRANCHARD - Chargée de recrutement des travailleurs handicapés chez Défi RH. Francis RENARD - Directeur de la délégation départementale de l’APF Julia DENIS - Chargée des Relations Ecoles & des Projets TREMPLIN Études-HandicapEntreprises INTRODUCTION : Dans un premier temps, certaines situations peuvent donner lieu à différentes réponses. Tout d’abord, le fait d'avoir le statut de travailleur handicapé (RQTH) permet d'avoir la reconnaissance de son handicap et donc une prise en compte de celui-ci dans le milieu professionnel. D’autre part, certains handicaps ne sont pas visibles et peuvent ne pas toujours être compréhensibles par un maitre de stage ou un patron. Il existe des aides en fonction du handicap, mais les personnes en situation de handicap possèdent aussi des compétences. On ne met pas forcément en avant la situation de handicap mais ses compétences, son savoir-faire. Ensuite on peut évoquer la situation de handicap si c'est un frein dans l'exercice du métier. • Avant de postuler : Il faut être stratégique sur le choix des lieux de stages et/ou d’embauche. Tout d’abord, il faut se faire connaître et prendre contact avec le chargé de mission de la cellule handicap si l'entreprise en possède un. Il est conseillé d'aller vers des entreprises handi-accueillante, un interlocuteur privilégié qui connaît la situation de handicap pourra vous aiguiller. • Les outils : Avant l’entretien, il y a la candidature qui est essentielle. Les recruteurs reçoivent tellement de CV qu’ils font parfois l’impasse sur la lettre de motivation. Il faut se concentrer sur notre CV, qui est notre carte de visite. Mais le handicap n’est pas une carte de visite. La lettre de motivation est aussi très importante (dans le cas ou elle est lu) et surtout la façon dont on aborde ses compétences. Il faut montrer à l'entreprise ce qu'on peut lui apporter. Pour pouvoir se vendre il faut absolument savoir de quoi on est capable. Il est aussi primordial de connaitre les attentes de l’entreprise, les outils que doit posséder la personne en situation de handicap pour répondre aux attentes de celle-ci. Il n’est pas conseillé d’aborder son handicap dans sa lettre de motivation, sauf cas exceptionnel. On présente ses motivations, ses projets, ce qu’on peut apporter à l’entreprise. On peut juste indiquer certaines choses (par exemple si on est sourd, marquer SMS à côté du numéro de téléphone - Si l’on est en fauteuil, prendre soin d’indiquer que le lieu d’entretien devra de préférence être accessible...). Si notre handicap est invisible et qu’il n’y a pas besoin d’aménagement, il n’y a pas forcément besoin de le signaler. Vous pouvez, par contre, mentionner « RQTH » dans le CV si l’entreprise y est sensibilisée. 20/03/2015 - Page 14 sur 23 • L’entretien : Il ne faut pas hésiter à rassurer le recruteur sur toute sorte de problèmes liés à la situation de handicap tout en cadrant bien avec ses besoins personnels. Montrer ce que l’on sait faire tout en connaissant ses limites laisse transparaitre un tempérament posé et fiable. Il est conseillé d’aborder son handicap en entretien d’embauche si aucun aménagement n’est nécessaire pour l’entretien en question. Beaucoup de recruteurs savent que de toute faiblesse on peut faire une force. Une personne handicapée se bat pour ses études, pour trouver du travail etc, et transforme sa « faiblesse » en force. Le handicap nous met à dure épreuve, et quand on y fait face, on devient plus fort. QUESTIONS : Pourquoi avoir la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé)? Pour anticiper et pouvoir candidater à un poste. C’est très important de faire ces démarches. Il faut faire les demandes à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Par quelles questions le recruteur peut-il cerner notre handicap? Ils ne peuvent pas poser directement la question « Quel est votre handicap? ». A part les aménagements et les limites, toutes les questions sont interdites. Les premières minutes sont décisives. Il faut l’art et la manière de dire les choses. Est ce qu’on peut nous reprocher de ne pas avoir mentionné notre handicap ? Si c’est un handicap qui n’est pas visible? Et que mon employeur le découvre ? Les rapports avec son employeur se basent sur la confiance. Le fait de cacher le handicap peut être bien perçu par des gens qui sont très compréhensifs, mais d’un autre côté, peut aussi être pris comme un manque d’honnêteté. Cela dépend de la personne. Pour les intervenants, il vaut mieux être transparent, honnête. Dans le cas ou le postulant ne mentionne pas son handicap, il doit alors se débrouiller tout seul et si cela ne fonctionne pas, l’employeur ne sera peut être pas indulgent. La transparence permet aussi d’améliorer notre bien être, d’aménager notre travail. Parler des limites, des contre-indications et des aménagements. Il y a plein de choses qui se font en entreprise. Comment expliquer les trous dans son CV dû aux hospitalisations ? Il faut exposer les choses simplement en expliquant que ces périodes ont été consacrées aux soins, à votre santé. Si vous n’êtes pas reconnu en tant que travailleur handicapé, il faut prendre en compte votre interlocuteur, ses réactions, etc. Il faut être transparent sur l’impact que votre état de santé et votre handicap vont avoir sur votre futur travail. Il faut donc se préparer à apporter des argumentations sur ces contraintes, sur les irrégularités de son parcours et sur les aménagements nécessaires. Cette transparence va empêcher l’employeur de vous faire des reproches à la suite de votre embauche. Pour les entreprises qui ne sont pas sensibilisées au handicap, seul l’entretien va permettre d’éclaircir la situation et vous permettre de fournir des arguments pour permettre votre embauche. Si vous en avez la possibilité, il faut essayer de réaliser un stage dans l’entreprise. Les périodes de stage vont permettre au candidat de mieux se connaître, connaître ses compétences au poste visé et de mieux connaître l’entreprise et sa sensibilisation au 20/03/2015 - Page 15 sur 23 handicap. Ces stages vont permettre de fournir aux candidats de solides argumentations. Il est important de bien se connaître pour bien se présenter. Quand prévenir du handicap ? Il n'y a pas une réponse, cela dépend de la situation. Par exemple, si le handicap va être un frein dans l'organisation du travail, il semble important d’en expliquer les raisons à l’employeur ainsi que les solutions éventuelles. Une petite entreprise qui n'aura pas forcément les capacités d'adaptation ni la disponibilité pour accueillir une personne une situation de handicap pourra être effrayée par un postulant présentant de nombreux problèmes sans solutions. Il est parfois conseillé de préciser dans la lettre de motivation qu'un aménagement serait à prévoir afin de compenser le handicap, cela pourra démontrer que le postulant se connait bien et a déjà expérimenté des aménagements. Est-ce que je notifie ou pas mon handicap dans une lettre de motivation ? Cela dépend des connaissances qu’on a sur l’entreprise : a-t-elle une mission handicap, a-t-elle une ouverture sur cette thématique, est-elle sensibilisé ? Dans les grandes entreprises où il y a une mission handicap, vous avez tout intérêt à le notifier. La mission handicap doit mettre en œuvre et veiller à l’application de la loi relative à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés au sein de l’entreprise. Elle va favoriser l’intégration et l’accompagnement des personnes en situation de handicap dans l’entreprise. Peut-on être accompagné par un professionnel qualifié lors d’un entretien ? Il existe des services, organismes et association qui vont pouvoir accompagner les candidats dans leurs démarches. Cet accompagnement va s’effectuer en amont de l’entretien : aide à la réalisation du CV et de la lettre de motivation, simulations d’entretiens, etc. Il ne faut pas hésiter à « frapper aux portes de ces services qui sont mis à disposition » comme l’ADAPT, association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées. Ces associations vont apporter une aide, des informations, mais également un soutien aux candidats. Si mon handicap nécessite un soin sur mon temps de travail ? Est-ce que cela peut être entendable pour un employeur ? Dans le cas de Défi RH, les employeurs sont sensibilisés à ces aménagements. Ils sont donc tout à fait possibles. Défi RH s’emploie à défendre les compétences et les mettre au premier plan avant de noter le handicap. Il s’agit de mesurer autant que possible l’impact des aménagements nécessaires (techniques, horaires, etc.) sur le poste de travail. Si les impacts sont anticipables, il faut l’argumenter auprès de l’employeur. Dans le cas où on ne peut pas l’anticiper ? Sur quoi peut-on jouer pour contrebalancer cela ? Ce sont parfois des contraintes et des aménagements qui ne sont pas évidents à valoriser. Il vaut mieux commencer l’entretien par ses compétences, ses qualités puis éventuellement les aménagements nécessaires plutôt que sur « je suis un travailleur handicapé ». Si l’employeur n’a pas le droit de poser des questions sur l’état de santé du candidat, il vaut mieux le prévenir sur les contraintes et les aménagements éventuels. Par ailleurs, l’employeur peut-être très ouvert et sensibilisé au handicap, mais cela peut par la suite « bloquer » auprès des équipes et collègues. Il est donc important d’être dans la transparence, sans toutefois rentrer dans les détails, lorsqu’on intègre une équipe. Il ne faut pas hésiter à 20/03/2015 - Page 16 sur 23 expliquer la situation globale, les conséquences, « ce qui arrive » pour que cela soit mieux accepté par l’équipe. Comment argumenter des aménagements horaires sans donner des détails ? C’est la médecine du travail qui va être le garant de ces aménagements, qui va évaluer les besoins. Lors de l’entretien, il faut mettre en avant ses compétences, plutôt que les contraintes liées à la situation. Il faut valoriser ce qu’on va apporter à l’entreprise. Que l’entretien se finalise par une réponse positive ou négative, il ne faut pas hésiter à demander un retour sur l’entretien afin de ne pas reproduire deux fois la même erreur. RETOUR SOMMAIRE 20/03/2015 - Page 17 sur 23 Je suis en situation de handicap, où et comment rechercher un stage ou un emploi ? Conseils et échanges pratiques INTERVENANTS : Karine DUAULT - Coordonatrice Handisup Bretagne Virginie GOIZET - Chargée d'insertion professionnelle à la Plateforme APF emploi Bretagne Julia DENIS - Chargée des Relations Ecoles & des Projets TREMPLIN Études-HandicapEntreprises Jean François DANDO - Responsable de service à L’ADAPT-Bretagne INTRODUCTION : • La recherche d’emploi d’une personne en situation de handicap est la même que celle d’une personne non handicapée. Le handicap n’a pas à être mentionné dans le CV et la lettre de motivation, sauf s’il s’agit d’une information primordiale pour cet emploi/stage. Par exemple : Prévenir d’une éventuelle surdité si les entretiens se font par téléphone. Le handicap peut par contre être mentionné pour ou pendant l’entretien : - Afin de ne pas se mettre en difficulté lors de l’entretien (locaux non accessibles, sentiment d’avoir été dupé et donc mauvaise première impression) - Afin de donner un fonctionnement « clef en main » à l’entreprise en abordant immédiatement les aménagements, ce qui dédramatise le handicap. Les entreprises embauchent des profils de personnes, si le handicap est rapidement expliqué, et que les moyens de compensation sont tout de suite annoncés et sont facilement mis en place, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Il est indispensable d’avoir le document de la RQTH, à jour, quitte à ne pas l’utiliser. C’est une assurance qui peut s’avérer très utile lors de l’entretien. L’anticipation est primordiale, plus on postule tôt, plus on aura l’occasion de rappeler à l’entreprise notre présence et plus notre CV restera en tête. Le rappel (téléphonique) est aussi indispensable. Ni trop tôt (2 jours), ni trop tard (3 semaines). Il permet de remettre son dossier au-dessus de la pile et de le rappeler à l’esprit du recruteur. Il faut être dans un endroit calme, avec toutes les données, pour prévenir un éventuel entretien téléphonique. Cela vaut aussi pour les appels des entreprises, il vaut mieux dire qu’on rappellera (dans de meilleures conditions) plutôt que de prendre un entretien dans la rue sans les informations de bases. Il faut garder une trace de tous les lieux ou on postule, pour ne pas être perdu si on est rappelé. • Concernant la conception des CV et lettres de motivations. La qualité prime sur la quantité. Les deux doivent être adaptés à l’entreprise visée. La lettre de motivation est la plus importante : il faut en faire une sauf si l’entreprise dit l’inverse, sous la forme « je » (qui suis-je), « vous » (ce que je sais de vous et ce qui 20/03/2015 - Page 18 sur 23 m’intéresse), « nous » (ce que je peux vous apporter et ce que vous m’apporterez). La forme de la lettre dépend de l’entreprise. Pensez à la rendre reconnaissable, il faut que le lecteur s’en rappelle après la lecture de toutes les lettres. Ne pas oublier que le CV est un recueil de compétences. Si le diplôme n’est pas axé pour cette entreprise, mettre l’accent sur les compétences acquises avec ce diplôme et le lien avec l’entreprise. Surtout si on a la possibilité de faire un stage, il faut le faire, même s’il n’est pas dans notre domaine pur. Cela donne des billes et est indispensable dans certaines filières. Ça permet aussi de conforter le projet pro. QUESTIONS : Avez-vous des conseils pour les outils de TRE ? (Techniques de Recherche d’Emploi) Il n’y a pas une façon de faire mais voici quelques conseils. La rédaction du CV : Il est possible de bénéficier d’un accompagnement lors de cette étape. Pour les intervenants, la personnalisation de la lettre de motivation en fonction de ce que l’on cherche, des différents degrés d’exigence de l’entreprise en face est primordial. Il est nécessaire d’adapter sa candidature (stage, alternance ou emploi) au poste visé en ciblant bien les missions principales. L’entretien : la candidature doit être ciblée sur l’entreprise et le poste convoité. On parle bien d’un statut de salarié avec quelques spécificités, ainsi, il est important de montrer ses compétences professionnelles à l’employeur. L’alternance : Le processus est le même pour l’alternance. Il s’agit d’un système très intéressant dans le parcours professionnel qui peut faciliter la recherche d’emploi future. Cependant, ce mode d’apprentissage est très exigeant et ne convient pas à tout le monde. Quels sont vos conseils pour développer son expérience professionnelle ? Vous pouvez mettre en place les astuces suivantes : - Aller vers les structures de droits communs (ex : pôle emploi) : en effet, il s’agit d’avoir le réflexe de ne pas aller que vers des structures spécialisées afin d’étendre le réseau et d’obtenir des pistes auxquelles vous n’auriez pas pensé. De plus, les offres de Pôle emploi (stage, alternance, emploi, jobs saisonniers) sont accessibles à tout le monde, sans être nécessairement demandeur d’emploi. Il est donc possible de répondre aux offres afin d’évaluer son employabilité et l’attrait de sa candidature. - Ne pas hésiter à en parler à son entourage (famille, amis, collègues de l’Université). Il est très important d’utiliser son réseau pour communiquer sa candidature. 70% des offres sont cachées, il est ainsi nécessaire d’avoir du réseau et de ne pas hésiter à faire des candidatures spontanées (faire des propositions -notamment pour les stages-, avoir un projet pouvant susciter l’intérêt de l’employeur). - Vous pouvez également explorer les agences d’intérim et d’emploi : se sont des outils pertinents dans le cadre d’une recherche pour un job d’été par exemple. - Les entreprises utilisent de plus en plus des outils et réseaux numériques pour publier les offres d’emploi et de stage. Vous avez aussi parfois la possibilité de faire des candidatures spontanées en ligne. 20/03/2015 - Page 19 sur 23 - N’hésitez pas à solliciter le référent handicap (pour les grandes entreprises). Il s’agit d’une personne qui développe le recrutement et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap au sein de l’entreprise. Elle pourra vous guider ou vous orienter vers d’autres entreprises handi-accueillantes. - Utiliser les sites internet spécialisés qui sont facilement accessibles. En effet, il s’agit souvent de moteur de recherche par mots clés ou secteurs d’activités. Comment faire pour trouver un « Job alimentaire », un « job d’appoint » ? Nos conseils vont être les mêmes que pour tous les autres étudiants : - Orientez vous dans un premier temps vers le Centre Régional Information Jeunesse (CRIJ). Ce centre propose des forums « job d’été », des conseils et des offres d’emplois régulièrement. Attention : ces emplois ne sont pas forcément compatibles avec certaines contraintes physiques ou une certaine fatigabilité. Pistes à explorer si vous êtes dans cette situation : « back office » dans les banques (saisies, archivages, tri de courrier) / Postes administratifs dans les hôpitaux ou les grandes administrations (possibilité de postuler sur internet). - Consulter régulièrement les offres du CROUS, de pôle Emploi ainsi que les offres en ligne (ex : Jobwiz. com / emploi-étudiant.com / Indeed / Monster/ Infos.emploipublic / l’APEC). Les sites internet des entreprises peuvent aussi contenir un onglet recrutement. - Vous pouvez aussi consulter les sites spécialisés dans le domaine du handicap : site de l’AGEFIPH, ADIPH35, emploihandicap, defirh, th conseil... - Les agences d’intérim sont aussi de bons vecteurs : elles ont presque toutes une entrée spécifique sur leur site pour les personnes en situation de handicap. - Les réseaux sociaux professionnels tels que Viadeo, Hanploi.com et linlkeldin peuvent être de bonnes pistes. - Vous pouvez effectuer vos recherches via les associations expertes du handicap (ex : espace emplois sur le site de l’APF). - Les annuaires généralistes peuvent être de bons moyens : pages jeunes, CCI. - N’hésitez pas à solliciter les associations intermédiaires de mise à disposition. Je suis perdu dans mon projet personnel et professionnel, vers qui me tournez ? Différents acteurs peuvent vous accompagner : - Le SUIO-IP de l’université (infos sur le site de l’université) constitue une bonne ressource dans le cadre de l’écriture de votre projet professionnel. Les professionnels de ce service pourront vous accompagner dans la définition de votre projet. - Des Centre De Ressources (CDR) tels que le GREFF Bretagne, l’Exploratoire, Les CCI sont aussi de bons outils ou vous trouverez des professionnels à même de vous accompagner. - Les sites tels que l’étudiant, l’onisep, nadoz, jcommejeune peuvent aussi vous donner des pistes de structuration de votre projet. - Le salon de l’étudiant peut aussi être un lieu de rencontres et d’informations qui vous orientera vers des professionnels spécialisés. - Les associations peuvent aussi vous accompagner sur ce sujet. A quoi faire le plus attention dans mes recherches ? Il existe beaucoup d’outils, de sites, de lieux ressources dédiés à l’insertion professionnelle, il s’agit de ne pas s’y perdre. 20/03/2015 - Page 20 sur 23 D’autres conseils ? Il ne faut pas hésiter à faire des enquêtes professionnelles, à contacter les employeurs pour étendre votre réseau et vous faire connaître (pour un stage ou pour un emploi). Les enquêtes professionnelles sont importantes car elles permettent de mettre un pied dans l’entreprise, de poser des questions et d’avancer dans votre projet professionnel. Ces enquêtes peuvent aussi être le moyen de faire passer une candidature pour un stage et/ou un emploi. Ces enquêtes vous permettrons de mieux connaitre l’entreprise / la structure et peut être même de récolter un contact précis, des adresses... Ceci permet détendre un réseau. Cette démarche permet de montrer son intérêt pour l’entreprise. Les situations de handicap peuvent effrayer l’employeur : voir la personne en face à face lors d’un entretien ou d’une enquête et montrer sa motivation pour le rassurer peuvent être de bons moyens d’accéder à un poste. CONCLUSION : L’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap est encore compliquée. Beaucoup de représentations subsistent dans les entreprises et il est donc nécessaire de faire bouger les mentalités, notamment par le biais de stages pour montrer les compétences des personnes dans cette situation. Les entreprises ont besoin d’être rassurées : l’intérêt de l’accompagnement par une structure spécialisée est de présenter son profil d’abord comme candidat, puis envisager l’aménagement en fonction du handicap. Une appréhension des entreprises concernant les adaptations nécessaires reste persistante. Il faut alors rassurer l’employeur sur les compétences et les aménagements nécessaires. Il faut donc bien connaître son handicap et les adaptations nécessaires en situation professionnelle. L’intérêt des stages est alors essentiel afin de savoir ce qui est nécessaire pour l’adaptation dans le monde professionnel et donc afin de rassurer l’employeur. RETOUR SOMMAIRE 20/03/2015 - Page 21 sur 23 CONCLUSION GENERALE : Cette journée à donné lieu à de nombreux échanges autour de l’insertion professionnelle, sujet qui concerne chaque étudiant de l’Université Rennes 2 mais plus particulièrement les futurs travailleurs handicapés encore victimes des représentations liées à leur situation. De nombreux professionnels, experts, acteurs, œuvrent pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap et travaillent à une prise en charge multidimensionnelle et collaborative. 10 ans après la loi de 2005 et aux vues des différents succès cinématographiques tels que « INTOUCHABLES » ou encore plus récemment « LA FAMILLE BELIER », les mentalités changent mais il reste encore un grand nombre de points à améliorer. 20/03/2015 - Page 22 sur 23 GLOSSAIRE : AAH Allocation Adulte Handicapé ADIPH35 Association Départementale pour l’Insertion des Personnes Handicapées AGEFIPH Association de GEstion du Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées APEC Association Pour l’Emploi des Cadres APF Association des Paralysés de France CCI Chambre de Commerce et d’Industrie CDAPH Commission des Droits et de l'Autonomie des Personnes Handicapées CDR Centre De Ressources EMT Evaluation en Milieu de Travail ESAT Etablissement et Service d’Aide par le Travail FIPHFP Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique MDPH Maison Départementale des Personnes Handicapées OETH Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés PCH Prestation de Compensation du Handicap RQTH Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé SAMETH Service d'Aide au Maintien dans l'Emploi des Travailleurs Handicapés TRE Techniques de Recherches d’Emploi RETOUR SOMMAIRE 20/03/2015 - Page 23 sur 23