STATUTS CPIE - CPIE - Maison de la nature Belle-Ile-en-mer

Transcription

STATUTS CPIE - CPIE - Maison de la nature Belle-Ile-en-mer
Introduction
Depuis 2009, le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE – Maison de la
nature) de Belle-Ile-en-Mer, le département du Morbihan et la Communauté de Communes
(CCBI) travaillent en étroite collaboration pour valoriser la politique de gestion des espaces
naturels de l’île et sensibiliser le grand public à la préservation du patrimoine naturel.
Le programme « Côtes et nature » du Conseil Général illustre cette
collaboration en proposant chaque année une vingtaine de sorties
nature gratuites à Belle-Ile-en-Mer sur les 200 offertes sur les différents
Espaces Naturels Sensibles (ENS) du département.
Pour compléter localement cette initiative, les professionnels du
tourisme se mobilisent avec le CPIE pour se former à la biodiversité
insulaire et aux grands enjeux environnementaux. Leur finalité est de
disposer de moyens et d’informations pour sensibiliser à leur tour les
visiteurs.
« Belle-Ile en 10 questions » s’inscrit dans cette volonté commune
d’informer et de sensibiliser les visiteurs. Il propose des définitions et des
pistes pour, mieux connaître les milieux naturels et répondre aux principaux enjeux
environnementaux de notre fragile territoire insulaire.
Ce livret est le fruit d’un travail de concertation avec les 7 hébergeurs touristiques engagés
dans une démarche environnementale. Labellisés par « Clef Verte » ou « Eco Label
Européen », ces établissements veillent à réduire l’impact de leurs activités sur
l’environnement mais aussi à sensibiliser leur clientèle.
Sommaire
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 1
QUESTION 1 : QU’EST CE QU’UN ESPACE NATUREL SENSIBLE (ENS) ? .................................................. 2
QUESTION 2 : QUELS ACTEURS POUR LA PROTECTION DES ESPACES NATURELS DE L’ILE ? ............. 3
QUESTION 3 : COMMENT SONT GERES LES ESPACES NATURELS SENSIBLES DE L’ILE ?....................... 4
QUESTION 4 : QUELLE BIODIVERSITE SUR L’ILE ?....................................................................................... 5
QUESTION 5 : QU’EST CE QU’UNE ESPECE INVASIVE ? ........................................................................... 6
QUESTION 6 : COMMENT SE DEPLACER SUR LES ESPACES NATURELS DE L’ILE ?........................... 7
QUESTION 7 : COMMENT SONT NETTOYEES LES PLAGES ET POURQUOI ? .......................................... 8
QUESTION 8 : L’EAU POTABLE A BELLE-ILE, COMMENT ÇA MARCHE ? ............................................... 9
QUESTION 9 : COMMENT SONT TRAITES NOS DECHETS ? .................................................................... 11
QUESTION 10 : BELLE-ILE-EN-MER, POUR UN TOURISME DURABLE ? ................................................... 12
QUELQUES CONSEILS POUR… PASSER DES VACANCES « ECO RESPONSABLE », POUR SECOURIR
LA FAUNE SAUVAGE .................................................................................................................................. 13
CONCLUSION ............................................................................................................................................. 14
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Question 1 : Qu’est ce qu’un Espace Naturel Sensible (ENS) ?
L'appellation « Espace Naturel Sensible » désigne des sites naturels qui abritent une richesse
écologique (faune, flore, géologie…) et paysagère. Il s'agit souvent de sites fragiles ou
menacés, qui bénéficient d'une protection légale et qui nécessitent des actions de
sauvegarde.
Dans son schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles, le département du
Morbihan a fixé, pour son territoire, sa propre définition d'un Espace Naturel Sensible :
« Un espace qui se caractérise par son intérêt écologique, sa fragilité et sa valeur
patrimoniale et paysagère ».
Le Morbihan, une mosaïque de milieux naturels
Le Morbihan abrite assez peu de vastes espaces naturels homogènes, mais plutôt une
mosaïque de milieux imbriqués, de nature diversifiée et de superficie réduite. (Fig.1)
Nombreux, ces milieux composent la diversité paysagère de notre territoire sur près de
135 000 ha (20% du département) : Les forêts, le bocage, les landes bien présentes sur la
frange littorale, le chevelu du réseau hydrographique et les zones humides, les étangs et les
tourbières, les sites d’intérêt géologique…
Au regard de cette grande variété, le département doit porter une attention particulière aux
principaux pôles d’intérêt écologique tels la frange maritime et littoral, les landes de Lanvaux,
la forêt de Brocéliande, les marais de Vilaine, le secteur des Montagnes Noires et de la forêt
de Quénécan…
Quelques exemples d'Espaces Naturels Sensibles morbihannais et bellilois
Le marais salant de Kervilhen (La Trinité-sur-Mer)
Les dunes d'Erdeven
La forêt de Trémelin (Inzinzac-Lochrist)
Les Aiguilles de Port-Coton (Bangor - Belle-Ile-en-Mer)
La Pointe du Talut (Bangor- Belle-Ile-en-Mer)
Figure1 : Carte de répartition des ENS appartenant au Conseil Départemental du Morbihan
2
Question 2 : Quels acteurs pour la protection
des espaces naturels de l’île ?
La biodiversité connaît depuis plus de 50 ans une érosion très forte au niveau mondial. Face à
ce constat, l’Union Européenne a choisi de constituer un réseau de site, Natura 2000,
protégeant les milieux et les espèces remarquables. (Fig 2)
Le site Natura 2000 de Belle-Ile-en-Mer fait l’objet d’une politique d’acquisition foncière afin
de garantir la préservation de certains secteurs.
Ainsi quatre principaux propriétaires institutionnels se portent garants de la préservation de
l’espace naturel littoral : Le Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, le
département du Morbihan, les communes et l’état (dont l’armée). Les missions de ces deux
derniers acteurs ne sera pas développé ici tant leur rôle est mineur dans la gestion du
patrimoine naturel à Belle-Ile-en-Mer.
La vocation qu’ils donnent à leurs propriétés approche des objectifs généraux de protection
du patrimoine.
Le Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres
▪ Politique globale : le Conservatoire de l’Espace
Littoral et des Rivages Lacustre (CELRL) est un
établissement public à caractère administratif qui a
pour mission "de mener, après avis des conseils municipaux intéressés, une politique foncière
de sauvegarde de l'espace littoral, de respect des sites naturels et de l'équilibre écologique".
→ Pour mener cette politique, le CELRL procède à l'acquisition des sites à préserver dans le
cadre de périmètres d'acquisition qu'il a préalablement définis.
→ Les espaces acquis sont inaliénables. Le Conservatoire a ensuite la charge de procéder
aux inventaires naturalistes et aux travaux de restauration des sites acquis.
Le département du Morbihan
▪ Politique globale : chaque département est compétent pour
déterminer et mettre en œuvre "une politique de protection, de
gestion et d'ouverture des Espaces Naturels Sensibles" (article L.142.1
du Code de l'urbanisme).
→ Le département du Morbihan a une politique d’acquisition des
Espaces Naturels Sensibles (ENS) depuis 1973.
→ Pour mener à bien sa politique, le département utilise le fruit de la part départementale de
la taxe d’aménagement perçue sur toutes les communes du département suite aux dépôts
de permis de construire.
L’Etat
▪ Politique globale : La politique nationale de conservation Natura 2000 permet aux
propriétaires de s’engager sur des programmes d’actions contre rémunération (contrat
natura 2000) ou sur des accords de principe (ex : charte Natura 2000).
L’état ne possède
sur Belle-Ile qu’une
faible
superficie
d’espace naturel
comprise entre 5 et
10 hectares. La
totalité des terrains
est inclue dans le
périmètre Natura
2000 et fait l’objet
d’une
gestion
intercommunale
par
le
service
espace naturels.
Figure 2 : Périmètre
Natura 2000 de
Belle-Ile.
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Question 3 : Comment sont gérés
les Espaces Naturels Sensibles de l’île ?
La CCBI dispose d’une convention de gestion des terrains, propriétés du département, au
titre des Espaces Naturels Sensibles, et d’une autre avec le Conservatoire du Littoral.
En tant que gestionnaire local de sites, la CCBI appuie techniquement l’action des
propriétaires et pour ce faire, elle dispose d’un service spécialisé. (Fig 3 et 4).
Avec une équipe de 15 à 20 agents, le service espaces naturels est le plus
important de la CCBI.
Il fonctionne grâce à l’Etat et au versement de la taxe sur les passagers maritimes (taxe
Barnier). A Belle-Ile, cette taxe est perçue par le Conservatoire du Littoral, au titre de
propriétaire d’espaces naturels, et par la collectivité pour la gestion du site classé. Sa
perception s’effectue toute l’année et correspond à 7 % du prix d’un « billet non insulaire
aller ».
Figure 3 : Protection du milieu
dunaire par les gardes de la CCBI
La CCBI est également propriétaire de certains terrains dont les vocations sont multiples :
Assainissement et distribution d’eau potable (station d’épuration, lagunage, station de
pompage, barrage…), aérodrome, déchetterie, espaces naturels (bois de Bruté, bois
Trochu), accueil d’équipements (atelier des services techniques à Le Palais).
Figure 4 : Travaux d’aménagement par les gardes
du littoral de la CCBI
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Question 4 : Quelle biodiversité sur l’île ?
Baignée par l’océan Atlantique, Belle-Ile est sous l’influence d’un climat sec et doux.
Ce dernier permet au milieu naturel d’abriter des plantes méridionales en limite nord de
répartition.
Des milieux naturels fragiles
Les landes à bruyère vagabonde : sources d’une grande biodiversité, les landes offrent des
paysages aux colorations exceptionnelles. Rares, ces landes ne se trouvent que sur trois îles
françaises (13 ha. sur l’île de Groix, moins de 5 ha. sur l’île d’Yeu et plus de 260 ha. à Belle-Île).
Les caractéristiques écologiques, paysagères, géographiques font des landes à Bruyère
vagabonde un habitat d’un très grand intérêt pour la biodiversité bretonne, française et
européenne. Il s’agit par conséquent de l’enjeu premier du site de Belle-Île. (photo1)
Les pelouses aérohalines à Armérie maritime : exposées au vent et aux embruns salés, les
pelouses sont fragiles et très sensibles au piétinement. (photo 2)
Les dunes grises à Immortelle des dunes : dune fixée par la végétation qu’il convient de
préserver en respectant les chemins balisés. (photo 3)
Des espèces protégées
Le Crave à bec rouge : oiseau insectivore et cavernicole, il se nourrit sur les pelouses
aérohalines et niche dans les grottes réparties tout autour de l’île. (photo 4)
La Gesse blanchâtre : appréciant les prairies humides, cette plante est rare et protégée en
France. Il n’y a qu’une seule station à Belle-Ile et dans le Morbihan. (photo 5)
Des habitats marins à préserver
Les bancs de Maërl ou « corail breton » : amas d’algues calcaires rouges, ils constituent, avec
les herbiers de zostères, l’une des biocénoses les plus originales et les plus diversifiées de
l’Atlantique Nord. (photo 6)
Des herbiers de Zostères : véritable nursery pour les poissons et les céphalopodes, ces plantes
aquatiques marines supportent mal les chaines de mouillages et les ancres de bateaux à
répétition.
Les tombants de Pouce pied : petits crustacés peu connus mais très appréciés des
gastronomes, les pouces pieds sont les garants d’une pêche professionnelle côtière durable
mais très périlleuse (photo 7).
Depuis 2012, une chargée de mission de la CCBI, rédige le DOCument d’OBjectifs
concernant le périmètre Natura 2000 en mer. Ce document contiendra, à l’image du
DOCOB « terrestre », un état des lieux et les objectifs à atteindre sur chacun des milieux pour
garantir la conservation ou le maintien des habitats d’intérêt communautaire.
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Question 5 : Qu’est ce qu’une espèce invasive ?
Une plante invasive se définit selon deux critères indissociables : l’origine géographique
étrangère au site considéré (souvent exotique) et le caractère envahissant, du fait d'une
absence de prédateur ou de contraintes climatiques.
Souvent introduites par l’homme, comme plantes ornementales pour les jardins, certains
végétaux opportunistes ont fini par se naturaliser et se développent aujourd’hui dans les
espaces naturels.
Nouvellement venues, elles s’installent dans des écosystèmes bellilois comme les falaises ou
les landes, remplaçant progressivement les espèces caractéristiques d’un milieu.
A Belle-Ile-en-Mer, les Griffes de sorcière (Carpobrotus edulis et acinaciformis), le Baccharis
(Baccharis hamilifolia), la cinéraire maritime (Senecio cineraria) et l’Herbe de la Pampa
(Cortaderia selloana) sont les seules à avoir envahi les espaces naturels. Leur classification
par le Conservatoire Botanique National de Brest précise que ce sont des espèces
« envahissantes avérées ».
C’est pourquoi le service des espaces naturels de la CCBI
suit et intervient chaque année sur le terrain pour mener
des campagnes d’arrachage, mais aussi auprès des
particuliers et des paysagistes pour prévenir en amont
l’implantation de ces espèces dans les jardins. (Fig 5)
Un travail de géolocalisation a été mené en 2012 pour
mieux connaître les zones de répartition des espèces
invasives et ainsi prioriser les missions à venir.
Figure 5 : Arrachage de Cinéraire maritime
à la pointe des Poulains
Les sites les plus touchés sur l’île :
La Pointe des Poulains et les aiguilles de port Coton par la
Cinéraire maritime
La pointe de Kerdonis par les Griffes de sorcière
L’anse de Penhoet par l’Herbe de la Pampa et le Baccharis.
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1. La Cinéraire maritime
2. Les Griffes de sorcière
3. Baccharis
4. Herbe de la Pampa
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Question 6 : Comment se déplacer
sur les espaces naturels de l’île ?
La circulation automobile :
Pour protéger la nature, tout en maintenant les activités humaines, la circulation des
véhicules à moteur dans les espaces naturels est réglementée depuis 1991.
Les principes posés par la loi sont : « La circulation des véhicules à moteur n’est autorisée que
sur les voies ouvertes à la circulation publique. La pratique du hors piste
est donc interdite.
(Ne sont pas concernés par cette interdiction, les véhicules utilisés par des
services publics, ceux utilisés à des fins d'exploitation ou d'entretien des
espaces naturels) »
L’aménagement d’un terrain spécialement dédié à la pratique des sports
motorisés (cross, trials…) est soumis à autorisation.
Pour limiter la circulation automobile sur les espaces naturels de Belle-Ile,
les gardes du littoral installent des barrières fermées sauf pour l’accès
pompier et pour les pêcheurs professionnels de pouce pieds.
Respecter ces aménagements, c’est respecter notre environnement ! Les contrevenants
s’exposent à de lourdes amendes (1 500 €) et à la mise en fourrière de leur véhicule.
La circulation cycliste :
Malgré des dénivelés importants, de nombreux
vacanciers et bellilois choisissent de circuler à
vélo sur l’île. Les aménagements (parkings à
vélo…) dans les bourgs ou sur les espaces
naturels encouragent le développement de ce
mode de transport doux.
Les conditions de circulation sont les mêmes
que pour les automobilistes étant donné que
Le sentier côtier n’est pas autorisé aux
cyclistes.
La circulation pédestre :
La fréquentation sur les espaces naturels est très importante toute au long de l’année. Pour
préserver les milieux naturels sur des sites emblématiques tels que Port Coton, la Pointe des
Poulains, l’apothicairerie…de nombreux aménagements (monofils, panneaux d’information,
pictogramme…) ont été installés pour « canaliser » la circulation piétonne et sensibiliser les
usagers.
Les gardes du littoral effectuent une veille active sur l’ouverture de nouveaux chemins
synonyme de dégradation de la végétation. Pour les aider, il est demandé aux randonneurs,
promeneurs en groupe ou non de rester sur les chemins balisés ou déjà tracés.
Quelques règles de bonne conduite
N’emprunter que des voies ouvertes à la circulation automobile ou cycliste,
Respecter la signalisation,
Respecter l’environnement et les autres usagers de la nature (promeneurs, cavaliers,
chasseurs…),
Respecter les cultures, les plantations et les aménagements agricoles (clôtures,
chemins…),
Pour votre sécurité sur le sentier côtier, ne sortez pas des chemins balisés.
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Question 7 : Comment sont nettoyées les plages et pourquoi ?
Sur chacune des plages de Belle-Ile viennent s’échouer les différents
éléments qui composent la laisse de mer : 70% d’algues et 30% de
bois flotté, d’animaux échoués et de macro-déchets.
La partie naturelle de la laisse de mer est à la base de la chaîne
alimentaire et de l’écosystème plage. Elle est le symbole d’une
plage propre et saine et doit être respectée. (Fig 6 et 7)
Figures 6 et 7 :
La laisse de mer composée d’algues
favorise la végétalisation du haut des
plages
En revanche, les gardes du littoral de la CCBI s’attachent à extraire
manuellement de la laisse de mer les macro-déchets (Fig 8 et 9)
échoués sur les plages (bidons, filets, bouteilles plastiques). Ces
derniers constituent une véritable nuisance pour les vacanciers mais
surtout pour la faune sauvage se nourrissant sur les plages. Pour
préserver l’écosystème des plages belliloises, aucune machine n’est
utilisée pour leur nettoyage.
Figure 8 : Macro déchets
Figure 9 : En été, le
nettoyage des plages a lieu
tous les matins. Les criques
peu
fréquentées
sont
visitées
une
fois
par
semaine.
En hiver, le nettoyage des
plages est plus ponctuel
mais réalisé de manière
hebdomadaire
8
Question 8 : L’eau potable à Belle-Ile, comment ça marche ?
1. Les spécificités insulaires
La démographie : Belle-Ile est la plus grande des îles bretonnes. Elle abrite une population
annuelle de 5249 habitants, 35 000 personnes en été et près de 365 000 visiteurs (2013).
La géographie : l'île se présente sous forme d'un grand plateau d'une superficie de 85 km²,
entaillé de vallons où ruissellent les eaux de pluie en hiver.
La pluviométrie : le niveau de pluie observé à Belle-Ile s'élève en moyenne à 688mm d'eau
par an (Météo France).
La géologie : le sous sol de Belle-Île est constitué de tufs volcaniques schistosés et fracturés
imperméables. Il ne peut donc pas emmagasiner l'eau de pluie sous forme de nappe
souterraine. Ce n'est qu'au niveau des grandes failles que de l'eau peut être stockée en
petite quantité. Cette eau alimente les puits des villages et les sources comme " Belle
Fontaine ", mais les débits sont trop faibles pour couvrir les besoins de la population insulaire
et saisonnière. En outre les sols sont argileux, donc peu perméables et peu drainants ce qui
freine d'autant l'infiltration. En revanche, ces mêmes sols favorisent l'écoulement de l'eau de
pluie vers les vallons où elle pourra être pompée et stockée dans des retenues.
2. Les modes de gestion adaptés aux spécificités
Pour faire face à ces contraintes naturelles, il a fallu adopter un mode de gestion particulier.
C'est pourquoi à Belle-île-en-Mer, nous disposons de :
> 3 retenues pour stocker l'eau de ruissellement des vallons : le premier barrage fut construit
pendant la seconde guerre mondiale. Bordilla a une retenue d'une capacité actuelle de 111
000m3.
Le deuxième, barrage d'Antoureau, construit en 1953, dont la retenue à une capacité de
246 000m3.
Le 3ème et dernier barrage est celui de Borfloc'h construit en 1993 avec une retenue d'une
capacité de 478 000m3. La capacité totale de stockage à Belle-Ile-en-Mer est donc de 835
000m3.
Le remplissage des 3 retenues ne dépend que des précipitations annuelles. Elles sont
alimentées grâce à 6 stations de captage installées dans les vallons ayant les ruissellements
les plus importants : Port Yorc'h, les Grands Sables, Coléty en usage permanent ; Port Guen,
Bordustard et Loqueltas en usage exceptionnel.
Figure 10 : Vue aérienne du barrage d’Antoureau et de l’usine de traitement d’eau potable
> D'une usine de traitement de l'eau avant la distribution : la nouvelle usine de traitement
d'eau potable située à Antoureau a été inaugurée le 4 juillet 2014. Avec un taux de
rendement de 100%, l'usine produit une eau de qualité et dispose d'une capacité de 2 fois
125 m3/h, soit 250m3/h en haute saison, contre 200m3/h auparavant.
> De plusieurs systèmes d'épuration des eaux usées avant le rejet en mer : la nouvelle station
d'épuration de Bruté a été construite en 2013 en remplacement de l'ancienne. Elle doit d'ici
2016, ne recevoir les effluents que des communes de Palais et de Sauzon. (Bangor devant
disposer de ses propres installations à terme). Elle a été mise en service le 15 octobre 2013 et
peut traiter les eaux usées de 8000 équivalents habitants.
9
La commune de Locmaria dispose de 3 stations
stations fonctionnant sur le principe du lagunage
naturel. La station du Skeul, de Bordehouat et de Grand Cosquet ont,
respectivement une capacité d'épuration de 1000, 400 et 500 équivalents
habitants. Pour compléter : http://www.ccbi.fr/assainissement_collectif.html
http://www.ccbi.fr/assainissement_collectif.html
La CCBI détient la compétence de l'assainissement à Belle-Ile.
Belle
3. Les usagers de l'eau à Belle-Ile
Belle
Les résidents : la consommation quotidienne en hiver est de 900m jour. La consommation
annuelle à Belle-Ile
Ile était de 493 985m3 en 2013, contre 438 016 m3 en 2012. Malgré une
sensibilité forte des habitants sur la préservation de nos ressources, il arrive que notre
consommation soit en augmentation, notamment lorsque les étés sont très secs et chauds,
comme en 2013. Notre objectif est clairement de contenir cette consommation pour faire
face à nos ressources limitées.
Les commerçants et artisans : la très grande majorité des entreprises à Belle-Ile
Belle
offrent des
services à la population et aux touristes. Les commerces de gros et de détail, les cafés, les
restaurants, les locations de vacances représentent près de 50% des activités totales de l'île.
L'activité restauration, avec 81 établissements recensés, génère en moyenne une
consommation d'eau estimée entre 10 et 15 000m3 / an (2000couverts/j
0couverts/j x 50L/j x120J).
Les agriculteurs : près de 75% de la Surface Agricole Utile (SAU) de l'île est en herbe car
l'élevage est l'activité agricole la plus importante. La consommation pour l'abreuvement des
animaux est estimée à 35 à 45 000m3 par an,, mais la plupart des agriculteurs disposent, pour
cet usage, de réservoirs d'eau sous forme d'étang ou de mare alimentés par les pluies, des
puits ou des captages. Par ailleurs, les cultures ne sont pas irriguées. L'agriculture, à caractère
extensif, ne représente
eprésente donc pas un enjeu fort pour l'alimentation en eau de l'île.
Le tourisme : en été la population de l'île atteint environ 35 000 personnes et chaque période
de vacances ou de longs week-ends
week ends correspond à un pic de consommation d'eau. La
consommation
on journalière peut atteindre 4000m3 en été contre 900m3 en hiver. La population
saisonnière a clairement un impact sur la consommation d'eau et il est donc crucial de la
sensibiliser et de l'informer sur la précarité des ressources insulaires. Voila tout l'objet de cette
brochure d'information.
4. « Qui fait quoi » dans le domaine de l’eau ?
Le syndicat départemental Eau du Morbihan intervient sur un périmètre de
232 communes, pour 290 000 abonnés. Eau du Morbihan détient la
compétence de l'approvisionnement et de la distribution d'eau potable
à Belle-Ile
Ile depuis le 1er janvier 2012. En 2015, Eau du Morbihan a
déployé, chez tous les abonnés
bonnés de l'île, la télé-relève.
télé
Les nouveaux
compteurs permettent un relevé automatique, continu et à distance des
consommations d'eau pour, entre autre, un meilleur suivi et une
détection plus rapide des fuites.
La SAUR est liée par contrat d'affermage à Eau du Morbihan pour assurer
le fonctionnement et l'entretien des réseaux et des installations liées à
l'eau.
Le CPIE de Belle-Ile-en-Mer Le Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement (CPIE) de
Belle-Ile-en-Merr est une association (loi 1901) créée en 1990 dont les missions sont d'informer
et de sensibiliser différents publics aux enjeux liés à notre environnement (eau, déchets,
agriculture, paysage, habitat, biodiversité…). Le CPIE développe depuis 2013, des actions
ac
de
sensibilisation et d'accompagnement auprès de différents publics dans le cadre de sa
campagne " Belle-Ile-en-Eau,
Eau, n'en perdons pas une goutte ".
10
Question 9 : Comment sont traités nos déchets ?
Figure 12 : Des jeunes bellilois devant
le casier de stockage
Figure 11 : Casier de stockage qui reçoit
définitivement nos ordures ménagères
La CCBI est chargée de la collecte et du traitement des déchets ménagers
de Belle-Ile-en
en-Mer.
Mer. Ce service est assuré par l’entreprise COVED qui gère
également la déchetterie depuis le 1er juillet 2011.
Organisation de la collecte : La CCBI met à disposition sur l’ensemble du territoire :
Les points de regroupements pour y déposer les ordures ménagères (couvercle vert)
et les emballages (couvercle jaune)
Les points d’apport volontaire équipés de bornes à verre et à papier
La déchetterie
rie pour le carton, la ferraille, les déchets verts,
ver le tout-venant,
venant, les déchets
électriques et électroniques,
électroniques les déchets dangereux, le bois et les gravats.
Le traitement des déchets : Tout ce qui est déposé dans les containers ayant un couvercle
vert (bac
ac à ordures ménagères) est enfoui définitivement sur l’île. (Fig. 11)
Hormis les déchets verts et les gravats, tout
t
ce qui est trié ou apporté en déchetterie repart
sur le continent pour être recyclé et / ou valorisé. Le tout-venant est enfoui sur le continent.
La fréquentation de l’île influence très notablement la production de déchets sur l’île. La
moitié des ordures ménagères est, en effet produite de juin à septembre.
Prévention et tri des déchets : La CCBI en collaboration avec le CPIE met en place des
animations pour promouvoir le tri des déchets auprès des particuliers mais aussi des
professionnels de l’île. (Fig. 12))
Il est donc primordial, pour préserver la nature et la beauté de l’île
l’ :
De limiter au quotidien sa production de déchets,
De respecter les consignes de tri…même en vacances.
De bien réfléchir à la réutilisation ou non de ce que l’on s’apprête à jeter.
jeter
Le triangle vert, symbole de tous les emballages pouvant être recyclés.
recyclés
Le point vert, symbole de la contribution des entreprises à Eco-Emballages,
Eco
figure
sur 95% des produits emballés que nous achetons en France, soit environ 190
milliards d’emballages
ATTENTION, ces
es symboles ne signifient pas systématiquement que le déchet doit être mis
dans le bac jaune.
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Question 10 : Belle-Ile-en-Mer, pour un tourisme durable ?
Pour découvrir la nature de Belle-Ile, retrouvez les professionnels sur le terrain
Le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement
(Maison de la Nature)
Le CPIE de Belle-Ile en Mer propose tout au long de l’année un panel
varié d’activités nature : sorties adultes et enfants, stages naturalistes,
accompagnement de groupes de la journée à la semaine,
organisation de séjours scolaires, chantiers de restauration du
patrimoine naturel, séjours adaptés aux personnes à mobilité réduite,
des publications sur la nature et l’environnement. Le CPIE participe au
programme « Côtes et
Nature » du Conseil général du Morbihan pour la valorisation des ENS.
Renseignements au 02 97 31 40 15.
La Communauté de Communes de Belle-Ile (CCBI)
L’équipe des gardes du littoral propose de vous retrouver sur le terrain à
proximité des sites emblématiques tels que la Pointe des Poulains, les
Aiguilles de Port Coton ou l’apothicairerie.
Bretagne Vivante (SEPNB)
Les bénévoles de la section locale de Bretagne Vivante organisent des visites
de la réserve ornithologique de Koh Kastell près du site de l’apothicairerie.
Renseignements au 06 08 24 40 06.
Les hébergeurs aussi se mobilisent pour un tourisme durable
La nature sauvage et préservée de l’île en fait un atout touristique notable qu’il faut choyer.
Depuis de nombreuses années des professionnels du tourisme de l’île, en particulier les
hébergeurs, se préoccupent des enjeux environnementaux de leur territoire (eau, déchets,
biodiversité, énergie, production locale…)
7 établissements touristiques se sont ainsi engagés dans une démarche qui vise à réduire
l’impact de leur activité sur l’environnement.
-
La Désirade
La Clef des Champs
L’auberge de jeunesse
-
Castel Clara
Le Cardinal
Le Grand Large
Camping La Source
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Quelques conseils pour… passer des vacances « Eco responsable »
J’économise l’eau, un bien rare, surtout sur une île : douche, jardin, voiture, piscine, arrosage
... Je ne gaspille pas l’eau !
Je laisse la plage propre et je tolère la présence des algues : la laisse de mer n’est pas un
déchet, mais le symbole d’une plage saine et propre.
Je choisis les produits avec le moins d’emballages et je trie. A chaque déchet son bac.
Je consomme local dans le respect des saisons et j’achète dans les commerces de
proximité.
Je visite les ateliers d’artistes, d’artisans, les producteurs et éleveurs locaux.
Je privilégie les déplacements doux (marche à pied, vélo), le recours aux transports en
commun, le covoiturage.
Je maîtrise l’énergie : j’éteins les lumières, je baisse le chauffage, je coupe le mode veille du
téléviseur …
Je respecte les sites naturels protégés : landes à bruyères vagabondes, dunes, falaises) et les
espèces : Goélands, Craves à bec rouge, Orchidées
J’accepte les réglementations suivantes :
…pour secourir la faune sauvage.
1. S’assurer que l’animal est bien en situation de détresse (blessure apparente, se laisse
attraper, signes de faiblesse…). Un oisillon au sol ne signifie pas qu’il soit en détresse ou
abandonné. Regardez bien son environnement avant d’intervenir.
2. Se protéger : Faites attention à vos mains, vos yeux. Un phoque effrayé peut vous mordre.
3. Capturer l’animal avec prudence, précautions et sans précipitation à l’aide d’un tissu ou
d’une serviette. Pour un oiseau, maintenez-lui les ailes collées au corps et la tête cachée.
4. Ne jamais l’exhiber, le nourrir ou lui donner à boire : Vous risquez de le stresser et de lui
donner de la nourriture non adaptée.
5. Placer l’animal dans un carton et gardez-le au calme.
6. S’il s’agit d’un mammifère marin, contacter Océanopolis au 02 98 34 40 40. Ils vous
communiqueront les consignes à suivre.
S’il s’agit d’un oiseau, téléphoner à M. Didier Masci (Responsable du centre de soin le plus
proche) au 06 08 98 42 36. Puis téléphonez à France Express au 02 97 76 84 84 qui assurera
le transport depuis Quiberon.
7. Déposer l’animal à la Compagnie Océane avant midi ! C’est gratuit.
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Conclusion
Chaque année, le Conseil Départemental du Morbihan, le service espaces naturels
de la Communauté de Communes et le CPIE de Belle-Ile-en-Mer sont heureux de
proposer à l’ensemble des acteurs du tourisme des sessions de sensibilisation et de
formation autour de la biodiversité insulaire. Tous se mobilisent pour que se
développe un tourisme durable et responsable.
La création de « Belle-Ile en 10 questions » a pour objectif de fournir un outil
d’information aux professionnels du tourisme de Belle-Ile et ainsi répondre aux
principales questions des visiteurs.
Nous espérons qu’à travers ce livret, la gestion environnementale de Belle-Ile vous
semblera plus claire et vous encouragera à adopter les bons gestes.
Pour compléter ces informations, n’hésitez pas à nous
contacter
Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement
CPIE-Maison de la Nature
Les Glacis 56360 Le Palais
Tel : 02 97 31 40 15
[email protected]
www.belle-ile-nature.org
Conseil Départemental du Morbihan
Service Espaces Naturels Sensible
2 Rue de St-Tropez
BP 400 56 009 Vannes Cedex
Tel : 02 97 54 80 00
http://www.morbihan.fr/actions/ENS.aspx
Communauté de Communes de Belle-Ile-en-Mer
Haute Boulogne - 56360 Le Palais
Tel : 02 97 31 83 04
[email protected]
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