La maladie de Parkinson
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La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson Docteur Pierre DECAVEL MCU-PH Service de MPR CHU BESANÇON Historique James PARKINSON est fils de chirurgien Il débute une carrière en politique À partir de 1799 : publications médicales James PARKINSON : 1755 - 1824 En 1817, il publie un essai : an essay on the shaking palsy Il décrit 6 patients et présente les symptomes d’une maladie qui portera son nom Il a observé les patients durant leur promenade mais ne les a pas examiné Il décrit la rigidité, le tremblement, l’apparition en deuxième partie de vie, l’asymétrie et l’évolution. Le neurologue français Jean Martin CHARCOT (né en 1825) proposera le nom de maladie de PARKINSON Épidémiologie Prévalence 1.6% de la population de plus de 65 ans environ 100 000 à 120 000 patients en France (700 à 800 en Martinique). Augmente avec l’âge Incidence 10 000 nouveaux cas/an en France Augmente avec l’âge : 0.3/1000 entre 55 et 65 ans et 4.4/1000 chez les sujets de plus de 85 ans Age Âge moyen de début : 55 et 60 ans Formes précoces, et des formes tardives au-delà de 75 ans 4% des MPI débutent avant 50 ans Prévalence 1.6% de la population de plus de 65 ans Sex ratio Prédominance masculine : H/F = 1,46 ‰ habitants 50 40 30 20 10 0 50-59 60-69 70-80 > 80 Étiologies Incomplètement connue Multifactorielle Facteurs environnementaux Facteurs protecteurs : Tabac Caféine Acide urique Facteurs de risque : Pesticides, toxiques MPTP Consommation de l’eau du puits, métaux lourds (Fe, Ma) Traumatisme(s) crânien(s) Post-infectieux : historique FRCV (HTA, CT, Diabète) : pas de preuve formelle Facteurs génétiques Existence de formes «génétiques» = sujets jeunes - Avant 40 ans - Avant 50 ans et fraterie (récessif) ou parents (dominant) Oestrogènes protecteurs ? Interaction gène/environnement Physiopathologie (1) Locus niger Physiopathologie (2) Locus niger Dégénérescence neuronale Déficit dopaminergique Physiopathologie (3) Locus niger Dysfonctionnement des ganglions Hypo-activité corticale Physiopathologie (4) Début réel de la maladie ? Gêne fonctionnelle Fluctuations motrices Clinique Signes moteurs Triade classique (toujours d’actualité) Tremblement : lent, respecte le chef, augmente au calcul mental et aux émotions Hypertonie : plastique, phénomène de roue dentée, attitude générale en flexion Akinésie : amimie, diminution du ballant des bras, marche lente Début asymétrique Signes axiaux Attitude générale en flexion : trouble de l’équilibre, chutes Dysarthrie Troubles de la déglutition, fausses routes Troubles sphinctériens La marche du «parkinsionnien» Marche à petits pas Cadence de pas élevée Pas de dissociation des ceintures (scapulaire et pelvienne) Demi-tour décomposé Pas de réaction parachute : chutes fréquentes Signes moteurs Triade classique (toujours d’actualité) Tremblement : lent, respecte le chef, augmente au calcul mental et aux émotions Hypertonie : plastique, phénomène de roue dentée, attitude générale en flexion Akinésie : amimie, diminution du ballant des bras, marche lente Début asymétrique Signes axiaux Attitude générale en flexion : trouble de l’équilibre, chutes Dysarthrie Troubles de la déglutition, fausses routes Troubles sphinctériens La marche du «parkinsionnien» Marche à petits pas Cadence de pas élevée Pas de dissociation des ceintures (scapulaire et pelvienne) Demi-tour décomposé Pas de réaction parachute : chutes fréquentes Signes moteurs Triade classique (toujours d’actualité) Tremblement : lent, respecte le chef, augmente au calcul mental et aux émotions Hypertonie : plastique, phénomène de roue dentée, attitude générale en flexion Akinésie : amimie, diminution du ballant des bras, marche lente Début asymétrique Signes axiaux Attitude générale en flexion : trouble de l’équilibre, chutes Dysarthrie Troubles de la déglutition, fausses routes Troubles sphinctériens La marche du «parkinsionnien» Marche à petits pas Cadence de pas élevée Pas de dissociation des ceintures (scapulaire et pelvienne) Demi-tour décomposé Pas de réaction parachute : chutes fréquentes Signes non moteurs Dépression (5°%) Liée au handicap généré par la perte d’autonomie Fait partie de la maladie, fréquent mode de révélation Hypersalivation Augmentation de la production de salive Défaut de fermeture labiale Troubles du sommeil Difficultés d’endormissement, de maintien du sommeil Somnolence diurne excessive Dysautonomie Hypotension orthostatique Troubles gastro-intestinaux (ralentissement du transit) Troubles sphinctériens (vessie hyperactive, attention obstruction) Hyperhydrose Troubles sensitifs et douleurs Troubles sensoriels Olfactifs, visuels Troubles ostéoarticulaires Douleurs rachidiennes 75% : liées aux troubles posturaux, aux dystonies Arthrose cervicale haute Hyperostose vertébrale engainante Fractures vertébrales : spontanées, chutes Déformation des membres Mains : mains d’écrivain Pieds : hallux en marteau, orteils en griffe, pied varus-équin Déformations du rachis Scolioses (40%) : convexité vers le coté le plus atteint, responsable de douleurs Hypercyphoses dorsales : souvent peu douloureuses Camptocormie : déviation «fonctionnelle» Troubles cognitifs Troubles cognitifs sans démence 90% des cas Apparition très précoce Peu dopasensibles Trouble des fonctions exécutives Fonctions préservées Efficience globale Les fonctions instrumentales (langage, praxies, gnosies) Mémoire Processus de consolidation et de stockage préservés Processus de rappel et d’encodage perturbés Processus émotionnel Reconnaissance des expressions faciales (peur, dégoût) Reconnaissance de la prosodie Anhédonie Personnalité, comportement Personnalité obsessionnelle Hallucinations, délire Addictologie (jeux, hypersexualité) Diagnostic différentiel Syndrome parkinsonnien lié aux neuroleptiques Surtout dyskinésies bucofaciales Akinésie Peu de tremblements Syndromes parkinsonniens «plus» doparésistants Atrophie multisystématisée (s cérébelleux, s pyramidaux, dysautonomie sévère) Dégénérescence corticobasale (myoclonies, apraxie) Paralysie supranucléaire progressive (rigidité axiale, ophtalmoplégie) Maladie à corps de Lewi (démence précoce, fluctuations motrices et d’humeur) Infarctus multiples Évolution (en marche d’escalier) troubles cognitifs précoces Non sensible à la Dopamine Syndromes parkinsonniens traumatiques Après traumatisme crânien unique Après traumatismes répétés Sensible à la dopamine Maladie de Wilson Surcharge en cuivre (trouble du métabolisme du cuivre) Akinésie majeur, dystonies, troubles posturaux Évolution de la maladie Traitement Traitement médicamenteux Traitement symptomatique Pas de guérison attendue Médicaments L-Dopa Agonistes dopaminergiques ICOMT IMAO-B Anticholinergiques Sélégiline Entacapone (Apokinon®) Amatadine (Mantadix®) Traitement médicamenteux : L-Dopa Action Agit principalement sur l’akinésie et sur l’hypertonie Absorption Compétition d’absorption avec les protéines de l’alimentation : 1/2 h des repas Effets indésirables Digestifs (nausées, vomissements, gastralgies) Cardiovasculaires (hypotension, troubles du rythme) : CI lors de l’IDM récent Troubles psychiques (confusion, hallucinations) Épuisement de l’effet : «lune de miel» de 3 à 6 ans Troubles moteurs L-Dopa : Troubles moteurs Mouvements anormaux Dyskinésies (bucofaciales, segmentaires...) Dystonies (orteil, pied) De milieu ou de fin de dose Fluctuations d’activité Effets «on-off» Liés ou non à la prise de L-Dopa Nécessitent une adaptation dans le prise en charge rééducative Programmation Fractionnement des séances Décalage de séances Agonistes dopaminergiques Agonistes dopaminergiques Action Sur les récepteurs dopaminergiques Retarde l’apparition des dyskinésies Durée d’action plus longue que la L-Dopa Efficacité inférieure à la L-Dopa Tolérance Troubles digestifs Troubles psychiatriques Troubles compulsifs Rotigotine (NEUPRO®) Agoniste dopaminergique = mêmes indications Monothérapie à un stade débutant (sujet jeune) Association à la L-Dopa aux stades avancés (fluctuations) Présentation Dispositif transdernique (patch) : 2mg, 4mg, 6mg, 8mg Instauration à 2mg et augmentation de 2mg/sem (max 8mg) Si maladie avancée : association L-Dopa : 16mg/sem Inconvénients Tolérance cutanée Mêmes effets secondaires que pour les autres agonistes Inhibiteurs enzymatiques ICOMT Entacapone (COMPTAN®, STALEVO®) - Dès les premières fluctuations motrices - Si doses de L-Dopa insuffisantes - Coloration orangée des urines Tolcapone (TASMAR®) - En seconde intention : surveillance hépatique +++ IMAO-B Sélégiline (DEPRENYL®, OTRASEL®) Rasagiline (AZILECT®) : ralentissement de la maladie ??? Attention, interaction avec les IRS (syndrome sérotoninergique) Prise unique, pas de titration Effet anti-parkinsonnien modéré Traitement chirurgical Stimulation du noyau subthalamique Intervention longue +++ Nécessité d’un cadre stéréotaxique Réglages pendant puis après l’intervention Actif sur les fluctuations motrices Pas efficace sur les troubles axiaux Attention aux risques addictifs Stratégie médicamenteuse Akinésies de fin de dose ICOMT, agonistes dopaminergiques Fractionnement des doses Akinésie matinale MODOPAR® 125mg dispersible APOKINON® stylo Akinésie nocturne MODOPAR® LP Effets on-off APOKINON® pompe Stimulation cérébrale profonde Autres signes Hypotension orthostatique Hydratation Traitements anti-hypertenseurs Bas de contention GUTHRON® voir Fludrocortisone Dysarthrie, troubles de la déglutition Orthophonie Hallucinations Simplifier le traitement +++ Classique (Globe urinaire, fécalome) LEPONEX® (surveillance NFS) Hypersalivation ATROPINE® collyre sublingual SCOPODERM® patch Toxine botulinique dans les glandes salivaires Autres signes Troubles du sommeil Hypnotiques Attention aux blocages (forme LP, prise la nuit) Syndrome dépressif Anxiolytiques Antidépresseurs : préférer les IRS Douleurs Rechercher des douleurs neuropathiques Filière de soins Conclusion Pathologie neurologique dégénérative fréquente Traitement symptomatique médicamenteux complexe Prise en charge globale de la personne et de son entourage http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-04/guide_parcours_de_soins_parkinson.pdf