Le feu à l`Âge de Pierre

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Le feu à l`Âge de Pierre
€ Mus•um de Chartres
Dossier p•dagogique
LE FEU DU TEMPS DE LA PREHISTOIRE
MAITRISER LE FEU
L’homme a utilis• le feu depuis tr‚s longtemps. Les vestiges certains sont attest•s
autour de - 600 000/650 000 ans (pal•olithique ancien). L’homme a pu se le procurer lors
d’incendies naturels comme ceux provoqu•s par la foudre ou par emprunt du feu aux volcans.
Actuellement, la connaissance des techniques de production de feu est encore
incertaine au Pal•olithique inf•rieur et moyen. Elle est attest•e arch•ologiquement de faƒon
isol•e „ partir du Pal•olithique sup•rieur (par percussion) et de faƒon r•p•t•e „ partir du
n•olithique (friction et percussion).
CONDITIONS GENERALES POUR REALISER UN FEU
Pour qu’un feu puisse …tre allumer, il faut r•unir trois facteurs :
. une source de chaleur suffisamment efficace.
. une mati‚re qui puisse br†ler ou se consumer : c’est le combustible .
. un corps qui permet la combustion : c’est le comburant. Dans les cas qui nous
concerne, c’est l’oxyg€ne de l’air.
TECHNIQUES MISES EN OEUVRES
TECHNIQUE 1 : ARCHET A FEU.
C'est un ‚ arc ƒ dont la ficelle est entour•e autour d'un foret ou drille „ feu, baguette de
bois qui est positionn•e sur une planchette de bois. On fait bouger l'archet par un mouvement
de va et vient. La drille „ feu, maintenue verticalement par l’exp•rimentateur „ l’aide d’une
paumelle, tourne alors sur elle-m†me de plus en plus vite. Les frottements sur la planchette
g•n‡rent de la sciure et une chaleur suffisante pour mettre en combustion cette sciure. Avec
des bois appropri•s et de l'entraˆnement, le feu peut naˆtre en une vingtaine de secondes.
Conditions technique de r€ussite (voir photos)
Il convient de pr•ciser que tous les •l•ments doivent †tre tr‡s secs.
La nature du bois : il faut un bois capable de g•n•rer une sciure finement fibreuse et
abondante. Sous nos climats, les essences id•ales sont le tilleul et le lierre.
La sciure qui est g•n•r•e doit rester a•r•e et en contact avec le point le plus chaud de
la drille d’o‰ la n•cessit• de faire sur la planchette une encoche qui sert d’•chappement „ la
sciure.
Pour pouvoir mettre en œuvre le mouvement de la drille, il faut la maintenir avec une
paumelle qui garantit le minimum de frottement et d’•chauffement. On peut utiliser de
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nombreux objets comme des os, des coquillages, des petites d•pressions pr•sentes „ la surface
d’une pierre, dans ce dernier cas elles doivent †tre bien lisses et pr•alablement graiss•es.
Position des diff•rents outils
Planchette avec trace d’abrasion
et son encoche
Recherche des facteurs € l’origine du feu
La source de chaleur est due au frottement des deux morceaux de bois. En quelques
secondes, la temp•rature peut s‘•lever „ pr‡s de 500ŒC.
On peut constater que ce n’est pas le bois qui s’allume mais la sciure qui s’est
accumul•e dans l’encoche de la planchette. Cette sciure se consume tr‡s lentement et sera
utiliser pour enflammer des brindilles bien s‡ches.
Cette sciure doit †tre suffisamment a•r•e (pr•sence d’oxyg‡ne) pour que la
combustion puisse s’effectuer.
TECHNIQUE 2 : ALLUMAGE PAR PERCUSSION
L’op•ration consiste „ cr•er des •tincelles par percussion d'une pierre contenant du
sulfure de fer (pyrite, marcassite) avec une pierre dure comme le silex. Il faut que les
•tincelles tombent sur une mati‚re facilement inflammable comme l’amadou, mati‚re tir•e de
l’amadouvier (Fomes fomentarius), champignon de nos r•gions vivant sur les arbres.
L’amadou est une mati‡re qui se consume mais sans faire de flamme. Il faudra „ partir
de l„ cr•er un vrai feu en utilisant des brindilles, des aiguilles de r•sineux ou de la mousse.
Conditions technique de r€ussite
L’amadou doit …tre bien sec.
L’Amadouvier est un champignon vivace vivant sur le bois de feuillus (sur bois mort
ou arbres moribonds). Il a une forme caract•ristique dite en ‡ sabot de cheval ˆ et
g•n•ralement il se d•veloppe en demi-cercle. Il peut atteindre une taille remarquable (40 cm
de rayon). On peut distinguer dans sa constitution, trois parties : le cortex qui forme une
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cro•te dure, une chair fibreuse qui constitue l’amadou et la partie qui permet au champignon
la production de spores servant „ sa reproduction, les tubes.
Seule la chaire fibreuse, l’amadou, est „ utiliser. Pour la rendre propre „ s’allumer
facilement, il faut l’a•rer en la grattant pour qu’elle soit pelucheuse.
La pierre servant de percuteur doit †tre dure mais pas n•cessairement en silex. Les
percussions doivent †tre rapides, pas trop fortes et l’exp•rimentateur doit s’appliquer „
orienter les •tincelles vers l’amadou. D‡s qu’une •tincelle allume l’amadou, il faut d’un
souffle l•ger assurer la p•rennit• de la combustion.
L’amadou br•le sans faire de flamme et il est tr‡s difficile „ •teindre. Apr‡s toute
exp•rimentation, s’assurer que vous n’avez pas laisser de l’amadou en train de se consumer !
Recherche des facteurs € l’origine du feu
Le choc provoque la combustion du soufre pr•sent dans la pyrite. Les •tincelles
correspondent „ des particules de souffre dont la dur•e de combustion est suffisamment
longue pour allumer l’amadou. Cette combustion demande de l’oxyg‡ne d’o‰ la n•cessit•
d’a•rer les fibres d’amadou.
Pour m•moire, il faut rappeler qu’il est impossible d’allumer un feu en frappant deux
silex : les •tincelles qu’on observe sont des ph•nom‡nes •lectriques tr‡s lumineux mais de
dur•e trop faible pour provoquer l’ignition d’une mati‡re.
Mat€riel mis • disposition
- pyrite
- silex
- amadou et amadouvier
- socle de bois pour l’allumage avec la pyrite
- forets ou drilles „ feu en tilleul ou lierre
- planchettes de tilleul ou de lierre
- archets
- paumelles (pierres ou coquillages)
Pour en savoir plus
Collina-Girard J., 2002 – Le feu avant les allumettes. Paris, Editions de la Maison des
sciences de l’Homme. 146 p.
Sur internet, du m†me auteur :
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier526-1.php
Sur internet, d•couvrir l’amadouvier :
http://melior.univ-montp3.fr/paleoassociation/amadou/