SIC, l`une des filiales de la société Bils

Transcription

SIC, l`une des filiales de la société Bils
LA VOIX DU NORD
JEUDI 4 AVRIL 2013
DOUAI
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AUJOURD’HUI
CAD៑
Aujourd’hui,
à
18 heures à Gayant-expo, se
tient le conseil de la Communauté d’agglomération du
Douaisis. À l’ordre du jour, développement durable, budget
primitif et habitat. ■
BONJOUR ៑ J’ai rencontré le vrai Casimir !
Avez-vous déjà croisé un dinosaure orange avec des pois jaunes
et rouges ? Moi si ! Et sans avoir
pour autant abusé de substances
illicites.
Car Casimir, le vrai, celui de la fameuse Île aux enfants, était en
chair et en os, samedi soir, sur la
scène du théâtre, en compagnie de
Gérard Majax, Rémi Bricka et, bien
entendu, des clowns Momo et Cracra. Mais le mieux dans l’histoire,
c’est d’avoir pu parler à celui qui,
depuis 1974, fait vivre le person-
PENSEZ-Y !
nage qu’il a inventé. J’ai nommé
Yves Brunier.
Il n’a heureusement pas la tête de
son gentil monstre et, à presque
70 ans, est encore en pleine forme.
Dis, M. Brunier, fais nous rêver encore longtemps ! ■ J-F. G.
CAF ៑Nouveaux horaires à la
CAF de Douai. Elle accueille
les usagers les lundis, mardi,
mercredis et vendredis de
8 h 30 à 16 heures. Renseignements sur le site Internet
www.caf.fr. ■
ON EN PARLE
VICE-PROCUREUR
SIC, l’une des filiales de la société
Bils-Deroo, liquidée dans huit jours
Hier vers 13 h, des salariés ont manifesté devant le dépôt Simactock de Lauwin-Planque pour réclamer des améliorations financières.
Près de cent salariés poussés
hors la cabine de leur camion.
Hier, le tribunal de commerce
de Douai a prononcé la fin de
Service Industrie Commerce
(SIC), mise en redressement
judiciaire début février. Pas de
repreneur. Les salariés qui le
veulent seront reclassés.
Rarement comme chauffeurs. Et
pas avec la même paie.
PAR BERTRAND BUSSIERE
[email protected]
PHOTO « LA VOIX »
Un salarié s’éponge les yeux. Les
autres pleurent intérieurement
toutes les larmes de leur corps. Le
président du tribunal de commerce de Douai vient de dire à ces
chauffeurs routiers que dans huit
jours ils n’auraient plus de gagne-
pain. La liquidation de la société
Service Industrie Commerce
(SIC), l’une des filiales de transport du groupe waziérois Bils-Deroo, sera effective dans huit jours.
Pas un seul dossier n’est arrivé
sur le bureau de l’administrateur
judiciaire, Me Jean-Luc Mercier.
Éric Machet, gérant des transports STM dans l’Arrageois, n’a
manifesté que de l’intérêt. Pas
d’offre de reprise. Les transports
Jardel à Fenouillet (Haute-Garonne) ont pris quelques renseignements, sans plus. Jacques Bils,
le président de SIC, n’avait luimême que peu d’espoir au lendemain du dépôt de bilan le 4 février : « La note de conjoncture de la
FNTR (NDLR, Fédération patronale des transporteurs routiers)
sur le transport de marchandises en
France (novembre 2012) relève“
une nouvelle détérioration marquée des perspectives d’activité à
court terme” e“t la chute des
perspectives d’emplois salariés ”»
« C’est un raccourci que je
ne peux pas accepter. SIC a
un bilan catastrophique
depuis 3 ou 4 ans. »
Pour les représentants des salariés la messe était dite depuis
longtemps. Écrite même. Lors de
l’audience, Pascal Milhomme, représentant des salariés dans le
cadre de la procédure de dépôt de
bilan, a interpellé le vice-procureur Rémi Schwartz. En substance : la déconfiture de SIC découle de la création de STIL, en
novembre 2012 qui a pillé notre
carnet de commande (lire les propos de Rémi Schwartz, ci-contre).
Jimmy Bils a répliqué : « La création de STIL remonte à 1977. »
Jacques, le patriarche, a rectifié :
« Avant c’était PPI. Maintenant, depuis 6 ou 7 mois, elle a été rebaptisée STIL. » L’avocat de la famille
Bils s’est senti outragé pour eux :
« C’est un raccourci que je ne peux
pas accepter. SIC a un bilan catastrophique depuis 3 ou 4 ans. »
L’homme de loi a rappelé ce
qu’avant lui l’administrateur judiciaire avait dit : « Je ne connais
pas un groupe qui prête de l’argent à
une autre société. » Des mois et des
mois, la holding Bils-Deroo a fait
des avances de trésorerie à SIC
ou, comme ces jours derniers,
payé les factures de carburant. En
pure perte… ■
« Je ne pense pas qu’on peut faire
un raccourci au terme duquel la direction de Bils Deroo aurait volontairement voulu la disparition de
SIC en créant STIL. Ça ne serait pas
un bon calcul de leur part. Ce n’est
pas le même type d’activité ; les reclassements proposés ne sont pas
dans le même type d’emplois »
Dans sa plaidoirie, Rémi Schwartz
a tenté d’apaiser la rancœur des
salariés. Et signifié entre les lignes
qu’il y aurait vraisemblablement
un classement sans suite du parquet si les salariés poursuivaient
leur employeur au motif qu’il aurait provoqué la fin de SIC.
« Ce qui a été fait au-delà de la limite (NDLR, renflouer la société)
n’a pas été fait contre les salariés.
Ça a permis de maintenir l’emploi
pendant un certain temps, a dit Rémi Schwartz. Là ce qui arrive ce
n’est pas : “C’est fini, au revoir.”Je
ne vois pas d’autre solution que la
liquidation. On n’a pas de quoi
payer les salaires. Judiciairement, il
n’y a pas le choix. »
Le vice-procureur s’est aussi interrogé sur les risques que la famille
Bils-Deroo avait fait courir aux
autres entités du groupe (Simastock, STIL, Douai poids lourds,) en
injectant de l’argent mois après
mois. « J’espère que ce n’est pas le
début des ennuis pour eux (…) Le
souci de l’emploi, ils le partagent. »
« Les uns et les autres ne m’offrent
aucune autre alternative que de
prononcer la liquidation », en a
conclu le président du tribunal de
commerce, la mort dans l’âme.
➤
RECLASSEMENT
Au total, 86 reclassements sont proposés aux salariés au sein de deux filiales Bils-Deroo : Simastock, société
de logistique, et STIL, société de transport dédiée à la logistique. Mais peu
de postes de chauffeurs routiers :
seulement 18. Pour Pascal Milhomme, c’est là la limite de l’exercice :
« Un chauffeur qui gagne 2 000 € par
mois verra son salaire divisé par deux. »
L’administrateur judiciaire a fait savoir à l’audience qu’il y aurait des
possibilités de reclassement externes.
« Il y a plus de mille sociétés de transport
et de logistique dans le Nord - Pas-de-Calais. » Mais les salariés sont à cran. Ils
sont allés brûler des palettes devant
Simastock, à Lauwin-Planque, réclamant l’ouverture de négociations.
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