Bach - Concerto pour hautbois, violon et violoncelle
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Bach - Concerto pour hautbois, violon et violoncelle
Johann Sebastian Bach (1685-1750) Concerto pour hautbois, violon et orchestre en ut mineur BWV 1060R Le 4 avril 1723, Bach quitta officiellement la cour de Köthen pour assumer les fonctions de Cantor de Saint-Thomas de Leipzig. Au cours des années qu’il passa dans la ville de Saxe, il composa pas moins de quinze concertos pour plusieurs clavecins (BWV 1052 à 1065 et BWV 1004) ainsi que seize autres pour clavecin seul (BWV 972 à 987). A Leipzig, sa charge de travail était considérable. Il devait composer de la musique pour plusieurs églises, assurer des missions d’enseignement avant de songer à composer pour lui-même. Sans réels moyens matériels et financiers et avec un pouvoir remis sans cesse en question, il assura le quotidien de sa nombreuse famille. Il prit l’habitude d’écrire dans l’urgence, de recycler des partitions anciennes, d’expérimenter dans le cadre familial les partitions qu’il ne pouvait révéler aux oreilles du public. Après sa mort, on découvrit à son domicile quatre clavecins dont un à pédale, clavicorde et épinette, plusieurs violons, alti, violoncelles, luth, gambe… Un orchestre au complet ! Régulièrement, Bach fit appel aux étudiants et aux musiciens professionnels du Collegium Musicum de Leipzig – une institution réunissant les différentes sociétés musicales de la ville – afin de jouer ses propres œuvres dont les Concertos brandebourgeois et les Concertos pour clavecin. A l’exception d’un seul concerto, celui en ut majeur, aucun des quinze opus n’est une œuvre originale pour le clavier. Il s’agit d’arrangements de concertos pour violons ou instruments à vent. Les thèmes sont puisés dans les cantates, mais aussi empruntés chez d’autres compositeurs. Au XXe siècle, les musicologues ont tenté l'expérience inverse, à savoir, de redécouvrir les premières versions. Cinq concertos pour hautbois ont ainsi été comptabilisés et un seul pour violon et hautbois. Le Concerto BWV 1060 est en effet connu pour deux clavecins. La partition s'ouvre par un Allegro sur une ritournelle composée de trois idées thématiques, qui s'organisent selon un contrepoint savant. L'Andante met plus encore en valeur les deux instruments solistes qui réalisent un dialogue d'une grande beauté sur un accompagnement des cordes en pizzicato. Quatre mesures toutefois sont tenues legato. Elles offrent un étonnant contraste et renouvellent ainsi la respiration, juste avant le finale. Celui-ci est joué enchaîné. Cet Allegro brille dans une virtuosité réjouissante. Les effets d'écho entre les pupitres témoignent clairement de l'influence de la musique italienne. Stéphane Friédérich A LIRE Gilles Cantagrel, Bach en son temps (éditions Fayard, 1997) .