referentiel annonce rhemap - Réseau d`Hématologie et d`Oncologie
Transcription
referentiel annonce rhemap - Réseau d`Hématologie et d`Oncologie
Réseau d’HEMAtologie Pédiatrique FEDERATION DE RHEOP L’ANNONCE AUX FAMILLES D’UN DIAGNOSTIC D’HEMOPATHIE MALIGNE REFERENTIEL RHEMAP Réseau d’HEMatologie Pédiatrique 1 Février 2005 2 L’ANNONCE AUX FAMILLES D’UN DIAGNOSTIC D’HEMOPATHIE MALIGNE Ont participé à la réflexion de ce référentiel rédigé par Mrs. les Docteurs Nicolas SIRVENT et Gérard FORTIER : Mr. le Docteur Mourad ARZIM Service de Pédiatrie et Néonatologie – C.H.G. DE MONTELIMAR (26) Mme le Docteur Bénédicte BEBIN* Service de Pédiatrie et Néonatologie – C.H.G. DE CANNES (06) Mr. le Docteur Laurent BENET* Service de Pédiatrie – C.H.G. DE DRAGUIGNAN (83) Mr. le Docteur Olivier BERNARD Service de Pédiatrie – C.H.G. D’AUBAGNE (13) Mr. le Docteur Christian BURLE Service de Pédiatrie – C.H.G. DE TOULON (83) Mme le Docteur Anne-Lorraine CAETANE Service de Pédiatrie – C.H.G. D’AUBAGNE (13) Mr. le Docteur Hervé CHAMBOST Service d’Hématologie Pédiatrique – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mr. le Docteur Jean-Marc CHAMOUILLI Service Pédiatrie et Nouveaux-nés – C.H.G. DE LA SEYNE/MER (83) Mr. le Docteur Claude COACHE* Service de Pédiatrie – C.H.G. DE FREJUS-ST RAPHAEL (83) Mme le Docteur Catherine CURTILLET Service d’Hématologie Pédiatrique – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mr. le Docteur Eric DORE Service d’Hématologie Pédiatrique – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mr. le Docteur Bernard FAVERGE Service de Pneumo-allergologie Infantile – C.H.G. DE MARTIGUES (13) Mr. le Docteur Jean-Baptiste FIESCHI Service de Pédiatrie et de Néonatologie – C.H.G. D’AJACCIO (20) Mr. le Docteur Gérard FORTIER Service de Médecine Infantile – C.H.G. D’AVIGNON (84) Mme le Docteur Catherine MATHEY Service de Pédiatrie – C.H.G. D’AIX-EN-PROVENCE (13) Mr. le Professeur Gérard MICHEL Service d’Hématologie Pédiatrique – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mr le Docteur Fabrice MONPOUX* Service de Pédiatrie – C.H.U. DE NICE (06) Mme le Docteur Padshima MOSSLER Coordinateur du RHEMAP – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mr. le Docteur Eric MOULENE Service de Pédiatrie, Néonatologie et Adolescents C.H.G. DE SALON DE PROVENCE (13) Mr. le Docteur Joël NGUYEN Service de Pédiatrie – C.H.G. DE BASTIA-FURIANI (20) Mr. le Docteur Jean-Claude PICAUD* Service de Pédiatrie – C.H.G. DE MONACO (98) 3 Mme Sophie PSALTI Psychologue Clinicienne – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mme Laurence RASMUSSEN-AMIGUES Psychologue Clinicienne – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) Mme Christine SCARAMOZZINO Ligue Contre le Cancer des Alpes-Maritmes (06) Vice-présidente, NICE Mr. le Docteur Francis SICARDI Biologiste Libéral, Président du RHEMAP MARSEILLE (13) Mr. le Docteur Nicolas SIRVENT* Service de Pédiatrie – C.H.U. DE NICE (06) Mr. le Docteur Dominique THEVENIAU Service de Pédiatrie et de Néonatologie C.H.G. D’AIX-EN-PROVENCE (13) Mme le Docteur Odile THIEBAUT Pédiatre Libéral – AIX-EN-PROVENCE (13) Mme Nathalie TONNELLIER Psychologue Clinicienne – C.H.G. DE TOULON (83) Mme le Docteur Isabelle THURET Service d’Hématologie Pédiatrique – C.H.U. TIMONE MARSEILLE (13) * Membres de la section pédiatrique du réseau Oncazur 4 FACE A L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC D’HEMOPATHIE MALIGNE EN CENTRE HOSPITALIER GENERAL ? Recommandations Les modalités d’annonce du diagnostic de maladie maligne ont fait l’objet d’une annexe individualisée dans le Rapport de la Commission d’orientation sur le cancer élaboré dans le cadre du Plan Cancer1. La mise en œuvre d’un dispositif spécifique autour de l’annonce d’un cancer correspond d’ailleurs à une demande forte exprimée par les malades atteints de cancer, et leur famille, et ce dès les premiers Etats Généraux organisés par la Ligue contre le Cancer2. La situation exposée dans le Rapport de la Commission d’Orientation correspond à une annonce diagnostique réalisée dans une structure hospitalière spécialisée (pour la pédiatrie un Centre Agréé de Cancérologie pédiatrique), par un médecin senior acteur du traitement oncologique. Cette consultation doit constituer un moment privilégié ou s’expliquent la pathologie et si possible la stratégie thérapeutique qui a été retenue préalablement par l’équipe de concertation pluridisciplinaire. La situation envisagée lors de la réunion de travail du réseau RHEMAP du 24 Février 2005, concernant l’attitude du praticien (non spécialisé en hématologie pédiatrique) exerçant dans le service de pédiatrie d’un Centre Hospitalier Général (CHG), face à l’annonce du diagnostic d’hémopathie maligne, apparaît très différente pour plusieurs raisons : 5 1. Lors de cette hospitalisation initiale en CHG, la certitude du diagnostic d’hémopathie maligne peut ne pas être absolue, et le transfert du malade dans un Centre Agréé de Cancérologie Pédiatrique aura d’abord pour but de confirmer la très forte suspicion diagnostique. 2. Si le diagnostic d’hémopathie maligne est posé avec certitude, la caractérisation fine de cette maladie, préalable indispensable à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique pertinente, nécessite un plateau technique non disponible dans le CHG. De ce fait l’annonce du diagnostic et les renseignements fournis en CHG ne peuvent être que partiels. 3. En cas de diagnostic précis d’hémopathie maligne, il n’apparaît pas du rôle du pédiatre de CHG non spécialisé en hématologie pédiatrique d’expliquer très précisément aux parents et à l’enfant la stratégie thérapeutique qui sera définie ultérieurement dans le Centre Agréé de Cancérologie Pédiatrique . 4. La mise à disposition d’une équipe soignante spécialisée (psychologue, infirmier(e), assistante sociale…) telle que définie dans le cahier des charges du dispositif d’annonce par le Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées, n’est pas disponible dans un service de pédiatrie de C.H.G. Ces constatations ont conduit l’ensemble des membres du RHEMAP à proposer des recommandations pour l’annonce du 6 diagnostic d’hémopathie maligne pédiatrique dans un CHG membre du RHEMAP. Ces recommandations reprennent, lorsque cela est adapté, certaines recommandations du Rapport d’orientation sur le cancer. 1 Rapport de la Commission d’orientation sur le cancer, disponible sur : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cancer/rapport.htm Appel à projets : expérimentation du dispositif autour de l’annonce d’un cancer, disponible sur : http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/cancer/intro2.htm 2 7 Les Règles 1. L’annonce du diagnostic (ou de la suspicion diagnostique) doit : - s’adresser aux parents et à l’enfant, en utilisant des mots adapté à ses capacités de compréhension ; - s’attacher d’emblée à prévenir ou minimiser tout sentiment de culpabilité, souvent déjà présent chez l’enfant malade et/ou ses parents. 2. Lorsque le diagnostic d’hémopathie maligne peut être affirmé avec certitude, ce qui est le cas dans la grande majorité des cas, il doit être énoncé clairement (le doute est souvent déjà présent chez l’enfant et ses parents, et l’incertitude, d’autant plus qu’elle est entretenue sans raison, se révèle particulièrement anxiogène et délétère). 3. Lorsque le diagnostic d’hémopathie maligne ne peut être affirmé avec certitude, la situation, les enjeux, les raisons et les modalités du transfert (parfois à l’aide du SAMU…) en centre spécialisé doivent être précisés explicitement. Sauf exception, la vérité doit donc être la règle, condition d’une relation de confiance entre le médecin en situation et l’enfant et sa famille. Cette vérité doit cependant être adaptée aux possibilités de compréhension d’une famille angoissée, souvent psychologiquement sidérée par les représentations –mortifères– associées au diagnostic envisagé. 4. Il ne parait pas opportun de préciser les pourcentages de guérison actuellement obtenus lors de la prise en charge des 8 hémopathies malignes, en raison de l’hétérogénéité des résultats dépendant du type précis d’hémopathie maligne. A titre d’exemple, si le pourcentage de survie à 5 ans de l’ensemble des leucémies aiguës lymphoblastiques de l’enfant approche 80%, certaines formes particulières ont un pronostic beaucoup plus réservé et peuvent nécessiter très rapidement le recours à des thérapeutiques très lourdes. 5. Il est par contre indispensable de préciser d’emblée que : - les hémopathies malignes chez l’enfant sont à ce jour des maladies bien connues disposant toutes de stratégies de traitement validées, fruit de collaborations nationales, voire internationales ; - globalement, les résultats obtenus sont très encourageants ; - la réalisation du traitement adapté va peut-être nécessiter une hospitalisation longue en centre hospitalier spécialisé ; - certaines phases de traitement et/ou de surveillance pourront probablement être réalisées à proximité du domicile ; - la prise en charge de la douleur est une préoccupation prioritaire des équipes à qui l’enfant va être confié, et que des traitements très efficaces sont disponibles si nécessaires. 9 In fine, le message délivré aux parents et à l’enfant doit être un message d’espoir réaliste. 10 Organisation et Fonctionnement L’annonce diagnostique est effectuée dans le cadre du respect du libre choix des parents et de l’enfant. 1. La consultation doit se dérouler dans un bureau médical, au calme et sans interruption extérieure (téléphones, bips, tierce personne…). Son temps est variable en fonction de chaque malade et de chaque soignant mais ne peut être inférieur à 30 minutes. 2. Elle est si possible programmée (si le degré d’urgence et l’organisation du transfert en centre spécialisé le permettent) selon le choix des parents, de préférence en début de journée. 3. Elle doit être réalisée par un médecin senior, qui restera le correspondant privilégié de la famille et de l’enfant lors du traitement ultérieur, lorsque certaines phases de traitement ou de surveillance seront réalisées dans le C.H.G. 4. La présence d’une personne de confiance de la famille relève du seul choix des parents et de l’enfant. 5. Il est important que le médecin traitant, avec l’accord des parents (et si possible de l’enfant) soit informé rapidement, si ce n’est en temps réel de l’ensemble des éléments connus et de la décision de transfert dans un Centre Agréé de Cancérologie Pédiatrique. La mise en place de ces échanges, oraux ou écrits, est toujours pour les parents, un gage de sécurité et de continuité des soins. Le médecin traitant s’il le souhaite, peut 11 éventuellement participer à l’annonce du diagnostic, et doit donc y être invité. 6. Après l’entretien d’annonce et dans la mesure des moyens disponibles, favoriser pour l’enfant et/ou ses parents, l’accès à un psychologue, si les contraintes de l’organisation du transfert dans un Centre Agréé de Cancérologie Pédiatrique le permettent. Ce lien doit être proposé immédiatement après l’entretien, lorsque l’enfant et les parents se retrouvent seuls face à cette annonce. 7. L’écoute et la mise en confiance des parents et de l’enfant, l’utilisation de mots simples et la vérification de la compréhension des échanges sont essentiels. Traçabilité Un compte rendu circonstancié de cette consultation d’annonce doit être rédigé par le médecin pour être inséré dans le dossier médical ou partagé sur le réseau au sein des données médicales communes transmissibles après accord du patient. 12 ASSOCIATION HEMAP PACA-CORSE Réseau d’HEMAtologie Pédiatrique CENTRES DE REFERENCE : C.H.U MARSEILLE Hôpital Timone Enfants Service d’Hématologie Pédiatrique 264, rue Saint-Pierre – 13385 MARSEILLE CEDEX 5 ℡ 04.91.38.77.53 ou 04.91.38.67.76 04.91.38.49.89 C.H.U NICE Hôpital Archet Service de Pédiatrie 30, Voie Romaine – 06000 NICE ℡ 04.92.03.60.64 04.92.03 .65.78 13