BILAN DES PRECIPITATIONS QUI ONT ACCOMPAGNE LA

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BILAN DES PRECIPITATIONS QUI ONT ACCOMPAGNE LA
BILAN DES PRECIPITATIONS QUI ONT ACCOMPAGNE LA CIRCULATION DE LA
TEMPETE TROPICALE MODEREE HALIBA
L’épisode pluvieux important qui a débuté sur l’île le samedi 7 mars 2015 après-midi, a pris
fin hier mercredi 11 mars en soirée. Il aura donc duré au total un peu plus de 4 jours. Il
restera attaché pour la postérité au nom de la tempête tropicale modérée "HALIBA".
Une situation météorologique complexe qui ne se résume pas à HALIBA
En réalité, c’est une vaste et complexe zone perturbée qui a affecté toute la zone depuis les
côtes mozambicaines jusqu’à l’est de Rodrigues, à partir du 3 mars 2015, associée à la Zone
de Convergence Intertropicale (ZCIT). En son sein, deux systèmes dépressionnaires se sont
formés successivement :
- tout d’abord la dépression tropicale n°11, née le 3 mars 2015 à proximité des côtes
mozambicaines, n’a pas réussi à se développer suffisamment pour atteindre le stade
de tempête tropicale (et n’a donc pas été baptisée).
- puis un second système dépressionnaire a vu le jour à proximité de la côte Est de
Madagascar entre le 6 et le 7 mars 2015, après plusieurs jours d’évolution à un stade
très embryonnaire. Ce second système a connu des conditions environnementales
favorables à son intensification jusqu’au stade de tempête tropicale modérée.
Ces deux systèmes, portés par le courant dominant de nord-ouest associé au puissant flux
de mousson, se sont déplacés en fin d’épisode en direction sud-est à est-sud-est. Le cœur
de la tempête tropicale HALIBA est ainsi passé à proximité sud de La Réunion dans l’aprèsmidi du 9 mars 2015 (son centre transitant à un peu plus de 90 km au large).
Ce météore, de très petite taille, n’a directement affecté le temps sur l’île qu’entre la
nuit du 8 au 9 mars et la matinée du 10 mars. Les pluies qui ont précédé son approche
n’étaient pas directement liées à ce système dépressionnaire encore en phase de gestation
au voisinage des côtes malgaches. Les pluies qui ont suivi, étaient liées à un axe de
convergence formé dans le sillage d’HALIBA et reliant :
- l’ex-HALIBA (alors en phase de dégénérescence au sud des Mascareignes) et
- la faible dépression résiduelle de l’ex-dépression tropicale n°11 (qui, après avoir
traversé Madagascar, venait rapidement se fondre dans la circulation d’ex-HALIBA).
Les pluies orageuses qui ont affecté une bonne partie du département en fin de journée et
soirée du mardi 10 mars, étaient plus liées à une ré-activation de bandes pluvieuses
associées aux résidus du système n°11, qu’à l’influ ence de la présence au sud d’ex-HALIBA.
Cette situation météorologique très perturbée, aura donc très significativement affecté les
conditions météorologiques sur La Réunion. Si, à la faveur d’un passage au plus près de nos
côtes un peu plus éloigné qu’initialement anticipé, les vents n’ont finalement pas atteint le
seuil des « vents forts » (100 km/h en pointe), les rafales maximales mesurées ayant été de
94 km/h à Pierrefonds – le 10 après-midi, et même 101 km/h le 9 mars sur le site très
exposé de Piton Sainte-Rose), l’élément marquant aura été la pluviométrie.
C’est pourquoi cette situation météorologique complexe a été gérée comme un Evénement
Météorologique Dangereux, conduisant à la mise en Vigilance Renforcée « Fortes pluies »
d’une partie de La Réunion, et non comme une alerte cyclonique (reposant exclusivement
sur un risque de vents). Pour plus d’information sur cette distinction entre Vigilance
(Renforcée) et Alerte cyclonique, vous pouvez consulter le document d’information mis en
ligne sur le site www.meteofrance.re.
Bilan des précipitations durant l’Evénement Météorologique Dangereux « Haliba »
Sur les 4 jours, les hauteurs maximales de pluie ont atteint dans les Hauts 1273 mm à Grand
Ilet et 1124 mm à la Plaine des Chicots. Sur le littoral, la pluviométrie a également été
importante, on relève 559 mm à St-Denis Collège et 412 mm à La Possession.
Fait remarquable, les pluies tombées sur le littoral nord sont, presque, la moitié de celles qui
ont intéressé les Hauts alors que, lors d'un épisode cyclonique, il pleut 5 fois moins sur le
littoral que dans les Hauts.
Au total, il sera tombé en 4 jours l’équivalent des pluies tombées durant les deux jours de
l'épisode cyclonique Bejisa (1er et 2 janvier 2014).
Les intensités les plus fortes de cet épisode (entre 1 h et 12 h de cumul) ont été observées
dans la nuit de nuit du samedi 7 au dimanche 8 mars au Gîte de Bellecombe :
- en 1 heure : 117 mm le 8 entre 2h00 et 3h00
- en 3 heures : 237 mm le 8 entre 1h48 et 4h48
- en 6 heures : 330 mm le 8 entre 1h48 et 7h48
- en 12 heures : 417 mm entre le 7 à 20h30 et le 8 mars à 08h30
Par contre, sur la route du littoral, on a relevé les plus fortes intensités en fin d'après-midi du
samedi 7 mars, soit au tout début de l'épisode (77,8mm en 1 heure à la Pointe du Gouffre et
65,5 mm à la Grande Chaloupe).
Sur les périodes un peu plus longues, c'est sur le Cirque de Salazie que l'on relève les plus
forts cumuls :
- en 24 heures glissantes : 538 mm à Salazie Village
- en 48 heures glissantes: 878 mm à Grand Ilet