Texte 1 : « Je veux peindre la France... », Agrippa d`Aubigné
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Texte 1 : « Je veux peindre la France... », Agrippa d`Aubigné
Texte 1 : « Je veux peindre la France... », Agrippa d'Aubigné Je veux peindre la France une mère affligée, Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée. Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage Dont nature donnait à son besson1 l'usage ; Ce voleur acharné, cet Esaü3 malheureux, Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux, Si que, pour arracher à son frère la vie, Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie. Mais son Jacob3, pressé d'avoir jeûné meshui2, Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui, À la fin se défend, et sa juste colère Rend à l'autre un combat dont le champ et la mère. Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris, Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ; Mais leur rage les guide et leur poison les trouble, Si bien que leur courroux4 par leurs coups se redouble. Leur conflit se rallume et fait si furieux Que d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux. Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte, Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ; Elle voit les mutins5 tout déchirés, sanglants, Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant. Quand, pressant à son sein d'une amour maternelle Celui qui a le droit et la juste querelle, Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas las Viole en poursuivant l'asile de ses bras. Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ; Puis, aux derniers abois6 de sa proche ruine, Elle dit : « Vous avez, félons, ensanglanté Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ; Or vivez de venin, sanglante géniture, Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture ! Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, I, Misères, v.97-130. 1.Un des enfants nés le même jour, de la même année, de la même mère : jumeau/double 2. « Dès aujourd’hui, maintenant » en vienx français (Larousse) 3. Personnages bibliques 4. Colère 5. Persone qui est en révolte contre l’autorité 6. Être dans une situation désespérée DEROULEMENT : 1) Lecture 2) Recueil, échange autour des impressions de lecture : Que se passe-t-il dans cet extrait ? Qu’en pensez-vous ? Que ressentez-vous à la lecture de ce poéme ? A quoi vous fait-il penser ? QUESTIONS : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Comment est organisé le poéme ? (Strucure, forme, « déroulement de l’histoire ») Qu’est-ce qui rend la scène décrite « vivante » ? Quels sont les registres dominants ? (justifiez à l’aide des champs lexicaux et des procédés) Comment se manifeste la présence du poéte ? Que dénonce-t-il et par quels moyens ? Quel rôle se donne le poéte ? DEROULEMENT : 3) Lecture 4) Recueil, échange autour des impressions de lecture : Que se passe-t-il dans cet extrait ? Qu’en pensez-vous ? Que ressentez-vous à la lecture de ce poéme ? A quoi vous fait-il penser ? QUESTIONS : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Comment est organisé le poéme ? (Strucure, forme, « déroulement de l’histoire ») Qu’est-ce qui rend la scène décrite « vivante » ? Quels sont les registres dominants ? (justifiez à l’aide des champs lexicaux et des procédés) Comment se manifeste la présence du poéte ? Que dénonce-t-il et par quels moyens ? Quel rôle se donne le poéte ? DEROULEMENT : 5) Lecture 6) Recueil, échange autour des impressions de lecture : Que se passe-t-il dans cet extrait ? Qu’en pensez-vous ? Que ressentez-vous à la lecture de ce poéme ? A quoi vous fait-il penser ? QUESTIONS : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Comment est organisé le poéme ? (Strucure, forme, « déroulement de l’histoire ») Qu’est-ce qui rend la scène décrite « vivante » ? Quels sont les registres dominants ? (justifiez à l’aide des champs lexicaux et des procédés) Comment se manifeste la présence du poéte ? Que dénonce-t-il et par quels moyens ? Quel rôle se donne le poéte ? Eléments pour l’introduction - L'auteur (1552-1630) : Agrippa d'Aubigné est né d'une famille protestante. Son père est mort dans un combat contre les catholiques. D'Aubigné se bat lui aussi contre les catholiques qu'il hait et échappe plusieurs fois à la mort. Il entretient de très bonnes relations avec Henri IV de Navarre. Mais lorsque ce dernier se convertit au catholicisme, ils se séparent. D'Aubigné entre alors dans la branche extrémiste des protestants. Il est contraint de quitter la France en 1620. Il décide donc d'aller en Suisse car il y a beaucoup de protestants. C'est là-bas que sera publié l'essentiel de ses œuvres. Il meurt en 1630 à Genève. Les Tragiques (1578) est un recueil contenant près de 1000 vers et subdivisé en plusieurs parties. Il a pour but de donner une vision de la situation de la France. Alexandrins. L'Histoire universelle (1601) fut écrite après la conversion d'Henri IV. Elle donne la vision de la France par les protestants qui sont contre les guerres et contre le pape. Elle fut censurée pour cause d'hérésie (doctrine contraire à la foi catholique) et ses volumes furent brûlés. - Le texte : L'histoire biblique : Esaü et Jacob sont les fils d'Isaac et de Rebecca. Isaac est vieux et aveugle, et c'est Esaü qui possède le droit d'aînesse. Rebecca, la mère, a une préférence pour Jacob. Un jour qu'Isaac avait faim, il échange son droit d'aînesse à Jacob contre un plat de lentilles. Mais après avoir obtenu ce qu'il voulait, il change d'avis. Pendant qu'Esaü était parti chasser, son frère, déguisé et aidé par sa mère, reçut la bénédiction d'Isaac qui croyait avoir Esaü en face de lui. Il hérite ainsi puis s'exile et a 12 enfants. Le contexte historique : cf. Document complémentaire sur les guerres de religion. ___IIPIPP1)Une mise en scène qui vise à marquer le lecteur. (E) _____Arg1)__Une mise en scène : une hypotypose. (C) L'hypotypose est une figure de style consistant à rendre compte d'une scène pour donner l'impression au lecteur d'y être (par une description vive, animée et frappante). ♣ Le poème a une organisation très structurée : (R) _______________________________________┐ v.1 : vision globale___________________'_____│ v.3 : focalisation, rétrécissement du regard_'____│→ Construction visuelle du texte ; v.11 : focalisation sur le deuxième enfant ____-._│_le regard se rétrécie et se déplace. _______________________________________┘ Puis, après un début plus statique, l'action se met en place : ___■ v.17-18 : pluriel « leurs » ___■ Éléments visuels, auditifs... (hypotypose) _____□ Éléments visuels : _______- Verbes de mouvement _______- Le « sang » et le « lait » _____□ Éléments auditifs : _______- Allitérations _______- Discours direct (R) On n'entend pas les enfants, seulement la mère : _.→ on se met à la place de la mère ________________________________________ → les enfants se comportent comme des animaux, donc ils n'ont pas de parole. ___■ Le toucher : (R) _______- L'insistance sur les bras de la mère est une image de protection. (C) _______- v.25 : « pressant » ___■ Le goût : v.8 : « doux lait » ═> Les sens renvoient sur l'idée d'hypotypose. _____Arg 2)La violence : les registres polémiques et épiques. (C) ► Le texte est basé sur une gradation ascendante (R+ C): 1 frère s'acharne, puis l'autre riposte, puis les 2 se mutilent, puis la mère subit (v.22) → la violence se généralise (E). Les champs lexicaux : (R) ___- De la violence : « sang », « courroux », « coups »... + au v.3 : le superlatif « le plus fort » donne une ____première idée de force, de violence dans la description. ___- De la guerre : « combat », « conflit »... v.16 à 20 : « réchauffés », « rallume », « redouble » → le préfixe annonce le renouveau v.20 : idée de morbide v.22 + v.23 + v.31-32 → images choc v.31 à 34 : « ensanglanté », « sanglante », « sang » → la dérivation sur le mot « sang » (même racine) donne une impression d'abondance. ► Le rythme : les nombreuses virgules donnent un rythme haché (v.5). v.3-4 : rejet v.5-6 : contre-rejet (« le partage » est en fin de vers précédent) ______________________-----------------------------------------------------------------______ ______ ---------------------------------rejet ------------------------______________________ -------contre-rejet Ces rejets et contre-rejets créent un effet de déstructuration, une structure bancale, un rythme haché qui donnent une impression de violence. v.25-26 : enjambement ----------------------------------------________________________ ----------------------------------------________________________---------enjambement L'enjambement donne une impression de fluidité, de ralentissement de l'action, de douceur. v.25-26 : « amour » → tentative de protection (le rythme rend bien l'action). v.19 : la diérèse sur le mot « furieux » provoque une sonorité désagréable. ► Le registre épique : ___- Référence à une légende : la Bible ___- Les bébés deviennent des combattants ___- On ne dirait pas des bébés : hyperboles « voleur acharné » (v.7), « orgueilleux » (v.3). _____Arg 3)__Le registre pathétique. (C) ___- Champ lexical de la pitié « malheureux », « pitoyables », « douleur ». ___- Champ lexical des pleurs « affligée », « pleurs », « éplorée ». v.1-2 : « affligée » / « chargée » à la rime (2 participes passés passifs) → elle subit → insistance sur la situation pitoyable. v.21-22 : répétition de « douleur » qui montre que cette douleur a vaincu la mère : elle ne peut pas sauver son enfant. De plus, Esaü ne respecte pas l'amour maternel, ce qui inspire la pitié. La « mère » est évoquée par « bras », « sein », « asile », « lait ». Ces termes font référence à la protection des enfants ou à la nourriture. La mention du « cœur » et des « yeux » (les organes vitaux) annoncent un danger, la mort. _____Arg 4)__Le registre tragique. (C) La situation est tragique car la mère impuissante subit et succombe. v.23 : le terme « voit » suggère qu'elle ne peut qu'observer ; elle n'est plus actrice de sa propre vie. v.17-18 : les enfants sont COD et subissent la rage et le poison. V15-16 : l'anaphore « ni » montre qu'il n'y a aucune solution. v.18-19 : « coups » et « conflit » sont à la fois COD et sujets. Les enfants ne paraissent pas. v.19 : « furieux » vient du latin « furor » : la folie due à l'aveuglement divin. Le fait que les jumeaux se crèvent les yeux (v.20) accentue l'idée d'aveuglement (cf. Œdipe). v.31-34 : l'impératif est signe de malédiction. __ IPP II)__L'allégorie : un poème engagé. (E) _____Arg 1)__Le poète dans le texte. (C) Le mot « peindre » a 2 sens : ___- Représenter, décrire. ___- Faire une œuvre d'art afin de jouer avec les sentiments. Dès le vers 1 par l'expression « je veux », l'auteur montre sa présence et sa volonté : c'est une implication directe. Les adjectifs subjectifs « orgueilleux », « acharné », « juste » montrent qu'il prend parti. Le verbe « peindre » (v.1) est utilisé dans le sens artistique : il veut toucher les sentiments. _____Arg 2)La dénonciation des guerres de religion. ___● Le fait que les 2 bébés soient frères (de la même famille) inspire la pitié et la révolte du lecteur. Par nature, les frères devraient s'aimer. Cela montre que les guerres de religion sont contre la nature. ___● La mère inspire la pitié, l'impuissance, le refuge (protection et sécurité). Elle est l'incarnation de l'amour (maternel), de la douceur et de la pureté (la femme :s). Les enfants, quant à eux, sont ingrats et n'accordent aucune importance à leur mère. ___═> Par l'allégorie, l'auteur veut dire que l'État (la mère) doit donner l'asile aux concitoyens, les protéger. Les catholiques et les protestants sont ingrats envers leur pays (v.22 : la France est à la limite de l'explosion : « mi-vivante, mi-morte »). v.23 : à travers le mot « mutins », l'auteur condamne moralement les enfants (les protestants et catholiques ne doivent pas faire de mal à la France). v.28 : « viole » renvoie à une image choquante car l'enfant « viole » sa mère. → L'auteur fait la condamnation morale des guerres de religion. ___● Les enfants négligent la nourriture. Par l'allégorie, les gens préfèrent s'entretuer plutôt que de chercher à se nourrir. Les guerres de religion nuisent à l'économie, au développement de la France. ___● Profanation (dégradation) de l'État français (du sang sort à la place du lait → idée de mort). ____Arg 3)La condamnation du catholicisme : le portrait d'Esaü comparé à celui de Jacob (C) ------------------------------------┐ Esaü : portrait péjoratif-.'---'│→ selon la Bible. Jacob : portrait mélioratif -'-│ ------------------------------------┘ _______a)__Esaü. Esaü est qualifié par « le plus fort » (v.3) qui donne une idée de violence. Il est égoïste, « orgueilleux » (v.3), envieux, « voleur » récidiviste (v.7), coléreux, meurtrier, et il est comparé à un animal qui cède à ses pulsions (il est même moins qu'un animal). Ces nombreux pêchés capitaux sont un signe d'immoralité. _______b)__Jacob. Il est présenté comme une victime : son frère le frappe, il le prive de nourriture. Mais il ne se laisse pas faire et sa défense est légitime (« juste » v.13/26). Il est patient (v.12). Il est le contraire de son frère : ce n'est pas un animal, il sait se maîtriser → il est un être humain. Étant donné que l'auteur lui fait un portrait mélioratif, il prend parti. Cependant, à la fin, la mère maudit les deux fils car Jacob n'aurait pas du riposter et qu'Esaü n'aurait pas dû le pousser. L'auteur dénonce donc la guerre : certains se battent alors qu'ils ne devraient pas. La guerre souille tout, même ceux qui ont la juste cause. ____ Arg4)_La fonction du poète dans le texte. Il se présente comme un témoin : il raconte ce qu'il voit en France. Il prend parti : c'est un juge. L'auteur préfère Jacob et condamne Esaü, tout comme la mère. Par syllogisme : ________la mère représente la France, _____________________D'Aubigné appartient à la France (il est Français), _____________________donc D'Aubigné fait partie de la mère. ___═> C'est donc lui qui parle à la fin (v.31 à 34) à travers les paroles de la mère. La mère a une fonction moralisatrice. Elle se place comme un prophète en maudissant ses enfants. → Le poète est donc un prophète, il sait ce qu'il va arriver. _____Conclusion. ___▬► Le poème est engagé. Il s'inscrit dans un contexte historique particulier. Il rend compte de la violence. L'auteur prend parti pour les protestants. ___▬► Le poème est caractéristique de l'esthétique baroque : le texte est surchargé (virgules, détails...) ; il y _a une délectation pour le morbide ; le thème tragique de la mort est présent, ainsi que la fatalité. L'auteur est pessimiste, à la limite du désespoir. Le mélange des registres est aussi typique du baroque. Document Complémentaire : Le massacre de la Saint Barthélémy (Source herodete.net) 24 août 1572 Massacre de la Saint-Barthélemy Le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, le carillon de l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, en face du Louvre, donne le signal du massacre des protestants, à Paris et dans le reste du pays. C'est le jour le plus noir des guerres de religion entre catholiques et protestants qui ont ensanglanté le pays pendant plus d'une génération. Il est devenu le symbole universel du fanatisme. Un mariage tendu Tout commence par un... mariage, le 18 août 1572, celui d'Henri de Navarre et Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX (celle-là même qui entrera dans la légende sous le surnom de reine Margot). Les assistants de la noce, tant catholiques que huguenots (surnom des protestants), sont très agités en raison de la rumeur d'une prochaine guerre contre l'Espagne catholique du roi Philippe II. Depuis plusieurs mois, l'amiral Gaspard de Coligny, chef de la faction protestante et principal conseiller du roi, tente de convaincre le roi d'envahir la Flandre, possession espagnole. Mais les chefs de la faction catholique, à savoir les frères de Guise et le duc d'Anjou, frère du roi Charles IX (qui lui succèdera plus tard sous le nom d'Henri III) ne veulent à aucun prix de cette guerre. La reine-mère Catherine de Médicis n'en veut pas davantage. Le matin du 22 août, soit quatre jours après le mariage princier, un capitaine gascon blesse Coligny de deux coups d'arquebuse. Le roi se rend au chevet de son conseiller qui l'adjure de ne pas chercher à le venger ! Les noces s'achèvent dans la confusion. Malgré les recommandations de Coligny, les chefs protestants réclament justice. Au palais du Louvre où réside le roi de France, Catherine de Médicis craint d'être débordée par les chefs catholiques, qui reprochent à la monarchie de trop ménager les protestants. Pour sauver la monarchie, elle décide de prendre les devants et de faire éliminer les chefs protestants (à l'exception des princes du sang, Condé et Navarre, le jeune marié). Le massacre Le 24 août, fête de la Saint Barthélemy, avant le lever du soleil, Coligny est égorgé dans son lit et son cadavre jeté dans la rue et livré aux exactions de la populace. Les gardes et les miliciens, arborant une croix blanche sur leur pourpoint et une écharpe blanche, poursuivent le massacre dans le quartier de Saint-Germain l'Auxerrois. Ils massacrent deux cents nobles huguenots venus de toute la France pour assister aux noces princières et rassemblent leurs cadavres dans la cour du Louvre. Certains chefs protestants, prévenus à temps, arrivent à s'enfuir avec les gardes des Guise à leurs trousses. Quand la population parisienne sort dans la rue, réveillée par le tocsin, elle prend connaissance du massacre. C'est aussitôt la curée. Dans les rues de la capitale, chacun s'en prend aux protestants de rencontre. Les malheureux, hommes, femmes, enfants, sont traqués jusque dans leur lit et mis à mort des pires façons. Et l'on en profite pour piller les biens des victimes. À la mi-journée, le roi ordonne d'en rester là. Mais ses sonneurs de trompe ont le plus grand mal à faire respecter ses ordres. Charles IX assume la responsabilité des événements. Il explique que Coligny avait ourdi un complot et qu'il avait dû l'exécuter. On évalue le nombre total de victimes dans l'ensemble du pays à 30.000 (plus que sous la Commune de 1871). Il n'empêche que le massacre n'est pas ressenti avec une horreur particulière par les contemporains. Il apparaît à ceux-ci comme relativement banal dans l'atmosphère violente de l'époque.