en savoir plus - L`écran de Saint Denis
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écran 2 écran 1 Séance suivie d’une rencontre avec Jean-Luc Nancy, philosophe et Peter Szendy, philosophe, animée par Hervé Aubron, critique de cinéma, rédacteur en chef adjoint du Magazine littéraire Séance en présence d’Abel Ferrara, Shanyn Leigh et Nicole Brenez en partenariat avec Vertigo ÉTATS-UNIS/2011/COULEUR/1H22/VOSTF/DCP AVEC WILLEM DAFOE, SHANYN LEIGH, NATASHA LYONNE, PAUL HIPP, ANITA PALLENBERG MELANCHOLIA DE LARS VON TRIER DANEMARK–SUÈDE–FRANCE–ALLEMAGNE/2011/COULEUR/ 2H10/VOSTF/DCP AVEC KIRSTEN DUNST, CHARLOTTE GAINSBOURG, KIEFER SUTHERLAND, CHARLOTTE RAMPLING, JOHN HURT À l’occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la sœur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre. « Justine est une création monstrueuse, cette création est au fond la plus subversive de toutes. C’est ce qu’assène la métaphore cosmique, géniale dans sa littéralité. Justine, comme la planète Melancholia, veut non seulement la destruction de ce monde-ci, mais de tous les mondes possibles. Son but n’est pas de détruire la société, mais la vie sur Terre, et même toute forme de vie, puisqu’elle démontre qu’il n’y a pas de vie ailleurs. Justine attire tous et toutes dans son gouffre. Lorsque, dans la deuxième partie, elle revient au château, et peut à peine monter dans la baignoire pour se laver, lorsqu’elle mange les yeux fermés prise d’une fatigue que rien ne peut reposer, on voit représenté comme rarement un état d’effondrement. Il ne reste qu’un abandon total à la négativité. » STÉPHANE DELORME, CAHIERS DU CINÉMA N° 609, JUILLET-AOÛT 2011 4 H 44 DERNIER JOUR SUR TERRE 4:44 LAST DAY ON EARTH D’ABEL FERRARA New York. Cisco et Skye s’apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble. C’est l’heure des adieux, l’occasion d’une ultime étreinte. Comme la majorité des hommes et des femmes, ils ont accepté leur destin. Demain, à 4h44, le monde disparaîtra. « Loin des courses-poursuites et des fuites éperdues dans un monde rempli de cris et d’hécatombes, 4h44 mise sur le statu quo, sur l’attente de l’inexorable. Le dernier jour est un jour comme les autres, à la seule différence qu’il est le dernier. Contrairement à l’adage volontariste “vivre chaque jour comme si c’était le dernier”, le couple formé par Cisco et Skye vit le dernier jour comme si c’était un jour de plus. Il regarde la télévision, elle peint une toile, ils font l’amour, commandent un repas vietnamien, communiquent avec leurs proches par téléphone ou par Internet. Autant d’actions quotidiennes et anodines qui frôleraient le néant si elles n’étaient justement accomplies pour la dernière fois. Regarder la télévision une dernière fois, faire l’amour une dernière fois, manger une dernière fois, dire “adieu” et non plus “au revoir”. C’est ce rapport entre le quotidien et la catastrophe qui rend le film si bouleversant, l’écart ou encore la faille qui se creuse entre l’accomplissement d’un geste tellement répété qu’il en est devenu insignifiant et la révélation soudaine, due aux circonstances, de l’unicité de ce même geste. » NICOLAS AZALBERT, CAHIERS DU CINÉMA N° 684, DÉCEMBRE 2012 43