• Retraites : le mouvement se radicalise • Les grèves s`amplifient et

Transcription

• Retraites : le mouvement se radicalise • Les grèves s`amplifient et
Le Travailleur Catalan
L ’ H E B D O M A D A I R E C O M M U N I S T E D E S P Y R É N É E S - O R I E N T A L E S ★ POUR DES LENDEMAINS QUI CHANGENT
1,80 C - N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
• Retraites : le mouvement se radicalise
• Les grèves s’amplifient et sont reconduites
• La jeunesse entre dans la mobilisation
Sarkozy reste sourd !
Grève illons-le !
2
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
LU - VU - ENTENDU
La surprise vient de Saint-Estève
Pavés d’octobre
3,5 millions de manifestants dans les rues ce
mardi 12 octobre. Des grèves qui se reconduisent, des mouvements sociaux qui font tache
d’huile dans tous les secteurs de l’économie, des
assemblées générales partout, des discussions,
des votes et le soutien de la population dans ce
bras de fer engagé avec le gouvernement dans la
lutte contre la réforme des retraites.
Fait nouveau, la jeunesse qui se mobilise à son
tour, jeunesse méprisée par le Premier ministre
qui voit en elle une «manipulée» politique des
partis de gauche.
Mais rien n’y fait. Ni la querelle des chiffres,
pathétique et à laquelle personne ne croit, du
ministère de l’Intérieur -le téléphone rouge des
préfectures doit sonner à chaque manifestation,
imposant avant même les départs de cortèges,
les chiffres officiels aux préfets. Ni l’arrogance
du pouvoir, estimant qu’il a été au bout du «raisonnable» dans ses concessions, restant sourd
aux cris de tout un peuple. Le rouleau compresseur est en marche, la révolte sociale gronde,
jusqu’à peut-être devenir un bouillonnement
auquel le gouvernement sera incapable de faire
face, tant il a tiré sur la corde des exploités, tout
statut confondu, social, économique ou professionnel.
Provocation, inflexibilité, surdité… alors que
l’impopularité de Sarkozy atteint le niveau record
de 65%. Personne n’admet être spolié de ses
droits. Personne n’accepte de travailler jusqu’à la
mort -alors que des millions d’hommes et de
femmes sont sans travail. Personne n’accepte
que les riches soient protégés à ce point, que le
capital soit tant épargné.
La radicalisation point au grand jour. C’est tout
un modèle, capitaliste libéral, qui est remis en
cause. C’est toute une pratique politique, antidémocratique, sécuritaire et liberticide du président
qui, outil armé du capital, est pointé du doigt et
rejetée. C’est tout un projet de société, neuf,
social, solidaire, qui est appelé sur les pavés de
ce mois d’octobre 2010.
En cette période de forte contestation par le mouvement social de la politique gouvernementale, la victoire de l’UMP aux élections municipales partielles
dans la deuxième ville du département est une mauvaise nouvelle pour toute la gauche. C’est aussi une
surprise de voir Elie Puigmal (PS), qui perd sa mairie
pour 74 voix alors qu’il disposait de plus de 16%
d’avance sur son suivant direct au premier tour, le très
à droite Robert Vila. Ce dernier a bénéficié du report
plus qu’intégral de l’électorat des deux autres listes de
droite présentes au premier tour et du maintien de la
liste Europe Ecologie.
Jean-Jacques Vila, le frère du premier, qui avait fait
arriver le scandale dans Saint-Estève, entraînant la
démission du conseil municipal, est aussi le grand
perdant de l’affaire puisque éliminé de la vie politique
stéphanoise. Alors qu’il pouvait se maintenir au premier tour, il a préféré se désister au second «pour
faire battre Puigmal». Il y est parvenu certes, mais pas
sûr que l’avenir lui donne raison.
Jean Codognès, vrai patron d’Europe Ecologie dans le
département, a envoyé un message clair à ses excompagnons du PS pour les cantonales de mars prochain sur Perpignan. L’élection de Saint-Estève est
une réelle leçon pour toute la gauche qui doit réfléchir
aux conséquences de l’hégémonisme, du repli sur soi
et de l’affaiblissement de la moindre de ses composantes et aux comportements aux seconds tours des
scrutins. En effet, même contestée dans la rue, la
droite n’est pas battue d’office aux élections.
Beaucoup d’autres paramètres entrent en jeu et avec
le mode électoral ancré par la Ve République, chaque
scrutin intègre une multitude de spécificités.
Au Barcarès, une affaire de famille
Pauvres Barcarésiennes et Barcarésiens, dans la
famille Ferrand, après le père et la mère, voilà
que la fille pointe son nez. Visiblement, même
l’UMP est lassée par ce jeu des 7 familles qui ne
se joue qu’à une seule. En effet, ses instances
nationales viendraient de refuser l’investiture à
la progéniture du couple qui contrôle la ville
depuis deux mandats. Au cours d’une réunion
semi secrète interne au parti de droite pour
désigner les délégués de circonscription, il semblerait que deux élus du Barcarès en plus de
Mathilde Ferrand aient été élus. Cette décision a
provoqué l’ire de quelques militants et pontes
de l’UMP d’ici et ceux de Paris ont encore une
fois dû intervenir. Pour Jacqueline Irlès, ça commence à faire désordre.
Bulletin d’abonnement
Adresser un chèque à l’ordre du Travailleur Catalan, 44 av. de Prades - 66000 Perpignan
3 mois (19€)
6 mois (36€)
1 an (70€)
Nom :
Adresse :
Prénom :
Code postal :
Téléphone :
Ville :
Mail :
Quand un probable incident ménager
est monté en épingle
Nous pourrions rire de ce qui suit si ce n’était pas si
grave. La semaine dernière, une partie de la presse
locale, malgré les explications désespérées du principal intéressé, a largement commenté des soi-disant
impacts sur la façade de la mairie d’Elne.
Immédiatement, on a parlé de plusieurs projectiles
tirés contre la façade de l’Hôtel de Ville et la fenêtre du
bureau de son maire, Nicolas Garcia. En réalité, un tout
petit éclat et un seul sur une vitre, probablement provoqué de l’intérieur par un incident ménager aura suffit pour faire délirer quelques journalistes. Au moment
où tant de choses intéressantes se passent dans la rue,
dans les entreprises, sur les scènes de spectacles de
notre département, on voudrait monter en épingle le
moindre incident en problème d’insécurité, on ne s’y
prendrait pas autrement. Rassurons notre lectorat, ni
la mairie d’Elne, ni son maire n’ont été victimes du
moindre attentat. D’ailleurs, si une seule des langues
ou des plumes, qui se sont déliées sur cette nonaffaire, avait pris la peine de se déplacer, elles auraient
pu le constater de visu. C’est comique, risible et en dit
long…
Vaches folles dans les Albères
Aucune personnalité n’est visée dans ce petit billet, il
s’agit d’un vrai problème auquel sont confrontés les édiles des communes des Albères, frontalières avec
l’Espagne. Plusieurs dizaines de vaches échappées, mais
non recherchées par leurs propriétaires de l’autre côté
des Pyrénées sèment le trouble et la zizanie dans nos collines. Destructions de cultures, de clôtures, de potagers,
bains clandestins dans les piscines, charges contre les
promeneurs, bref une plaie pour les élus locaux qui se
heurtent à l’indifférence des propriétaires catalans et des
autorités françaises. Ces «meuh-meuh» redevenues sauvages ne sont même pas bonnes pour le rosbif, si on en
croit quelques chasseurs qui les ont confondues avec des
sangliers. Et dire que si l’élevage payait, on se battrait
pour les récupérer.
L’UMP 66 en pleine crise
L’hirondelle stéphanoise n’annonce pas le printemps
pour le parti présidentiel dans les P-O. En effet, rien ne
va plus entre Jacqueline Irlès, qui préside aux destinées
départementales de l’UMP, et Gilles Foxonnet, qui en
est le secrétaire général désigné par… elle. Les méthodes de la députée du lac ne passent plus chez les militants et les pointures de la droite locale. Même Daniel
Mach, peu connu pour la douceur du verbe et du geste,
est outré par la «brutalité» des agissements présidentiels. Décidément, on aura tout vu.
Le Travailleur Catalan
44 av. de Prades - 66000 Perpignan
Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14
Courriel : [email protected]
Site internet : www.letc.fr
Commission Paritaire N° 0409 I 84 621
N° ISSN 1279-2039
Gérant : Christian Diéguez
Directeur de publication : Sébastien Pouilly
Photographie de la Une : Jean Pouech
Mise en page : Jean-Claude Assalit
Impression : Imprimerie Salvador
33 bd.d'Archimède - 66200 Elne (France)
Webmaster : Christian Diéguez
Publicité : Richard Siméon
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
BDS : le procès des trois
militants renvoyé en janvier
Palestine. Lundi 11 octobre à 13h, l'escalier du tribunal de Perpignan bruit
des discussions des personnes venues en nombre soutenir Yamina Tadjeur,
Bernard Cholet et Jeanne Rousseau.
Les trois militants sont un peu tendus, non pour les
risques qu'ils encourent mais pour avoir été accusés de racisme par la partie civile, désormais constituée de quatre plaignants: Sammy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, les Avocats sans Frontières, la
Chambre de commerce France-Israël et l'association France-Israël. Les deux premiers se sont donnés des appellations trompeuses, alors qu'ils ne
sont que des thuriféraires de la politique israélienne dans ce qu'elle a de plus exécrable.
Comment ont-ils osé prétexter de ce motif inepte
de «racisme» alors que les trois militants, chacun
avec sa sensibilité, sont des antiracistes intransigeants? Les avocats de la partie civile ont délibérément fui nos questions.
A la sortie de l'audience, qui n'a duré qu'un bref
instant, l'on apprend le renvoi du procès au 24 janvier en raison de dossiers incomplets communiqués
aux avocats des deux parties. «On continue, lance
Bernard, la campagne de signatures et la collecte
d'argent car les frais du procès vont se monter à
pas moins de 8.000 euros.» Il reste un peu plus de
trois mois pour élargir encore le soutien aux trois
militants et démontrer qu'ils sont bien les victimes
d'une répression d'Etat. Mais, ils sont confiants,
portés par cette magnifique solidarité qui s'est
déployée devant le tribunal. Yamina en est
convaincue: «Nous sortirons vainqueurs, car notre
cause est juste» et Jeanne reste déterminée: «Nous
continuerons à porter le drapeau de la justice et
des droits humains.»
Roger Hillel
Estagel, village de la solidarité
Mobilisation. Vendredi 8 octobre à l’Espace
Mandela d’Estagel, la soirée de soutien aux militants BDS est venue ponctuer une semaine de
mobilisation autour d'une remarquable exposition de photographes israéliens anticolonialistes,
«Occupation et résistance». Une soixantaine de
participants ont acquiescé aux interventions graves et chaleureuses d'élus de la municipalité et
de représentants de la section du PCF, de l'Union
locale CGT, de la Confédération Paysanne. Puis,
Jeanne Rousseau, l'une des trois inculpées,
devait évoquer avec émotion et empathie, la
souffrance du peuple palestinien dont elle a été
le témoin direct au cours de ses séjours en
Palestine, dans le cadre des missions des internationaux pacifistes. Le film projeté en début de
soirée en avait d'ailleurs donné les aspects les
plus dramatiques et les plus révoltants. Mais les
paroles de Jeanne et plusieurs séquences du film
étaient aussi un message d'espoir tant est manifeste le désir de vivre libre du peuple palestinien.
R.H.
Sortie de l’audience. Le procès est renvoyé au 24 janvier.
La justice française doit défendre les Droits
de l'Homme, pas les colonies israéliennes!
«Conformément à son appel de septembre 2009, le Collectif national pour
une paix juste et durable entre
Palestiniens et Israéliens rappelle qu'il
‘‘soutient la demande de la société
civile et politique palestinienne pour
que des sanctions soient appliquées à
Israël, dans le cadre de l'initiative nonviolente Boycott, Désinvestissement,
Sanctions, jusqu'à ce qu'il respecte le
droit international et les principes universels des droits de l'Homme.’’ Alors
que la coalition gouvernementale
israélienne refuse impunément de cesser la colonisation en Cisjordanie,
notamment à Jérusalem-Est, et de
mettre un terme au siège de la Bande
de Gaza, ce sont les militants mobilisés pour le respect du droit international qui sont attaqués.
Le gouvernement français, dont la
politique actuelle est loin d'être irréprochable en matière de respect des
droits humains, prône la sévérité à
l'encontre de ceux qui participent à la
campagne pacifique et non-violente
BDS. Dans ce contexte, encouragés de
surcroît par le soutien du CRIF et de
l'ambassade d'Israël, les inconditionnels de la colonisation, en particulier
Sammy Ghozlan, le président du
BNVCA, multiplient les procès et vont
jusqu'à menacer de poursuivre
l'Ambassadeur Stéphane Hessel,
résistant contre l'occupation nazie,
rescapé du camp de Buchenwald, et
corédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme.
Nos organisations, investies dans
cette campagne contre l'impunité
d'Israël, dénoncent ces pressions intolérables. Elles affirment leur solidarité
et leur soutien aux défenseurs du droit
et de la paix qui subissent l'infamie
des accusations de ‘‘provocation à la
discrimination’’.»
« Chroniques de la rétention / 2008-2010 »
Immigration. La Cimade a présenté son dernier ouvrage à la bibliothèque de Cabestany.
Qu’est-ce-que la Cimade ?
La Cimade est une association de solidarité active avec les
migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés, fondée dès
1940. En 1984, Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur,
demande à l’association d’assurer une mission d’accompagnement social auprès des étrangers «retenus». Au fil des ans,
face à une politique d’immigration de plus en plus dure et une
législation de plus en plus complexe, la mission de la Cimade
dans les centres de rétention devient principalement un
accompagnement juridique. 170 personnes interviennent
dans les 23 centres de rétention et 20 locaux de rétention installés sur le territoire français.
Qu’est-ce-qu’un Centre de rétention
administrative ?
En France, toute personne qui ne peut justifier légalement
de sa présence sur le territoire peut être mise en garde à
vue dans un commissariat, et depuis 1981, être placé en
centre de rétention administrative. De douze jours
jusqu’en 1998, la durée maximale de rétention est passée
à trente-deux jours au 1er janvier 2004, et avec le projet
de loi Besson, elle pourrait passer à 45 jours.
Le CRA de Perpignan compte 48 places. 1.475 personnes
y sont passées en 2009.
Pourquoi ce livre ?
Nicole Mathieu, présidente de la Cimade 66, a lu quatre
chroniques extraites du livre.
Dès 2008, certains intervenants ont mis en ligne des textes courts afin de témoigner de leur quotidien, comme
soupape à leur désarroi grandissant. Besoin de mettre des
mots sur des situations de plus en plus absurdes, sur leur
impuissance à répondre juridiquement. Le projet du livre
est né de ce besoin.
L’ouvrage, écrit par 30 intervenants de la Cimade dans les
Centres de Rétention Administrative, décrit leur quotidien
dans les CRA en 88 chroniques. Il s’agissait de témoigner du
quotidien, de l’absurdité administrative, des effets dévastateurs de la politique du chiffre. Mais aussi, comme conclut
Julie Chansel dans la préface, de «laisser une trace écrite
pour qu’on ne puisse pas dire que l’on ne savait pas».
Présentation
du livre
par la Cimade
Lors de la présentation
du
livre,
Nicole
Mathieu, présidente de
la Cimade 66, a lu quatre chroniques extraites
du livre: «La honte»,
«La tour de Babel»,
«Anonymat», «C’était
où cette fois?».
Lectures très fortes et
émouvantes pour les
auditeurs. Dans «Anonymat», on découvrait que «chaque retenu arrivant en centre de rétention [était] photographié avec une plaque sur laquelle est inscrit son
n° de PV». Et qu’à partir de là, les gendarmes du CRA
ne faisaient plus référence qu’au n° de PV.
Mais comme l’écrit Maryse Boulard dans sa chronique,
«cette déshumanisation ne va pas, heureusement,
jusqu’à tatouer ce numéro dans leur chair».
Bref un livre à lire absolument si l’on veut savoir ce qui
se passe réellement dans les centres de rétention.
Anne-Marie Delcamp
4
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
Un grand débat pour un référendum
d’initiative populaire est nécessaire
Eclairage
sur la fiscalité
Quels sont les avantages de l’intercommunalité pour le contribuable?
Question légitime pour chacun
d’entre-nous. Parmi les communes
de plus de 5.000 habitants, celles
où les habitants payent les impôts
locaux les plus bas sont Cabestany
et Elne, qui ne sont pas dans une
communauté de communes ou
d’agglo. En revanche, les cinq qui
caracolent en tête de ce classement
sont toutes membres des plus
anciennes communautés de communes du département (plus de 10
ans).
Par ailleurs, il faut ajouter à ces
impôts locaux pour au moins trois
de ces intercommunalités une nouvelle taxe intercommunale qui fait
encore augmenter le niveau d’imposition. De même au sujet de l’endettement, il faut ajouter au chiffre
de la dette par habitant des communes, l’endettement par habitants
de la communauté de communes
dont elles font partie. Preuve est
faite que les communes qui ont
réussi à conserver leur indépendance, et donc la maitrise totale de
leur gestion, sont celles où la fiscalité pour les populations est la
moins élevée.
Rivesaltes. Les élus d'opposition de Rivesaltes -Elsa Sanchez, Béatrice Bile, Patrick Cases et Jean
Claude Berga-, dans une déclaration commune, sont revenus sur la fusion de leur commune à l’Agglo.
«Suite à l’annonce de la fusion de notre
commune avec Perpignan-Méditerranée,
nous avons été surpris par l’initiative
d’André Bascou, président de la communauté de communes (du Rivesaltais Ndlr) et maire de Rivesaltes, de prendre
seul une décision aussi importante que
de fusionner avec la communauté d’agglomération Perpignan-Méditerranée.
Cette fusion, qui s’est faite dans le dos
des Rivesaltais, est un déni de démocratie. C’est un mariage imposé qui enlèvera tout pouvoir aux communes et éloignera de fait les citoyens des centres de
décision. A ce sujet, les élus communistes avaient, lors de la création de la communauté de communes Rivesaltes-Agly,
fait part de leurs inquiétudes sur les
principes de fonctionnement de celle-ci.
Bien que le processus de fusion soit
enclenché, nous estimons qu'un débat
public est indispensable pour donner la
parole aux habitants de Rivesaltes et des
communes concernées.»
Note de la rédaction
Pour les élus d’opposition de Rivesaltes, la fusion de la communauté de communes
Rivesaltes-Agly à l’Agglo, sans concertation, est un déni de démocratie.
Sur la gestion des territoires, sur leur choix
éventuels, sur la pertinence d’une véritable
intercommunalité tournée vers un bassin de
vie commun, sur un fonctionnement démocratique des institutions, les élus d'opposition communistes, socialistes et républicains de Rivesaltes invitaient, jeudi 14 octobre, l’ensemble des citoyens de la communauté de communes à venir en débattre
lors d’une réunion publique en présence de
Jean Vila, maire de Cabestany. Nous y
reviendrons dans notre prochaine édition.
Une décision courageuse et La seule réponse pour imposer un
véritable débat avec la population
offensive digne de la démocratie ! Point
de vue. Philippe Galano, conseiller régional
PCF 66.
Dans un communiqué, la fédération PCF 66 soutient la honoraire et conseiller municipal démissionnaire
majorité municipale démissionnaire de Cabestany.
de Cabestany, nous livre son analyse en tant qu’élu.
«Le préfet a décidé d’intégrer de force
Cabestany dans la communauté d’agglomération de Perpignan. Avec la complicité de
Jean-Paul Alduy, président de l’Agglo, le préfet tente de porter un coup terrible à la
démocratie.
La majorité municipale, s’appuyant sur une
large majorité de la population de
Cabestany, a toujours opté pour une coopération intercommunale mutuellement avantageuse et consentie pour l’ensemble des
communes et des populations.
Si l’intégration forcée avait lieu, elle bafouerait à la fois la souveraineté des élus du
conseil municipal, issus du suffrage universel,
et celle de la population de Cabestany.
Quelle que soit l’opinion que chacun peut
avoir sur ce type d’intercommunalité, c’est
sur le déni de démocratie qu’il faut se positionner. Le moindre précédent est inacceptable, sinon demain, d’autres décisions toutes
aussi graves seront imposées aux communes
et aux populations en vertu des mêmes principes.
Naturellement, le Parti communiste français
soutient Jean Vila et le conseil municipal de
Cabestany, auxquels le préfet n’a pas laissé
d’autres choix que cette décision courageuse
et offensive qui, elle, honore la démocratie. Il
devra tenir compte du résultat de ces élections municipales anticipées mieux que cela
n’a été fait pour le référendum de 2002 ou
les municipales de 2008 où l’équipe en
place, qui n’a jamais caché son positionnement sur cette question, a obtenu 71% des
voix.
Le PCF a toujours soutenu les formes de coopérations respectueuses de la souveraineté
communale. Il en existe et en existait sous
différentes formes (pour l’eau, les transports,
les ordures ménagères…), mais le type d’intercommunalité imposé à Cabestany est loin
d’avoir fait la preuve de sa capacité à améliorer la vie des gens (…)
Nous en appelons à la population du département et à tous les élus pour soutenir Jean
Vila, le conseil de Cabestany et une large
majorité de ses habitants dans leur quête de
justice et de démocratie. Solennellement
nous demandons à Monsieur le Préfet ainsi
qu’aux maires et conseils municipaux, déjà
dans l’Agglo, de renoncer à intégrer
Cabestany de force. »
«A l’annonce de la volonté du préfet des PyrénéesOrientales d’intégrer de force la commune de
Cabestany dans un nouveau périmètre de la communauté
d’agglomération
PerpignanMéditerranée, les élus de la majorité de gauche,
dont je faisais partie, ont décidé de démissionner en bloc. Cette décision politique forte de
sens, mûrement réfléchie, était la seule réponse
à faire pour imposer un véritable débat avec la
population et plus largement avec les élus de tous
bords sur les conséquences de la décision autoritaire
du préfet et sur la réforme des collectivités qui conditionne
cette intégration.
C’est donc avec beaucoup de déception que je viens d’apprendre que l’UMP
se dérobait de ce débat en ne présentant aucun candidat au scrutin du 24
octobre prochain. Cette attitude, qui n’est rien d’autre qu’une tentative de
manipulation doit être clairement dénoncée, car elle consiste à parier sur la
démobilisation et l’abstention de la population de Cabestany. C’est aussi un
aveu de faiblesse pour l’UMP, incapable de tenir un débat public et démocratique sur les grands sujets de société. Nous le voyons bien pour les retraites.
Pour autant, même si les résultats du scrutin du 24 octobre prochain paraissent évidents, la bataille engagée pour que soit respectée la légitimité des
élus et la souveraineté des Cabestanyencs, n’est pas encore gagnée. C’est
pourquoi j’appelle la population de Cabestany à se rendre en masse aux
urnes le 24 octobre prochain et à s’exprimer pour la démocratie et la justice.»
5
Vive la commune !
Cabestany. Suite à la démission de la majorité municipale, les Cabestanyencs
seront appelés aux urnes dimanche 24 octobre. Une élection en forme de
consultation populaire sur l’intégration, imposée par le préfet, de Cabestany
à l’Agglo. Entretien avec Jean Vila, le maire frondeur de la commune.
Le Travailleur catalan: Dimanche 24 octobre se déroulera TC: Quel sens aura le vote des électeurs, au premier TC: Pour ces élections, la droite ne présente pas de liste…
le premier tour des élections à Cabestany. Pourquoi
tour de ces élections ?
JV: Egale à elle-même! Depuis 2008, elle montre toute son
avoir démissionné ?
JV: Il sera double, approuver notre gestion municipale incompétence. Nous regrettons le choix qu’elle a fait: une
Jean Vila: Effectivement, cette élection a été provoquée par mais aussi refuser l’intégration à l’Agglo. C’est ce der- opposition constructive qui porte des propositions, voici ce qui
la démission de la majorité municipale. Cette démission est nier point que nous souhaitons placer au cœur du est conforme à notre conception de la démocratie. Il ne s’agit
un acte réfléchi pour protester et montrer notre colère débat. Porté massivement dans les urnes, cela sera l’ex- ni plus ni moins d’une trahison pour ses électeurs. Elle fuit le
contre la proposition d’un arrêté du préfet, intégrant d’au- pression de l’attachement des Cabestanyencs à l’éche- débat démocratique. Face à cela, nous prenons un engagetorité Cabestany à l’Agglo, avec pour seul argument, l’en- lon de la démocratie de proximité qu’est la commune. ment: nous ouvrirons des espaces de discussions, de proposiclavement de la commune dans cette Agglo.
Nos discussions avec le préfet et les diverses actions tions au travers les commissions extra-municipales, pour que
juridiques que nous avons engagées pourront se pré- toutes les sensibilités de notre commune puissent s’exprimer.
TC: Mais pourquoi refuser cette intégration ?
valoir d’un large soutien des habitants de Cabestany.
Propos recueillis par Sébastien Pouilly
JV: Je vous rappelle que depuis des années, toutes les discussions avec l’Agglo ont conclu, réciproquement avec son
président, Jean-Paul Alduy, que Cabestany était pénalisée
dans l’éventualité d’une adhésion. D’autre part, le projet de
loi sur les collectivités, en discussion, imposera à toutes les
communes comme Cabestany, n’appartenant à aucune
intercommunalité, de choisir avant décembre 2011 la structure de son choix. Nous allions engager des discussions de
principe avec d’autres intercommunalités au sud de
Cabestany. Or aujourd’hui, notre choix est limité à donner
notre avis sur cette intégration forcée avant le 16 décembre.
Intégrer l’Agglo, c’est transférer l’essentiel de nos compétences et le centre de décision ne sera plus la commune.
L’Agglo serait 140 conseillers communautaires, dont 44
pour Perpignan et seulement 4 pour Cabestany. Sans compter les nouveaux impôts et taxes liés à l’intégration alors
que Cabestany est la commune qui impose le moins.
Nous réaffirmons avec force que les conditions d’une intercommunalité librement choisie et mutuellement avantageuse ne sont pas réunies, même si Jean-Paul Alduy a touCes élections seront l’occasion, pour les Cabestanyencs, d’exprimer massivement l’expression de leur attachement à
jours dit que si Cabestany disait non à l’intégration, ce serait
l’échelon de la démocratie de proximité qu’est la commune.
un malheur.
Le PCF en campagne pour Cabestany
Municipales partielles. Après la démission en bloc des conseillers municipaux de la majorité de gauche, le PCF mène
la bataille contre l’intégration de force de Cabestany à l’Agglo.
L’alerte orange et la tempête de dimanche
dernier n’auront découragé personne tant
le mécontentement est persistant depuis
l’annonce du préfet. Ainsi dimanche dernier, pas moins d’une centaine de personnes s’était pressée au centre culturel de
Cabestany pour une rencontre avec les
militants et les élus PCF de la ville. Une rencontre pour débattre de l’intégration forcée
dans l’Agglo et mobiliser en prévision du
scrutin du 24 octobre prochain.
Qui veut
d’une grande métropole ?
Plusieurs dizaines de messages de soutien,
la droite dans les choux, le premier coup
porté par la majorité de gauche de
Cabestany aura eu raison à première vue
d’une droite sans projet. Le secrétaire de la
section PCF de Cabestany, Rémi Lacapère,
fait un premier constat: «Depuis la démission, les Cabestanyencs ont exprimé leurs
inquiétudes devant la remise en cause
d’une gestion de la commune qui leur ressemble.» Une réaction légitime face à un
tel déni de démocratie. Poursuivant sur la
gravité de l’affaire, Remi Lacapère enfonce
le clou: «Derrière, il y a la grande réforme
des collectivités territoriales. La réforme
des collectivités, c’est la fin des communes,
des départements, la diminution du nombre des régions, la création de communes
nouvelles, de métropoles gigantesques.»
Un verrou sans possibilité de retour en
arrière qui nous mènerait à grands pas vers
la privatisation de ce qui reste de service
public.
Devant les candidats communistes et républicains, réunis pour l’occasion, il en remet
une couche: «Pressé, le président de
l’Agglomération, Jean-Paul Alduy, prend
même de l’avance: il parle d’une métropole
allant de Narbonne à Gérone sans jamais
dire à quoi cela va servir pour les gens. Le
maire de Perpignan lui aussi prend de
l’avance. Il décide d’insulter publiquement
ses agents communaux de la propreté
urbaine et annonce quasiment la reprise de
ce service par Véolia.»
Le PCF : faisons
de la politique autrement
Pour le Parti communiste, les cartes n’ont
pas été battues certes, mais elles ne sont
pas toutes tombées non plus. Des propositions ont été faites au préfet depuis plus
d’un an. Notamment pour la création
d’une intercommunalité au sud du dépar-
tement. Pour Remi Lacapère, «au Parti
communiste, nous pensons que donner la
parole aux populations est la garantie de
ne pas se tromper de route. Nous avons,
nous aussi, une réforme à mettre en débat,
elle parle de développement harmonieux
des territoires, elle renforce la proximité,
étend les services publics, protège des
désertifications, œuvre pour l’intérêt général.»
Désormais, toutes les attentions se portent
sur le scrutin du dimanche 24 octobre. Un
comité de soutien a été formé, un appel à
pétition pour soutenir l’action menée par
les élus démissionnaires a été lancé. Pour
le PCF, qui s’exprimait devant une partie de
la population de Cabestany, «il est temps
de franchir le pas et d’agir plutôt que de
rester seul à râler devant votre téléviseur».
Un appel sans détour…
Philippe Galano
6
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
Café citoyen du MRAP 66
LE MRAP 66 en partenariat avec les
CEMEA organise un café citoyen sur le
thème «La discrimination des personnes
handicapées dans le sport»: personnes
handicapées pratiquant un sport ou qui
veulent accéder, en tant que spectateurs,
à des événements sportifs pour lesquels
l'accessibilité leur est très difficile.
Jeudi 21 octobre, à partir de 18h30, dans
les locaux des CEMEA - 3 rue du Puits
qui Chante à Perpignan. Le café citoyen
se clôturera par un apéritif.
Renseignement: 04.68.68.97.71
ou 06.98.64.25.14
Clôture de la Marche
mondiale des Femmes
à Bukavu au Congo
Le Collectif des
Droits
des
Femmes
66
participe à ce
mouvement
international
et, pour fêter
la dernière
étape 2010,
nous invitons
les femmes, ce
dimanche 17 octobre à 19h30 à nous
rejoindre au pied du
Castillet… Nous les
accueillerons avec des boissons, et nous
les invitons, au lieu de faire la cuisine ce
soir-là, à taper sur leurs casseroles pour
se faire entendre!
Cette marche a lieu tous les 5 ans dans
161 pays. Parmi les thèmes de réflexion
et d’action de cette 3e Marche mondiale, nous nous mobilisons plus particulièrement sur les violences faites aux
femmes: il faut rappeler que contrairement aux idées reçues, c’est dans leur
foyer que les femmes sont le plus en
danger. 163 femmes sont mortes en
2009 à la suite des coups donnés par
leur conjoint ou concubin. Dans le
monde, des femmes sont excisées, lapidées, vendues, prostituées au nom de
valeurs patriarcales qui dénient aux femmes toute liberté. Nous nous mobilisons
également pour l’autonomie économique des femmes et donc contre la
réforme des retraites qui est encore plus
injuste pour les femmes: leur retraite est
en moyenne de 40% inférieure à celle
des hommes. Le CDF 66 participe au collectif retraites.
Pour le plaisir d’être ensemble et par
solidarité pour toutes les femmes dans le
monde, nous vous attendons toutes et
tous ce dimanche 17 octobre à 19h30.
Reprise au Théâtre
de la Complicité
Ateliers théâtre : enfants, mardi de
17h45 à 19h00 - adolescents, mercredi
de 16h à 17h30 - adultes, lundi de 19h à
20h30
Club de langues : un jeudi sur deux, de
19h à 21h
Mise à disposition du lieu pour des répétitions, soirées, débats…
Renseignements et inscriptions : 8 bis
rue Saint-Matthieu - Perpignan 04.68.51.41.18 – 06.77.93.66.76
«Biodiversité,
biotechnologie et
bioéthique, quels défis
pour l'avenir?»
19e édition de la Fête de la science,
Village des sciences de Perpignan,
Vendredi 22 et samedi 23 octobre Palais des Congrès
Le Banquet de la Faim
à Perpignan
Pour que les 10.000 enfants morts
de malnutrition chaque jour ne
soient pas oubliés. A l’occasion de
la Journée Mondiale de
l’Alimentation, Action contre la
Faim et la Commission européenne
organisent ce samedi 16 octobre un
Banquet de la Faim partout en France.
Une façon de sensibiliser le public au
fléau de la malnutrition.
De 10h à 16h sur la place
Gambetta, à Perpignan
Le Spécialiste de l’Hygiène
pour les Professionnels :
collectivités, mairies, administrations,
maisons de retraite, campings, CHR,
détergents sols, linges, cuisines, surfaces, sacs poubelles.
Produits éco labélisés.
Service de proximité, livraison sous 48h
1895 Av. Julien Panchot - 66000 Perpignan
Tél : 04 68 56 90 15 - Fax : 04 68 98 61 59
[email protected]
Depuis plusieurs années, les laboratoires
de recherche de l’Université de Perpignan
Via Domitia participent activement à la
«Fête de la Science» à travers la création
et l’animation d’ateliers pédagogiques au
village des sciences de Perpignan. Cette
démarche nationale est déclinée dans les
régions et perdure à Perpignan grâce au
dynamisme et à la motivation sans cesse
renouvelée des bénévoles des laboratoires
et des associations scientifiques du département (GOR, Petits Débrouillards…).
Dans le cadre de l'Année Internationale
de la Biodiversité1, ce thème sera particulièrement à l'honneur lors de cette édition
à travers la problématique «Biodiversité,
biotechnologie et bioéthique, quels défis
pour l'avenir?». Un regard particulier sera
posé sur les espèces vivantes, leur diversité et leurs interactions avec leurs milieux
naturels; nous développerons également
notre esprit critique face aux pouvoirs que
les progrès scientifiques nous confèrent
en ce début de 21e siècle.
En suscitant des rencontres entre la communauté scientifique et le grand public, la
Fête de la science permet bien sûr de
découvrir les travaux et les métiers des
scientifiques; mais cette manifestation a
également pour objectif de partager des
savoirs sur notre environnement et notre
société, et ainsi favoriser une réflexion et
des choix citoyens.
Enfin, la fête de la science a l'ambition de
stimuler la curiosité des visiteurs pour la
recherche scientifique en les faisant participer activement aux animations et
débats, ainsi qu'en mettant en lien les
sciences avec d'autres domaines, comme
les arts, la gastronomie...
Conférences
Vendredi 22 octobre :
10h: «La biodiversité et ses interactions
avec le climat et les modes de vies»,
Anne-Marie Moigne
11h: «Lorsque le solaire et les déchets
font bon ménage», Xavier Py
15h: «Les grandes inventions des hommes préhistoriques», Jacques Pernaud
Mouvement des lycéens,
mise au point de la FCPE 66
La FCPE observe les mouvements des
lycéens sans porter le moindre jugement
sur leur mode de mobilisation. Il appartient à chaque parent de s’informer de la
situation et d’en discuter avec son ou ses
enfants. Par contre, le simple fait que les
jeunes soient interpelés par cette contreréforme injuste, nous rassure sur leur
prise en compte des problèmes de notre
société et de leur souci de l’avenir.
Ce débat doit surtout se faire en famille.
La FCPE, consciente de la tension permanente dans laquelle les enseignants sont,
ne désire pas que de trop vieux professeurs en activité aient en charge les cours
de leurs enfants. Ceci, au nom de la pénibilité de ce travail, au nom de la considération de nos enfants, au nom du chômage des jeunes.
Jean Pouech
La FCPE dénonce le vandalisme que des
individus extérieurs pratiquent à l’occasion des mouvements, et souhaite que
l’amalgame ne soit pas fait en demandant aux élèves de continuer à respecter
les personnes, les établissements et le
matériel tout autant qu’ils sont euxmêmes respectés et respectables.
Gérard Doz, président FCPE 66
7
Le fauteur
et les faucheurs
AntiOGM. Les 11, 12 et 13 octobre, 87 Faucheurs
Volontaires d'OGM, dont quatre militants du département,
comparaissaient devant le Tribunal de Marmande.
Les Faucheurs Volontaires sont inculpés pour avoir participé en septembre
2007 à la neutralisation d'une partie
d'un champ semé de maïs MON810
sur la commune de Grezet-Cavagnan.
Deux de ces faucheurs, José Bové et
Dominique Planche, sont en récidive
légale et risquent une peine de prison
ferme. Parmi les autres inculpés, quatre
sont des militants bien connus du
département. Ils ont tenu à expliquer
devant la presse le sens de leur action
et les conditions dans lesquelles elle a
été menée.
Début 2006, un maïsiculteur de
Grézet-Marmande, après avoir cultivé
secrètement pendant plusieurs années
du maïs OGM à petite échelle, annonce
son intention d'étendre ce type de culture sur une surface 100 hectares. A la
suite des protestations des syndicalistes
de la Confédération Paysanne, les paysans proOGM, dont les terrains jouxtent
les terrains pollués, acceptent finalement d'implanter des parcelles de maïs traditionnel et de
permettre l'installation de ruches tests pour
évaluer l'impact des maïs OGM sur les maïs
sains et sur les pollens. Les prélèvements sont
faits en présence d'huissiers. Il apparaît que
tous les échantillons de maïs, de même que les
pollens sont contaminés.
L'expérience est renouvelée en 2007 et
confirme les premiers résultats. Malgré ces
preuves irréfutables, l'agriculteur transgénique
s'obstine, qui plus est de manière particulièrement provocante. Pour faire entendre raison
au fauteur, 300 faucheurs volontaires décident
de faucher symboliquement une partie des
100 hectares. Trois faucheurs sont mis en
garde-à-vue, immédiatement jugée et
condamnés au civil. L'agriculteur transgénique
attaque de nouveau au pénal. 87 «dépollueurs» sont inculpés alors qu'aujourd'hui le
maïs MON810 a été interdit en culture en
application du principe de précaution.
R.H.
L’Arche de la Solidarité : pas si solidaire !
Prades. Cinq salariés et vingt bénévoles, travaillant parfois pendant des mois, toute la journée gratuitement, en espérant un jour obtenir un CDI qui n'arrive jamais.
L’Arche de la Solidarité est une association censée servir
de «tremplin» pour l’insertion professionnelle et de lieu de
solidarité pour les familles modestes. Mais en novembre
2008, l’affaire éclate et tourne vite au vinaigre. Les salariés, soutenus par la CGT et de nombreuses personnes de
la ville où elle a pignon sur rue (Prades), dénoncent une
association à la gestion douteuse.
Cette association, conventionnée par le Secours catholique et l’Etat, s’avère être une entreprise très lucrative pour
ses dirigeants. Pourtant, rien ou presque rien ne revient à
l’objet de sa création: la réinsertion et le secours aux plus
modestes. Faisant courir l’espoir d’un CDI pour tous, les
dirigeants de cette association pratiquent des prix exorbitants sur les objets de récupération que rénovent plusieurs
dizaines de bénévoles, profitant de la générosité des
«donateurs» et des acheteurs.
Harcèlement, menace, licenciement
autour de la poule aux œufs d’or !
L’affaire prend une nouvelle dimension avec la pression
qu’exercent désormais les membres dirigeants de cette
association, gérant le personnel comme à la plus belle
époque. Une situation très mal vécue et dénoncée par les
cinq salariés, dont le directeur du centre. Soutenus par la
CGT départementale et l’Union locale de Prades, c’est une
lutte qui prend forme après le licenciement du directeur,
aboutissant à la création d’un nouveau directoire.
Les trois familles, qui tiennent l’association d’une main de
fer (Margail - Privat - Sergent) ne veulent rien lâcher de
leur poule aux œufs d’or. Expropriés par la propriétaire des
locaux, «révoqués» sur conseil de l’Evêque par le Secours
catholique, dénoncés par la CGT pour travail dissimulé et
licenciement abusif, ils engagent une procédure judiciaire
pour non respect des statuts. Une procédure qui vient
d’aboutir, leur donnant habilement raison sur la forme,
sans se positionner sur le fond.
Une affaire toujours en cours, qui a révélé
l’ampleur d’une situation inacceptable
Impossible de mettre la main sur les comptes réels de l’association, impossible de connaître la situation financière,
impossible de savoir où sont passées les subventions de
l’Etat, de l’Evêché, les dons des particuliers. Une situation
dévoilée par le nouveau bureau de l’association entre
2008 et 2010. Ainsi, en deux ans, le nouveau bureau présidé par M. Manas a créé dix nouveaux emplois pour
atteindre quinze salariés. Preuve que l’activité de l’association, qui conditionne son objet social, était à l’arrêt avant
cette date. Pour quelle raison et où sont passés les fonds
publics pour la réinsertion et l’emploi? D’autres anomalies
ont été constatées, notamment les prix de vente exorbitants des objets et meubles, pratiqués par les «gestionnaires» d’alors, et dont les produits de ventes auraient dû
allègrement remplir et se retrouver dans les caisses de
l’association: que sont-t-ils devenus?
Pas étonnant alors d’apprendre que depuis le retour de M.
Margail, après le jugement du tribunal, aucun salaire n’a
été versé depuis trois mois aux 15 salariés de l’association. Dernièrement, à l’appel de la CGT, une manifestation
s’est déroulée devant la sous-préfecture pour demander
au sous-préfet d’intervenir rapidement en faveur des salariés et mettre fin à ces agissements. Un jugement ubuesque qui rétablit et qui donne les clés du coffre fort d’une
association qui n’a plus de raison sociale. Quinze emplois
sont en jeu dans le Conflent, il serait temps pour les pouvoirs publics qu’ils assument leurs responsabilités.
Philippe Galano
8
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
Déclaration commune de l’intersyndicale des P-O
Par son intransigeance à imposer un projet dicté pour satisfaire les marchés financiers dans le cadre d’une politique d’austérité, le gouvernement se met lui-même
en situation d’affrontement et de blocage.
Les journées nationales de grève et d’action se multiplient et comme celle d’aujourd’hui, elles remportent de francs succès. Les salariés du public et du privé, en
participant massivement à ces journées
de grèves, réaffirment chaque fois leur
détermination à ne pas se laisser imposer
une réforme injuste et inefficace.
Ces mobilisations massives s’accompagnent d’un large soutien de la population, qui refuse le report de l’âge légal de
départ à la retraite et la baisse conséquente du pouvoir d’achat des salariés et
des retraités que recèle cette réforme.
Quoi qu’en dise le gouvernement, la
démobilisation n’est pas à l’ordre du jour!
Encore moins aujourd’hui que hier!
C’est bien l’exigence d’un véritable débat
démocratique sur la question des retraites
et l’examen d’autres alternatives à ce
projet de loi qui s’exprime aujourd’hui.
Les salariés de notre pays ne méritent pas
qu’on les maltraite socialement.
Considérons que nous sommes
aujourd’hui en état de légitime défense.
Ils veulent imposer la retraite à 62 ans ou
67 ans… et demain, 70 ans?… où est la
limite?
Travailler plus longtemps pour gagner
moins à la retraite, est-ce cela le progrès
social?
62 ans, c’est non! 67 ans, c’est encore
non! D’autres solutions de financement
des retraites par répartition et du code
des pensions sont possibles.
Il n’est pas écrit que la fin de la retraite à
60 ans ait sonné, il n’est pas écrit que ce
projet de réforme aille à son terme.
Les organisations syndicales mettent en
garde le gouvernement sur les conséquences que provoquerait l’ignorance de
la colère qui s’exprime profondément
dans le pays.
Nous réaffirmons ici notre totale détermination à poursuivre et amplifier l’action.
Nous invitons les salariés du privé et du
public, les privés d’emploi, les chômeurs,
les précaires, les retraités, tous les
citoyens et citoyennes attachés aux
valeurs d’égalité et de solidarité à travailler ensemble, à tous les niveaux, au développement de la mobilisation afin de
l’inscrire très rapidement dans la reconduction.
Nous vous appelons toutes et tous à multiplier les initiatives: réunions dans les territoires, assemblées générales et consultations unitaires des salariés sur les lieux
de travail, dans les services et les entreprises. Il est de notre responsabilité collective de définir démocratiquement le
rythme, les formes et les suites de l’action. Le maintien de la retraite à 60 ans
à taux plein, c’est ensemble que nous
allons le gagner! Rien n’est joué! Vive la
lutte sociale, vive la solidarité!
Perpignan, mardi 12 octobre
Retraites : plus de 1.000 cartes
pétitions déjà signées dans les P-O
Jean Pouech
Reconduction de la grève par les cheminots du site de Perpignan
Les cheminots du site de Perpignan se sont réunis en assemblée générale ce
mardi 12 octobre à 18h. La reconduction a été votée très majoritairement. Dans
l’attente des résultats des assemblées générales des autres secteurs d’activités public et privée-, les cheminots perpignanais se sont mobilisés mercredi matin
afin de rassembler le plus grand nombre de salariés contre cette réforme, en particulier par une distribution de tracts à partir de 7h au rond-point d’Auchan.
Un rassemblement est prévu dès le début de l’après-midi avec l’assemblée des
salariés en grève afin de s’opposer aux choix gouvernementaux.
Jean Quillio
Mercredi 13 octobre, les agents des Impôts et de la Trésorerie, à l’appel de leurs
syndicats, ont voté la reconduction de leur grève contre la réforme des retraites.
Ils ont occupé la chaussée devant les bureaux. Durant cette occupation, ils ont
reçu un soutien massif des cheminots, des salariés des Courriers Catalans en
grève et des élèves du lycée Lurçat qui eux, bloquaient leur établissement.
Jean Quillio
PCF 66.
Fortement impliqués
dans leurs syndicats, sur leur lieu
de travail, dans les instances où
ils siègent, les communes où ils
sont élus… les communistes
multiplient les initiatives pour
obtenir le retrait du projet sur les
retraites. Dans les manifs, dans
les assemblées générales, en affichant ou en tractant, ils ne ménagent pas leurs efforts pour amplifier le mouvement jusqu’à la victoire. A l’Assemblée nationale
comme au Sénat, mais aussi dans
tous les départements, les militants sont entièrement mobilisés
aux côtés des salariés pour exiger
le maintien de l’âge de départ à
la retraite à 60 ans pour tous à
taux plein et démontrer qu’un
autre financement est possible.
Parmi les initiatives remarquables, les députés et sénateurs
communistes et du Parti de gauche s’étaient donnés rendez-vous
symboliquement devant le
Fouquet’s le mercredi 6 octobre à
Paris. Le but de ce rassemblement
était le passage de relais symbolique et combatif des députés
opposés à la réforme de la
retraite à leurs collègues sénateurs, devant l’endroit même où
la droite revancharde avait fêté la
victoire de Nicolas Sarkozy à
l’élection à la présidence de la
République. A leurs pieds, des
sacs postaux remplis de pétitions
et de cartes postales pour défendre le droit au départ à la retraite
à 60 ans et à taux plein.
Accompagnés de journalistes, ils
ont descendu les Champs-Élysées
pour apporter (en main propre)
les cartes pétitions au locataire
de l’Élysée.
A Perpignan, samedi 9 octobre, le
PCF avait convié les médias pour
une conférence de presse devant
la poste centrale. La raison de
cette initiative: l’envoi du millier
de cartes pétitions (1.007 exactement) récoltées dans la dernière
période par les militants communistes des Pyrénées-Orientales.
Actuellement, les sénateurs communistes ne ménagent pas leurs
efforts pour défendre les 600
amendements du groupe CRCSPG, malgré la volonté gouvernementale d’escamoter les débats.
Dans les manifs à venir, du simple
militant au sénateur, tous se
retrouveront avec d’autres pour
crier: «Assez, Sarko, nous ne
lâcherons pas!»
Michel Franquesa
Meeting unitaire
Vendredi 15 octobre à 20h30 - Elne - Salle des Fêtes
Avec Gérard Filoche, inspecteur du travail et syndicaliste
Comité départemental pour la défense des retraites : Attac, Collectif Droit des Femmes 66, CNT, FCPE, Femmes Solidaires, FSU,
Initiatives Citoyennes, JC66, LDH, MRC, Mutuelle de l’ARAC, NPA, NPA jeunes, PCF, PG, POI, PRG, PS, Renaissance Communiste
66, UD-CGT, Union Syndicale Solidaires, UNEF, Union des étudiants de gauche 66, UNRPA, Les Verts/Europe Écologie.
9
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
Paroles
Jeunes
de
Jean Pouech
Certains, ministres ou non, ont déclaré que les jeunes qui manifestent actuellement sont manipulés, qu’ils ne savent
pas pourquoi ils sont là, ou même pire, qu’ils manifestent pour sécher les cours.
Voilà quelques réponses de jeunes lycéennes et lycéens, pris totalement au hasard dans la manifestation de ce mardi
12 octobre. Ils étaient souriants, mais sérieux, heureux d’être «tous ensemble» et résolus.
Guillaume , 17 ans, sac sur le
dos, vient de retrouver ses camarades
au départ de la manifestation. Il est en
terminale au lycée Arago.
«Aujourd’hui, je suis en grève et j’ai participé au blocage du lycée car je suis contre
la réforme des retraites que veut faire passer le gouvernement. En reculant l’âge de
départ à la retraite, cela va encore plus
nous priver d’emploi, nous les jeunes,
alors que nous avons déjà beaucoup de
mal à entrer dans la vie active. C’est
absurde.
Je pense qu’il faut défendre les acquis,
qu’il faut les conserver, car il y a d’autres
solutions que celles du gouvernement. Il
faudrait en particulier un système d’imposition plus juste, plus équilibré.»
Pierre
Elyze
Avec
, 18 ans, et
,
16 ans, du lycée de Théza, c’est un
discours à deux voix qui s’engage,
chacun venant ponctuer ce qu’a dit
l’autre.
«Si on est ici aujourd’hui, c’est qu’on se
préoccupe de notre avenir.»
«Et on est solidaire avec nos parents,
avec ceux qui travaillent ou qui vont travailler!»
«Pour les retraites, Sarkozy se contredit!
Il avait promis de ne pas toucher à la
retraite à 60 ans.»
«Or, aujourd’hui, c’est ce qu’il fait!»
«Et il n’y a pas que les retraites! C’est tout
qui va mal. Aujourd’hui, dans les familles,
on ne vit plus, on survit!»
«Il faut aller chercher l’argent ailleurs que
chez les salariés. Il faut aller le chercher
chez les riches!»
Arthur ,15 ans, est en seconde au
lycée Arago. Après un instant de
réflexion devant la question, il se
lance avec conviction.
«Il y a le blocus au lycée. Mais ce n’est
pas à cause de cela que je suis ici. Je suis
ici pour soutenir les gens qui sont contre
le projet du gouvernement, pour être avec
eux. Moi non plus, je ne veux pas partir
en retraite à 65 ans ou même plus. Il faut
qu’on se batte, qu’on continue. Il faut faire
la grève reconductible.»
d’euros qu’il fait aux plus riches.
Et au-delà des retraites, la situation sociale est
catastrophique; en France, 8 millions de gens
vivent sous le seuil de pauvreté, il y a 4 millions
de chômeurs, 7 millions de travailleurs pauvres.
C’est inacceptable!
Ce que nous voulons, c’est une véritable
réforme sociale qui soit vraiment juste et
morale.»
Gaëlle , 17 ans, manifeste au centre
d’un groupe de copines et de copains du
lycée Arago.
«Je suis contre la réforme. Je ne veux pas
devoir travailler jusqu’à 65 ans. Dire qu’on ne
peut pas faire autrement, c’est des co... Il faudrait gérer mieux le budget, prendre l’argent où
il est.
Et j’espère que le blocus du lycée va durer. Il
faut continuer pour que le gouvernement nous
entende, pour qu’on gagne.»
Alice , 15 ans, et… Alice , 18 ans,
Tarik
avancent côte à côte au rythme de la manifestation. Leurs deux voix vont se mêler
pour donner un unique discours.
«Je veux protester contre une réforme des
retraites totalement injuste. Le gouvernement
dit que la jeunesse n’est pas concernée mais
c’est faux. Avec cette réforme, on rentrera
encore plus tard sur le marché du travail.
Sarkozy dit qu’il n’y a pas d’argent, mais avec le
bouclier fiscal, c’est un cadeau de 600 millions
«On ne veut pas perdre tous les acquis du
Conseil national de la révolution, euh… de la
Résistance… avec de Gaulle.
Ils sont en train de tout reprendre. Pourtant il y
a des sous, les caisses sont pleines pour les
banques.
Et on veut nous faire bosser jusqu’à 67, 75, 80
ans… Vous imaginez un prof de 70 ans devant
des classes de 35, 39 élèves! C’est impossible!
On en a marre de toutes leurs réformes et en
plus, on a l’impression de ne pas être écouter.
Alors on est là pour le dire et le montrer. »
, 17 ans, lycéen en 1ère ES, est,
avec son drapeau, en tête de la manifestation. Il accepte de s’arrêter quelques instants pour dire pourquoi il participe à la
manifestation avant de repartir en courant
rejoindre les premiers rangs.
Coup de gueule
Ainsi, pour le Premier ministre comme pour
toute la clique gouvernementale «mettre
des jeunes de 15 ans dans la rue est irresponsable».
Ainsi, pour ceux qui nous gouvernent, une
étudiante, un lycéen, ça ne peut pas réfléchir, ça ne peut pas se faire une opinion, ça
ne peut qu’être «mis dans la rue», «manipulé». Quel mépris pour la jeunesse !
Sûrement manipulés pour défendre la
République en 1793, Viala ou Bara dont me
parlait mon instituteur.
Probablement inconscient du combat qu’il
menait contre le fascisme, Guy Moquet,
fusillé par les nazis à 17 ans.
Tout comme devaient être irresponsables les
milliers de lycéennes et lycéens, d’étudiantes et
d’étudiants qui, en 2006 aux côtés de leurs
aînés, ont envahi les rues pour dire «non au
CPE» et obtenir son retrait.
L’histoire le démontre: c’est toujours avec la jeunesse et jamais contre elle, que le progrès social,
la justice et la liberté se sont épanouies.
Mais c’est justement pour cela que c’est toujours
la même fraction, la plus rétrograde de la
société, la plus attachée à ses privilèges, qui
méprise la jeunesse. Parce qu’elle en a peur.
Alors, à rebours de Monsieur Fillon, je citerai
Shakespeare: «La jeunesse trouve la révolte en
elle-même quand elle ne la trouve pas près
d'elle.»
René Granmont
10
Le PGE prochainement en congrès
Gauche européenne. Le Bureau exécutif du Parti de la
gauche européenne s’est réuni les 24, 25 et 26 septembre à Luxembourg. La discussion a porté sur le
développement des ripostes aux politiques d’austérité dans les différents pays. Mais elle a surtout été
centrée sur la préparation du 3e Congrès du PGE qui
se tiendra à Paris du 2 au 5 décembre.
Plusieurs documents seront soumis à la décision des partis membres (dont le PCF, le PG et Gauche unitaire pour la
France): un document d’orientation, un texte d’évaluation
de l’activité du PGE et des propositions de modifications
des statuts.
Pour la résistance
et l’alternative en Europe
Le document d’orientation se présente comme un «programme d’action politique», des «propositions d’action
commune pour la résistance et l’alternative en Europe».
Ce parti pris part d’un constat: «Face à la généralisation de
l’austérité, de nouvelles résistances se développent à travers l’Europe. C’est un immense défi pour le PGE d’encourager cette résistance, de montrer de possibles alternatives et de faire émerger un mouvement en faveur d’une
logique alternative pour une civilisation solidaire.»
Le document présente donc des propositions concrètes
regroupées sous plusieurs thèmes: «Une démocratisation
profonde des politiques européennes»; «Combattre la
crise efficacement - tout de suite!»; «Plan d’action contre
le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale»; «Pour un
nouveau mode de développement». Des exigences
conçues pour favoriser la mobilisation et le rassemblement des peuples européens.
Pour une nouvelle phase
de développement du PGE
Mais le Parti de la gauche européenne, tel qu’il est et agit
aujourd’hui, peut-il se donner cette ambition d’être cette
force politique offensive et rassembleuse? C’est la question posée par le deuxième document intitulé «Évaluation
et perspectives». «Une appréciation équilibrée, indique ce
texte, doit intégrer la réalité des progrès incontestables
que six années d’existence et d’activité du PGE ont permis
(manifestés notamment par son élargissement constant,
encore confirmé par l’adhésion, pour la France, de Gauche
unitaire après celle du Parti de gauche en juin) et noter
certains tâtonnements et manques à gagner.» Cela dit, la
question posée «n’est pas seulement de se contenter de
corriger ces insuffisances». Pour faire face aux responsabilités qu’il se donne, le PGE doit «engager une nouvelle
phase de développement de son activité et de son rayonnement.» La proposition est ainsi avancée que le congrès
de Paris soit l’occasion de lancer «une initiative politique à
l’échelle européenne ayant pour objectif le rassemblement
pour la résistance et l’alternative ».
Ce nouveau développement inclut nécessairement l’amélioration du fonctionnement du PGE. À cet égard, deux
modifications des statuts sont proposées: l’élection par le
congrès de deux présidents, à parité, et d’un coordinateur
général «indépendant d’un pays ou d’un parti».
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
S'engager encore plus
auprès des gens
Anecr. Au Congrès de l'Association nationale des élus communistes et républicains à Nantes les 1er, 2 et 3 octobre derniers: «Si les collectivités ne peuvent,
seules, transformer la société, elles ont un rôle essentiel dans la vie des gens.»
Cette réflexion, lâchée dès l'ouverture
du congrès par un conseiller régional
de Loire-Atlantique, donne bien la
tonalité de ces trois jours de rencontres et de débats dans le Centre des
Congrès de Nantes; elle résume la
problématique qui se pose en permanence aux élus, du moins à ceux qui
entendent mettre leur mandat au service des citoyens. Les élus communistes et républicains sont de ceux-là, il
en faudrait beaucoup plus, 500 participaient à ce congrès, déjà pas mal.
Un congrès important ne serait-ce
que par le contexte, abondamment
rappelé, la crise provoquée par les
diktats de la finance, la guerre que le
gouvernement a déclarée au peuple,
la montée de l'abstention, contexte
aussi d'une mobilisation sociale d'envergure, et, sur le plan politique, la
naissance du Front de gauche. Une
situation qui ne saurait laisser les élus
indifférents, illustration le samedi où
ils ont interrompu leurs travaux pour
saluer la manifestation contre la
réforme des retraites, les manifestants, visiblement, ont apprécié.
Pourquoi une Anecr ?
Un tel congrès éclaire la question
(rappelons que l'Anecr a été créée en
1977): besoin de mettre en commun
des expériences, d'approfondir des
thèmes, définir des orientations, de se
former. Les associations départemen-
tales (Adecr), permettant tout cela au
plan local.
Le Congrès 2010 entend aller plus
loin dans l'ouverture, faire de l'Anecr
une «maison commune», l'élargir à
d'autres élus progressistes, à des
citoyens. Un congrès qui s'est achevé
avec une direction renforcée pour
mieux tenir les engagements pris (une
Charte des Engagements a été validée), parmi ceux-ci: être plus lisibles
et plus visibles, donner une vision plus
cohérente des élus communistes et
républicains.
Un congrès qui a vu l'élection d'un
nouveau président, Marc Adenot,
maire de Champigny, remplaçant
André Chassaigne.
Les sujets brûlants du
congrès
Beaucoup de discussions autour du
triptyque Services publics et réforme
des collectivités - Finances - Droits
fondamentaux, en séance plénière
comme dans les ateliers.
Propos entendu: «Notre collectivité
est plus qu'une collectivité, c'est un
service public pour tous», c'est dire la
nécessité de faire barrage aux coups
portés à ces services. En projet, un
congrès de l'Anecr sur le sujet.
De même, se battre contre la réforme
des collectivités et proposer un nouvel
élan pour la démocratie locale sont la
préoccupation constante du moment,
une affaire qui ne doit pas rester entre
élus mais impliquer tous les citoyens.
Un appel aux personnels territoriaux
les alertant sur les conséquences
néfastes de cette réforme a été lancé.
Sur les finances, un atelier dévoilait
l'ampleur des niches fiscales, mettait
en lien fiscalité et démocratie en
ouvrant la réflexion sur «l'impôt républicain».
Concernant les Droits humains fondamentaux, un riche débat, d'autant
que l'actualité en pointe l'urgence.
Des actions sont prévues, le 5 novembre, une votation sur le droit de vote
des étrangers, une pétition circule
pour le droit au logement et contre le
hold-up sur les offices HLM.
Initiative passionnante, l'édition, à
l'occasion du congrès de Nantes, d'un
ouvrage collectif sur «Les traites
négrières et coloniales», ouvrage
remis à chaque participant, un débat
sur ce thème s'est tenu le samedi soir.
Des journées intenses et précieuses
pour les élus qui se sentent trop souvent isolés, ou, tellement le nez sur le
guidon, qu'ils n'ont pas la possibilité
du recul nécessaire.
Reste maintenant à faire vivre dans le
concret et partager avec les populations ce bien commun.
Nicole Gaspon
Nicole Gaspon et Marc Severac, respectivement présidente et secrétaire de l’Adecr 66, tous deux congressistes à Nantes.
11
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
La finance arrogante est de retour
Capitalisme. Alors que les destructions d’emplois, conséquences de la crise économique, frappent une grande partie de
la population mondiale, certains sont déjà sortis de la crise et recommencent à accumuler des sommes indécentes.
Une étude publiée par le Wallstreet journal
annonce que les institutions financières s’apprêtent à verser un montant record de 144 milliards de
dollars (104 milliards d’euros) de rémunérations
variables à leurs dirigeants et employés. Ces chiffres atteignent de tels sommets qu’il est souvent
bien difficile de se les représenter.
Ces chiffres sont pourtant révélateurs des excès du
système financier. En effet, comment est-il acceptable que 35 institutions financières (banques, fonds
de pensions, etc.) soient capables d’accumuler suffisamment de richesse pour verser en stock-options
et autre bonus plus de 100 milliards d’euros? Car
cette somme représente l’équivalent d’une année
de SMIC pour plus de 6 millions de personnes!
Les puissances de l’argent ont donc réussi à tirer
profit de la crise économique alors qu’elles l’ont
elles-mêmes provoquée. Cette crise, commencée il
y a maintenant deux ans, a directement été provoquée par l’emballement du système financier.
Pourtant aucune leçon n’a été tirée. L’annonce des
bonus records pour l’année 2010 démontre une
fois encore que la finance continue de fonctionner
comme avant la crise. D’ailleurs la condamnation
de Jérôme Kerviel, la semaine dernière, s’inscrit
dans la même logique. En infligeant à l’ancien trader de la Société Générale une amende de 4,9 milliards d’euros, la justice française est malheureusement venue renforcer le système établi. En aucun
cas, la responsabilité de la Société générale n’a été
posée alors que la pratique des bonus colossaux et
la volonté des banques de gagner toujours plus
grâce à la spéculation est directement responsable
des agissements de J. Kerviel.
Aujourd’hui, l’économie mondiale
est contrôlée par un système financier
qui marche sur la tête
Ce système a provoqué la plus grande crise économique
qu’ait connue le monde depuis 1929. Mais aucune conclusion sérieuse n’a été tirée de cette crise. Est-ce parce que ce
sont principalement les plus défavorisés qui payent le prix de
la crise? Malheureusement, cette explication est fort plausible.
Les possédants et privilégiés n’ont été que très peu affaiblis
par la crise économique et n’ont donc aucune raison de
remettre en cause le fonctionnement actuel de la finance. Le
peuple, lui, a toutes les raisons de le faire. Nous ne pouvons
donc que souhaiter un véritable soulèvement démocratique
du peuple pour s’emparer de cette question et exiger l’arrêt
du fonctionnement outrancier de la finance mondiale.
Contribution du Parti de gauche
La suppression de l'ISF par la petite porte
Fiscalité. La ficelle est grosse: tenir sur les retraites, et donner un os à ronger sur la fiscalité. Mais quel os...
Le ministre du Budget, François Baroin, a
déclaré que le bouclier fiscal était devenu
«un symbole d'injustice» tout en réaffirmant que le gouvernement ne voulait pas,
«dans la précipitation», le «faire sauter»
dans le budget 2011. Et Baroin continue
de lier bouclier et ISF: «Si on a un ISF, on a
un bouclier; s'il n'y a plus de bouclier, il
faut avoir le courage d'affronter le dossier,
lui aussi symbolique, de l'ISF». Pour
autant, le ministre juge «difficile d'envisager la suppression de l'ISF sans une
réflexion sur la substitution d'un impôt sur
le patrimoine.»
Les Français sont 71% à souhaiter la suppression du bouclier fiscal, et 64% à être
«plutôt opposés» à celle de l'impôt sur les
grandes fortunes (ISF), selon un sondage
BVA pour Canal+. Alors que la droite
sonde l'opinion sur la suppression du bouclier agrémentée de la suppression de l'ISF
(cadeau royal aux plus riches), les Français
opposent la justice fiscale.
Lors d'un précédent sondage effectué en
septembre par TNS-Sofres, les Français
étaient 54% à réclamer la suppression du
bouclier fiscal: c'est dire si la question
devient tendue pour le gouvernement
Sarkozy. Même les sympathisants de droite
sont très majoritairement (62%) plutôt
favorables à la disparition du bouclier, une
proportion qui grimpe à 79% chez les sympathisants de gauche.
«Il y a donc une majorité à
l'Assemblée nationale pour
voter la suppression du
bouclier fiscal»
Près de 100 députés UMP ont cosigné
jeudi 7 octobre en fin d'après-midi
l'amendement de leur collègue Michel
Piron pour supprimer dès 2011 le bouclier fiscal et l'ISF pour les remplacer par
une imposition des revenus du patrimoine ainsi que la création d'une nouvelle tranche d'impôt à 46% pour les
revenus supérieurs à 100.000 euros. Un
simple «appel au débat» tempère JeanFrançois Copé, président du groupe UMP
à l'Assemblée. «Je pense en revanche
que ça ne peut pas être adopté en l'état
dans les jours qui viennent. C'est un
sujet trop important, cet amendement
doit servir d'appel au débat», a-t-il
ajouté.
Le sondage a été réalisé par Internet les
5 et 6 octobre auprès d'un échantillon
représentatif de 1.117 personnes âgées
de 15 ans et plus, sélectionné selon la
méthode des quotas.
Nicolas Sarkozy, qui s'est jusqu'à présent
toujours opposé aux demandes de suppression du bouclier fiscal, a demandé à
la Cour des comptes de lui remettre un
rapport sur les systèmes fiscaux français
et allemand qu'il souhaite rapprocher. Ni
l'ISF ni le bouclier fiscal n'existent en
Allemagne.
Le président du groupe socialiste à
l'Assemblée nationale, Jean-Marc
Ayrault, prend les députés UMP au mot:
«Il y a donc une majorité à l'Assemblée
nationale -l'opposition et les 80 UMPpour voter la suppression du bouclier fiscal. Donc faisons-le, n'attendons pas»,
a-t-il dit. Simplement, il faut être très
clair: suppression du bouclier fiscal, oui,
«mais pas question de supprimer l'ISF»,
a-t-il ajouté.
Humanité 8 octobre 2010
Naissance d'un festival
avec une ouverture
prometteuse
Etre oiseau, on en rêve...
Automne musical en Vallespir.
Frédéris Lodéon et l'ensemble
«Tutti Bassi» à Saint-Jean-Pla-deCorts pour le premier concert de
«L'automne musical en Vallespir».
Saluons cette nouvelle manifestation culturelle qui, quatre jours
durant, faisait événement sur les
rives du Tech. La musique en
vedette, mais ce «Carrefour des
arts» fait aussi place à la peinture,
la sculpture, la photo... Porté par
une équipe efficace, sous la direction artistique du violoncelliste
François Ragot, ce festival semble
parti pour durer, d'autant que la
qualité est au rendez-vous, témoin
la soirée d'ouverture vendredi dernier dans la salle des fêtes de SaintJean-Pla-de-Corts.
Au programme, «Tutti bassi»,
ensemble original de sept violoncelles et d'une contrebasse, la soprano
Ulrike Van Cotthem, et, cerise sur le
gateau, Frédéric Lodéon, sa faconde
légendaire, son encyclopédique
connaissance de la musique et des
musiciens,ses pertinents commentaires des œuvres présentées. Un
vrai régal, les profondes et chaleureuses tonalités des cordes vous
allant droit au cœur, la soprano,
d'une belle sensibilité, particulièrement convaincante dans la
«Rusalka» de Dvorak, l'attachante
personnalité de François Ragot, chef
et violoncelliste émérite.
«La Santa Espina» pour commencer,
«El cant dels ocells» en rappel,
«Tutti Bassi» annonce la couleur, la
référence à la catalanité, tous en
sont, du Nord comme du Sud, mais,
pas sectaires, ils balaient un répertoire aussi varié qu'éclectique,
d'Haendel à Piazzola, en passant
par Dvorak ou Saint-Saëns.
Programme accessible, apte à mettre en lumière la joyeuse connivence
entre ces interprètes, leur proximité
avec un public conquis.
N.G.
Hommage était aussi rendu à
Michel Quéval, disparu voici quelques années, des photos à l'entrée
de la salle retraçaient sa prestigieuse carrière.
Jazzèbre.
«Je vole», spectacle arts croisés de Véronique Barrier et Miluc Blanc. Avec
Florent Berthomieu, Nathalie Guida, Arn Wertnink et Sébastien Fenner.
Créé en 2009 sur la scène du Théâtre
municipal de Perpignan, le spectacle était
présenté le 8 octobre dans le cadre du
festival Jazzèbre et pour l’ouverture du
Théâtre de l’Etang à Saint-Estève. Autant
dire que la salle était comble.
Lors de sa création, ce spectacle nous
avait un peu laissés sur notre faim: une
profusion d’images, toutes très belles, sur
une scène un peu trop exiguë, laissait
toute sa place à la musique, excellente,
mais mettait en péril la partition dansée.
En danse en particulier, chaque nouvelle
représentation est une re-création. Au
bout d’un an, et sur le vaste plateau d’un
nouveau théâtre remarquablement bien
conçu, la réussite est totale. Toujours très
belles, les images, en nombre contrôlé,
viennent surtout en contrepoint des
autres arts. Les textes parlés tiennent
moins de place et c’est heureux car vendredi, le son n’était pas encore très au
point. La partie musicale demeure en tous
points remarquable. Un peu épurée peutêtre aussi par rapport à l’antérieur; je ne
saurais en jurer… Et la danse, la gestuelle, les rapports subtils entre les êtres,
les clins d’?il entre danse et musique, la
manipulation d’accessoires comme
autant d’amplificateurs du mouvement, la
finesse et l’humour en contrepoint, les
moments plus mimés, ceux qui s’accompagnent de cris ou d’onomatopées, le fait
que les interprètes sont en même temps
musiciens et danseurs, tout cela se
déploie dans un remarquable équilibre,
captant notre attention sans la moindre
lassitude.
C’est réfléchi, pensé, construit, avec un
art délicat qui donne fraîcheur et apparente spontanéité à l’ensemble.
Ce spectacle mérite des épisodes futurs; il
aura grâce à se reprendre, à se déployer,
pour d’autres publics, en d’autres lieux.
Yvette Lucas
Programme final Jazzèbre
Vendredi 15 octobre - Théâtre municipal de Perpignan.
18h30: Jean-Jacques Avenel - 8€ et gratuit pour les personnes ayant leur billet
pour le soir.
20h30: Matthieu Donarier Trio + John
Scofield Trio - Tarif plein 25€/ réduit
22€/ minoré 19€/ moins de 25 ans 7€
Samedi 16 octobre. Forteresse de Salses.
16h: «Quatr e» - 8€
Théâtre municipal de Perpignan.
20h30: Minvielle /Suar ez + R. AbouKhalil - Tarif plein 25€/ réduit 22€/
minoré 19€/ moins de 25 ans 7€
Le pique-nique final sur la place de la
République.
Dimanche 17 octobre, Place de la
République - Perpignan, 12h, entrée
libre.
Renseignements au 04.68.51.13.14
Bonne humeur et qualité
Saison culturelle à Toulouges.
«Cette saison culturelle confirme notre attachement à trois valeurs: un
appui aux troupes locales avec les rencontres théâtrales,
les spectacles pour nos jeunes publics et le soutien à la
création avec "Être le loup" de la troupe "Trigonelles" en
résidence permanente au Mil.lenari. Trois spectacles sont
spécialement réservés à nos écoliers. Avec toujours cette
priorité de partager des émotions avec le plus grand nombre grâce à des tarifs très accessibles et un coût d’abonnement inchangé.»
Cette profession de foi de l’équipe en charge de la programmation mise en place à Toulouges pour l’année qui
vient laisse bien augurer d’une saison aussi fréquentée
que les précédentes. Ce n’est pas une collection de spectacles choisis au hasard sur un catalogue prédéterminé.
Les organisateurs sont allés les chercher, les ont vus, ont
pu évaluer l’intérêt qu’ils présentent pour le public de leur
commune et de ses environs. Des formes variées, des styles différents. Beaucoup de bonne humeur, de la légèreté,
beaucoup de visuel, de couleurs, de musique, ce qui n’exclut pas le sérieux du travail artistique de tous ceux qui en
sont les artisans.
Y.L.
Programme
Avaar - samedi 16 octobre - 21h
Théâtre - Humour
Tango Argentique - samedi 6
novembre - 21h Spectacle de
danse
One Day à la Bobitch - samedi 20
novembre - 21h Théâtre - clown
Ghada Schbeir Trobades 2010 samedi 27 novembre - 21h Chant
Orchestre National de Montpellier samedi 11 décembre - 21h Musique
Être le Loup - dimanche 23 janvier 16h Théâtre - Humour
Tartuffe - samedi 5 février - 21h Commedia dell'arte
Les Trompettes de Lyon - samedi 19 février - 21h Humour musical
Soirée Hip-Hop - samedi 19 mars - 21h Danse - Musique
Les Rencontres Théâtrales de Toulouges - week-end du 25-26-27
mars - 21h Théâtre amateur
Unitsax - samedi 2 avril - 21h Musique
Orchestre de Catalogne - samedi 16 avril - 21h Musique
Rococo Bananas - vendredi 13 mai - 21h Clowns musiciens
13
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
A l affiche
Rétrospective
Armand Gatti
Argelès-sur-Mer
Vendredi 15 octobre - 18h - galerie
Marianne. La Médiathèque d’Argelès met à
l'honneur la librairie Torcatis et Henri
Cabezos.
Institut Jean-Vigo - Théâtre de l’Archipel. En
présence du cinéaste, en partenariat avec le
Théâtre de l’Archipel à l’occasion de sa création théâtrale «La traversée des langages».
Mardi 19 octobre
17h - Les combats du jour et de la nuit Stéphane Gatti, France 1989
Entre décembre 1988 et avril 1989, pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française, Armand Gatti «s'enferme» à
la prison de Fleury-Mérogis; il travaille avec un groupe de douze
détenus, écrit et monte avec eux une pièce sur la Révolution.
19h - L’enclos - Armand Gatti, France /
Yougoslavie 1960
Le premier film réalisé par Armand Gatti témoigne de l'expérience vécue dans les camps de concentration nazis et, pour
l'exorciser, tente de l'exprimer dans sa totalité. Ce film a
obtenu le prix de la critique au festival de Cannes en 1961.
Arsenal - Salle Marcel-Oms
Mercredi 20 octobre
17h - Moranbong - Jean-Claude Bonnardot,
France / Belgique 1958
L'histoire que raconte Moranbong se déroule en pleine guerre
de Corée. C'est une histoire d'amour, mais c'est aussi une aventure mêlée à la tragédie vécue pendant trois années par tout un
peuple...
19h - Nous étions tous des noms d’arbres Armand Gatti, France 1981
Derry, à l’époque, pas si lointaine, où chaque jour les médias
faisaient le compte des nouvelles victimes d’une haine séculaire
Ille-sur-Têt
entre catholiques et protestants, et où Mme Thatcher répétait
que rien ne ferait changer la politique du gouvernement britannique en Ulster.
Arsenal - Salle Marcel-Oms
Jeudi 21 octobre
17h - El Otro Cristobal - Armand Gatti, France
/ Cuba 1962
Refusant le documentaire direct et le récit d’une anecdote plus
ou moins édifiante, Armand Gatti choisit pour parler de la révolution cubaine la solution de la poésie. En 1963, ce film a représenté Cuba au festival de Cannes et obtenu le prix des écrivains
de cinéma et de télévision.
19h - Le Passage de l’Èbre - Armand Gatti, RFA
1969
Le Passage de l’Èbre est synonyme de la dernière bataille livrée
et gagnée par les Républicains espagnols alors que le guerre
contre les troupes de Franco était déjà perdue. Puis synonyme
de l’exil de millions d’Espagnols.
Arsenal - 1 rue Jean Vielledent - Perpignan
Renseignements / tarifs: 04.68.34.09.39 - www.instjeanvigo.eu
La traversée des langages d'Armand Gatti
Au cœur du projet, en quelques mots, un atelier de création
artistique de son époque montpelliéraine, qui a eu lieu au
printemps 2010.
Vendredi 22 octobre- Théâtre Municipal - 20h30
Un final qui s‘annonce animé
Vendanges d’octobre à Alenya. «Cabaret» 3e week-end.
15 octobre
21h -Theâtre. Avaar, farce belge pour
marionnettes et comédiens d'après
l'Avare de Molière. Tarifs 10€ réduit 6€
- carte pass 30€ réduit 20€ (étudiants,
chômeurs, rmistes).
16 octobre
3e nuit blanche des 10es vendanges
d'Octobre
18h - Rencontre, débat, dédicace : Paul
Arquier-Parayre présentera son dernier
livre «Catalachnikov» - Entrée libre
Dès 19h - Soirée tapas. Le foyer laïque
propose tout au long de la nuit des
assiettes tapas.
21h - Theâtre. «Surprise-par ty pour
bison ravi» par la Cie Gérard Gérard
21h30 - Intervention clownesque «Hocus
Pocus»
22h15 - Duo vocal féminin. «Les sucrées
salées» jazz et pop vocal fusion
23h - Intervention théâtrale. «Le cabinet
rose du professeur mangemanche» Cie
Gérard Gérard
23h45 - Danse contemporaine Cie «La
lanterne».
00h30 - Liturgie ménagère Nathalie
Guida - Soledad Zarka
01h15 - Intervention clownesque «Hocus
Pocus»
02h00 - Intervention théâtrale. «Une
exploration de la meilleure surpriseparty de l'année» Cie Gérard Gérard
02h45 - Atelier de recherche danse vélo.
Frédérique Roustant - Nathalie Guida Fabienne Sylvestre - Soledad Zarka - Vanessa
Deprauw - Anna Thibaut - Lydie Moreau
03h30 - Intervention clownesque «Hocus
Pocus»
04h - Soupe à l'oignon
Mais aussi...
«C'est pas passé loin» Yves Mauffrey
Et encore tout au long de la soirée,
«L'ami iguane», théâtre minimaliste
Les spectacles sont gratuits jusqu’à 14
ans.
Samedi 16 octobre - 20h - 6e match d’improvisation à la Fabrica. Entrée 5€ (gratuit pour les moins de 10 ans) -petit
repas à partir de 4€- ouverture des
portes à 19h.
La Fabrica - 25 rue de la Neige, Ille-surTêt - www.lafabrica66.com
Perpignan
Vendredi 15 octobre - 19h - Nilco en
show case à la Casa Musicale. A l'occasion
de la sortie nationale de son album «Au
nom de qui...», Nilco sera en show case à la
Casa Musicale. Entrée libre.
Casa Musicale l'Arsenal - Espace des
Cultures Populaires - 1 rue Jean
Vielledent - Perpignan - 04.68.62.32.71
Théâtre de l’Archipel. Auditorium du
conservatoire - 17 octobre - 16h00 Jeune public 3>6ans. Parole d’oiseau! ou
l’histoire d’une aube délicieusement sonore.
Théâtre Musical Odyssée ensemble & cie.
Plein tarif 8€ - Abonnement Jeune
Public 6€
Théâtre municipal - 18 octobre - 18h30 Heure musicale. Entrée libre. Quatuor à
cordes Agora: Beethoven - Schubert Chostakovitch
Auditorium du Conservatoire - 23 octobre - 20h30. Le Quatuor Ludwig & M-C.
Barrault. Schumann et les grands musiciens
de son époque. Musique de chambre et textes
Pia
Dimanche 17 octobre - 17h - salle Jean
Jaurès. Les Amis d’Alain Marinaro. Concert
«Chants d’Espagne», avec Dorothée Pinto,
soprano, et Pierre Millan, guitariste. Entrée
gratuite
Des séances de contes
merveilleux
Mercredi 20 octobre, à 15h, à la bibliothèque de Saint-André, une séance de
contes merveilleux, dits par Cédric
Debarbieux.
Au menu: «L'Ondine à son étang et autres
contes mouillés». Entrée libre, pour tout
public à partir de 4, 5 ans.
Jeudi 21 octobre, à 18h30, au Théâtre
de l’Étang (Saint-Estève), Cédric
Debarbieux lira «Le Prélude de Pan», de
Jean Giono.
Entrée libre, public adulte. La lecture sera
suivie d'un apéritif convivial, dans le cadre
des séances «Jeudi je dis, Jeudi je lis».
annonces légales - annonces légales
Siège social : 12 rue des cigognes, ZA la Grone, 66700 Argeles sur mer
VENI-VINO
tion de madame FRANCOISE BAUDUIN, demeurant 7 ROUTE DE SAINT PAUL 81390
BRIATEXTE en qualité de nouveau gérant, à compter du 17 septembre 2010 pour
une durée illimitée, en remplacement de monsieur THIERRY LEUTHARDT AXLING,
démissionnaire.
Forme : Société Civile Immobilière
SARL
Capital: 1000 euros
Siège: 49 quai Vauban 66000 Perpignan
RCS Perpignan 502.697.170
Sigle : JB
Capital : 1000 €
Mention en sera faite au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan
Objet social : L'acquisition de parts sociales,la gestion et l'achat de tous immeubles,lots,terrains,en nue ou pleine propriété.
Suivant procès verbal d'assemblée du 20 septembre 2010, l'associé unique de la
société a décidé de:
Gérance : Monsieur Bernard VANDAMME, 12 rue des cigognes, za la grone, 66700
Argeles sur mer
Transférer le siège social initialement Perpignan 49 quai Vauban à Perpignan 6 rue
Grandes Fabriques.
Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Perpignan
Mention sera faite au RCS de Perpignan
Aux termes d'un acte SSP en date du 2 octobre 2010 il
a été constitué une société
Le Travailleur Catalan
est habilité à publier
les annonces légales et judiciaires.
LAURAX SARL Unipersonnelle au capital de 25000
Euros5 RUE DU MOULINAS, ZAM LAS MOULINAS,
66334 CABESTANY
508908332 R.C.S. Perpignan
Par décision du gérant en date du 17 septembre 2010 il a été pris acte de la nomina-
Dénomination sociale : JB
Pompes Funèbres
Conseillers Funéraires du Roussillon
OFFICE
FUNÉRAIRE ET
C R É M AT I S T E
Y. GUIZARD Père & Fils & H. CARBONELL
8, Place Gambetta - 66000 Perpignan - Tél. 04 68 51 30 20
Site Internet : http://www.pompes.funebres.fr
Chambres Funéraires :
ZI. La Mirande
57, av. aérodrome
Crématorium
66240 Saint-Estève
66000 Perpignan
66140 Canet-en-Roussillon
Tél. 04 68 51 30 20
Tél. 04 68 51 30 20
Tél. 04 68 73 50 50
Renseignements au 04 68 67 00 88 ou au
journal, 44 avenue de Prades - Perpignan
Lundi - Mercredi - Vendredi : 14h à 18h
Fax 04 68 67 56 14
Crématorium Régional
Prévoyance Obsèques
Testament Crématiste
Organisation d’obsèques
Cimetière St Michel 66 140 Canet en
Roussillon
Renseignement et devis 04 68 73 50 50 ou
www.pompes.funebres.fr
Un cadre qui évoque les bains romains
Conflent. Les bains de Saint Thomas proposent des bassins extérieurs, hammam,
jacuzzi, salles de massages, soins du
corps dans un cadre architectural qui rappelle les bains romains. Un espace est
réservé à la culture du plancton thermal.
Imaginez dans un petit coin de montagne ensoleillé au fond
d’une vallée, un vaste amphithéâtre de pierre abritant, en
son sein, trois bassins d’eau chaude sulfureuse en plein
air… Vous êtes bien à Saint-Thomas les bains sur la petite
commune de Fontpédrouse, à 1150m d’altitude ou jaillit une
fantastique source d’eau sulfureuse à 58° aux bienfaits
reconnus depuis la nuits des temps.
Trois bassins extérieurs à une température d’environ 37° y
ont été aménagés, équipés de jacuzzis et jets de massages
ainsi que deux rampes de douche en eau thermale naturelle
et régulées en température. L’espace intérieur vous offrira
trois salles de hammam à températures progressives, parfumées aux huiles essentielles d’eucalyptus et équipées
d’éclairages d’ambiance en chromothérapie (fibre optique)
avec bassin froid et douches. Vous découvrirez également
deux jacuzzis surplombants le torrent de la Riberole, un
Bon
de
réduction
-5€
pour la formule bains
- 11 € pour la formule bains + hammam
Réduction valide jusqu’au 31 décembre 2010.
espace de repos et de relaxation, trois salles
de soins et de massages ainsi qu’un salon de thé. Pour aller
plus loin dans la détente, le hammam a été équipé de systèmes de chromothérapie qui font appel aux dernières technologies en matière d'éclairage. Ainsi, des spots de lumière
intégrés diffusent en continu différentes teintes, transformant le hammam en véritable bulle de couleur. En plongeant
dans ces ambiances colorées, les sensations de détente
sont intensifiées et le relâchement du corps total... L’eau
thermale de Saint Thomas est classée parmi les plus chaudes du type Pyrénéen (58°C). Elle est sulfurée, bicarbonatée, riche en fluor, en silice totale et en oligo-éléments. Son
plancton thermal la rend légère et douce pour la peau. Cette
eau exceptionnelle, naturellement utilisée, à une action
antalgique, décontracturante, antiallergique et cicatrisante.
Tout est fait pour que ce petit coin de paradis vous apporte
réconfort et relaxation dans une Nature généreuse et préservée au sein du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes.
Vous aurez la possibilité de vous restaurer sur place et de
découvrir la boutique de produits de cosmétiques dont certains produits sont fabriqués à base de plancton thermal
naturel cultivé à Saint-Thomas.
Les bains proposent 3 formules :
La formule simple donnant accès à 3 bassins extérieurs dont un avec
jacuzzi et jets de massages. Deux rampes de douche en eau thermale pure.
La formule complète qui donne accès, en plus des 3 bassins extérieur, à
l’espace intérieur avec 3 salles de hammam aux huiles essentielles, deux
jacuzzis, un espace de relaxation et solarium, le salon de thé où l’on vous
offrira une boisson chaude.
Les formules de soins et de modelages (massages): à partir de 28€ pour la
1ère formule comprenant 20mn de massage et l’accès illimité aux bains
extérieurs et à l’espace hammam. Il existe de nombreuses formules de
modelage. La réservation des soins est fortement conseillée.
Informations pratiques
les bains de Saint-Thomas sont ouverts tous les jours de
10h à 19h40 , ouverture exceptionnelle en novembre
Contact : Les bains de Saint-Thomas, 66360 Fontpédrouse
Tel : 04-68-97-03-13
Site internet : www.bains-saint-thomas.com
15
Pétition
Le pluralisme de la presse est en danger!
Le Travailleur catalan est menacé de
disparaître définitivement cette année.
Les lecteurs réguliers ou occasionnels de
ce journal ne peuvent pas l'accepter.
Les colères d’Hypnos
Conscience
Bien sûr, certains diront que l’enjeu est dérisoire. Que vaut, à côté
des combats pour les retraites, pour une France républicaine, celui
qui consiste à maintenir en vie un journal comme le Travailleur
catalan. Rien ou si peu.
Et pourtant, ce combat, aussi dérisoire puisse-t-il paraître, est
essentiel. Car si le Travailleur catalan est le journal que nous
connaissons tous, c’est qu’il est d’abord le fruit d’une conscience.
Non pas une bonne ou une mauvaise conscience, mais une
conscience tout court. Avec ses certitudes, ses moments de doute
et ses dilemmes.
Parfois, la lecture de certains articles m’agace. Plus souvent, cette
même lecture m’enthousiasme. Pour les idées bien sûr mais aussi,
et peut-être surtout, parce que ces textes proviennent d’une
réflexion menée dans l’anonymat du militantisme né de cette
conviction que les idées valent encore assez cher pour que l’on y
consacre du temps.
Alors, se battre pour la survie du Travailleur catalan est un combat
méritoire. Un combat qui doit être mené.
Chacun sait que ce journal ne rapportera jamais beaucoup d’argent. Chacun sait aussi que son audience ne sera jamais celle d’un
grand titre. Mais, voilà, il est le fruit de ce que l’homme porte en
lui de plus cher: la possibilité de penser par lui-même.
Apprenant la situation difficile du journal, Hypnos, pour une fois,
ne s’est pas mis en colère. En revanche, sa tristesse fut grande de
voir le monde des idées et de la politique devoir se plier une nouvelle fois aux exigences chaque jour plus monstrueuses de l’argent-roi.
Mais il n’y a pas de conviction sans espoir et, comme l’écrivait
Chateaubriand, les utopies d’aujourd’hui sont souvent les réalités
de demain.
Alors Hypnos ne veut pas croire que demain sera un jour funeste
où l’expression d’une conscience en vienne à s’éteindre pour un
problème de porte-monnaie.
Et Hypnos écrirait la même chose, avec exactement les mêmes
mots, si cette conscience était de droite.
Depuis sa création en juillet 1936, le
Travailleur catalan a profondément
changé. Aujourd'hui, il porte plus
largement les voix diverses de la
contestation du capitalisme et de la
transformation sociale, pour nourrir le
mouvement populaire et social d'idées progressistes, pour soutenir toutes
les luttes qui se mènent dans le département et ailleurs. S'il devait cesser sa
parution, ce serait un appauvrissement considérable du paysage politique et
médiatique, un affaiblissement de tout le mouvement social.
Les temps sont durs pour la presse en général, mais ils le sont encore plus
pour la presse d'opinion.
Seul journal de gauche des P-O, accepter sa disparition serait accepter une
amputation de la liberté de la presse, priver d'une tribune celles et ceux qui
résistent à l'offensive libérale et capitaliste contre les peuples.
Nous nous adressons à vous, femmes et hommes épris de progrès, de
justice, de liberté d’expression, et vous appelons à défendre le Travailleur
catalan, en signant cette pétition, en vous abonnant ou en faisant un don en
faveur de ce journal.
Prénom :
Nom :
Qualité :
Signature
En signant, j’autorise le Travailleur catalan à publier mon nom et ma qualité.
Faire parvenir à Le Travailleur catalan - 44 avenue de Prades - 60000 PERPIGNAN
Mèl : [email protected]
✄
Parrainer un nouveau lecteur du TC
Offrir un abonnement à une de ses connaissances
3 mois (19€)
6 mois (36€)
Personne à abonner
1 an (70€)
Parrain
Nom:
Nom:
Prenom:
Prenom:
Adresse:
Adresse:
Téléphone:
À retourner, avec votre règlement par chèque, à l’ordre du Travailleur Catalan
Le Travailleur Catalan - Service abonnements 44 avenue de Prades 66000 Perpignan
N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010
Coup
Le mouvement est réglé comme une horloge suisse, un ballet tragique, calme,
professionnel. Chaque geste a sa place,
son sens. C’est pensé, mûri, éprouvé. Un
homme a été jeté au sol et immobilisé.
On lui passe les «pinces» comme disent
les affranchis. Au centre de l’image, les
mains tordues du «mis en cause» sont
fermement maintenues par les policiers
pour un menottage «propre». L’homme
au sol est cloué par deux genoux solides.
A gauche, sourde menace muselée dans
son étui, l’arme de service du fonctionnaire ne servira pas. Pour beaucoup de
flics, elle sort rarement, la plupart du
temps, en dehors des 3 entraînements
au tirs annuels obligatoires.
C’est un samedi matin d’octobre plombé
par un ciel en colère, sur la place de
Catalogne à Perpignan. Le gratin de la
police, de la sécurité publique et de la
gendarmerie a convié la population à un
show bien huilé. Des huiles, il n’en manque pas d’ailleurs. Uniformes impeccables, casquettes et galons à feuille de
chêne circulent au milieu des ateliers. La
police technique et scientifique; le
secours en montagne; la brigade cynophile; la police aux frontières; tous sont
là pour séduire le chaland. Le public, migoguenard, mi-intimidé, circule entre les
stands. Il y a là 500 personnes selon les
organisateurs policiers, une dizaine
selon moi.
Les animations se succèdent. Un chien
d’attaque est lancé contre un pseudo
voleur de voiture pointant une arme vers
lui. Le chien fait son boulot et mord allègrement dans le gras du type, heureusement protégé dans un caparaçon qui le
L’actu vue par Delgé
Oeil
d’
fait ressembler à un bonhomme
Michelin. Les spectateurs apprécient. Les
chiens, ça marche toujours. En le voyant,
je ne peux m’empêcher de penser à cette
célèbre photographie d’un chien policier
mordant un manifestant noir pendant
une émeute à Atlanta. Ca fait moins
rêver dans la vie réelle.
Vaguement mal à l’aise, je décide de tester l’humour policier. Je demande à une
des casquettes à feuilles argentées si
Brice Hortefeux a prévu un atelier
«Comment reconnaître un Rom» pour ce
matin. Regard courroucé. Pas mieux lorsque je suggère un stand «Comment
devenir un bon Français» pour faire plaisir à Eric Besson. Je commence à transpirer. Me demande si je ne vais pas finir en
démonstration de menottage. Je pense à
mardi prochain, en me disant que cette
place sera remplie de manifestants.
Nombreux, j’espère. Ça me donne une
idée. J’approche du stand de la police
technique et scientifique, les fameux
experts. Dialogue :
Moi: «Dites, vous avez des matheux
dans vos équipes d’experts?»
Eux: «Heuuu, oui, il en a quelques uns,
pourquoi donc?»
Moi: «Ben je me disais que vous pourriez
leur demander d’aider leurs collègues
des RG à compter correctement les
manifestants.»
Eux: «…….»
Je file en vitesse en voyant l’œil gourmand du chien policier sur mes miches
fragiles. Lui, il n’a aucun humour.
Robert Barrero