• Retraites : le mouvement se radicalise • Les grèves s`amplifient et
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• Retraites : le mouvement se radicalise • Les grèves s`amplifient et
Le Travailleur Catalan L ’ H E B D O M A D A I R E C O M M U N I S T E D E S P Y R É N É E S - O R I E N T A L E S ★ POUR DES LENDEMAINS QUI CHANGENT 1,80 C - N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 • Retraites : le mouvement se radicalise • Les grèves s’amplifient et sont reconduites • La jeunesse entre dans la mobilisation Sarkozy reste sourd ! Grève illons-le ! 2 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 LU - VU - ENTENDU La surprise vient de Saint-Estève Pavés d’octobre 3,5 millions de manifestants dans les rues ce mardi 12 octobre. Des grèves qui se reconduisent, des mouvements sociaux qui font tache d’huile dans tous les secteurs de l’économie, des assemblées générales partout, des discussions, des votes et le soutien de la population dans ce bras de fer engagé avec le gouvernement dans la lutte contre la réforme des retraites. Fait nouveau, la jeunesse qui se mobilise à son tour, jeunesse méprisée par le Premier ministre qui voit en elle une «manipulée» politique des partis de gauche. Mais rien n’y fait. Ni la querelle des chiffres, pathétique et à laquelle personne ne croit, du ministère de l’Intérieur -le téléphone rouge des préfectures doit sonner à chaque manifestation, imposant avant même les départs de cortèges, les chiffres officiels aux préfets. Ni l’arrogance du pouvoir, estimant qu’il a été au bout du «raisonnable» dans ses concessions, restant sourd aux cris de tout un peuple. Le rouleau compresseur est en marche, la révolte sociale gronde, jusqu’à peut-être devenir un bouillonnement auquel le gouvernement sera incapable de faire face, tant il a tiré sur la corde des exploités, tout statut confondu, social, économique ou professionnel. Provocation, inflexibilité, surdité… alors que l’impopularité de Sarkozy atteint le niveau record de 65%. Personne n’admet être spolié de ses droits. Personne n’accepte de travailler jusqu’à la mort -alors que des millions d’hommes et de femmes sont sans travail. Personne n’accepte que les riches soient protégés à ce point, que le capital soit tant épargné. La radicalisation point au grand jour. C’est tout un modèle, capitaliste libéral, qui est remis en cause. C’est toute une pratique politique, antidémocratique, sécuritaire et liberticide du président qui, outil armé du capital, est pointé du doigt et rejetée. C’est tout un projet de société, neuf, social, solidaire, qui est appelé sur les pavés de ce mois d’octobre 2010. En cette période de forte contestation par le mouvement social de la politique gouvernementale, la victoire de l’UMP aux élections municipales partielles dans la deuxième ville du département est une mauvaise nouvelle pour toute la gauche. C’est aussi une surprise de voir Elie Puigmal (PS), qui perd sa mairie pour 74 voix alors qu’il disposait de plus de 16% d’avance sur son suivant direct au premier tour, le très à droite Robert Vila. Ce dernier a bénéficié du report plus qu’intégral de l’électorat des deux autres listes de droite présentes au premier tour et du maintien de la liste Europe Ecologie. Jean-Jacques Vila, le frère du premier, qui avait fait arriver le scandale dans Saint-Estève, entraînant la démission du conseil municipal, est aussi le grand perdant de l’affaire puisque éliminé de la vie politique stéphanoise. Alors qu’il pouvait se maintenir au premier tour, il a préféré se désister au second «pour faire battre Puigmal». Il y est parvenu certes, mais pas sûr que l’avenir lui donne raison. Jean Codognès, vrai patron d’Europe Ecologie dans le département, a envoyé un message clair à ses excompagnons du PS pour les cantonales de mars prochain sur Perpignan. L’élection de Saint-Estève est une réelle leçon pour toute la gauche qui doit réfléchir aux conséquences de l’hégémonisme, du repli sur soi et de l’affaiblissement de la moindre de ses composantes et aux comportements aux seconds tours des scrutins. En effet, même contestée dans la rue, la droite n’est pas battue d’office aux élections. Beaucoup d’autres paramètres entrent en jeu et avec le mode électoral ancré par la Ve République, chaque scrutin intègre une multitude de spécificités. Au Barcarès, une affaire de famille Pauvres Barcarésiennes et Barcarésiens, dans la famille Ferrand, après le père et la mère, voilà que la fille pointe son nez. Visiblement, même l’UMP est lassée par ce jeu des 7 familles qui ne se joue qu’à une seule. En effet, ses instances nationales viendraient de refuser l’investiture à la progéniture du couple qui contrôle la ville depuis deux mandats. Au cours d’une réunion semi secrète interne au parti de droite pour désigner les délégués de circonscription, il semblerait que deux élus du Barcarès en plus de Mathilde Ferrand aient été élus. Cette décision a provoqué l’ire de quelques militants et pontes de l’UMP d’ici et ceux de Paris ont encore une fois dû intervenir. Pour Jacqueline Irlès, ça commence à faire désordre. Bulletin d’abonnement Adresser un chèque à l’ordre du Travailleur Catalan, 44 av. de Prades - 66000 Perpignan 3 mois (19€) 6 mois (36€) 1 an (70€) Nom : Adresse : Prénom : Code postal : Téléphone : Ville : Mail : Quand un probable incident ménager est monté en épingle Nous pourrions rire de ce qui suit si ce n’était pas si grave. La semaine dernière, une partie de la presse locale, malgré les explications désespérées du principal intéressé, a largement commenté des soi-disant impacts sur la façade de la mairie d’Elne. Immédiatement, on a parlé de plusieurs projectiles tirés contre la façade de l’Hôtel de Ville et la fenêtre du bureau de son maire, Nicolas Garcia. En réalité, un tout petit éclat et un seul sur une vitre, probablement provoqué de l’intérieur par un incident ménager aura suffit pour faire délirer quelques journalistes. Au moment où tant de choses intéressantes se passent dans la rue, dans les entreprises, sur les scènes de spectacles de notre département, on voudrait monter en épingle le moindre incident en problème d’insécurité, on ne s’y prendrait pas autrement. Rassurons notre lectorat, ni la mairie d’Elne, ni son maire n’ont été victimes du moindre attentat. D’ailleurs, si une seule des langues ou des plumes, qui se sont déliées sur cette nonaffaire, avait pris la peine de se déplacer, elles auraient pu le constater de visu. C’est comique, risible et en dit long… Vaches folles dans les Albères Aucune personnalité n’est visée dans ce petit billet, il s’agit d’un vrai problème auquel sont confrontés les édiles des communes des Albères, frontalières avec l’Espagne. Plusieurs dizaines de vaches échappées, mais non recherchées par leurs propriétaires de l’autre côté des Pyrénées sèment le trouble et la zizanie dans nos collines. Destructions de cultures, de clôtures, de potagers, bains clandestins dans les piscines, charges contre les promeneurs, bref une plaie pour les élus locaux qui se heurtent à l’indifférence des propriétaires catalans et des autorités françaises. Ces «meuh-meuh» redevenues sauvages ne sont même pas bonnes pour le rosbif, si on en croit quelques chasseurs qui les ont confondues avec des sangliers. Et dire que si l’élevage payait, on se battrait pour les récupérer. L’UMP 66 en pleine crise L’hirondelle stéphanoise n’annonce pas le printemps pour le parti présidentiel dans les P-O. En effet, rien ne va plus entre Jacqueline Irlès, qui préside aux destinées départementales de l’UMP, et Gilles Foxonnet, qui en est le secrétaire général désigné par… elle. Les méthodes de la députée du lac ne passent plus chez les militants et les pointures de la droite locale. Même Daniel Mach, peu connu pour la douceur du verbe et du geste, est outré par la «brutalité» des agissements présidentiels. Décidément, on aura tout vu. Le Travailleur Catalan 44 av. de Prades - 66000 Perpignan Tél. 04 68 67 00 88 - Fax 04 68 67 56 14 Courriel : [email protected] Site internet : www.letc.fr Commission Paritaire N° 0409 I 84 621 N° ISSN 1279-2039 Gérant : Christian Diéguez Directeur de publication : Sébastien Pouilly Photographie de la Une : Jean Pouech Mise en page : Jean-Claude Assalit Impression : Imprimerie Salvador 33 bd.d'Archimède - 66200 Elne (France) Webmaster : Christian Diéguez Publicité : Richard Siméon N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 BDS : le procès des trois militants renvoyé en janvier Palestine. Lundi 11 octobre à 13h, l'escalier du tribunal de Perpignan bruit des discussions des personnes venues en nombre soutenir Yamina Tadjeur, Bernard Cholet et Jeanne Rousseau. Les trois militants sont un peu tendus, non pour les risques qu'ils encourent mais pour avoir été accusés de racisme par la partie civile, désormais constituée de quatre plaignants: Sammy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, les Avocats sans Frontières, la Chambre de commerce France-Israël et l'association France-Israël. Les deux premiers se sont donnés des appellations trompeuses, alors qu'ils ne sont que des thuriféraires de la politique israélienne dans ce qu'elle a de plus exécrable. Comment ont-ils osé prétexter de ce motif inepte de «racisme» alors que les trois militants, chacun avec sa sensibilité, sont des antiracistes intransigeants? Les avocats de la partie civile ont délibérément fui nos questions. A la sortie de l'audience, qui n'a duré qu'un bref instant, l'on apprend le renvoi du procès au 24 janvier en raison de dossiers incomplets communiqués aux avocats des deux parties. «On continue, lance Bernard, la campagne de signatures et la collecte d'argent car les frais du procès vont se monter à pas moins de 8.000 euros.» Il reste un peu plus de trois mois pour élargir encore le soutien aux trois militants et démontrer qu'ils sont bien les victimes d'une répression d'Etat. Mais, ils sont confiants, portés par cette magnifique solidarité qui s'est déployée devant le tribunal. Yamina en est convaincue: «Nous sortirons vainqueurs, car notre cause est juste» et Jeanne reste déterminée: «Nous continuerons à porter le drapeau de la justice et des droits humains.» Roger Hillel Estagel, village de la solidarité Mobilisation. Vendredi 8 octobre à l’Espace Mandela d’Estagel, la soirée de soutien aux militants BDS est venue ponctuer une semaine de mobilisation autour d'une remarquable exposition de photographes israéliens anticolonialistes, «Occupation et résistance». Une soixantaine de participants ont acquiescé aux interventions graves et chaleureuses d'élus de la municipalité et de représentants de la section du PCF, de l'Union locale CGT, de la Confédération Paysanne. Puis, Jeanne Rousseau, l'une des trois inculpées, devait évoquer avec émotion et empathie, la souffrance du peuple palestinien dont elle a été le témoin direct au cours de ses séjours en Palestine, dans le cadre des missions des internationaux pacifistes. Le film projeté en début de soirée en avait d'ailleurs donné les aspects les plus dramatiques et les plus révoltants. Mais les paroles de Jeanne et plusieurs séquences du film étaient aussi un message d'espoir tant est manifeste le désir de vivre libre du peuple palestinien. R.H. Sortie de l’audience. Le procès est renvoyé au 24 janvier. La justice française doit défendre les Droits de l'Homme, pas les colonies israéliennes! «Conformément à son appel de septembre 2009, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens rappelle qu'il ‘‘soutient la demande de la société civile et politique palestinienne pour que des sanctions soient appliquées à Israël, dans le cadre de l'initiative nonviolente Boycott, Désinvestissement, Sanctions, jusqu'à ce qu'il respecte le droit international et les principes universels des droits de l'Homme.’’ Alors que la coalition gouvernementale israélienne refuse impunément de cesser la colonisation en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, et de mettre un terme au siège de la Bande de Gaza, ce sont les militants mobilisés pour le respect du droit international qui sont attaqués. Le gouvernement français, dont la politique actuelle est loin d'être irréprochable en matière de respect des droits humains, prône la sévérité à l'encontre de ceux qui participent à la campagne pacifique et non-violente BDS. Dans ce contexte, encouragés de surcroît par le soutien du CRIF et de l'ambassade d'Israël, les inconditionnels de la colonisation, en particulier Sammy Ghozlan, le président du BNVCA, multiplient les procès et vont jusqu'à menacer de poursuivre l'Ambassadeur Stéphane Hessel, résistant contre l'occupation nazie, rescapé du camp de Buchenwald, et corédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Nos organisations, investies dans cette campagne contre l'impunité d'Israël, dénoncent ces pressions intolérables. Elles affirment leur solidarité et leur soutien aux défenseurs du droit et de la paix qui subissent l'infamie des accusations de ‘‘provocation à la discrimination’’.» « Chroniques de la rétention / 2008-2010 » Immigration. La Cimade a présenté son dernier ouvrage à la bibliothèque de Cabestany. Qu’est-ce-que la Cimade ? La Cimade est une association de solidarité active avec les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés, fondée dès 1940. En 1984, Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur, demande à l’association d’assurer une mission d’accompagnement social auprès des étrangers «retenus». Au fil des ans, face à une politique d’immigration de plus en plus dure et une législation de plus en plus complexe, la mission de la Cimade dans les centres de rétention devient principalement un accompagnement juridique. 170 personnes interviennent dans les 23 centres de rétention et 20 locaux de rétention installés sur le territoire français. Qu’est-ce-qu’un Centre de rétention administrative ? En France, toute personne qui ne peut justifier légalement de sa présence sur le territoire peut être mise en garde à vue dans un commissariat, et depuis 1981, être placé en centre de rétention administrative. De douze jours jusqu’en 1998, la durée maximale de rétention est passée à trente-deux jours au 1er janvier 2004, et avec le projet de loi Besson, elle pourrait passer à 45 jours. Le CRA de Perpignan compte 48 places. 1.475 personnes y sont passées en 2009. Pourquoi ce livre ? Nicole Mathieu, présidente de la Cimade 66, a lu quatre chroniques extraites du livre. Dès 2008, certains intervenants ont mis en ligne des textes courts afin de témoigner de leur quotidien, comme soupape à leur désarroi grandissant. Besoin de mettre des mots sur des situations de plus en plus absurdes, sur leur impuissance à répondre juridiquement. Le projet du livre est né de ce besoin. L’ouvrage, écrit par 30 intervenants de la Cimade dans les Centres de Rétention Administrative, décrit leur quotidien dans les CRA en 88 chroniques. Il s’agissait de témoigner du quotidien, de l’absurdité administrative, des effets dévastateurs de la politique du chiffre. Mais aussi, comme conclut Julie Chansel dans la préface, de «laisser une trace écrite pour qu’on ne puisse pas dire que l’on ne savait pas». Présentation du livre par la Cimade Lors de la présentation du livre, Nicole Mathieu, présidente de la Cimade 66, a lu quatre chroniques extraites du livre: «La honte», «La tour de Babel», «Anonymat», «C’était où cette fois?». Lectures très fortes et émouvantes pour les auditeurs. Dans «Anonymat», on découvrait que «chaque retenu arrivant en centre de rétention [était] photographié avec une plaque sur laquelle est inscrit son n° de PV». Et qu’à partir de là, les gendarmes du CRA ne faisaient plus référence qu’au n° de PV. Mais comme l’écrit Maryse Boulard dans sa chronique, «cette déshumanisation ne va pas, heureusement, jusqu’à tatouer ce numéro dans leur chair». Bref un livre à lire absolument si l’on veut savoir ce qui se passe réellement dans les centres de rétention. Anne-Marie Delcamp 4 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 Un grand débat pour un référendum d’initiative populaire est nécessaire Eclairage sur la fiscalité Quels sont les avantages de l’intercommunalité pour le contribuable? Question légitime pour chacun d’entre-nous. Parmi les communes de plus de 5.000 habitants, celles où les habitants payent les impôts locaux les plus bas sont Cabestany et Elne, qui ne sont pas dans une communauté de communes ou d’agglo. En revanche, les cinq qui caracolent en tête de ce classement sont toutes membres des plus anciennes communautés de communes du département (plus de 10 ans). Par ailleurs, il faut ajouter à ces impôts locaux pour au moins trois de ces intercommunalités une nouvelle taxe intercommunale qui fait encore augmenter le niveau d’imposition. De même au sujet de l’endettement, il faut ajouter au chiffre de la dette par habitant des communes, l’endettement par habitants de la communauté de communes dont elles font partie. Preuve est faite que les communes qui ont réussi à conserver leur indépendance, et donc la maitrise totale de leur gestion, sont celles où la fiscalité pour les populations est la moins élevée. Rivesaltes. Les élus d'opposition de Rivesaltes -Elsa Sanchez, Béatrice Bile, Patrick Cases et Jean Claude Berga-, dans une déclaration commune, sont revenus sur la fusion de leur commune à l’Agglo. «Suite à l’annonce de la fusion de notre commune avec Perpignan-Méditerranée, nous avons été surpris par l’initiative d’André Bascou, président de la communauté de communes (du Rivesaltais Ndlr) et maire de Rivesaltes, de prendre seul une décision aussi importante que de fusionner avec la communauté d’agglomération Perpignan-Méditerranée. Cette fusion, qui s’est faite dans le dos des Rivesaltais, est un déni de démocratie. C’est un mariage imposé qui enlèvera tout pouvoir aux communes et éloignera de fait les citoyens des centres de décision. A ce sujet, les élus communistes avaient, lors de la création de la communauté de communes Rivesaltes-Agly, fait part de leurs inquiétudes sur les principes de fonctionnement de celle-ci. Bien que le processus de fusion soit enclenché, nous estimons qu'un débat public est indispensable pour donner la parole aux habitants de Rivesaltes et des communes concernées.» Note de la rédaction Pour les élus d’opposition de Rivesaltes, la fusion de la communauté de communes Rivesaltes-Agly à l’Agglo, sans concertation, est un déni de démocratie. Sur la gestion des territoires, sur leur choix éventuels, sur la pertinence d’une véritable intercommunalité tournée vers un bassin de vie commun, sur un fonctionnement démocratique des institutions, les élus d'opposition communistes, socialistes et républicains de Rivesaltes invitaient, jeudi 14 octobre, l’ensemble des citoyens de la communauté de communes à venir en débattre lors d’une réunion publique en présence de Jean Vila, maire de Cabestany. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition. Une décision courageuse et La seule réponse pour imposer un véritable débat avec la population offensive digne de la démocratie ! Point de vue. Philippe Galano, conseiller régional PCF 66. Dans un communiqué, la fédération PCF 66 soutient la honoraire et conseiller municipal démissionnaire majorité municipale démissionnaire de Cabestany. de Cabestany, nous livre son analyse en tant qu’élu. «Le préfet a décidé d’intégrer de force Cabestany dans la communauté d’agglomération de Perpignan. Avec la complicité de Jean-Paul Alduy, président de l’Agglo, le préfet tente de porter un coup terrible à la démocratie. La majorité municipale, s’appuyant sur une large majorité de la population de Cabestany, a toujours opté pour une coopération intercommunale mutuellement avantageuse et consentie pour l’ensemble des communes et des populations. Si l’intégration forcée avait lieu, elle bafouerait à la fois la souveraineté des élus du conseil municipal, issus du suffrage universel, et celle de la population de Cabestany. Quelle que soit l’opinion que chacun peut avoir sur ce type d’intercommunalité, c’est sur le déni de démocratie qu’il faut se positionner. Le moindre précédent est inacceptable, sinon demain, d’autres décisions toutes aussi graves seront imposées aux communes et aux populations en vertu des mêmes principes. Naturellement, le Parti communiste français soutient Jean Vila et le conseil municipal de Cabestany, auxquels le préfet n’a pas laissé d’autres choix que cette décision courageuse et offensive qui, elle, honore la démocratie. Il devra tenir compte du résultat de ces élections municipales anticipées mieux que cela n’a été fait pour le référendum de 2002 ou les municipales de 2008 où l’équipe en place, qui n’a jamais caché son positionnement sur cette question, a obtenu 71% des voix. Le PCF a toujours soutenu les formes de coopérations respectueuses de la souveraineté communale. Il en existe et en existait sous différentes formes (pour l’eau, les transports, les ordures ménagères…), mais le type d’intercommunalité imposé à Cabestany est loin d’avoir fait la preuve de sa capacité à améliorer la vie des gens (…) Nous en appelons à la population du département et à tous les élus pour soutenir Jean Vila, le conseil de Cabestany et une large majorité de ses habitants dans leur quête de justice et de démocratie. Solennellement nous demandons à Monsieur le Préfet ainsi qu’aux maires et conseils municipaux, déjà dans l’Agglo, de renoncer à intégrer Cabestany de force. » «A l’annonce de la volonté du préfet des PyrénéesOrientales d’intégrer de force la commune de Cabestany dans un nouveau périmètre de la communauté d’agglomération PerpignanMéditerranée, les élus de la majorité de gauche, dont je faisais partie, ont décidé de démissionner en bloc. Cette décision politique forte de sens, mûrement réfléchie, était la seule réponse à faire pour imposer un véritable débat avec la population et plus largement avec les élus de tous bords sur les conséquences de la décision autoritaire du préfet et sur la réforme des collectivités qui conditionne cette intégration. C’est donc avec beaucoup de déception que je viens d’apprendre que l’UMP se dérobait de ce débat en ne présentant aucun candidat au scrutin du 24 octobre prochain. Cette attitude, qui n’est rien d’autre qu’une tentative de manipulation doit être clairement dénoncée, car elle consiste à parier sur la démobilisation et l’abstention de la population de Cabestany. C’est aussi un aveu de faiblesse pour l’UMP, incapable de tenir un débat public et démocratique sur les grands sujets de société. Nous le voyons bien pour les retraites. Pour autant, même si les résultats du scrutin du 24 octobre prochain paraissent évidents, la bataille engagée pour que soit respectée la légitimité des élus et la souveraineté des Cabestanyencs, n’est pas encore gagnée. C’est pourquoi j’appelle la population de Cabestany à se rendre en masse aux urnes le 24 octobre prochain et à s’exprimer pour la démocratie et la justice.» 5 Vive la commune ! Cabestany. Suite à la démission de la majorité municipale, les Cabestanyencs seront appelés aux urnes dimanche 24 octobre. Une élection en forme de consultation populaire sur l’intégration, imposée par le préfet, de Cabestany à l’Agglo. Entretien avec Jean Vila, le maire frondeur de la commune. Le Travailleur catalan: Dimanche 24 octobre se déroulera TC: Quel sens aura le vote des électeurs, au premier TC: Pour ces élections, la droite ne présente pas de liste… le premier tour des élections à Cabestany. Pourquoi tour de ces élections ? JV: Egale à elle-même! Depuis 2008, elle montre toute son avoir démissionné ? JV: Il sera double, approuver notre gestion municipale incompétence. Nous regrettons le choix qu’elle a fait: une Jean Vila: Effectivement, cette élection a été provoquée par mais aussi refuser l’intégration à l’Agglo. C’est ce der- opposition constructive qui porte des propositions, voici ce qui la démission de la majorité municipale. Cette démission est nier point que nous souhaitons placer au cœur du est conforme à notre conception de la démocratie. Il ne s’agit un acte réfléchi pour protester et montrer notre colère débat. Porté massivement dans les urnes, cela sera l’ex- ni plus ni moins d’une trahison pour ses électeurs. Elle fuit le contre la proposition d’un arrêté du préfet, intégrant d’au- pression de l’attachement des Cabestanyencs à l’éche- débat démocratique. Face à cela, nous prenons un engagetorité Cabestany à l’Agglo, avec pour seul argument, l’en- lon de la démocratie de proximité qu’est la commune. ment: nous ouvrirons des espaces de discussions, de proposiclavement de la commune dans cette Agglo. Nos discussions avec le préfet et les diverses actions tions au travers les commissions extra-municipales, pour que juridiques que nous avons engagées pourront se pré- toutes les sensibilités de notre commune puissent s’exprimer. TC: Mais pourquoi refuser cette intégration ? valoir d’un large soutien des habitants de Cabestany. Propos recueillis par Sébastien Pouilly JV: Je vous rappelle que depuis des années, toutes les discussions avec l’Agglo ont conclu, réciproquement avec son président, Jean-Paul Alduy, que Cabestany était pénalisée dans l’éventualité d’une adhésion. D’autre part, le projet de loi sur les collectivités, en discussion, imposera à toutes les communes comme Cabestany, n’appartenant à aucune intercommunalité, de choisir avant décembre 2011 la structure de son choix. Nous allions engager des discussions de principe avec d’autres intercommunalités au sud de Cabestany. Or aujourd’hui, notre choix est limité à donner notre avis sur cette intégration forcée avant le 16 décembre. Intégrer l’Agglo, c’est transférer l’essentiel de nos compétences et le centre de décision ne sera plus la commune. L’Agglo serait 140 conseillers communautaires, dont 44 pour Perpignan et seulement 4 pour Cabestany. Sans compter les nouveaux impôts et taxes liés à l’intégration alors que Cabestany est la commune qui impose le moins. Nous réaffirmons avec force que les conditions d’une intercommunalité librement choisie et mutuellement avantageuse ne sont pas réunies, même si Jean-Paul Alduy a touCes élections seront l’occasion, pour les Cabestanyencs, d’exprimer massivement l’expression de leur attachement à jours dit que si Cabestany disait non à l’intégration, ce serait l’échelon de la démocratie de proximité qu’est la commune. un malheur. Le PCF en campagne pour Cabestany Municipales partielles. Après la démission en bloc des conseillers municipaux de la majorité de gauche, le PCF mène la bataille contre l’intégration de force de Cabestany à l’Agglo. L’alerte orange et la tempête de dimanche dernier n’auront découragé personne tant le mécontentement est persistant depuis l’annonce du préfet. Ainsi dimanche dernier, pas moins d’une centaine de personnes s’était pressée au centre culturel de Cabestany pour une rencontre avec les militants et les élus PCF de la ville. Une rencontre pour débattre de l’intégration forcée dans l’Agglo et mobiliser en prévision du scrutin du 24 octobre prochain. Qui veut d’une grande métropole ? Plusieurs dizaines de messages de soutien, la droite dans les choux, le premier coup porté par la majorité de gauche de Cabestany aura eu raison à première vue d’une droite sans projet. Le secrétaire de la section PCF de Cabestany, Rémi Lacapère, fait un premier constat: «Depuis la démission, les Cabestanyencs ont exprimé leurs inquiétudes devant la remise en cause d’une gestion de la commune qui leur ressemble.» Une réaction légitime face à un tel déni de démocratie. Poursuivant sur la gravité de l’affaire, Remi Lacapère enfonce le clou: «Derrière, il y a la grande réforme des collectivités territoriales. La réforme des collectivités, c’est la fin des communes, des départements, la diminution du nombre des régions, la création de communes nouvelles, de métropoles gigantesques.» Un verrou sans possibilité de retour en arrière qui nous mènerait à grands pas vers la privatisation de ce qui reste de service public. Devant les candidats communistes et républicains, réunis pour l’occasion, il en remet une couche: «Pressé, le président de l’Agglomération, Jean-Paul Alduy, prend même de l’avance: il parle d’une métropole allant de Narbonne à Gérone sans jamais dire à quoi cela va servir pour les gens. Le maire de Perpignan lui aussi prend de l’avance. Il décide d’insulter publiquement ses agents communaux de la propreté urbaine et annonce quasiment la reprise de ce service par Véolia.» Le PCF : faisons de la politique autrement Pour le Parti communiste, les cartes n’ont pas été battues certes, mais elles ne sont pas toutes tombées non plus. Des propositions ont été faites au préfet depuis plus d’un an. Notamment pour la création d’une intercommunalité au sud du dépar- tement. Pour Remi Lacapère, «au Parti communiste, nous pensons que donner la parole aux populations est la garantie de ne pas se tromper de route. Nous avons, nous aussi, une réforme à mettre en débat, elle parle de développement harmonieux des territoires, elle renforce la proximité, étend les services publics, protège des désertifications, œuvre pour l’intérêt général.» Désormais, toutes les attentions se portent sur le scrutin du dimanche 24 octobre. Un comité de soutien a été formé, un appel à pétition pour soutenir l’action menée par les élus démissionnaires a été lancé. Pour le PCF, qui s’exprimait devant une partie de la population de Cabestany, «il est temps de franchir le pas et d’agir plutôt que de rester seul à râler devant votre téléviseur». Un appel sans détour… Philippe Galano 6 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 Café citoyen du MRAP 66 LE MRAP 66 en partenariat avec les CEMEA organise un café citoyen sur le thème «La discrimination des personnes handicapées dans le sport»: personnes handicapées pratiquant un sport ou qui veulent accéder, en tant que spectateurs, à des événements sportifs pour lesquels l'accessibilité leur est très difficile. Jeudi 21 octobre, à partir de 18h30, dans les locaux des CEMEA - 3 rue du Puits qui Chante à Perpignan. Le café citoyen se clôturera par un apéritif. Renseignement: 04.68.68.97.71 ou 06.98.64.25.14 Clôture de la Marche mondiale des Femmes à Bukavu au Congo Le Collectif des Droits des Femmes 66 participe à ce mouvement international et, pour fêter la dernière étape 2010, nous invitons les femmes, ce dimanche 17 octobre à 19h30 à nous rejoindre au pied du Castillet… Nous les accueillerons avec des boissons, et nous les invitons, au lieu de faire la cuisine ce soir-là, à taper sur leurs casseroles pour se faire entendre! Cette marche a lieu tous les 5 ans dans 161 pays. Parmi les thèmes de réflexion et d’action de cette 3e Marche mondiale, nous nous mobilisons plus particulièrement sur les violences faites aux femmes: il faut rappeler que contrairement aux idées reçues, c’est dans leur foyer que les femmes sont le plus en danger. 163 femmes sont mortes en 2009 à la suite des coups donnés par leur conjoint ou concubin. Dans le monde, des femmes sont excisées, lapidées, vendues, prostituées au nom de valeurs patriarcales qui dénient aux femmes toute liberté. Nous nous mobilisons également pour l’autonomie économique des femmes et donc contre la réforme des retraites qui est encore plus injuste pour les femmes: leur retraite est en moyenne de 40% inférieure à celle des hommes. Le CDF 66 participe au collectif retraites. Pour le plaisir d’être ensemble et par solidarité pour toutes les femmes dans le monde, nous vous attendons toutes et tous ce dimanche 17 octobre à 19h30. Reprise au Théâtre de la Complicité Ateliers théâtre : enfants, mardi de 17h45 à 19h00 - adolescents, mercredi de 16h à 17h30 - adultes, lundi de 19h à 20h30 Club de langues : un jeudi sur deux, de 19h à 21h Mise à disposition du lieu pour des répétitions, soirées, débats… Renseignements et inscriptions : 8 bis rue Saint-Matthieu - Perpignan 04.68.51.41.18 – 06.77.93.66.76 «Biodiversité, biotechnologie et bioéthique, quels défis pour l'avenir?» 19e édition de la Fête de la science, Village des sciences de Perpignan, Vendredi 22 et samedi 23 octobre Palais des Congrès Le Banquet de la Faim à Perpignan Pour que les 10.000 enfants morts de malnutrition chaque jour ne soient pas oubliés. A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation, Action contre la Faim et la Commission européenne organisent ce samedi 16 octobre un Banquet de la Faim partout en France. Une façon de sensibiliser le public au fléau de la malnutrition. De 10h à 16h sur la place Gambetta, à Perpignan Le Spécialiste de l’Hygiène pour les Professionnels : collectivités, mairies, administrations, maisons de retraite, campings, CHR, détergents sols, linges, cuisines, surfaces, sacs poubelles. Produits éco labélisés. Service de proximité, livraison sous 48h 1895 Av. Julien Panchot - 66000 Perpignan Tél : 04 68 56 90 15 - Fax : 04 68 98 61 59 [email protected] Depuis plusieurs années, les laboratoires de recherche de l’Université de Perpignan Via Domitia participent activement à la «Fête de la Science» à travers la création et l’animation d’ateliers pédagogiques au village des sciences de Perpignan. Cette démarche nationale est déclinée dans les régions et perdure à Perpignan grâce au dynamisme et à la motivation sans cesse renouvelée des bénévoles des laboratoires et des associations scientifiques du département (GOR, Petits Débrouillards…). Dans le cadre de l'Année Internationale de la Biodiversité1, ce thème sera particulièrement à l'honneur lors de cette édition à travers la problématique «Biodiversité, biotechnologie et bioéthique, quels défis pour l'avenir?». Un regard particulier sera posé sur les espèces vivantes, leur diversité et leurs interactions avec leurs milieux naturels; nous développerons également notre esprit critique face aux pouvoirs que les progrès scientifiques nous confèrent en ce début de 21e siècle. En suscitant des rencontres entre la communauté scientifique et le grand public, la Fête de la science permet bien sûr de découvrir les travaux et les métiers des scientifiques; mais cette manifestation a également pour objectif de partager des savoirs sur notre environnement et notre société, et ainsi favoriser une réflexion et des choix citoyens. Enfin, la fête de la science a l'ambition de stimuler la curiosité des visiteurs pour la recherche scientifique en les faisant participer activement aux animations et débats, ainsi qu'en mettant en lien les sciences avec d'autres domaines, comme les arts, la gastronomie... Conférences Vendredi 22 octobre : 10h: «La biodiversité et ses interactions avec le climat et les modes de vies», Anne-Marie Moigne 11h: «Lorsque le solaire et les déchets font bon ménage», Xavier Py 15h: «Les grandes inventions des hommes préhistoriques», Jacques Pernaud Mouvement des lycéens, mise au point de la FCPE 66 La FCPE observe les mouvements des lycéens sans porter le moindre jugement sur leur mode de mobilisation. Il appartient à chaque parent de s’informer de la situation et d’en discuter avec son ou ses enfants. Par contre, le simple fait que les jeunes soient interpelés par cette contreréforme injuste, nous rassure sur leur prise en compte des problèmes de notre société et de leur souci de l’avenir. Ce débat doit surtout se faire en famille. La FCPE, consciente de la tension permanente dans laquelle les enseignants sont, ne désire pas que de trop vieux professeurs en activité aient en charge les cours de leurs enfants. Ceci, au nom de la pénibilité de ce travail, au nom de la considération de nos enfants, au nom du chômage des jeunes. Jean Pouech La FCPE dénonce le vandalisme que des individus extérieurs pratiquent à l’occasion des mouvements, et souhaite que l’amalgame ne soit pas fait en demandant aux élèves de continuer à respecter les personnes, les établissements et le matériel tout autant qu’ils sont euxmêmes respectés et respectables. Gérard Doz, président FCPE 66 7 Le fauteur et les faucheurs AntiOGM. Les 11, 12 et 13 octobre, 87 Faucheurs Volontaires d'OGM, dont quatre militants du département, comparaissaient devant le Tribunal de Marmande. Les Faucheurs Volontaires sont inculpés pour avoir participé en septembre 2007 à la neutralisation d'une partie d'un champ semé de maïs MON810 sur la commune de Grezet-Cavagnan. Deux de ces faucheurs, José Bové et Dominique Planche, sont en récidive légale et risquent une peine de prison ferme. Parmi les autres inculpés, quatre sont des militants bien connus du département. Ils ont tenu à expliquer devant la presse le sens de leur action et les conditions dans lesquelles elle a été menée. Début 2006, un maïsiculteur de Grézet-Marmande, après avoir cultivé secrètement pendant plusieurs années du maïs OGM à petite échelle, annonce son intention d'étendre ce type de culture sur une surface 100 hectares. A la suite des protestations des syndicalistes de la Confédération Paysanne, les paysans proOGM, dont les terrains jouxtent les terrains pollués, acceptent finalement d'implanter des parcelles de maïs traditionnel et de permettre l'installation de ruches tests pour évaluer l'impact des maïs OGM sur les maïs sains et sur les pollens. Les prélèvements sont faits en présence d'huissiers. Il apparaît que tous les échantillons de maïs, de même que les pollens sont contaminés. L'expérience est renouvelée en 2007 et confirme les premiers résultats. Malgré ces preuves irréfutables, l'agriculteur transgénique s'obstine, qui plus est de manière particulièrement provocante. Pour faire entendre raison au fauteur, 300 faucheurs volontaires décident de faucher symboliquement une partie des 100 hectares. Trois faucheurs sont mis en garde-à-vue, immédiatement jugée et condamnés au civil. L'agriculteur transgénique attaque de nouveau au pénal. 87 «dépollueurs» sont inculpés alors qu'aujourd'hui le maïs MON810 a été interdit en culture en application du principe de précaution. R.H. L’Arche de la Solidarité : pas si solidaire ! Prades. Cinq salariés et vingt bénévoles, travaillant parfois pendant des mois, toute la journée gratuitement, en espérant un jour obtenir un CDI qui n'arrive jamais. L’Arche de la Solidarité est une association censée servir de «tremplin» pour l’insertion professionnelle et de lieu de solidarité pour les familles modestes. Mais en novembre 2008, l’affaire éclate et tourne vite au vinaigre. Les salariés, soutenus par la CGT et de nombreuses personnes de la ville où elle a pignon sur rue (Prades), dénoncent une association à la gestion douteuse. Cette association, conventionnée par le Secours catholique et l’Etat, s’avère être une entreprise très lucrative pour ses dirigeants. Pourtant, rien ou presque rien ne revient à l’objet de sa création: la réinsertion et le secours aux plus modestes. Faisant courir l’espoir d’un CDI pour tous, les dirigeants de cette association pratiquent des prix exorbitants sur les objets de récupération que rénovent plusieurs dizaines de bénévoles, profitant de la générosité des «donateurs» et des acheteurs. Harcèlement, menace, licenciement autour de la poule aux œufs d’or ! L’affaire prend une nouvelle dimension avec la pression qu’exercent désormais les membres dirigeants de cette association, gérant le personnel comme à la plus belle époque. Une situation très mal vécue et dénoncée par les cinq salariés, dont le directeur du centre. Soutenus par la CGT départementale et l’Union locale de Prades, c’est une lutte qui prend forme après le licenciement du directeur, aboutissant à la création d’un nouveau directoire. Les trois familles, qui tiennent l’association d’une main de fer (Margail - Privat - Sergent) ne veulent rien lâcher de leur poule aux œufs d’or. Expropriés par la propriétaire des locaux, «révoqués» sur conseil de l’Evêque par le Secours catholique, dénoncés par la CGT pour travail dissimulé et licenciement abusif, ils engagent une procédure judiciaire pour non respect des statuts. Une procédure qui vient d’aboutir, leur donnant habilement raison sur la forme, sans se positionner sur le fond. Une affaire toujours en cours, qui a révélé l’ampleur d’une situation inacceptable Impossible de mettre la main sur les comptes réels de l’association, impossible de connaître la situation financière, impossible de savoir où sont passées les subventions de l’Etat, de l’Evêché, les dons des particuliers. Une situation dévoilée par le nouveau bureau de l’association entre 2008 et 2010. Ainsi, en deux ans, le nouveau bureau présidé par M. Manas a créé dix nouveaux emplois pour atteindre quinze salariés. Preuve que l’activité de l’association, qui conditionne son objet social, était à l’arrêt avant cette date. Pour quelle raison et où sont passés les fonds publics pour la réinsertion et l’emploi? D’autres anomalies ont été constatées, notamment les prix de vente exorbitants des objets et meubles, pratiqués par les «gestionnaires» d’alors, et dont les produits de ventes auraient dû allègrement remplir et se retrouver dans les caisses de l’association: que sont-t-ils devenus? Pas étonnant alors d’apprendre que depuis le retour de M. Margail, après le jugement du tribunal, aucun salaire n’a été versé depuis trois mois aux 15 salariés de l’association. Dernièrement, à l’appel de la CGT, une manifestation s’est déroulée devant la sous-préfecture pour demander au sous-préfet d’intervenir rapidement en faveur des salariés et mettre fin à ces agissements. Un jugement ubuesque qui rétablit et qui donne les clés du coffre fort d’une association qui n’a plus de raison sociale. Quinze emplois sont en jeu dans le Conflent, il serait temps pour les pouvoirs publics qu’ils assument leurs responsabilités. Philippe Galano 8 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 Déclaration commune de l’intersyndicale des P-O Par son intransigeance à imposer un projet dicté pour satisfaire les marchés financiers dans le cadre d’une politique d’austérité, le gouvernement se met lui-même en situation d’affrontement et de blocage. Les journées nationales de grève et d’action se multiplient et comme celle d’aujourd’hui, elles remportent de francs succès. Les salariés du public et du privé, en participant massivement à ces journées de grèves, réaffirment chaque fois leur détermination à ne pas se laisser imposer une réforme injuste et inefficace. Ces mobilisations massives s’accompagnent d’un large soutien de la population, qui refuse le report de l’âge légal de départ à la retraite et la baisse conséquente du pouvoir d’achat des salariés et des retraités que recèle cette réforme. Quoi qu’en dise le gouvernement, la démobilisation n’est pas à l’ordre du jour! Encore moins aujourd’hui que hier! C’est bien l’exigence d’un véritable débat démocratique sur la question des retraites et l’examen d’autres alternatives à ce projet de loi qui s’exprime aujourd’hui. Les salariés de notre pays ne méritent pas qu’on les maltraite socialement. Considérons que nous sommes aujourd’hui en état de légitime défense. Ils veulent imposer la retraite à 62 ans ou 67 ans… et demain, 70 ans?… où est la limite? Travailler plus longtemps pour gagner moins à la retraite, est-ce cela le progrès social? 62 ans, c’est non! 67 ans, c’est encore non! D’autres solutions de financement des retraites par répartition et du code des pensions sont possibles. Il n’est pas écrit que la fin de la retraite à 60 ans ait sonné, il n’est pas écrit que ce projet de réforme aille à son terme. Les organisations syndicales mettent en garde le gouvernement sur les conséquences que provoquerait l’ignorance de la colère qui s’exprime profondément dans le pays. Nous réaffirmons ici notre totale détermination à poursuivre et amplifier l’action. Nous invitons les salariés du privé et du public, les privés d’emploi, les chômeurs, les précaires, les retraités, tous les citoyens et citoyennes attachés aux valeurs d’égalité et de solidarité à travailler ensemble, à tous les niveaux, au développement de la mobilisation afin de l’inscrire très rapidement dans la reconduction. Nous vous appelons toutes et tous à multiplier les initiatives: réunions dans les territoires, assemblées générales et consultations unitaires des salariés sur les lieux de travail, dans les services et les entreprises. Il est de notre responsabilité collective de définir démocratiquement le rythme, les formes et les suites de l’action. Le maintien de la retraite à 60 ans à taux plein, c’est ensemble que nous allons le gagner! Rien n’est joué! Vive la lutte sociale, vive la solidarité! Perpignan, mardi 12 octobre Retraites : plus de 1.000 cartes pétitions déjà signées dans les P-O Jean Pouech Reconduction de la grève par les cheminots du site de Perpignan Les cheminots du site de Perpignan se sont réunis en assemblée générale ce mardi 12 octobre à 18h. La reconduction a été votée très majoritairement. Dans l’attente des résultats des assemblées générales des autres secteurs d’activités public et privée-, les cheminots perpignanais se sont mobilisés mercredi matin afin de rassembler le plus grand nombre de salariés contre cette réforme, en particulier par une distribution de tracts à partir de 7h au rond-point d’Auchan. Un rassemblement est prévu dès le début de l’après-midi avec l’assemblée des salariés en grève afin de s’opposer aux choix gouvernementaux. Jean Quillio Mercredi 13 octobre, les agents des Impôts et de la Trésorerie, à l’appel de leurs syndicats, ont voté la reconduction de leur grève contre la réforme des retraites. Ils ont occupé la chaussée devant les bureaux. Durant cette occupation, ils ont reçu un soutien massif des cheminots, des salariés des Courriers Catalans en grève et des élèves du lycée Lurçat qui eux, bloquaient leur établissement. Jean Quillio PCF 66. Fortement impliqués dans leurs syndicats, sur leur lieu de travail, dans les instances où ils siègent, les communes où ils sont élus… les communistes multiplient les initiatives pour obtenir le retrait du projet sur les retraites. Dans les manifs, dans les assemblées générales, en affichant ou en tractant, ils ne ménagent pas leurs efforts pour amplifier le mouvement jusqu’à la victoire. A l’Assemblée nationale comme au Sénat, mais aussi dans tous les départements, les militants sont entièrement mobilisés aux côtés des salariés pour exiger le maintien de l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour tous à taux plein et démontrer qu’un autre financement est possible. Parmi les initiatives remarquables, les députés et sénateurs communistes et du Parti de gauche s’étaient donnés rendez-vous symboliquement devant le Fouquet’s le mercredi 6 octobre à Paris. Le but de ce rassemblement était le passage de relais symbolique et combatif des députés opposés à la réforme de la retraite à leurs collègues sénateurs, devant l’endroit même où la droite revancharde avait fêté la victoire de Nicolas Sarkozy à l’élection à la présidence de la République. A leurs pieds, des sacs postaux remplis de pétitions et de cartes postales pour défendre le droit au départ à la retraite à 60 ans et à taux plein. Accompagnés de journalistes, ils ont descendu les Champs-Élysées pour apporter (en main propre) les cartes pétitions au locataire de l’Élysée. A Perpignan, samedi 9 octobre, le PCF avait convié les médias pour une conférence de presse devant la poste centrale. La raison de cette initiative: l’envoi du millier de cartes pétitions (1.007 exactement) récoltées dans la dernière période par les militants communistes des Pyrénées-Orientales. Actuellement, les sénateurs communistes ne ménagent pas leurs efforts pour défendre les 600 amendements du groupe CRCSPG, malgré la volonté gouvernementale d’escamoter les débats. Dans les manifs à venir, du simple militant au sénateur, tous se retrouveront avec d’autres pour crier: «Assez, Sarko, nous ne lâcherons pas!» Michel Franquesa Meeting unitaire Vendredi 15 octobre à 20h30 - Elne - Salle des Fêtes Avec Gérard Filoche, inspecteur du travail et syndicaliste Comité départemental pour la défense des retraites : Attac, Collectif Droit des Femmes 66, CNT, FCPE, Femmes Solidaires, FSU, Initiatives Citoyennes, JC66, LDH, MRC, Mutuelle de l’ARAC, NPA, NPA jeunes, PCF, PG, POI, PRG, PS, Renaissance Communiste 66, UD-CGT, Union Syndicale Solidaires, UNEF, Union des étudiants de gauche 66, UNRPA, Les Verts/Europe Écologie. 9 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 Paroles Jeunes de Jean Pouech Certains, ministres ou non, ont déclaré que les jeunes qui manifestent actuellement sont manipulés, qu’ils ne savent pas pourquoi ils sont là, ou même pire, qu’ils manifestent pour sécher les cours. Voilà quelques réponses de jeunes lycéennes et lycéens, pris totalement au hasard dans la manifestation de ce mardi 12 octobre. Ils étaient souriants, mais sérieux, heureux d’être «tous ensemble» et résolus. Guillaume , 17 ans, sac sur le dos, vient de retrouver ses camarades au départ de la manifestation. Il est en terminale au lycée Arago. «Aujourd’hui, je suis en grève et j’ai participé au blocage du lycée car je suis contre la réforme des retraites que veut faire passer le gouvernement. En reculant l’âge de départ à la retraite, cela va encore plus nous priver d’emploi, nous les jeunes, alors que nous avons déjà beaucoup de mal à entrer dans la vie active. C’est absurde. Je pense qu’il faut défendre les acquis, qu’il faut les conserver, car il y a d’autres solutions que celles du gouvernement. Il faudrait en particulier un système d’imposition plus juste, plus équilibré.» Pierre Elyze Avec , 18 ans, et , 16 ans, du lycée de Théza, c’est un discours à deux voix qui s’engage, chacun venant ponctuer ce qu’a dit l’autre. «Si on est ici aujourd’hui, c’est qu’on se préoccupe de notre avenir.» «Et on est solidaire avec nos parents, avec ceux qui travaillent ou qui vont travailler!» «Pour les retraites, Sarkozy se contredit! Il avait promis de ne pas toucher à la retraite à 60 ans.» «Or, aujourd’hui, c’est ce qu’il fait!» «Et il n’y a pas que les retraites! C’est tout qui va mal. Aujourd’hui, dans les familles, on ne vit plus, on survit!» «Il faut aller chercher l’argent ailleurs que chez les salariés. Il faut aller le chercher chez les riches!» Arthur ,15 ans, est en seconde au lycée Arago. Après un instant de réflexion devant la question, il se lance avec conviction. «Il y a le blocus au lycée. Mais ce n’est pas à cause de cela que je suis ici. Je suis ici pour soutenir les gens qui sont contre le projet du gouvernement, pour être avec eux. Moi non plus, je ne veux pas partir en retraite à 65 ans ou même plus. Il faut qu’on se batte, qu’on continue. Il faut faire la grève reconductible.» d’euros qu’il fait aux plus riches. Et au-delà des retraites, la situation sociale est catastrophique; en France, 8 millions de gens vivent sous le seuil de pauvreté, il y a 4 millions de chômeurs, 7 millions de travailleurs pauvres. C’est inacceptable! Ce que nous voulons, c’est une véritable réforme sociale qui soit vraiment juste et morale.» Gaëlle , 17 ans, manifeste au centre d’un groupe de copines et de copains du lycée Arago. «Je suis contre la réforme. Je ne veux pas devoir travailler jusqu’à 65 ans. Dire qu’on ne peut pas faire autrement, c’est des co... Il faudrait gérer mieux le budget, prendre l’argent où il est. Et j’espère que le blocus du lycée va durer. Il faut continuer pour que le gouvernement nous entende, pour qu’on gagne.» Alice , 15 ans, et… Alice , 18 ans, Tarik avancent côte à côte au rythme de la manifestation. Leurs deux voix vont se mêler pour donner un unique discours. «Je veux protester contre une réforme des retraites totalement injuste. Le gouvernement dit que la jeunesse n’est pas concernée mais c’est faux. Avec cette réforme, on rentrera encore plus tard sur le marché du travail. Sarkozy dit qu’il n’y a pas d’argent, mais avec le bouclier fiscal, c’est un cadeau de 600 millions «On ne veut pas perdre tous les acquis du Conseil national de la révolution, euh… de la Résistance… avec de Gaulle. Ils sont en train de tout reprendre. Pourtant il y a des sous, les caisses sont pleines pour les banques. Et on veut nous faire bosser jusqu’à 67, 75, 80 ans… Vous imaginez un prof de 70 ans devant des classes de 35, 39 élèves! C’est impossible! On en a marre de toutes leurs réformes et en plus, on a l’impression de ne pas être écouter. Alors on est là pour le dire et le montrer. » , 17 ans, lycéen en 1ère ES, est, avec son drapeau, en tête de la manifestation. Il accepte de s’arrêter quelques instants pour dire pourquoi il participe à la manifestation avant de repartir en courant rejoindre les premiers rangs. Coup de gueule Ainsi, pour le Premier ministre comme pour toute la clique gouvernementale «mettre des jeunes de 15 ans dans la rue est irresponsable». Ainsi, pour ceux qui nous gouvernent, une étudiante, un lycéen, ça ne peut pas réfléchir, ça ne peut pas se faire une opinion, ça ne peut qu’être «mis dans la rue», «manipulé». Quel mépris pour la jeunesse ! Sûrement manipulés pour défendre la République en 1793, Viala ou Bara dont me parlait mon instituteur. Probablement inconscient du combat qu’il menait contre le fascisme, Guy Moquet, fusillé par les nazis à 17 ans. Tout comme devaient être irresponsables les milliers de lycéennes et lycéens, d’étudiantes et d’étudiants qui, en 2006 aux côtés de leurs aînés, ont envahi les rues pour dire «non au CPE» et obtenir son retrait. L’histoire le démontre: c’est toujours avec la jeunesse et jamais contre elle, que le progrès social, la justice et la liberté se sont épanouies. Mais c’est justement pour cela que c’est toujours la même fraction, la plus rétrograde de la société, la plus attachée à ses privilèges, qui méprise la jeunesse. Parce qu’elle en a peur. Alors, à rebours de Monsieur Fillon, je citerai Shakespeare: «La jeunesse trouve la révolte en elle-même quand elle ne la trouve pas près d'elle.» René Granmont 10 Le PGE prochainement en congrès Gauche européenne. Le Bureau exécutif du Parti de la gauche européenne s’est réuni les 24, 25 et 26 septembre à Luxembourg. La discussion a porté sur le développement des ripostes aux politiques d’austérité dans les différents pays. Mais elle a surtout été centrée sur la préparation du 3e Congrès du PGE qui se tiendra à Paris du 2 au 5 décembre. Plusieurs documents seront soumis à la décision des partis membres (dont le PCF, le PG et Gauche unitaire pour la France): un document d’orientation, un texte d’évaluation de l’activité du PGE et des propositions de modifications des statuts. Pour la résistance et l’alternative en Europe Le document d’orientation se présente comme un «programme d’action politique», des «propositions d’action commune pour la résistance et l’alternative en Europe». Ce parti pris part d’un constat: «Face à la généralisation de l’austérité, de nouvelles résistances se développent à travers l’Europe. C’est un immense défi pour le PGE d’encourager cette résistance, de montrer de possibles alternatives et de faire émerger un mouvement en faveur d’une logique alternative pour une civilisation solidaire.» Le document présente donc des propositions concrètes regroupées sous plusieurs thèmes: «Une démocratisation profonde des politiques européennes»; «Combattre la crise efficacement - tout de suite!»; «Plan d’action contre le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale»; «Pour un nouveau mode de développement». Des exigences conçues pour favoriser la mobilisation et le rassemblement des peuples européens. Pour une nouvelle phase de développement du PGE Mais le Parti de la gauche européenne, tel qu’il est et agit aujourd’hui, peut-il se donner cette ambition d’être cette force politique offensive et rassembleuse? C’est la question posée par le deuxième document intitulé «Évaluation et perspectives». «Une appréciation équilibrée, indique ce texte, doit intégrer la réalité des progrès incontestables que six années d’existence et d’activité du PGE ont permis (manifestés notamment par son élargissement constant, encore confirmé par l’adhésion, pour la France, de Gauche unitaire après celle du Parti de gauche en juin) et noter certains tâtonnements et manques à gagner.» Cela dit, la question posée «n’est pas seulement de se contenter de corriger ces insuffisances». Pour faire face aux responsabilités qu’il se donne, le PGE doit «engager une nouvelle phase de développement de son activité et de son rayonnement.» La proposition est ainsi avancée que le congrès de Paris soit l’occasion de lancer «une initiative politique à l’échelle européenne ayant pour objectif le rassemblement pour la résistance et l’alternative ». Ce nouveau développement inclut nécessairement l’amélioration du fonctionnement du PGE. À cet égard, deux modifications des statuts sont proposées: l’élection par le congrès de deux présidents, à parité, et d’un coordinateur général «indépendant d’un pays ou d’un parti». N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 S'engager encore plus auprès des gens Anecr. Au Congrès de l'Association nationale des élus communistes et républicains à Nantes les 1er, 2 et 3 octobre derniers: «Si les collectivités ne peuvent, seules, transformer la société, elles ont un rôle essentiel dans la vie des gens.» Cette réflexion, lâchée dès l'ouverture du congrès par un conseiller régional de Loire-Atlantique, donne bien la tonalité de ces trois jours de rencontres et de débats dans le Centre des Congrès de Nantes; elle résume la problématique qui se pose en permanence aux élus, du moins à ceux qui entendent mettre leur mandat au service des citoyens. Les élus communistes et républicains sont de ceux-là, il en faudrait beaucoup plus, 500 participaient à ce congrès, déjà pas mal. Un congrès important ne serait-ce que par le contexte, abondamment rappelé, la crise provoquée par les diktats de la finance, la guerre que le gouvernement a déclarée au peuple, la montée de l'abstention, contexte aussi d'une mobilisation sociale d'envergure, et, sur le plan politique, la naissance du Front de gauche. Une situation qui ne saurait laisser les élus indifférents, illustration le samedi où ils ont interrompu leurs travaux pour saluer la manifestation contre la réforme des retraites, les manifestants, visiblement, ont apprécié. Pourquoi une Anecr ? Un tel congrès éclaire la question (rappelons que l'Anecr a été créée en 1977): besoin de mettre en commun des expériences, d'approfondir des thèmes, définir des orientations, de se former. Les associations départemen- tales (Adecr), permettant tout cela au plan local. Le Congrès 2010 entend aller plus loin dans l'ouverture, faire de l'Anecr une «maison commune», l'élargir à d'autres élus progressistes, à des citoyens. Un congrès qui s'est achevé avec une direction renforcée pour mieux tenir les engagements pris (une Charte des Engagements a été validée), parmi ceux-ci: être plus lisibles et plus visibles, donner une vision plus cohérente des élus communistes et républicains. Un congrès qui a vu l'élection d'un nouveau président, Marc Adenot, maire de Champigny, remplaçant André Chassaigne. Les sujets brûlants du congrès Beaucoup de discussions autour du triptyque Services publics et réforme des collectivités - Finances - Droits fondamentaux, en séance plénière comme dans les ateliers. Propos entendu: «Notre collectivité est plus qu'une collectivité, c'est un service public pour tous», c'est dire la nécessité de faire barrage aux coups portés à ces services. En projet, un congrès de l'Anecr sur le sujet. De même, se battre contre la réforme des collectivités et proposer un nouvel élan pour la démocratie locale sont la préoccupation constante du moment, une affaire qui ne doit pas rester entre élus mais impliquer tous les citoyens. Un appel aux personnels territoriaux les alertant sur les conséquences néfastes de cette réforme a été lancé. Sur les finances, un atelier dévoilait l'ampleur des niches fiscales, mettait en lien fiscalité et démocratie en ouvrant la réflexion sur «l'impôt républicain». Concernant les Droits humains fondamentaux, un riche débat, d'autant que l'actualité en pointe l'urgence. Des actions sont prévues, le 5 novembre, une votation sur le droit de vote des étrangers, une pétition circule pour le droit au logement et contre le hold-up sur les offices HLM. Initiative passionnante, l'édition, à l'occasion du congrès de Nantes, d'un ouvrage collectif sur «Les traites négrières et coloniales», ouvrage remis à chaque participant, un débat sur ce thème s'est tenu le samedi soir. Des journées intenses et précieuses pour les élus qui se sentent trop souvent isolés, ou, tellement le nez sur le guidon, qu'ils n'ont pas la possibilité du recul nécessaire. Reste maintenant à faire vivre dans le concret et partager avec les populations ce bien commun. Nicole Gaspon Nicole Gaspon et Marc Severac, respectivement présidente et secrétaire de l’Adecr 66, tous deux congressistes à Nantes. 11 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 La finance arrogante est de retour Capitalisme. Alors que les destructions d’emplois, conséquences de la crise économique, frappent une grande partie de la population mondiale, certains sont déjà sortis de la crise et recommencent à accumuler des sommes indécentes. Une étude publiée par le Wallstreet journal annonce que les institutions financières s’apprêtent à verser un montant record de 144 milliards de dollars (104 milliards d’euros) de rémunérations variables à leurs dirigeants et employés. Ces chiffres atteignent de tels sommets qu’il est souvent bien difficile de se les représenter. Ces chiffres sont pourtant révélateurs des excès du système financier. En effet, comment est-il acceptable que 35 institutions financières (banques, fonds de pensions, etc.) soient capables d’accumuler suffisamment de richesse pour verser en stock-options et autre bonus plus de 100 milliards d’euros? Car cette somme représente l’équivalent d’une année de SMIC pour plus de 6 millions de personnes! Les puissances de l’argent ont donc réussi à tirer profit de la crise économique alors qu’elles l’ont elles-mêmes provoquée. Cette crise, commencée il y a maintenant deux ans, a directement été provoquée par l’emballement du système financier. Pourtant aucune leçon n’a été tirée. L’annonce des bonus records pour l’année 2010 démontre une fois encore que la finance continue de fonctionner comme avant la crise. D’ailleurs la condamnation de Jérôme Kerviel, la semaine dernière, s’inscrit dans la même logique. En infligeant à l’ancien trader de la Société Générale une amende de 4,9 milliards d’euros, la justice française est malheureusement venue renforcer le système établi. En aucun cas, la responsabilité de la Société générale n’a été posée alors que la pratique des bonus colossaux et la volonté des banques de gagner toujours plus grâce à la spéculation est directement responsable des agissements de J. Kerviel. Aujourd’hui, l’économie mondiale est contrôlée par un système financier qui marche sur la tête Ce système a provoqué la plus grande crise économique qu’ait connue le monde depuis 1929. Mais aucune conclusion sérieuse n’a été tirée de cette crise. Est-ce parce que ce sont principalement les plus défavorisés qui payent le prix de la crise? Malheureusement, cette explication est fort plausible. Les possédants et privilégiés n’ont été que très peu affaiblis par la crise économique et n’ont donc aucune raison de remettre en cause le fonctionnement actuel de la finance. Le peuple, lui, a toutes les raisons de le faire. Nous ne pouvons donc que souhaiter un véritable soulèvement démocratique du peuple pour s’emparer de cette question et exiger l’arrêt du fonctionnement outrancier de la finance mondiale. Contribution du Parti de gauche La suppression de l'ISF par la petite porte Fiscalité. La ficelle est grosse: tenir sur les retraites, et donner un os à ronger sur la fiscalité. Mais quel os... Le ministre du Budget, François Baroin, a déclaré que le bouclier fiscal était devenu «un symbole d'injustice» tout en réaffirmant que le gouvernement ne voulait pas, «dans la précipitation», le «faire sauter» dans le budget 2011. Et Baroin continue de lier bouclier et ISF: «Si on a un ISF, on a un bouclier; s'il n'y a plus de bouclier, il faut avoir le courage d'affronter le dossier, lui aussi symbolique, de l'ISF». Pour autant, le ministre juge «difficile d'envisager la suppression de l'ISF sans une réflexion sur la substitution d'un impôt sur le patrimoine.» Les Français sont 71% à souhaiter la suppression du bouclier fiscal, et 64% à être «plutôt opposés» à celle de l'impôt sur les grandes fortunes (ISF), selon un sondage BVA pour Canal+. Alors que la droite sonde l'opinion sur la suppression du bouclier agrémentée de la suppression de l'ISF (cadeau royal aux plus riches), les Français opposent la justice fiscale. Lors d'un précédent sondage effectué en septembre par TNS-Sofres, les Français étaient 54% à réclamer la suppression du bouclier fiscal: c'est dire si la question devient tendue pour le gouvernement Sarkozy. Même les sympathisants de droite sont très majoritairement (62%) plutôt favorables à la disparition du bouclier, une proportion qui grimpe à 79% chez les sympathisants de gauche. «Il y a donc une majorité à l'Assemblée nationale pour voter la suppression du bouclier fiscal» Près de 100 députés UMP ont cosigné jeudi 7 octobre en fin d'après-midi l'amendement de leur collègue Michel Piron pour supprimer dès 2011 le bouclier fiscal et l'ISF pour les remplacer par une imposition des revenus du patrimoine ainsi que la création d'une nouvelle tranche d'impôt à 46% pour les revenus supérieurs à 100.000 euros. Un simple «appel au débat» tempère JeanFrançois Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée. «Je pense en revanche que ça ne peut pas être adopté en l'état dans les jours qui viennent. C'est un sujet trop important, cet amendement doit servir d'appel au débat», a-t-il ajouté. Le sondage a été réalisé par Internet les 5 et 6 octobre auprès d'un échantillon représentatif de 1.117 personnes âgées de 15 ans et plus, sélectionné selon la méthode des quotas. Nicolas Sarkozy, qui s'est jusqu'à présent toujours opposé aux demandes de suppression du bouclier fiscal, a demandé à la Cour des comptes de lui remettre un rapport sur les systèmes fiscaux français et allemand qu'il souhaite rapprocher. Ni l'ISF ni le bouclier fiscal n'existent en Allemagne. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, prend les députés UMP au mot: «Il y a donc une majorité à l'Assemblée nationale -l'opposition et les 80 UMPpour voter la suppression du bouclier fiscal. Donc faisons-le, n'attendons pas», a-t-il dit. Simplement, il faut être très clair: suppression du bouclier fiscal, oui, «mais pas question de supprimer l'ISF», a-t-il ajouté. Humanité 8 octobre 2010 Naissance d'un festival avec une ouverture prometteuse Etre oiseau, on en rêve... Automne musical en Vallespir. Frédéris Lodéon et l'ensemble «Tutti Bassi» à Saint-Jean-Pla-deCorts pour le premier concert de «L'automne musical en Vallespir». Saluons cette nouvelle manifestation culturelle qui, quatre jours durant, faisait événement sur les rives du Tech. La musique en vedette, mais ce «Carrefour des arts» fait aussi place à la peinture, la sculpture, la photo... Porté par une équipe efficace, sous la direction artistique du violoncelliste François Ragot, ce festival semble parti pour durer, d'autant que la qualité est au rendez-vous, témoin la soirée d'ouverture vendredi dernier dans la salle des fêtes de SaintJean-Pla-de-Corts. Au programme, «Tutti bassi», ensemble original de sept violoncelles et d'une contrebasse, la soprano Ulrike Van Cotthem, et, cerise sur le gateau, Frédéric Lodéon, sa faconde légendaire, son encyclopédique connaissance de la musique et des musiciens,ses pertinents commentaires des œuvres présentées. Un vrai régal, les profondes et chaleureuses tonalités des cordes vous allant droit au cœur, la soprano, d'une belle sensibilité, particulièrement convaincante dans la «Rusalka» de Dvorak, l'attachante personnalité de François Ragot, chef et violoncelliste émérite. «La Santa Espina» pour commencer, «El cant dels ocells» en rappel, «Tutti Bassi» annonce la couleur, la référence à la catalanité, tous en sont, du Nord comme du Sud, mais, pas sectaires, ils balaient un répertoire aussi varié qu'éclectique, d'Haendel à Piazzola, en passant par Dvorak ou Saint-Saëns. Programme accessible, apte à mettre en lumière la joyeuse connivence entre ces interprètes, leur proximité avec un public conquis. N.G. Hommage était aussi rendu à Michel Quéval, disparu voici quelques années, des photos à l'entrée de la salle retraçaient sa prestigieuse carrière. Jazzèbre. «Je vole», spectacle arts croisés de Véronique Barrier et Miluc Blanc. Avec Florent Berthomieu, Nathalie Guida, Arn Wertnink et Sébastien Fenner. Créé en 2009 sur la scène du Théâtre municipal de Perpignan, le spectacle était présenté le 8 octobre dans le cadre du festival Jazzèbre et pour l’ouverture du Théâtre de l’Etang à Saint-Estève. Autant dire que la salle était comble. Lors de sa création, ce spectacle nous avait un peu laissés sur notre faim: une profusion d’images, toutes très belles, sur une scène un peu trop exiguë, laissait toute sa place à la musique, excellente, mais mettait en péril la partition dansée. En danse en particulier, chaque nouvelle représentation est une re-création. Au bout d’un an, et sur le vaste plateau d’un nouveau théâtre remarquablement bien conçu, la réussite est totale. Toujours très belles, les images, en nombre contrôlé, viennent surtout en contrepoint des autres arts. Les textes parlés tiennent moins de place et c’est heureux car vendredi, le son n’était pas encore très au point. La partie musicale demeure en tous points remarquable. Un peu épurée peutêtre aussi par rapport à l’antérieur; je ne saurais en jurer… Et la danse, la gestuelle, les rapports subtils entre les êtres, les clins d’?il entre danse et musique, la manipulation d’accessoires comme autant d’amplificateurs du mouvement, la finesse et l’humour en contrepoint, les moments plus mimés, ceux qui s’accompagnent de cris ou d’onomatopées, le fait que les interprètes sont en même temps musiciens et danseurs, tout cela se déploie dans un remarquable équilibre, captant notre attention sans la moindre lassitude. C’est réfléchi, pensé, construit, avec un art délicat qui donne fraîcheur et apparente spontanéité à l’ensemble. Ce spectacle mérite des épisodes futurs; il aura grâce à se reprendre, à se déployer, pour d’autres publics, en d’autres lieux. Yvette Lucas Programme final Jazzèbre Vendredi 15 octobre - Théâtre municipal de Perpignan. 18h30: Jean-Jacques Avenel - 8€ et gratuit pour les personnes ayant leur billet pour le soir. 20h30: Matthieu Donarier Trio + John Scofield Trio - Tarif plein 25€/ réduit 22€/ minoré 19€/ moins de 25 ans 7€ Samedi 16 octobre. Forteresse de Salses. 16h: «Quatr e» - 8€ Théâtre municipal de Perpignan. 20h30: Minvielle /Suar ez + R. AbouKhalil - Tarif plein 25€/ réduit 22€/ minoré 19€/ moins de 25 ans 7€ Le pique-nique final sur la place de la République. Dimanche 17 octobre, Place de la République - Perpignan, 12h, entrée libre. Renseignements au 04.68.51.13.14 Bonne humeur et qualité Saison culturelle à Toulouges. «Cette saison culturelle confirme notre attachement à trois valeurs: un appui aux troupes locales avec les rencontres théâtrales, les spectacles pour nos jeunes publics et le soutien à la création avec "Être le loup" de la troupe "Trigonelles" en résidence permanente au Mil.lenari. Trois spectacles sont spécialement réservés à nos écoliers. Avec toujours cette priorité de partager des émotions avec le plus grand nombre grâce à des tarifs très accessibles et un coût d’abonnement inchangé.» Cette profession de foi de l’équipe en charge de la programmation mise en place à Toulouges pour l’année qui vient laisse bien augurer d’une saison aussi fréquentée que les précédentes. Ce n’est pas une collection de spectacles choisis au hasard sur un catalogue prédéterminé. Les organisateurs sont allés les chercher, les ont vus, ont pu évaluer l’intérêt qu’ils présentent pour le public de leur commune et de ses environs. Des formes variées, des styles différents. Beaucoup de bonne humeur, de la légèreté, beaucoup de visuel, de couleurs, de musique, ce qui n’exclut pas le sérieux du travail artistique de tous ceux qui en sont les artisans. Y.L. Programme Avaar - samedi 16 octobre - 21h Théâtre - Humour Tango Argentique - samedi 6 novembre - 21h Spectacle de danse One Day à la Bobitch - samedi 20 novembre - 21h Théâtre - clown Ghada Schbeir Trobades 2010 samedi 27 novembre - 21h Chant Orchestre National de Montpellier samedi 11 décembre - 21h Musique Être le Loup - dimanche 23 janvier 16h Théâtre - Humour Tartuffe - samedi 5 février - 21h Commedia dell'arte Les Trompettes de Lyon - samedi 19 février - 21h Humour musical Soirée Hip-Hop - samedi 19 mars - 21h Danse - Musique Les Rencontres Théâtrales de Toulouges - week-end du 25-26-27 mars - 21h Théâtre amateur Unitsax - samedi 2 avril - 21h Musique Orchestre de Catalogne - samedi 16 avril - 21h Musique Rococo Bananas - vendredi 13 mai - 21h Clowns musiciens 13 N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 A l affiche Rétrospective Armand Gatti Argelès-sur-Mer Vendredi 15 octobre - 18h - galerie Marianne. La Médiathèque d’Argelès met à l'honneur la librairie Torcatis et Henri Cabezos. Institut Jean-Vigo - Théâtre de l’Archipel. En présence du cinéaste, en partenariat avec le Théâtre de l’Archipel à l’occasion de sa création théâtrale «La traversée des langages». Mardi 19 octobre 17h - Les combats du jour et de la nuit Stéphane Gatti, France 1989 Entre décembre 1988 et avril 1989, pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française, Armand Gatti «s'enferme» à la prison de Fleury-Mérogis; il travaille avec un groupe de douze détenus, écrit et monte avec eux une pièce sur la Révolution. 19h - L’enclos - Armand Gatti, France / Yougoslavie 1960 Le premier film réalisé par Armand Gatti témoigne de l'expérience vécue dans les camps de concentration nazis et, pour l'exorciser, tente de l'exprimer dans sa totalité. Ce film a obtenu le prix de la critique au festival de Cannes en 1961. Arsenal - Salle Marcel-Oms Mercredi 20 octobre 17h - Moranbong - Jean-Claude Bonnardot, France / Belgique 1958 L'histoire que raconte Moranbong se déroule en pleine guerre de Corée. C'est une histoire d'amour, mais c'est aussi une aventure mêlée à la tragédie vécue pendant trois années par tout un peuple... 19h - Nous étions tous des noms d’arbres Armand Gatti, France 1981 Derry, à l’époque, pas si lointaine, où chaque jour les médias faisaient le compte des nouvelles victimes d’une haine séculaire Ille-sur-Têt entre catholiques et protestants, et où Mme Thatcher répétait que rien ne ferait changer la politique du gouvernement britannique en Ulster. Arsenal - Salle Marcel-Oms Jeudi 21 octobre 17h - El Otro Cristobal - Armand Gatti, France / Cuba 1962 Refusant le documentaire direct et le récit d’une anecdote plus ou moins édifiante, Armand Gatti choisit pour parler de la révolution cubaine la solution de la poésie. En 1963, ce film a représenté Cuba au festival de Cannes et obtenu le prix des écrivains de cinéma et de télévision. 19h - Le Passage de l’Èbre - Armand Gatti, RFA 1969 Le Passage de l’Èbre est synonyme de la dernière bataille livrée et gagnée par les Républicains espagnols alors que le guerre contre les troupes de Franco était déjà perdue. Puis synonyme de l’exil de millions d’Espagnols. Arsenal - 1 rue Jean Vielledent - Perpignan Renseignements / tarifs: 04.68.34.09.39 - www.instjeanvigo.eu La traversée des langages d'Armand Gatti Au cœur du projet, en quelques mots, un atelier de création artistique de son époque montpelliéraine, qui a eu lieu au printemps 2010. Vendredi 22 octobre- Théâtre Municipal - 20h30 Un final qui s‘annonce animé Vendanges d’octobre à Alenya. «Cabaret» 3e week-end. 15 octobre 21h -Theâtre. Avaar, farce belge pour marionnettes et comédiens d'après l'Avare de Molière. Tarifs 10€ réduit 6€ - carte pass 30€ réduit 20€ (étudiants, chômeurs, rmistes). 16 octobre 3e nuit blanche des 10es vendanges d'Octobre 18h - Rencontre, débat, dédicace : Paul Arquier-Parayre présentera son dernier livre «Catalachnikov» - Entrée libre Dès 19h - Soirée tapas. Le foyer laïque propose tout au long de la nuit des assiettes tapas. 21h - Theâtre. «Surprise-par ty pour bison ravi» par la Cie Gérard Gérard 21h30 - Intervention clownesque «Hocus Pocus» 22h15 - Duo vocal féminin. «Les sucrées salées» jazz et pop vocal fusion 23h - Intervention théâtrale. «Le cabinet rose du professeur mangemanche» Cie Gérard Gérard 23h45 - Danse contemporaine Cie «La lanterne». 00h30 - Liturgie ménagère Nathalie Guida - Soledad Zarka 01h15 - Intervention clownesque «Hocus Pocus» 02h00 - Intervention théâtrale. «Une exploration de la meilleure surpriseparty de l'année» Cie Gérard Gérard 02h45 - Atelier de recherche danse vélo. Frédérique Roustant - Nathalie Guida Fabienne Sylvestre - Soledad Zarka - Vanessa Deprauw - Anna Thibaut - Lydie Moreau 03h30 - Intervention clownesque «Hocus Pocus» 04h - Soupe à l'oignon Mais aussi... «C'est pas passé loin» Yves Mauffrey Et encore tout au long de la soirée, «L'ami iguane», théâtre minimaliste Les spectacles sont gratuits jusqu’à 14 ans. Samedi 16 octobre - 20h - 6e match d’improvisation à la Fabrica. Entrée 5€ (gratuit pour les moins de 10 ans) -petit repas à partir de 4€- ouverture des portes à 19h. La Fabrica - 25 rue de la Neige, Ille-surTêt - www.lafabrica66.com Perpignan Vendredi 15 octobre - 19h - Nilco en show case à la Casa Musicale. A l'occasion de la sortie nationale de son album «Au nom de qui...», Nilco sera en show case à la Casa Musicale. Entrée libre. Casa Musicale l'Arsenal - Espace des Cultures Populaires - 1 rue Jean Vielledent - Perpignan - 04.68.62.32.71 Théâtre de l’Archipel. Auditorium du conservatoire - 17 octobre - 16h00 Jeune public 3>6ans. Parole d’oiseau! ou l’histoire d’une aube délicieusement sonore. Théâtre Musical Odyssée ensemble & cie. Plein tarif 8€ - Abonnement Jeune Public 6€ Théâtre municipal - 18 octobre - 18h30 Heure musicale. Entrée libre. Quatuor à cordes Agora: Beethoven - Schubert Chostakovitch Auditorium du Conservatoire - 23 octobre - 20h30. Le Quatuor Ludwig & M-C. Barrault. Schumann et les grands musiciens de son époque. Musique de chambre et textes Pia Dimanche 17 octobre - 17h - salle Jean Jaurès. Les Amis d’Alain Marinaro. Concert «Chants d’Espagne», avec Dorothée Pinto, soprano, et Pierre Millan, guitariste. Entrée gratuite Des séances de contes merveilleux Mercredi 20 octobre, à 15h, à la bibliothèque de Saint-André, une séance de contes merveilleux, dits par Cédric Debarbieux. Au menu: «L'Ondine à son étang et autres contes mouillés». Entrée libre, pour tout public à partir de 4, 5 ans. Jeudi 21 octobre, à 18h30, au Théâtre de l’Étang (Saint-Estève), Cédric Debarbieux lira «Le Prélude de Pan», de Jean Giono. Entrée libre, public adulte. La lecture sera suivie d'un apéritif convivial, dans le cadre des séances «Jeudi je dis, Jeudi je lis». annonces légales - annonces légales Siège social : 12 rue des cigognes, ZA la Grone, 66700 Argeles sur mer VENI-VINO tion de madame FRANCOISE BAUDUIN, demeurant 7 ROUTE DE SAINT PAUL 81390 BRIATEXTE en qualité de nouveau gérant, à compter du 17 septembre 2010 pour une durée illimitée, en remplacement de monsieur THIERRY LEUTHARDT AXLING, démissionnaire. Forme : Société Civile Immobilière SARL Capital: 1000 euros Siège: 49 quai Vauban 66000 Perpignan RCS Perpignan 502.697.170 Sigle : JB Capital : 1000 € Mention en sera faite au Registre du Commerce et des Sociétés de Perpignan Objet social : L'acquisition de parts sociales,la gestion et l'achat de tous immeubles,lots,terrains,en nue ou pleine propriété. Suivant procès verbal d'assemblée du 20 septembre 2010, l'associé unique de la société a décidé de: Gérance : Monsieur Bernard VANDAMME, 12 rue des cigognes, za la grone, 66700 Argeles sur mer Transférer le siège social initialement Perpignan 49 quai Vauban à Perpignan 6 rue Grandes Fabriques. Durée : 99 ans à compter de son immatriculation au RCS de Perpignan Mention sera faite au RCS de Perpignan Aux termes d'un acte SSP en date du 2 octobre 2010 il a été constitué une société Le Travailleur Catalan est habilité à publier les annonces légales et judiciaires. LAURAX SARL Unipersonnelle au capital de 25000 Euros5 RUE DU MOULINAS, ZAM LAS MOULINAS, 66334 CABESTANY 508908332 R.C.S. Perpignan Par décision du gérant en date du 17 septembre 2010 il a été pris acte de la nomina- Dénomination sociale : JB Pompes Funèbres Conseillers Funéraires du Roussillon OFFICE FUNÉRAIRE ET C R É M AT I S T E Y. GUIZARD Père & Fils & H. CARBONELL 8, Place Gambetta - 66000 Perpignan - Tél. 04 68 51 30 20 Site Internet : http://www.pompes.funebres.fr Chambres Funéraires : ZI. La Mirande 57, av. aérodrome Crématorium 66240 Saint-Estève 66000 Perpignan 66140 Canet-en-Roussillon Tél. 04 68 51 30 20 Tél. 04 68 51 30 20 Tél. 04 68 73 50 50 Renseignements au 04 68 67 00 88 ou au journal, 44 avenue de Prades - Perpignan Lundi - Mercredi - Vendredi : 14h à 18h Fax 04 68 67 56 14 Crématorium Régional Prévoyance Obsèques Testament Crématiste Organisation d’obsèques Cimetière St Michel 66 140 Canet en Roussillon Renseignement et devis 04 68 73 50 50 ou www.pompes.funebres.fr Un cadre qui évoque les bains romains Conflent. Les bains de Saint Thomas proposent des bassins extérieurs, hammam, jacuzzi, salles de massages, soins du corps dans un cadre architectural qui rappelle les bains romains. Un espace est réservé à la culture du plancton thermal. Imaginez dans un petit coin de montagne ensoleillé au fond d’une vallée, un vaste amphithéâtre de pierre abritant, en son sein, trois bassins d’eau chaude sulfureuse en plein air… Vous êtes bien à Saint-Thomas les bains sur la petite commune de Fontpédrouse, à 1150m d’altitude ou jaillit une fantastique source d’eau sulfureuse à 58° aux bienfaits reconnus depuis la nuits des temps. Trois bassins extérieurs à une température d’environ 37° y ont été aménagés, équipés de jacuzzis et jets de massages ainsi que deux rampes de douche en eau thermale naturelle et régulées en température. L’espace intérieur vous offrira trois salles de hammam à températures progressives, parfumées aux huiles essentielles d’eucalyptus et équipées d’éclairages d’ambiance en chromothérapie (fibre optique) avec bassin froid et douches. Vous découvrirez également deux jacuzzis surplombants le torrent de la Riberole, un Bon de réduction -5€ pour la formule bains - 11 € pour la formule bains + hammam Réduction valide jusqu’au 31 décembre 2010. espace de repos et de relaxation, trois salles de soins et de massages ainsi qu’un salon de thé. Pour aller plus loin dans la détente, le hammam a été équipé de systèmes de chromothérapie qui font appel aux dernières technologies en matière d'éclairage. Ainsi, des spots de lumière intégrés diffusent en continu différentes teintes, transformant le hammam en véritable bulle de couleur. En plongeant dans ces ambiances colorées, les sensations de détente sont intensifiées et le relâchement du corps total... L’eau thermale de Saint Thomas est classée parmi les plus chaudes du type Pyrénéen (58°C). Elle est sulfurée, bicarbonatée, riche en fluor, en silice totale et en oligo-éléments. Son plancton thermal la rend légère et douce pour la peau. Cette eau exceptionnelle, naturellement utilisée, à une action antalgique, décontracturante, antiallergique et cicatrisante. Tout est fait pour que ce petit coin de paradis vous apporte réconfort et relaxation dans une Nature généreuse et préservée au sein du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes. Vous aurez la possibilité de vous restaurer sur place et de découvrir la boutique de produits de cosmétiques dont certains produits sont fabriqués à base de plancton thermal naturel cultivé à Saint-Thomas. Les bains proposent 3 formules : La formule simple donnant accès à 3 bassins extérieurs dont un avec jacuzzi et jets de massages. Deux rampes de douche en eau thermale pure. La formule complète qui donne accès, en plus des 3 bassins extérieur, à l’espace intérieur avec 3 salles de hammam aux huiles essentielles, deux jacuzzis, un espace de relaxation et solarium, le salon de thé où l’on vous offrira une boisson chaude. Les formules de soins et de modelages (massages): à partir de 28€ pour la 1ère formule comprenant 20mn de massage et l’accès illimité aux bains extérieurs et à l’espace hammam. Il existe de nombreuses formules de modelage. La réservation des soins est fortement conseillée. Informations pratiques les bains de Saint-Thomas sont ouverts tous les jours de 10h à 19h40 , ouverture exceptionnelle en novembre Contact : Les bains de Saint-Thomas, 66360 Fontpédrouse Tel : 04-68-97-03-13 Site internet : www.bains-saint-thomas.com 15 Pétition Le pluralisme de la presse est en danger! Le Travailleur catalan est menacé de disparaître définitivement cette année. Les lecteurs réguliers ou occasionnels de ce journal ne peuvent pas l'accepter. Les colères d’Hypnos Conscience Bien sûr, certains diront que l’enjeu est dérisoire. Que vaut, à côté des combats pour les retraites, pour une France républicaine, celui qui consiste à maintenir en vie un journal comme le Travailleur catalan. Rien ou si peu. Et pourtant, ce combat, aussi dérisoire puisse-t-il paraître, est essentiel. Car si le Travailleur catalan est le journal que nous connaissons tous, c’est qu’il est d’abord le fruit d’une conscience. Non pas une bonne ou une mauvaise conscience, mais une conscience tout court. Avec ses certitudes, ses moments de doute et ses dilemmes. Parfois, la lecture de certains articles m’agace. Plus souvent, cette même lecture m’enthousiasme. Pour les idées bien sûr mais aussi, et peut-être surtout, parce que ces textes proviennent d’une réflexion menée dans l’anonymat du militantisme né de cette conviction que les idées valent encore assez cher pour que l’on y consacre du temps. Alors, se battre pour la survie du Travailleur catalan est un combat méritoire. Un combat qui doit être mené. Chacun sait que ce journal ne rapportera jamais beaucoup d’argent. Chacun sait aussi que son audience ne sera jamais celle d’un grand titre. Mais, voilà, il est le fruit de ce que l’homme porte en lui de plus cher: la possibilité de penser par lui-même. Apprenant la situation difficile du journal, Hypnos, pour une fois, ne s’est pas mis en colère. En revanche, sa tristesse fut grande de voir le monde des idées et de la politique devoir se plier une nouvelle fois aux exigences chaque jour plus monstrueuses de l’argent-roi. Mais il n’y a pas de conviction sans espoir et, comme l’écrivait Chateaubriand, les utopies d’aujourd’hui sont souvent les réalités de demain. Alors Hypnos ne veut pas croire que demain sera un jour funeste où l’expression d’une conscience en vienne à s’éteindre pour un problème de porte-monnaie. Et Hypnos écrirait la même chose, avec exactement les mêmes mots, si cette conscience était de droite. Depuis sa création en juillet 1936, le Travailleur catalan a profondément changé. Aujourd'hui, il porte plus largement les voix diverses de la contestation du capitalisme et de la transformation sociale, pour nourrir le mouvement populaire et social d'idées progressistes, pour soutenir toutes les luttes qui se mènent dans le département et ailleurs. S'il devait cesser sa parution, ce serait un appauvrissement considérable du paysage politique et médiatique, un affaiblissement de tout le mouvement social. Les temps sont durs pour la presse en général, mais ils le sont encore plus pour la presse d'opinion. Seul journal de gauche des P-O, accepter sa disparition serait accepter une amputation de la liberté de la presse, priver d'une tribune celles et ceux qui résistent à l'offensive libérale et capitaliste contre les peuples. Nous nous adressons à vous, femmes et hommes épris de progrès, de justice, de liberté d’expression, et vous appelons à défendre le Travailleur catalan, en signant cette pétition, en vous abonnant ou en faisant un don en faveur de ce journal. Prénom : Nom : Qualité : Signature En signant, j’autorise le Travailleur catalan à publier mon nom et ma qualité. Faire parvenir à Le Travailleur catalan - 44 avenue de Prades - 60000 PERPIGNAN Mèl : [email protected] ✄ Parrainer un nouveau lecteur du TC Offrir un abonnement à une de ses connaissances 3 mois (19€) 6 mois (36€) Personne à abonner 1 an (70€) Parrain Nom: Nom: Prenom: Prenom: Adresse: Adresse: Téléphone: À retourner, avec votre règlement par chèque, à l’ordre du Travailleur Catalan Le Travailleur Catalan - Service abonnements 44 avenue de Prades 66000 Perpignan N°3384 - Semaine du 15 au 21 octobre 2010 Coup Le mouvement est réglé comme une horloge suisse, un ballet tragique, calme, professionnel. Chaque geste a sa place, son sens. C’est pensé, mûri, éprouvé. Un homme a été jeté au sol et immobilisé. On lui passe les «pinces» comme disent les affranchis. Au centre de l’image, les mains tordues du «mis en cause» sont fermement maintenues par les policiers pour un menottage «propre». L’homme au sol est cloué par deux genoux solides. A gauche, sourde menace muselée dans son étui, l’arme de service du fonctionnaire ne servira pas. Pour beaucoup de flics, elle sort rarement, la plupart du temps, en dehors des 3 entraînements au tirs annuels obligatoires. C’est un samedi matin d’octobre plombé par un ciel en colère, sur la place de Catalogne à Perpignan. Le gratin de la police, de la sécurité publique et de la gendarmerie a convié la population à un show bien huilé. Des huiles, il n’en manque pas d’ailleurs. Uniformes impeccables, casquettes et galons à feuille de chêne circulent au milieu des ateliers. La police technique et scientifique; le secours en montagne; la brigade cynophile; la police aux frontières; tous sont là pour séduire le chaland. Le public, migoguenard, mi-intimidé, circule entre les stands. Il y a là 500 personnes selon les organisateurs policiers, une dizaine selon moi. Les animations se succèdent. Un chien d’attaque est lancé contre un pseudo voleur de voiture pointant une arme vers lui. Le chien fait son boulot et mord allègrement dans le gras du type, heureusement protégé dans un caparaçon qui le L’actu vue par Delgé Oeil d’ fait ressembler à un bonhomme Michelin. Les spectateurs apprécient. Les chiens, ça marche toujours. En le voyant, je ne peux m’empêcher de penser à cette célèbre photographie d’un chien policier mordant un manifestant noir pendant une émeute à Atlanta. Ca fait moins rêver dans la vie réelle. Vaguement mal à l’aise, je décide de tester l’humour policier. Je demande à une des casquettes à feuilles argentées si Brice Hortefeux a prévu un atelier «Comment reconnaître un Rom» pour ce matin. Regard courroucé. Pas mieux lorsque je suggère un stand «Comment devenir un bon Français» pour faire plaisir à Eric Besson. Je commence à transpirer. Me demande si je ne vais pas finir en démonstration de menottage. Je pense à mardi prochain, en me disant que cette place sera remplie de manifestants. Nombreux, j’espère. Ça me donne une idée. J’approche du stand de la police technique et scientifique, les fameux experts. Dialogue : Moi: «Dites, vous avez des matheux dans vos équipes d’experts?» Eux: «Heuuu, oui, il en a quelques uns, pourquoi donc?» Moi: «Ben je me disais que vous pourriez leur demander d’aider leurs collègues des RG à compter correctement les manifestants.» Eux: «…….» Je file en vitesse en voyant l’œil gourmand du chien policier sur mes miches fragiles. Lui, il n’a aucun humour. Robert Barrero