Les Réécritures en Littérature

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Les Réécritures en Littérature
Centre de recherche Textes et Francophonies – EA 1392
Coordination : Donia Boubaker et Emilie Patrie
JOURNEE D'ETUDE JEUNES CHERCHEURS
Les Réécritures en Littérature
La prochaine journée d’étude des jeunes chercheurs du CRTF aura pour vaste thème : Les réécritures
en littérature, la réécriture constituant un champ de recherche riche auquel tout doctorant en littérature
est susceptible d’être confronté au cours de sa thèse. Ce sujet permet également un possible dialogue
entre les divers sujets des doctorants. Il s’agit d’interroger les usages et les formes qu’elle peut
prendre, mais aussi les outils employés et les enjeux du recours à une telle pratique, en encourageant
l’étude diachronique de cette démarche immémoriale afin de mieux la comprendre, l’appréhender dans
le présent et dans l’avenir.
La problématique est la suivante : existe-t-il une poétique de la réécriture littéraire ?
La réécriture est un processus qui est au fondement même de la littérature. En effet, depuis sa genèse,
la littérature se répète par cycle et se caractérise généralement par un éternel recommencement. À
partir d’un texte « mère » s’est articulé tout un réseau de textes, inter-indépendants, se réalisant seuls
mais toujours inscrits dans une filiation textuelle, liés à l’entité qu’est la littérature.
Une recherche sémantique s’appuyant sur différentes entrées dictionnairiques démontre que réécrire
revient à écrire un texte à nouveau, en améliorer la forme ou l’adapter pour l’intégrer à d’autres
textes. Réécriture désigne aussi bien l’acte de réécrire que le produit textuel qui en résulte. On peut
également observer que des notions telles que transposition, métamorphose, déplacement,
détournement ou encore réinvention lui sont souvent associées. La réécriture correspond donc à la
modification d’un texte source, d’un « déjà-là textuel », établissant de ce fait un lien entre ce dernier et
le texte qui le réécrit. Ainsi, quand certains réorganisent leur propre partition relevant de la pratique
génétique, d’autres réinventent à partir d’un autre texte. La réécriture tend dès lors vers le Moi et vers
l’Autre, rappelant les différents rapports intertextuels possibles qui peuvent lier un texte à un autre.
Les champs des possibles de la réécriture sont variés.En effet, cette pratique peut prendre d’autres
formes : la traduction ; l’adaptation ; l’adaptation intermédiale. Par ailleurs, si la réécriture peut être
considérée comme une écriture seconde suivant une écriture première, les pratiques auctoriales
montrent bien que, dans le cadre de la transposition fictionnelle du réel, les récits historiques et les
faits divers représentent des sources de réécriture. Enfin, le mythe se voit fréquemment réapproprié par
les auteurs, il est à l’origine d’une longue tradition littéraire de transcription et de réécriture qui se
poursuit à ce jour.
Les pistes de recherche proposées:
*Réécriture et théorie : qu’est-ce qu’une réécriture/récriture ? Quelle différence y a-t-il entre réécriture et
intertextualité ? Quelle part de création dans la réécriture ?
*Les outils de la réécriture : citations, collages, récit spéculaire, retour de motifs, retour de personnages, la
répétition, etc.
*Réécrire autrui : hypertextualité, récriture intertextuelle, intertextualité.
*La réécriture de soi : réécriture génétique (brouillons, corrections, améliorations), récriture macrotextuelle,
métaphores obsédantes, récriture intratextuelle, intratextualité.
*Adaptations et intermédialité : passage d’un média à un autre, adaptation d’un texte pour un public donné,
traduction, etc.
*Réécriture et mythes : transposition et réappropriation des mythes.
*Réécriture et Histoire : mise en récit fictionnelle et transformations de l’Histoire.
*Réécriture et faits divers : exploitation du fait divers dans la construction d’un récit littéraire.
*Réécriture et réception : quel rôle le lecteur joue-t-il dans la construction de la réécriture ?
Cette journée aura lieu le 12 juin 2014. Les propositions de communication (titre provisoire et une
brève présentation, 250 à 300 mots) sont à remettre avant le 31 janvier 2014 à l’adresse suivante :
[email protected]