Le Passé Controversé de l`Eglise
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Le Passé Controversé de l`Eglise
autant d’innovations qui ne se retrouvent pas dans la justice civile de l’époque qui est bien plus expéditive et sévère. Le but de l ’ I n q u i s i t i o n , c’est de ramener dans la foi c a t h o l i q u e les égarés. Sa principale arme, c’est le sermon. Ses principales sanctions la pénitence, le jeûne, le pèlerinage, les prières à réciter. P e n d a n t ce temps-là, la justice c i vi l e utilise largement la torture. L’inquisition n’y échappe pas totalement, hélas, mais dans une bien moindre mesure (elle est même contrôlée par un médecin !). Les condamnations capitales sont rares : 20 en 106 ans à Badajoz selon la Revue des Etudes Juives. Les cas graves sont déférés à la justice civile. C’est la justice civile qui se charge de pratiquer le bûcher car l’Inquisition se refuse à faire couler le sang. Les abus de certains inquisiteurs comme Robert le Bougre (l’ancien cathare) qui fait brûler 180 cathares en 1239 sont punis : le Pape le condamne à la prison à vie. Idée reçue : Pie XII n’a rien fait pour les juifs pendant la seconde guerre mondiale Pie XII est victime d'une légende noire aussi efficace qu’infondée née avec la pièce de Rolf Hochhuth, « le Vicaire » en 1963, et relayée depuis par le film « Amen » Le racisme antisémite des nazis avait été condamné par Rome dès 1928, certains évêques allemands avaient excommunié les nazis avant leur arrivée au pouvoir en 1933 et le futur pape Pie XII a participé à la rédaction de l’Encyclique Mit Brennender Sorge de 1937 qui réitérait cette condamnation. Pinchas Lapide, ancien consul d'Israël à Milan, a écrit que le rôle de Pie XII " a été déterminant pour sauver au minimum 700 000, si ce n'est 860 000 juifs, d'une mort certaine aux mains des nazis ". A la mort de Pie XII, Golda Meir, premier ministre d’Israël a demandé une minute de silence à l’ONU en l’honneur d’un « Juste parmi les nations ». Quelques dates Ve et VIe siècles : Disparition de la polygamie et de la répudiation en Gaule suite au travail des grands évangélisateurs chrétiens 1791 : Sous la Révolution, la loi Le Chapelier interdit les corporations qui définissaient, depuis le Moyen Age Chrétien, un salaire minimum dans de nombreux métiers 1839 : Condamnation du trafic des esclaves dans les colonies par le pape Grégoire XVI 1841 : Des chrétiens sociaux font voter la loi interdisant le travail des enfants et proposent la création d’un salaire minimum LE PASSE CONTROVERSE DE L’EGLISE 1931 : Pie XI condamne le fascisme pendant que les états européens font la politique de l’autruche face à la militarisation de l’Allemagne (encyclique Non Abbiamo Bisogno). 1950 : Le député démocrate-chrétien (MRP) Paul Bacon fait voter la création du SMIG Idées reçues et argumentaire à l’usage des conversations en famille ou entre amis d’autres argumentaires sur www.parolesdecatholiques.org Rejoignez-nous en tant que témoin, donateur, veilleur ou membre actif ! PAROLES DE CATHOLIQUES est une association née en 2010 à l’initiative de paroissiens pour encourager et aider les laïcs c a t h o l i q u e s à témoigner dans leur vie quotidienne et dans les médias, par le moyen de la formation (formation à l’Enseignement de l’Eglise, formation à la prise de parole). PAROLES DE CATHOLIQUES se fait connaître dans les paroisses, les mouvements d’Eglise et les aumôneries. Elle recense et organise des formations, des conférences, des média-trainings et publie des communiqués de presse. ©paroles de catholiques B eaucoup de critiques contre le Christianisme s’appuient sur l’histoire pour affirmer que les chrétiens n’ont pas appliqué la loi d’amour qui leur avait été donnée par Jésus. Cela s’appuie souvent sur une vision partielle de nos connaissances historiques. Ces critiques laissent le plus souvent de côté le rôle du dynamisme et du sourire des saints. Elles ne voient pas les traces de la prière des humbles. Au nom de l’efficacité immédiate, ces critiques oublient que le Christianisme est une religion du «léger changement de ma vie» décrit par Saint Bernard. La somme de tous ces légers changements de vie produits par la grâce de Dieu et la volonté des chrétiens a pourtant fini par changer l’Histoire en profondeur. Idée reçue : la religion est la plus grande cause de violence La violence dont l’homme est capable peut prendre tous les prétextes. Staline, Mao et Hitler étaient athées et antichrétiens. Au XXe siècle, les guerres mondiales et les déchirements de l’Inde ou de la Terre Sainte ont été des guerres de nationalités bien plus que de religions. Même les « guerres de religion » en Europe au XVIe et XVIIe siècle avaient aussi des causes politiques. Idée reçue : l’Eglise a La primo-évangélisation imposé le Christianisme de l’Europe s’est faite par la force à la fin de par l’exemple de la foi l’Antiquité des martyrs et par la parole des grands évangélisateurs dans un monde païen en crise. D’abord, les apôtres prennent concrètement leur bâton de pèlerin et vont haranguer les foules dans un contexte largement anti-chrétien. Ensuite, tout un réseau d’évangélisateurs bénévoles à travers les marchands, les prisonniers et les pauvres assure la diffusion de l’Evangile. Les persécutions dont sont victimes les Chrétiens dès le règne de Néron et les martyrs qui en résultent provoquent paradoxalement les conversions au lieu de les décourager. En 313, le Christianisme est autorisé dans l’Empire Romain par Constantin, qui est encore païen à ce moment là, et qui reconnaît que les chrétiens sont trop nombreux pour qu’on puisse continuer à leur interdire de pratiquer leur foi. Lorsque le Christianisme deviendra religion d’Etat en 392 avec Théodose, les empereurs veulent alors imposer la foi chrétienne à coup de décrets à l’intérieur de l’Empire Romain. Les évêques, eux, désapprouvent cette façon de faire (l’historien Bruno Dumezil a montré que Saint Martin au IVe siècle ou le Pape Grégoire le Grand à la fin du VIe siècle « condamnaient l'usage de la contrainte »). C’est l’époque des grands saints évangélisateurs, qu’ils soient moines, prêtres ou papes. C’est la parole, l’exemple des moines et des ermites qui convertit. D’ailleurs, à cette époque, l’Eglise ne dispose pas de force armée. Idée reçue : les croisades étaient des guerres saintes A la suite de l’Hégire en 622, les musulmans ont souvent conquis des territoires christianisés : Palestine, Syrie, Egypte, Irak, puis Afrique du nord et Espagne après 711. Les chrétiens qui s’y trouvent y sont devenus des « Dhimmis », tolérés mais souvent victimes d’humiliations et de persécutions. Le Coran demande de combattre ceux qui ne croient pas à l’Islam (Sourate IV, 29). Au XIe siècle, le pèlerinage à Jérusalem devient plus difficile pour les chrétiens (destruction du Saint Sépulcre en 1009, guerres entre musulmans autour de Jérusalem). Après la conquête de l’Asie Mineure par les Turcs en 1071, l’Empire Romain d’Orient appelle à l’aide ses frères chrétiens d’Occident. En 1095, le pape Urbain II appelle à un pèlerinage armé à Jérusalem pour aider les chrétiens d’Orient et reconquérir la terre ou le Christ à vécu. Saint Bernard de Clairvaux écrit un éloge du pèlerinage en Terre Sainte et des moines chevaliers qu’étaient les templiers. Il rappelle alors « qu’Il ne faudrait pourtant pas tuer les païens, si on pouvait les empêcher, par quelque autre moyen que la mort, d'insulter les fidèles ou de les opprimer ». Le XIXe siècle a créé le mythe d’une Eglise médiévale ennemie de toute forme de savoir et de science. Victor Hugo l’exprimait en 1850 dans un discours contre la création d’écoles catholiques. « Ah …Nous connaissons le parti clérical … Il s'est opposé à tout. … De par Josué, il a enfermé Galilée.. du ciel, c'était une impiété. » Idée reçue : L’obscurantisme de l’Eglise a lutté contre la science Découvrir la loi L’Eglise a pourtant été une passeuse de savoirs. Tous les textes de l’Antiquité que nous connaissons ont été à un moment ou un autre recopiés et sauvés par des moines au Moyen Age. Parmi ces textes, se trouvait déjà l’idée développée ensuite par Copernic et Galilée que c’est la terre qui tourne autour du soleil et non l’inverse. Cette hypothèse n’avait pas posé de problème au Moyen Age. Elle est condamnée par l’Eglise seulement en 1616. Galilée ayant continué à la défendre comme une certitude scientifique, il est condamné au silence sur ce sujet et à une assignation à résidence en 1633. De nouvelles observations en faveur de cette hypothèse la font admettre par l’Eglise au XVIIIe siècle. Idée reçue : L’inquisition est la pire invention de l’Eglise Le principe de l’Inquisition contredit brutalement l’idée de liberté de pensée inscrite dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Bien qu’elle soit tout à fait contraire aux principes actuels, l’Inquisition doit aussi être remise dans son contexte. Ce tribunal mis en place par l’Eglise a voulu rendre une justice plus prudente que celle de son époque. Alors que le roi de France Louis VII avait fait brûler en bloc 7 000 personnes accusées d’hérésie en 1180, le Pape a défini les procédures de l’Inquisitio en 1231 : confrontations contradictoires, transcription des audiences, aide d’un défenseur, autorisation de produire un témoin ou de récuser ses juges, voilà