Et si la dernière flèche dans le carquois de Sassou était KIKI ?

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Et si la dernière flèche dans le carquois de Sassou était KIKI ?
Et si la dernière flèche dans le carquois de Sassou était KIKI ?
Écrit par Djess dia Moungouansi
Jeudi, 31 Octobre 2013 10:47 - Mis à jour Jeudi, 31 Octobre 2013 10:58
« Un père a deux vies, la sienne, et celle de son fils ». Jules Renard
Le titre n’est pas
d’une grande originalité, je le concède volontiers. Il n’en demeure pas moins qu’il met en relief le plus désarçonnant des défis qu’aura à relever l’opposition congolaise qui, pinaillant à satiété,
s’attèle exclusivement à mettre toutes ses forces dans la bataille pour le respect de la
constitution de Janvier 2002.
Rappelons-le, s’il en était encore besoin, que même sans la modification de cette funeste constitution, avec Kiki Nguesso comme seul candidat du PCT en 2016, le problème sera
presque entier, cetirus paribus. Cependant, face à un peuple déterminé, qui ambitionne de
rompre avec ce système moribond, les moyens de contournement de cet écueil, si tant est qu’il
en soit un, sont divers et variés.
Disons le sans circonlocutions : « Sassou redoute plus une détérioration des relations avec la
France, que d’un printemps congolais
». Des propos
saisissant de réalisme d’un fonctionnaire du Quai d’Orsay, féru des ressorts de la Françafrique.
Oui, le cadavre bouge encore !
De fait, les dernières gesticulations organisées par le PCT « Touche pas à mon Président »
(sic) ne visaient nullement à engager un affront avec la France- comme jadis le Rwanda qui
avait rompu les relations diplomatiques avec la France-, mais une autre occasion pour
s’adonner à ce qu’ils savent mieux faire : saigner impunément le trésor public au seules fins de
se remplir les poches sur le dos du peuple congolais. Sassou et ses supporters payés n’ont ni
l’audace, ni les moyens d’une telle avanie.
Dans les faits, les officines de Mpila et d’Oyo savent que l’engagement d’un ostensible bras
de fer avec la France, jusque-là subliminal ; sera à maints égards suicidaire pour eux. La
modification de la constitution, aux seules fins de se succéder à lui-même, sera bien
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évidemment mal perçue par Hollande, qui ne s’était pas empêché de le lui rappeler. Tout
naturellement, et conformément aux principes fondamentaux de séparation de pouvoir, chers à
la patrie des droits de l’homme, l’Elysée n’érigera aucune entrave à l’intensification des
investigations relatives aux « biens mal acquis » ; bien plus, elle accordera assez de marge
de manœuvre aux juges en charge de la douloureuse affaire des « disparus du Beach
» pour entendre tous ceux qui y sont impliqués, de loin ou de près.
Sous les airs d’apparente sérénité, Sassou est plus que jamais préoccupé par l’après 2016.
Comment arrêter l’épée de Damoclès, suspendue sur sa tête, de s’abattre sur lui et sur clan,
dès qu’il aura quitté le pouvoir ? Hypothèse d’école : dans l’impossibilité de modifier la
constitution ; comment son fils, Kiki Nguesso pourrait-il hériter du fauteuil présidentiel, et
constituer ainsi, à tout point de vue, un imparable bouclier face aux innombrables périls
judiciaires, oscillant comme des pendus, au gré des humeurs des juges français?
Premier acte : en politique, rien de grand ne peut être entrepris sans avoir une mainmise sur les
partis politiques. Pour réaliser une telle vilenie, Sassou est en train de parachever avec
maestria son travail de démolition de tous les partis de l’opposition. Jusqu’à preuve du
contraire, le MCDDI et la DRD sont des alliés incontestables du PCT au sein de l’URMP ;
même s’ils ont refusé de participer aux meetings organisés par le PCT pour soutenir Sassou
face aux déboires judiciaires qui pointent à l’horizon. Leur base ne les aurait jamais pardonnés
de trahir les mémoires des « disparus du Beach » essentiellement originaires du
Pool, sur l’autel de leurs intérêts égoïstes. Sans états d’âme, ils ont empoché les millions de
FCFA, prévus pour ce « délire ». Par ailleurs, malgré les velléités de liberté de ton d’un
Mavoungou Mabio, le RDPS est toujours sous l’envoûtement du PCT qui le cantonne dans ce
rôle ingrat et dérisoire de Parti satellite.
Quant à l’UPADS, seul grand parti de l’opposition qui aurait pu inventer de nouveaux axes pour
de nouvelles perspectives visant la construction d’un véritable projet politique national, qui
puisse écraser et remplacer ce système rétrograde dont le moins à dire est qu’il n’élèvera
jamais notre pays au point de satisfaire les aspirations de nos populations à un mieux-être. Ce
parti disais-je, peine à se reconstruire, englué dans une superflue guerre des égos de ses
dirigeants et qui l’ont définitivement scindé en deux entités, aux idéaux diamétralement
opposés.
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Deuxième acte : Il sied de rappeler opportunément qu’il n’y a rien d’anormal que Christel Sassou Nguesso aspire à succéder à Ngolo à la tête du parti de son père, le PCT. Les partis
politiques étant en fait des associations privées. Cela est courant en Inde et aux Etats –Unis.
Par contre, succéder à son père dans une République est un véritable scandale, le pouvoir
n’étant nullement attaché à une personne ou à une famille comme dans une Monarchie.
Troisième acte : dans une élection présidentielle anticipée avant 2016, prenant l’opposition de
court ; Kiki aurait des sérieuses chances de l’emporter dès le premier tour. La rumeur d’une
collusion de tous les opposants congolais avec le pouvoir de Sassou, est bien répandue à
dessein. Elle vise à discréditer toutes les forces vives de la nation dans l’opinion nationale. La
portée de leurs revendications s’amenuise ainsi comme peau de chagrin. Alors que Kiki sera le
seul candidat du pouvoir, Sassou s’appliquera à multiplier le nombre de candidats dans
l’opposition, à coup de milliards de FCFA, pour bien émietter les suffrages. Reconnaissons-le,
c’est une machination qu’il réussit avec brio.
Elevé dans la culture de jouissance pernicieuse, sur fond d’un environnement où l’excellence, le
goût de l’effort n’ont jamais été portés sur les fonts baptismaux, Kiki a en réalité peu de mérite.
En tout cas, peu de mérite qu’un Karim Wade par exemple, diplômé en Ingénierie Financière
de la Sorbonne. Malheureusement, son passé sulfureux, aux antipodes de la bienséance, l’a
rattrapé. Désormais, il file un mauvais coton. Toutes proportions gardées, la gabegie, le
népotisme, le détournement des biens publics, la corruption, la fraude, la luxure et autres
antivaleurs peuplent les rêvent de notre Kiki national.
Quel type de Président pourrait être un monsieur qui jette, sans coup férir, chaque jour que
Dieu fait, un million cinq cent mille francs CFA de chemises sur-mesure à la poubelle. Quel
amour envers son peuple pourrait avoir une personne enivrée dans la folie des grandeurs au
point de susciter la nausée aux policiers qui ont répertorié sa collection d’une bonne centaine
de montres d’une valeur se situant entre 50 000 et 150 000 € , les autres dépassant les 500
000 € l’unité ? (1)
Pour lui, comme pour son père, l’argent est l’arme qui permet d’atteindre toutes sortes
d’ambitions ; plus saugrenues les unes des autres. Ils en disposent pour eux, narguant
délibérément un peuple digne, manifestement plus méritant qu’eux, les maîtres de l’intrigue,
les adeptes de la laideur morale. Toujours en embuscade pour passer à la postérité. Kiki après
Sassou sera la seule manière pour continuer à instrumentaliser les universaux qui devaient
constituer le socle de notre nécessité de vivre ensemble. Kiki ou son père, c’est du pareil au
même.
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Il urge donc de procéder à plus de diligence dans la mise en place d’une structure neutre qui
organiserait toutes les élections, pour combattre la fraude, l’achat des consciences. C’est une
question d’approche ! Il s’agit moins de s’épier méchamment pour satisfaire une jalousie
malsaine que de veiller à ce que ce qui nous appartient à tous, le Congo, soit exclusivement au
service de tous, pour que ceux qui concourent à la magistrature suprême aient les mêmes
atouts. Nous devons surtout, en toute lucidité et sérénité, veiller à la justice, à l’équité et à
l’impartialité.
Parce qu’il est urgent de travailler à l’inversion des tendances lourdes et préjudiciables de la
gouvernance actuelle de notre pays, tous les patriotes doivent s’engager à assumer le combat
politique et à mobiliser toutes les intelligences nationales, où qu’elles soient, pour opposer à ce
système un projet national assis sur des politiques de dignité et de meilleures perspectives pour
le Peuple du Congo. Arrivera alors le temps des ruptures et des alternatives véritables.
Nous devons nous arrêter sur nos comportements, sur nos agissements, mais surtout sur nos
devoirs face à un pays en souffrance. Nous ne pouvons plus continuer à jouer aux pantins sur
la scène du théâtre national avec les mêmes acteurs qui n’ont comme seule ambition que de
s’accrocher au sommet de l’Etat, en se relayant de père en fils ou en se renouvelant au sein du
clan. Sachons anticiper, débusquer l’ennemi, le piéger.
La vérité est que le ver est bien dans le fruit. Les nématodes sont encore dans les structures.
Envoyons sans tarder ce système mortifère aux mille diables, en l’empêchant de se reproduire.
En tout état de cause, nous devons impérativement nous interroger sur la finalité de tous nos
combats politiques, sur leur efficacité pour que nous soyons, somme toute, condamnés à
implorer un despote à ne pas modifier une constitution que nous avons tant décriée. Que
s’est-il passé en définitive, pour nous retrouver, une fois de plus, tel Sisyphe devant le rocher
«Congo», au bas de la montagne ?
(1) Lire notamment, les articles en ligne de Rigobert OSSEBI, « Dans les couloirs de Sassou
Nguesso » et de
Médiapart «
A Paris, le shopping de la corruption du clan Sassou Nguesso »
Djess dia Moungouansi La plume du Congo-Libre
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