Capsule-decembre-2014 - l`Association des étudiants en pharmacie

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Capsule-decembre-2014 - l`Association des étudiants en pharmacie
Le Capsule
Journal des étudiants en pharmacie de
l'Université de Montréal
SPÉCIAL
La pharmacie... à New York!
congrès de l’AQPP
loi 28 et indépendance
professionnelle
Pharmacogénomique et
médication personnalisée avec
Jacques Turgeon
Aspirants-propriétaires:
comment fidéliser la clientèle?
La Clinique des pharmaciens:
l’avenir de la pharmacie?
Mon fantasme pharmaceutique
décembre 2014 Volume 38 No. 3
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3 2 congrès de l’AQPP – novembre
2014
Karina Savoie
TABLE DE S
M ATI ÈRES
3 4 Quelle est la valeur de nos
services et comment fidéliser la
clientèle?
Michaël Cardinal
0 4Éditorial
Qian Li
3 8 La musique pour tous les goûts
Isabelle Toupin
0 6 Mot de la doyenne
Chantal Pharand
4 0 noir désir
Akram Nadir Bakhti
0 7 Mot de la présidente
Karina Savoie
0 9 le pharmacien du 21e siècle
Shafik Dissou
1 1 Lettre à un jeune aspirant à la
maîtrise
Soriya Kvann
1 4 Party d’halloween 2014
1 6 entrevue avec Jacques Turgeon
Qian Li
2 0 médication personnalisée à
l’hôpital
Mathieu Régnier
2 2 pharmacy in New York City
Regina Kwan
4 2 Ota-Q
Johnson Kuan
4 4 puella magi madoka magica
Maricia Sarkis
4 7 Mots croisés pharmaceutiques
Isabelle Toupin
4 8 recettes pharmaceutiques
Clara Elchebly
5 0 HOROSCOPE PHARMACEUTIQUE
5 4 Sudokus
Wendy Ngan
5 5 ce qu’ils ont dit...
5 9 ce que nous avons dit...
2 4 mon fantasme pharmaceutique
Anis Ouyahia
2 7 Frank & Ernest
Hérisson Anonyme
2 8 La clinique des pharmaciens
Françoix-Xavier Houde
3 0 hommage à vous mesdemoiselles
Anis Ouyahia
Un gros merci à Bianca Su, étudiante en
Computation Arts à l'Université Concordia
pour son aide précieuse.
Page couverture par
Chloé Carbonneau-Labrecque ©
Révision et correction
Qian Li
Léa Sara
Elicia Sarkis
Maricia Sarkis
Karima Zerrouki
Mise en page
Qian Li
Illustrations
Hérisson Anonyme
Alina Floca
James Lam
Les textes sont signés et représentent l’opinion de leur(s) auteur(s). Le Capsule, de même que l’association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal, n’endossent pas nécessairement les opinions exposées. De plus, la
reproduction d’un ou des textes est acceptée sous la seule condition que la provenance soit inscrite sur la copie.
Les textes et commentaires peuvent être déposés dans la boîte prévue à cet effet dans le local étudiant ou envoyés à
l’adresse du Capsule: [email protected].
Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec - Décembre 2014
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 3
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Éditorial
N
ous voilà maintenant à la période de l’année où studying
rime avec dying (en fait ça demeure invariable en fonction du temps,
mais la consonance est particulièrement
percevable ces jours-ci). Outre l’orage
imminent des examens finaux, les mouvements qui se passent dans le monde de
la pharmacie deviennent de plus en plus
impétueux. Je dirais même plus qu’une
nouvelle vague arrive sur la profession, et
comme pour toute vague, on a le choix de
surfer ou d’être renversé (à moins qu’elle
ne fasse 50 mètres de hauteur, mais le jugement vient avec l’expérience).
Bon nombre d’entre vous avez entendu parler du projet de loi 28, déposé le
26 novembre, qui entend couper de 12%
dans les honoraires des pharmaciens tout
en leur permettant (finalement) d’exécuter les nouveaux actes consentis par
la loi 41. Certes, cette décision aura des
répercussions avantageuses sur les finances
publiques, mais elle ne tient pas compte
de la réalité que vivent les pharmaciens et
leurs patients. Pire que tout, elle a été prise
«sous la table», c’est-à-dire sans transparence ni collaboration. L’AQPP a déployé
tous les efforts nécessaires afin d’arriver à
une entente qui permettrait d’harmoniser
les demandes des différents partis, mais
personne n’était au courant que le gouvernement Couillard avait déjà réglé le
problème budgétaire sans demander l’opinion de qui que ce soit.
La distribution, quoique l’activité la
plus visible auprès du grand public n’est
qu’une infime partie du travail du pharmacien. Après quatre années intenses
d’acquisition de connaissances et de développement de compétences cliniques, le
pharmacien est un expert de la pharmacothérapie. Il a les aptitudes pour surveil-
4 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Par Qian Li (II)
ler la thérapie médicamenteuse,
évaluer dans le but d’optimiser
la pharmacothérapie du patient,
être un acteur clé dans la promotion de la santé publique,
se spécialiser dans la recherche
afin de démystifier un peu plus
la science, créer de nouveaux
produits biologiques… Le
potentiel d’un pharmacien est
sans fin! Une mine d’opportunités s’ouvre
devant nous, et on a tous les outils nécessaires pour les extraire. Le problème, vieux
comme le monde, reste la peur de l’inconnu: mais ce n’est pas comme ça que ça se
passe! Les gens pensent toujours qu’on
est que des compteurs de pilules! C’est
comme un cercle vicieux: plus les gens
pensent comme ça, plus on risque d’agir
en fonction de leurs attentes. La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit pas d’une relation
linéaire. En effet, on peut agir en premier
afin de changer une perception établie.
«En dépit de tout ce qu’on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le
monde.» –Robin Williams, Le Cercle des
poètes disparus
Nous avons tous plusieurs façons de
nous exprimer. Que ce soit par l’écriture,
les paroles, la musique ou le dessin, chacun a un mode d’expression particulier.
L’expression est un produit de plusieurs
variables, entre autres les normes sociales,
les valeurs et l’expérience personnelle. Il
s’agit d’un véhicule pour affirmer l’individualité de chacun et se tailler une place
dans le monde.
Je vous invite tous, chers étudiants,
à vous exprimer sur les sujets qui vous
tiennent à cœur et à vous impliquer dans
l’univers professionnel auquel vous appartenez. Les discussions, les nouvelles idées
et l’implication changeront le statu quo,
pas le silence. M. Barrette n’hésite certainement pas à projeter ses idées de l’avant
et à implanter des réformes ambitieuses.
Il est donc de la responsabilité de chacun
d’entre nous de valoriser nos idées et de
nous prouver en tant que professionnels de
la santé. Partagez les publications de l’AÉPUM, écrivez un op-ed dans le Capsule,
participez à une discussion ou organisez
un concert-bénéfice, bref, exprimez-vous
et invitez les autres à vous suivre!
Dans ce numéro du Capsule riche en
articles aussi diversifiés qu’intéressants, je
vous invite à explorer la pratique de la pharmacie à New York (en anglais!) grâce à une
collaboratrice américaine qui a voulu avec
générosité nous partager son expérience.
Vous trouverez également une entrevue
avec le Dr Jacques Turgeon à propos de
l’importance de la pharmacogénomique
dans l’ère de la personnalisation thérapeutique. En passant par la Pharmacists Clinic
de la Colombie-Britannique au congrès
de l’AQPP en novembre 2014 et à la
nouvelle littéraire, vous y trouverez sûrement quelque chose à votre goût (sinon,
envoyez un courriel à journalcapsule@
gmail.com et on arrangera ça!). Sur ce, je
vous souhaite une excellente fin de session
haute en couleurs et un merveilleux congé
de Noël! On se revoit en 2015!
Qian
Le CapsulE, volume 38, no. 3
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DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 5
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Mot de la doyenne
Par Chantal Pharand
E
h oui, le congé des Fêtes approche
à grands pas! Plus que quelques
semaines avant la fin du trimestre,
des examens à passer pour les étudiants et
à préparer et corriger pour les professeurs,
avant de bénéficier de vacances bien méritées.
Comme bien des gens, petits et grands,
vous avez sûrement déjà fait votre liste de
souhaits. Que ce soit de lire le dernier
roman de votre auteur favori, de recevoir
une carte-cadeau iTunes ou, bien entendu, de passer des moments de bonheur en
famille et entre amis, nous espérons tous
que cette période des Fêtes en soit une de
repos, de partage et de bonheur.
Devant ces défis,
plutôt que de rester là à
attendre que la tempête
passe, travaillons plutôt
ensemble à poursuivre nos
rêves et nos idéaux.
En tant que doyenne, j’ai aussi une
liste de souhaits qui me tiennent particulièrement à cœur, dont l’embauche de
nouveaux professeurs, un développement
accru de notre recherche, des programmes
répondant davantage aux besoins de formation des étudiants et de la société…
Malheureusement, j’ai bien peur qu’ils
ne puissent pas tous être exaucés! Avec
les diverses compressions budgétaires qui
sont imposées aux établissements d’ensei-
6 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
gnement supérieur, le nombre de présents
sera limité.
Pourtant, ce n’est pas faute de ne pas
avoir été sages cette année ou de ne pas
avoir été de bons élèves. Au contraire!
Nous avons apporté plusieurs améliorations à nos programmes: la refonte
majeure du BSBP permettant de rééquilibrer le nombre de crédits et le contenu
de certains cours; la refonte majeure du
Pharm.D. visant à augmenter et à mieux
distribuer les crédits des cours d’infectiologie; la mise en place de l’examen
PRÉFACE; l’implantation du Certificat
de 2e cycle en pratique pharmaceutique
de 1re ligne avec la possibilité d’obtenir
un Doctorat de premier cycle en pharmacie par association, et ce, pour les détenteurs d’un baccalauréat de l’Université de
Montréal ou de l’Université Laval; l’obtention de plusieurs subventions de recherche
majeures par nos chercheurs chevronnés.
Mais même en ces temps difficiles, il
est possible de faire ressortir des éléments
positifs qui nous poussent à la réflexion et
nous stimulent à revoir nos façons de faire
et à être plus efficients, plus pertinents et
mieux centrés sur nos activités essentielles.
On se doit de faire preuve davantage de
créativité, de trouver des solutions inattendues aux problématiques et défis.
Étant de nature optimiste, je crois très
sincèrement qu’il n’y a aucun défi que l’on
ne puisse surmonter, surtout si nous travaillons ensemble. Il suffit de penser à la
victoire des Carabins contre les Marauders
de McMaster University dans le match de
football pour la coupe Vanier. Sans cet
effort d’équipe de tous les moments, ils
n’auraient jamais pu réaliser cet exploit!
Il est certain que les prochaines années
comporteront leur lot de défis pour l’ensemble des employés et des étudiants de la
faculté. Nous devrons mettre la main à la
pâte et nous ouvrir à de nouvelles façons
de faire si nous voulons surmonter les
obstacles. Devant ces défis, plutôt que de
rester là à attendre que la tempête passe,
travaillons plutôt ensemble à poursuivre
nos rêves et nos idéaux.
En terminant, j’aimerais vous laisser
méditer sur deux citations:
If you think education is expensive, try
ignorance –Derek Bok, avocat, Président
de l’Université Harvard, 1971-1990.
Life isn’t about waiting for the storm to
pass; it’s about learning to find joy in the
rain –Vivien Greene
Sur ce, je vous souhaite une bonne fin
de session et un joyeux temps des Fêtes!
Chantal Pharand, B.Pharm., Pharm.D.
Administratrice exerçant les fonctions de
doyenne
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Mot de la présidente
Par Karina Savoie (III)
«La valeur du pharmacien sous-estimée»
Q
ue de revirements avec ce nouveau projet de loi 28! Comme
vous en avez sûrement entendu
parler, notre cher gouvernement a interrompu les négociations avec l’Association
des pharmaciens propriétaires (AQPP)
au sujet des honoraires des pharmaciens.
Résultat: une coupe forcée d’environ
177 millions de dollars, soit une perte
d’en moyenne 100 000$ par pharmacie.
Certes, nous avions été prévenus… selon
la dernière entente AQPP-MSSS, si le
pourcentage d’honoraires versé pour les
piluliers dépassait 25%, il y avait fort à parier que des changements s’imposeraient.
Nous en sommes aujourd’hui à 33%. Le
gouvernement a donc profité de la situation pour s’improviser boucher en passant
au couteau les honoraires des pharmaciens (et dans plusieurs autres sphères de
la santé, je tiens à le souligner!). Il n’y aura
certainement pas de retour possible sur le
projet de loi 28 selon l’AQPP, mais l’adoption de celle-ci pourrait prendre 6 mois,
ce qui nous laisserait le temps d’amoindrir
son impact.
Certes, il faut en voir la bonne nouvelle: la loi 41 vient d’être adoptée (yé!).
Cela vient combler les pertes puisque les
pharmaciens pourront charger des honoraires à la RAMQ pour trois des nouveaux
actes. Le problème, à mon avis, c’est qu’il
sera interdit de charger les autres actes
aux patients. Aucune rémunération possible pour la prolongation d’une ordonnance (pour laquelle, je vous le rappelle,
vous mettrez votre licence professionnelle
en jeu et vous devrez évaluer le patient
de façon approfondie),
aucune
rémunération
possible pour un ajustement d’ordonnance ou
pour l’analyse de résultats
de laboratoire. Par cette
mesure, le gouvernement
s’assure que les soins de
première ligne soient accessibles. Une fois de trop,
le travail du pharmacien
est perçu comme «gratuit». Nommez-moi un
autre professionnel qui donne des conseils
et engage sa licence professionnelle sans
être rémunéré? Certainement pas les dentistes ou les avocats.
À plusieurs reprises, au cours des derniers mois, j’ai pu constater que le rôle du
pharmacien est oublié par nos dirigeants.
Par exemple, avec le projet de loi sur l’aide
médicale à mourir, ceux-ci n’avaient pas
même considéré qu’il y aurait d’importants changements à apporter à la Loi
sur la pharmacie et n’avaient pas cru bon
d’inclure un pharmacien sur le comité
de décision. Ensuite, avec le projet de
loi 10, si vous avez écouté la commission
parlementaire, vous avez pu constater que
notre cher ministre Barrette avait «oublié»
d’inclure un pharmacien au sein des CISS
alors que celui-ci est partie prenante du
corridor de soins.
Le pharmacien est sans cesse oublié et
ses capacités cliniques sont laissées de côté
plutôt que mises à profit. Le problème,
c’est que les actes cliniques sont l’avenir de
notre profession. La distribution de médicaments n’est plus un marché possible
pour le pharmacien avec la robotisation.
Empêcher la rémunération des nouveaux
actes, c’est empêcher le développement de
notre profession, c’est de nous réduire à de
simples distributeurs.
Un allié face à cette situation: la cohésion entre pharmaciens. Les récents évènements mettent en relief le manque criant
d’une Association des pharmaciens du
Québec (vous m’en verrez un jour la présidente!). À qui de défendre notre position?
L’OPQ? Non, elle se doit de protéger le
public. C’est le rôle de l’AQPP de le faire,
mais, dans ce dossier, son intervention est
souvent mal perçue. C’est bien connu,
les pharmaciens propriétaires se prennent
tous un jet privé pour aller à Québec, non?
En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que
cet enjeu concerne tout le monde. Pour
arriver à conserver leurs pharmacies rentables, les pharmaciens propriétaires n’auront que peu de choix: baisse des heures
d’ouverture, baisse des salaires ou diminution du personnel. Cela va nous affecter
directement tous et chacun. Avez-vous
envie de travailler les fins de semaine avec
un seul technicien qui fera en sorte que
vous ne pourrez plus vous concentrer sur
vos tâches cliniques?
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 7
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Mot de la présidente (suite)
Je vous invite alors à embarquer dans
la vague, à vous informer sur la situation, à
partager les publications de l’AÉPUM, de
l’AQPP et de l’OPQ, à mentionner votre
insatisfaction à votre député et, à ceux qui
sont motivés, à embarquer dans la campagne contre l’austérité! (Tenez-vous au
courant aux bureaux de la FAÉCUM!)
Le projet de loi 28 a fait passer sous
silence un sujet qui me tenait à cœur: le
suicide de la jeune Émilie. Bien que la
situation des résidents en médecine ait été
mise à la lumière du jour, il ne faut pas
sous-estimer la situation des étudiants en
pharmacie. Sachez que le CEL a entendu
votre appel et travaille depuis le début de
l’année pour pousser la faculté à trouver
des solutions à ce fléau qu’est le stress chez
les étudiants en pharmacie. Pour l’instant,
je vous invite à en parler. J’ai, comme
vous, malgré l’image que je projette, mes
moments que certains qualifieront de «faiblesse». Dans ces moments, je me trouve
quelqu’un de confiance à qui parler et ça
m’enlève une pression énorme.
Ce n’est que
le début
À titre d’éminent fabricant canadien de médicaments
génériques, l’entreprise pharmaceutique Pharmascience
s’engage à collaborer étroitement avec les futurs
pharmaciens tels que vous afin d’assurer le bien-être
des gens du pays et du monde entier.
Nous vous souhaitons la meilleure des chances lors de
vos études ainsi qu’au fil de votre carrière subséquente.
es Fêtes!
s
u
e
y
o
J
www.pharmascience.com
8 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Je vous souhaite alors de tenir bon en
cette fin de session. Ensuite, prenez-vous
des vacances, vous le méritez. :)
Karina Savoie
P.-S. Je vous suggère un petit saut à la page
32 pour avoir toutes les nouvelles du projet
de loi 28 discuté au congrès de l’AQPP ainsi
qu’à la tournée de l’Ordre des pharmaciens!
Le CapsulE, volume 38, no. 3
ACTUALITÉS
le pharmacien du 21e siècle
Gagnant du concours littéraire CAPSI
E
n cette ère technologique, la population mondiale assiste à de nouveaux phénomènes. De fait, n’importe qui peut aujourd’hui avoir accès à
une quantité démesurée d’informations
ou encore acheter des produits fabriqués
outremer et autrefois inaccessibles à nos
parents, et ce, en un seul clic à l’aide d’un
ordinateur ou d’un téléphone intelligent.
Ce mélange entre la technologie et la
mondialisation amène bien sûr plusieurs
bénéfices, mais entraîne aussi son lot de
problèmes. D’un point de vue de professionnel de la santé, il est important d’être
présent pour éviter que le patient ne se
perde au milieu de toutes ces opportunités.
L’avènement de l’Internet a ouvert la
porte des connaissances aux internautes
du 21e siècle. Il est présentement plutôt
simple pour quiconque d’accéder à toutes
sortes d’informations sur la science, l’économie, les religions, etc. Dans un contexte
où le patient désire connaître davantage
les traitements pour une maladie donnée
ou encore les façons pour la prévenir, cette
démocratisation des connaissances scientifiques peut être vue d’un mauvais œil.
L’information retrouvée sur Internet est
présente en quantité industrielle, certes,
mais il est faux d’assumer que tout ce qui
s’y trouve est véridique. Il est étonnant,
encore aujourd’hui, de lire sur les faussetés propagées sur les vaccins, et encore
plus déconcertant de savoir que certaines
personnes croient qu’une diète à base de
légumes et fruits bio peut traiter le cancer
parce que «l’idée est de ramener le pH du
corps au-dessus de 7, [pH auquel il est]
scientifiquement impossible que les cellules cancéreuses se développent dans ces
conditions». (1) Il est difficile pour un
Par Shafik Dissou (III)
néophyte du monde pharmaceutique de
discerner le vrai du faux et pouvoir se bâtir
une opinion basée sur des évidences. C’est
dans de telles situations que le pharmacien
peut assumer son rôle de professionnel de
la santé et d’expert des médicaments en
éduquant la communauté et en éclaircissant les interrogations de tout un chacun.
L’omniprésence de la technologie nous
amène aussi l’opportunité d’accéder à
des biens de consommation qui ne nous
étaient jadis pas disponibles. La toile facilite l’accès aux manufacturiers asiatiques,
européens, africains et d’autres parties du
monde, nous permettant d’acquérir des
objets d’ailleurs. Cette aisance d’accès aux
produits extérieurs à notre réalité emmène
aussi une certaine dérèglementation des
soins pharmaceutiques, en ce sens qu’un
patient peut maintenant acheter ses médicaments via Internet à un coût moindre
et en plus grande quantité. Cela est un
problème majeur, principalement parce
qu’il est par la suite difficile d’assurer
un suivi médical approprié si nous ne
Image courtoisie de epSos.de
sommes pas au courant de la médication du patient. Prenons l’exemple d’un
patient atteint d’hypothyroïdie et traité
avec du Synthroid acheté sur Internet;
bien que ce dernier ait reçu le diagnostic
initial, le suivi peut devenir inadéquat si le
patient ne consulte pas son pharmacien.
Effectivement, le patient n’est pas toujours au courant des signes indiquant qu’il
devrait ajuster sa dose, des effets secondaires engendrés par la médication, des
moments des prises de sang ou encore des
critères de thérapie optimale. Si le pharmacien n’est pas présent avec le patient, la
pharmacothérapie de ce dernier pourrait
déraper et amener à des hospitalisations
facilement évitables... et ce n’est qu’un
exemple parmi tant d’autres! Il ne serait
pas surprenant de voir un patient s’autodiagnostiquer une maladie en faisant des
recherches sur Internet et s’autotraiter avec
cette même plateforme. Les conséquences
d’une telle situation peuvent bien entendu
être désastreuses, et c’est sans compter les
possibilités de se retrouver avec des médicaments contrefaits et donc inefficaces (1
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 9
ACTUALITÉS
médicament sur 2 acheté sur Internet et
cachant sa provenance est possiblement
un faux médicament). (2)
Notre formation universitaire nous permet
d’être un conseiller sur
la santé pour les patients
inquiets ainsi qu’une
source fiable et objective
d’informations.
Ainsi, le pharmacien joue un rôle
d’importance primordiale au 21e siècle.
Notre formation universitaire nous permet d’être un conseiller sur la santé pour
10 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
les patients inquiets ainsi qu’une source
fiable et objective d’informations. Le
patient d’aujourd’hui veut – et doit – en
connaître plus sur sa santé et les traitements qu’il entreprend. Il importe aussi
que nous sachions assurer un suivi adéquat de ses problèmes de santé, en plus de
l’informer des dangers de l’automédication sans supervision médicale. Ce genre
de problèmes nous rappelle que le patient
reste malgré tout au centre de sa thérapie
et que nous devons être présents pour le
supporter, car le pharmacien du 21e siècle
est certes un expert de la thérapie médicamenteuse, mais il est envers et contre tout
un proche conseiller de sa communauté. 1
Shafik Dissou
Étudiant de 3e année
Références
1. Baptiste Zapirain. «Elle guérit
son cancer avec des jus de fruits et
des légumes bio». [En ligne]. 2014.
Disponible: http://www.lavantage.
qc.ca/Actualites/Societe/2014-02-03/
article-3601409/Elle-guerit-son-canceravec-des-jus-de-fruits-et-legumes-bio/1
2. FightTheFakes. 2014. www.fightthefakes.org
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Lettre à un jeune aspirant à la maîtrise
Par Soriya Kvann
N.B. – Cette lettre a été écrite avec un état mental douteux, suite à
un mois de stage aux soins intensifs agrémenté de plusieurs soirées
de rédaction. La parution était prévue pour le numéro d’Halloween,
mais mieux vaut tard que jamais. Bonne lecture!
Octobre 2014
Dernière nuit avant la semaine de rédaction,
Après une semaine d’été perdue au milieu de l’automne
Cher étudiant du Pharm. D.,
L
a session d’automne est maintenant bien entamée, avec des examens qui pleuvent probablement
déjà de tous bords, tous côtés. Pour ma
part, l’automne n’avait pas cette fois-ci
ce petit goût de renouveau que j’apprécie
tant chaque année… Il faut dire qu’il n’y
a pas de vacances d’été à la maîtrise: les
stages se succèdent les uns aux autres durant toute l’année, de janvier à décembre.
Bon, d’accord, j’exagère: il y
a quand même une semaine
de congé au milieu de juillet
et une semaine de rédaction
pour le manuscrit final… qui
n’est pas à proprement parler
un congé, mais comme on ne
se fait pas évaluer pendant une
semaine complète, on peut
parler d’un certain repos.
début du stage et qui se permet pour la
dernière évaluation de faire échouer l’étudiant pour des raisons obscures… Juste à y
penser, j’ai des frissons dans le bas du dos.
Quoi qu’il en soit, je ne vous parlerai pas
d’histoires d’horreur cette fois-ci, même si
ça aurait été de circonstance en ce mois
d’Halloween. J’aimerais prendre un temps
pour souligner certains stages qui ont été
vraiment agréables.
patients? Pourtant, dès le premier jour de
mon arrivée dans un de ces stages, le pharmacien a tout de suite mentionné: «Pour
moi, l’évaluation de la faculté n’a pas vraiment d’importance. Ce qui est important,
c’est que tu apprennes et que tu apprécies
ton stage. Qu’est-ce qui t’intéresse?»
Sans vouloir rabaisser la pertinence de
l’évaluation proposée par la faculté, ces
pharmaciens passés maîtres
dans l’art d’enseigner sur n’importe quel thème se mettent à
adapter les cas rencontrés pour
aborder les thèmes qui vous intéressent le plus. Il n’y a pas de
jugement dans leurs questions,
mais juste assez d’irritation intellectuelle pour vous pousser
à aller chercher des réponses à
des problèmes que vous n’aviez
même pas remarqués. On butine d’un sujet à l’autre pour
étudier une large étendue d’articles dans le but de répondre à
des problèmes concrets.
Si tu veux construire un bateau,
ne rassemble pas tes hommes et femmes
pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où
trouver chaque chose...
Si tu veux construire un bateau, fais
naître dans le cœur de tes hommes et
femmes
le désir de la mer.
J’ai toujours une certaine
appréhension en commençant
les stages, à l’exception de ceux
pour lesquels j’ai entendu vraiment de bons commentaires.
Depuis le début, j’ai toujours
considéré que les maîtres de
stage sont le point angulaire qui
fera que le stage sera agréable
ou infernal. J’ai l’inquiétude
de tomber sur ce maître de stage terrible
qui est obligé de prendre des étudiants
sous son aile alors qu’il déteste l’enseignement ou, encore pire, le maître de stage
qui a une apparence vraiment aimable au
–Antoine de Saint-Exupéry
Au début des stages, je me demande
toujours: vais-je être capable de répondre
aux attentes de mes maîtres de stage? Suisje capable de me rendre utile en l’espace de
quelques jours pour prendre soin de mes
Avec un style d’enseignement complètement différent,
certains maîtres de stage ont
une structure préétablie des sujets à aborder à quelle semaine.
Ces grands objectifs aident à couvrir tous
les sujets importants pour être en mesure
de prendre soin de l’unité. Dans un cadre
un peu rigide mais entièrement adapté au
contexte de soins du stage, les maîtres de
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 11
ACTUALITÉS
stage s’assurent de la progression constante
du stagiaire, l’amenant très concrètement
d’un point de départ au point final. À la
fin du stage, on peut alors regarder en arrière et prendre note de toutes les connaissances acquises en quelques semaines.
Pourquoi s’embourber alors dans
des formalités d’évaluation alors que ces
mêmes critères sont évalués sans relâche
aux deux semaines pendant 10 mois d’affilée (comme on ne compte pas ici les mois
dédiés au projet de maîtrise)? À chaque
stage, on réévalue notre lien de confiance
avec les patients, nos interactions avec les
professionnels de la santé, nos sources
documentaires consultées… ont-elles
réellement le temps de changer en l’espace
de quelques semaines? Ces compétenceslà ne se sont-elles pas affinées lentement
au fil de tous ces stages pour atteindre
un certain point culminant où il n’y a
plus vraiment de place au changement?
Je ne dis pas qu’on devient parfait, mais
de là à vouloir voir une évolution avec
un commentaire pertinent à chaque deux
semaines (eh oui, les résidents de maîtrise
ont une autoévaluation à toutes les deux
semaines), c’est peut-être un peu excessif… ce qui explique également la fatigue
des résidents à remplir toutes ces évaluations formatives.
«Pour moi, l’évaluation de la faculté n’a pas
vraiment d’importance.
Ce qui est important, c’est
que tu apprennes et que tu
apprécies ton stage. Qu’estce qui t’intéresse?»
Parallèlement, on se trouve exposés à
des modèles de pratique dans des milieux
de soins surspécialisés. Un maître de stage
12 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
avait mentionné à propos de son milieu:
«Le pharmacien est ici le seul maître et
chef à bord du navire mis à part Dieu…
Dieu étant le chirurgien.» (N.N.) J’avais
pris cette affirmation étrange pour une
blague, comme les chirurgiens sont réputés pour leurs prises de position quelque
peu rigides. Par contre, en mettant pied
dans l’établissement, je me suis rendu
compte que, dans l’étage voisin à celui
où j’étais, les chirurgiens avaient délégué
entièrement les prescriptions des médicaments aux pharmaciens. C’est la première
fois que j’avais la chance d’observer une si
belle marque de confiance pour les pharmaciens. Les chirurgiens passaient ainsi la
majorité de leur temps à faire ce qu’ils font
de mieux pour le patient, soit la chirurgie.
Pour le reste, les pharmaciens sont là pour
s’occuper des prescriptions et pour les aviser de l’évolution des patients.
En plus d’avoir la chance de côtoyer
des pharmaciens d’exception, me faire
remercier à la fin d’un stage pour avoir
choisi un milieu, je pense que je n’ai jamais vécu ça auparavant. C’est comme si,
tout d’un coup, les rôles étaient renversés.
C’est moi, la résidente, qui suis censée être
reconnaissante, non? C’est moi qui devrais remercier, remercier d’avoir pris soin
de moi, remercier de m’avoir guidée dans
mes apprentissages, remercier de m’avoir
partagé une expertise clinique durement
acquise au fil des années… et pourtant…
Face à ce renversement des rôles pour
quelques secondes, j’ai eu l’impression
pendant un moment que ces maîtres de
stage aussi se faisaient évaluer tous les
jours, qu’ils étaient fébriles de mettre leurs
connaissances à jour avant de se faire challenger à nouveau par les connaissances des
stagiaires.
Sans aucun doute, lorsque vous commencerez vos stages à la maîtrise, vous
rencontrerez bientôt sur votre chemin des
stagiaires à former en structure pyrami-
dale. J’espère que vous vous souviendrez
des maîtres de stage inspirants que vous
rencontrerez quand vous serez confrontés
à vos propres stagiaires (ce qui me rappelle
que j’ai fait un commentaire semblable
pour les maîtres de stage horribles…). Je
souhaite que, dans un futur plus ou moins
rapproché, vous soyez tous en mesure
de vous impliquer dans la formation des
prochains pharmaciens, pour prendre la
place de ceux qui reçoivent des stagiaires
sans vraiment les vouloir. Je souhaite que
les stagiaires ne se présentent pas dans leur
milieu avec l’appréhension plein les entrailles, les bonnes suggestions scellées au
bout de leurs lèvres dans la peur de faire
des faux pas. Je souhaite que les stages
soient une opportunité pour échanger les
connaissances et les compétences entre
deux pharmaciens en évolution, sans être
balisés par une évaluation peu flexible au
contexte de soins…
Je ne pourrais pas me prononcer sur
la rareté de ces milieux de stage. J’ai eu la
chance d’en avoir trois d’affilée dans trois
centres différents. Peut-être que les autres
stages étaient tout aussi intéressants, mais
que dans ma perspective tordue, je n’ai pas
su aller en tirer autant que ce que j’aurais
souhaité…
Bonne continuation à tous ces maîtres
de stage excellents. Avez-vous déjà pensé
que vous aimeriez révolutionner la pratique de la pharmacie? Je pense que ces
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
gens-là sont déjà en train de porter la
pharmacie à un autre niveau: c’est en nous
exposant à ces pharmaciens d’exception
que nous allons trouver l’énergie de nous
impliquer activement dans les soins de
nos patients. Je ne peux qu’espérer qu’ils
continueraient à inspirer les prochaines
générations de pharmaciens.
Sur ces mots pleins d’espoir et de positivisme, je vous laisse maintenant à vos
études ou à vos lectures de stage. Vous
avez sans doute remarqué que la perspective d’une semaine de rédaction me
ramène beaucoup de positivisme face à
l’avenir malgré les remous inquiétants qui
s’annoncent dans l’avenir de la pharmacie,
ce qui me fait radoter… J’espère avoir redonné un peu d’énergie aux étudiants qui
étaient en manque en ce début d’année. 1
Le dinosaure
Soriya~
P.-S. Je suis parfois un peu délirante vu mon niveau de fatigue, mais n’hésitez pas
à m’écrire si vous avez des questions par rapport à la maîtrise ou aux stages en
général. Vu mon âge très avancé, j’essaierai de vous partager mes expériences ou de
vous faire profiter de l’expérience de mes camarades dinosaures pour répondre à vos
inquiétudes avant de devenir un fossile.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 13
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Party
d’Halloween
2014
14 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
© Élias Touil
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 15
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Entrevue avec
Jacques Turgeon
Par Qian Li (II)
M. Jacques Turgeon, récemment nommé directeur général du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), a été le directeur du Centre de recherche du CHUM de 2007 à 2014. Diplômé de l’Université Laval et de la Vanderbilt University à Nashville, M. Turgeon a obtenu un doctorat en pharmacie
et un postdoctorat en pharmacologie clinique. Récipiendaire du prix LouisHébert de l’Ordre des pharmaciens du Québec en 2010, M. Turgeon est également un chercheur aguerri, se spécialisant dans la variabilité interindividuelle
dans la réponse aux médicaments. Il est un membre actif de l’Association
canadienne des sciences de la santé et de l’Académie nationale de médecine
française. Professeur titulaire à l’Universitaire de Montréal (où il a été le doyen
de la Faculté de pharmacie entre 2000 et 2005), M. Turgeon a certainement
un emploi du temps chargé. Le Capsule remercie M. Turgeon pour nous avoir
accordé le temps d’une entrevue.
Études
Vous êtes diplômé de l’Université
Laval en pharmacie, ayant complété
un baccalauréat, une maîtrise et un
doctorat, en plus de terminer un postdoctorat en pharmacologie clinique
à la Vanderbilt University (Nashville,
États-Unis). Qu’est-ce qui vous passionne de pharmacie?
La diversité de la pratique. Quand j’étais
étudiant, j’ai décidé de me lancer en pharmacie parce que j’avais l’idée d’aller en
recherche. J’avais le choix entre plusieurs
parcours, telles médecine, pharmacie et
biochimie. Mais je trouvais que la pharmacie avait un angle intéressant, car c’était
un domaine qui m’aurait permis d’aboutir
à une carrière professionnelle au même
titre qu’une carrière en recherche.
Si jamais ce n’est pas fructueux en
recherche, des réalignements de carrière
sont possibles. Quand j’étais doyen, je disais toujours que c’est difficile d’entrer en
pharmacie, mais une fois que tu es entré
par le bout de l’entonnoir, les possibilités
d’emploi, que ce soit au niveau du gou-
16 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
vernement, de l’industrie, de la recherche,
de la clinique ou de l’établissement, sont
sans fin.
Selon vous, quelle est la meilleure
partie d’être étudiant en pharmacie?
Être exposé à une quantité de connaissances importantes et développer des
compétences essentielles. La communion
des deux, c’est qu’il y a beaucoup de compétences à acquérir, et que si on développe les bonnes compétences, on peut les
maintenir par l’acquisition de nouvelles
connaissances. Pour quelques années, on
vous donne un peu tout cuit dans le bec,
mais après le Pharm.D., ça va être plus difficile. Vous êtes bien dorlotés durant ces
quatre années, il faut le croire!
Il y a aussi l’opportunité de créer des
liens avec les autres. C’est important de
participer aux activités sociales parce
qu’au bout de la ligne, chacun aura des
fonctions importantes. Il y en a qui vont
devenir vice-présidents d’une compagnie,
sous-ministres, directeurs, professeurs à
l’université, etc. Certains seront des décideurs clés, d’autres des pharmaciens com-
munautaires avec des implications sociales
importantes. C’est important de former
des liens qui restent!
Carrière et créations
Vous étiez responsable de la recherche à l’Institut de cardiologie
de l’Hôpital Laval de 1991 à 1998
et avez occupé le poste de directeur
du Centre de recherche du CHUM
de 2007 à 2014. Qu’est-ce qui vous
passionne dans le domaine de la recherche?
Le fait de découvrir qu’on ne sait pas
tout, et de toujours continuer à découvrir. Chaque jour, je lis quelque chose de
surprenant, j’ai des collègues à travers le
monde qui font des découvertes passionnantes, et je réalise l’importance de découvrir encore plus pour optimiser la pharmacothérapie. On commence à peine à
comprendre pourquoi certaines choses arrivent. Ce qui me motive, c’est de découvrir et de comprendre, donc les connaissances et la compréhension. Connaître tout
court, ça ne vaut pas grand-chose!
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Vous avez publié plusieurs articles
et revues scientifiques à propos du
métabolisme des médicaments et de
la variabilité interindividuelle dans la
réponse aux médicaments. Comment
ce domaine vous intéresse-t-il en
particulier?
Il y a longtemps, on a développé des molécules avec l’idée qu’elles seront des blockbusters. L’industrie voulait commercialiser
des molécules qui prendraient une large
part du marché pour des raisons financières et pratiques. Pour les cliniciens,
plus ça s’appliquait aux patients au même
dosage et à la même manière, plus c’était
facile à utiliser. Puis, on a découvert que
ça ne fonctionnait pas de cette façon.
Chaque individu a une réponse unique au
même médicament. Certains vont avoir
des effets secondaires, d’autres la réponse
optimale. Il y en a aussi qui seront entre
les deux. Et la dose est variable! Ce qui
est passionnant, c’est de découvrir ce qui
peut permettre de prédire la réponse chez
les individus et d’optimiser le traitement.
Il y a des facteurs environnementaux et
génétiques, sans oublier les interactions
médicamenteuses.
Parlez-nous d’InterMED-Rx, votre
brainchild. D’où est venue l’idée
de créer un site sur les interactions
pharmacocinétiques?
En référence à la question précédente, j’ai
toujours travaillé à tenter de comprendre
ce qui explique la variabilité interindividuelle dans la réponse aux médicaments.
La combinaison médicamenteuse est un
des facteurs qui changent de façon importante la réponse qu’on peut obtenir. En
2006, le Center for Drug Evaluation and
Research, une division de la FDA, a fait un
recensement des causes de mortalité aux
États-Unis. À ce moment-là, la 4e cause de
mortalité, c’était l’utilisation inappropriée
des médicaments! Pourquoi, vous demandez-vous? Parce que les gens combinent de
plus en plus de médicaments. Dans mon
jeune âge, quand tu voyais un patient avec
4-5 pilules, tu pouvais déduire qu’il était
vraiment malade. Aujourd’hui, même
si on en donne 15, il n’est pas vraiment
malade. On vit à un âge plus avancé, on
Chaque jour, je lis
quelque chose de surprenant, j’ai des collègues à
travers le monde qui font des
découvertes passionnantes,
et je réalise l’importance de
découvrir encore plus.
a différentes options de traitement et on
traite de façon optimale plusieurs conditions pathologiques. Mais on a aussi plus
de chances d’avoir des interactions médicamenteuses. L’idée de développer un site
qui permettrait d’illustrer ces interactions,
c’était de faire de la recherche translationnelle, c’est-à-dire d’amener les connaissances fondamentales à la pratique clinique. C’est différent des autres sites, qui
vous donnent une réponse. Il n’y a jamais
un médecin qui va chercher sur Internet
une réponse à son diagnostic! Ils veulent
un logiciel qui va leur donner l’information qui va leur permettre de porter un
jugement professionnel. InterMED-Rx est
moins populaire parce qu’il ne te donne
pas la réponse – il te donne l’information
et t’oblige à penser! Et c’est comme ça
que tu peux trouver la meilleure réponse.
Les mêmes 8 pilules prises chez le même
patient dans des ordres différents peuvent
soit causer la mortalité, soit être très bien
tolérées.
En somme, InterMED-Rx est basé sur
1) transmettre l’information et 2) laisser
un professionnel en faire l’interprétation.
D’où la nuance entre savoir et comprendre.
ACTUALITÉS
En gros, quelles sont les fonctionnalités du site?
On a une image rapide de toute la médication prise par le patient. Ce n’est pas
une comparaison 2 par 2. On a un tableau avec une image globale. Si on donnait juste les interactions 2 par 2, on peut
se retrouver avec des recommandations
différentes, voire contradictoires. Le but,
c’est d’intégrer la thérapie au complet.
Comment le site est-il géré?
Par de la revue constante de littérature
scientifique, entre autres via PubMed. Il y
a également des revues qui sont produites
par nous-mêmes dans le laboratoire où je
travaille. On fait constamment des révisions de monographies. Les mises à jour
sont effectuées fréquemment, parfois aux
24 heures. Quand il y a des nouveaux médicaments mis sur le marché, c’est revu et
c’est ajouté à la banque de données.
Vous avez mis sur pied plusieurs programmes de formation, dont le Pharm.D.
et le BSBP à l’Université de Montréal,
en plus de veiller à la construction de
centres de recherche un peu partout
au Québec (CHUM, Hôpital Laval à
Québec, pavillon Jean-Coutu). Quelles
étaient vos motivations?
Donner les infrastructures optimales
pour veiller au bon déroulement de la
recherche et de l’enseignement et développer des programmes de plus haut niveau.
L’avantage avec le pavillon Jean-Coutu,
c’est qu’il s’agit d’une infrastructure qui
permet de répondre aux besoins d’un programme particulier. C’est la même chose
avec le CHUM: on a développé un centre
en fonction de ce qu’on voulait véritablement accomplir, on n’a pas hérité d’une
vieille bâtisse en essayant de s’adapter. On
optimise à ce moment-là l’atteinte de nos
objectifs.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 17
ACTUALITÉS
Quels sont les défis que vous avez dû
relever?
Comme tout projet de construction dans
le domaine public, convaincre les gens de
te donner les sous et créer un engouement
autour du projet pour faire en sorte que
les autres vont te suivre en tant que leader.
Quand tu choisis un appartement avec
tes chums, vous allez vous obstiner sur
la couleur des murs. Mais lorsqu’il s’agit
d’un projet de grande envergure, plusieurs
personnes ont leurs propres idées. Il s’agit
d’arriver à un consensus, puis de mener le
projet à l’intérieur du budget et du temps,
parce que ce sont des fonds publics.
Qu’espérez-vous accomplir en tant
que nouveau directeur général du
CHUM?
En premier lieu… Finir le CHUM! Avec
un budget de 3 milliards de dollars, on
veut terminer la construction dans le
temps et le budget prévus. Ensuite, vu que
c’est un hôpital universitaire, donner des
soins de la plus grande qualité en maintenant une mission académique pesante.
Finalement, intégrer le CHUM dans le
système de santé global et faire en sorte
que l’hôpital soit un moteur de développement économique autour du centreville de Montréal.
Quels aspects de vos futurs projets
vous excitent le plus?
Tous les aspects sont intéressants. C’est sûr
que finir la construction du CHUM est
intéressant à court terme, mais le cœur du
projet est de mener l’hôpital à un niveau
de qualité de soins exceptionnel. Ce qui se
passe à l’intérieur est le véritable reward.
18 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Questions générales
Quels sont les aspects du travail du
pharmacien où vous aimeriez voir un
changement (et pourquoi)?
Faire comprendre au ministère qu’un des
acteurs majeurs de première ligne, malheureusement sous-utilisé, est le pharmacien. Quand j’étais doyen, j’ai travaillé très
fort à la mise en place du projet de loi 90,
qui permettait le partage des compétences.
Présentement, les compétences du
pharmacien sont sous-utilisées, largement
sous-utilisées en milieu communautaire.
Encore aujourd’hui, le rôle du pharmacien
passe sous le radar pour un argumentaire
budgétaire et un argumentaire de rémunération. À un moment donné, il faudrait
aller une coche plus loin et laisser le pharmacien jouer son rôle, qui est de rendre
possible l’accès aux soins pour les patients
qui en ont besoin. Certains modèles de
pratique sont exceptionnels, mais on n’en
bénéficie pas assez.
En milieu hospitalier, les compétences
du pharmacien sont beaucoup plus largement exploitées. La rémunération est
certes moins intéressante, quoiqu’elle
s’améliore. Au moins, la reconnaissance
des connaissances et l’esprit d’équipe font
en sorte que le pharmacien est indispensable à l’équipe de soins.
Quels conseils avez-vous pour un
étudiant intéressé par une carrière
en recherche?
C’est une carrière stimulante, une carrière
avec des défis et une importante présence
étudiante. Mais ce n’est pas une voie facile. Ça n’arrête jamais. Celui qui n’a pas
un esprit compétitif ou celui qui joue à
s’amuser n’a pas beaucoup de chance de
succès. Tu joues pour gagner. Comme on
dit en recherche, publish or perish!
Quelles sont les aptitudes recherchées?
Pas se satisfaire de ce qu’on connaît, aller
au bout des choses, être curieux, avoir le
désir d’en savoir plus. Vouloir changer.
Tu ne vas pas en recherche pour faire les
mêmes affaires que les autres – tu veux
faire de quoi qui est différent. Tu vas vouloir te battre pour que tes idées passent.
Ça prend des gens avec une vision du
changement, des gens qui n’ont pas peur
du changement. Des gens qui sont prêts
à confronter les dogmes établis. Il faut
être un communicateur et un leader. La
communication est essentielle, parce que
si tu n’es pas capable de communiquer tes
idées, les gens ne vont pas embarquer, que
ce soit par écrit ou par oral. Il faut être
convaincant et persévérant. Ensuite, il faut
aller au bout de ce que tu veux accomplir
et être compétitif. Seulement 13-15%
des gens voient leurs projets de recherche
financés. Si tu as des bonnes idées, mais
que tu en parles seulement à ta mère, elles
ne vont pas aller loin.
Divers
La première chose que vous faites en
vous levant le matin?
Je me lève généralement vers 5h30. Pas de
café! Je n’en bois jamais. Je fais de l’exercice à l’intérieur ou du vélo en été. Ça,
c’est en théorie dans mon agenda, 3 fois
par semaine. Lundi, mercredi et vendredi.
Puis, je regarde les nouvelles.
J’écoute aussi les nouvelles le soir avant
d’aller me coucher. Si à 10 heures et quart
ils n’ont pas dit ce qu’ils avaient à dire, je
dors.
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Votre isoenzyme préférée des cytochromes P450 (et pourquoi)?
Vos activités préférées hormis celles
reliées au monde de la pharmacie?
Il y en a quatre:
J’aime bien faire du sport, surtout le vélo.
J’aime aussi jouer au golf, mais je n’ai pas
le temps ces jours-ci. Sinon, j’aime lire sur
le vin et m’amuser à faire de petites dégustations.
✒✒ 2D6: c’est la première sur laquelle
j’ai travaillé. Ma maîtrise portait sur la
mexilétine (anti-arythmique de classe
Ib) et on a démontré qu’elle passait par
le 2D6.
✒✒ 3A4: il y a beaucoup d’interactions
médicamenteuses.
✒✒ 2J2: c’est au cœur de mes recherches
au CHUM. Il s’agit d’une isoenzyme
présente au niveau cardiaque.
✒✒ 2EI: comme j’aime bien le vin, c’est
mon isoenzyme préférée. Elle me permet de relaxer le soir. Si t’en as pas, c’est
plate.
Y a-t-il une question que je n’ai pas
posée, mais à laquelle les étudiants
voudraient connaître la réponse?
À part les questions d’examen?
ACTUALITÉS
choses lorsqu’il y a une équipe motivée
et compétente qui vous accompagne.
Dans le mandat, on a développé l’infrastructure, le programme du Pharm.D. et
du BSBP (c’est la première au Canada et
une des seules en Amérique du Nord) et
réaligné plusieurs programmes de formation continue. J’ai également développé
d’importants projets de recherche en collaboration avec M. Huy Ong. Ensuite, ça
a été de participer à des campagnes de collecte de fonds. De recréer avec les anciens
de la faculté le sentiment d’appartenance.
C’était un 5 ans stimulant et très excitant.
(...)
Ça a été quoi les principales réalisations à titre de doyen?
J’ai été doyen de la Faculté de pharmacie de 2000 à 2005 avec une équipe
importante. On accomplit de bonnes
Un gros merci au Dr Turgeon pour
avoir pris le temps de répondre à
nos questions. Nous lui souhaitons
la réussite de ses nombreux projets
et beaucoup de succès dans l’année
à venir! 1
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 19
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Médication personnalisée à l’hôpital
une affaire de coeur?
Par Mathieu Régnier
À quoi ressemblerait un système médical qui intégrerait
des considérations pour la médication personnalisée et la
pharmacogénomique? Quelques pistes de réflexion du côté
de l’Institut de Cardiologie de Montréal.
L
a personnalisation de la médication est l’une des manifestations
de la «médecine personnalisée».
La pharmacogénomique, elle, est une
branche de la recherche scientifique sur
les médicaments. Discipline émergente,
elle intéresse les spécialistes en médecine
préventive, en médecine génomique et
ceux qui s’intéressent aux thérapies par
utilisation de cellules souches. La médecine personnalisée s’applique depuis un
certain temps en cancérologie, mais elle
est moins connue et très récente dans un
domaine comme la cardiologie. Pourtant,
la principale cause d’hospitalisation au
Canada demeure les maladies du cœur et
les ACV (17,9 % en 2009) selon l’Agence
de la santé publique du Canada. C’est
aussi 20,7 % des décès.
tient la recherche permettant de changer
la vie des gens de sorte qu’ils vivent mieux
et plus longtemps», explique Mélanie La
Couture, directrice générale de la FICM.
En début d’année, elle remettait une
Santé cardiaque et médication spé-
bourse de 25 000 $ à Simon de Denus,
Ph.D., pharmacien passionné de pharmacogénomique et codirecteur du groupe
de recherche en insuffisance cardiaque
de l’Institut de cardiologie de Montréal
(ICM).
cialisée
On reconnaît aujourd’hui que le médicament est l’un des instruments technologiques les plus performants et les plus
utilisés pour répondre aux problèmes de
santé cardiaque et que ce sera probablement de plus en plus le cas en lien avec le
vieillissement de la population.
Les avancées de la connaissance dans
ce domaine demandent donc un véritable
investissement en recherche fondamentale
et appliquée. «La Fondation de l’Institut
de Cardiologie de Montréal (FICM) sou-
20 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Dans bien des cas,
on utilise une approche
«one size fits all», un peu
comme s’il n’y avait qu’une
seule grandeur de jeans
– des 32 – pour l’ensemble
des patients
«En prédisant la façon dont les patients répondront à leur médication, les
travaux du jeune chercheur contribuent
au développement d’une médecine plus
personnalisée», ajoute Mme La Couture.
Ce faisant, l’ICM peut continuer d’offrir
des soins de qualité adaptés à chaque patient, mais également prédire les facteurs
Le PharmaBlogue vous présente
l’article de Mathieu Régnier,
spécialiste en communication
environnemental, que vous pouvez lire mensuellement dans sa
section DD sur le www.pharmablogue.com.
de risque et proposer des interventions
appropriées.
Le Prix Martial G. Bourassa de la
FICM est attribué par la FICM depuis
1997 et reconnaît l’excellence et la participation active à la vie scientifique de
jeunes chercheurs œuvrant au Centre de
recherche de l’ICM.
En écho aux propos de la directrice de
la FICM, monsieur de Denus considère
que la personnalisation de la médication
pour chaque patient est centrale à toute
philosophie contemporaine de personnalisation des soins. Ses recherches sur l’insuffisance cardiaque le prouvent. Sans entrer
dans le détail de résultats de recherches
encore embryonnaires, elles permettraient
aux cardiologues de déterminer la médication appropriée selon le profil génétique
des individus dans le but de mieux calibrer
la thérapie médicamenteuse. À l’heure actuelle, le traitement pharmacologique est
souvent basé sur une approche par essai
et erreur. Dans bien des cas, on utilise
une approche «one size fits all», un peu
comme s’il n’y avait qu’une «seule grandeur de jeans – des 32 – pour l’ensemble
des patients», dit de Denus. On imagine
bien que ça ne fait pas à chacun!
Palpitations statistiques
L’application clinique de ces travaux de
recherche encouragés à l’ICM est encore à
venir. «Ce sera une première au Canada»,
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Pharmacogénomique
La médecine personnalisée est-elle la médecine de l’avenir ? Elle concerne «tout
modèle de pratique médicale qui prône
l’utilisation d’interventions préventives,
diagnostiques et thérapeutiques en utilisant la génomique et l’historique familial
afin d’améliorer la santé». (1)
selon Simon de Denus. «Même aux
États-Unis, où les budgets de recherche
sont plus élevés, seuls deux ou trois instituts d’avant-garde utilisent une telle
approche». Dommage, car au nord de la
frontière, près de 2000 décès sont attribués à une médication inadéquate. Ces
chiffres de la FICM donnent des palpitations cardiaques! Et, frissons en sus…
«7,5 % des hospitalisations au Canada
sont attribuables aux effets indésirables
des médicaments».
La pharmacogénomique est une
branche de la médecine personnalisée.
Santé Canada la définit comme «l’étude
des facteurs génétiques qui établissent la
façon dont une personne réagira à un médicament. Le terme […] se trouve donc à
la croisée des chemins des produits pharmaceutiques et de la génétique». Avec la
multitude des défis auxquels fait face le
processus de recherche et de développement pharmaceutique, l’industrie explore
activement les relations entre génétique
humaine et réactivité aux médicaments.
Leroy Hood, de l’Institut de médecine P4, définit la médecine personnalisée
comme «prédictive, personnalisée, pré-
ACTUALITÉS
ventive et participative». Le gourou américain du domaine supporterait probablement les recherches poussées par l’ICM!
Les experts en médecine personnalisée
démontrent beaucoup d’espoir par rapport aux tests pharmacogénomiques, mais
il y a encore beaucoup d’éducation à faire
en la matière, explique Simon de Denus,
qui rappelle la promesse de la pharmacogénomique: «donner le bon médicament,
à la bonne dose, au bon patient, au bon
moment». 1
Références
1. Daniel Gaudet (2012), «Médecine
personnalisée: Applications, limites et
défis pour la prévention et la prise en
charge des maladies.» Département de
médecine, Université de Montréal. Pour
plus d’informations sur le sujet, le site
de la Coalition pour la médecine spécialisée est très complet: http://www.
personalizedmedicinecoalition.org
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 21
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
pharmacy in new york city
what’s it like?
Par Regina Kwan
Regina Kwan est titulaire depuis 2011 d’un doctorat en pharmacie de l’Université
St. John’s. Elle a fait un stage en pharmacie communitaire dans la région métropolitaine de la ville de New York en 2006. Depuis, elle est pharmacienne à temps
plein à Brooklyn. Mme Kwan a généreusement accepté d’écrire un article dans le
Capsule afin de nous offrir un petit aperçu de la pharmacie ailleurs qu’au Québec.
A
pharmacist, in the United
States, used to be considered a
druggist. We were the people
you would find at a family owned pharmacy that were (and still are) the first
stop before going to see the doctor. We
are the go-to for aches and pains and cold
medications, remedies for less serious ailments that don’t seem worth a doctor’s
appointment. Over the years, pharmacists have proved their competence and
usefulness in places outside of the retail
pharmacy including hospitals, industry,
research, managed care, specialty pharmacy and sometimes right alongside
doctors in their offices. We have come
a long way, but some things have stayed
the same.
Day in and day out, we do the same
things at a retail pharmacy. Check inventory to make sure our on-hand count
matches the computer’s, call patients to
remind them to pick up their medications, call doctors for refills, and contacting doctors to switch medications that
are not covered by insurance. This is all
the same. We enter prescriptions in the
store’s computer system, bill the insurance, check for interactions and proper
dose, and dispense the medication. In the
7 years I have been with the same company, none of this has changed. What
has changed is the increased responsibility placed on pharmacists. Working for
a chain, we are required to be Certified
Immunizers, which also requires training
in First Aid and CPR. We can administer
22 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
vaccines for flu, pneumonia, and meningitis without a doctor’s prescription. We
can also administer the shingles vaccine
to a patient that has a patient specific
prescription. We are also expected to provide Medication Therapy Management
sessions (also called Comprehensive
Medication Review) where we spend
one-on-one time with a patient, review
their medications and interview the patient to look for barriers to adherence,
possible side effects, duplicate therapy,
and areas for cost saving alternatives.
MTMs are still relatively new, and reimbursement from insurance plans requires
a contract to be worked out in advance.
In 2011, I graduated from St. John’s
University in Queens, NY, with a
Doctorate in Pharmacy. I had completed a 6-year Doctorate program and it
was the hardest thing I had ever done.
“This is not the end, but a new begin-
ning,” my dad told me. I had no idea
how right he was. There are 3 Pharmacy
schools in New York City, 2 more in
upstate New York, and 1 in New Jersey.
St. John’s is one of the few 0-6 schools.
0-6 meaning that once accepted, you
start pharmacy-oriented courses from
day 1. The other schools are what we call
2-4: 2 years of undergraduate courses
focused on science, followed by 4 years
of pharmacy courses (also called professional years). Moving forward to the
4 professional years requires a second
application and admission depends on
your GPA, Pharmacy College Admission
Test, and an interview. Admission is
not guaranteed. I was lucky to be given
a chance at a 0-6 school, and surviving
the six years took a lot of dedication and
perseverance. While the end goal was to
graduate, getting that diploma is actually
just the first step. There were still three
exams to take: The North American
© Hugo Lee
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Pharmacist Licensure Examination, New
York Compounding Exam, and the New
York Law Exam. Regardless of what state
you are in, you are required to pass the
NAPLEX and the state law exam. New
York is one of the few states that requires
passing the Compounding exam, and
if you fail once, you cannot practice in
New York until you pass. Oftentimes you
will find pharmacists opting to practice
in a neighboring state such as New Jersey,
and after the required years of practice,
reciprocate their license to the State of
New York. All that was required was to
pass the New Jersey law exam in addition to the NAPLEX. Once licensed, we
pay a fee to keep our registration active
and complete 45 continuing education
credits required for the three-year registration period. Post graduation, some
students opt to apply for a residency or
fellowship that lasts 1 to 2 years. Finding
your niche is a challenge.
As a pharmacist in a big retail chain,
I consider myself a patient advocate.
We are usually the last stop for a patient
before going home. The healthcare team
for one patient is so vast, especially in
a hospital. The patient may only spend
5 minutes with the doctor himself. The
rest of the interactions are with nurses,
physician assistants, and receptionists.
The yearly Gallup poll asks, “Please tell
me how would you rate the honesty and
ethical standards of people in these different fields – very high, high, average,
low or very low?” Over the last ten years,
pharmacists have consistently scored
higher than medical doctors, and have
been in the top three trusted professions for decades (to be fair, nurses often
out-rank pharmacists in trust). When it
comes to bringing medications home,
and implementing lifestyle changes,
the community pharmacist is the most
accessible, and the most available to explain the importance of such changes. A
patient waiting in my store may decide
to pick up potato chips, frozen dinners,
frozen mozzarella sticks, instant noodles,
and I am the only one that sees it – not
the doctors or nurses. Countless times I
have patients confide in me about barriers to adherence and confess that they
have not told their doctor about their
hesitations/challenges. We fill a gap in
We are an untapped
resource that could prove
extremely valuable to
doctors to help improve
patient outcomes.
the health care system that has yet to be
recognized by other health professionals.
The role of a pharmacist is changing
in the US. The older generation of pharmacists graduated with a bachelor’s in
pharmacy, and were trained simply to
dispense. The doctorate program focuses
on clinical skills, such as administering
vaccines, blood pressure screenings, and
brown bag events – community events
where patients gather all their prescription medications in a bag and bring them
to the pharmacist to look over; these are
all things that increase face time with patients. We are an untapped resource that
could prove extremely valuable to doctors to help improve patient outcomes.
We are the behind-the-scenes healthcare
professionals. Insurance plans are complex, and without universal healthcare,
each plan has a different set of preferred
medications. What happens when the
medication prescribed by the doctor is
not covered? Or too expensive? If the patient can’t afford it, he won’t buy it, and
never gets treated. As the pharmacist, we
can offer alternatives that provide cost
savings as long as the doctor approves the
change.
Our next step in New York, and in
most other states, is to achieve provider
status. Currently pharmacists are paid by
the institution or company they work for
and revenue is generated by the quantity
and type of prescriptions filled. While
doctors, nurse practitioners, physician
assistants, and even dietitians are paid
a standard rate per service provided by
the medical insurance plan, retail pharmacists are limited to the medications
that are sold. On a daily basis we counsel
patients on medication use, emphasize
the importance of lifestyle changes, and
focus on adherence to medication regimens. If we could be paid for this time
spent with our patients, we could dedicate more time in these areas and thereby reduce hospital visits/readmissions
and reduce medical spending. Achieving
provider status would be the first step
towards this and making it more feasible
to have a pharmacist working alongside
doctors rather than in the background.
Hopefully, in the near future, more pharmacists will be widely recognized as a key
player in health care teams and be fairly
compensated by insurance companies. 1
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 23
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Mon fantasme pharmaceutique
Par Anis Ouyahia (III)
16 octobre 2014
Entrée #324
Je suis de retour pour t’écrire. Évidemment, tu vas croire que je suis comme ces croyants qui prient le petit
Jésus seulement quand ils sont dans des situations difficiles… C’est mon cas, ô confessionnal écrit. Honnêtement, l’année passe tellement vite et dans exactement 628 jours, je réalise un rêve: devenir pharmacien.
Un rêve depuis le secondaire, mais plus les années avancent, plus j’ai peur des changements que ma profession peut connaître. Je veux dire… est-ce qu’on aura les mêmes conditions et salaires, est-ce que les
patients vont nous aimer encore?
Aujourd’hui, je vais cristalliser pour toi mon fantasme, celui de ma pratique dans cinq ans.
Premièrement, mon rêve est de travailler où je demeure, dans la pharmacie où j’exerce présentement et
avec la population que je côtoie depuis six ans. J’ai en tête quelques activités qui me feraient du bien et
qui mettraient aussi ma profession en valeur. Laisse-moi te raconter deux journées typiques où mon horaire
me permet de faire ce que j’aime réellement.
7h00 Petit-déjeuner avec les enfants (deux beaux garçons) et ma
Lundi. Jour 1.
femme (tout aussi magnifique). Je vais les porter à pied à l’école du
quartier, celle que j’ai fréquentée en 5e année. Une petite marche
avec le chien, je salue M. Tessier que j’ai vu hier à la pharmacie.
Sa femme est décédée il y a deux jours. Son moral semble bon et il
n’hésite pas à passer nous voir pour se changer les idées. Vivement
mes techniciennes attachantes et très bavardes.
8h30 Je prépare l’ouverture de la pharmacie qui se fera dans 30
minutes. Une belle journée qui m’attend. Habituellement, je reçois
par fax les résultats d’INR des patients de la résidence que nous
desservons. Je fais les appels aux résidents pour leur expliquer les
changements à effectuer pour les prochains jours. Je salue mes
employés et accueille nos premiers clients réguliers.
13h00 Rendez-vous à la polyvalente. Ah, que de souvenirs… mon premier
baiser, mes premières frasques et surtout ces amis pour la vie. Je suis
invité à une journée des métiers pour raconter mon quotidien à des adolescents qui savent à peine ce qu’ils feront dans une semaine. Mon objectif
modeste est d’intéresser au moins deux étudiants aujourd’hui à ma belle
profession. L’auditorium dans lequel j’allais voir les futures Céline chanter
le midi est plein à craquer. Le stress et la nostalgie m’envahissent. Ouf!
Ça s’est bien déroulé. Beaucoup de questions sur le pharmacien. Les mots
que j’ai répétés le plus: promotion de la santé. N’est-ce pas mon rôle principal par la dispensation de soins pharmaceutiques?
24 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
16h00 Je récupère les enfants à l’école et les dépose à la maison pour le
souper. Ce soir, soirée soccer. Par contre, avant, je dois faire un tour au
centre communautaire à deux pas de la maison. Avec les autres pharmaciens de ma ville, nous avons mis sur place un atelier pour les gens dépendant à la nicotine. On discute de la manière dont on peut les aider via les
méthodes pharmacologiques, mais surtout via le counselling. Jusqu’à maintenant notre succès est mince, mais on travaille très fort entre nous, les cinq
pharmaciens-propriétaires des environs.
Mardi. Jour 2.
7h30 Avec la collaboration des trois cliniques médicales de ma ville et des pharmaciens-propriétaires, nous prenons l’habitude de nous réunir une fois par mois
pour déjeuner et discuter des sujets qui
touchent la santé dans notre région. Les
médecins nous donnent leurs indications
sur les cas qu’ils voient et on discute du volet pharmaceutique avec eux. J’ai enfin pu
les conscientiser à la diminution de la prescription d’antibiotiques pour les infections
virales. Je peux vous garantir qu’on voit un
changement dans notre pratique depuis
l’instauration de cette collaboration.
9h00 Journée occupée à la pharmacie aujourd’hui.
Suite à mon article dans le journal local pour informer des bénéfices de la vaccination contre l’influenza,
j’accueille Christine, l’infirmière avec qui je collabore
depuis deux ans pour vacciner mes patients. C’est
ironique de dire que j’ai connu Christine durant nos
cours de collaboration interprofessionnelle à l’Université. Les patients l’adorent et sa présence me permet
d’amener une autre dimension pour sensibiliser la
population.
J’ai également le privilège de côtoyer des étudiants
en pharmacie. Ma pratique va vite, très vite, je les
considère donc comme des enseignants. Les patients
aiment ce vent de fraîcheur et je n’hésite aucunement
à les défier et leur laisser beaucoup de responsabilités. Nous sommes passés par le même programme,
mais ils ont la chance de faire leur cheminement en
cinq années maintenant. Ça me fait drôle de penser
que c’est ma «gang» de 2016 qui a proposé l’idée à la
direction (ah! Steph, Charlu, Karina… faudrait bien que
je leur lâche un appel!).
15h00 Avant de quitter pour la maison, je m’enferme dans le bureau pour un nouveau projet. Depuis
trois mois, je permets aux patients de faire des consultations à distance. J’ai entendu parler de la
télépharmacie pour la première fois pendant le Colloque étudiant sur l’avenir de la pharmacie… je
me demande même si les étudiants l’organisent encore? Bref… Donc, chaque semaine, les patients
prennent rendez-vous et via la plateforme Skype, on prend du temps pour revoir leur médication ou
pour faire des conseils pharmaceutiques. J’ai vu un bénéfice dans la relation que j’ai avec les personnes âgées. Elles se sentent plus à l’aise de poser leurs questions et je vois que pour certains,
ça leur permet de se sentir moins seuls. Je suis fier de dire que ma pratique s’est étendue de Fort
Lauderdale jusqu’à Pékin.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 25
Le CapsulE, volume 38, no. 3
19h00 Je quitte la pharmacie, exténué, mais le cœur fier. Fier
de voir que les médecins, infirmières et pharmaciens de mon
coin de banlieue travaillent pour les patients avant tout. Je me
suis permis d’innover parce que je crois en l’avancement de la
pharmacie. Un énorme merci à ces gens qui ont fait croître ces
idées en moi depuis que j’ai plongé dans ce monde pharmaceutique. Surtout, un énorme merci à mes collègues qui m’ont
suivi dans ma folie pour faire de notre pharmacie un modèle
d’innovation.
Ah journal, maintenant je comprends pourquoi je ne t’écris pas si souvent. Plus je
t’écris et plus je frappe mon Waterloo… Parce que dans une profession et une province où le désir d’évoluer et d’innover est aussi grand que le brave Napoléon, il
m’est difficile de rêver à autant de projets. Allez hop, je retourne travailler pour en
faire plus qu’un simple fantasme. Un vrai coït interrompu.
26 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 27
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
La Clinique des pharmaciens
un projet innovateur
Une clinique bien spéciale a vu le jour dernièrement
au Canada; une clinique uniquement dirigée par des
pharmaciens.
S
on fonctionnement: recevoir des
patients sur rendez-vous pour une
consultation avec un pharmacien.
Aucune remise de médicament ni renouvèlement n’est effectué dans cette clinique. Je suis heureux de vous présenter la
Pharmacists Clinic.
La mission
La mission que se donnent les pharmaciens du Canada n’est pas de distribuer le
plus de médicaments possible au plus de
patients possible. Non, il s’agit plutôt de
«procurer aux Canadiens un traitement
aux résultats optimaux par des soins axés
sur le patient.» (1) La Faculté des Sciences
pharmaceutiques de l’Université de la
Colombie-Britannique (UBC) a décidé
de faire sa part en matière d’innovation en
mettant sur pied cette Clinique. En s’inspirant de la vision canadienne de la pharmacie, la Pharmacists Clinic s’est donné
l’objectif suivant (traduction libre):
«Tous les patients prenant une médication recevront un bénéfice optimal de leur
thérapie et comprendront leurs décisions de
traitement.»
Le concept
Le concept de cette Clinique a été élaboré
en 2010, et en 2012, un emplacement lui
était attribué à l’intérieur du nouveau bâtiment de la Faculté des Sciences pharmaceutiques de l’UBC. En novembre 2013,
la Clinique accueillait son premier patient.
Localisée à Vancouver, cette Clinique dispose de neuf salles, dont cinq dédiées à
28 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
la consultation. Les responsables de la
Clinique se sont pourvus de plusieurs outils à la fine pointe de la technologie, dont
un logiciel de pharmacie, un dossier médical électronique, des outils d’évaluation de
paramètres de santé ainsi que du matériel
audiovisuel à des fins d’enseignement. (2)
Cette Clinique étant directement affiliée à
l’université, elle servira notamment à améliorer les compétences des pharmaciens et
des étudiants en pharmacie.
Les pharmaciens y
effectuent une évaluation
complète des médicaments
pris sous prescription, en
vente libre, y compris les
produits de santé naturels.
Ils identifient et résolvent
des problèmes qui sont
potentiellement dus à la
thérapie médicamenteuse.
Des suivis sont conclus
lorsque nécessaires.
Les services offerts
La Clinique souhaite que les frais des services procurés aux patients soient assumés par un assureur. Par exemple, des
Par François-Xavier Houde (IV)
discussions ont présentement lieu afin
d’examiner la possibilité d’inclure le remboursement des consultations avec les
pharmaciens dans le régime des employés
de l’UBC. Il est important de mentionner que cette Clinique est à but non lucratif: la capacité de payer du patient
ne doit pas constituer une barrière et
tous les bénéfices sont réinvestis dans la
Clinique pour en améliorer les services et
pour conduire des activités de recherche.
Ces dernières se pencheront sur l’évaluation de l’impact du pharmacien dans
l’amélioration de la santé du patient. À
une époque où les arguments doivent
être supportés par des évidences scientifiques afin d’influencer les décideurs politiques, les études qui seront conduites à la
Pharmacists Clinic deviendront cruciales
dans l’avancement de la pratique pharmaceutique.
Les consultations
Les consultations sont d’une durée d’une
heure et se font sur rendez-vous. Les
pharmaciens y effectuent une évaluation complète des médicaments pris sous
prescription et en vente libre, y compris
les produits de santé naturels. Ils identifient et résolvent des problèmes qui
sont potentiellement dus à la thérapie
médicamenteuse. Des suivis sont conclus
lorsque nécessaires. Des notes au sujet de
la consultation sont élaborées. Un plan de
traitement est remis au patient et des recommandations sont émises à l’intention
des autres professionnels de l’équipe trai-
Le CapsulE, volume 38, no. 3
tante. Les services de la Clinique incluent
également des évaluations de l’état d’immunisation, un service de vaccination et
des séances d’éducation pour les groupes.
En date du 30 juin 2014, plus de
1000 patients avaient reçu des services à
la Pharmacists Clinic! À la lumière de ce
projet déterminant dans la consolidation du rôle du pharmacien, le Québec a
tout intérêt à s’inspirer de la ColombieBritannique! 1
ACTUALITÉS
Références
1. http://plandirecteurpourlapharmacie.ca/accueil
2. http://pharmacy.ubc.ca/sites/pharmacy.ubc.ca/files/PC%20Fast%20
Facts_UBCPS_2014.pdf
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 29
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Hommage à vous mesdemoiselles
***
Des fois, la vie fait les choses drôlement. Vous est-il
déjà arrivé qu’un simple évènement puisse vous faire
chavirer émotionnellement et vous mener à vous intéresser à des faits et sujets sans le vouloir au départ? Je
vous raconte.
De mon côté, beaucoup de frustration accumulée
face à cette situation et au fait que «ça traînait» m’a
permis de m’exprimer ouvertement auprès de certains
membres de la direction sur une ambiance facultaire
qui me semblait malsaine.
17 octobre 2014. N-515, pavillon Roger-Gaudry. Un
étudiant a eu à peser sur le bouton le plus à droite
de votre clavier: «ENTER» et l’histoire a débuté à ce
moment.
Toutefois… j’ai eu raison en ayant tort. Le 6 décembre passé, un évènement qui était une cause de
stress depuis quelques semaines a eu lieu: le Colloque
sur l’avenir de la pharmacie. Sur l’heure du midi, nous
avons aménagé des kiosques pour permettre à des
exposants de parler d’un projet qu’ils soutenaient. Samuel Munger, un ami proche, a profité de la situation
pour y tenir un kiosque pour commémorer cette date.
Oui, 25 ans plus tôt, 14 femmes ont péri dans l’évènement de la Polytechnique suite à un geste prémédité
contre les mouvements féministes.
Onde de choc auprès de la communauté étudiante
après cette publication… Le côté éphémère des réseaux sociaux fait en sorte que cette crise a duré une
fin de semaine dans le monde virtuel. Un étudiant a
déposé une plainte auprès de la faculté concernant
cette publication déplacée.
Sept jours plus tard, j’assiste à mon troisième
Conseil de Faculté de l’année à titre de représentant
étudiant. Un des membres désire ajouter un sujet à
l’ordre du jour pour parler d’une publication d’un étudiant sur Internet. 10h59, je dois malheureusement
quitter le Conseil puisque je ne pouvais manquer la
présentation sur les tire-lait et les méthodes d’allaitement.
La rétroaction que je reçois n’est pas très positive par la suite. Beaucoup de réactions auprès des
membres du Conseil qui à chaud pensent sanctionner
l’étudiant. Fine.
L’histoire continue et de notre côté, à l’AÉPUM,
nous continuons à trouver des solutions pour faire en
sorte que cet évènement ne soit pas aussi éphémère
qu’un statut Facebook. Conscientiser les étudiants à la
situation d’inégalité entre les hommes et les femmes
et surtout sur l’impact d’une mauvaise utilisation des
réseaux sociaux est notre objectif.
30 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Pourquoi je vous parle de ça? Parce que je me suis
demandé où était rendu le milieu de la pharmacie depuis 25 ans? Quelle place ont prise les femmes depuis
cet évènement?
En assistant au dernier Congrès de l’Association
québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), j’ai
constaté qu’au Québec, les pharmaciennes sont aussi nombreuses que les pharmaciens, mais mieux encore… plusieurs d’entre elles sont des entrepreneuses
et des pharmaciennes propriétaires.
Le sujet a continué à croître dans mon esprit en
lisant les articles proposés par La Presse+ pour la commémoration de l’évènement de la Polytechnique. La
semaine dernière, en étudiant dans un café près de
chez moi, j’ai eu une énorme lumière qui s’est allumée
dans ma tête en composant mon texte d’ouverture
pour le Colloque. Je me suis donc demandé: nous à
l’AÉPUM, on est rendu où?
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Une série de courriels, un appel à un pharmacien et
ex-président et une fouille dans les archives du Capsule plus tard m’ont permis de produire cette liste:
Président(e) de l’Association des étudiants en pharmacie de l’Université de Montréal
2013 — Félix Thompson-Desormeaux
2012 — Vincent Dagenais-Beaulé
2011 — Mathias G-Guénette
2010 — Laurent Ye
2009 — Yassir El Mfadli
2008 — Jacques-Alexandre Amiel
2007 — Antoine Atallah
2006 — Jean-Philippe Roy et Maxime Leduc-Séguin
2005 — Jean-Maurice Weibel
2004 — Jean-Philippe Roy
2003 — Jean-François Laroche
2002 — Natalie Lacasse
2001 — François Tremblay
2000 — David Pinard
1999 — Marie Auclair
1998 — Benoit Lemire
1997 — Mélanie Caron
1996 — Mélanie Provost
1995 — James Dumont
1994 — Claude Dagenais
1993 — Sandra Têtu
1992 — Lise Gauthier
1991 — ?
1990 — Frank Majeau
1989 — Line Gariépy
1988 — Judith Choquette
Je constate facilement que depuis l’évènement de
1989, une majorité forte d’étudiants masculins ont
siégé à ce titre dans l’AÉPUM… Dans les 12 dernières
années au moins, je suis certain qu’aucune femme n’a
siégé à titre de présidente. 2014 a changé la donne.
Pourquoi 2014 a été spécial lorsque j’ai fait ma revue?
Parce que peu importe qui remportait les élections,
pour la première fois en 12 ans, nous allions avoir une
présidente. Je rends donc hommage à deux femmes
que je côtoie depuis bientôt trois ans et que j’aime
beaucoup: Mariane Villeneuve et Karina Savoie. Vous
êtes inspirantes et êtes deux femmes fortes qui m’ont
permis d’apprécier la cause du 6 décembre lorsque je
m’y suis intéressé.
Parce que dans un milieu politique qui peut facilement être dominé par les hommes, vous avez tenu
tête et avez fait une course à la présidence admirable.
Vous n’êtes pas seules non plus, puisque j’ai également l’occasion de travailler avec plusieurs femmes
dans le Conseil exécutif. Magali, Camille, Laurence,
Stéphanie, Qian, Caroline… et toutes les futures pharmaciennes: je vous rends hommage cette semaine!
À titre de prochain directeur des élections de
l’AÉPUM, je vous demande mesdames: oserez-vous?
Merci à Samuel Munger, Grégoire Leclair, Ema Ferreira, Gilles Leclerc, Michelle Normandeau, Jean-Philippe Roy et François P. Turgeon qui, sans même le
savoir réellement, ont changé ma façon de voir le 6
décembre, journée d’action contre la violence faite
aux femmes.
Anis Ouyahia
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 31
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
congrès de l’AQPP — novembre 2014
Par Karina Savoie (III)
M
oi et mon accompagnateur,
l’unique et l’exceptionnel Anis
Ouyahia, sommes allés au
congrès de l’AQPP les 28 et 29 novembre
derniers. J’ai décidé de vous en résumer les
points les plus pertinents. Dans le futur,
si vous avez la chance d’y aller, je peux
vous garantir que le niveau de qualité des
conférences en vaut les 75 dollars – une
fin de semaine très enrichissante!
Conférence d’ouverture: Mise au point
sur les grands dossiers de la pharmacie
ou «Le projet de loi 28»
C’est dans le calme et l’amertume que
Jean Thiffault, président de l’AQPP a présenté à ses membres les derniers résultats
des négociations. Comme vous avez pu
le lire dernièrement dans les médias, le
gouvernement force une entente entre le
MSSS et l’AQPP avec le projet de loi 28.
Selon le président de l’AQPP, ils auraient
eu une première rencontre pour débuter
les négociations en juin dernier. Il s’est
déroulé quelques mois entre la première et
la deuxième rencontre qui est arrivée plus
tard, en octobre. À ce moment, l’AQPP
avait été mis au courant des préoccupations pressantes du ministre de diminuer
les coûts en santé. Plusieurs propositions
ont été mises sur la table par l’AQPP dont
une meilleure pratique du «Ne pas substituer». Les propositions permettaient de
couper quelque 50 millions de dollars dans
le réseau de la santé. Le gouvernement a
donc précipité 2 à 3 tables de négociations
forçant l’AQPP à prendre position rapidement à plusieurs niveaux. Toutefois, selon
Jean Thiffault, le gouvernement avait son
plan et à la surprise de tous, il déposait
le projet de loi 28 ne tenant pas compte
32 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
des recommandations de l’AQPP. Le plus
désolant dans tout cela, c’est que 4 des 7
nouveaux actes, dont le renouvellement
d’ordonnance, ne pourront être rémunérés, ni même chargés au patient, qu’il soit
assuré par la RAMQ ou non. Ces conditions nous réduisent à de simples distributeurs. Or, cela brime l’avenir de notre
profession. Certes, la loi 41 a été adoptée,
mais encore, rien ne garantit au patient
l’amélioration de l’accès aux soins. Devant
cette coupe, les pharmaciens n’auront que
peu de choix. Baisse de salaires, baisse du
personnel, diminution des heures d’ouverture? Selon Jean Thiffault, les pharmaciens ont déjà fait leur part. En effet, la
RAMQ enregistre une baisse depuis 2012
et ce, malgré la population vieillissante et
l’avènement des nouvelles molécules plus
coûteuses. En effet, en abolissant la loi des
15 ans ainsi qu’avec le plafond de 25%
pour le prix des génériques, les pharmaciens ont déjà vécu beaucoup de coupures.
Pourquoi encore blâmer le médicament
pour les coupes en santé alors que c’est le
secteur qui performe le mieux (en baisse
depuis les dernières années)? Une meilleure distribution des ressources et tâches
serait plutôt la clé.
Sur une note plus personnelle, je vous
invite à réfléchir sur l’impact de la loi 28
sur la profession et sur les étudiants en
pharmacie plus directement. Une baisse
des salaires des étudiants en pharmacie
est-elle à venir? Une baisse des emplois
disponibles lorsque nous serons finissants?
Une baisse de soutien technique qui aura
un impact sur le temps accordé aux tâches
cliniques? Une diminution des milieux
de stages disponibles puisque les pharmaciens évoqueront un manque de temps
et de ressources? Bien des questions qui
s’ajoutent à l’accessibilité des soins de première ligne. En tant qu’étudiants, je crois
que cet enjeu nous concerne aussi!
Jean Thiffault a laissé croire que le gouvernement ne reculerait pas sur les baisses
d’honoraires, mais qu’ils sont ouverts à
continuer la négociation. La bonne nouvelle, c’est qu’on croit qu’il nous resterait
encore six mois avant que la loi ne soit formellement adoptée. C’est du temps précieux pour se préparer à atténuer l’impact
des mesures que le gouvernement a entreprises.
En finissant, Jean Thiffault a lancé
l’appel: l’AQPP a besoin de l’appui de
tous ses membres et de solidarité entre
pharmaciens. L’AQPP donnera sous peu
des directives par rapport à leur stratégie
de communication. En attendant, partagez les publications de monpharmacien.ca
et les billets de l’OPQ!
Deux mots: indépendance professionnelle
La refonte du code de déontologie des
pharmaciens fera partie des projets à court
terme de l’OPQ pour les prochaines années. Manon Lambert, secrétaire générale
de l’Ordre a donc profité de la tribune
que lui offrait l’AQPP pour nous donner
une petite leçon d’éthique bien simple.
Cela consiste à nous poser trois questions
avant de commettre un acte qui pourrait
être non éthique. Prenons l’exemple des
contrats avec les résidences de personnes
âgées. À l’heure actuelle, certains pharmaciens magouillent pour obtenir plus
de patients de la part des propriétaires
de résidences de personnes âgées en leur
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
octroyant une forme de ristourne pour les
patients qui sont amenés à la pharmacie.
Même si cela va à l’encontre du code de
déontologie des pharmaciens, certains
contournent la règle en louant le local plus
cher que la valeur marchande, en faisant
varier le prix du local en fonction du pourcentage de lits occupés ou encore en offrant
des ristournes de manière frauduleuse.
Faites maintenant le test des 3 questions:
1. Et si on me faisait ça à moi?
«Faites aux autres leur bien»: voilà un
concept bien spirituel, mais qui mérite réflexion. Qu’en penseraient les
patients si on pouvait leur donner le
choix d’un consentement libre et éclairé? Voudraient-ils vraiment changer de
pharmacien? Cela met en évidence le
gros problème des contrats de résidence:
on s’attaque à une population vulnérable. On peut aussi penser à nos collègues dans tout cela, est-ce que cela est
juste pour la pharmacie qui suit le patient avec acharnement depuis 20 ans?
2. Et si tout le monde le faisait?
Est-ce vraiment un bon argument? Voilà
probablement la question que la FTQConstruction ne s’est pas posée avant
la commission Charbonneau… Y a-t-il
une véritable différence entre les potsde-vin donnés pour l’octroi de contrats
de construction et une ristourne de 3%
des ventes d’un pharmacien à un propriétaire de résidence pour le recrutement de ses patients?...
3. Est-ce que je serais à l’aise de me
défendre à l’émission de Paul Arcand?
(Principe de transparence)
Alors là, nul doute que tous les cas ne seraient pas justifiables. Qu’en est-il de la
dignité humaine? On n’est pas bien loin
d’affirmer que le pharmacien a acheté le
patient que le propriétaire de résidence
lui a vendu…
C’est pour toutes ces raisons que
l’Ordre des pharmaciens révise actuellement tous les contrats de résidence en se
basant sur l’article 12D du code de déontologie. Ces petites magouilles sont une
tache à notre profession. Ces principes
peuvent s’appliquer à bien d’autres situations en pharmacie comme la substitution générique. Ce n’est pas normal que
le pharmacien ne puisse pas commander
de la compagnie que le patient désire sous
Faites le test des trois
questions:
1. Et si on me faisait ça à
moi?
2. Et si tout le monde le
faisait?
3. Est-ce que je serais à
l’aise de me défendre à
l’émission de Paul
Arcand?
pression des grossistes ou de leur bannière.
À cela, nous disons deux mots: indépendance professionnelle. L’indépendance
professionnelle, c’est de primer les intérêts
du patient, de ne pas placer nos propres
intérêts avant les siens. L’Ordre a tenu à
rappeler que c’est la seule et unique raison
pour laquelle les pharmaciens détiennent
toujours le droit de propriété. Parce que le
pharmacien est redevable à sa profession
et à ses patients plutôt qu’un entrepreneur
«ordinaire». Le code de déontologie est là
pour protéger la valeur du pharmacien.
Une conférence sur la gestion de
l’image dans les médias et un panel sur
l’impact des médias sociaux sur le milieu
de la santé ont également fait partie de la
fin de semaine. Elles feront l’objet d’une
prochaine rubrique!
Pour finir, voici quelques faits divers:
✒✒ «Walk the talk» ou «Les babines
suivent les bottines» – définitivement
la phrase clé du congrès. Elle a été dite
quatre fois.
✒✒ Fun fact: selon Alcon, les gouttes
Systane Ultra, Systane Balance et Systane
Gel Drops ont une durée limite d’utilisation de 6 mois une fois le contenant ouvert!
✒✒ Fun fact #2: Québec Pharmacie,
L’actualité pharmaceutique et L’actualité
médicale fusionneront en un seul journal interprofessionnel: Profession Santé!
Il sera bientôt disponible en application
pour téléphone intelligent et iPad! Yahoo!
Tournée de l’OPQ – 21 octobre 2014
J’ai assisté, le 21 octobre dernier, à la tournée d’information donnée par l’Ordre des
pharmaciens du Québec. Ces soirées d’information se sont déroulées dans plusieurs
régions du Québec depuis le mois de
septembre. Manon Lambert et Bertrand
Bolduc en ont profité pour faire la mise
au point sur plusieurs sujets chauds, entre
autres la Loi sur les soins de fin de vie, la loi
41, la révision des rôles des ATP et la spécialisation en pharmacothérapie avancée.
Je vous invite à lire l’article résumé dans
l’Interaction publiée ce mois-ci.
Cercle du Doyen – 15 octobre 2014
J’ai pu participer à la conférence du cercle
du Doyen. En gros, cette soirée réunit
tous les donateurs de la Faculté de pharmacie. Cette année, plus de 100 000$
ont été remis aux boursiers, qui sont des
professeurs responsables. Plusieurs projets ont été subventionnés dont le programme PRÉFACE, le réseau STAT, des
Flash Cards d’infectiologie et la production de nouvelles vidéos de communication adaptées aux étudiants en pharmacie.
J’ai aussi eu la chance de voir l’excellente
conférence de Bertrand Bolduc au sujet
de la valeur du pharmacien à laquelle vous
pourriez assister au PDW. Une conférence
inspirante! 1
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 33
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Quelle est la valeur de nos services et comment
fidéliser la clientèle?
Un texte pour aspirants-propriétaires, en direct
du congrès de l’AQPP
Par Michaël Cardinal (II)
L
es 28 et 29 novembre derniers se
déroulait, au Centre des congrès
de Québec, l’annuelle rencontre
des pharmaciens-propriétaires de notre
province. Habituellement d’humeur
professionnelle et festive, la mine des
membres de l’AQPP était plutôt digne
d’un lendemain de match #7 perdu en
prolongation! Le mercredi de cette même
semaine, ces hommes d’affaires ont reçu
une douche glaciale sur la tête: Québec,
dans ses mesures d’austérité, venait
d’annoncer des coupes dans leurs honoraires, une perte d’en moyenne 100 000$
de profits nets par pharmacie, estime
l’AQPP. Afin d’appliquer un baume sur
le cœur de nos pharmaciens, le projet de
loi 28 prévoit la mise en vigueur de la loi
41 soixante jours suivant l’application
de ce dernier projet de loi. Bien que les
circonstances entourant l’application de
notre loi chérie ne soient définitivement
pas celles espérées, voire même injustes,
il est fort probable que les pharmacies se
tournent vers cette opportunité d’affaires
afin d’assurer la rentabilité de leurs entreprises. Pourtant, le pharmacien est un
professionnel qui, jusqu’à maintenant,
est disponible dans un délai de 1 à 15
minutes, et le tout, gratuitement. Ainsi, il
sera difficile pour la population d’accepter que les pharmaciens chargent pour
certains actes. Pourquoi? Puisqu’offrir
un service gratuitement équivaut à automatiquement en détruire toute sa valeur.
Plusieurs services des pharmaciens n’ont
donc pas, à proprement parler, de «valeur»
aux yeux des clients (c’est aussi ce que le
34 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
gouvernement semble nous livrer comme
message en coupant dans les honoraires).
Donc, durant les prochaines années, les
pharmaciens en pharmacies communautaires auront à surmonter les objections
des patients qui ne comprendront pas les
remboursements associés aux services et
ainsi, faire valoir leur jugement clinique.
Ce texte, fortement inspiré de conférences
vues durant le congrès, présentera, d’une
part, comment un pharmacien peut surmonter les objections des patients en
pharmacie. D’autre part, il se penchera
sur les outils afin d’acquérir une notoriété
en société.
Surmonter les objections
Lors d’un atelier donné par M. Stephan
Lessard, vice-président marketing chez
Nadurel Pharma, plusieurs propriétaires
s’inquiétaient par rapport à la réaction de
la population non pas sur les nouveaux
services, mais plutôt sur leurs prix. Ils
demandaient: «Accepteront-ils de payer?
Quelle est la valeur de nos services? Est-ce
que mon voisin le vendra gratuitement? Si
oui, que faire?» À ceci, M. Lessard a répondu un argumentaire basé sur les principes de vente. D’abord, il a questionné
l’assemblée en demandant aux gens: «Que
pensez-vous du prix fixé par la RAMQ
pour la rémunération des nouveaux
actes?» Certains pharmaciens trouvaient
ça juste, d’autres trop cher, d’autres souspayé. Ainsi, il a demandé à l’assemblée de
prendre conscience de deux faits:
✒✒ D’abord, la valeur d’un service,
d’un objet ou d’un geste est fixée par
la personne qui le vend et ce qu’elle
CROIT qu’il vaut;
✒✒ Ensuite, sa capacité à la vendre
sera traduite dans sa capacité à faire
valoir cette valeur, de par son niveau de
confiance, et par-dessus tout, son attitude.
ACTUALITÉS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Ainsi, il est difficile de déterminer la valeur d’un service d’avance. Pourtant, celui
qui le fixe doit savoir agir avec confiance
et avoir l’attitude nécessaire pour bien le
faire valoir. Les pharmaciens auront donc
à trouver leur valeur et à bien le vendre.
Afin de nous guider, le conférencier nous
a présenté quelques techniques de persuasion qui aident à comprendre comment la
société accepte la valeur d’un produit ou
d’un service:
1. Réciprocité. Ce terme fait référence
à la capacité qu’a un produit ou un
service à être acheté ou utilisé de façon
universelle (par l’ensemble de la société). Par exemple, un ami vous recommandant un restaurant ajoute à la valeur que vous accordez à ce restaurant.
De surcroît, ce dernier ayant une page
Facebook avec 2000 «j’aime» en ajoute
encore plus! La valeur du restaurant
semble être, aux yeux des gens, équivalente pour tous, réciproque. Il en est
de même pour les services des pharmaciens: il faut faire sentir au client qu’il
n’est pas le seul à utiliser ces services.
nel. Trucs: afficher les diplômes! À
cela, il ajoute la recommandation de se
faire «introduire» par les ATP. Cela m’a
d’abord surpris. M. Lessard explique
que certains d’entre nous vont acquérir
des connaissances dans des domaines
plus poussés. Dans notre pratique,
nous pourrions donc demander aux
assistant(e)s techniques de nous introduire selon ces spécialités, par exemple,
«notre pharmacien en service est spécialisé en clinique santé-voyage, il viendra vous voir dans quelques minutes».
Les patients recherchent cette spécialisation. D’ailleurs, un bon exemple est
le succès des pharmacies dans des cliniques spécialisées. Cela ajoute donc à
la crédibilité du pharmacien en relation
avec son patient-client.
4. Après-service. Il semblerait que
cette étape soit cruciale. Il faut être
en mesure de dissiper les doutes du
patient lors d’une consultation, mais
qu’ils soient également dissipés lorsque
le patient arrivera chez lui, nos arguments déjà alors oubliés. Dans le cadre
d’un service de consultation qui serait
chargé, une bonne façon est d’utiliser
nos connaissances à l’aide d’un suivi
thérapeutique afin que le patient sente
que son achat a de la valeur.
2. Rareté. Les clients cherchent la rareté! Il faut être différent! Lorsque nous
serons pharmaciens, il sera de notre
responsabilité de bien présenter aux
patients notre rareté: nous serons des
professionnels ayant à offrir une écoute
active et pouvant manifester de l’empathie. Une idée afin de se démarquer
serait donc d’utiliser les bureaux de
consultation pour les conseils à toutes
les occasions afin d’ajouter de la valeur
à nos services. Une voie qui n’est pour
l’instant pas envisagée par les pharmaciens en raison du manque de temps.
Pourtant, M. Lessard prétend que la
profession pourrait en être gagnante.
Trois autres principes de persuasion
ont été énumérés. Je vous invite à consulter la page suivante, selon votre intérêt:
http://www.conseilsmarketing.com/techniques-de-ventes/la-science-de-la-persuasion. Les exemples énumérés ci-haut sont
très généraux. Cependant, sur ce site, il est
possible d’avoir des exemples plus précis
pour surmonter les objections, plus précisément lors d’une consultation. D’ailleurs,
voici ceux proposés par M. Lessard:
3. Crédibilité. La crédibilité est acquise
notamment par le professionnalisme,
mais surtout par l’émotion exprimée
par un individu devant un profession-
D’abord, présenter le coût. Selon lui, il
est nécessaire d’aborder le coût dès le départ.
Une bonne formulation serait de le présenter de manière positive: «Dorénavant,
nous avons le droit de prescrire des médicaments pour vos allergies, un nouvel
avantage pour votre santé. Cependant,
je devrai ajouter un coût à votre facture
pour cela.» Par après, lorsqu’un patient
mentionne une objection, il est important de reformuler son objection. Le but
est d’arriver à un consensus sur ce qui
est problématique. De plus, cette reformulation nous permet de voir l’émotion
Les clients cherchent
la rareté! Il faut être
différent! Lorsque nous
serons pharmaciens, il
sera de notre responsabilité de bien présenter aux
patients notre rareté: nous
serons des professionnels
ayant à offrir une écoute
active et pouvant manifester de l’empathie.
derrière la demande. Souvent, l’objection formulée n’est pas réellement celle
qui dérange le client. Ce dernier pourrait
donc finalement reformuler son objection ou préciser sa pensée. Finalement, il
semblerait qu’il soit essentiel de prendre le
temps de surmonter toutes les objections
des patients afin d’éviter d’avoir à refaire le
travail dans le futur, par exemple, avec un
patient n’étant pas satisfait des délais de
la remise de ses médicaments (le genre de
client qui pense que la pharmacie est un
McDo). Trop souvent, selon M. Lessard,
par manque de temps et d’énergie, nous
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 35
ACTUALITÉS
laissons les patients difficiles quitter sans
qu’ils aient compris notre travail en tant
que pharmaciens en nous en débarrassant
rapidement. De cette façon, il est très probable que ce même patient revienne à la
pharmacie et recommence à être difficile.
Vous est-il déjà arrivé d’étiqueter certains
patients comme étant insupportables, et
cela, à répétition? Selon lui, à la lumière
des dernières affirmations, nous serions
responsables en partie de la difficulté que
nous éprouvons avec ces clients, en oubliant de passer du temps avec ce patient
pour le «désamorcer».
La notoriété en société
De plus, bien que de surmonter les objections des clients en pharmacie soit primordial – comme on vient de le constater – l’acquisition d’une notoriété dans la
société est un autre facteur déterminant
pour tout propriétaire. Qu’est-ce qui
pousse certaines personnes à voir le pharmacien, encore aujourd’hui et malgré tous
les efforts, comme un simple distributeur de médicaments? D’abord, madame
Isabelle Perras, vice-présidente et directrice générale chez Citoyen Optimum,
prétend que la gestion de l’image dans les
médias est essentielle. Tout d’abord, Mme
Perras établit que la population se tournera vers une entreprise (applicable aussi
à la notoriété d’un professionnel), selon
son capital acquis en société traduit dans
le schéma suivant:
36 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Bien entendu, l’objectif principal de
tout propriétaire est d’arriver à ce que les
patients deviennent «adhérents», c’est-àdire que dans aucune circonstance le patient ne voudrait changer de pharmacie.
Heureusement, le pharmacien possède
déjà l’«atteinte de la notoriété» de par son
statut en société. Malheureusement, ce
dernier n’est pas suffisant afin de faire:
1. Rayonner la profession à des niveaux encore supérieurs;
2. Assurer une fidélité de la clientèle.
Une très bonne façon d’acquérir un
lien de confiance est de bien gérer son
image dans les médias. Voici une liste de
trucs clés en main appris lors de la conférence:
Comment être vu et entendu?
Tout d’abord, il est important d’établir
un plan de communication. Ce dernier
doit être clair et doit cibler notre clientèle
cible. Mais que doit contenir ce plan afin
d’être vu et entendu? Selon Mme Perras,
le pharmacien doit être, à la base, un important acteur dans la communauté. Elle
prétend qu’il est essentiel de commanditer
des événements clés et de s’en servir à bon
escient. La conférencière nous prévient
d’ailleurs d’un piège dans lequel tombent
certains pharmaciens: avoir peur de ne pas
avoir l’air humble. Il faut faire paraître ces
commandites. Que ce soit par une affiche
dans la pharmacie annonçant la présence
à un événement, des petits 4” x 6” remis
dans le sac des clients ou même l’invitation des journaux locaux, madame Perras
mentionne que toute la communauté devrait être au courant! De plus, afin d’être
actif en communauté, il faut:
✒✒ Organiser des événements de relation publique dans la pharmacie afin
de faire valoir le travail du pharmacien
(journée de pression artérielle, journée
de la santé de la femme (notamment
cosmétique), clinique santé-voyage,
etc. ET inviter les journaux locaux afin
de publiciser ces événements. Leur présence est essentielle et assure une crédibilité à l’entreprise;
✒✒ Publier des communiqués de presse
de prise de position dans les journaux
locaux. Ces derniers sont catalyseurs
en matière de visibilité. Ils représentent une excellente façon pour que les
gens parlent de nous en provoquant des
réactions.
Cibler les influenceurs
Ensuite, il est important d’élargir nos
communications. L’atteinte d’une notoriété en société ne s’arrête pas aux clients,
mais est souvent intimement reliée à la
perception qu’ont les influenceurs de
notre travail. Il faut viser des communications avec tous les acteurs en lien avec
notre profession afin de les influencer:
les grossistes, les groupes de pression, et à
plus faible échelle, les commerces de l’entourage. De plus, Mme Perras mise une
bonne partie de sa présentation sur l’influence des députés locaux et maires des
villes environnantes. Elle mentionne que
plusieurs décisions du gouvernement sont
souvent revisitées en fonction de l’opinion
du cabinet de ministres et des députés
du parti au pouvoir (encore plus que de
celle de la population) afin d’assurer une
stabilité dans le parti. Il serait donc de
la responsabilité de tous les pharmaciens
Le CapsulE, volume 38, no. 3
que les députés soient au courant de notre
travail. Elle recommande de les inviter à
la pharmacie, de les rencontrer personnellement. De plus, dans un contexte de
contestation comme avec la loi 28, elle
mentionne l’importance de se regrouper
avec plusieurs pharmaciens (discuter avec
les autres pharmaciens du quartier) afin
d’influencer la pensée des députés. Dans
le cadre de la loi 41, il serait essentiel
d’inviter les députés ET les médias afin de
présenter les nouvelles activités.
Usage des médias électroniques
Finalement, l’usage des médias électroniques est essentiel de nos jours. D’abord,
il est primordial selon elle d’avoir une
page Facebook. Puisque les jeunes se
tournent actuellement vers d’autres réseaux (comme Instagram, Pinterest, etc.),
la nouvelle clientèle cible de ce réseau
social est les 55 ans et plus. Il est donc
essentiel, à court et à moyen terme, de
suivre la tendance. Ensuite, la création
d’un site web est nécessaire. Mais quand
trouver le temps d’entretenir ce dernier?
Selon la conférencière, le pharmacien n’est
pas obligé de créer son propre contenu.
Selon elle, partager les articles de l’AQPP
et de l’OPQ serait suffisant afin d’acquérir une crédibilité en tant que pharmacien et comme propriétaire. L’Ordre et
le Syndicat des propriétaires y travaillent
activement, d’ailleurs. De plus, il faudrait
idéalement s’assurer d’être bien référencé.
95% des gens utilisent Google ou autres
moteurs de recherche comme outil de référencement. Ainsi, il faut s’assurer d’avoir
les bons mots-clés afin d’arriver au haut
de la liste des sites recherchés. Ensuite, la
page Facebook (qui est nécessaire) doit
être bien utilisée. Facebook représente la
nouvelle façon d’aller chercher de l’information pour beaucoup de gens, notam-
ment en matière de santé. Il serait donc
essentiel pour le pharmacien de publier
des articles de santé écrits par les pharmaciens ou non et inviter à la participation
des gens afin d’élargir la portée des interventions publiées. En plus, il est possible
d’utiliser les outils de ciblage de la clientèle vendus par Facebook. En effet, il est
possible, moyennant de faibles coûts, de
promouvoir ses publications en ciblant
les personnes intéressées par des sujets en
particulier, par exemple l’hypertension,
selon les sites qu’ils ont visités ou articles
visionnés dans le passé (oui, Facebook
reçoit toutes les données de notre histo-
Bien que de surmonter les objections des clients
en pharmacie soit
primordial – comme on
vient de le constater –
l’acquisition d’une notoriété dans la société est un
autre facteur déterminant
pour tout propriétaire.
rique lorsque nous sommes connectés, et
ce, jusqu’à 20 minutes après avoir quitté le
réseau). Si nous revenons au cadre de la loi
28, il serait essentiel de publier activement
les communiqués de presse de l’AQPP et
de l’OPQ. Résumant souvent à merveille
le point de vue des pharmaciens, il est
bien que leurs publications aient la plus
grande portée possible.
Vaincre l’adversité
En conclusion, face aux nombreux changements que notre future profession a
ACTUALITÉS
connus durant les trente dernières années,
force est de constater que la mise en vigueur de la loi 41 marque un nouveau
sommet dans le niveau de confiance que la
population et les autorités en place ont envers les pharmaciens. La loi 41 représente
d’ailleurs une excellente opportunité d’obtenir une confiance supplémentaire de la
part de la population. À nous, étudiants,
pharmaciens et pharmaciens-propriétaires
de prouver notre place en tant que professionnels, notamment dans la défense
du droit de propriété. De plus, il deviendra potentiellement plus difficile pour
les pharmaciens de faire avaler une autre
pilule à leurs patients: celle que leurs services professionnels en pharmacie aient un
coût (peu importe qu’ils soient couverts
ou non par la RAMQ). De nombreuses
pharmacies commencent d’ailleurs à charger certains services, tels les télécopies de
formulaire de represcription envoyées aux
médecins, les reçus d’impôts, les profils de
médication, etc., et on peut s’attendre à ce
que ce phénomène prenne de l’ampleur
si les coupes se concrétisent. Il sera donc
essentiel pour nous de bien faire valoir nos
services auprès de notre clientèle, ou, du
moins, savoir être persuasifs. Accompagné
d’un bon plan de communication, je suis
certain que la profession saura trouver une
façon de se renouveler. Comme le dit si
bien l’entraîneur de la Sainte-Flanelle,
Michel Therrien, il est possible de voir
la force de caractère d’un groupe dans
sa façon de se positionner face à l’adversité. Durant les dizaines d’années qui s’en
viennent, à nous de nous inspirer des
générations précédentes et de trouver les
moyens pour faire comprendre la valeur et
la portée du jugement clinique du pharmacien à toute la population!
Sur ce, joyeux Noël à tous! 1
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 37
ARTS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
La musique pour tous les goûts
Par Isabelle Toupin (II)
Mot de l'auteure Je suis d'avis que pour connaître réellement un groupe
de musique, en plus de connaître sa musique, il faut être au courant
de l'histoire derrière elle. C'est pourquoi je vous présente l'histoire de
certains groupes qui sont mes coups de cœur, tout en vous présentant
un bref résumé de leur style.
coco méliès
Deux artistes qui ont tenté de faire une carrière solo durant quelques
années se sont rencontrés un jour dans un petit bar du quartier StLaurent. Le grand brun à la voix douce a alors tout de suite aimé la
voix puissante de la chanteuse de petite taille qui était sur scène
ce soir-là. Cette rencontre a mené à la formation du groupe Coco
Méliès qui, depuis deux ans, améliore son style tout en produisant
des spectacles sur de petites scènes. C’est en septembre 2014
qu’ils ont sorti leur premier album, au style folk-pop bien à eux. Ils
ont créé une musique à la fois délicate et brute, tout en gardant un
côté très intimiste.
À écouter: un court extrait de leur album sur
http://www.coco-melies.com ♪
les deuxluxes
Originaire de Montréal, ce two-man
band à la The White Stripes nous
amène dans les jeunes années du
rock and roll. Avec une guitare grave
donnant des connotations blues
et une voix provenant directement
des années 50-60, ils créent autant de chansons qui swingent que
de chansons poignantes, tout en
gardant toujours un petit côté sensuel. Impossible de ne pas tomber
sous le charme. Le seul mot pour
décrire leur style est Rockabilly: un
mélange de blues, de country, de
rock and roll, utilisant des touches
de gospel, le tout bien rythmé et formant une harmonie surprenante.
À écouter: Traitement Deluxe ou On the Road ♪
38 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
ARTS
BRANDON FLOWERS
Projet solo de Brandon Flowers, le chanteur principal
du groupe The Killers, qui se résulte à la sortie de
l’album Flamingo en 2010 et un album qui paraîtra
en 2015. Si j’avais à le décrire, je dirais que le style
est un pop rock avec une bonne touche heartland et
new wave. Impossible, avec sa voix unique, de ne pas
reconnaître la ressemblance avec The Killers, mais
l’album solo est beaucoup plus doux de façon générale que les chansons du groupe. Ainsi, si vous aimez
les chansons plus douces du groupe The Killers, vous
allez définitivement aimer l’album solo.
À écouter: Only the Young ♪
DREAM THEATER
Dream Theater a été formé par le guitariste John Petrucci, le bassiste John
Myung et d’autres artistes qui ne font
plus partie du groupe au Berklee College of Music. Se sont rajoutés à ces
deux membres trois autres artistes
de renommée mondiale. C’est donc
un groupe de métal progressif qui a
comme membres certains des instrumentalistes les plus talentueux au
monde. Certains de leurs morceaux
sont plus progressifs, donc souvent
très longs, tel A Change of Seasons,
alors que d’autres sont plus de style
métal, tel Panic Attack. Pourtant, tous
Images courtoisie des sites officiels/pages Facebook des artistes
leurs morceaux démontrent la passion
des membres à créer quelque chose d’original, visant l’excellence et le dépassement. Ce groupe
a sa place dans les classiques tels que Rush et Pink Floyd. 1
À écouter (je me permets de mettre la durée des chansons, car certaines sont plus longues):
♪♪ Pour les moins habitués: Forsaken (5min35)
♪♪ Abordable, mais plus instrumentale: Metropolis Part 1: The Miracle And The Sleeper (9min30)
♪♪ Pour les connaisseurs: Octavarium (24min)
P.-S. Pour des chansons traditionnelles de Noël, Michael Bublé est capable de créer une
bonne ambiance durant votre souper de Noël. C’est certain que ce n’est pas Frank Sinatra,
mais sa voix séduisante saura peut-être vous enchanter. Ou du moins, comme pour moi, elle
vous rendra capable d’endurer les chansons de Noël.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 39
ARTS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Noir désir
Par Akram Nadir Bakhti (II)
C
ela fait déjà quelques heures que
Léonard n’arrive pas à trouver le
sommeil. Pensif, il a l’habitude
de l’être, et pourtant, cette fois-ci, c’est
différent. Jamais, au grand jamais, l’idée
de désirer la compagnie d’une âme sœur
ne lui a traversé l’esprit. Cela lui parait
même ridicule, d’autant plus qu’il n’a
jamais eu autant d’attirance pour une
femme auparavant. Plutôt capricieux
sur la question, Léonard s’estime être un
asexuel blasé. À défaut d’avoir un corps
d’Apollon, il s’essayait à la poésie afin de
compenser ses maigres attributs corporels. Les mille et une railleries qu’il a dû
endurer suite à ses déclarations d’amour
ont fini par forger chez ce malheureux
une réelle résistance à la gent féminine,
du moins c’était, jusqu’à tout récemment,
l’ultime conviction de Léo. Il en faisait
même sa force, et sa fierté. L’amour, le
beau, le vrai, dans l’imaginaire du jeune
artiste, ce n’était qu’une chimère, de
la poudre de perlimpinpin, tout juste
bonne à faire pioncer un enfant surexcité.
les formes délicates de sa cliente. Sur ses
jambes fines et de couleur noir ébène
siégeaient de magnifiques cuisses légèrement musclées et parfaitement sculptées. Elle avait une taille de mannequin,
le ventre mince, la poitrine bien lotie et
les bras longs et fins. Sur son visage en
forme de noisette se dessinait un sourire
angélique formé par deux jolies lèvres
blanchâtres. Alors que Léonard lui posait
quelques questions pour mettre à jour son
dossier, la jeune femme retira ses lunettes
fumées, laissant apparaître des yeux noisette en dessous desquels se pointait un
nez court et fin couvert d’un pansement
blanc. Pendant que Léonard préparait les
médicaments de sa cliente, cette dernière
attendait sagement dans la salle d’attente.
Le jeune homme s’empressa de servir à sa
cliente son anovulant. Une fois la transaction faite, Léo lâcha un timide «au
revoir» auquel la jeune femme répondit
d’un sourire muet. La magie commençait
à faire effet et, depuis cet instant, il ne
pouvait plus s’empêcher de penser à elle.
Cependant, plus tôt dans la journée,
Léonard ne pouvait s’imaginer une seule
seconde rencontrer la femme de sa vie
devant le comptoir de sa pharmacie. La
première chose qui sautait aux yeux de
Léo, en prenant sa prescription et sa carte
d’assurance maladie, était le vernis rouge
éclatant qu’elle portait. Il leva les yeux de
quelques angles, ce qui lui permit d’admirer la magnifique robe courte en soie
sauvage que portait la jeune dame. Elle
était de couleur rouge cendré et donnait
l’impression d’être taillée sur mesure,
puisque Léonard pouvait y reconnaitre
Alors qu’il est perdu dans ses pensées, une goutte d’eau tombe sur le nez
de Léo. Ce dernier se dépêche de boucher à nouveau le trou sur le toit de son
appartement avec un morceau de pâte à
modeler puis jeta un œil à sa feuille de
brouillon. Il ne lui reste plus qu’un seul
vers à écrire avant de pouvoir s’écrouler
sur son lit avec insouciance. Cette foisci, il a mis des efforts incommensurables
pour rédiger son poème. Après avoir fait
les dernières vérifications, Léonard décide de lire son poème à haute voix, afin
de donner vie à son chef-d’œuvre:
40 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
«Petit, je naviguais sur des mers éloignées.
Affrontais colosses et chimères par milliers
Pour mener ma quête, accomplir ma destinée
Remplir mon atlas de mille et une beautés
Roses, tournesols et anémones d’été
Toutes ses merveilles que mes seuls yeux admirent
Fleurs, colliers, chocolat et discours affétés
Toutes ses variétés que le cœur gai désire
Ne saurait remplir mon âme de vie et de joie
Ne saurait combler mon cœur d’assez de bonheur
Car tu m’es venue tel un doux vent de fraîcheur
Mon désir noir, voudrais-tu sortir avec moi?»
Ce poème, Léonard en est très fier,
tellement qu’une fois le dernier mot lu,
il s’endort, la tête posée sur sa table de
chevet. Après de bien maigres heures de
sommeil, le jeune poète s’empresse de
faire sa toilette avant de foncer à vive
allure vers sa pharmacie, poème en main.
Il est sept heures et cinquante et une minutes. Bien sûr, Léonard ne s’attend pas
à ce que la femme de ses rêves se pointe
devant le comptoir aussi tôt, mais il ne
souhaite en aucun cas rater le moment de
sa prochaine venue. Justement, la voici
qui entre à l’instant. «Quelle chance!» se
disait le jeune homme qui enfila rapidement son sarrau blanc. La jeune cliente
porte cette fois-ci une jolie robe noire
légèrement plus longue que la précédente
et un collier de perles. Elle a même mis ce
Le CapsulE, volume 38, no. 3
rouge à lèvres blanc qui lui va à ravir. À
peine a-t-elle approché le comptoir que
Léonard souhaite le bonjour à sa cliente
préférée.
­­ Je cherche un médicament contre la
–­­­
toux. C’est pour ma fille de 3 ans.
Image courtoisie de Wikimedia Commons
Cette phrase a eu l’effet d’une décharge
électrique. Se forçant à garder le sourire,
il lui fournit le médicament recherché
avec les conseils adéquats. La jeune dame
le remercie et lui souhaite «au revoir», ce
à quoi, à son tour, Léonard répondit d’un
sourire muet. Blasé à nouveau, il jeta son
ARTS
poème dans une corbeille en maudissant
par tous les noms cet amour sournois
qui s’est moqué de lui une nouvelle fois.
«L’amour, c’est comme le Colace, c’est en
y croquant à pleines dents qu’on se rend
compte que ça a un goût de merde!» 1
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 41
ARTS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Par Johnson Kuan (II)
Chers étudiants du Pharm. D.,
Voici une nouvelle section du Capsule, Ota-Q. En japonais, le mot «Otaku» (prononcé oh-ta-cou) est un
terme utilisé pour des gens qui ont un intérêt obsessif pour les mangas et les animes (animations japonaises). Ce que je tente de faire avec cette nouvelle section, c’est de vous introduire à cette culture. Simplement dit, je voudrais briser le concept que les animes et les mangas ne sont adressés qu'aux enfants. Il y
a beaucoup de belles histoires qui ont une très grande valeur artistique! Pour ceux qui sont déjà fanatiques
de ces œuvres, je vous invite à écrire des articles et des critiques pour m’aider à répandre notre passion
pour cet art (envoyez-les à [email protected]).
Voici 3 recommandations d’animes et
de mangas. Pour ceux qui sont outragés
que je n’ai pas mis votre titre préféré,
envoyez-moi un message sur Facebook
ou par e-mail et je vais essayer de
l'ajouter dans les prochains numéros du
Capsule.
Johnson
Monster
# Épisodes 74
# Volumes 18
Genre Policier, drame, thriller psychologique
Source Manga
L'histoire En 1986, Kenzo Tenma, un brillant neurochirurgien japonais, travaille en Allemagne dans l’Eislet Memorial Hospital à Düsseldorf. Fiancé à la fille du directeur de l’hôpital, il est destiné à
une belle carrière. Un jour, il refuse de donner priorité au maire
de la ville dans une condition critique et préfère soigner un jeune
garçon blessé d’une balle à la tête. La sœur jumelle de ce garçon
est aussi hospitalisée. On apprend plus tard que les parents adoptifs de ces deux enfants ont été assassinés sauvagement chez eux.
Suite à l’opération, le garçon s’en sort, mais le maire est sans vie.
Le Dr Tenma est châtié par la ville et sa fiancée le laisse. Les deux
enfants disparaissent mystérieusement suite à la mort de trois hauts responsables de l’hôpital. Neuf ans plus
tard, Tenma découvre le responsable de ces meurtres: Johann, le jeune garçon qu’il a sauvé. L’histoire tourne
autour de la poursuite du «monstre» par le Dr Tenma.
42 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
ARTS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Gantz
# Épisodes 13 (saison 1) et 13 (saison 2)
# Volumes 37
Genre Horreur, thriller psychologique, science-fiction
Source Manga
L'histoire Croyez-vous en Dieu? La vie après la mort? Le paradis? L’enfer?
Et si je vous dis que ça existe, mais d’une manière totalement bizarre. En
fait, imaginez que vous mourrez un jour et que, soudainement, vous vous
retrouvez dans un appartement avec d’autres personnes. Au milieu du
salon, on retrouve une boule noire au nom de Gantz qui, en s’ouvrant,
vous remet un message: «votre vie est terminée, dorénavant elle m’appartient». Cette boule noire se révèle être une entité omnipotente capable
de ressusciter les morts. Cependant, cela vient avec des conditions. Pour
retrouver la vie, il faut jouer au jeu de Gantz. Ce jeu consiste à tuer des
cibles spécifiques: les extraterrestres en train d’envahir la Terre. Kei Kurono et Masaru Kate, décédés suite à un accident de train, se retrouvent
devant Gantz. L’aventure en quête de leur vie antérieure commence.
Shigatsu wa Kimi no Uso
# Épisodes 22
# Volumes (manga) 10
Genre Comédie, drame, amour
Source Manga
L'histoire Kousei Arima, réputé parmi les enfants musiciens,
est un jeune prodige du piano qui domine la scène compétitive. Son style rigide et structuré lui donne le surnom de
«métronome humain». Cependant, suite à la mort de sa mère
et instructrice, Kousei tombe dans une dépression profonde
durant une prestation à l’âge de 11 ans. Il se dit avoir perdu
la capacité «d’entendre le son du piano» malgré le fait que
physiquement, il pouvait tout à fait jouer. Deux ans plus tard,
ayant perdu le goût de jouer, il voit le monde d’une couleur
monotone, sans nuance. Il se résigne à vivre une vie simple
avec ses deux bons amis, Tsubaki et Watari. Un jour, il rencontre une fille qui bouleverse sa vie. Cette jeune violoniste,
vive d’esprit et indépendante, s’appelle Kaori Miyazono. Son
attitude reflète son jeu musical, spontané et libre. Cette dernière aide Kousei à retourner dans le monde de la musique
et lui montre un monde totalement différent de celui rigide et
structuré auquel il était habitué.
Images courtoisie de Viz Media, Shueisha et Crunchyroll
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 43
ARTS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Puella Magi Madoka Magica
Par Maricia Sarkis (II)
E
n termes d’animation japonaise,
il en faut beaucoup pour m’impressionner. D’ailleurs, cela fait
des années que j’ai abandonné le genre
«magical girl» que je jugeais trop enfantin
et superflu. Cependant, en 2012, le titre
Madoka brûlait sur toutes les lèvres dans
le monde des passionnés d’animes, ce qui
me laissait très perplexe à l’époque. C’est
avec beaucoup de réticence et pour la
seule motivation de comprendre sa popularité que j’ai complété la série de douze
épisodes Puella Magi Madoka Magica,
écrite par Gen Urobuchi et produite par
SHAFT. Mettez les préjugés de côté, car
Puella Magi Madoka Magica révolutionne
le «magical girl».
Le genre «magical girl»
Le genre «magical girl», habituellement
destiné à un jeune public, possède des
codes très restreints. Il n’y a qu’à se souvenir des fameux Sailor Moon et Sakura,
chasseuse de cartes, qui ont connu un
succès flagrant même au Québec, pour
se faire une idée globale du genre. Une
fillette, l’héroïne, acquiert des pouvoirs
magiques afin de remplir sa destinée.
Affublée d’accoutrements flamboyants
et accompagnée d’une créature magique
et mignonne telle qu’une peluche, elle
utilise ses pouvoirs pour inévitablement
sauver le monde, le tout dans un décor à
l’eau de rose. Cependant, Gen Urobuchi,
comme à son habitude, n’hésite pas à
jouer avec ces codes et les bouleverse de
sorte à créer une histoire unique.
44 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
L’histoire
L’histoire commence avec un rêve
étrange, présage de ce qui attend l’héroïne. Puis, celle-ci nous est présentée
comme Madoka Kaname, une jeune fille
de quatorze ans. Très timide, mais heureuse, elle a des liens familiaux et d’amitié
inébranlables. Bref, son monde est rose
bonbon. Puis, une mise en scène typique
de «magical girl» s’ensuit, où une nouvelle élève à l’école prénommée Homura,
présente dans le rêve de Madoka, saisit
son intérêt. Plus tard, Madoka — en
compagnie de son amie Sayaka — sauve
Kyuubei (une créature mignonne) de
la rage de Homura, qui est en fait une
puella magi (fille magique). La créature
leur offre alors un contrat: elle leur ga-
Chaque barrière
transporte le spectateur
dans un cauchemar
chaotique, étrange et
intrigant.
rantira un vœu si elles acceptent de devenir des puella magi, dont le rôle est de
combattre les sorcières qui détruisent le
monde. Sans divulguer les secrets de la
série, Madoka pensera longtemps à la
nature de son vœu et restera très passive
tout au long de la série, contrairement
aux héroïnes des «magical girl» typiques.
Effectivement, pendant la majorité de la
série, elle ne fait qu’assister au désordre
du monde de la magie par l’entremise
d’autres puella magi. Tout au long des
douze épisodes, l’intrigue évolue vers un
ton sombre et le rose bonbon se fond au
noir. Au fil des révélations, les lignes entre
l’amitié et l’hostilité puis entre l’espoir et
le désespoir disparaissent. Madoka et les
puella magi se retrouvent piégées dans un
monde sordide et désespérant dont elles
sont sous l’emprise oppressante, perfide
et sinistre. Gen Urobuchi crée donc avec
beaucoup d’habileté un «magical girl»
profond à la réalité condamnée et torturée.
L’art
Puella Magi Madoka Magica est un chefd’œuvre du côté artistique. L’animation
est tout simplement sublime. Les pay-
Le CapsulE, volume 38, no. 3
sages sont très détaillés, les bâtiments prenant une allure de glace et de lustre. De
plus, l’apparence des personnages ainsi
que de leurs costumes est très travaillée,
et les tons choisis sont clairs. Or, le décor
mat et poli laisse sa place aux couleurs
rayonnantes et en mosaïques des barrières magiques des sorcières. D’ailleurs,
chaque barrière transporte le spectateur
dans un cauchemar chaotique, étrange et
intrigant.
Le son
Il est impossible de parler de Puella Magi
Madoka Magica sans en mentionner la
trame sonore. La musique, composée par
Yuki Kajiura, accompagne parfaitement
le caractère des décors et des personnages.
Conclusion
En conclusion, Puella Magi Madoka
Magica brise tous les préjugés quant
au genre «magical girl». En effet, Gen
Urobuchi manipule le genre pour en
créer une antithèse fondée sur les mêmes
codes. L’histoire profonde, ainsi que
l’animation irréprochable font de cette
série un chef-d’œuvre et la placent sans
doute parmi les meilleures en ce qui
concerne l’animation japonaise. 1
ARTS
Voici un lien vers la bande-annonce
de Puella Magi Madoka Magica:
https://www.youtube.com/
watch?v=qTeM68aOpMM
Images courtoisie de
Crunchyroll
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 45
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Mots croisés pharmaceutiques et sudokus
(corrigés)
46 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Mots croisés pharmaceutiques
Par Isabelle Toupin (II)
Vertical
Horizontal
6. Appareil électronique servant à mesurer la pression
9. Arbre de Noël
11. On a hâte à nos ________
12. Il y en a beaucoup en fin de session (pluriel)
14. Antidépresseur naturel
15. Sucrerie ayant la forme d’un appareil d’aide à
la marche
1. Hormone injectée par voie sous-cutanée pour
contrôler le diabète
2. Traitement du TDAH le plus connu (original)
3. Liquide rose que les patients vous demanderont
le lendemain de Noël (deux mots)
4. Synonyme d’onguent
5. Nom de famille d’une auteure de Grossesse et
Allaitement
7. Souvent utilisé 150 mg STAT pour traiter une
vaginite
8. Au jour de l’An, on ouvre une bouteille de
_________
10. Ce que certains font pendre au-dessus d’une
cheminée pour recevoir des cadeaux
13. Diminutif du petit livre d’antibiothérapie
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 47
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Recettes pharmaceutiques
Par Clara Elchebly (IV)
Le temps des fêtes est arrivé, les gros soupers de famille approchent et vous cherchez à
épater vos invités en leur offrant quelque chose qui sort de l’ordinaire. Voici des préparations qui sauront en surprendre plus d’un et qui pourront régaler petits et grands.
Gâteau au fromage
Ingrédients
Pour le fond
♦♦ 200 g de biscuits Graham
concassés
♦♦ 65 g de beurre fondu
♦♦ Cannelle
Pour la garniture
♦♦ 2 paquets de 250 g de fromage
à la crème tempéré
♦♦ 250 mL de crème sure
♦♦ ¾ tasse de sucre
♦♦ 1 c. à thé d’extrait de vanille
♦♦ 4 œufs
Préparation
1. Préchauffer le four à 350 °F.
2. Dans un bol, mélanger les biscuits Graham concassés, la cannelle et le beurre fondu. Presser dans
le fond d’un moule à charnière de 23 cm (9 po). Cuire au centre du four pour 10 minutes, afin d’assécher le fond, et garder de côté.
3. Dans un bol, mélanger le fromage à la crème, la crème sure, le sucre et l’extrait de vanille. Y ajouter
les œufs un à la fois.
4. Verser la garniture dans le moule à charnière mis de côté.
5. Mettre au four pour 30-45 minutes, jusqu’à ce que la garniture commence à dorer.
6. Laisser refroidir, puis décorer de fruits frais avant de servir.
48 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
DIVERS
Ingrédients
♦♦ 375 g de lasagnes
♦♦ Fromage râpé
♦♦ Garniture au fromage
♦♦ 3 tasses d’épinards frais
♦♦ 375 g de fromage ricotta
♦♦ 1 œuf battu
♦♦ 2 c. à soupe de ciboulette
♦♦ 2 c. à soupe de basilic
♦♦ 1 tasse de sauce béchamel (voir recette)
Sauce à la viande
♦♦ 170 g de bœuf haché
♦♦ 1 tasse de champignons tranchés
♦♦ 1 oignon haché
♦♦ 1 gousse d’ail finement hachée
♦♦ 250 mL de sauce tomate
♦♦ Sel et poivre
Sauce béchamel
♦♦ 30 mL de beurre
♦♦ 2 c. à soupe de farine
♦♦ 1 tasse de lait
♦♦ Sel et poivre
Lasagne «classique»
Variante
Utilisez des épinards surgelés, cela vous épargnera
leur cuisson et certains sont déjà hachés.
Préparation
1. Préchauffer le four à 350 °F.
2. Dans une grande casserole d’eau bouillante salée, cuire les pâtes jusqu’à ce qu’elles soient al dente.
Égoutter et passer sous l’eau froide. Égoutter de nouveau, puis garder de côté.
3. Après avoir lavé les épinards, les cuire dans une casserole à feu moyen-vif pendant environ 5 minutes, ou jusqu’à ce qu’ils aient ramolli. Bien les égoutter en pressant, les hacher et placer dans un
bol.
4. Y ajouter le fromage ricotta, l’œuf, la ciboulette et le basilic et mélanger. Ajouter ¾ de tasse de
sauce béchamel. Réserver.
5. Dans une poêle, cuire le bœuf haché, les champignons, l’oignon et l’ail. Dégraisser. Ajouter la sauce
tomate, le sel et le poivre, puis laisser mijoter 10 minutes.
6. Graisser légèrement un plat de 30 cm (12 po) x 20 cm (8 po) et couvrir le fond avec le quart des
lasagnes. Verser la moitié de la garniture au fromage, puis couvrir d’un quart des lasagnes. Verser la
sauce à la viande, couvrir d’un quart des lasagnes, puis du reste de la garniture au fromage, puis du
reste des lasagnes. Étendre le reste de la sauce béchamel et parsemer de fromage râpé.
7. Mettre au four 40-50 minutes ou jusqu’à ce que la lasagne soit légèrement dorée.
Sauce béchamel
1. Dans une petite casserole, faire fondre le beurre à feu moyen.
2. À l’aide d’un fouet, ajouter la farine et cuire, en fouettant, pendant 1 minute.
3. Quand la farine est dorée, ajouter petit à petit le lait et cuire, en fouettant, jusqu’à ce que la sauce
soit bouillonnante et ait épaissi. Assaisonner au goût.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 49
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Horoscope
pharmaceutique
Générateur d’horoscope d’une base de
données pharmaceutiques
Image courtoisie de NASA et ESA
L’horoscope qui suit tente
de prédire les événements
déroulant de décembre
2014 à janvier 2015. Comment ça marche? Un médicament vous a été prescrit
selon le mois de votre date
de naissance. Par exemple,
si vous êtes nés en janvier, le Nasonex vous a
été prescrit. Écoutez-bien
James «clairvoyant» Lam,
sa sagesse est infinie.
50 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
MOIS DE NAISSANCE
Janvier
Rx
Plendil (félodipine)
Février
ERY-C (érythromycine)
Mars
Avril
Xalatan (latanoprost)
Remicade (infliximab)
Mai
Zomig (zolmitriptan)
Juin
Juillet
Août
Septembre
Revia (naltrexone)
Lipitor (atorvastatine)
Valtrex (valacyclovir)
Avapro (irbésartan)
Octobre
Novembre
Décembre
Pradaxa (dabigatran)
Humira (adalimumab)
Valium (diazépam)
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Plendil (félodipine)
Vivement les vacances de Noël! Je ne sais pas pour toi, mais j’adore ça, les
vacances. Mais bon, une chose à la fois, on a des examens avant ça. Les examens, c’est comme des colonoscopies (comme certains d’entre vous ont fait
remarquer…), on adore ça. C’est toute une expérience éducative.
ERY-C (érythromycine)
Après le cauchemar… la fantaisie! Je sais qu’il est un peu tôt pour penser à
ça mais la Saint-Valentin approche à grands pas et tu trouveras probablement l’amour de ta vie (un autre chaton peut-être?). Personnellement, je
préfère les chiots… mais ce n’est pas grave! Oups. On dirait que j’ai oublié
Noël dans tout ça.
Xalatan (latanoprost)
L’air est léger. Les petits flocons tombent du ciel. Est-ce que tu veux faire
un bonhomme de neige? Moi, je veux plutôt un bonhomme en chocolat. Les
examens, c’est un mal nécessaire. Une chance que ça ne dure pas longtemps, la période des finaux. Allons nous détendre au dernier 5@7 avant le
gros rush!
Remicade (infliximab)
Je m’étais trompé, ce n’était pas une pleine lune rouge qui t’attendait, mais
plutôt une fine poudre blanche par terre. Un fauteuil bien chaud avec une
coupe de vin rouge, le tout devant un foyer. Le seul hic… il y a tes examens
avant. Bon succès! T’auras des bonnes notes, j’en suis sûr.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 51
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Zomig (zolmitriptan)
Le changement de décor a fonctionné?
1) Oui? Très bien! Continue comme ça.
2) Non? Comment ça?! J’étais sûr de mon coup! Bon, ce n’est pas grave, on
essaie autre chose: un changement de décor forcé. Oui oui, je parle des vacances qui s’en viennent! Des bonshommes de neige, du ski, des feux d’artifice au Vieux-Port, ça te fera du bien.
Revia (naltrexone)
Non non… ce n’est pas ce que tu penses. Aucun rapport avec l’alcool… ou les
narcos. Ça a plutôt rapport avec toute la chance que t’avais eue le mois passé (ou pas). En fait, c’est peut-être parce que tu ne t’es pas joint à l’équipe
du Capsule muhahahaha. De quoi je parle? De la neige! Il n’y a pas de neige
et c’est de ta faute! Au moins tu sauras que t’auras des bonnes notes pour
les examens!
Lipitor (atorvastatine)
Le père Noël te cherche. Ne me demande pas pourquoi, mais il m’a dit que
c’est urgent. Selon moi, il a besoin de tes compétences de pharmacien (tout
le monde dit que tu feras un bon pharmacien n’est-ce pas?) Sinon, peutêtre qu’il a seulement besoin de suggestions pour tes cadeaux. Moi, je vais
demander des bonnes notes à mes examens… Toi?
Valtrex (valacyclovir)
Le temps des vampires est passé, laissons maintenant place aux bonshommes de neige ben drôles avec qui on peut passer toute la journée. Comment est-ce que tu peux penser à ça maintenant?! T’as pas d’examens toi, le
gars qui écrit ces maudites prédictions? Oui… j’ai des examens aussi, malheureusement.
52 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Avapro (irbésartan)
Non, tu n’as tué personne ce mois-ci, mais ça va venir… non pas vraiment.
Mais moi oui, avec le gros rush des finaux et cet horaire inhumain que nous
imposent les autorités du haut. Mais bon, Noël est là. C’est le temps de se
reposer et de partager l’amour.
Pradaxa (dabigatran)
Le sommeil s’en vient. C’est tout ce que j’ai à dire… pas vrai. Le café te donne
envie de faire pipi durant les examens? Essaie de prendre un Advil ou deux
avant ton examen. Ça marche apparemment. C’est un peu homéopathique,
mais ça vaut la peine d’essayer? Des bonnes notes sans NSA t’attendent.
Humira (adalimumab)
Toutes mes félicitations, tu t’es débarrassé(e) de ces moustiques? C’est bon
signe. Ou… c’est juste l’hiver. C’est la vie, parce que les moustiques, y’en a
pas en hiver! Au lieu, il y a des flocons de neige. Ta prochaine tâche, jeune
padawan, sera d’éviter tous les flocons qui tombent du ciel lors de la prochaine tempête de neige. Bonne chance pour tes examens, ils sont clairement plus faciles.
Valium (diazépam)
Un mot: chill! La neige s’en vient, même si ça prend du temps. Pis tout le
kit de trucs que tu peux faire avec de la neige. Pis les examens, tu vas me
demander? Ce n’est pas trop grave, une petite bosse dans la pente de ski. Eh
oui, je sais aussi que ta fête s’en vient. Bonne fête! (J’espère qu’elle n’est pas
déjà passée). Ne t’amuse pas trop, parce qu’il y a aussi Noël et le Nouvel An!
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 53
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Sudokus
Par Wendy Ngan (IV)
54 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Ce qu'ils ont dit...
J.P.V.
En hépatologie, on est fort sur la mythologie
grecque.
Dans le fond, vous voyez qu’avoir une cirrhose,
c’est comme être une femme.
Photo de Mme Tremblay avec un verre de vin.
Des bouteilles de vin sont disposées à l’arrièreplan. Toutes les bouteilles sont ouvertes.
Comme on croyait auparavant, les centenaires
étaient des buveurs de vin, tandis que ceux qui
ne l’étaient pas buvaient le lait.
S’il est à 10-15, il est probablement en train de
mourir pendant que vous comptez son score.
Les gens cirrhosés ne boivent pas de café.
L’alcool c’est mieux.
E.F.
Le vagin, c’est comme un sandwich au beurre de
peanut. Tout ce qu’on met entre va rester dedans
et ne va pas tomber.
La tisane de camomille est sécuritaire durant la
grossesse. Oui, il y a des études in vitro qui ont
démontré leur effet tératogène, mais pour que ça
arrive, il faut que tu manges la poche.
A.B.
Les représentants sont des génies du marketing,
ils pourraient vraiment faire acheter un frigo à des
Esquimaux.
V.A.
C’est la première fois que je donne un cours en
pharmacie, j’ai l’impression de donner un spectacle.
J.F.B.
Je trouve ça réconfortant de trouver un cheveu
dans mon médicament… La présence d’un pharmacien!
Pour ca, vous devez lire dans votre registre, je ne
parle pas du maire de Québec.
Vous vendez des médicaments en gros à un collègue américain. Vous pouvez aussi vendre des
médicaments à un gros collègue américain.
J.T.
C’est comme les jeans unisexe. Ça ne fait pas
aux garçons ni aux filles. Les hanches ne sont
pas pareilles, si vous n’avez pas encore découvert ça.
– Quelle molécule liposoluble circule librement
dans le plasma?
– ...
– Lydjie avait raison, vous êtes un bon groupe. Il
n’y a rien!
Une chance que tes patients ne sont pas observants, sinon tu iras en cour tout le temps.
Aujourd’hui je ne vais pas vous parler des interactions dangereuses avec les produits homéopathiques. Il y en a pas!
Les gros fumeurs qui prennent du café ne
tombent pas sur les nerfs. Lorsqu’ils arrêtent
de fumer et qu’ils prennent toujours du café, ils
tombent sur les nerfs et recommencent à fumer.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 55
DIVERS
Si vous n’avez pas l’alcool déshydrogénase ni
le 2E1, vous sniffez la bouteille et vous avez du
plaisir. Ça coûte pas cher sortir.
Le vin rouge c’est bon pour les artères, alors on
oublie les P450.
C’est ben dur de renverser un effet secondaire
chez quelqu’un qui est décédé.
Les lumières ferment pas toutes à la même température chaque nuit.
N.D.
On parle de vos émeraudes. Je veux dire…
hémorroïdes.
Y’en a qui n’auront jamais de selles solides, ils
sont faits comme ça. Blâme ta mère.
C’est incroyable combien il y a des gens qui ont
une anxiété de performance sur leurs selles.
Si vous avez un patient qui vous dit qu’il a de
l’hématémèse, demandez-lui ce qu’il fait dans la
vie. Vous avez 2 choix: soit qu’il est médecin, soit
qu’il est pharmacien.
Lâchez pas, il y a beaucoup de pages dans le
CPS.
R.L.
En parlant d’une aiguille *très* longue. Oui, c’est
une aiguille cardiaque… intranasal ça sortirait par
là. Pointe le front.
Dans vos notes, c’est DLU, pas DUL. J’ai fait de
la dyslexie lorsque j’ai révisé mes notes.
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Lorsque le patient est obèse, ça risque d’être
intragras que intramusculaire. Dans ce cas-ci, on
donne une aiguille longue. Sort l’aiguille pour la
montrer. *GASPS*
La personne âgée a beaucoup de plis. Souscutané c’est plus facile.
Avant, les hôpitaux avaient des différents codes
de couleurs. Dans un hôpital, c’était «Dr Laflamme est dans la salle d’opération».
On enlève tout ce qui est «jewel» avant le lavage
des mains. Bracelets, bagues, collier… on enlève
tout ce qui est visible. On m’a déjà demandé si
une chaîne autour de la cheville était visible. Non,
mais faut pas que je la voie.
A.L.
Vous savez, on est des êtres intelligents. On
essaye toujours de contourner les règles et de
trouver un raccourci. Mais je vous dis, les vaccins
vivants, c’est un an PILE, pas 10 mois ou 360
jours!
Il faut rester calme. Par exemple, avec le VPH,
on se plaint que les filles tombent une après
l’autre. Se cogner la tête contre la table n’est pas
un effet secondaire du vaccin. Restez vigilants et
objectifs face à la situation!
Scusez-moi j’ai un gros blanc. Ça doit être mon
congé et mes hormones… mes neurones s’en
vont dans mon lait maternel.
Ce n’est pas encore vendredi, désolée je ne
devrais pas dire des niaiseries…
Une enfant qui devait prendre de la théophylline
en liquide oral. C’est comme si on lui donnait du
porto à chaque dose.
Souffler au visage du bébé pour aide à l’administration des médicaments. Je vous dis ça, mais ça
n’a pas marché pantoute. Ça cause de la déglutition.
56 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Pediatric and Neonatal Dosage Handbook. Ça
coûte un peu moins d’une heure de votre salaire!
Sauf si vous travaillez à l’hôpital…
D.L.
Dans un avion, c’est vraiment un party pour la
rougeole.
Ça fait 12-13 popsicles. Les enfants aiment bien
les popsicles, mais après 5 la bouche commence
à se geler et ça devient drôlement moins bon.
C’est toujours important de savoir tous les petits
noms des bactéries parce que comme professionnel de la santé, on veut avoir l’air intelligent.
Avec le lactulose, le sourire jaillit de partout!
D.T.
À propos des macrolides. S’il fait une pneumonie,
je ne lui en donnerai pas… il est trop vieux.
À propos de l’azithromycine. Au niveau populationnel, c’est en train de causer un désastre
écologique.
Il y a quelque chose de très particulier… La relation patient-sennosides, c’est puissant.
2 litres, c’est 2 fois 1 litre de lait.
Il y en a pour qui c’est une obsession. S’ils ne
sont pas allés à la selle à 16h, ça va mal.
Vous ne changerez pas la pratique des médecins… c’est une montagne.
Sur les cannabinoïdes. Augmentation de l’appétit, en particulier de la malbouffe. En effet, après
avoir fumé un joint, on a moins le goût de manger
des carottes.
Si vous dépassez les doses écrites dans le CPS,
vous allez poser des problèmes graves. Vous ne
dépassez pas les doses du CPS! C’est compris?
La nature ne nous a pas dotés de récepteurs aux
cannabinoïdes pour que vous puissiez apprécier
votre samedi soir.
Les médecins ont une peur bleue du Biaxin.
On absorbe pas de cristaux, on absorbe pas de
mottons.
C’est quoi la conséquence de la thrombocytopénie? Si vous vous pétez la gueule, vous allez
saigner.
L.T.
Pharmacocinétique des aminosides. Vous pouvez apprendre tout ça… à la maîtrise.
C’est une personne proche de la retraite, elle
voyage beaucoup. Ça va vous arriver aussi.
Qu’est-ce que je pourrais donner à cette patiente? Ben… Pentasa! Pause.
Dommage, je ne peux plus vous demander cette
question à l’examen. Ç’a aurait été une excellente
question. Mais je vous l’ai trop bien expliquée.
P.H.
Si vous voulez mon avis – et même si vous ne le
voulez pas, je vous le donne pareil.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 57
DIVERS
Je vois qu’une de vos collègues n’a pas eu le
temps de dîner aujourd’hui. J’ai un œil de lynx.
Je suis sûre que si je prenais des corticostéroïdes, je vais être pas mal plus speedée. Pause.
Ne mettez pas ça dans le Capsule! Mais si t’es
déjà speedé, avec des corticos, tu vas l’être
encore plus.
Le CapsulE, volume 38, no. 3
A.M.
Alors, les céphalosporines de… hey! En passant,
vous m’avez menti. S, c’est soufre, pas sulfure!
Vous m’avez induit en erreur.
Je ne dis pas que ça va être à l’examen, mais ça
va peut-être être à l’examen.
Lorsque vous vous sentirez mieux, commencez à
lire le DiPiro.
Il n’y a pas de question stupide, mais je vais
attendre que tu la poses.
Je ne peux pas donner mon opinion, mais mon
opinion, c’est…
Je pense que c’est une administration IV à cause
du sel. Mais ça se peut aussi que c’est une administration PO à cause... du sel.
Cette diapo est surtout belle, mais utile, pas vraiment.
P.V.
Après une question. On va le voir plus tard… pas
plus tard comme dans 2 jours… plus tard comme
dans quelques slides.
Le professeur nous affirme qu’il est drummeur.
À quand le band P.V. le Gwochefbandi? Et son
premier single NON, fin de la discussion?
En rouge ici... ben on a discuté un peu avec
Patrice et finalement c’est un peu comme du
orange.
58 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
DIVERS
Le CapsulE, volume 38, no. 3
Ce que nous avons dit...
Patient: Est-ce que c’est vrai qu’arrêter de fumer
fait prendre du poids? Ça m’inquiète!
Pharmacien: Oui c’est possible, mais si cela peut
vous rassurer, je trouve que vous êtes très en
forme et très attirante pour une femme de 45 ans.
Une chance que je suis assis présentement...
SSSSSCCHHHLLLLAAAACCCCKKKKKK (+1)
– Ce week-end je trouve la femme de ma vie.
Geneviève-Anne est la femme de ma vie.
– Comment vont mes X plus belles filles préférées du Pharm.D.?
Non.
T’es une marde Charest (Eh bien merci).
Tu les as pris où tes shorts? Tu les as volés à la
mère à Boisselle?
Au COCEP. Eille, les gars, j’ai entendu dire que
votre chambre était brisée (longue vie au 2153).
PRÉFACE c’est une bonne idée: ce sont les
étudiants de 3e années qui sont de gros bébés
gâtés. La faculté fait ça pour notre bien ne voyezvous pas?
Moi, cette session, j’atteins le 70% en quelques
heures d’études puis j’arrête là, ça plafonne, j’ai
pas encore trouvé la clé du succès cette session,
c’est quelque chose.
Y a tu de la pizza?
Pour trouver l’artère brachiale, il faut mettre les
deux doigts dans la cavité…
Allô tout le monde, je viens vous parler des
impressions de GA! (Encore…)
Pharmacien: Vous m’avez bien dit que c’est votre
ex-conjointe, n’est-ce pas? Elle a quelle âge
votre ex-conjointe? […] C’est juste pour savoir si
elle est en âge de procréer.
Pharmacien: Vous m’avez bien dit que c’est pour
le fils de votre ex-conjointe?
Patient: Ben c’est mon fils aussi.
Pharmacienne: Avez-vous remarqué du sang sur
votre anus?
Patient: Non.
Pharmacienne: Ouin j’avoue, faut être flexible
pour aller regarder son anus.
– Est-ce que votre père recherche certains éléments particuliers dans un tensiomètre automatique?
– Il aimerait que les nombres soient assez gros
parce qu’il est ancien… whatever.
– Le PowerPoint ne semble pas fonctionner.
– Souffle dans cassette.
Free food!!!??
Où est passé l’rhum?
Quelle est votre fréquence d’appel à la nature
(voulant dire à quelle fréquence allez-vous à la
selle)?
Il faut pas avoir les yeux plus gros que le diabète
(réf. il faut pas avoir les yeux plus gros que le
ventre).
– Est-ce que tous vos symptômes sont situés au
niveau gastro-intestinal?
– Bin, à part les maux de tête…
– Ah ok, parce que sinon je vous dirais que vous
avez le cerveau à une drôle de place… au moins
vous avez le cerveau à la bonne place, si ça peut
vous rassurer
En laboratoire:
– Vaccin rougeole-rubéole-origan.
– Tout d’abord, vous avez dit beaucoup de
mots… un à la suite de l’autre.
En parlant du 5@7 record des 2e année. Ah oui,
je me souviens de celui-là. J’étais malade fait que
j’ai juste pris un 6 pour 10. –M.H.
DÉCEMBRE 2014 – LE CAPSULE – 59
DIVERS
60 – LE CAPSULE – DÉCEMBRE 2014
Le CapsulE, volume 38, no. 3
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professionnels – Gestion privée inc. est un courtier en placement, membre de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et du Fonds canadien de protection des épargnants
(FCPE), qui offre des services de gestion de portefeuille.

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