Rénover un escalier - Tondeur Editions
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Rénover un escalier - Tondeur Editions
PRATIQUE Rénover un escalier Comme n’importe quel ouvrage qui accuse le poids des ans, un escalier vieillit et s’use lentement, à tel point qu’une rénovation finit parfois par s’imposer. Celle-ci ne doit pas être prise à la légère et toute opération visant à remettre l’escalier en état doit être effectuée en bonne connaissance de cause. La problématique de la rénovation d’un escalier est à la fois essentielle et complexe. Essentielle parce que cet élément particulier du logement représente en soi une source de risques potentiels qu’il convient d’éliminer en veillant constamment au bon état des marches. Complexe également car les méthodes et les techniques de rénovation dépendent des matériaux constitutifs des escaliers. Il va de soi que l’on n’interviendra pas de la même façon selon qu’il s’agit de rénover un escalier en bois, en pierre ou en métal. Nous nous intéresserons ici principalement au bois. Escalier en bois Plus ou moins aiguë selon l’essence de bois utilisée (chêne, hêtre, frêne, érable, pin, mélèze ou exotiques comme l’acajou, l’afzelia ou l’iroko), l’usure des marches est, de tous les problèmes courants qui peuvent apparaître au fil du temps, l’un des plus fréquents et parmi les plus délicats à résoudre. A force de passages répétés, il arrive que les arêtes s’émoussent et que les marches se creusent en leur centre, dans l’axe de la ligne de foulée. S’il est vrai que cette usure porte en elle tout le charme des années écoulées, elle est également susceptible de provoquer des chutes accidentelles nettement moins "poétiques". Malheureusement, il est assez compliqué de remédier à ce défaut et l’idéal consiste le plus souvent à changer entièrement le plateau de marche. En effet, recouvrir les marches de moquette ou d’un revêtement en PVC ou bien les repeindre tout simplement ne changent en fait que l’apparence. Le risque en matière de sécurité ne disparaît pas pour autant. Quant à l’installation d’un escalier neuf, elle s’avère très coûteuse et génère durant les travaux toute une série de désagréments (bruits, poussières, saletés, dommages collatéraux). Il existe néanmoins une alternative valable au remplacement complet de l’ouvrage. Il s’agit de la mise en oeuvre d’un système particulier dit "marche sur marche". Concrètement, la structure interne du vieil escalier, pour autant qu’elle soit en bon état, reste en place et elle est recouverte de nouvelles marches et contremarches fabriquées sur mesure en bois véritable ou en stratifié. Cette technique de rénovation présente de nombreux avantages : elle permet d’éviter de lourds travaux de démolition et de maçonnerie, elle n’entraîne pas de dommages au niveau des papiers peints et autres revêtements muraux, elle n’exige aucune modification de la construction, elle est mise en oeuvre rapidement tandis que l’escalier demeure praticable durant toute la durée de la rénovation, sans compter que cette solution s’avère plus économique que le remplacement pur et simple de l’escalier. 2 1 3 4 5 doc. Portas Système de rénovation d’escalier appelé “marche sur marche”. Le vieil escalier reste en place et est recouvert de marches et contremarches faites sur mesure en bois ou en stratifié. Ce système s’adapte à presque toutes les formes d’escalier et leurs Tous les défauts ou traces d’usure ne nécessitent pas pour autant la mise en oeuvre d’une solution aussi radicale. De petits défauts comme des fissures ou des trous peuvent éventuellement être comblés à l’aide de mastics spéciaux. Dans le même ordre d’idée, lorsqu’un nez de marche en bois est cassé, il n’est pas forcément nécessaire de remplacer tout le plateau de marche. Le remplacement du nez seul est envisageable, il suffit de le scier au raz de la contremarche 6 matériaux de construction. 1. Ancienne Marche 2. Nouvelle marche 3. Profilé de stabilisation en métal 4. Nouvelle contremarche 5. Ancienne contremarche 6. Nez de marche antidérapant 2 1 3 4 5 doc. Portas 33 les plus répandus de certaines pierres de taille est l’écaillage. Pour rénover les marches écaillées, on bouche les zones endommagées avec un mortier de résine à base de polyester, après quoi la pierre est soigneusement polie. Par ailleurs, une rénovation peut s’avérer souhaitable lorsque l’aspect esthétique d’un escalier en pierre naturelle est affecté par des taches. Celles-ci apparaissent le plus souvent sur les pierres calcaires (pierre blanche, marbre) qui sont posées avec un mortier de ciment sur une structure en béton. Les taches et cercles brunâtres sont superficiels et s’estompent généralement après quelques temps. Les remèdes suivants peuvent aider contre les taches existantes. Sur la pierre poreuse comme la pierre de France, on peut les réduire à l’aide d’une solution spéciale d’enzymes. Pour une pierre peu absorbante comme le marbre, la solution d’enzymes ne suffit pas. Il faut dépolir la surface à sec et l’entretenir avec un strict minimum d’eau. De nombreuses marques de peinture offrent dans leur gamme des produits de traitement du bois. Ici, le traitement préventif et curatif des boiseries à l’intérieur est destiné à agir contre les termites et les insectes xylophages et se présente sous forme d’une émulsion pénétrante. Traitement intérieurs très longue durée de V33. avant d’en positionner un autre à l’aide de colle et de tourillons en bois. Un autre problème lié au bois et qui peut être résolu par rénovation concerne le grincement des escaliers. Ce problème fréquemment rencontré et dont nous avons tous le souvenir plein de charme dans le silence religieux d’une maison endormie, s’avère un peu moins agréable lorsqu’il partage notre quotidien. Ces grincements sont provoqués par le travail du bois subissant des variations dimensionnelles en fonction de l’humidité ambiante et qui dès lors gonfle ou se rétracte suivant les circonstances. Ce travail du bois finit à la longue par provoquer un jeu entre différentes pièces, en particulier entre la marche et la contremarche ou entre la marche et la crémaillère ou le limon. Pour éviter le grincement, il convient de supprimer ce jeu. Mais il est pour cela indispensable d’accéder sous l’escalier. Le principe consiste à fixer des équerres ou des tasseaux dans l’angle de la marche et de la contremarche afin de supprimer ce jeu. Lorsque le dessous d’escalier est inaccessible, une solution de dépannage consiste à injecter un joint de silicone dans les interstices. Un autre problème lié au bois et qui peut s’avérer particulièrement délicat au point de nécessiter une rénovation profonde est celui du parasitage par les insectes xylophages. La présence de ces hôtes indésirables est signalée par des trous caractéristiques qui signalent la sortie des insectes mais induisent aussi la présence probable d’autres larves dans le bois. Si tel est le cas, un traitement par imprégnation ou injection devra être entrepris après ponçage. Dans les régions où la présence de termites est signalée, il faut procéder à quelques sondages avec un poinçon car ces insectes ne font pas de trous à la surface du bois qu’ils laissent intacte après en avoir dévoré l’intérieur. Si la pointe s’enfonce facilement surtout près des bords, il faut faire procéder à un dépistage par un spécialiste. En cas d’infection, l’escalier devra être détruit et remplacé, aucune rénovation n’étant possible. Escalier en métal Généralement fabriqués en acier inoxydable ou en aluminium, les escaliers métalliques rencontrent un succès croissant dans la foulée des intérieurs modernes, notamment les environnements de type loft et similaires. Les éléments métalliques résistent parfaitement à l’usure et le problème de leur rénovation se pose assez peu. Néanmoins, par leur conception même, il est relativement aisé de remplacer un élément défectueux de l’ouvrage. Si rénovation il y a, elle s’attachera principalement à la finition du métal. Si l’on souhaite par exemple (re)laquer un escalier métallique, il convient de poncer d’abord légèrement le métal avant d’appliquer la laque au pistolet afin d’obtenir un résultat égal. Une tendance très en vogue consiste à laisser rouiller légèrement l’escalier métallique. Une application de vernis permet ensuite de stopper le processus pour que l’oxydation ne puisse pas s’étendre davantage. Escalier en pierre Beaucoup plus dure que le bois, la pierre de taille résiste nettement mieux et donc plus longtemps à l’épreuve du temps. Le problème de leur rénovation se présente dès lors sous un jour très différent. Un des problèmes 34 Bon à savoir Voici quelques références documentaires qui pourront vous être utiles si vous souhaitez en savoir plus à propos des organismes xylophages. ° A propos de la typologie des différents organismes existant, un site semble incontournable : sur www.xylophages.com sont détaillés tous les animaux nuisibles au bois dans nos régions. ° Pour les termites en particulier, il suffit de consulter www.termite.com. Ce site français de l’observatoire national des termites, conçu en collaboration avec le CTBA (voir ci-dessous) donne un maximum d’informations sur les communes infestées, la réglementation en vigueur, les moyens de détection et de lutte ainsi que des adresses utiles. La problématique des termites est surtout aiguë dans le Sud-Ouest de la France. Au Nord et à l’Est du pays ainsi qu’en Belgique, l’infestation est quasi nulle. ° D’une façon générale, on peut également consulter le site du CTBA (Centre Technique du Bois et de l’Ameublement) www.ctba.fr qui traite également de ce sujet. Cet organisme édite en outre plusieurs ouvrages où il est question d’informations sur la détection et l’identification des différents agents de dégradation du bois et sur les mesures de lutte préventive et curative. Voir notamment l’ouvrage intitulé Insectes et Champignons du bois. Quelques autres sites intéressants: www.lignum.ch (Suisse) www.houtinfo.nl (Pays-Bas) www.bois-construction.org (France) www.bois.be (Belgique francophone) ou www.hout.be (Belgique néerlandophone) www.woodnet.com (Belgique : français, néerlandais, anglais)