Les troubles anxieux - CSSS du Sud de Lanaudière
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Les troubles anxieux - CSSS du Sud de Lanaudière
La médication Réalisé par Marie-Pier Collin, infirmière clinicienne Sophie Girard, infirmière clinicienne Thèmes abordés – – – – – – – – – – Alcool, drogues et abus de substances Rôle du professionnel au GASMA Les troubles dépressifs et les antidépresseurs Les troubles anxieux et les anxiolytiques Les interactions médicamenteuses La médication et le poids L’activité physique et ses bienfaits La médication PRN Les produits naturels Luminothérapie 2 À quoi peut-on s’attendre des médicaments? • L’amélioration de l’état se fait ressentir après 1 à 4 semaines environ. Il faut parfois tolérer quelques effets secondaires passagers en début de traitement. • Certains symptômes s’améliorent avant d’autres. Dans la dépression, par exemple, les troubles de sommeil et l’anxiété peuvent s’améliorer avant les manques d’énergie et de concentration. Mais cela peut varier d’une personne à l’autre. • Si après environ 5 à 6 semaines la personne ne ressent aucun effet positif, il est suggéré d’en parler avec le médecin traitant pour envisager d’autres possibilités de traitement. • La durée de la prise d’une médication peut se faire de quelques mois à un an ou même plus, dépendamment de la sévérité, de la chronicité et de l’évolution du trouble de la personne. Afin d’obtenir de bons résultats, il est important d’être assidu (ne pas sauter de 3 dose) dans la prise de médicaments. Bien prendre sa médication… et seulement sa médication ! • • • • • • • • Votre médecin vous a prescrit des médicaments pour vous aider à traiter votre problème de santé mentale. Vous avez eu de l’information sur la façon de prendre cette médication : il est très important de vous y conformer pour pouvoir en bénéficier pleinement. Certains médicaments ont besoin de temps pour devenir efficaces, soyez patient ! Ne pas prendre sa médication telle que prescrite, ou prendre en plus d’autres médicaments non-prescrits peut avoir les effets suivants : • Rendre la médication inefficace • Créer des effets secondaires pénibles • Créer des effets toxiques • Rendre impossible l’identification de ce qui vous est bénéfique ou non Alors, si vous voulez vous aider, aidez votre médecin ! Suivez sa prescription ! Référence: Hôpital LHL, Se rétablir au quotidien, 2012. 4 Alcool, drogues, caféine, boissons énergisantes Les gens peuvent avoir tendance à utiliser la consommation d’alcool ou de drogues pour tenter de se sentir mieux ou pour fuir leur détresse. Cette consommation est non seulement problématique, mais elle peut être dangereuse. L’alcool et les drogues peuvent : • Aggraver l’état dépressif • Précipiter ou aggraver une phase maniaque • Rendre plus impulsif et suicidaire • Aggraver un trouble anxieux • Nuire à l’effet des médicaments et des autres stratégies thérapeutiques utilisées • Créer une dépendance qui ajoutera un problème à une situation déjà difficile Si vous avez un problème de consommation, il est très important d’en parler ouvertement avec votre équipe traitante. Référence: Hôpital LHL, Se rétablir au quotidien, 2012. 5 Rôle du professionnel au Guichet d’accès santé mentale adulte en lien avec la médication Plusieurs situations justifient une consultation à nos services: • Si vous ou votre médecin de famille se questionnez sur l’efficacité de votre médication. • Si plusieurs essais de médicaments furent tentés avec plus ou moins de succès. • S’il y a persistance d’effets secondaires et/ou des symptômes de la problématique de santé. • Évaluer la pertinence de changer la médication ou la combiner avec une autre médication. Le tout doit se faire en collaboration avec votre médecin traitant. Dans le cas où votre médecin voudrait une clarification du diagnostic, des recommandations sur la pharmacothérapie peuvent lui être fournies en contactant le psychiatre répondant de garde du CHPLG. 6 Les troubles dépressifs • • • • La dépression majeure La dépression saisonnière La dépression situationnelle Un épisode dépressif chez une personne atteinte de maladie affective bipolaire • Le trouble dysthymique (symptômes dépressifs omniprésents durant 2 ans) • Un épisode dépressif dans le contexte d’un trouble d’adaptation (souffrance marquée ou altération du fonctionnement suite à des pertes ou stresseurs; emploi, deuil, rupture amoureuse, etc.) 7 Les antidépresseurs • Les antidépresseurs sont utilisés dans le traitement des symptômes dépressifs (idées suicidaires, trouble de concentration, insomnie, perte d’énergie, etc.) et également des symptômes anxieux. • Les taux d’adhérence au traitement antidépresseur ne sont que de 25% à 50% • De nombreux effets indésirables sont sous-diagnostiqués par les cliniciens et sous-rapportés par les patients. • Le choix du médicament est basé sur les symptômes spécifiques que vous présentez. Il existe plusieurs classes d’antidépresseurs. 8 Tableau antidépresseurs Antidépresseur 1ere génération Elavil / Amitryptiline Anafranil / Clomipramine Antidépresseur 2e génération Remeron / Mirtrazapine Paxil / Paroxétine Effexor / Venlafaxine Celexa / Citalopram Pristiq / Desvenlafaxine Cipralex / Escitalopram Wellbutrin, / Buproprion Cymbalta / Duloxétine Luvox / Fluvoxamine Zoloft / Sertraline Prozac / Fluoxétine 9 Les troubles anxieux Anxiété généralisée Attaques de panique avec ou sans agoraphobie Phobie sociale État de stress post-traumatique Trouble obsessionnel-compulsif (TOC) Anxiété associée à une condition médicale ou psychiatrique, ou encore dans le contexte d’un trouble d’adaptation (souffrance marquée ou altération du fonctionnement suite à des pertes ou stresseurs; emploi, deuil, rupture amoureuse, etc.) 10 Quelles sont les particularités de la pharmacothérapie pour les troubles anxieux? Celle-ci est généralement indiquée auprès de personne très symptomatique c’est-à-dire, que les symptômes de ces individus peuvent prendre une place importante dans leur quotidien et perturber grandement leur fonctionnement au niveau familial, social, professionnel. De plus dans le cas où il y a présence de comorbidité (présence d’une autre problématique chez la personne, par exemple une dépression majeure), la pharmacothérapie peut alors devenir une forme de traitement à privilégier. Les antidépresseurs de la famille des ISRS(celexa, zoloft, cipralex, par exemple) sont souvent un choix à considérer. 11 Les anxiolytiques • Les anxiolytiques agissent pour diminuer les symptômes anxieux, en accompagnement possible avec l’antidépresseur ou une autre molécule. • Les benzodiazépines (ativan, rivotril, xanax, serax, dalmane, valium, etc.) peuvent traiter l’insomnie et les troubles anxieux mais il faut les utiliser avec prudence pour éviter les risques reliés à la dépendance et l’accoutumance. Il faut éviter les abus. Un usage à court terme ou au besoin peut parfois s’avérer nécessaire mais il est primordial d’en discuter avec votre médecin. Ils sont à éviter chez les gens ayant eu des problèmes de consommation de drogues ou alcool. • La quetiapine (seroquel) est un antipsychotique qui à faible dose s’avère aidant pour gérer le stress, l’impulsivité, l’agitation et aider au sommeil. Il n’a pas de risque de dépendance/accoutumance. 12 Les effets secondaires les plus fréquents des anxiolytiques sont: – – – – – – la somnolence, des difficultés de mémorisation, des faiblesses musculaires, une vision brouillée, de l’agitation et/ou des difficultés motrices. Risque de développer une dépendance suite à un abus ou un traitement prolongé (et sevrage souvent recommandé pour éviter anxiété rebond). 13 Les interactions médicamenteuses • Il est généralement recommandé d’éviter de consommer de l’alcool et de la drogue lorsque l’on prend une médication, tels qu’un antidépresseur ou un anxiolytique, car cela peut créer davantage d’effets secondaires désagréables et/ou annuler les effets positifs du médicament. Par exemple: • La médication comme les Contact-C sont à proscrire (ne jamais prendre) avec les antidépresseurs. • Le jus de pamplemousse diminue l’effet des antidépresseurs. • Le café interagit mal avec les antidépresseurs. • La cigarette diminue aussi l’effet de certains antidépresseurs. Référez-vous auprès de votre pharmacien, médecin traitant, spécialiste, psychiatre ou info-santé(811), pour les particularités en lien avec votre traitement. 14 La médication et le poids • • • Certains médicaments peuvent modifier les comportements alimentaires et peuvent prédisposer à un gain de poids. Peut-être avez-vous remarqué: – une augmentation de votre appétit? (exemple rage de sucre), – une diminution de la satiété (sensation d’être rassasié par un apport en nourriture), – une augmentation de somnolence (ce qui rend moins actif et augmente parfois le désir de manger des aliments peu recommandables afin de se donner rapidement un regain d’énergie). La prise de poids est liée à trois types de facteurs : – une augmentation de l’apport en calories, – une diminution de l’activité physique, – une diminution du métabolisme de base. 15 L’activité physique et ses bienfaits • L’activité physique, un médicament efficace! • La pratique régulière de l’activité physique apporte de nombreux bénéfices pour la santé: – La pratique de 30 minutes d’activité physique d’intensité moyenne par jour aide à prévenir ou à retarder de nombreuses maladies chroniques. – Peut favoriser le rétablissement de certaines maladies et retarder la progression de la maladie chronique. 16 Maintenir un poids santé contribue à votre mieux-être Bienfaits psychologiques − − − − − du bien être de l’estime de soi de l’observance au traitement des activités sociales de la qualité de vie 17 Que faire si vous n’observez aucun ou peu d’effets attendus avec le médicament? • Consulter votre pharmacien et/ou attendre votre prochain R-V avec votre médecin traitant et lui faire part de ces observations. Ne pas cesser votre médication brusquement, certaines molécules ont un effet rebond sur l’anxiété et le sommeil par exemple. Des symptômes de sevrage peuvent aussi apparaître. • Lorsqu’une personne débute sa prise de médication, il est possible, voire fréquent, que certains ajustements doivent être fait au niveau de la posologie et que certains effets secondaires apparaissent. Soyez patients et demeurez compliants si les effets secondaires sont tolérables. Rappelez-vous que la médication en santé mentale prend 1 à 4 semaines avant d’atteindre un niveau thérapeutique. 18 La médication PRN • La médication au PRN n’est pas une médication régulière. • Par définition du mot latin; pro re nata qui signifie au besoin. • Tout comme le traitement pharmacologique le médicament prescrit en PRN vise à rétablir le niveau de bien-être du patient. • L’effet se fait sentir rapidement. • Il n’est prescrit que de manière spécifique et occasionnelle puisqu’il peut induire plus fréquemment de la dépendance. Si vous observez que vous dépasser la prise quotidienne recommandée, vous devez revoir votre médecin et réajuster votre traitement. • Vous pouvez vous référer au guide de prise de décision sur la médication PRN sur le site web de LHL. 19 Les produits naturels • Le terme produits de santé naturels désigne une gamme de produits contenant: – – – – – – – – • Les produits de santé qui ont été autorisés par Santé Canada: – – • affichent un numéro de produit naturel (NPN) un numéro de remède homéopathique (DIN-HM) sur leur étiquette Ce qui signifie : – – – – • les suppléments de vitamines et de minéraux, les herbes médicinales, les remèdes à base de plantes, les remèdes traditionnels chinois et ayurvédiques, les remèdes homéopathiques, les acides gras (oméga 3, 6, 9), les pro-biotiques, certains produits d’hygiène personnelle. que le produit a été évalué par Santé Canada et qu’il est considéré sécuritaire, de haute qualité et qu’il procure les bienfaits allégués sur l’étiquette. Pour toute information complémentaire, consulter la Base de données des produits de santé naturels homologués sur le site http://www.santecanada.ca/dpsn 20 Les produits naturels, un mélange parfois risqué! • • • • • • Les produits de santé naturels peuvent faire beaucoup de bien mais il faut les utiliser avec prudence. Ils ne sont pas inoffensifs et comportent des contre-indications. Ils peuvent interagir entre eux et avec certains médicaments. Il est recommandé: – de bien se renseigner avant d’en consommer, – d’en parler à son médecin et son pharmacien, – de respecter la posologie, – de cesser immédiatement la consommation si des symptômes inhabituels se manifestent. Des interactions médicamenteuses sont connus, documentées et soutenues par des études chez l’humain et/ou des cas cliniques pour l’aloès, le ginkgo, le ginseng, le millepertuis, l’onagre, la réglisse… Plusieurs d’entre eux provoquent notamment une augmentation ou une diminution de l’effet de certains médicaments. 21 Luminothérapie • La lumière de 1 000 chandelles La luminothérapie a fait ses preuves comme traitement de la dépression saisonnière. Les lampes de luminothérapie sont des appareils médicaux, capables de diffuser une lumière très intense (10 000 lux). Pour profiter des bienfaits de la luminothérapie, il est nécessaire de: – s’exposer à cette lumière quotidiennement, – tous les matins, – environ 30 à 45 minutes, – de septembre à avril. – Il est très important d’adopter une position qui permet à la lumière d’atteindre l’œil, et non la peau. – La lumière pénètre la rétine, traverse le nerf optique, avant d’atteindre le corps pinéal, situé dans le cerveau, qui gère l’envie de dormir. • Rapide et efficace! Une semaine de traitement, parfois même quatre jours, suffiront généralement pour – se sentir mieux – avoir moins d’envie de manger des aliments riches en glucides! – 85 à 90 % des personnes correctement diagnostiquées bénéficieront des effets de la luminothérapie. Profitez du soleil extérieur qui peut diffuser, les belles journées d’hiver, jusqu’à 12 000 lux! 22 Luminothérapie (suite) • Bienfaits: – – – – – faciliter le sommeil (insomnie, éveil matinal précoce), réduire les effets liés au décalage horaire (voyage et horaire de nuit), réduire les symptômes dépressifs relatifs au syndrome prémenstruel, réduire les crises de boulimie associées à l’influence des saisons, faciliter le sommeil des personnes souffrant de démence ( ↓ agitation ), • Contre-indications: – – – – prendre une médication à effets photosensible (Lithium), avoir un problème oculaire, maladie qui affecte la rétine (diabète), la prise de certains antibiotiques. Il faut s’assurer que la lampe n’émet pas de UV (filtre nécessaire). • • La lumière naturelle et matinale restent les meilleures options. Vous pouvez prendre une marche ou vous asseoir à l’extérieur pendant 15 à 20 minutes. • Sachez que les sessions au salon de bronzage ne remplacent pas la «vraie» lumière du soleil ni la luminothérapie. Source: Tele-Quebec, une pilule, une petite granule et passeportsanté.net 23