Visite du site de Delphes

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Visite du site de Delphes
Visite du site de Delphes
En été, la visite du site de Delphes s'impose dès
l'ouverture. C'est le meilleur moment pour jouir de toute
la luminosité, goûter la paix des montagnes
environnantes et s'imprégner du mystère qui émane de
ce lieu, dont la magie est restée intacte.
Une visite futée consisterait à :
- Arriver vers 8h en commençant par le sanctuaire
d'Apollon. Compter environ 2 heures.
- Se reposer, puis visiter le musée en début d'après-midi.
Compter environ 2 heures.
- Terminer par la fontaine Castalie, le gymnase et le
sanctuaire d'Athéna Pronaïa. Compter environ 1 heure.
Le sanctuaire d'Apollon
Ne pas manquer: la voie sacrée, le Trésor des Athéniens,
le temple d'Apollon, le théâtre, le stade.
L'entrée qui nous mène aujourd'hui au sanctuaire
d'Apollon n'est pas celle qui correspondait à la porte A
du sanctuaire dans les temps anciens. Pour parvenir à
cette porte A, on monte un escalier et l'on traverse une
grande place dallée rectangulaire bordée de portiques
aux colonnes ioniques. Il s'agit d'une agora construite à
l'époque romaine. Derrière se trouve l'entrée du
sanctuaire
devant
laquelle
quelques
marches
interdisaient l'accès aux chars. La porte s'ouvrait sur la
Voie sacrée, bordée de chaque côté de monuments votifs
ou édifices qui provoquaient l'admiration des visiteurs. Il
s'agissait de Trésors.
Le premier monument à droite de la Voie sacrée
était le taureau de Corcyre en bronze. On ne voit plus
aujourd'hui que les restes des bases de cette œuvre que
des pêcheurs de Corfou avaient déposée en offrande. Un
de leurs taureaux, qui s'obstinait à quitter le troupeau et
à pointer vers la mer, leur avait en effet ainsi indiqué un
lieu de pêche miraculeuse.
Près de cette base, on en remarque une autre qui
supportait neuf statues en bronze dont une d'Apollon. Il
s'agissait de l'offrande faite par les Arcadiens victorieux
des Lacédémoniens. Juste en face, à gauche de la Voie
sacrée, 37 statues en bronze avaient été dressées par les
Lacédémoniens victorieux des Athéniens.
Une offrande très arrogante si on la comparait à
celle, beaucoup plus modeste, des Athéniens victorieux à
Marathon et qui se trouvait à la droite du majestueux exvoto. Elle consistait en seize statues sculptées par Phidias
et représentant Athéna, Apollon, Miltiade le héros de
Marathon et quelques autres.
En continuant sur la Voie sacrée, on trouvait,
immédiatement après et sur la gauche, un groupe de
statues érigées par les Argiens vers 456 av. J.-C. et
représentant les Sept Chefs qui avaient marché contre
Thèbes.
En progressant, on aperçoit deux demi-cercles de
part et d'autre de la Voie. Celui de gauche avait été
consacré par les Argiens et renfermait les statues des
Sept Epigones, les successeurs des Sept Chefs qui
avaient, eux aussi, marché contre Thèbes mais en
réussissant cette fois à s'en emparer et à la détruire.
Celui de droite avait été également consacré par
les Argiens et contenait dix statues de bronze
représentant les anciens rois et reines d'Argos et de
Thèbes.
On pouvait ainsi voir d'abord la statue de Danaos,
fondateur d'Argos, ainsi que celle d'Héraclès, héros
d'origine argienne mais né à Thèbes. Le but de cette
offrande était donc de souligner l'amitié qui s'était
développée entre Argos et Thèbes après 370 av. J.-C.
En reprenant la Voie sacrée, on aperçoit, à
gauche, les restes du Trésor des Sicyoniens, datant de
500 av. J.-C. Ceux qui avaient renversé le tyran de
Sicyone construisirent ce Trésor en utilisant des pièces
d'un édifice que le tyran lui-même avait fait bâtir! Juste
après ce Trésor venait le splendide Trésor de Siphnos,
tout de marbre vêtu. Il était richement orné de frontons
et d'une frise sculptée, partiellement conservée et
exposée au musée.
Deux
statues
féminines,
les
caryatides
remplaçaient les deux colonnes de soutènement. Ici,
point de victoire célébrée, le Trésor visait seulement à
provoquer l'émerveillement par sa richesse et sa
beauté...
On arrive ensuite à un carrefour, appelé
carrefour des Trésors, où quelques tas de ruines figurent
d'autres Trésors.
En suivant le chemin, vous verrez s'élever, devant
et à gauche de vous, le fameux Trésor des Athéniens,
construit avec la dîme de la bataille de Marathon. C'est
un édifice superbe, de style dorique, avec des métopes
et des frontons sculptés.
Sur la façade de l'entrée étaient disposées six
métopes qui représentaient une scène d'amazonomachie
symbolisant plus que jamais la lutte contre l'envahisseur
barbare, à savoir les Perses. Sur la façade sud, visibles en
montant, neuf métopes montraient les exploits de
Thésée. Enfin, les deux autres façades présentaient les
exploits d'Héraclès.
Pour voir les originaux, dont quelques-uns ont
été conservés, il faut attendre le musée". Ceux qu'on
aperçoit sur le Trésor sont d moulages en plâtre. On
grava également nombreux hymnes à Apollon et des
décrets, en faveur des Athéniens sur les murs à partir du
III' siècle av. J.-C. En face de ce Trésor, à droite de la Voie
sacrée lorsqu'on mon s'élevait le Trésor de Syracuse. La
place qu'occupait n'était, bien sûr, pas anodine, elle
mettait en valeur la puissance de Syracuse et la victoire
de son peuple sur les Athéniens en 413 av. J.-C.
En continuant sur la Voie sacrée, à gauche, les restes d'un
long édifice". bouleutêrion ou Sénat, puiS un grand rQi
qui pourrait être le rocher de la Sibylle Les Sibylles,
comme les Pythies, étaient créatures dotées d'un pouvoir
de divination à la différence près qu'il s'agissait d'ê
imaginaires et non de femmes réelles. "y au fil de la
tradition une pluralité de Sibylle qui coexistaient en des
endroits diffère La légende dit que c'est sur ce rocher
que première des Sibylles s'était assise et a prophétisé la
guerre de Troie.
Derrière ce rocher, sur la gauche, jaillis autrefois la
source, désormais tarie, que gardait le serpent Python en
plus de l'oracle de G On voit que depuis les temps les
plus anciens la Terre et les divinités des eaux
souterraines les Muses étaient vénérées ici.
En poursuivant sur la Voie sacrée, apercevait sur sa
gauche le portique Athéniens. Les sept colonnes
ioniques marbre supportaient un toit en bois; l'édi était
adossé contre le grand mur polyg recouvert
d'inscriptions d'affranchissement d'esclaves. Ce portique
abritait de nombreux trophées des victoires navales des
Athéniens.
En tournant au coin du mur polygonal, on laisse sur sa
droite le Trésor des Corinthiel le plus ancien de Delphes,
et on continue jusqu'à découvrir, légèrement sur la
gauche les restes de l'autel du sanctuaire d'Apollon
Réalisé au V' siècle av. J.-C., il mélange subtilement les
marbres blancs et noirs constituait un très bel ensemble.
Juste gauche, un pilier avait été édifié pour accueillir la
statue de Persée, dernier roi de Macédoine. Mais Persée
ayant été vaincu par Paul-Emile à la bataille de Pydna, on
érigea finalement la statue équestre du vainqueur ...
En revenant sur la Voie sacrée, on remarque un peu
avant, sur la droite, un socle circulaire qui est le vestige
du trépied de Platées.
Il s'agissait d'un ex-vota splendide offert par toutes les
cités grecques sorties victorieuses de la bataille de
Platées contre les Perses, en 479 av. J-C: une cuve en or
soutenue par une colonne en bronze formée de
l'enroulement de trois serpents et sur laquelle étaient
gravés les noms des trente et une cités. Ce qu'il en reste
se trouve aujourd'hui. .. à Istanbul!
En continuant sur la Voie sacrée, on aboutit à des restes
d'un ensemble de bases parmi lesquelles le haut pilier de
Prusias qui soutenait la statue équestre du roi Prusias Il
(182-149 av. J-C.). On remarquera devant ce pilier une
fondation: il s'agit des restes d'un palmier de bronze qui
supportait une statue d'Athéna en or.
Nous voici devant les ruines du temple d'Apollon dans
lequel officiait la Pythie. Les vestiges que l'on aperçoit
sont ceux du dernier temple, celui du IV' siècle av. J-C.,
car plusieurs autres se sont succédé sur ce même
emplacement. D'après le témoignage des vestiges datant
de 650 av. J.-C., le temple d'Apollon était un édifice de
style dorique, en tuf. Selon la légende, Apollon lui-même
en aurait posé les fondations. En 548 av. J-C., il brûla et
les dons affluèrent de toutes parts pour entreprendre sa
reconstruction. On bâtit alors à la même place le temple
en tuf des Alcméonides, doté de six colonnes sur les
façades et de quinze colonnes sur les côtés. Réalisées en
marbre, les sculptures des frontons révèlent le souci des
bâtisseurs de créer un ouvrage plus beau encore que le
précédent. Un tremblement de terre et une guerre
malmenèrent l'édifice, qui fut achevé en 330 av. J.-C. On
remarquera qu'une rampe en pente douce donnait accès
à l'entrée. Le fronton représentait l'arrivée d'Apollon à
Delphes. Les métopes n'étaient pas sculptées, mais on y
fixa des boucliers pris aux Perses lors de la bataille de
Marathon.
En ce qui concerne l'intérieur du temple, nos
connaissances se limitent aux écrits de Antiquité. Sur les
murs de l'entrée étaient gravées des devises telles que «
Connais-toi toi-même. » La cella devait être divisée en
deux parties: l'une aurait contenu le foyer où brûlait ~
feu Immortel, et l'autre, accessible à très eu de gens,
une statue en or d'Apollon. En longeant le temple sur la
droite, on remarque, toujours sur la droite, un grand mur
qui servait à retenir la terre ainsi qu'une niche
rectangulaire, P;:' la niche de Cratéros. Elle abritait un
groupe de m statues en bronze représentant une chasse
au ~ cours de laquelle Alexandre le Grand, attaqué par
un lion et sur le point de mourir, avait été sauvé par un
de ses officiers, Cratéros, !;; escorté d'une meute de
chiens. Cette offrande à Apolion fut faite vers 320 av. J.C. par le fils de Cratéros ... qui s'appelait aussi Cratéros !
Ne pas manquer l'épigramme dédicatoire sur les trois
blocs au fond de la niche.
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