L`autorité humaine a des limites bien définies Dieu seul possède l

Transcription

L`autorité humaine a des limites bien définies Dieu seul possède l
Les femmes dans le ministère chrétien
commandements » (termes étrangers à la Bible), telle qu’elle est parfois
présentée : Dieu – Christ – anges – homme – femme – enfants. Cette simplification outrancière a conduit à des erreurs et des abus. Dieu attribue des
sphères spécifiques d’autorité et a veillé à restreindre l’autorité de ceux qui
l’exercent au sein de leur sphère (voir illustration n° 1 ci-contre).
L’autorité humaine a des limites bien définies
L’autorité humaine illimitée constitue l’un des plus grands fléaux, parce
que « le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument ».
Aucun être humain déchu n’échappe totalement à l’influence corruptrice
de l’autorité. C’est pourquoi l’Écriture fixe des limites claires et des contraintes à toute autorité humaine.
Dieu seul possède l’autorité absolue. En soi, cela limite toute autre
autorité, humaine comme angélique
« Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes
choses, Dieu n’a rien laissé qui ne lui soit soumis » (Hé 2.8). « Tout pouvoir
m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mt 28.18). « Il agit comme il lui
plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu? » (Dn 4.32, [35,
Segond]). « Il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois » (Ap 17.14).
Le despote le plus puissant est soumis à Dieu. Beaucoup de ces hommes
ne le reconnaissent pas, mais en fin de compte, tout genou fléchira et toute
langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur (Ph 2.10-11). Seule une personne pleinement sage, pleinement aimante et totalement juste est capable
d’exercer correctement un pouvoir illimité. C’est pourquoi Dieu restreint
toute autorité humaine, au point qu’aucune soumission à cette autorité ne
doit être inconditionnelle ou totale.
La sphère d’autorité se circonscrit au type de relation sur lequel elle se
fonde
Nous avons vu que Dieu confère de l’autorité à une personne sur une
autre sur la base d’une relation particulière qui les unit. Là où il n’y a pas de
relation, il n’y a pas non plus d’autorité. Il n’existe aucune relation civique
entre un magistrat d’un pays et les citoyens d’un autre pays. Le premier n’a
donc pas la moindre autorité sur les seconds. Les incroyants ou les membres
d’une Église doivent-ils soumission aux responsables d’une Église avec
laquelle ils n’ont aucun lien? La qualité de mère ou de père ne confère
aucune autorité parentale sur les enfants des autres. Pour que cette autorité
existe, il faut qu’il y ait un lien filial. Les employés d’une société doivent-ils
66
Chaîne hiérarchique ou sphères d’autorité?
Illustration n° 1
LES SPHÈRES BIBLIQUES D’AUTORITÉ
Légende
La flèche indique le sens de l’autorité déléguée
En caractères gras : autorités ayant des comptes à rendre avec Dieu.
En caractères détourés : subordonnés ayant des comptes à rendre à Dieu.
Ep
5.2
2-3
3
.7
3
ion8.5 ; Jc
t
a
s
e
Cré; 3.23 ; P femm1.13-17
Gn
et
0
6-3
1 .2
na
la 30 ; Jo
Nb
o1
ol
Ma
ria
3.1
8
;T
M
1. ari
3;
1
ge
t2
.4 5;
sa sur P 3.1,
7
f
1 S em
m
25
e
.
10
.6 n4
1P
3 .1
-5
2-4
4
.
16
Ex 20.10; Ep 6.6-7
sur
Employeur
Col 4.1; Ep 6.9; Lc 12.42-46
ses employés
Mt
22
.2 1
Dt
;R
m
Éta
t
13
.1
M -7 ;
Tt
17 agi
3.1
.16 st
;1
-20 rat
P2
l
;R s
.13
Ex eur
m
s
-14
u
1
1.1
s
3
r
.
6
5-2
c
ito
1;
Dn
y
3.1 en
-30
s
;6
.1 28
P5
e
lis , 17 ; 1
Ég é 13.7
.1-
Famille
Esprit
Parents
Jn 16.7-15
Ac 2.33
Gn 18.19; Lv 19.3; Ep 6.1, 4; Col 3.20
Fils
sur
Jn 14.26
Hé 2.4
leurs enfants
Jn 6.38
1 Co 11.3;
15.28
1 S 2.12; 3.11-18; 4.11-21; 17.22-25
Père
Lc 2.48-51; Mt 10.36-37
Lieu de travail
1
Dt
e 0;
mm; 18-2 r
o
5
H .3su ture
6
2
Lv
Ep 6.5-7; Col 3.22; 1 Tm 6.1; Tt 2.9; 1 P 2.18
1C
;C
5
s
ur -4
H
cte P 5.1
3;
1
u
nd 1
.1 2
Co13.17 ; r
h5
res .1
1T
é
s u mb 2 T m 4
H
me .29 ;
rs -19 ; 5
u
le ; 4.18
1.8
Ac
67
Les femmes dans le ministère chrétien
suivre les instructions données par le PDG d’une autre société? La qualité
de mari confère-t-elle de l’autorité sur les femmes des autres hommes? Et
sur les femmes non mariées? Celles-ci doivent-elles se soumettre à tous les
hommes, qu’ils soient mariés ou non, jeunes, incroyants, etc.? Ces hommes
n’entretiennent pas plus de relations avec ces femmes qu’avec les autres
hommes.
Celui à qui Dieu a délégué son autorité en vertu d’une certaine relation
ne doit pas chercher à étendre son autorité au-delà de ce que la relation justifie. À l’autorité du mari sur sa femme ne doit jamais se superposer l’autorité parentale, professionnelle, civile ou ecclésiastique. Une femme ne sera
jamais une bonne et vraie épouse si elle considère son mari aussi comme
son père, son patron, son policier ou son pasteur.
Chaque sphère d’autorité est limitée par les autres sphères d’autorité.
Son autorité cesse là où commence celle de l’autre
L’Écriture veille attentivement à différencier les sphères d’autorité. Non
seulement elle précise les particularités de chaque sphère, mais elle décrit
aussi deux différentes sphères côte à côte dans le même contexte pour souligner les contrastes entre elles. Leurs lignes de démarcation doivent être
clairement tracées et scrupuleusement respectées.
Cette séparation des sphères d’autorité est évidente dans tout le Nouveau Testament. Dans Matthieu 20.25-26, Jésus déclare : « Vous savez que les
chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent. Il n’en
sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi
vous, qu’il soit votre serviteur. » Jésus souligne ainsi la différence entre la
sphère du gouvernement humain où les chefs dominent sur leurs sujets, et
la sphère de communion de ses disciples où s’applique un type d’autorité
radicalement différente, celle du « leader-serviteur ».
Dans 1 Timothée 6.1-2, Paul oppose la relation employeur/employé
dans la sphère professionnelle à la relation entre croyants dans la fraternité
de l’Église : « Que tous ceux qui sont sous le joug de l’esclavage regardent
leurs maîtres comme dignes de tout honneur […] Et que ceux qui ont des
fidèles pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu’ils sont frères;
mais qu’ils les servent d’autant mieux. » Dans sa façon de penser et d’agir,
chacun doit bien maintenir cette distinction. La relation fraternelle dans
l’Église qu’un employé entretient avec son employeur chrétien ne doit pas
inciter l’employé à manquer de respect pour lui dans la sphère de leur relation professionnelle.
Dans Éphésiens 5.19-22, le contraste porte sur la relation que les
croyants, hommes et femmes, entretiennent dans la sphère de l’Église (où
68
Chaîne hiérarchique ou sphères d’autorité?
les uns et les autres chantent, parlent et prient ensemble) et celle qui existe
entre mari et femme dans la sphère du mariage : « Entretenez-vous par des
psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur […] vous soumettant les
uns aux autres dans la crainte de Christ. Femmes, que chacune soit soumise
à son mari, comme au Seigneur. » La quasi-totalité des versions et des commentaires indique un changement de paragraphe entre le verset 21 et le
verset 22. La différence est importante. Dans l’Église (v. 21), le principe
énoncé est celui de la soumission mutuelle de tous les croyants, y compris la
soumission des hommes croyants aux femmes croyantes. Mais dans la
sphère du mariage (v. 22), seule la femme doit être soumise à son mari.
L’État n’a pas à intervenir dans l’Église, dans le couple, dans la manière
dont les parents élèvent leurs enfants ni dans les relations entre employeurs
et employés, sauf si celui qui exerce l’autorité fait « le mal » (Rm 13.4). Les
parents ne doivent pas encourager leurs enfants à enfreindre les lois du
pays, à désobéir au moniteur d’école du dimanche, ni à la personne chez
laquelle ils travaillent, sauf si l’une ou l’autre de ces autorités contrecarre
leurs efforts de les instruire « selon le Seigneur » (Ep 6.4). Les responsables
d’Église ne doivent pas se mêler de la vie privée des couples de leur assemblée, de l’éducation de leurs enfants, de la politique du pays, ni dans les relations professionnelles des membres de leur Église, sauf s’il y a un péché
précis que l’Église doit sanctionner (1 Co 5.1-13). Un employeur n’a pas le
droit d’empêcher un membre de son personnel de s’acquitter de ses responsabilités de mari ou d’épouse, de parent, de membre d’Église ou de
citoyen. L’autorité d’un mari sur sa femme cesse là où commencent les responsabilités de la femme à l’égard du magistrat, ses devoirs de mère, son
obligation d’honorer ses propres parents, ses devoirs de soumission aux
anciens de l’Église pour tout ce qui touche à la vie de la communauté et, si
elle exerce un métier, là où interviennent les instructions de son patron.
Dans toutes les relations et sphères autres que le mariage, la femme n’a pas
le statut d’épouse, mais un autre statut, tout comme, dans ces mêmes sphères, son mari est autre chose qu’un mari. Ces passages suffisent à montrer
que la Bible délimite et distingue les différentes sphères d’autorité, même si
les chrétiens ne le font pas.
Certains insistent cependant sur le fait que Paul déclare : « … les femmes
aussi doivent l’être à leur mari en toutes choses » (Ep 5.24). Pourtant, l’apôtre
déclare aussi dans Tite 2.9 : « Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs
maîtres, à leur plaire en toutes choses » et encore : « Enfants, obéissez en toutes
choses à vos parents » (Col 3.20). Aucun texte ne doit être isolé des autres.
Dans chaque cas, les mots en toutes choses sont déterminés par le contexte
69
Les femmes dans le ministère chrétien
immédiat du sujet abordé, celui d’une sphère d’autorité particulière. Ils
signifient : « dans tout ce qui est intérieur à cette sphère d’autorité ». Si,
dans chaque cas, l’expression « en toutes choses » n’était pas limitée, les
autorités particulières exercées dans chaque sphère entreraient en conflit
les unes avec les autres, alors que Dieu les a justement disposées pour
qu’elles soient complémentaires. C’est pourquoi, en envisageant différentes
autorités, Paul précise bien : « Rendez à tous ce qui leur est dû » (Rm 13.7).
Nous pourrions ajouter : « … et rien de plus. » Lorsque des autorités se mettent à exiger une soumission illimitée, elles exposent les personnes qui sont
à l’intérieur de leur sphère à des tiraillements entre des pouvoirs contraires.
On sait pourtant bien que personne n’est exclusivement épouse, citoyen,
fils, membre d’Église ou employé.
Tout comme la séparation des pouvoirs (législatif, judiciaire, exécutif) au
sein d’un gouvernement est nécessaire pour le maintien des libertés civiles,
la séparation des sphères d’autorité voulues par Dieu est indispensable pour
la sauvegarde de la liberté à tous les niveaux de la société humaine. Les États
totalitaires s’en sont toujours pris à la famille, à l’Église, à la libre entreprise,
parce que ces structures constituent des bastions contre l’asservissement au
gouvernement. Les ordres religieux cloîtrés, les communautés chrétiennes
isolées ou les sectes divisent souvent les couples, séparent les enfants de
leurs parents, éloignent les gens de leur Église locale, les privent d’un
emploi extérieur et les soustraient même au regard de la police. La mère
supérieure ou le responsable de la secte est souvent à la fois, mère ou père,
employeur, chef spirituel et dictateur. Certains parents chrétiens refusent de
mettre leurs enfants à l’école publique et préfèrent leur dispenser un enseignement équivalent à la maison; ils constituent leur famille en « Église de
maison » et engagent leurs enfants dans l’entreprise familiale. Ils pensent
ainsi les mettre à l’abri des mauvaises influences de la société. Mais ils récoltent souvent la tempête, une fois que leurs enfants sont sortis de l’adolescence. Pris séparément, tous ces moyens d’élever un enfant peuvent
présenter des avantages, mais réunis, ils constituent un danger.
Un mari autoritaire a tendance à empêcher son épouse à trop s’impliquer dans la famille élargie, dans l’Église locale, dans les affaires civiques ou
dans une profession. Il la prive même parfois de l’autorité que Dieu lui a
conférée, celle de mère sur ses enfants. Ce n’est pas sain pour un homme
d’être le mari de sa femme et en plus son guide spirituel, son employeur,
l’image du père ou un agent chargé de l’application de la loi. L’exercice
calme et persévérant des responsabilités bibliques de la femme dans chacune de ces sphères favorisera son équilibre et sa liberté personnelle au sein
du mariage. Le mari qui tient à l’équilibre biblique encouragera et aidera sa
70
Chaîne hiérarchique ou sphères d’autorité?
femme à être la personne épanouie, conforme à l’intention divine. D’une
façon générale, l’exercice de l’autorité dans plusieurs domaines sur la
même personne en même temps aboutit à un abus d’autorité.
On ne peut exiger de personne d’être soumis à plus d’une seule autorité
en même temps et dans la même sphère. Aucun homme ni aucune femme
ne peut servir deux maîtres
La notion non biblique qui veut que toutes les femmes soient soumises à
tous les hommes indistinctement les oblige souvent à servir plusieurs autorités concurrentes. Au sein d’organisations chrétiennes, les femmes se rendent souvent compte que plusieurs hommes ont le droit de leur donner
simultanément des ordres. Jésus a dit : « Nul serviteur ne peut servir deux
maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il méprisera l’un et s’attachera à l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Lc 16.13). La première proposition énonçant un principe général était vraisemblablement
bien connue des Juifs. Jésus se l’approprie et l’applique à des autorités spirituelles distinctes : s’il est impossible de servir deux maîtres, combien moins
encore deux dieux (Mammon désignant le dieu de la richesse). Mais le sens
de cette maxime ne se limite pas au cas de l’autorité exercée par Dieu. Dieu
a le souci de protéger les gens qui servent contre le tiraillement dû à des
ordres contradictoires venant de plusieurs chefs. Jésus ne dit pas qu’il est
interdit de servir deux maîtres; la responsabilité de cette situation n’incombe
pas au serviteur. Il déclare que c’est impossible, et par conséquent que de tels
cas de figure ne devraient jamais se présenter.
Père et mère constituent évidemment une seule autorité parentale. Chacun comprend qu’ils devraient parler d’une seule et même voix, présenter
un front uni et empêcher ceux de l’extérieur d’intervenir dans le foyer. Et
les membres d’Église ne sont pas tenus de se soumettre à chaque ancien pris
individuellement, mais aux décisions prises par l’ensemble du collège des
anciens. La plupart des pays s’efforcent d’avoir un ensemble de lois cohérentes de manière à ce qu’aucun fonctionnaire du gouvernement ne contredise un autre. Aucun organigramme bien conçu ne prévoit qu’un
employé doit rendre compte à plus d’un supérieur. Dans le mariage, la
femme non plus ne doit pas avoir deux ou plusieurs chefs.
Toute autorité légitime a été établie par Dieu pour le bien de ceux qui lui
sont soumis. L’étendue de cette autorité est limitée par les devoirs des
personnes en autorité envers eux
Dieu a ordonné à l’homme et à la femme d’assujettir la création non
humaine et de dominer sur elle (Gn 1.28-30). Cet assujettissement n’avait
71

Documents pareils