Londres Cosmopolite - Site des médiathèques d`Antony

Transcription

Londres Cosmopolite - Site des médiathèques d`Antony
Londres cosmopolite
Invitation au voyage dans le Londres cosmopolite
Les médiathèques d’Antony vous propose une ballade littéraire,
cinématographique et musicale dans le Grand Londres multiculturel.
Accords et désaccords : une histoire d’amour ou d’amour et de haine
lie la plupart des créateurs à la Capitale, qu’ils soient romanciers,
cinéastes, musiciens, architectes ou plasticiens.
Nous vous proposons de vous faire découvrir ou redécouvrir quelques
créateurs phares, en commençant par 4 figures incontournables :
Kazuo Ishiguro, V.S. Naipaul, Hanif Kureishi et le cinéaste anglais Ken
Loach qui porte un regard engagé sur le Londres métisse.
Partez ensuite à la découverte des différentes communautés de
Londres : Inde, Pakistan, Bangladesh, Jamaïque, Liban, Australie…
un véritable tour du monde !
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Petite histoire du Londres Cosmopolite
Un périmètre de plus de 200 kilomètres contre 55 pour Paris. La
capitale est la première place financière au monde avec la City et
détient la plus grande diversité ethnique des villes des pays
développés. Elle est aussi la ville la plus active sur le plan linguistique
avec plus de 300 langues différentes parlées.
La vie des londoniens s’organise autour des quartiers qui n’ont (en
dehors de la City) aucune existence officielle mais demeurent l’héritage
de la tradition. Du célèbre Whitechapel, en passant par Bloomsbury,
West End, Hampstead et l’East End, ces quartiers offrent chacun des
facettes culturelles différentes. En parcourant ces quartiers, on
retrouve rapidement les parfums, les couleurs et la culture des
anciennes colonies britanniques.
L’empire s’est reformé dans les banlieues de la capitale anglaise :
indiens, pakistanais, bengladeshi, jamaïcains, Africains, chinois,
japonais redessinent le visage de la ville, en harmonie mais aussi en
conflits avec la population non-issue de l’immigration. Le racisme y est
toujours bien présent et ne concerne pas seulement l’origine ethnique
mais également le niveau social des populations.
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Sommaire
Plan de Londres……………………………………………………….p 3
1-Trois grandes figures du Londres cosmopolite
Zoom sur Kazuo Ishiguro………………………………………..p 4
Zoom sur VS Naipaul……………………………………………….p 7
Zoom sur Hanif Kureishi………………………………………….p 9
Quelques films ………………………………………………………..p 12
2-Londres cosmopolite vu par un cinéaste anglais
Zoom sur Ken Loach……………………………………………….p 13
3-Les communautés étrangères à Londres
Inde, Pakistan, Bangladesh…………………………………….p 15
Diaspora juive………………………………………………………...p 19
Russie……………………………………………………………………...p 20
Liban………………………………………………………………………..p21
Jamaïque………………………………………………………………...p 22
Australie…………………………………………………………………..p 24
Afrique……………………………………………………………………..p 25
4-Un peu de musique
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KAZUO ISHIGURO
Kazuo Ishiguro est né au Japon, à Nagasaki, le
8 novembre 1954. C'est à l'âge de 6 ans qu’il met
pour la première fois le pied en Angleterre, pays qui
deviendra sa patrie de coeur. Étudiant en littérature
et en philosophie aux universités de Kent et d'East
Anglia, il fréquente les cours de "creative writing".
Il devient citoyen britannique en 1982. Il est alors
clair pour lui que sa vie et son oeuvre se dérouleront
en Angleterre. Car plus qu'une simple langue d'adoption, l'anglais est
devenu pour lui la langue de l'expression la plus profonde de son art :
il la maîtrise, joue de ses subtilités à la perfection. Son écriture retenue
et claire semble ne vouloir qu’effleurer, suggérer. Elle n’en demeure
pas moins profonde et d’une grande finesse psychologique.
Salué par une critique unanime, Kazuo Ishiguro est parvenu, en trois
romans, à s'imposer au premier plan de la scène britannique : Lumière
pâle sur les collines, Un Artiste du monde flottant, Les Vestiges du jour
(Booker Prize 1989).
Avec L'Inconsolé (1995), il opère un tournant dans son écriture qui se
fait plus créative et innovante, explorant des personnages plus
complexes et tourmentés. Quand nous étions orphelins, Auprès de moi
toujours confirment le talent d’Ishiguro, considéré comme l’un des plus
grands écrivains britanniques. En 1995, il a reçu le titre d'officier de
l'Ordre de l'Empire britannique. Ses livres sont traduits en vingt-huit
langues.
Zoom sur Les vestiges du jour
Stevens est le majordome de Darlington Hall, un
somptueux château anglais. Il dirige avec rigueur toute une
armée de domestiques. Dignité, précision, obéissance et
discrétion sont ses mots d'ordre.
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Il est tout dévoué à Lord Darlington, prestigieuse figure de
l'aristocratie britannique des années 30. Mais les fastes d'antan passés,
quel est le prix à payer pour les sentiments étouffés, l'oubli de vivre, la
confiance aveugle envers un maître peut-être moins noble qu'il ne l'a
cru ? Miss Kenton, la gouvernante du château, n’aurait-elle pas pu
devenir la compagne de ses rêves s’il avait su ouvrir les yeux ?
Dignité, loyauté et honneur : voilà ce qui rapproche la culture
japonaise de la culture anglaise. Ishiguro, qui a intégré tous les codes
de l’aristocratie britannique, à travers le personnage de Stevens, nous
suggère de réfléchir au sens profond à ces trois qualités et à leurs
limites.
Une maîtrise de la langue à faire pâlir les plus grands linguistes et une
finesse psychologique dans le discours introspectif des personnages qui
donnent à ce roman une portée universelle.
A lire et à relire absolument en français et en anglais !
Les Vestiges du jour (The remain of the day) de James Ivory,
Columbia, 1993
James Ivory a immédiatement souhaité adapter le roman
d’Ishiguro après en avoir fait la lecture. C’était un
véritable coup de foudre et il n’a eu de cesse de choisir les plus
beaux décors et les meilleurs acteurs pour le porter à l’écran. Une
mise en scène soignée à l’extrême, aussi parfaite que son personnage
principal, Stevens, remarquablement interprété par
Anthony Hopkins.
Emma Thompson, dans le rôle de Miss Kenton, drapée
dans sa souffrance contenue, digne et discrète, est
particulièrement émouvante. La subtilité et le style
d’Ishiguro sont fidèlement respectés à travers les
nombreuses citations du livre.
Pour les inconditionnels, le DVD, outre le Making of,
propose de voir les scènes coupées.
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«J’ai toujours été intéressé par la grandeur et la décadence des
civilisations » dit James Ivory, réalisateur américain, et grand
voyageur, expliquant par là même sa passion pour l’Inde et la société
britannique. Estimé pour la pertinence de son analyse sur le temps qui
passe et consume les hommes et leurs idéaux, son talent de
réalisateur minutieux et son esthétique irréprochable en fait un des
réalisateurs majeurs de sa génération.
Autres titres:
When we were orphans. Faber and faber, 2000
Quand nous étions orphelins. Calmann-Lévy, 2001
Never let me go. Faber & Faber, 2005
Auprès de moi toujours. Editions des 2 terres, 2006
Nocturnes : cinq nouvelles de musique au crépuscule. Edition des 2
terres, 2010
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VIDIADHAR SURAJPRASAD NAIPAUL
Prix Nobel de littérature en 2001, Vidiadhar
Surajprasad Naipaul est né en 1932 à Trinidad
(Caraïbes), dans une famille de descendants
d'immigrants originaires du nord de l'Inde. Son
grand-père était coupeur de canne, son père
journaliste et écrivain.
À l'âge de 18 ans, Naipaul se rend en Angleterre. Il
vit quelque temps à Londres avant d’aller à Oxford
où il obtient une licence ès lettres en 1953.
Il réside en Angleterre une dizaine d’années dans le
Wiltshire près de Stonehenge. Mais il consacre aussi beaucoup de
temps à des voyages en Asie, en Afrique et en Amérique.
L'action de ses premiers romans se déroule dans un cadre antillais.
Naipaul publie un roman autobiographique Une maison pour Monsieur
Biswas (A House for Mr. Biswas, 1961) où le protagoniste emprunte les
traits du père de l'écrivain. Ce livre a un énorme succès.
Naipaul étend les perspectives géographiques et sociales de son
activité littéraire. Il traite avec un pessimisme grandissant les effets
pervers du colonialisme et du nouveau nationalisme dans le
Tiers-Monde.
L'auteur relate ses impressions de voyage en Inde dans L'Inde: un
million de révoltés (India : A Million Mutinies Now, 1990) et livre une
analyse critique de l'intégrisme musulman dans les pays non arabes
tels que l'Indonésie, l'Iran, la Malaisie et le Pakistan avec Crépuscule
sur l'Islam (Among the Believers, 1981).
Naipaul a reçu plusieurs prix littéraires, dont le Hawthornden Prize en
1964, le Booker Prize en 1971 et le T.S. Eliot Award for Creative
Writing en 1986. Docteur honoris causa de plusieurs universités, il fut
anobli par la reine Elisabeth en 1990.
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Son roman L'Enigme de l'arrivée (The Enigma of Arrival, 1987) et son
recueil de nouvelles Un chemin dans le monde (A Way in the World,
1994) sont largement autobiographiques.
Quand Naipaul arrive en Inde, il a quasiment trente ans. Il ne connaît
pas ce pays, ni les langues. C’est un véritable choc. Il découvre la
misère. Il en restera marqué à jamais. La fiction ne rend pas compte
de cette réalité.
L’histoire de l’Inde antérieure à l’arrivée des Anglais n’est pas traitée.
Naipaul a été élevé dans la langue et la culture anglaise, avec un
décalage. Petit, il ne s’identifiait pas aux narrateurs des livres qu’il
lisait. Seul Dickens l’a marqué et lui a donné une vision de Londres
grâce aux mots simples qu’il employait.
Préparant un livre sur son pays natal, Trinidad dans les Caraïbes,
Naipaul prend conscience que le paysage qui a bercé son enfance est
une résultante de la colonisation. Les cannes à sucre, les cocotiers ne
faisaient pas partie du paysage initial.
Naipaul aborde dans son œuvre la thématique de la création /
destruction dans un monde fluctuant qui change sans cesse.
Il traite de la colonisation et son œuvre reste extrêmement pertinente
dans le contexte d’un monde globalisé tendu par de très importants
mouvements de population.
Quelques titres :
Une Virée dans le sud
L'Inde brisée
L'Enigme de l'arrivée
The Mimic men
L'Inde : Un million de révoltes
India a wounded civilization
Un chemin dans le monde : histoires
La moitié d'une vie
Comment je suis devenu écrivain
Une maison pour monsieur Biswas
Le regard de l'Inde : récit
Miguel street [livre en gros caractères]
Le masque de l'Afrique : aperçu de la croyance africaine
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HANIF KUREISHI
Kureishi est né le 5 décembre 1954 dans la banlieue
sud de Londres, de mère anglaise et de père
pakistanais. Il a étudié la philosophie à l'université de
Londres. En tant qu’écrivain mais également
scénariste et dramaturge, il est un des représentants
les plus célèbres de la nouvelle « école » d’écrivains
britanniques d’origine étrangère. Ses livres traitent
entre autres d'immigration, de racisme et de
sexualité.
Influencé dans sa jeunesse par les comédies et les sitcoms diffusées à
la télévision, il découvre le cinéma d’auteur vers 18 ans. Dans ses
scénarios, le caractère exacerbé des personnages donne une tournure
comique au récit par ailleurs construit sur une réalité sociale
dramatique.
Il se fait connaître et marque d’un regard nouveau le cinéma
britannique en écrivant le scénario du film de Stephen Frears My
Beautiful Laundrette, dont le personnage principal est un garçon
d’origine anglo-pakistanaise et homosexuel, qui grandit dans le
Londres des années 1980.
Il passera à la réalisation avec le film London kill me en 1991.
Ses romans, nouvelles et pièces de théâtre ont reçu de nombreux prix
littéraires et certains ont été adaptés à l’écran : Sammy et Rosie
s’envoient en l’air, Le Bouddha de banlieue, My Son The Fanatic,
Intimité…
Dans son dernier roman Quelque chose à te dire (2008), l’auteur
aborde le sujet de la vieillesse et nous renvoie à nos propres
interrogations, nous invitant à nous pencher sur notre jeunesse pour
en tirer des leçons avec un léger recul.
Kureishi décrit avec subtilité, sensibilité et acuité et sans aucune
concession, le monde qui l’entoure.
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Il n’hésite pas à puiser dans son expérience personnelle et son
entourage pour extraire des situations de la vie quotidienne un
message universel, profondément tolérant et humain, empreint
d’humour et d’optimisme.
Recueil de scénarios : My beautiful Laundrette, Sammy et Rosie
s'envoient en l'air, Le Signe de l'Arc-en-ciel, Quelque part avec
Stephen, Christian Bourgois, 1991
Ce livre est une véritable mine de renseignements pour mieux saisir la
personnalité et l’œuvre d’Hanif Kureishi.
Il s’ouvre sur le récit autobiographique Le signe de l’Arc-en-ciel, qui
nous plonge dans le Londres des années 50 et 60, où Kureishi
compare les comportements culturels et sociaux des anglais et des
pakistanais pour conclure à la nécessité « d’une nouvelle manière
d’être anglais » qui s’opposerait à la violence, au racisme et aux
inégalités actuels.
Le scénario de My beautiful laundrette (1985) est celui de la
dernière version écrite avant le tournage. 45 minutes de scènes
supplémentaires par rapport au film qui raviront les amateurs…
Le scénario de Sammy et Rosie s’envoient en l’air (1987) interroge les
rapports intergénérationnels. Rafi, ancien militaire indien, se rend à
Londres pour tenter de reconquérir l'affection de son fils Sammy et de
son grand amour, Alice. Surpris par l'évolution des mœurs et par la
violence des troubles raciaux, il se voit repoussé par Sammy et son
amie, Rosie.
Quelque part avec Stephen est le journal que Kureishi écrivit entre
1986 et 1987 pendant ses tournages.
My beautiful laundrette de Stephen Frears, 1985
Quant au film, la réalisation remarquable à la
fois stylisée et réaliste arrive, avec humour et
sensibilité, à décrire une société complexe où
aucune des communautés n’est ni flattée, ni
stigmatisée.
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Autres titres :
Des bleus à l'amour. Bourgois, 1998
Bradford. Esprit des Péninsules, 1999
Le Bouddha de banlieue. Bourgois, 1991
The Buddha of Suburbia. Faber and faber, 1999
Intimité. 10-18, 2000
La lune en plein jour. Bourgois, 2000
Quelque chose à te dire. Bourgois, 2008
Le déclin de l'Occident. Bourgois, 2010
Intimité (Intimacy) de Patrice Chéreau, StudioCanal, 2001
Un homme et une femme se retrouvent pour faire
l’amour tous les mercredis dans un appartement. Leur étreinte
est brûlante et violente. Puis la femme part jusqu’au mercredi
d’après, sans autre interférence dans la vie de chacun, tel
semble être leur accord. Jusqu’au jour où Jay,
l’homme décide de la suivre dans les rues de Londres.
Si Patrice Chéreau a voulu adapter le roman d’Hanif
Kureishi, c’est pour ce qu’il a retrouvé de lui chez
Kureishi : son rapport au sexe, à la langue, au
désespoir et à l’humour, d’une brutalité «...pas
toujours de bon goût. En France, ça passe mal...»
dit-il.
Tourner son film là où il se sentait étranger, dans un
Londres moins conformiste, était la condition libératrice nécessaire au
film. L’union
de deux points de vues étrangers sur Londres pour un résultat
troublant et beau.
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QUELQUES FILMS : LONDRES VU PAR LES
CINEASTES ETRANGERS
Blow up de Michelangelo Antonioni, Warner Bros, 1966
Dans un parc de Londres, un jeune photographe surprend ce qu'il
croit être un couple d'amoureux. Il découvre sur la pellicule une
main tenant un revolver et un corps allongé dans les buissons...
Match point de Woody Allen, - TF1 video, 2004
L'ascension d'un jeune homme modeste dans les milieux huppés
de Londres... Un conte amoral, magistralement mis en scène,
une mécanique bien huilée qui signe le retour du maître...
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Londres cosmopolite vu par un anglais :
KEN LOACH
Après des études de droit, Ken Loach se lance dans la
réalisation dans les années 60, devenant l’un des
fondateurs du néoréalisme britannique avec les
premiers docudramas, puis ses films destinés à la
télévision et au cinéma. Parce que Loach est un
homme et un cinéaste engagé, il subira la censure
durant les années Thatcher. En effet, son cinéma a
pour volonté de montrer ce que les opprimés vivent
et ressentent, donnant un sens à ce qui les pousse à
commettre des actes de transgression. En ça, la
particularité de Loach est non pas de faire du cinéma
sur la politique, mais que le film soit lui-même un acte politique, sans
tomber dans une idéologie aride et calculatrice. Il y investit du temps
et des sentiments comme il le dit : « Il me semble qu'un ou deux ans
de préparation sont nécessaires avant de tourner un film. C'est une
durée minimale pour y mettre assez de passion et d'amour, et pour
ensuite avoir un regard critique sur ce qu'on est en train de réaliser ».
En tant que réalisateur, et même s’il s’en défend, Ken Loach a
quelques particularités. D’abord, d’un point de vue esthétique, son
cinéma est proche du documentaire : pas d’éclairage visible, des
cadrages travaillés mais discrets. Ce côté réaliste a pour effet de
diminuer la distance avec les spectateurs. Ensuite, Il choisit souvent
des comédiens amateurs qui ne sont pas coupés du monde du travail.
Et pour garder leur spontanéité, il tourne de façon chronologique, ne
donnant le script aux comédiens qu’à la dernière minute, leurs
émotions devenant presque palpables à travers l’écran.
Riff raff (1990)
Riff-raff veut dire, canaille ou rebut. Mais de qui parle-t-on ?
Des nouveaux pauvres made in England : Gallois, Ecossais,
Irlandais, Africains, mais aussi Anglais, travaillant au noir sur
des chantiers de réhabilitation d’immeubles.
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Londres cosmopolite vu par un anglais :
Du point de vue de « l’ordre », qui les nomme « Riff-raff », ce sont des
marginaux. Certains vivent dans des squats, comme les
rats. Mais du point de vue de Loach, c’est une communauté animée par une envie de stabilité et pourquoi pas, d’amour.
Et si leur vie est dure, cela ne les empêche pas de rire
parfois, et nous avec. Bien que le personnage principal
soit britannique, la prison est son fardeau, comme
d’autres leurs origines. Finalement, peu importe la raison
de leur
marginalité, le principal c’est qu’on ait de la main d’œuvre à exploiter.
Ici finalement tout finira en fumée, parce que parfois il ne reste que la
destruction comme moyen d’expression de la révolte.
It’s a free world (2007)
Si certains reprocheraient volontiers à Ken Loach d'être
manichéen et de toujours présenter les « laissés pour compte »
comme des victimes du système et, de l'autre coté, de méchants
requins qui en profitent, It's a free world les remettra tout
de suite à leur place. Ici les choses sont plus ambiguës.
Angie, est mère de famille mono-parentale, et employée
d'une agence de travail temporaire. Elle se bat pour
assurer sa survie.
Victime d'agissements sexistes, elle se défend pour
garder sa dignité...et se fait licencier ! Comme Angie est
une femme qui se bat, elle monte sa propre agence de
recrutement spécialisée dans la main-d'œuvre immigrée.
Entrée dans un système libéral et sans pitié, elle bascule
progressivement dans la logique de profit qu'elle a
pourtant elle-même récusée. Commence alors un engrenage, celui du
profit, qui la mènera à exercer une discrimination impitoyable envers
de plus faibles qu'elle-même : clandestins et sans-papiers. Où
comment, pour survivre, le système nous incite à manger plus petit
que soi. Constat réaliste et sans complaisance d'une société qui n'a pas
grand chose à envier à la jungle.
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Les communautés étrangères
Inde, Pakistan, Bangladesh
MONICA ALI
Née en 1967 d'un père bangladeshi et d'une mère
anglaise, c'est à Bolton, en Angleterre, que grandit
Monica Ali. Elle dit ne se sentir appartenir à aucune
des deux cultures dont elle a héritées mais a choisi
de vivre à Londres.
Après des études de philosophie à Oxford, elle
décide de travailler dans l'édition. L'écriture arrive un
peu plus tard. Son premier roman Sept mers et treize
rivières a fait d'elle un véritable phénomène littéraire
en moins d'un an.
Sept mers et treize rivières. Belfond, 2004
Jeune femme née au Bangladesh, Nazneen est promise à
Chanu, un homme qu'elle ne connaît pas et qui habite
Londres. Arrivée dans la capitale anglaise, elle se
retrouve dans le quartier populaire où loge toute la
communauté indienne. Petit à petit, Nazneen goûtera à
l'indépendance des femmes occidentales. De ses premiers pas seule en ville à ses émois avec Karim, elle
confiera tout ou presque à Hasina, sa soeur qui vit tant
bien que mal sa vie de Bangladaise indépendante.
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Les communautés étrangères
Inde, Pakistan, Bangladesh
Voici deux auteurs indiens qui ont écrit chacun un roman d’apprentissage. L’un se passe en Inde, l’autre à Londres.
PANKAJ MISHRA
Pankaj Mishra, né en 1969, écrit régulièrement pour le
Times Literary Supplement et le New York Review of
Books. En outre, entre 1999 et 2001, il a écrit une
série d'articles sur le Kashmir, l'Inde et le Pakistan,
d'une clairvoyance politique prémonitoire.
Il a exerçé la profession d'éditeur pour le département de littérature
indienne de Harper Collins où il a découvert Arundhati Roy, parmi
d'autres jeunes écrivains. Il est par ailleurs le protégé de V.S. Naipaul.
Mishra apparaît comme une figure majeure du renouveau de la
littérature de son pays. Il partage son temps entre New Dehli, Shimla
et Londres.
Une terrasse sur le Gange est son premier roman. Il a été traduit dans
une douzaine de pays.
Une terrasse sur le Gange. Calmann-Lévy, 2003
Samar, un jeune brahmane, s’installe à Benarès en 1989,
dans une maison au bord du fleuve. Cette ville attire les
occidentaux en quête de spiritualité et d’exotisme. Il
s’éprend d’une jeune française. Il observe le comportement
des étrangers et son regard est décapant.
Roman d’apprentissage qui livre une vision sans concession
sur l’Occident.
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Les communautés étrangères
Inde, Pakistan, Bangladesh
NEEL MUKHERJEE
Né à Calcutta, âgé de trente-neuf ans, Neel
Mukherjee a fait ses études à Oxford et à Cambridge.
Critique littéraire, il a prêté sa contribution au Times,
au Daily Telegraph, au TLS, à l’Observer et au New
York Times. Il vit à Londres.
« Le passé continu » est son premier roman.
Le passé continu. JC Lattès, 2012
A la mort de ses parents à Calcutta et après avoir obtenu une bourse
d’études, Ritwik part s’installer en Angleterre. Il n’a pas
l’intention de revenir en Inde. Il veut devenir
quelqu’un de neuf. Ritwick a été façonné par les livres,
son père lui a transmis la vénération de l’écrit. L’Inde
c’est la famille envahissante, une mère dure. C’est aussi
pour Ritwick l’occasion de revenir sur l’histoire du Bengale
avec Miss Gilby, une gouvernante de l’ère victorienne qui
vit en Inde et dont Ritwick retrace l’odyssée.
Quand le visa de Ritwick expire, il devient un clandestin.
Sa vie change.
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Les communautés étrangères
Inde, Pakistan, Bangladesh
QUELQUES FILMS
We are 4 Lions de Chris Morris, (2011)
Animé par des envies de grandeur, Omar est
déterminé à devenir un soldat du djihad en
Angleterre... Un premier film décapant et dérangeant qui parle du terrorisme, entre comédie et docufiction...
Fish and chips de Damien O'Donnell (1999)
Cette adaptation d'une pièce de théâtre en partie
autobiographique raconte, sans complaisance, le
quotidien d'une famille anglo-pakistanaise vivant à
Londres dans les années 70. Loin de n’être qu’un
enrichissement, la double culture engendre aussi des
problèmes générationnels, entre adaptation et tradition.
Bien que certaines situations soient dramatiques,
l’humour parsème le film de scènes cocasses qui
n’atténuent en rien le sérieux du sujet. Et sans tomber
dans le maniérisme, l’image, les décors et les costumes
donnent agréablement l’impression que le film a été
réalisé à l’époque. Un bon moment à passer en famille !
Joue-la comme Beckham (Bend It Like Beckham) de
Gurinder Chadha (2002)
Gurinder Chadha, réalisatrice d'origine pakistanaise née en
Afrique conjugue humour, cinéma populaire et satire ethnique.
Joue-la comme Beckham, un franc succès en Angleterre,
nous raconte l’histoire de deux adolescentes, l’une
britannique, l’autre d’origine indienne, douées pour le foot.
Un point de vue original sur la féminité face à un monde
d’hommes et l’ethnicité, déboulonnant au passage
quelques préjugés de classe, de race et de sexe, sans
concéder à la légèreté du ton qui en fait un film tout
public.
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Les communautés étrangères
Diaspora juive
ANITA BROOKNER
Née en 1928, Anita Brookner est la fille unique de
parents d’origine juive polonaise ayant émigré en
Angleterre. Durant la seconde guerre mondiale, sa
famille vint en aide aux réfugiés juifs. Après avoir
suivi des études au King's College de Londres puis en
Histoire de l'Art, Anita Brookner enseigne la
littérature à l'Université puis l'Histoire de l'Art.
Elle commence à publier en 1981. Elle reçoit le Booker
price pour Hôtel du lac en 1984.
Depuis 1988, elle se consacre uniquement à l’écriture.
Le dernier voyage (2004)
Dans ce roman, on retrouve les thématiques chères à
Anita Brookner, la solitude, l’incommunicabilité. Le
narrateur Julius Hertz, est arrivé à Londres dans les
années trente. Sa famille venait de Berlin. Toute sa vie, il
a fait passer sa famille en premier. Il a succédé à son père
dans la boutique familiale. Il a tout donné pour son frère.
Au bout du compte, une vie sacrifiée pour la famille, sans
aucune vie personnelle. Son passé le hante, il revoit de
docteur de son enfance, sa cousine avec laquelle il voulait
se marier. N’est-ce pas là le propre portrait d’Anita Brookner,
qui elle aussi a toujours pris soin de sa famille ?
Quelques titres à découvrir :
Hôtel du lac
La Vie, quelque part
Lewis Percy
L'Automne de Monsieur Bland
Etrangers
Et d’autres encore si vous devenez accro !
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Les communautés étrangères
Russie
Les promesses de l'ombre (Eastern Promises) de David
Cronenberg (2007)
Bouleversée par la mort de la femme qu’elle a aidée à accoucher, Anna
enquête pour retrouver la famille de l’enfant à partir du
journal écrit en russe, laissé par celle-ci. Elle rencontre
alors un homme, propriétaire d’un restaurant de luxe, le
Trans-Siberian.
David Cronenberg sait manier tous les genres avec une
maîtrise remarquable.
Pour ce film il nous plonge dans un Londres peu connu, un
monde dangereux et secret, celui de la mafia russe. Si la violence y est
particulièrement crue, elle n’est pas gratuite et cherche à interroger
l’humain chez le spectateur. Ici il y a déchirures. La première visuelle,
celle du corps, qui nous heurte, mais est l’expression nécessaire des
autres déchirures. Celle de la société, car si Londres sait présenter une
face « distinguée », dans l’ombre se cache le crime et la violence. Et
celle de l’individu, partagé entre sa place dans la communauté et sa
vie d’homme.
Un conte cruel et réaliste, sombre et désespéré dont le personnage
principal, joué par Viggo Mortensen, incarne brillamment la complexité
et l’intensité.
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Les communautés étrangères
Liban
HANAN EL CHEIKH
Née en 1945 dans la communauté chiite du
Sud-Liban, Hanan el-Cheikh vit à Londres depuis la
guerre civile libanaise, après avoir étudié au Caire et
séjourné dans les pays du Golfe.
Depuis plus d'une vingtaine d'années, sa voix
ironique et chaude, s'élève pour dévoiler la
duplicité d'une société crispée sur son image de
rigueur morale pendant qu'elle se livre
hystériquement à la transgression des tabous.
Londres mon amour. Actes Sud, 2002
Les destins de quatre marginaux se croisent dans l'avion reliant Dubaï
à Londres. Leurs aventures vont restituer par petites touches l'histoire
d'une métropole insolite, peuplée de réfugiés politiques et
d'imposteurs, de milliardaires blasés et d'intellectuels amers, où les
Anglais et les étrangers se côtoient, se frôlent, mais ne se mélangent
presque jamais, comme empêchés par une frontière invisible.
L’auteure écrit en langue arabe et se démarque ainsi de
ses prédécesseurs qui, habitant à Londres, avaient choisi
la langue anglaise pour exprimer leur art.
« Je sens parfois que j’ai plus qu’une personnalité, j’en ai
deux ou trois, deux ou trois cultures, deux ou trois
civilisations, et j’en profite. Ça aide mon écriture à ne pas
être trop localisée et limitée. » extrait de l’interview
donnée par Samar Abou-Zeid, le 29 octobre 2011.
Autres romans à lire :
Le Cimetière des rêves. Actes sud, 2000
Toute une histoire. Actes Sud, 2010
Médiathèques d’Antony
Londres cosmopolite
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Les communautés étrangères
Jamaïque
ANDREA LEVY
Née à Londres en 1956 de parents jamaïcains,
Andrea Levy explore dans ses romans les problèmes
auxquels sont confrontées les minorités ethniques en
Angleterre et le lien intime qui unit l’île britannique à
celle des Caraïbes. Small Island, couronné par les
prestigieux Orange Prize for Fiction et Whitbread
Novel Award, a paru à Quai Voltaire en 2006 sous le
titre Hortense et Queenie. Une si longue histoire a
été finaliste pour le Man Booker Prize en 2010.
Andrea Levy a commencé à écrire vers 35 ans, en partant de récits
autobiographiques sur les enfants d’émigrés à Londres dans les années
60. Elle entreprend ensuite une démarche historique pour mettre en
lumière « les racines du mal » qui gangrènent les relations entre
jamaïcains et britanniques. La dernière guerre mondiale avec Hortense
et Queenie puis le début du 19e siècle pour son dernier roman Une si
longue histoire.
Hortense et Queenie, Quai Voltaire, 2006.
Londres, 1948. Queenie Bligh tente de survivre, en
attendant que son mari, Bernard, rentre des Indes où il
servait dans la Royal Air Force. Elle prend pour locataires
Gilbert Joseph et sa femme Hortense, originaires de la
Jamaïque.
La jeune femme est choquée par la misère d'après-guerre
dans laquelle vivent les anglais.
Un roman teinté d’humour et d’émotion, pétri d’humanité, aux
contrastes saisissants entre l’univers coloré et chaleureux de la
Jamaïque et celui de la ville de Londres de l’après-guerre, dévastée
par les bombardements, où règnent la misère et l’exclusion. Une belle
histoire sur la rencontre et le métissage des cultures.
Londres cosmopolite
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Médiathèques d’Antony
Les communautés étrangères
Jamaïque
ZADIE SMITH
Née le 27 octobre 1975 d'un père anglais et d'une
mère jamaïcaine, Zadie Smith est élevée dans la
banlieue de Londres. En 2001, alors qu'elle est
encore étudiante à Cambridge, elle publie Sourires
du loup, qu'elle a écrit à l'âge de vingt et un ans. Le
roman remporte un franc succès et la jeune écrivaine
décroche les prix Whitbread et Guardian du premier
roman. Elle publie son second roman,
L' Homme à l'autographe, en 2005. En 2007 paraît
en France De la beauté.
Sourires de loup, Gallimard, 2001
A 6h 27, en ce 1er janvier 1975, à Cricklewood
Broadway, Alfred Archibald Jones tout de velours
côtelé vêtu, était assis dans un break Cavalier Musketeer
rempli de vapeurs d'essence, espérant que la sentence
divine ne serait pas trop sévère. C'était un suicide mûri,
une résolution du Nouvel An : il avait avec lui ses deux
erreurs : ses médailles militaires et son contrat de mariage.
Maniant le loufoque, la satire et l'humour avec un art consommé,
Zadie Smith produit ici un premier roman détonant, qui frappe par son
ambition et son extraordinaire énergie. Ajoutons l'actualité des sujets
abordés et la vitalité d'une prose qui se colore de tous les accents de la
terre.
Médiathèques d’Antony
Londres cosmopolite
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Les communautés étrangères
Australie
NIKKI GEMMELL
Née en 1966 dans une famille de mineurs au sud de
Sydney, Nikki Gemmell a toujours voulu devenir
écrivain, mais après ses études à l'université de
technologie de Sydney, elle devient journaliste et
travaille pour la radio. Sept ans plus tard, en 1995,
Triple J Radio l'envoie en Antarctique pour couvrir
une expédition scientifique, l’expérience change
sa vie.
Après le décès de l'homme dont elle était tombée amoureuse, le
chagrin lui fait comprendre l'importance de suivre son coeur et de faire
ce dont elle a envie. Elle publie son premier roman, Shivers, en 1997
(Traversée, 1999) qui s'inscrit dans ce désert de glace, et situe son
deuxième roman, Cleave (2000, Noces Sauvages) dans le désert
australien d’Alice Springs, où elle a vécu plusieurs années en tant que
journaliste parmi les Aborigènes.
Lovesong, (2001, Lovesong, 2001), qui se passe dans une
communauté religieuse stricte et ensuite à Londres, est le troisième
volet de sa trilogie sur des femmes dans des environnements ardus.
Elle change de registre avec son quatrième roman, The Bride Stripped
Bare (2004, La Mariée mise à nu, 2007), une confession féminine sur
le sexe, initialement publié à titre anonyme. Nikki Gemmell écrit des
articles pour divers magazines et journaux. Elle a également été
productrice pour le BBC World Service.
Nikki Gemmell vit aujourd’hui à Londres.
Love song. Belfond 2001
Insoumise et rebelle dans son petit village australien, Lillie
est envoyée à Londres.
Elle raconte son histoire à l’enfant qu’elle attend. Sa vie au
village dans une communauté religieuse très fermée, l’exil
à Londres, sa recherche de l’amour.
Dans une langue magnifique et poétique, Nikki Gemmell
retrace le destin de cette jeune femme sauvage et
fantasque.
Londres cosmopolite
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Médiathèques d’Antony
Les communautés étrangères
Afrique
HELENE OYEYEMI
Née au Nigéria en 1984, Helen Oyeyemi a grandi à
Londres et vit aujourd'hui à Budapest. Jeune auteur
prodige, elle a écrit son premier livre à dix-neuf ans
(La Petite Icare, Plon, 2005). Le blanc va aux
sorcières est son troisième roman. Récompensée par
le prix Somerset Maugham et acclamée à l’étranger
par la presse, elle est considérée comme l’une des
dix artistes qui comptent au Royaume-Uni.
Le blanc va aux sorcières / traduit de l'anglais par
Guillaume Villeneuve, Galaade éditions, 2011
Dans un univers néo-gothique, Miranda n'est pas comme
tout le monde. Elle souffre d'un mal étrange, le pica, qui
la pousse à manger de la craie. A la mort de sa mère
lorsqu'elle a 16 ans, son monde réel devient encore plus
fragile. Elle rejoint la demeure familiale de son père à
Douvres, une maison d'hôtes mystérieuse.
The opposite house, Bloomsbury, 2007
Médiathèques d’Antony
Londres cosmopolite
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Les communautés étrangères
Afrique
QUELQUES FILMS
London River de Rachid Bouchareb (2009)
La rencontre, à Londres, d'Ousmane et Elisabeth, un
musulman et une chrétienne, tous deux à la recherche de
leur enfant, qui n'a pas donné signe de vie depuis les
attentats qui ont endeuillé la capitale britannique. Se
connaissaient-ils ? Et font-ils partie des victimes ?
Fleur du désert de Sherry Hormann (2009)
A Londres tout est possible, le meilleur comme le
pire. Pour y survivre, certains doivent faire preuve d’une
volonté et d’un courage exceptionnels. Ce film raconte
l’histoire vraie de Waris Dirie, jeune somalienne qui a fui
le mariage forcé, a traversé le désert pour finalement
arriver à Londres où la famille de diplomates qui
l’accueille en fait une esclave moderne. Malgré tout, elle
se battra pour s’en sortir, deviendra mannequin et
ambassadrice de l'ONU, chargée des questions de
mutilations sexuelles. Un destin digne d’un conte de fées qui
malheureusement ne reflète pas la réalité de la majorité des femmes
victimes d’excision et du mariage forcé.
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Médiathèques d’Antony
Et un peu de musique
La créativité de la capitale anglaise en matière de musique populaire
ne date pas d'hier. Des fameux "cris de Londres" du XVIIème siècle
jusqu'au dubstep du début du troisième millénaire en passant par le
psychédélisme du "Swinging London", c'est une liste longue comme la
Tamise que l'on pourra mettre au crédit de ce formidable berceau des
Prom's autant que du Punk.
Sur le plan du métissage musical, Londres aura été le théatre d'une
idylle notoire : celle des formes "occidentales" que sont le rock et la
techno avec les cultures du sous-continent Indien (Inde, Pakistan, Sri
Lanka). Les fruits parfois turbulents de cette union ne pouvaient que
difficilement manquer de tempérament ou de saveur, qu'il s'agisse des
raveurs de Transglobal Underground, de la world électronique
ultra-léchée de Talvin Singh ou de l'indie-rock patchouli du groupe
Cornershop (le tube "Brimful of Asha"). Dans l'autre sens, rappelons
que Beatles et Rolling Stones eux-mêmes ont signé certains de leurs
plus beaux titres sous influence indienne : "Paint it black" comme
"Norwegian wood" comportent un riff au sitar, mais également
"Tomorrow never knows" et "Within you without you".
Quelque chose de l'esprit punk coule quant à lui dans les veines des
insurgés d'Asian Dub Foundation, comme dans celles de la rappeuse
polémiste M.I.A., dont le tube "Paper planes" - composé sur un
sample des Clash… la boucle est bouclée ! - hante encore les
spectateurs de films tels que Lord of war ou Slumdog millionaire.
Enfin, signalons aux amateurs de kitscheries épicées l'excellente
compilation Indo Mania de Béatrice Ardisson. Parce qu'Ananda
Shankar et sa reprise de "Light my fire" au sitar, c'est vraiment
quelque chose…
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Et un peu de musique
Discographie :
Transglobal Underground Psychic karaoke
Talvin Singh Ok
Talvin Singh Ha
Cornershop When I was born for the 7th time
Cornershop Handcream for a generation
Asian Dub Foundation Enemy of the enemy
Asian Dub Foundation Tank
Asian Dub Foundation Community music
Asian Dub Foundation Punkara
M.I.A. Arular
M.I.A. Kala
M.I.A. Maya
INDO MANIA Compilation
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Médiathèques d’Antony
Notes
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