Introduction à la numismatique - Numis
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Introduction à la numismatique - Numis
INTRODUCTION A LA NUMISMATIQUE Par Alain Perche A.S.A. U.S.T.L. et Numis-Club du Nord Exposé du 30 Octobre 2008 1 Introduction à la numismatique. Origines de la monnaie............................................................................................................... 3 le troc et ses limites................................................................................................................. 3 monnaies imitant les objets d’échange....................................................................................3 premières monnaies en Asie mineure..................................................................................... 4 Techniques de fabrication........................................................................................................... 4 les métaux employés............................................................................................................... 4 modules et poids…..................................................................................................................5 monnaies coulées.................................................................................................................... 5 frappe au marteau.................................................................................................................... 6 le balancier.............................................................................................................................. 6 machines modernes................................................................................................................. 6 Florilège de monnaies à travers le temps .................................................................................. 7 monnaies grecques.................................................................................................................. 7 monnaies romaines.................................................................................................................. 8 Gauloises................................................................................................................................. 8 Byzantines............................................................................................................................... 9 Médiévales............................................................................................................................ 10 Temps Modernes................................................................................................................... 11 Monnaies exotiques, Chine, Japon, Indes, Islam, Afrique.................................................... 14 Comment identifier une monnaie ?........................................................................................... 15 les symboles.......................................................................................................................... 15 les portraits et les monogrammes.......................................................................................... 16 les inscriptions.......................................................................................................................17 les marques d’ateliers et les différents des graveurs ............................................................ 17 Documentation, valeur, achat des monnaies............................................................................. 17 Les états de conservation ..................................................................................................... 17 la documentation .................................................................................................................. 18 comment acheter une monnaie.............................................................................................. 18 2 La numismatique est définie comme une science qui traite de la description et de l’histoire des monnaies et des médailles. Le terme monnaie doit s’entendre au sens large, il englobe les pièces de monnaie mais aussi les billets de banque et les jetons. Un numismate peut fort bien ne pas être un collectionneur, mais cela est tout à fait exceptionnel… en revanche peut-on dire de tous les collectionneurs de monnaies qu’ils sont numismates ? Origines de la monnaie On s’entend pour situer vers la fin du VII° siècle avant notre ère l’ «invention » de la monnaie. Curieusement, on retrouve les premières monnaies à la fois en Asie mineure et en Chine - le troc et ses limites Dans les premières civilisations, les échanges s’effectuaient en utilisant le troc. Il s’agissait d’échanger tel ou tel objet, ou tête de bétail contre un autre objet ou un service. Le troc entre deux personnes ou bilatéral étant difficile à mettre en place car les besoins de l’une ne coïncident pas nécessairement avec les ressources de l’autre, l’émergence d’un troc multilatéral (entre plus de deux personnes), plus complexe à mettre en œuvre, s’est avérée nécessaire. Assez souvent des objets étalons (outils, tête de bétail, volume de céréales…) ont servi de référence ; nous verrons que cela n’a pas été sans conséquences sur les premières monnaies… - monnaies imitant les objets d’échange Ainsi, les toutes premières monnaies chinoises sont des imitations en bronze mais de format réduit des outils servant d’étalons pour les échanges : on trouve des bêches de toutes formes à partir du XII° siècle avant J. C. et des couteaux à partir du VI° siècle avant J. C. Ces monnaies seront utilisées jusqu’à la fin du III° siècle avant J. C. Monnaie bêche à tête creuse Monnaie bêche à tête plate uniface Monnaie bêche à tête plate portant des inscriptions sur les 2 faces Monnaie couteau 3 Les premières monnaies de la république romaine, 250 ans avant J. C., sont des lingots de bronze d’environ 1600 grammes représentant un taureau (Aes signatum) ( specimen présenté, 16 x 10 cm). Ces lingots remplaçaient les animaux et, malgré leur masse peu commode, étaient plus maniables que les troupeaux… (Notez que le mot « pécule » est dérivé du latin « pecus » qui signifie troupeau et qui a donné en latin le mot « pecunia », la richesse.) Plusieurs civilisations africaines et asiatiques ont également utilisé un type particulier de petits coquillages, les cauris, comme monnaie d’échange. Le nom « cauri » est d’ailleurs une unité monétaire actuelle en Guinée. En Chine, on a parfois remplacé les coquillages par des cauris de substitution en os, en nacre et en bronze. Coquillage cauris naturel - Cauris en bronze dit « nez de fourmi » (Chine) premières monnaies en Asie mineure En Europe, ou plus précisément dans le monde grec en Asie mineure, les toutes premières monnaies en métal précieux furent des globules d’un alliage naturel d’or et d’argent, l’électrum (illustration ci-contre). Cet alliage se trouvait en particulier en Lydie dans le fleuve Pactole. L’irrégularité dans la teneur en or de l’alliage et l’acquisition de la technique de séparation des métaux a conduit à émettre des monnaies dans chacun des deux métaux ; rapidement, des signes distinctifs furent apposés sur les globules d’or et d’argent dont la forme s’aplatit et s’arrondit : les pièces de monnaie étaient nées. Techniques de fabrication - les métaux employés Pour des raisons évidentes (résistance à la corrosion, propriétés physiques compatibles avec la frappe), l’or et l’argent sont les deux métaux les plus utilisés pour la fabrication des monnaies, tout au moins en Europe. Il convient d’ajouter le bronze (alliages cuivre / étain ou cuivre / plomb) et le cuivre pur pour quelques monnaies antiques, grecques et surtout romaines, monnaies de faible valeur marchande. Le cuivre est moins sujet à la corrosion acide que la plupart des autres métaux courants mais contrairement à l’or et l’argent, il est sensible à la corrosion par l’oxygène dissous dans l’eau. La pénurie de métaux précieux au moyen âge fait que l’on va utiliser un alliage de cuivre et d’argent contenant de moins en moins d’argent au fil des ans, le billon. La découverte de mines d’argent en Allemagne à la fin du XV° siècle et surtout des fabuleuses richesses du nouveau monde permettront la frappe de monnaies d’argent de grande taille (Talers, Ecus) et de nombreuses monnaies d’or. C’est également à partir de la fin du XVI° siècle que des monnaies de cuivre sont à nouveau frappées. Il faut attendre le début du XX° siècle pour que de nouveaux métaux soient 4 utilisés : le nickel et l’alliage cupro-nickel qui correspond à 80% des monnaies à la fin du dernier siècle, le zinc et le fer pendant les périodes de guerre, l’aluminium au milieu du siècle. Les monnaies bimétalliques comme nos pièces de 1 et 2 euros sont fabriquées à partir de 2 alliages différents pour des raisons esthétiques et surtout pour en rendre la fabrication plus délicate et éviter l’afflux de fausse monnaie. De nombreuses monnaies sont réalisées sur une rondelle d’acier « plaquée » d’un autre métal comme le cuivre (les 1, 2 et 5 centimes d’euro par exemple). - modules et poids… Les pièces de monnaies peuvent être de toutes les tailles entre 7 et 70 mm de diamètre et de masse très variable ; les monnaies les plus légères ne dépassent pas 0,3 à 0,4 grammes. Les monnaies d’or de plus de 20 grammes sont très rarement émises, les « grosses » pièces d’argent (plus de 35 mm de diamètre, plus de 30 grammes) sont très nombreuses à partir du XVI° siècle : talers, doubles et même quadruples talers, écus, crowns sont des pièces superbes et d’une incroyable variété. Elles vont circuler jusqu’au début du XX° siècle (en France c’est la pièce de 5 francs en argent qui sera la plus grosse monnaie pendant longtemps). En ce qui concerne les monnaies de cuivre, la Suède et la Russie, pauvres en mines d’argent mais riches en mines de cuivre, ont tenté de remplacer les pièces d’argent par d’énormes monnaies de cuivre : rouble de cuivre de 1000 grammes, monnaies-plaques pesant jusqu’à 24 kg en Suède ! Ce ne fut pas un succès…mais ces monnaies plaques sont avidement recherchées par les collectionneurs. - monnaies coulées La technique du coulage de métal liquide dans des moules en terre cuite n’a été utilisée que très occasionnellement en occident : citons les premières monnaies romaines ou plus récemment les monnaies de bronze du Maroc des XVIII° et XIX° siècles appelées « falus ». Les pièces obtenues conservent parfois un épaulement de métal. La date que l’on peut y lire correspond au calendrier de l’hégire (1218 = 1803). Un autre exemple de monnaies coulées est donné par des monnaies chinoises en bronze : ce fut la technique la plus employée en Chine durant presque 2500 ans ! Le moule ci-contre date de près de 2000 ans ; la photo montre bien sûr la moitié du moule. 5 - frappe au marteau La technique de fabrication utilisée dès l’antiquité par les grecs fut la frappe dite « au marteau » : une rondelle de métal plus ou moins laminée (le flan) est placée entre deux empreintes gravées également en métal, mais reproduisant à l’envers les motifs devant apparaître sur la pièce. Les empreintes s’appellent les coins (le nom se retrouve en anglais mais il correspond à présent à la pièce de monnaie elle-même). Le coin inférieur qui comporte l’empreinte du coté face de la monnaie (l’avers) est fixe et enfoncé dans une enclume, le coin supérieur ou coin de revers est solidaire d’un lourd poinçon tenu à la main, sur lequel on frappe avec un marteau pour écraser le flan entre les deux coins. La frappe au marteau a été le seul mode de fabrication des monnaies jusqu’à la fin du XVI° siècle ; elle a alors été progressivement remplacée par l’utilisation de machines plus précises et surtout plus rapides. - le balancier L’utilisation de la machine à balancier a permis la réalisation de pièces beaucoup plus régulières. Le marteau y est remplacé par une presse actionnée par plusieurs ouvriers en manipulant un balancier. A partir de la fin du XVIII° siècle, le balancier sera luimême remplacé par une presse à vapeur inventée en Angleterre. A la même époque est inventée une machine permettant de graver la tranche des pièces de monnaie. - machines modernes Les presses modernes n’ont plus grand-chose à voir avec les machines à balancier, même à vapeur. A Pessac où a été transféré l’atelier de la monnaie, chacune des nombreuses presses de l’atelier est capable de frapper 800 coups par minute ! Le processus de gravure a lui aussi été largement amélioré : l’artiste réalise un modèle en plâtre de grande taille (environ 30 cm de diamètre), modèle transformé en un modèle en résine. Ce dernier modèle est réduit en un modèle en métal de la taille de la pièce à l’aide d’une machine à réduire. Enfin, c’est à partir de ce modèle métallique que sont fabriqués les coins utilisés dans les presses. 6 Modèle en plâtre Machine à réduire Florilège de monnaies à travers le temps - monnaies grecques Les premières monnaies d’électrum puis d’or et d’argent sont des statères. Le statère correspond à un certain poids, qui diffère suivant les villes et les régions (autour de 14 grammes). Les statères d’or ne pouvaient servir qu’à régler des sommes importantes. Les statères d’argent se sont révélés plus pratiques et autour de 400 avant JC, un standard s’est établi pour un statère d’argent de 8,6 g. L’unité monétaire a simultanément évolué en passant à la drachme (un statère d’argent = 2 drachmes), le mot drachme signifiant poignée. Un drachme correspond à 6 oboles. On trouve des monnaies très variées allant du décadrachme (43 g.) au 1/8 d’obole (0,09 g.). Les grecs ayant colonisé toute la méditerranée et l’asie mineure, la variété des monnaies est immense ; chaque cité possède un signe distinctif (chouette pour Athènes, tortue pour Egine, crabe pour Agrigente, etc.) que complète parfois une courte inscription. Après la période dite « archaïque » où le revers de la pièce ne comporte qu’un carré incus (en creux), des portraits de dieux puis de souverains viennent décorer l’autre face de la monnaie. La beauté de ces portraits et leur extraordinaire relief font des monnaies grecques antiques des objets d’art exceptionnels. Egine, statère d’argent, 400 av JC, 24mm Tétradrachme d’Athènes avec la chouette 190 avJC. 24mm Rhodes, Alexandre le grand sous les traits d’Hercule 189 av JC. 29 mm Statère de Corinthe (Athena / Pégase) 350 avJC. 21mm Métaponte, Demeter, 380 avJC. 20mm Métaponte, Leukippos 340 avJC. 20 mm 7 - monnaies romaines Le monnayage romain n’apparait que vers 300 av JC : aux lingots de bronze très lourds et déjà présentés s’ajoutent également des gros disques de bronze (aes grave, 259 g. 240 avJC, 62mm) pouvant atteindre quelques centaines de grammes et des monnaies d’argent inspirées des pièces grecques des colonies du sud de l’Italie. A partir de 212 avJC, le denier d’argent (valant initialement 10 as d’où son nom) apparait ; il sera frappé jusqu’au III° siècle apJC. Il mesure initialement 20 mm environ et pèse 4,5 g. et l’inscription ROMA y figure presque toujours (photo ci-contre). Sous l’empire le denier vaut 16 as et le sesterce de bronze 4 as. L’as voit son poids diminuer régulièrement au fil du temps pour atteindre 10,8 g. de cuivre au début de notre ère. Le sesterce pèse 25 g. de bronze. La monnaie d’or de 25 deniers s’appelle l’aureus, elle pèse 7,2 g. Elle sera remplacée au IV° siècle par une monnaie plus légère (4,5 g.) le solidus dont la stabilité sera exceptionnelle puisqu’elle durera plus de 700 ans ! Sesterce (Néron) Sesterce d’Auguste, revers S C = senatus consulto Sesterce au portrait d’Agrippine Antoninien de Trajan Dece (vers 250) Les monnaies romaines ont été émises pendant près de 800 ans, elles présentent une variété de sujets (Dieux, monuments, empereurs et ses proches, commémorations diverses,…) et souvent une qualité de gravure des portraits exceptionnelle. - Gauloises Les peuples celtes originaires d’Europe centrale ont occupé presque toute l’Europe non méditerranéenne aux environs des III° et II° siècles avant JC. ; les côtes de la méditerranée étaient en effet colonisées par les grecs puis par les romains. Des contacts existant toutefois entre les deux mondes celte et grec, ne serait-ce que par l’intermédiaire de mercenaires revenant au pays avec des soldes payées en tétradrachmes d’argent ou en statères d’or. De ce fait, les ateliers monétaires gaulois par exemple ont imité les monnaies 8 grecques en abandonnant le style grec initial pour adopter un style « gaulois » plus conforme avec l’art celte, l’abstraction tenant une place de plus en plus importante. L’évolution du portrait de Philippe II de macédoine est particulièrement frappante sur la série ci-dessous : Il en va de même pour les représentations animales, comme ces chevaux (ci-contre à droite) dont l’extrême stylisation évoque irrésistiblement l’art contemporain du XX° siècle. Le catalogue des monnaies gauloises se complète avec des monnaies coulées, les plus primitives en forme de roue et donc appelées « rouelles » (encore que leur usage en tant que monnaies soit fort douteux) et d’autres dans un alliage de cuivre riche en étain, le potin, alliage ayant donné son nom à ces petites pièces d’usage courant. La conquête de la Gaule puis du reste de l’Europe par les romains entraine le remplacement de ces monnaies par un système gallo-romain imposé par l’occupant romain. Potin à « tête d’indien » et au sanglier - Byzantines L’empire romain d’orient est le seul à résister aux invasions barbares ; il va perdurer jusqu’au XV° siècle. Le monnayage y est donc le prolongement de celui de l’empire romain : le solidus d’or va justifier son nom en gardant le même poids jusqu’au XI° siècle avant de s’affaiblir puis de disparaître au XIV° siècle. Le monnayage d’argent, peu important au V° siècle est de plus en plus restreint il disparait totalement au XII° siècle pour réapparaître au XIV° afin de remplacer l’or. Les pièces de bronze sont de taille comparable à celle des sesterces romains : le follis pèse une vingtaine de grammes. Le portrait de l’empereur est presque toujours de face, celui du Christ figure également (toujours de face) à l’avers des monnaies d’or. Une 9 lettre gigantesque indique la valeur des monnaies de bronze (M = 40, K = 20, I = 10, E = 5). Le style des portraits, très hiératiques, est caractéristique de l’empire byzantin. Monnaie d’or de Constantin VIII, 1025, 4,15g. Demi follis de 20 nummis (lettre K) de Justinien I. vers 550 - Médiévales Avec les invasions barbares du V° siècle, beaucoup d’ateliers monétaires disparaissent et les envahisseurs copient la monnaie de l’empire d’orient ; ne sont alors frappées que des monnaies d’or sur lesquels le portrait du souverain est très rudimentaire. Vers 675 le denier d’argent remplace les monnaies d’or. Ce denier va devenir la monnaie unique en France pendant près de 500 ans : l’effigie disparait de la monnaie pour être remplacée par le nom (latin) du souverain, nom souvent écrit sous la forme d’un monogramme (sur l’illustration ci-contre, un denier de Charlemagne est illustré par le monogramme KAROLVS en croix, le revers portant une croix et le nom de l’atelier monétaire METVLLO (de Melle, petite ville près de Niort où se trouvaient des mines d’argent)). C’est sous les carolingiens que la production de monnaies devient anarchique, grands (et quelquefois petits) seigneurs et abbés s’arrogeant le droit de battre monnaie un peu partout dans le royaume… On appelle ces monnaies officieuses et de circulation locale des monnaies féodales. Au fil des siècles, le denier va perdre du poids et de l’aloi (sa teneur en argent), il va également devenir presqu’illisible car beaucoup de graveurs sont analphabètes et reproduisent Denier de Charles le des textes sans même en reconnaître les lettres ! chauve Dégradation du portrait de Louis le Pieux sur les deniers. Original : X° siècle, à droite XII° siècle C’est seulement au XIII° siècle (à l’initiative de Saint Louis) qu’une nouvelle monnaie d’argent va voir le jour, le gros pour 12 deniers soit un sou ; cette pièce pèse 4,5g. et mesure 27 mm. Cette initiative sera reprise dans la plupart des royaumes d’Europe avec des noms plus ou moins variés : groat, grosso, groshen, grossetto, etc. Enfin, à partir du XIV° siècle, de belles monnaies d’or de style gothique : agnel, mouton, écu, royal, florin (à Florence), masse, chaise, etc. apparaissent ; elles sont de belle taille (35 mm) mais extrêmement minces du fait de la difficulté à se procurer le métal précieux. Gros au chatel de Louis IX, vers 1260 10 Monnaies d’or du XIV° siècle : de gauche à droite : écu de Charles VI (avers et revers), mouton de jean le bon et franc à cheval frappé pour payer la rançon du même Jean le bon. Le système monétaire médiéval va perdurer sous des noms divers dans pratiquement toute l’europe : 12 deniers font un sol et 20 sols une livre ; le denier se retrouve sous forme de diner, dinero, penny, pfennig, penning, le sol sous le nom de shilling, skilling, solidus, soldo, et la livre s’appelle pound en Angleterre et lire en Italie. Ce système ne sera remplacé par le système décimal qu’à la révolution en France et en 1971 en Grande Bretagne … - Temps Modernes A la fin du XV° siècle, la pénurie en métaux précieux est telle que les monnaies d’or sont rares et très légères et les monnaies d’argent elles aussi très légères ou (et) en un alliage d’argent et de cuivre à très faible taux d’argent (le billon). Ces monnaies n’ont d’ailleurs plus la couleur de l’argent, on les appelle les monnaies noires. Les monnaies de cuivre et de bronze sont quasi inexistantes, seul l’argent mérite la confiance des usagers. Un premier événement va modifier cette situation : la découverte de gisements importants d’argent en Bohème, Thaler de Saxe, 1588. Bien que surchargées d’une masse de détails, ces monnaies restent très séduisantes. dans le Harz et au Tyrol. Dans le Harz, dans la vallée de Joachim (Joachims Tahl), sont frappées des pièces d’argent de plus de trente grammes, destinées à concurrencer les pièces d’or ; ces Joachimsthalers vont se répandre dans toute l’Allemagne et s’appeler Thaler (ou taler). La découverte de l’Amérique et de ses phénoménales mines d’or et d’argent va également bouleverser le système monétaire du XVI° siècle : les galions espagnols vont ramener des tonnes de métaux précieux et les grosses monnaies d’argent vont envahir toute l’Europe : pièce de 8 reales en Espagne, écu en France, scudo en Italie, crown en Angleterre, daler en Suède, daalder aux Pays Bas, rouble en Russie, toutes ces belles pièces d’argent seront d’un module (35mm ou plus) et d’un poids comparables. Le renouveau artistique de la renaissance ne va pas non plus épargner l’art monétaire : plusieurs princes italiens ont l’idée de faire représenter leur portrait (mais un portrait ressemblant et valorisant) sur ces pièces de plus grande surface que l’on appellera donc initialement « teston » (puisqu’on y trouve la tête du prince). Les grands souverains ne tarderont pas à mesurer l’avantage à tirer de la présence d’une effigie avantageuse sur des pièces de monnaie manipulées par tous pour se faire (re)connaître par leurs sujets : la 11 magnifique série de portraits de Louis XIV sur les divers écus tout au long des 72 années de son règne peut en témoigner. Louis XIV enfant, écu 1644 Jacques II crown 1686 Louis XIV écu 1704 Marie Thérèse Taler 1780 C’est également à partir du XVI° siècle que les monnaies vont être presque toutes datées ; le millésime peut ne comprendre que 2 chiffres (au XVI° siècle) et le calendrier peut être différent selon les nations (Grégorien à partir du milieu du XVI° siècle pour la plupart des royaumes catholiques, Julien pour le royaume uni anglican jusqu’à la fin du XVIII° siècle et la Russie orthodoxe jusqu’en 1917 (la différence n’est que de quelques semaines, mais l’année commence en avril), la présence de la date est une information fondamentale pour le numismate… Enfin, c’est aussi à partir du milieu du XVI° siècle que réapparaissent les monnaies de cuivre qui avaient quasiment disparu depuis l’époque romaine. En France, les deniers et double tournois foisonnent sous Henri III, Henri IV et Louis XIII, contribuant à la diffusion du portrait royal ; sous Louis XIV, ce seront principalement des liards (3 deniers) puis sous Louis XV et Louis XVI des liards, demi sol et sols. Petites monnaies de cuivre françaises : double tournois d’Henri IV, liards de Louis XV enfant et de Louis XVI. Ces pièces de faible valeur restent de dimensions et poids modestes (moins de 10 g.) dans la plupart des pays d’Europe ( maravedis d’Espagne, grano et sesino italiens, farthing et half penny anglais, heller et pfennig dans plus d’une centaine d’états allemands, kreuzer autrichien, duit néerlandais). Dans quelques pays possédant d’importantes mines de cuivre, on tente de remplacer quelques monnaies d’argent par de grosses monnaies de cuivre : en Suède, les pièces de 1 öre pèsent plus de 40 g. On va même plus loin en inventant des monnaies plaques de plusieurs kilos, équivalent à 1 Öre S. M. de Charles XI de Suède. Cette pièce de cuivre de46 mm pèse près de 50 g. plusieurs dalers. La L’indication S M signifie « monnayage d’argent » ce qui n’empèche pas que cette monnaie soit manipulation en cuivre ;; il existait également un système K M correspondant au monnayage de cuivre ! malcommode de ces 12 monstres entraîne l’échec de ces émissions. En Russie, les pièces de 5 kopeks dépassent également les 40 g. A la révolution française, le système décimal 1 franc = 100 centimes remplace le denier/sou/livre, (Le sou reste cependant une unité d’usage jusqu’au XX° siècle où la pièce de 5 francs était encore communément appelée pièce de cent sous) et la valeur de la monnaie est indiquée sur la pièce pour la première fois (ci-contre une superbe pièce de cuivre de 2 sols de 1793) ; cette indication ne disparaitra plus. Tout au long du XIX° siècle, ce système décimal va progressivement s’imposer dans tout l’Europe jusqu’à la Grande Bretagne bien tardivement (1971). Ce système existait depuis bien longtemps en Russie (1 rouble = 100 kopeks) et depuis 1776 dans les Etats-Unis d’Amérique naissants (1 dollar = 100 cents) ; profitons en pour noter l’origine étymologique de l’unité « dollar » qui est une déformation du mot Taler ! En 1865, une initiative intéressante voisine de celle vécue en 2002 avec l’euro est celle de l’Union Latine : il s’agit d’une union monétaire entre plusieurs pays d’Europe (France, Belgique, Italie, Suisse) qui va s’étendre totalement ou partiellement à 23 pays, pays pour lesquels les monnaies ont un module, un poids et une composition identique et peuvent donc circuler et servir de moyen de paiement dans les 23 pays. Par exemple, la pièce d’argent de 5 francs français mesure 37 mm de diamètre, pèse 25 g. d’un alliage d’argent et de cuivre à 900/1000 d’argent ; elle est équivalente à la pièce de 5 pesetas, de 5 lire, de 5 lei (Roumanie) etc. et même de 5 bolivares du Venezuela ou de 1 peso d’Argentine ! La normalisation vaut également pour les pièces d’or et de bronze : les monnaies de 1, 2, 5 et 10 centimes sont interchangeables dans de nombreux états, et en outre, elles ont un poids respectif de 1, 2, 5 et 10 grammes, ce qui est bien pratique pour peser de petits objets. Quelques pièces équivalentes à 10 centimes français de l’union latine : elles ont toutes le même module (30 mm) , la même masse (10g.) et la même composition (bronze à 95% de cuivre, 4% d’étain et 1% de zinc). De gauche à droite : Victor Emmanuel II d’Italie, Georges de Grèce, Bulgarie, Michel de Serbie, Luxembourg, Espagne, Roumanie, Argentine, France, Haïti. L’union ayant duré de 1865 à 1926, de nombreux types différents ont vu le jour pour chaque pays ! Au XX° siècle, le billet de banque remplace les pièces d’or et les métaux précieux cessent d’être incorporés aux monnaies courantes. Il n’en demeure pas moins que les monnaies vont rester des témoins historiques majeurs : monnaies du troisième Reich, des états éphémères d’avant la seconde guerre mondiale, monnaies de guerre en zinc ou même en fer, monnaies commémoratives, etc. 13 - Monnaies exotiques, Chine, Japon, Indes, Islam, Afrique. La forme des monnaies d’orient est parfois bien différente de celle des monnaies présentées dans ce chapitre ; il est aussi souvent bien difficile de les identifier autrement que par comparaison avec une photo ou un dessin, faute d’être capable de lire les caractères chinois ou arabes… Il n’en demeure pas moins que la variété des monnaies asiatiques est comparable à celle des monnaies européennes et que leur histoire est tout aussi passionnante… Dans ce survol numismatique, nous nous contenterons de présenter quelques photographies et de les commenter. Monnaie chinoise en bronze. 100 cash, 57 mm Pendant près de 2000 ans, les monnaies chinoises ont été du même type : le trou central carré permettait de les enfiler sur un fil et de réaliser des ligatures de 100 pièces. Les 2 caractères à droite et à gauche du trou signifient « monnaie courante » (Yuan Pao), les 2 caractères au dessus et en dessous du trou sont le nom de règne de l’empereur. Ici l’empereur Hsien Feng (18511862). C’est sous son règne qu’ont été moulées des pièces énormes allant jusqu’à 1000 cash. Monnaie japonaise en or « Obankin » 1725, 94x153 mm, 165 g. L’inscription à l’encre signifie 10 ryo, c'est-à-dire la valeur de la monnaie. Elle est suivie de la signature du responsable de la fabrication des monnaies d’or. Très fragiles, ces pièces étaient conservées dans des écrins de soie pour éviter la disparition de l’écriture à l’encre. On pouvait renouveler la calligraphie moyennant finances… Monnaie indienne d’une roupie de 1794. L’identification des pièces des anciens états indiens est rendue très délicate par l’utilisation de divers types d’écriture et par la multiplicité des états indiens anciens. La nature du métal et le poids de la pièce donne toutefois une indication sur la valeur de la monnaie… 14 Monnaie turque en cuivre de 10 para du sultan Abdul Mejid (1839 -1861 soit 1255 de l’Hégire). La calligraphie représentée est le sceau des sultans ottomans ; elle est appelée la « toughra ». Un calligraphe particulier avait pour seule tâche de réaliser cette toughra au bas des documents officiels qui devaient être signés par le sultan. Sous la toughra, on lit le chiffre 19, correspondant à la 19° année du règne. Ci-contre à droite, une monnaie africaine du Katanga datant du XII° siècle. Les plus grandes de ces croix mesurent jusqu’à 23 cm et pèsent près d’un kilo. Ce sont les plus anciennes ; plus tard, la taille de ces croix a diminué jusqu’à devenir très petite (20 mm). Le pouvoir d’achat des grandes croix était important : une croix valait 6 poulets, 6 croix une chèvre ou …. une épouse ! Comment identifier une monnaie ? Il est assez facile de trouver l’origine d’une monnaie du XX° siècle, pourvu que l’écriture des inscriptions soit en caractères latins. Même pour certaines origines lointaines, il n’est pas rare que les valeurs et les dates soient écrites avec les chiffres auxquels nous sommes habitués ( les chiffres dits arabes quoique nettement différents des chiffres en écriture arabe…), et bien souvent le nom du pays et de l’unité monétaire figurent également en anglais ; c’est heureusement le cas pour les monnaies chinoises, de plusieurs pays du maghreb et des indes modernes. Pour les monnaies « exotiques » plus anciennes, il convient de savoir au moins reconnaître les chiffres pour identifier la valeur de la pièce et son millésime (attention aux divers calendriers utilisés, arabes, hébreux, thaïlandais, etc.). Pour les monnaies européennes du XIX° siècle, les dates, les valeurs et le nom du pays (parfois très succinctement abrégé, R F pour la France par exemple) sont presque toujours indiquées. Pour les périodes antérieures, cela devient plus délicat : les dates ne sont généralement indiquées qu’après le XVI° siècle, la valeur de la monnaie est souvent omise, les inscriptions sont parfois peu lisibles, l’état émetteur se contente parfois de représenter un symbole… L’identification d’une monnaie est alors un travail de longue haleine fait de recoupement d’informations parcellaires, travail qui peut paraître fastidieux mais dont le résultat correspond à l’intérêt essentiel du numismate. - les symboles Ils peuvent être très variés : blasons (les trois lys de France par exemple), armoiries plus ou moins complexes (nombreux états allemands, Espagne, …), personnalisation du pays (Britannia, Hibernia, Helvetia, …), animaux divers (chouette = Athènes, ours = Berne, cheval = Brunswick, …), animaux stylisés ou fantastiques (lion = flandres, aigle = Aix la Chapelle, Francfort et beaucoup d’autres, aigle bicéphale = Russie, Autriche, dragon = Chine, griffon = Rostock, 15 cheval ailé = Corinthe, …), symboles religieux ( croix diverses comme la croix de Jérusalem pour Naples, Saint Georges terrassant le dragon pour la Russie, Clefs de Saint Pierre pour les états pontificaux, Saint Paul = Münster,…), ou objets divers ( Harpe celtique pour l’Irlande, flèches entrecroisées = Suède, fleur = Lippe, Clef = Soest, Brème, marteau et faucille, et encore une énorme variété d’autres symboles). Britannia, symbole du Royaume uni de 1660 à 1971… Saint Paul présent sur les monnaies de l’évéché de Münster Le griffon règne sur la ville libre de Rostock (port de la Baltique) La harpe celtique irlandaise orne encore les euros depuis 2002 Saint Georges, saint patron de la Russie impériale et son dragon - les portraits et les monogrammes De l’antiquité grecque à l’apogée de l’empire romain, l’art du portrait atteint des sommets et les effigies des souverains ou des dieux sont suffisamment ressemblantes pour permettre l’identification. De la chute de l’empire romain à la fin du moyen âge, les portraits sont figés, identiques pour les rois successifs et donc sans ressemblance avec la personne concernée. Seul le style du portrait fournit des informations sur l’origine de la monnaie. A partir de la renaissance de très beaux portraits réapparaissent ; dès le XVII° siècle, ils ornent la plupart des monnaies des grands états européens et ils sont toujours présents de nos jours lorsque la royauté persiste… Mais même quand la république a remplacé le royaume, le portrait d’une incarnation féminine de cette république a remplacé (souvent avantageusement) celui du roi. La grande diversité et souvent la beauté de notre Marianne en sont les témoins. Au XVIII° siècle, le portrait du souverain est parfois remplacé par un monogramme : initiales du souverain artistiquement calligraphiées, décorées et quelquefois rendues quasi-illisibles par un effet de miroir du plus bel effet… AF = Adolphe Frédéric de Suède, les 3 couronnes représentent la suède, la Norvège et la Finlande. L = Leopold premier de Belgique. Cette calligraphie tourmentée n’est pas sans rappeler la toughra turque CAROLUS III d’Espagne. Ce monogramme avec le nom entier se trouvait aussi sur les monnaies de Charlemagne A R = Augustus Rex, monogramme avec effet miroir sur le R de Friedrich August de Saxe (1729) E P = Elisabeth Petrovna, impératrice de Russie. L’effet miroir sur les deux lettres imbriquées rend le monogramme quasi illisible. 16 - les inscriptions Les textes figurant sur les monnaies apportent souvent beaucoup d’informations, à la condition de savoir les décoder ; ils sont en effet écrits soit en latin, soit dans la langue du pays, mais surtout ils sont la plupart du temps abrégés, au point que parfois, seule la première lettre du mot subsiste ! C.R.S. = Carolus Rex Suediae. Seule la date permet de savoir qu’il s’agit de Charles XI et non de Christine ou Charles X ou Charles XII. « DREYSSIG KREUTZER ERBLAENDISCH 1807 WIENER ST. BANCO ZETT. THEILUNG MÜNZ Z. 30 KR ». Inscription très détaillée sur une monnaie de François II d’Autriche en 1807 Sur ce gros tournois de Saint Louis, on déchiffre « TVRONVS CIVIS ». La lecture des caractères médiévaux est rarement facile. - les marques d’ateliers et les différents des graveurs L’identification d’une monnaie n’est complète que lorsque l’on connait le lieu où elle a été frappée, c'est-à-dire l’atelier monétaire dont elle est issue. Depuis le XVI° siècle, chaque atelier est caractérisé, en France tout au moins, par une lettre dite « lettre d’atelier ». Par exemple les monnaies frappées à Paris portent la lettre A, à Lyon la lettre D et à Lille, W. Au moyen âge, la marque d’atelier était très discrète, il s’agissait d’un point placé sous une certaine lettre de la légende ; le point secret 12°, placé sous la 12° lettre caractérisait ainsi tel ou tel atelier. La tradition – toujours en vigueur – veut aussi que le graveur général et le directeur de l’atelier monétaire reportent un petit signe distinctif sur la monnaie frappée ; c’est le différent, souvent microscopique, que l’on retrouve encore sur nos euros : corne d’abondance et cor de chasse sur une pièce de 5 centimes 2008, visibles à la loupe sur une pièce neuve. Documentation, valeur, achat des monnaies. - Les états de conservation L’usure de la pièce de monnaie influe considérablement sur sa valeur : une pièce neuve, sans aucune rayure et ayant conservé son brillant d’origine est beaucoup plus appréciée qu’une monnaie terne, salie et usée… Les numismates utilisent l’échelle de valeur ci-dessous : Abréviation B TB TTB SUP FdC Beau Très Beau Très très beau Superbe Fleur de coin Signification Monnaie très très Monnaie usée mais Monnaie montrant A l’exception de Monnaie parfaite Description usée. Portrait réduit aux contours Inscriptions à peine lisibles. certains détails du portrait sont encore visibles de même que les inscriptions et la date des signes d’usure mais sur laquelle presque tous les détails sont bien visibles et nets. quelques rayures ou traces d’usure visibles à la loupe la monnaie semble n’avoir que très peu circulé n’ayant jamais circulé et ne portant donc aucune trace d’usure ni aucune rayure. 17 Plus la monnaie est ancienne et plus il est difficile de trouver une monnaie dans un état de conservation haut de gamme. En particulier, les monnaies de cuivre et de bronze, qui circulaient énormément, sont parfois restées en usage pendant plus de 50 ans ; il n’est donc pas étonnant d’avoir des difficultés à en trouver en bon état ! - la documentation Dans la plupart des pays, plusieurs catalogues présentant les monnaies locales sont publiés. En France, on citera « Le Franc » qui inventorie et estime la valeur de toutes les monnaies frappées en France depuis sa création en 1795. Cet ouvrage tend à remplacer l’ouvrage de référence précédent le « Gadoury » (du nom de son auteur). Ces deux catalogues, à l’image des catalogues de timbres, sortent une édition chaque année, disponible dans toutes les librairies à un prix abordable. Le collectionneur de monnaies plus anciennes devra consulter des ouvrages plus rares comme les monnaies royales de 1610 à 1792 de V. Gadoury ou les monnaies coloniales du même auteur. Pour les monnaies du moyen âge, les monnaies grecques antiques, les monnaies romaines, il convient de se procurer des ouvrages spécialisés en général en langue anglaise. Le collectionneur de monnaies du monde entier ne pourra éviter d’investir dans l’achat du « World Coins », ouvrage monumental en 4 tomes (un par siècle depuis le XVII° siècle), de Krause et Mischler. Le World coins répertorie la quasi-totalité des monnaies émises par tous les pays du monde depuis 1600 ! Il propose également une côte (en dollars) suivant les états de conservation. Le néophyte peut éviter quelques frais de documentation en adhérant à une association numismatique, possédant en général une bibliothèque, et y emprunter quelques ouvrages. Par exemple à Lille le Numis Club du Nord (http://www.numis-club.fr/accueil.php) - comment acheter une monnaie Chez les commerçants numismates, on trouve en général un grand choix, des monnaies de qualité, des vendeurs souvent compétents et des prix relativement élevés qui s’expliquent en partie par les frais inhérents aux transactions commerciales : TVA, salaires, pas de porte, impôts… Ces marchands se regroupent traditionnellement autour des bourses des capitales comme Paris ou Bruxelles. Ils sont relativement peu nombreux en province, sans doute pas plus de 2 boutiques à Lille. On trouve davantage d’occasions dans les nombreuses bourses multi-collections (à Lille au grand Palais début décembre) très nombreuses dans la région et en Belgique. Il existe aussi des bourses spécialisées en numismatique souvent organisées une fois l’an par des associations numismatiques (par ex. le 9 novembre par le numis club du Nord à l’ancienne bibliothèque universitaire, 1 place George Lyon), ces bourses peuvent atteindre une taille impressionnante en Flandre belge (Tienen le 11/11, Leuven le 1/05). Vendeurs amateurs et professionnels y sont réunis et choix et prix (et compétences) sont très variés. Beaucoup de marchands mettent sur pied des ventes aux enchères ou des ventes dites « à prix fixe » sur catalogues très abondamment illustrés ; il n’est pas indispensable de se rendre sur place pour enchérir mais il faut figurer sur la liste mailing du vendeur. Depuis quelques années, la vente sur internet, et surtout la vente aux enchères dont le site principal est « ebay » tend à supplanter les modes d’acquisition ci-dessus. On trouvait par exemple 330.000 monnaies ou billets à vendre le 23 octobre ! Les prix variant de quelques centimes au million de dollar… Le moteur de recherche d’ebay et le système de paiement instantané dans la plupart des devises facilitent grandement la recherche et les acquisitions des collectionneurs. Je terminerai en mettant en garde contre les faux de collection, sauf quand ils sont vendus comme tels à un prix très raisonnable. Ces faux concernent souvent les monnaies antiques 18 (grecques surtout) et beaucoup de monnaies rares de Russie. En revanche, les faux d’époque sont parfois plus recherchés que les originaux…. 19