MARCEL, PAPY Tu as chargé le président de la 1790ème section

MARCEL, PAPY
Tu as chargé le président de la 1790ème section de Garéoult de la Société d’Entraide de la
Médaille Militaire de faire respecter tes dernières volontés.
Pour t’accompagner, les drapeaux de la Légion d’Honneur, de la Médaille Militaire, des
Anciens Combattants, du Souvenir Français ainsi que le fanion des Forces Navales
Françaises Libres te font la haie d’honneur. De nombreux porte-drapeaux et amis sont
présents pour te rendre un dernier hommage.
Afin de marquer l’attachement profond et le respect que tu avais pour ta patrie, le
pavillon de la France Libre, sous lequel tu as eu l’honneur de servir, recouvre ton
cercueil. (Tes petit- fils Dorian et Johnny, à ta demande, porte les coussins de tes
décorations, ta fourragère et la croix de Lorraine.)
Tu as fait une courte carrière militaire. Tu t’étais engagé pour cinq ans, le 4 janvier
1939 et tu as été démobilisé le 21 janvier 1946. Mais celle-ci a été bien remplie.
Je n’en dirais pas plus sur ta carrière militaire et civile. Car tu nous as demandé de
lire le mémoire de proposition pour l’attribution de tes insignes de chevalier de la
légion d’honneur.
Je cite :
« Monsieur Marcel CRUVEILHIER est né le 7 décembre 1920 à Pantin actuellement
(Seine-Saint-Denis). Il passe son enfance en Picardie. A 12 ans, il entre comme
pensionnaire chez les apprentis protestants.
Le 4 janvier 1939, à l’âge de 18 ans, Marcel CRUVEILHIER, s’engage pour 5 ans
dans l’armée de mer comme fusilier.
Il est affecté au 5ème dépôt de Toulon, puis au 3ème de Lorient.
Il sert sur le croiseur « La Galissonnière » comme matelot-fusilier, puis sur le
croiseur « Jean de Vienne ». Il rallie ensuite l’aviso colonial « Entrecasteaux ».
Le 5 mai 1942, l’armée anglaise attaque la base de Diego Suarez. Après 36 heures de
combat contre les avions et les destroyers britanniques l’ «Entrecasteaux » en flamme
finit par échouer en baie des Cailloux Blancs, ayant perdu dans la défense de
Madagascar 1 Officier et 15 Hommes.
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Pour sa conduite courageuse au cours de ces combats le matelot breveté
CRUVEILHIER est proposé pour une citation et l’attribution de la Croix de Guerre.
Mais, ayant courageusement choisi de railler Les Forces Navales Françaises Libres, il
fut rayé de la liste et n’obtint jamais ni cette citation, ni la Croix de Guerre, qui par
contre fut remise à ses anciens camarades de l’«Entrecasteaux » qui avaient préféré
choisir la tranquillité des camps d’internement plutôt que les risques du combat. Il est
déclaré déserteur et condamné à 20 ans de travaux forcés par contumace.
Engagé volontaire au titre des Forces Navales Françaises Libres, il est nommé
quartier-maître.
Il embarque d’abord sur le torpilleur « Ouragan », puis sur le torpilleur « La
Combattante ». Du 11 décembre 1942 au 8 mars 1945, il est affecté à bord du
« Savorgnan de Brazza » comme chef de pièce. Il participe à l’escorte de convois
transatlantiques. En juin 1943, on le retrouve du côté de Madagascar, avant de passer
le reste de la guerre avec l’Eastern fleet dans le Pacifique Sud.
Ce bâtiment est cité à l’ordre de l’armée de mer par le Général de Gaulle le 27
octobre 1944.
Le 6 juillet 1945, à bord de la vedette rapide « V.120 », il assure bien que sévèrement
intoxiqué par des vapeurs toxiques, la surveillance des moteurs jusqu’à l’arrivée au
port. Cet acte de courage lui vaudra 50 points exceptionnels.
En septembre 1945, il reçoit du Général de Gaulle, un diplôme pour avoir rallié les
Forces Françaises Libres.
Le 30 septembre 1946, il est cité à l’ordre du régiment pour avoir « fait preuve de
courage et d’endurance au cours de la guerre 39-45 en effectuant dans des
circonstances souvent périlleuses 29 mois de navigation en opérations. »
Ses qualités professionnelles, son remarquable esprit d’équipe et son grand
enthousiasme à servir lui permettent de passer second maître admissible.
Il est démobilisé le 21 janvier 1946, il s’inscrit dans la réserve. Il servira au CIRAM
jusqu’en 1983.
Le 1er janvier 1952, il sera nommé second maître détecteur de réserve, et le 2 mars
1977, il est versé dans l’honorariat avec le grade de second maître de 2ème classe.
A la fin de son engagement, il se marie et s’installe à Livry-Gargan (93). Avec son
épouse Denise, ils auront deux enfants : Michèle et Alain. Il travaille comme aide
chaudronnier à Gaz de France.
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Le 28 octobre 1959, il reçoit une lettre de félicitations pour son initiative lors d’un
incendie. Il prend conscience des conséquences des accidents du travail et s’investit
dans la sécurité.
Il est plusieurs fois récompensé lors des concours de sécurité et journées sans
accident au sein de son entreprise.
Toujours soucieux de la sécurité de ses collègues de travail, il devient moniteur de
sécurité et obtient son brevet national de sécurité.
Grâce à ses compétences, son sérieux, sa conscience professionnelle, il est nommé
cadre technique au service des mesures et essais. Il est décoré de la Médaille du
Travail (Argent et Vermeil). Enfin en janvier 2002, on lui décerne la Médaille
d’Honneur Grand Or du Travail.
Il prend sa retraite le 1er février 1976.
Toujours soucieux du devoir de mémoire, il est très actif au sein de différentes
associations patriotiques en région parisienne.
Il occupe les postes de :
-président de l’amicale centrale des officiers mariniers de réserve de LivryGargan,
-vice-président départemental de l’UNC,
-trésorier de la section de l’UNC de Livry-Gargan.
Pour son action au sein de l’association, il recevra la médaille de bronze, ainsi que la
Croix du combattant de l’Europe en témoignage de ses titres d’ancien combattant et
de sa volonté à servir la cause de l’Union de l’Europe dans la fraternité, la paix et la
liberté (1969).
En octobre 1976, il s’installe dans le Var
Là encore, il s’investit dans des associations :
-secrétaire départemental de la Fédération des Combattants Volontaires. Il
recevra la médaille de bronze en reconnaissance des services rendus à
l’association.
-vice-président de la section des Médaillés Militaires de Sainte Anastasie.
En février 1984, il crée la section de Garéoult sous le numéro 1790.
A son initiative, et avec l’accord du maire Mr Paul EYMERIC et du conseil
municipal de l’époque, une place du Général de Gaulle est inaugurée, avec pose de la
plaque de l’Appel du 18 juin 1940, ainsi que l’inauguration du monument
« d’ESTIENNE d’Orves ».
Son épouse ayant de graves problèmes de santé, il quittera la présidence au bout de 4
ans.
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La société nationale des Médaillés Militaires lui remet la médaille de bronze en 1990,
puis celle d’argent en 2007.
En 2008, le diplôme d’honneur lui est décerné pour ses 50 ans de Médaille Militaire.
Depuis le 5 février 1988, il est président honoraire de la 1790 ème section, ainsi que le
président honoraire de la Fédération Départementale des Combattants du Var,
président honoraire de l’association des Anciens combattants de Garéoult et viceprésident du Souvenir Français de Garéoult.
D’autres récompenses lui sont décernées :
-Médaille d’argent pour services rendus à titre militaire par l’association
Franco-britannique (2007),
-Cross of Liberty par l’association des anciens combattants franco-américain :
chevalier (2005) ; officier (2006) ; commander (2008),
-Diplôme du mérite et du dévouement de la Fédération nationale des anciens
combattants du Front Résistance Libération (1983).
Il est membre actif de l’association des Forces Navales Françaises Libres jusqu’à sa
dissolution le 18 juin 2000. Depuis 2002, Marcel CRUVEILHIER est délégué
départemental de l’Amicale de la France libre pour Toulon et l’Ouest Varois. Il est le
détenteur et le porte fanion FNL.
Malgré son âge, il porte fièrement le drapeau à chaque cérémonie et lit l’appel du
Général de Gaulle chaque 18 juin. En 2007, il obtient le diplôme d’honneur des
porte-drapeaux.
Partout il suscite l’estime et conquiert l’amitié de son entourage.
Marcel CRUVEILHIER est déjà titulaire de :
-La Médaille Militaire
-La Croix de Guerre avec étoile de bronze et citation à l’ordre du régiment,
-La Croix du Combattant Volontaire 39-45,
-La Médaille Commémorative française de la guerre 39-45 avec agrafes
Manche, Mer du Nord, Atlantique, Méditerranée, Extrême-Orient et Engagé
Volontaire,
-La Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre,
-La Croix du combattant de moins de vingt ans,
-La médaille de Reconnaissance de la Nation pour les services exceptionnels
rendus à l’occasion de sa participation à la seconde guerre mondiale.
Il a également droit :
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Au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 39-45 à titre
exceptionnel,
Au port de l’insigne individuel de la Croix de Lorraine. »
Les insignes de chevalier de la légion d’honneur lui ont été attribués le 7 mai 2010
par Monsieur le Président de la République Nicolas SARKOZY.
Il a été décoré le 18 juin 2010, à LONDRES, à l’occasion du 70 ème anniversaire de
l’appel du Général de Gaulle, par le Chef d’Etat-Major de la Marine l’Amiral
FORISSIER, en présence de l’Amiral CHALINE, représentant des Forces Navales
Françaises Libres, à bord de l’ »Etoile ».
En 2012, il reçoit la médaille de vermeil de la Société Nationale d’Entraide de la
Médaille Militaire.
Papy, tu fais partie de ces hommes qui ont sacrifié leur jeunesse au service de la
France afin de permettre à leurs concitoyens de vivre libres. Ensuite dans ta vie
professionnelle tu as consacré une grande partie de ta vie à la sécurité de tes
compagnons et dans les associations patriotiques pour perpétrer le devoir de
mémoire.
Tu es un exemple pour tes frères d’arme, mais aussi pour tous nos citoyens et notre
jeunesse.
La 1790ème section de Garéoult de la Société d’Entraide de la Médaillé Militaire, les
anciens combattants de Garéoult et la section du Souvenir Français de Garéoult
présentent à tes enfants Michèle et Alain et à tes petits enfants leurs très sincères
condoléances.
AU REVOIR MARCEL, AU REVOIR PAPY