Gladiator : celui qui se sert d`un glaive (gladius) A l`origine : les

Transcription

Gladiator : celui qui se sert d`un glaive (gladius) A l`origine : les
Gladiator : celui qui se sert d’un glaive (gladius)
A l’origine : les « ludi » étrusques, jeux sacrés
Affrontements lors des cérémonies funéraires étrusques où l'on se battait à mort en mémoire d’un
défunt. Sorte de sacrifice du sang, offert aux morts devant leurs tombes, pour leur permettre de
survivre dans l'au-delà.
De la pratique des ludi Étrusques, on dérive lentement vers les munera romains, des cérémonies que
devaient financer les édiles d’une communauté et qui impliquaient des combats de gladiateurs.
Les Romains transformèrent ces combats en un véritable spectacle, qui devint bientôt pour eux une
distraction très appréciée.
Un instrument politique
Offrir des « munera » : témoigner pour les gouvernants de leur richesse et puissance (meilleurs
combattants, animaux sauvages venus de tout l’empire).
« PANEM ET CIRCENSES » : du pain et des jeux ! (Juvénal, auteur satirique du 1ers.)
Grandes fêtes populaires pour occuper la plèbe inactive et potentiellement dangereuse. Elles
permettent l’expression des pulsions violentes d’une société oisive.
Chronologie
- 264
Premier munus donné à Rome.
- 105
Le Sénat officialise les munera.
- 65
César donne un munus en l'honneur de son père, où
s'affrontent 320 paires de gladiateurs.
- 22
Réglementation des munera par Auguste.
107
Trajan donne des jeux pendant 123 jours avec 10 000
combattants.
325
Constantin tente en vain d'interdire les spectacles.
404
Honorius réussit à interdire les jeux.
410
Sac de Rome par Alaric. La gladiature disparaît.
-
Lexique associé
Doctor: entraîneur dans une école de gladiateurs.
Editor: organisateur des combats.
Evergète: (évergétisme) généreux donateur qui finance un
combat ou un édifice.
Laniste: propriétaire d'un groupe de gladiateurs qu'il loue
ou vend à un éditeur.
Mânes: âmes des morts.
Munus: (munera au pluriel) combat de gladiateurs qui se
déroule dans un amphithéâtre.
Naumachie: bataille navale.
Rudis: épée de bois qui sert à l'entraînement. Elle est
remise au gladiateur à la fin de sa carrière, comme
gage de sa liberté retrouvée.
Venatio: (venationes au pluriel) chasse, combat d'animaux
entre eux ou contre des hommes.
Les lieux
à l’origine, le forum : sans confort ni places assises, selon la volonté du Sénat.
29 avt : naissance de l’amphitheatrum, proche de nos stades actuels ; environ 50 000
spectateurs possibles ; Auguste sépare hommes et femmes sur des gradins différents.
Différents types de combats
Combats de gladiateurs, mises à mort des vaincus, des condamnés ou des chrétiens jetés aux fauves
(par exemple, des lions), gladiateurs qui affrontent des animaux (lions, taureaux,ours).
-
Déroulement d’un combat
La pompa, parade des animaux et des gladiateurs en tenue d’apparat, qui s’arrêtent au pied
de la loge impériale, et prononcent la célèbre formule : « Ave Caesar, morituri te salutant. ».
Tirage au sort des groupes et engagement des paris dans la foule.
-
La probatio armorum « vérification des armes », avant chaque combat, pour montrer au public
que les armes sont arma decretoria « des armes conformes au règlement », aiguisées et
mortelles.
- Les jeux peuvent commencer et les trompettes sonnent pour annoncer les différentes parties
du spectacle.
Les combats se succèdent du matin au soir, avec à midi, une pause consacrée à l’exécution des
criminels de droit commun qu’on fait s’entretuer.
British Museum
Pollice verso de Jean Léon Gérôme (1872)
Un peuple passionné
Dans l’arène, le peuple peut monter sympathie ou opposition à l’empereur.
Quand un lutteur est touché, la foule crie : « Hoc habet ! » (il en a ! = touché !).
Si celui-ci demande grâce en levant la main gauche vers l’estrade officielle, l’organisateur des jeux
(editor) ou l’empereur, suivant les cris de la foule, peut lever le pouce (pollice recto) pour le gracier
ou le renverser (police verso) pour qu’il soit achevé.
Un peu de vocabulaire
Mitte ! : gracie-le !
Occide ! : tue-le !
Iugula ! : égorge-le !
Verbera ! : frappe-le
Ure ! : brûle-le (au fer rouge ; ces deux cris s’adressent à l’arbitre)
Quare tam timide incurrit in ferrum ? : pourquoi a-t-il si peur de se jeter sur l’épée ?
Quare parum audaciter occidit ? : pourquoi manque-t-il d’entrain pour tuer ?
Quare parum libenter moritur ? : pourquoi meurt-il de si mauvaise grâce ?
Pollicem premere : « presser le pouce contre l’index » (pour demander la grâce)
Pollicem vertere : « renverser le pouce vers le bas » (pour demander la mort du vaincu)
Sport de masse, rivalités entre équipes, paris, rixes entre supporters, sévérité intraitable pour les
tricheurs, vedettes adulées, entraîneurs réputés (lanista), produits dérivés (lampes, coupes, bijoux,
tableautins décorés à l’effigie des stars de l’arène), investisseurs, mises de fonds considérables : tout
comme aujourd’hui !
Qui sont les gladiateurs ?
- Professionnels entraînés, ou condamnés à mort, livrés à l'appétit de bêtes féroces, mais de
préférence volontaires parce qu'ils font de meilleurs combattants.
- Le plus souvent, anciens prisonniers de guerre, esclaves, ou criminels.
-
Mais aussi des hommes libres engagés volontaires (auctoramentum gladiatorium). Anciens
gladiateurs ou soldats, ils s'engageaient pour le même terme qu'un criminel ou un esclave. Par
contre, ils pouvaient recevoir une paie et des suppléments.
- Un homme qui résistait aux combats pendant trois ans était retiré du rôle des combattants et
devenait entraîneur. Après, il faisait deux ans de service comme entraîneur, puis il pouvait
être libéré.
A part dans la société, ils ne jouissent pas de droits civiques et Marc Aurèle va même jusqu'à refuser de
lever des impôts sur eux, car il considère cet argent impur.
Epitaphes de gladiateurs
FLAMMA SEC VIX AN XXX
PVGNA(vi)T XXXIIII VICIT XXI
STANS VIIII MIS IIII NAT SYRVS
HVI DELICATVS COARMIO MERENTI FECIT
Flamma, secutor, a vécu 30 ans. Il a combattu 34 fois, il a remporté 21 fois la victoire, il a été
renvoyé debout 9 fois, gracié 4 fois. Il était Syrien d’origine. Delicatus a fait élever cette stèle
pour ce compagnon d’armes qui l’avait bien mérité.
ACTIVS MVRMILLO VICTOR(IARVM) VI ANNORVM XXI
HIC SITVS EST SIT TERRA LEVIS
VXOR VIRO DE SVO
QVISQVIS VESTRVM MORTEM OPTA(VE)RIT MIHI
ET ILLVM DI FACIANT SEMPER VIVVM ET MORTVVM
Actius le mirmillon, 6 victoires, âgé de 21 ans, repose ici. Que la terre lui soit légère. Son épouse
a fait élever ce tombeau à ses propres frais pour son mari. Celui d’entre vous qui a demandé la
mort pour moi, que les dieux fassent de lui aussi pour toujours un vivant et un mort.
ocreae
Issue tragique d’un
combat entre deux
secutors
provocator
mirmillon
Casque de secutor
Types de gladiateurs
PRINCIPALES CATEGORIES DE
GLADIATEURS
ARMEMENT
CARACTERISTIQUES ILLUSTRATIONS
Mirmillon
(murmillo)
Lourdement armé
- glaive court
-grand bouclier
ses adversaires :
rectangulaire : scutum
- le thrace
-casque à haut cimier
- le rétiaire
Protection
Jambe gauche et bras
droit (manica)
Rétiaire
(retiarius)
Faiblement armé
- filet : rete (rattaché
au ceinturon par une
cordelette)
- poignard
- trident : fascina
Protection
- une pièce de cuir
protégeant leur côté
gauche : galerus
ses adversaires:
-le secutor
-le mirmillon
-le contre-rétiaire
Thrace
(thrax)
dont le provocator : attaquant
- sabre court : sica
- jambières : ocreae
- bandes de cuir sur
les bras et jambes :
fasciae
- petit bouclier en
général carré et
parfois rond : parma
- un casque
ses adversaires :
-le samnite
-l'homoplaque
-le mirmillon
ses adversaires :
-le rétiaire
Secutor
Belluaire ou bestiaire
(bellua : fauve)
-bouclier
-casque à visière
-presque dépourvu
d'armement : lance
et/ou trident.
- 2 ocreae de
protection
secutor qui veut dire
"poursuivant/chasseur"
car il devait poursuivre
son adversaire et lutter
corps à corps
Ils combattaient avec
des bêtes féroces et
donnaient aussi des
spectacles de bêtes
apprivoisées.