ÉVASION

Transcription

ÉVASION
24heures | Samedi-dimanche 22-23 septembre 2012
33
ÉVASION
Palau, la part des anges
Lovée dans le Pacifique, la splendide et peu connue Micronésie fait figure d’éden des plongeurs
Gilles Biéler De retour de Koror
A
u cœur de la très bien
nommée Micronésie, le
minuscule Etat de Palau
pourrait sans problème
prétendre au titre de
perle du Pacifique. Reléguée la Polynésie, oubliées les Fidji, byebye Hawaii: le paradis, c’est Palau. Car
lointain, remarquablement préservé et
sauvage pour une très grande majorité de
son territoire.
Aussi passionnantes que puissent être
ses terres (cascades d’eau fraîche, vestiges de la Seconde Guerre mondiale…), la
richesse de Palau, c’est l’eau. C’est au
large, dans des flots évidemment turquoises, que l’on trouvera ce que l’archipel a
de meilleur. Bordant des îles vierges par
centaines, tombent des fonds marins
«comme nulle part ailleurs», assurait Jacques-Yves Cousteau. Les plongeurs découvriront ainsi une faune et une flore
sous-marines extraordinairement riches
et préservées. Des requins par dizaines,
des raies mantas, des napoléons de deux
mètres, des bancs de thons, des jardins
de coraux étincelants… La liste n’est de
très loin pas exhaustive.
Ayant très vite compris que leurs récifs de coraux étaient leur trésor le plus
précieux, les dirigeants des îles font un
maximum pour le sauvegarder, allant
jusqu’à inscrire dans la Constitution une
protection absolue de l’environnement.
Palau n’accueille que 100 000 touristes
chaque année (à titre de comparaison, le
Comptoir Suisse reçoit annuellement
140 000 visiteurs). Il faut dire que
620 000 km² des eaux territoriales portent depuis 2009 le blason de plus grand
et premier sanctuaire à requins du
monde. En clair, pas touche aux squales
et à leurs ailerons sur une surface équivalente à quinze fois la Suisse.
Richesses historiques
Les beautés de Palau ne sont cependant
pas réservées aux seuls plongeurs; les
snorkelers auront également de quoi s’en
mettre plein la vue. De quoi faire passer
une escapade en mer Rouge pour un
plongeon dans le Léman. Sans oublier de
nombreuses grottes accessibles en kayak,
ou encore Jellyfish Lake, lac salé littéralement plein de méduses inoffensives. Une
expérience, disons, particulière, dans un
cadre enchanteur.
Le passé mouvementé de la Micronésie fait aussi de Palau une destination de
choix pour les passionnés de la Seconde
Guerre mondiale. Ainsi, l’île de Peleliu,
en plus d’être un somptueux site de plongée, est également riche d’histoire, entièrement remodelée qu’elle fut par l’armée
japonaise (on y trouve épaves d’avion et
de chars, aérodrome, fortifications…).
Reste que pour goûter au mieux aux
délices palauéens, il sera préférable de
choisir une croisière plongée plutôt
qu’un séjour entier à terre. Idéalement, le
voyage étant long, on passera trois ou
quatre nuits dans un hôtel non loin de
Koror, la ville principale avec ses 12 000
habitants. Pour récupérer un peu, passer
un brevet de plongée ou visiter l’île, avant
d’embarquer pour une semaine au large.
De nombreuses compagnies proposent
des croisières, à commencer par la plus
ancienne, Fish n’fins, qui propose des
séjours enchanteurs à bord de deux bateaux.
Revers de la médaille, aller à Palau est
aussi cher que long. L’Etat n’a que le
tourisme pour garnir des caisses exsangues, sous perfusion américaine (jusqu’à
1994, Palau était un territoire sous administration des Etats-Unis), japonaise, chinoise et, dans une moindre mesure, européenne (lire ci-contre). Les taxes et les
permis sont donc nombreux et onéreux,
alors que, sur place, les tarifs sont très
comparables à ce que l’on connaît en
Suisse. Mais voilà, le rêve n’a pas de
prix…
VC6
Contrôle qualité
Palau est constellé d’îles et d’îlots
aussi vierges que paradisiaques.
Et les fonds marins sont plus
spectaculaires encore! CORBIS
Y aller
Y dormir
PHILIPPINES
Manille
Palau
500 km
P. FY
Les lignes aériennes vers Palau sont rares
(l’aéroport de Koror compte quatre
rotations par jour). Le plus simple est de
passer soit par Tokyo, soit par Manille
(deux vols hebdomadaires pour chaque
ligne, une vingtaine d’heures de voyage au
total). Avec ce type de destination, où les
avis sur internet (tout comme les offres
d’ailleurs) sont rares et peu fiables, mieux
vaut passer par une agence de voyages
pour les vols et les réservations d’hôtel.
Spécialisée dans les destinations de
plongées, l’agence Neos, à Lausanne,
connaît très bien Palau et saura sans doute
éclairer les personnes intéressées. Quant
au prix, il dépend évidemment du style de
séjour. Compter, par personne et pour
10 jours, vols compris, entre 4000 francs
pour des vacances à terre et 6000 francs
en préférant une croisière. Sont compris
dans ce budget la nourriture, les boissons,
les plongées et les permis (Jellyfish Lake,
Peleliu…). www.neos.ch
Avec moins de 100 000 touristes par an,
Palau dispose d’un choix d’hôtels limité.
Mais pas pour autant dénué d’intérêt.
Pour qui apprécie les standards
«occidentaux» d’un quatre-étoiles, le
Palau Pacific Resort, son spa, ses
restaurants, sa piscine et sa plage
(artificielle) feront parfaitement l’affaire.
Plus traditionnel, situé en pleine forêt, au
sommet d’une colline, plus calme, moins
cher et tout aussi confortable, le
Carolines Resort propose de très
beaux bungalows à l’architecture
traditionnelle. Par contre, point de
restaurant ici, il faut aller manger à
Koror, où là aussi l’offre est assez
limitée. Un conseil tout de même: le Taj,
formidable restaurant indien. De l’un
comme de l’autre, excursions à terre ou
en mer (plongée, kayak, 4x4, visites
guidées des vestiges de la Guerre…)
peuvent être organisées sur simple
demande.
Y plonger
On l’a dit, c’est sous l’eau que Palau garde
ses plus beaux trésors, la faune comme la
flore y étant incroyablement riches et
préservées. Deux possibilités: soit rester à
terre et aller chaque jour sur les sites de
plongée, soit partir en croisière. Pour la
première solution, le Dolphin Bay Resort
à Peleliu, proche des sites, est plutôt
intéressant. Il permet 2 ou 3 plongées
quotidiennes et est situé sur une île très
riche en termes d’histoire. Les activités en
dehors de la plongée, du kayak ou de la
sieste, sont par contre assez rares. Pour la
seconde, plus onéreuse, l’entreprise
Fish n’Fins propose plusieurs circuits à
bord de deux bateaux, l’un petit
(6 plongeurs), l’autre plus imposant
(16 personnes). Les avantages: le bateau
mouille au plus près des sites, le nombre
de plongées est illimité, les prestations
sont haut de gamme… et la nourriture est
exceptionnelle.
www.fishnfins.com
Histoire
«Découvertes» par les Espagnols en 1543,
les îles de Palau sont habitées depuis au
moins 3000 ans. Occupées par les
Japonais depuis 1914, placées stratégiquement sur la route vers le Japon durant la
Seconde Guerre mondiale, elles virent
leurs occupants se battre contre la Navy
américaine. Le conflit atteindra son
paroxysme lors de la bataille de Peleliu: à
l’automne 1944, 32 000 Américains font
face à 11 000 Japonais. Après deux mois de
combat, le bilan est terrible: 10 695 morts,
8 450 blessés, le plus lourd de la guerre en
proportion du nombre d’hommes
engagés. Administré par les Etats-Unis dès
1947, le territoire obtient son indépendance en 1994. Palau compte aujourd’hui
près de 21 000 habitants et survit du
tourisme, de la pêche et, surtout, des aides
d’Etats étrangers. Les Etats-Unis versent
ainsi des millions chaque année, le Japon a
financé un pont, la Chine le nouveau
parlement, l’UE la réfection de routes.

Documents pareils

tropic dancer archipel de palau – 8 jours/7 nuits

tropic dancer archipel de palau – 8 jours/7 nuits mauvais état et les conducteurs roulent assez vite, dans des véhicules dont l'état laisse à désirer. Préferez donc les autobus ou les taxis. Evitez de vous baigner sur des plages où il n'y a person...

Plus en détail