Le phoenix celte - MyOfficialStory

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Irlande :
Le phoenix celte
Le dégonflement de la bulle immobilière irlandaise et l’effondrement des principales banques
nationales ont plongé le pays dans l’endettement et la récession. L’Irlande s’efforce pourtant
aujourd’hui de sortir du plan de sauvetage que lui ont consenti l’UE/le FMI et sa croissance
économique est à présent l’une des plus rapides d’Europe.
Une tempête parfaite
Dans les années 90 et au début des années 2000,
l’Irlande était l’archétype de l’intégration
européenne: son économie a alors fait un bond
grâce à un afflux d’activités de production dans
l’industrie de haute technologie et Dublin s’est
rangée parmi les centres de services financiers
transfrontaliers de premier plan. Cette croissance
rapide a cependant semé les graines de
l’effondrement du pays. Les prix des logements
sont montés en flèche, provoquant une forte
expansion du secteur de la construction, et des
banques telles que l’Anglo Irish Bank ont prêté des
sommes considérables, sans lésiner sur les
risques, aux promoteurs immobiliers comme aux
acquéreurs de logement. À cela se sont ajoutés les
faibles taux d’intérêt résultant de l’adoption de
l’euro. Le boom de l’industrie financière en Irlande
s’appuyait sur une réglementation souple, qui
s’étendait au marché national du crédit. Étant
donné que l’argent affluait dans les coffres de l’État
malgré un taux d’imposition des sociétés de 12,5%,
le gouvernement ne voyait aucune raison de
s’inquiéter; au contraire, il investissait massivement
dans l’infrastructure. La crise financière
En 2007, le dégonflement d’une bulle immobilière
aux États-Unis a provoqué un resserrement du
crédit et, au final, une véritable crise financière.
Cette crise a contribué à mettre fin aux flux de
capitaux en faveur des banques irlandaises qui
avaient dépassé les limites du raisonnable.
Celles-ci ne pouvaient soudain plus emprunter sur
le marché ouvert et ont eu besoin de faire appel à
la Banque centrale européenne pour obtenir des
financements d’urgence. Le gouvernement a dû
garantir les dettes des banques pour leur éviter la
faillite. Face à l’effondrement des prix de
l’immobilier, les promoteurs immobiliers sont
devenus insolvables, tandis que les particuliers
s’efforçaient de rembourser leurs prêts
hypothécaires, et le pays a sombré dans la
récession. En novembre 2010, le gouvernement a
dû accepter un plan de sauvetage de l’Union
européenne et du Fonds monétaire international,
qui comportait un programme d’austérité supposant
des hausses d’impôts considérables et des
réductions drastiques des dépenses. Le difficile retour à la croissance
La garantie bancaire, le plan de sauvetage et le
programme d’austérité étaient loin de faire
l’unanimité chez les gens ordinaires, qui finissaient
par payer pour les excès des banques. Les salaires
ont été réduits, l’emploi dans le secteur public a été
gelé et les services publics ont été radicalement
réduits en vue d’épargner un total de 29 milliards
d’euros. Cette année, le gouvernement est
toutefois parvenu à alléger les mesures d’austérité,
la relance de l’économie nationale — le PIB de
l’Irlande devrait augmenter de 4 % l’année
prochaine — ayant produit des recettes fiscales
supérieures aux attentes. Grâce aux exportations
qui résistent, au développement des services
financiers, à la baisse du chômage et au pays qui
regagne sa crédibilité sur le marché de l’emprunt,
l’Irlande peut à présent refinancer une partie du
plan de sauvetage à des taux d’intérêt plus faibles.
Il est trop tôt pour parler d’un retour des années
d’expansion, mais le Tigre celtique se remet
assurément à ronronner.