Anachroniques - Galerie Michel Descours
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Anachroniques - Galerie Michel Descours
la lettre de la Galerie Michel Descours n° 5 – février 2015 Anachroniques EXPOSITION Surréalistes, certes Du 5 mars au 20 juin 2015 Historiquement spécialisée en art ancien, la galerie s’ouvre néanmoins depuis quelques années à l’art moderne. Nous révélons régulièrement des pièces significatives du XXe siècle dans nos accrochages d’automne (Varia) et nous avons consacré une exposition à l’œuvre de Jean Raine (artiste CoBrA) en 2013. Ce printemps, nous poursuivons notre engagement en faveur de la création contemporaine avec l’exposition «Surréalistes, certes», composée d’environ quatre-vingt-dix œuvres de vingt-sept artistes, qui permettra d’interroger la permanence du regard surréaliste. Sans l’avoir prémédité – est-ce le hasard objectif ? –, nous la vernirons presque 40 ans jour pour jour après l’exposition «Armes & Bagages», organisée à la galerie Verrière (Lyon) en 1975, qui rassemblait des artistes souhaitant prolonger les activités surréalistes après la dissolution du groupe de 1969. En 1981, toujours à Lyon, le poète et critique d’art Edouard Jaguer (1924-2006) présentait à l’Espace lyonnais d’art contemporain (ELAC) «Permanence du regard surréaliste» qui mettait en relation le surréalisme historique et la constellation surréaliste de l’après-guerre, mais qui s’ouvrait également abondamment, conformément à l’esprit du groupe Phases, à des artistes n’entretenant qu’un lien éloigné ou épisodique avec le surréalisme. À distance, notre ambition est aujourd’hui d’observer de quelles façons le surréalisme surgit ou s’exprime encore, en dehors de tout mouvement structuré et à travers des formes hétérogènes. Le texte inédit de Jean-Claude Silbermann, Le Rouget vert, que nous publions dans le catalogue, embrasse de nombreux enjeux sous-jacents dans notre exposition: le rôle de rassembleur d’André Breton, la dissolution du groupe après sa mort, puis les dissensions, la pérennité de l’esprit surréaliste qui passe par une attitude, un engagement, détachés des cadres historiques. Dans son Histoire du surréalisme, Maurice Nadeau déclarait : «L’état d’esprit surréaliste, il vaudrait mieux dire : le comportement surréaliste, est éternel. Entendu comme une certaine disposition, non pas à transcender le réel, mais à l’approfondir.» Puis il prolonge son propos en citant Breton : «Héraclite est surréaliste dans la dialectique… Lulle dans la définition… Baudelaire dans la morale… Rimbaud dans la pratique de la vie.» «Surréalistes, certes.» Ne suivant ni un parcours chronologique ni une logique véritablement thématique, l’exposition qui se déploie dans nos deux espaces propose des jeux de résonances entre des peintures, des dessins, des estampes, des livres, ou des photographies des années 1920 à 2015. Des rapprochements audacieux permettront d’aborder les questions de l’automatisme ou de l’érotisation des corps, des techniques Philippe-Auguste Immenraet, Paysage. Bergers cheminant avec leur troupeau entre de grands arbres, huile sur toile,147 x 196,5 cm Galerie Michel Descours. comme la décalcomanie, ou des jeux surréalistes, tels que le cadavre exquis. Plusieurs ensembles monographiques articulent également le corpus : Jean-Claude Silbermann présente un ensemble de pastels de la fin des années 2000, deux pièces découpées et Le Roi des arts, une œuvre à secret réalisée pour l’exposition ; par ailleurs, l’accent est mis sur Jorge Camacho (1934-2011) avec des totems sur papiers et des peintures des années 1970. Nous avons également choisi de valoriser les revues, médium essentiel à la diffusion des œuvres et des idées surréalistes, de Minotaure qui publie pour la première fois en 1936 la Poupée de Bellmer aux revues des années 1950, Médium et Le Surréalisme, même. Enfin, nous considérons la situation du surréalisme à Lyon en évoquant le groupe L’Ekart et en réunissant des estampes et livres illustrés et édités par l’URDLA. Artistes exposés : Hans Bellmer, André Breton, Jorge Camacho, Fred Deux, Oscar Dominguez, Max Ernst, Wilhelm Freddie, Gilles Ghez, Robert Guyon, Marcel Jean, Wifredo Lam, Emile Malespine, Pierre de Maria, André Masson, Henri Michaux, Pierre Molinier, Georges-Henri Morin, Daniel Nadaud, Christian d’Orgeix, Bernard Pruvost, Jean Raine, Guy Roussille, Max Schoendorff, Jean-Claude Silbermann, Jindrich Styrsky, Raoul Ubac, Yo Yoshitome. Catalogue coordonné par Gwilherm Perthuis et Paul Ruellan, avec des essais de Jérôme Duwa, Maxime Morel, Gérard Roche et Margot Taupin. En vente à la librairie Michel Descours. ÉVÉNEMENTS EN FÉVRIER 2015 : L’ENFANT FOSSILE DE PHILIPPE FOREST / LE CATALOGUE RAISONNÉ PIERRE PINONCELLI PHILIPPE FOREST / «RÉCITS D’OBJETS» PIERRE PINONCELLI / SIGNATURE Vendredi 27 février 2015 à 18 et 19 heures Samedi 28 février 2015 à partir de 14 heures Le musée des Confluences et les éditions Invenit lancent la collection de livres «Récits d’objet» : le principe est d’inviter un auteur à choisir une œuvre ou un objet du musée afin qu’il lui consacre un récit. Philippe Forest part d’un fragment de mâchoire d’enfant Homo Sapiens, Emmanuelle Pagano d’un châle de soie de mer italien, Jean-Bernard Pouy interroge le modèle de téléphone S63, et Valérie Rouzeau construit son poème à partir d’un morceau de météorite. Le catalogue raisonné Pierre Pinoncelli est édité par l’Association des amis de Pinoncelli. Rencontre avec l’écrivain Philippe Forest, l’éditeur Dominique Tourte et le chargé des éditions du Musée des Confluences Cédric Lesec. Dès 18 heures : signature/ rencontre avec Philippe Forest, à la librairie Michel Descours 31 rue A. Comte 69002 Lyon À 19 heures : présentation du livre L’Enfant fossile avec Philippe Forest et de la collection «Récits d’objets» à la galerie Michel Descours 44 rue A. Comte 69002 Lyon Entrée libre Acheter ce livre Pierre Pinoncelli (Saint Etienne, 1929) est un des artistes importants de l’école de Nice qu’il rejoint dès 1967. Son œuvre plastique, remarquée par les grands critiques d’art de l’époque Ragon, Restany, Gassiot-Talabot, Lerrant, sera prolongée par la création de happenings dès les années 60/70 : attentat culturel contre Malraux (1969) ; Nice-Pékin en bicyclette (1970) ; Hold up à la Société Générale de Nice pour protester contre le jumelage Nice-Le Cap (1975); compissage de Fountain de Marcel Duchamp (1993), geste réédité à Beaubourg (expo Dada) en 2006 ; Diogène 1er SDF ? (Lyon, 1994), Un doigt pour Ingrid (Betancourt), 2002… Il est en outre considéré comme le premier artiste à concevoir une installation politique en 1963, «L’Abattoir», à la 3 e Biennale de Paris. Inventeur du concept «happening de rue». Le 28 février, il sera à Lyon – ville qui lui a rendu un hommage retentissant en 1994 lors de l’exposition «Bonjour Monsieur Pinoncelli» – à l’occasion de la signature du catalogue raisonné de son œuvre à la Librairie Michel Descours, ainsi qu’à la Galerie Slika, spécialiste du street art, pour une exposition du 26 au 28/02/2015 (37 rue des Remparts d’Ainay, Lyon 2). À la librairie Michel Descours 31 rue A. Comte 69002 Lyon [email protected] SALON PARIS BEAUX-ARTS LES BAS-FONDS DU BAROQUE Le syndicat national des antiquaires lance un salon annuel qui rassemblera au Carrousel du Louvre les antiquités classiques, l’art moderne et l’art contemporain : « Paris Beaux-arts ». La galerie Michel Descours participera à cette première édition, qui se déroulera du 1er au 5 avril, en présentant à la fois un ensemble exceptionnel de meubles créés par la célèbre famille d’ébénistes Hache, ainsi qu’une sélection assez large et éclectique de peintures et de dessins anciens et modernes. Nous exposerons, par exemple, un dessin de Jacques-Louis David sur le thème du Vieil Horace défendant son fils (1782), magnifique composition qui n’a pas connu de sort, mais qui a fait l’objet d’une dévotion davidienne, une Scène macabre de Julien Adolphe Duvocelle (1873-1961), peinte dans un camaïeu brou de noix, qui dialoguera avec Le Temps de la mort de Pierre Molinier ; ou encore, nous présenterons un dessin exceptionnel de Hans Bellmer pour La Philosophie dans le boudoir de Sade et une encre de grand format de l’artiste CoBrA Jean Raine dont la galerie défend l’œuvre. Après une 1ère étape organisée à la Villa Médicis, l’exposition «Les Bas-fonds du Baroque» est présentée au PetitPalais (Paris) du 24/02 au 24/05/2015. Son ambition est de montrer l’envers du décor de la Rome splendide du XVIIe siècle : non plus la Rome du Beau idéal, mais celle d’après nature. Composée de 70 tableaux, créés à Rome par des artistes italiens, français, hollandais, flamands, allemands et espagnols, de Vouet au Lorrain, de Manfredi à Valentin de Boulogne, l’exposition montre la Rome Pour recevoir une invitation, nous contacter par email grossière et commune, celle des vices, de la misère et des excès. Conférence de la commissaire Annick Lemoine Vendredi 13 mars à 19 heures. Acheter le catalogue Galerie peintures et dessins 44 rue Auguste-Comte, 69002 Lyon – [email protected] – téléphone : 04 72 56 75 97 www.peintures-descours.fr – Horaires d’ouverture : du lundi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h30 à 19h