Louis-Armand vote au Goncourt - UFR Mathématique

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Région
M E RC RE D I 1 1 N OV E M B RE 201 5
L ' AL S A CE
ÉDUCATION
COLLÈGES
Louis-Armand vote au Goncourt
Davantage de mixité sociale :
le Bas-Rhin candidat
Le lycée Louis-Armand de Mulhouse est l’un des deux seuls en Alsace, avec René-Cassin à Strasbourg, à participer
au prix Goncourt des lycéens. Derniers échanges avant les délibérations régionales prévues ce jeudi à Metz.
Catherine Chenciner
Le ton est sérieux, concentré : les
élèves de cette 1re scientifique au
lycée Louis-Armand de Mulhouse cherchent le vocable « décisif », la
formule adéquate pour défendre au
mieux leur livre favori dans la course au Goncourt des lycéens, organisé, depuis 1988, par l’Éducation
nationale et la Fnac. « 46 lycées en
France votent ou ont voté cette semaine, ne le prenez pas à la légère », les encourage Robert
Malluzzo, professeur de lettres.
L’accompagnement des jeunes participants, qui ne sont pas forcém e n t d e g ra n d s le c te u r s , a
commencé dès la rentrée. L’enseignant et deux collègues de l’établissement, Anne-Lise Michaud et
Jérôme Christophe, respectivement professeur-documentaliste et
de philosophie, ont travaillé avec
eux en trois groupes, abordant le
début de certains romans, la biographie des auteurs, les jurys et les
jurés, les critères de sélection…
Ainsi, au moment de s’exprimer devant la classe, lundi en fin d’aprèsmidi, ils savent mettre des mots sur
des émotions. Le Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie (éd.
JC Lattès), par exemple, est présenté comme « une histoire très mystérieuse, très bien écrite, qui fait
réfléchir sur le réel ». Chaque élève
a lu quatre ou cinq livres, sur toute
la sélection qui comptait 14, et, ensemble, ils en ont retenu sept.
Dans leur liste figure surtout Il était
une ville de Thomas B. Reverdy
Le Bas-Rhin fait partie des 17 départements qui expérimenteront, dès la rentrée 2016, de
nouveaux outils, en concertation avec les parents et l’Éducation nationale, afin d’améliorer
la mixité sociale dans leurs collèges et tenter de mélanger les enfants favorisés et ceux qui le sont
moins.
Ces expérimentations se dérouleront au sein d’un « territoire pilote » par département : il doit
compter plusieurs collèges suffisamment proches pour que les
enfants puissent se rendre facilement dans l’un ou l’autre, et les
établissements être peu mixtes,
a précisé la ministre Najat Vallaud-Belkacem.
Des échanges sérieux et concentrés avant le vote à bulletin secret.
(Flammarion) et Soudain seuls
d’Isabelle Autissier (Stock). Mais
aussi Un papa de sang (Gallimard)
de Jean Hatzfeld, jugé « original, réaliste, touchant » et 2084 de
Boualem Sansal (Gallimard). « Ce
n’est pas un livre facile à lire, le début est un peu long, relève une élève. Mais c’est très bien construit et
on a envie de savoir. Il y a une réflexion sur la religion dans notre société. »
»Des moments forts »
Si des romans ont été davantage lus
parce qu’ils étaient moins épais ou
présentaient une couverture avantageuse, les lycéens n’en ont pas
moins joué le jeu jusqu’au bout.
S’agissant d’Eva de Simon Liberati
CUISINE
Photo L’Alsace/Thierry Gachon
(Stock), par exemple, un lycéen reconnaît : « C’est compliqué, je n’ai
pas eu envie de continuer. » Des impressions qu’ils ont pu affiner ou
revoir après avoir rencontré les écrivains du Goncourt, à la mi-octobre à
Nancy. « Ils ont vu l’importance de
la tâche, d’autant que cette année
la sélection est difficile, et son impact, car c’est un prix qui est reconnu », souligne Anne-Lise Michaud.
« Ça m’a fait découvrir des livres
vers lesquels je ne serais pas allée,
et du coup j’ai pu en parler avec ma
mère. » Choisie pour la qualité de
son argumentation, c’est elle qui
défendra le tiercé favori de la classe
lors des délibérations régionales,
jeudi à Metz. Un vote à bulletin secret a eu lieu à l’issue des échanges
lundi, dans le respect d’une procédure bien établie.
En outre, ajoute Jérôme Christophe, ils ont « vécu des moments
forts qui les ont soudés ». « On en
discutait entre nous dans les couloirs, moi qui suis timide ça m’a permis de créer des liens plus
facilement », confirme Lilia. Grande amatrice de littérature fantastique pour adolescents, elle sourit :
Louis-Armand est l’un des deux
seuls lycées en Alsace, avec RenéCassin à Strasbourg, à participer à
ce prix, dont la finale nationale est
prévue à Rennes le 17 novembre. Et
comme ces élèves de 1re passent
l’épreuve du bac de français cette
année, nul doute qu’ils y gagneront
quelques points.
DANSE
Des ateliers pour les étudiants 650 collégiens à l’Opéra du Rhin
Peu de matériel, peu de temps et un budget serré limitent souvent les « performances » culinaires des étudiants. Les séances « Je cuisine et toi ? » organisées
par la Mutualité française proposent aux Strasbourgeois d’apprendre à cuisiner
sain avec des moyens réduits et à devenir des « consom’acteurs ». Des ateliers le lundi de 18 h à 20 h 30 au resto U de l’Esplanade leur permettent de « déchiffrer les étiquettes alimentaires », s’informer sur « les produits locaux et de saison » ou découvrir « des astuces pour réduire les coûts de leurs achats ». Prochains rendez-vous : le16 novembre, « Les légumes ramènent leur fraise » ;
le 23 novembre, « Avez-vous la patate ? » ; le 30 novembre, « Fait maison/fait industriel : quelles différences ? » ; le 7 décembre, « Les chefs c’est vous ».
Y ALLER Restau U de l’Esplanade, 32 boulevard de la Victoire à Strasbourg, le lundi de
18 h à 20 h 30. 5 € le cycle complet. Inscriptions obligatoires. Renseignements sur
http://www.alsace.mutualite.fr/
Une représentation exceptionnelle du Sacre du Printemps d’Igor Stravinski, dans une chorégraphie de Stephen Thoss, sera donnée lundi prochain, à
14 h 30, par le Ballet du Rhin, devant 650 collégiens alsaciens, à l’Opéra de Strasbourg, place Broglie. Les élèves sont issus de 14 collèges « illustrant la diversité territoriale de l’académie, de Wissembourg à Altkirch », indique le rectorat.
« Une attention particulière a été accordée aux établissements relevant de l’éducation prioritaire et des territoires ruraux. La participation à cette représentation a également été ouverte à des élèves en situation de handicap, scolarisés
dans des unités locales d’insertion scolaire, et des élèves nouvellement arrivés en France intégrés dans une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants », ajoute le recteur d’académie, Jacques-Pierre Gougeon. La représentation, organisée avec l’Opéra du Rhin, s’inscrit aussi dans le cadre de l’ouverture des élèves aux arts et à la culture, une « priorité académique ».
IRE02
Les familles d’un secteur multicollèges pourront classer par ord r e d e p r é f é r e n c e l e s
établissements de leur zone d’affectation. Si les capacités d’accueil ne permettent pas de
répondre au premier choix des
familles, l’affectation se fera en
fonction de critères décidés « avec le département et en associant pleinement » les parents.
Chaque établissement pourra
faire valoir ses atouts et son originalité auprès des parents, grâce à l’autonomie accrue dont il
bénéficiera avec la réforme du collège, prévue pour la rentrée
2016.
Actuellement, l’enfant est affecté par le département dans un
collège en fonction de son lieu de
résidence, un système qui accepte quelques dérogations. Associer les parents, construire avec
eux les critères d’affectation et
les convaincre des bienfaits de la
mixité scolaire sont indispensables à la réussite de ces expérim e n t a t i o n s , s o u l i g n e l e ministère.
Ségrégation nuisible
Valérie Marty, présidente de la
Peep, fédération de parents d’élèves, salue l’approche « locale » et le rôle actif des parents
d’élèves dans les mesures annoncées. Elle souhaite aussi associer les établissements du
privé, solution de repli pour les
parents mécontents du collège
public dans lequel leur enfant est
affecté. Aucun enfant n’a intérêt
à grandir dans une société fractuParmi ces critères, choisis à l’is- rée, indique-t-on au ministère.
sue de réunions publiques entre « On est à un niveau de ségrégaparents et départements, figu- tion scolaire tel qu’on peut crainrent : élèves boursiers (critère dre que le pays en pâtisse à social), distance entre domicile l’avenir », résume Julien Grenet,
et collège, choix pédagogiques chercheur au CNRS et à l’École
(langues étrangères proposées, d’économie de Paris.
classes à horaires aménagés…),
affectation en fonction de l’école L’efficacité des expériences meprimaire d’origine, etc.
nées sera évaluée fin 2016.
MATHÉMATIQUES
Un médaillé Fields devant des lycéens alsaciens
Wendelin Werner, médaillé Fields 2006, donnera une conférence destinée aux lycéens d’Alsace, intitulée « Gribouiller au hasard », ce jeudi 12 novembre, à l’UFR de mathématique et informatique de l’Université de Strasbourg. Comment dessiner ou choisir une forme au hasard ? La nature apporte de nombreuses réponses à cette interrogation. Parmi elles, le tracé d’une rivière, le contour des côtes et les lignes de niveau. En fonction de l’algorithme employé pour générer aléatoirement un dessin, les propriétés de celui-ci peuvent être radicalement différentes. C’est en répondant à cette question que Wendelin Werner expliquera certains aspects de la recherche en mathématique loin des aspects techniques. Les lycéens présents auront ainsi un aperçu du domaine des probabilités avec la vision du chercheur.
Wendelin Werner est un mathématicien français, né en 1968 à Cologne. Son domaine de recherche concerne les probabilités. Titulaire de nombreux prix internationaux tels que le prix Fermat 2003, le prix Loève 2005 et le prix Polya 2006, il est membre de l’Académie des sciences depuis 2008. Actuellement, il enseigne à l’École polytechnique fédérale de l’Université de Zurich.