Bulletin d`information de l`École militaire de haute montagne
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Bulletin d`information de l`École militaire de haute montagne
N°26 Bulletin d’information de l’École militaire de haute montagne Décembre 2006 mission RAYONNER... C par le Lieutenant-colonel Duvivier omme le soleil dardant ses rayons depuis le sommet des Drus, l’École militaire de haute montagne rayonne : elle forme certes, et c’est là sa mission première, mais elle rayonne aussi de tout son être. Le colonel Lapouge, à l’origine de ce dossier spécial et qui nous fait l’honneur de le présenter, relève bien l’absence du terme de mission « rayonner » dans le vocabulaire militaire ; et pourtant, qu’elle est belle et noble cette mission qui nous est spécifiquement assignée ! Elle est bien sûr remplie magistralement par ceux dont c’est le métier. A tout seigneur tout honneur, l’équipe de France militaire de ski est notre doyenne dans le domaine : elle porte aujourd’hui allègrement ses soixante ans, n’a jamais été en meilleure forme et ce n’est sûrement pas fini. Cette année c’est sûr, l’armée de terre a fait gagner la France : aux Jeux Olympiques, dans les compétitions militaires… Les champions d’aujourd’hui, héritiers des pionniers illustres, tels Honoré Bonnet, Jean-Claude Killy ou tant d’autres, portent manifestement au plus haut l’esprit chasseur défini par le maréchal Lyautey : « c’est d’abord l’esprit d’équipe, de mon équipe »… Le groupe militaire de haute montagne est plus jeune : il n’a « que » trente ans, en pleine force de l’âge donc, mais déjà trente ans… et son histoire tient plus de l’épopée (1) que d’un récit linéaire ! Rendons un hommage particulier à ceux qui l’ont écrite au prix de leur vie. La montagne fait payer un lourd tribut à ceux qui la défient à ce niveau d’excellence. Véritable « laboratoire de l’extrême » au profit de l’armée de terre et de la défense d’une manière générale, le groupe est bien sûr aussi un formidable outil de rayonnement. Mais l’École rayonne aussi par ses éléments traditionnels, dont la renommée dépasse largement le cadre des troupes de montagne. Cœur historique de l’École, les instructeurs de la direction des stages sont les véritables experts de la montagne militaire, issus des unités opérationnelles de la 27ème Brigade d’infanterie de montagne (27ème BIM) et titulaires de brevets d’Etat. Tout à la fois pétris de culture militaire que férus de montagne, ils ont la passion de leurs deux métiers. Transmettre sa passion et son savoir-faire aux stagiaires, français comme étrangers, n’est ce pas rayonner ? La section d’éclaireurs de montagne rayonne enfin, et de belle manière. Elle le fait auprès des corps de la 27ème BIM bien sûr, dont elle forme les sous-officiers depuis 1961, mais aussi auprès du reste de l’armée de terre. Ses deux premiers mois se sont passés cette année à Saint-Maixent, au cœur de l’école nationale des sous-officiers d’active ; autant dire qu’elle a été un ambassadeur de haut vol auprès des autres armes et subdivisions d’armes. Sans bruit, sans harangue, avec la discrétion propre aux futures troupes de montagne qu’ils veulent rejoindre, les élèves en ont impressionné plus d’un par leur haut niveau de sélection, de motivation comme de résultats. A eux de poursuivre ! Mais n’oublions pas ceux sans lesquels aucun rayonnement ne serait possible : discrets par essence, ce sont tous les travailleurs de l’ombre : comptables, gestionnaires, membres du soutien qui œuvrent pour que l’École soit belle et accueillante. Alors, honneur à eux aussi ! Je ne peux pas terminer sans remercier les auteurs des différents articles qui embellissent ce numéro : quelques noms illustres n’échapperont pas au lecteur averti. Merci en particulier au général d’armée Bachelet, qui a bien voulu prendre sur son temps précieux et nous communiquer son enthousiasme ! L’École rayonne donc, et c’est tant mieux. Faisons-le encore davantage, sans cesser de nous remettre en question pour toujours chercher à nous améliorer. Persévérons donc et continuons à travailler dans un sens tout tracé : tot dret ! Je vous souhaite, ami lecteur, de découvrir ce numéro avec plaisir. Soyez en revigoré et … RAYONNANT ! (1) Épopée que retrace le beau livre « Mission Alpinisme », d’Antoine Chandellier, éditions Guérin 2006. Tot Dret - Déc. 06 - Éditorial du lieutenant-colonel Duvivier, commandant l’EMHM L’EMHM vue par... Xavier et Gilles Chappaz Formation Bilan des stages 2006 Brèves La Sem 69 à Saint-Maixent La Sem 68 5 6 8 9 Expertise Médecine d’expédition 10 1 3 5 Pour notre rubrique, nous avons rencontré deux frères chamoniards de naissance : Gilles et Xavier. Ils sont les fils de Gilbert Chappaz qui a été pendant 28 ans instructeur civil à l’EMHM. Impressions sur la maison-mère des troupes de montagne. 10 InternationaL 12 Dossier 14 Affirmer son rang ! Point de vue du colonel Lapouge EMHM et rayonnement : une vocation EFMS : Maîtriser un savoir-faire GMHM : 30 ans de rayonnement 12 14 15 18 21 Les 30 ans du GMHM • le témoignage • le livre « 7 continents - 7 alpinismes » - 3ème étape en Océanie EFMS – Une année en or Xavier lors de la fête des guide 2006. Xavier Chappaz – Longtemps, j’ai été le fils de… Rayonnement Les nouvelles recrues Amicale : Dans la trace des anciens... Que sont-ils devenus ? Éric Gramond En photos 26 26 27 28 29 31 Vie de l’école 32 33 34 32 CSA : Toujours plus vite, plus haut, plus fort ! 36 Bulletin d’information 2006 de l’École militaire de haute montagne Boîte postale 121 74403 Chamonix cedex (tél. 04 50 53 76 99 - PNIA 821 742 86 99 - fax 04 50 53 76 20). Directeur de publication : Lcl Duvivier. Rédacteur en chef : Ltn Pottier. Infographie : V. Romand. Illustration photos : cellule audiovisuelle de l’EMHM, ECPAD (p 24), ZOOM (p 29 et 30), Dauphiné Libéré (p 3), collections privées (p 4 et 33). Impression : Point d’impression de l’armée de terre de Saint-Maixent-l’École. - Tot Dret - Déc. 06 Gilles (à gauche) commentant le Kandahar 2006. (Gilbert et Olga), le frère de… (Gilles), le gendre de …(René Desmaison), le mari de… (Noëlle) et même le maître de… (mon chien, Lord) et je suis devenu le président de la Compagnie des guides de Chamonix en décembre 1995. J’ajouterai que j’ai gravi quelques montagnes et fait quelques virages… EMHM - Quels souvenirs conservez-vous de l’EMHM du temps où votre père était instructeur civil ? X.C. - En premier lieu, j’ai le souvenir d’une équipe d’hommes qui étaient certainement des pionniers et qui formaient un groupe soudé. Il régnait un esprit de camaraderie entre les guides civils de l’époque, on le ressentait fortement. C’étaient des camarades et des compagnons qui vivaient entre eux. Et puis, des souvenirs positifs comme d’avoir pu connaître des personnes comme Jean-Claude Mosca ou Robert Flematti. Avoir pu se trouver une ou deux fois sur la corde de Flematti, ce sont des souvenirs qui restent, des souvenirs forts, ceux d’une rencontre avec des hommes qui représentaient la force. Et enfin, un souvenir d’enfant avec les boîtes de ration. Quand mon père rentrait de course, avec Gilles, on fonçait dans son sac pour voir ce qu’il restait, comme le fromage en boîte qui m’intriguait toujours ! G.C. - Me reste l’image de deux bâtisses, celle des Pècles plus souriante que celle du centre, grise et assez austère où Gilles Chappaz – Après avoir passé mes diplômes universitaires (Sciences Po) et professionnels (moniteur de ski), je me suis tourné vers le journalisme en créant des magazines dédiés à la montagne et aux sports de montagne (Montagnes Magazine, Vertical). Longtemps directeur de Ski Français, j’ai également été consultant pour la télévision (France Télévision, TF1) tout en collaborant avec la presse quotidienne nationale (Libération, le Monde) et j’ai fait partie de l’équipe qui a animé dès sa création en 1985, le magazine Montagne sur FR3. Pendant quatre ans, j’ai occupé le poste de rédacteur en chef adjoint de l’Équipe Magazine à Paris. De retour à la maison, je partage aujourd’hui ma vie entre les mots et l’image. Auteur d’ouvrages sur le ski et la montagne (Pulls Rouges), conseiller de rédaction de magazines spécialisés, je me consacre surtout à la réalisation de films documentaires (La cordée de rêve, Sur le fil des 4000, la voie Terray, Extra-dry). Je termine un documentaire sur Jean-Marc Boivin. flottait le drapeau tricolore ! Me reste le souvenir du mess des officiers où nous allions souvent avec notre père et où les gradés portaient une attention amusée à notre paire de jumeaux aux cheveux courts coiffés en brosse et qui s’efforçaient d’être bien élevés dans ce milieu aux conventions un peu rigides. Me reste surtout l’image d’une équipe d’instructeurs solides et solidaires, impeccablement mis, toujours gentils et prévenants avec les gamins que nous étions. Leur carrure, leur tenue soignée, leur compétence, leurs qualités d’alpinistes et de skieurs m’impressionnaient. Sûrement qu’à ce moment, je pensais que j’allais suivre leurs traces. Tot Dret - Déc. 06 - EMHM - Comment percevez-vous l’école aujourd’hui ? pour ses experts « montagne » ? X.C. - Elle a un rayonnement incontestable, on le voit avec X.C. – Elle est très en phase avec l’ENSA pour la préparal’équipe de France militaire de ski. Elle est à la pointe du tion des aspirants-guides. Il y a effectivement un côté poski de compétition. On a senti un passage à vide à l’EMHM. sitif car chacun connaît un peu mieux les problématiques Maintenant, il est derrière. Je pense que ce passage à vide des uns et des autres si on se rencontre. A un moment, il a été vécu par tous les corps de l’armée lors de sa profes- faut bien que les guides militaires soient eux aussi, alignés sionnalisation. Maintenant, tout se remet en place après ce sur ce qui se trouve être la plus haute formation en France bouleversement. avec l’ENSA. C’est bien mais je n’ai pas l’impression que G.C. – Pour moi qui habite Grenoble et qui suis sporadique- ce soit nouveau. D’ailleurs, à Chamonix, il y a différentes ment à Chamonix, l’école n’a évidemment plus le même structures, différentes écoles, tout cela crée un bouillonnetype de rayonnement et de présence que dans les années 60, ment et personne ne s’endort. Dans la capitale de l’alpinisquand je grandissais nourri me, qu’il y ait tous aux discours paternels qui ces apports diffétoujours véhiculaient à la rents autour de l’alfois les valeurs fortes de pinisme, c’est posila montagne et le respect tif ! que l’on doit à l’institution militaire. L’école instalEMHM – Gilles, lée juste à côté du groupe quelle est votre viscolaire, en était le parfait sion de journaliste complément pour donner sur le rayonnement une bonne éducation. J’ai de l’EMHM en le sentiment que pour la particulier, sur les communauté chamoniarde skieurs de l’équipe et plus généralement pour de France militaire la communauté montagnarde ski et les alpinisde, l’EMHM reste une instes du Groupe miliLes Chappaz : Gillles, Gilbert et Xavier. titution importante, garante taire de haute mond’une qualité qui produit tagne ? sans bruit mais avec constance, des montagnards au sens G.C. – Il me semble qu’après une période de flottement, complet du terme ! Ou pour le moins, des militaires prépa- l’EMHM a retrouvé sa place en première ligne au sein du rés été comme hiver, à une approche humble, respectueuse ski français de compétition. Sûrement que l’implication de et techniquement respectable des terrains d’altitude. champions plutôt charismatiques et qui ont su jouer le jeu (Vittoz, Vidal, Claudel, etc…) y est pour quelque chose. EMHM - Xavier, quelles sont vos relations avec l’EMHM, En tous les cas et le public ne le sait sûrement pas assez, notamment avec les guides et aspirants-guides militai- l’implication de l’EMHM et l’existence de l’EFMS sont res ? indispensables à la vie (survie ?) du ski français. Mais X.C. – Un temps, on a eu un partenariat privilégié avec les c’est une réalité qui n’intéresse pas beaucoup la presse du aspirants-guides, c’était avec le colonel Batani. À ce mo- ski, pour qui c’est de la cuisine interne au milieu. C’est ment-là, c’était un souhait de l’EMHM que les jeunes sta- pourquoi les journalistes ne mentionnent que trop rarement giaires côtoient une clientèle dite « civile ». Là, j’avais eu l’appartenance à l’EMHM des champions ou l’implication quelques contacts avec eux. Et je connais moins les guides permanente de l’École. C’est dommage ! militaires qu’à un certaine époque où j’étais un peu plus En revanche, concernant le GMHM de l’époque de Mardedans avec mon père. Maintenant, il y a peu d’interféren- mier, de celle d’Estève et de celle d’aujourd’hui, il est clair ce, est-ce souhaitable ou pas… Chacun a sa problématique que son rayonnement dépasse largement le cadre militaire qui est un peu différente. Avant, on partageait à tour de ou celui des initiés. Les performances « alpinistiques » rôle, une permanence du secours avec l’École nationale de des membres du GMHM à la fois, font parler d’elles dans ski et d’alpinisme (ENSA), l’EMHM et la Compagnie des Landerneau et reçoivent un bel écho médiatique. Même guides. Maintenant, on se voit moins. Mais, à Chamonix, si, entre toutes les appellations (EMHM, GMHM, PGHM, dans les moments difficiles, il y a toujours un signe avec OHM…), presse et grand public ont bien du mal à s’y redes liens d’un côté ou d’un autre. Çà fait chaud au cœur trouver. Tenez pour ma part, je parle toujours de l’École et là, on se retrouve. La montagne, quand elle touche, ne ou de l’EHM, l’appellation de mon enfance, plutôt que de regarde pas la couleur de la tenue. l’EMHM. Sûrement que dans ma tête, le « HM » de haute montagne prend le pas sur le « M » de militaire. Et que la EMHM - Que pensez-vous du fait que l’armée de terre notion d’École est primordiale ! ait choisi de s’aligner sur la formation civile de guide - Tot Dret - Déc. 06 Hiver 2006 Formations Admis Réussites Échecs Radiés Qualification courte 101 96 2 3 Qualification CEHM 15 11 3 1 Qualification longue 24 24 Chef de détachement 35 28 1 4 Chef d’unité 20 19 1 Moniteur guide militaire 3 3 Initiateur militaire de ski 21 19 2 Aspirant guide 6 6 Préparation probatoire aspirant guide 4 2 Total 229 208 6 11 % réussite 95,0 % 73,3 % 100,0 % 80,0 % 95,0 % 100,0 % 90,5 % 100,0 % 50,0 % 90,8 % Été 2006 Formations Qualification courte Qualification longue Chef de détachement Chef d’unité Moniteur guide militaire Recyclage CU/DHM Aspirant guide Préparation probatoire aspirant guide Instructeur militaire de parapente Instructeur militaire d’escalade Total Admis Réussites Échecs Radiés 46 45 1 48 46 2 36 32 2 18 17 1 2 2 15 15 9 8 1 2 1 9 9 5 5 190 180 0 7 % réussite 97,8 % 95,8 % 88,9 % 94,4 % 100,0 % 100,0 % 88,9 % 50,0 % 100,0 % 100,0 % 94,7 % Tot Dret - Déc. 06 - Stage officiers supérieurs Un stage d’information de deux jours a été créé en 2005 à l’intention des chefs de bureau opérations et instruction (CBOI) et des directeurs généraux de la formation (DGF) des troupes de montagne afin de les préparer à l’exercice de leurs responsabilités dans le domaine des activités et de la formation montagne. En 2006, il a été élargi aux officiers supérieurs nouvellement affectés dans l’une des fonctions suivantes : commandant en second, adjoint CBOI / adjoint DGF et directeur des ressources humaines de la mouvance montagne. Neuf stagiaires ont suivi avec profit ce deuxième stage, qui sera désormais reconduit. Maquette des qualifications particulières montagne L’armée de Terre a procédé en 2006 à une nouvelle évaluation des besoins en formations montagne. Le tableau de synthèse ci-dessous confirme le sous-dimensionnement de la capacité de formation de l’EMHM, puisque les besoins en formation montagne de qualification et de perfectionnement sont réalisés à 88% l’hiver et à 78% l’été. Une simple règle de trois permet de définir que l’EMHM devrait disposer d’au moins sept instructeurs montagne supplémentaires pour satisfaire les besoins identifiés. A défaut de ce renforcement permanent, formule évidemment idéale mais peut-être illusoire, l’École est donc contrainte de diminuer les places offertes. Principales actions de formation QUALIF CDHM CUHM TOTAL (2) Un nouveau texte de référence pour la formation montagne L’instruction n°1006 de 2000 et son instruction d’application n°430 de 2002 ont été fusionnées pour donner naissance à l’instruction ministérielle n°273/DEF/EMAT/ PRH/DS du 12 avril 2006. Elle constitue dorénavant le document unique de référence pour les actions de formation d’adaptation de l’interdomaine montagne. Les formations suivantes ont été ajoutées dans cette nouvelle instruction : formation parapente (Brevets A, B et OPS) ; formation VHM (1) (niveaux 1 à 4) ; instructeur militaire d’escalade ; initiateur militaire de ski ; information des officiers supérieurs. (1) Véhicule haute mobilité. - Tot Dret - Déc. 06 Hiver Besoin (2) Capacité EMHM 135 47 28 210 125 40 20 185 Été Taux de réalisation du besoin 93 % 85 % 71 % 88 % Besoin Capacité EMHM 135 47 28 210 110 36 18 154 Taux de réalisation du besoin 81 % 77 % 64 % 73 % Nombre de places en stage. Cent courses en détachement dans les Alpes françaises Dans le but de favoriser la pratique collective de la montagne, l’EMHM a proposé au général commandant la 27ème BIM de réaliser, en collaboration avec les corps des troupes de montagne, un recueil par saison de sorties montagne à effectuer en détachement. Se présentant sous la forme et dans l’esprit de la collection des « 100 plus belles », ces recueils offriront aux chefs de détachement et d’unité de haute montagne un choix de courses de difficulté variée, sélectionnées pour leur intérêt technique de nature à renforcer le niveau des unités et leur esthétique propre à développer le goût de la montagne. Ils les inciteront également à fréquenter et découvrir de nouveaux massifs des Alpes françaises et élargiront ainsi leur expérience professionnelle dans le domaine de leur spécificité. Le recueil estival a été diffusé en juin 2006. Il est dorénavant distribué aux stagiaires en perfectionnement. Les travaux de rédaction du recueil hivernal se poursuivent avec le concours de l’ensemble des bureaux montagne. Tot Dret - Déc. 06 - La SEM 69 à Saint-Maixent L Nombre d’EVSO : 33 + 1 (EVSO issu SEM 68) Âge moyen : 20 ans Origines géographiques Aquitaine : 1 Auvergne : 1 Basse-Normandie : 1 Bourgogne : 1 Centre : 3 Franche-Comté : 2 Haute-Normandie : 2 Ile de France : 6 Languedoc-Roussillon : 1 Lorraine : 2 Midi-Pyrénées : 2 Nord Pas de Calais : 1 Provence Alpes Côte d’Azur : 4 Rhône-Alpes : 6 Niveaux scolaires Bac : 24 Bac + 1 : 2 Bac + 2 : 6 Bac + 3 : 2 a Section d’éclaireurs de montagne 69 (SEM) a expérimenté une nouvelle formule durant la formation individuelle et élémentaire. Ainsi, après une incorporation début septembre à Chamonix, les Engagés volontaires sous-officiers (EVSO) ont rejoint l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) de Saint-Maixent l’École. Durant deux mois, aux ordres de leur chef de section de l’EMHM, les EVSO ont été rattachés à une promotion de l’ENSOA et ont bénéficié des structures saint-maixentaises pour lancer les bases de leur formation de sous-officier. L’ENSOA a vite intégré la spécificité de cette section, rendant cette première expérience d’autant plus constructive qu’elle a par ailleurs, mis en lumière le très bon niveau de recrutement de nos futurs sous-officiers alpins. Ils ont rejoint leurs affectations La SEM 68 7ème BCA VAB : Sgt Trivaudey VAB : Sgt Ruault VAB : Sgt Vuillard ACMP : Sgt Douau 13 BCA VAB : Sgt Nowak VAB : Sgt Brugerolle VAB : Sgt Flores VAB : Sgt Royer VAB : Sgt Dubois ACMP : Sgt Taffin ème 27ème BCA VAB : Sgt Gouriten VAB : Sgt Andreotti 10 - Tot Dret - Déc. 06 VAB : Sgt Lebon VAB : Sgt Bories VAB : Sgt Engels ACMP : Sgt Curzillat 93ème RAM OBS : Mdl Sarrabère OBS : Mdl Bosselut CTM : Mdl Chaumoitre 4ème RCh ERC 90 : Mdl de la Roche ERC 90 : Mdl Dumon 27ème CCTM ERM : Sgt Piquet ERM : Sgt Burny Tot Dret - Déc. 06 - 11 Médecine d ’expédition Clinique dentaire à Katmandou.... Les alpinistes qui partent en expéditions dans les contrées lointaines emmènent souvent avec eux un « toubib ». Récit et anecdotes du « doc » qui a accompagné plusieurs fois le Groupe militaire de haute montagne. Médecin principal Jérôme Blaise, médecin chef de l’EMHM «- le doc au camp de base de JP (1), est ce que tu me reçois ? - Oui JP, je te reçois bien, où est-tu ? - On est en train de redescendre au camp 1 avec Vincent. Il a fait une tentative ce matin vers le sommet à partir du camp 2 à 6500 mètres mais à son retour il était complètement crevé, somnolent, et il a du mal à respirer. Avec les autres on a décidé de le redescendre sans attendre… - Vous avez pris la bonne décision, il est en train de faire un œdème pulmonaire de haute altitude. Donne-lui en plus 2 comprimés d’ADALATE**. Je monte à votre rencontre avec de l’oxygène, on reste en contact radio… » 22 heures, le groupe est réuni au complet dans la tente mess à 4300 mètres d’altitude. Vincent est fatigué mais respire bien … La solidarité de l’équipe et les bons choix ont permis cette fin heureuse, car Vincent n’aurait jamais pu redescendre du camp 2 par ses propres moyens. La place du médecin dans une expédition est un peu particulière. Il est à la fois un peu en retrait, moins sensible à la « pression » de l’objectif, le sommet à atteindre, mais aussi pleinement intégré à la vie du groupe. Il doit prévenir 12 - Tot Dret - Déc. 06 tous les petits maux qui peuvent compromettre le succès et donne ses conseils avisés. Il se tient prêt bien sûr pour intervenir en cas d’accident. Pour cela une bonne préparation est importante. Avant le départ, des stages de formation continue en milieu hospitalier sont l’occasion de revoir ou d’apprendre des gestes techniques (petite chirurgie, dentisterie etc…) toujours très utiles pour le médecin qui va exercer son art en milieu isolé. Le choix et le conditionnement des médicaments et du matériel médical à emporter s’effectuera en fonction des contraintes de poids et de volume inhérentes aux conditions d’acheminement du fret. A chaque expédition ses particularités : transport à cheval, à dos d’homme, en camion, sur des yacks… Progression sur des sentiers escarpés et étroits, franchissements de rivières glacées, de torrents sur des troncs d’arbres glissants… Le toubib ne quitte pas des yeux ses malles identifiées par la croix rouge et espère secrètement que l’étanchéité de ses boites à médicaments et instruments ne sera pas testée. Enfin, arrivé au camp de base, c’est l’installation et le moment de faire le décompte des ampoules brisées… Habituellement, pour une expédition médicalisée d’une dizaine de personnes, le matériel médical est contenu dans deux malles et un bidon qui pèsent ensemble une centaine de kilos, soit un peu moins que 10 % du poids total du fret. La vie au camp de base est marquée par de longues périodes d’inactivité forcée du fait d’une météo capricieuse ou bien simplement pour respecter le temps d’acclimatation. C’est le moment d’entamer la pile des bouquins apportée pour l’occasion. On se retrouve aussi volontiers dans la tente mess et les discussions portent souvent sur des souvenirs de montagne. Mais dès que le temps le permet, le camp de base est déserté et les grimpeurs partent vers leurs objectifs. Ceux du toubib sont un peu différents, le sommet n’est pas pour lui. S’il monte vers les camps d’altitude, c’est d’abord pour gérer sa propre acclimatation et pouvoir si nécessaire apporter ses soins le plus haut possible. En attendant il pourra se transformer temporairement en porteur de légumes frais vers le camp avancé, assurer les liaisons radios, faire l’intermédiaire pour envoyer des nouvelles en France… Le soutien médical d’une expédition est une expérience professionnelle à chaque fois différente et marquante. Ces conditions d’exercice en si- tuation isolée nécessitent une préparation rigoureuse pour pouvoir faire face aux différents problèmes qui peuvent se rencontrer. En définitive, la médecine d’expédition est d’abord, tout simplement, la participation à une aventure humaine, avec son lot de difficultés mais aussi de richesses. (1) (2) Les prénoms ont été changés. Médicament diminuant l’hypertension artérielle pulmonaire. Tot Dret - Déc. 06 - 13 Affirmer son rang ! Au niveau mondial, l’expertise française dans le domaine de la montagne n’est plus à démontrer. Fer de lance de cette spécificité au sein de la mouvance alpine, l’École militaire de haute montagne a continué à affirmer son rang au cours de l’année 2006 dans le concert des écoles de montagne européennes et outre-Atlantique. Capitaine Frédéric Durin, adjoint au directeur général de la formation U ne invitation envoyée au « Centro Addestramento Alpino »(1) d’Aoste (Italie) a marqué le début des activités internationales de 2006. S’il s’agissait de préparer le rassemblement des écoles de montagne en Belgique, cette rencontre entre deux grandes nations de l’alpinisme, a été surtout l’occasion de réaffirmer les liens solides qui unissent technique dirigée par l’Autriche est l’essence même de ce rassemblement. Elle avait reçu pour mission d’étudier le thème de l’évacuation de blessés sur une paroi rocheuse sans moyen héliporté. La prochaine réunion est programmée en mars à Mittenwald (Allemagne) et elle aura pour thème l’estimation du risque avalanche. Une délégation française pilotée par l’EMHM a ensuite participé aux championnats nationaux militaires de ski espagnol. Fondeurs, biathlètes et géantistes de tous pays se sont retrouvés dans les Pyrénées pour côtoyer les meilleurs skieurs espagnols dans une compétition de très haut niveau. Un stage de l’école espagnole de Jaca est ensuite venu en juin à Chamonix pour effectuer son « module glace ». La chaîne pyrénéenne n’abritant aucun glacier, ce séjour est devenu incontournable pour que la formation de leurs stagiaires soit La délégation italienne en visite à l’EMHM . complète. D’autres nations telles que l’Allemagne et la Belgique ont profité, la France et ses voisins transalpins dans le domaine cette année encore, de l’infrastructure de l’EMHM et de la montagne. de son environnement montagneux exceptionnel pour L’Italie et la France devaient effectuer une conduire des stages : « Moniteur guide militaire » démonstration de secours en paroi. Malheureusement, pour les Allemands et « premier de cordée » pour les l’Italie ne pouvant se déplacer, la délégation de Belges. l’école emmenée par le Lieutenant-colonel Desbrest a rejoint, seule, le Centre d’entraînement commando Il faut également évoquer la coopération naissante de Marche-les-Dames (Belgique) pour le traditionnel entre la France et les pays d’Asie centrale et du rassemblement des écoles de montagne, 40ème du Caucase. Suite à un premier Détachement d’instruction nom. Outre l’entretien des liens amicaux entre les opérationnel (DIO) très prometteur avec la Géorgie, ce différentes nations représentées, la commission dossier semble s’orienter vers une coopération surtout 14 - Tot Dret - Déc. 06 axée sur ce pays qui possède déjà une infrastructure et des moyens suffisamment importants pour devenir le pôle de formation des pays de la région. Enfin, dans le cadre des plans de coopération avec le Chili et l’Inde, l’EMHM poursuit ses échanges bilatéraux. En ce qui concerne la partie française, il est très intéressant de pouvoir familiariser nos instructeurs avec la très haute altitude offerte par les massifs montagneux de ces pays. En effet, le terrain d’entraînement habituel des instructeurs montagne de l’Armée de Terre est celui de l’arc alpin, milieu très technique (surtout dans le massif du Mont Blanc) mais assez limité en altitude. Ce dernier critère ne correspond pas à ce que l’Armée française rencontre habituellement en opérations extérieures (Afghanistan par exemple) ou à l’occasion des DIO tel que celui qui est en train de voir le jour dans le Caucase (Géorgie). Or les instructeurs de l’EMHM seront appelés à revenir dans les unités de la Force d’action terrestre. Ainsi, ils peuvent, par l’intermédiaire d’activités de coopération telles que celles avec le Chili et l’Inde, acquérir une expertise nouvelle (déplacement, stationnement, confection d’un équipement de passage à très haute altitude, etc…) utile dans un but opérationnel déjà existant ou futur. (1) Évacuation d’un blessé sur une paroi rocheuse Centre d’entraînement alpin. Coopération internationale avec l’Inde en octobre 2006. Dans le nord Sikkim sur le frontière entre l’Inde et la Chine. Tot Dret - Déc. 06 - 15 Dossier EMHM et rayonnement : une vocation L e thème du dossier de ce Tot Dret peut surprendre et, même si le Groupe militaire de haute montagne (GMHM) nous avait ouvert la voie avec le beau titre de son livre anniversaire « Mission Alpinisme », il mérite qu’on s’y arrête quelques instants. Terme de mission pour le moins original, « rayonner » n’apparaît effectivement dans aucun TTA ou autre INF 202 et rares sont les formations l’ayant érigé en volet majeur de leur mission. A l’École militaire de haute montagne (EMHM), pourtant, cette mission « rayonner » apparaît en bonne place, juste après sa mission première, la formation. Il y est d’ailleurs fait officiellement référence lors de toutes les présentations, visites, inspections... Pour se convaincre qu’il ne s’agit pas d’une appropriation abusive ou d’une auto-désignation, replongeons-nous, pour l’EMHM, dans les directives CoFAT : « organiser ou soutenir des activités de rayonnement ou de communication liées à la politique montagne de l’armée de terre » () , pour le GMHM, dans sa charte de fonctionnement : « participer au rayonnement de l’armée de Terre en incarnant ses valeurs fondamentales » () et, pour l’équipe de France militaire de ski (EFMS), dans les textes fondateurs du CSM et de l’armée de Terre : « au-delà de leur contribution au rayonnement de la France, (elle) participe à la promotion de l’image de l’armée de Terre () ». Cette mission a d’ailleurs été reconnue avec l’affectation d’un officier communication « à temps plein », autre exception pour un organisme de la taille de l’EMHM. Tentons alors de formaliser ce rayonnement. Toute mission ayant ses composantes, amusons-nous à la décomposer, en se référant aux définitions officielles (en l’occurrence, le Petit Robert 1, édition 1988) : 1. émettre de l’énergie, briller, irradier (grâce à une « matière première » de grande qualité et des résultats brillants) ; 2. montrer de la joie, laisser paraître un bonheur intense (avec des « acteurs » tous très bien dans leur peau) ; 3. se répandre, se manifester dans toutes les directions (à travers la diversité des actions menées dans le domaine de la montagne ou du sport, de la formation ou de la représentation) ; 4. faire sentir au loin son action (c’est là qu’intervient une communication efficace et incisive). Au bilan, une mission très positive et quelle aubaine dans une atmosphère générale plutôt propice à la sinistrose… Alors surtout, ne nous privons pas, adhérons pleinement à ce rayonnement qui est demandé à l’école. A l’aide de ses deux bras armés que sont l’EFMS et le GMHM, mais aussi à travers l’excellence de la formation, les exploits individuels de quelques-uns et le bénévolat de nombreux autres, c’est chose faite. Au-delà de l’aspect « réglementaire », nul besoin de prouver que ce rayonnement multiforme, dans le monde de la montagne et du sport, dans les sphères régionale, nationale ou internationale, a des vertus incontestables. En matière de recrutement, tout d’abord, mais aussi de fierté d’appartenance, de lien avec la société civile, etc… On l’a bien vu à l’occasion des Jeux Olympiques, c’est la Défense tout entière qui en récolte les fruits bénéfiques. A l’aune de ces retombées positives, en 2006 avec les Jeux Olympiques et les 30 ans du GMHM, et en reconnaissance du dévouement et de l’excellence de tous les acteurs, « professionnels » ou « bénévoles » du rayonnement, cette mission méritait bien d’être à l’honneur de ce Tot Dret. Colonel Vincent Lapouge, chef de corps de l’EMHM de 2004 à 2006 () () () Directive particulière 2005-2006 du CoFAT à l’EMHM Charte du Groupe militaire de haute montagne Organisation du sport de haut niveau dans l’armée de Terre 16 - Tot Dret - Déc. 06 Née de la volonté de l’armée française de se pourvoir en cadres formés aux techniques de la haute montagne, l’École de haute montagne (EHM) s’installe en 1932 à Chamonix. Son rayonnement suscite très vite l’intérêt de la presse parisienne qui ne tarit pas d’éloge à l’égard de cette nouvelle institution de la montagne. Mais la meilleure marque de prestige vient de l’estime que les Chamoniards, Compagnie des guides et municipalité en tête, réservent à la garnison. Lieutenant-colonel Patrick Desbrest, commandant en second La formation montagne C’est la mission première de l’École. S’adressant à un nombre croissant de stagiaires, elle nécessite des moyens importants et un encadrement qualifié. Les instructeurs sont, au début, recrutés parmi la population locale des meilleurs guides et moniteurs de ski. Ceci assure d’emblée à l’EHM la reconnaissance des alpinistes. Des milliers de cadres sont depuis passés entre les mains des instructeurs dont les noms ornent les plus belles pages de l’alpinisme français. Cette formation de chefs, de professionnels de la montagne, rompus à la maîtrise des conditions difficiles, tous les stagiaires sont unanimes pour en reconnaître la crédibilité et l’efficacité. Ceci est d’autant plus vrai que les évolutions techniques, l’interarmisation de la spécialité alpine et la généralisation de cette formation vont accroître encore davantage la vitalité de l’École et sa notoriété au sein de l’armée française. La renommée de la « Maison Mère des Troupes de Montagne » se renforce au fil des stages et des saisons. Stage formation été : escalade aux plaques du Brévent. Le secours en montagne Le secours en montagne dans le massif du Mont-Blanc est créé en 1929 à l’initiative du Club Alpin Français, mais reste du seul ressort de la Compagnie des Guides de Chamonix qui est le plus grand organisme de secours en France. Cependant l’EHM est bien l’instigatrice de la création de la Société Chamoniarde de Secours en Montagne (SCSM) en 1948. En son sein, elle prendra .une part active dans bon nombre de sauvetages par voie terrestre qui resteront des épisodes quelquefois tragiques de cette épopée, jusqu’à la restructuration actuelle et la création des Pelotons de gendarmerie de haute montagne en 1958. Le capitaine Flottard, commandant l’EHM à l’époque, sera le premier vice-président de la SCSM. A ce titre et en reconnaissance de ses mérites, l’EHM (devenue EMHM) est toujours membre d’honneur de cette société. Aujourd’hui, l’École participe encore au secours en montagne. Ses médecins militaires prennent leurs tours d’astreinte sur la base hélicoptère de Chamonix et les personnels de l’EMHM peuvent intervenir en renfort, sur réquisition. Descente du brancard Lardy dans une paroi verticale. Tot Dret - Déc. 06 - 17 Dossier Le sport Les expérimentations L’EMHM est l’un des creusets du sport français de haut niveau. L’équipe de France militaire de ski, implantée à l’école depuis les débuts, a compté dans ses rangs les plus grands noms du ski français et continue, comme cette année aux Jeux Olympiques de Turin, de porter haut les couleurs de la France. Le GMHM, jeune trentenaire, a su forcer l’admiration par ses exploits, tant individuels que collectifs, de nombreuses générations d’alpinistes. De nombreuses compétitions locales ou nationales, organisées par l’EMHM, lui permettent d’imposer un réel dynamisme et sa notoriété dans le monde du sport. Dès la création de l’École, les sections d’éclaireurs skieurs (SES) et leur encadrement expérimentent régulièrement du matériel d’équipement en altitude: ski métallique, véhicules de transport sur neige, transmissions, rations d’urgence ou matériel de secours en crevasse étroite comme en 1973. Le Groupe militaire de haute montagne (GMHM) participe aussi à l’expérimentation de nouveaux matériels ainsi qu’à des tests médicaux et physiologiques. En 1990, cette unité teste les matériels de parapente et de deltaplane et, en 2005, les réactions du corps humain face à différentes situations d’efforts en altitude. Les expéditions du GMHM aux quatre coins du monde permettent de valider des savoir-faire et des techniques. Sur la banquise en Arctique - avril 1994. L’École, par le biais de son club sportif notamment, participe en outre activement à l’organisation de manifestations sportives de renom international telles que la descente de la coupe du monde de ski alpin du Kandahar ou l’ultra-trail du Mont-blanc qui réunit les meilleurs « trailers » mondiaux. De gauche à droite : Cch Luc Alphand et Jérôme Noviant, Cba Daniel Grandclément, Cch Franck Piccard et Philippe Grand. Les Sous-officiers En 1961 est créée la première section d’éclaireurs de montagne (SEM). Les SEM forment les futurs sous-officiers des corps de la 27ème Brigade d’infanterie de montagne. Ces jeunes cadres quittent l’EMHM avec le brevet de qualification des troupes de montagne, ce qui les rend aptes d’emblée à leur premier emploi. Les meilleurs d’entreeux rejoindront par la suite l’encadrement des promotions ou des stages. La compétence et la rusticité des sous-officiers issus des SEM sont unanimement reconnues par les différentes composantes de l’armée de Terre. Relations internationales L’EMHM est également l’instigatrice du premier rassemblement militaire international des troupes de montagne qui s’est tenu à Chamonix en 1966. Treize nations ont ainsi pour objectif de standardiser leurs techniques et procédures montagne en comparant et en testant leurs méthodes ou études. Au plan militaire, l’émergence de conflits régionaux en milieu montagneux a stimulé de nombreux échanges avec des armées étrangères. Des délégations viennent ainsi à Chamonix toucher du doigt le savoir-faire militaire français en montagne. L’EMHM exporte, quant à elle, ses compétences en détachant ses cadres pour mettre sur pied des unités spécialisées montagne (Liban, Kirghizstan, Afghanistan…) SEM 24 Lien Armée-Nation L’EMHM participe aux différentes manifestations de la haute vallée de l’Arve. Les visites officielles qui ont lieu à ces occasions véhiculent souvent l’excellente image de l’école au travers de prestations remarquées. Très liée à sa vallée, l’EMHM intervient régulièrement aux côtés des collectivités territoriales. Ce fut le cas aux Houches en 1964, lorsqu’un incendie ravagea la forêt entre Bellevue et le Mont-Lachat, en 1978, avec la participation aux opérations de recherche en avalanche et au déneigement du village du Tour et de la voie ferrée Chamonix-Argentière, en 1985 avec l’avalanche de la Pendant ou en 1999 avec celle du Tour. 18 - Tot Dret - Déc. 06 Présentation de matériels techniques aux attachés militaires des ambassades étrangères en France en avril 1974. Tot Dret - Déc. 06 - 19 Dossier Maîtriser un savoir-faire A près deux saisons de succès, particulièrement en ski nordique, l’échéance olympique était pour les états-majors, l’objectif de la saison 2006. Cette idée était parfaitement admise par l’équipe de France militaire de ski (EFMS), même si elle s’était fixée d’autres buts pour ne pas focaliser sur ce seul point et déjà préparer l’après Jeux. La préparation d’un tel enjeu avait décuplé la motivation de chacun. Dès le stage commando de Givet en mai 2005, on avait noté l’investissement d’ensemble. Les leaders avaient pris les affaires en main afin que «médaillables et sélectionnables » tirent le meilleur d’eux-mêmes dans un remarquable esprit d’équipe ! L’été 2005 fut une période de travail très dense afin de compter un maximum d’heures d’entraînement et donc de disposer de fondations solides au moment de débuter la coupe du Monde. Après une phase axée sur la communication de l’équipe, l’encadrement avait également revu son or- Maîtriser le savoir-faire et ainsi mieux faire savoir que ces militaires de l’armée de Terre sont champions du monde … Tel est aujourd’hui l’enjeu de l’équipe de France militaire de ski, mais au fait : pourquoi faire ? Capitaine (TA) Christian Persicot, directeur de l’équipe de France militaire de ski ganisation pour mieux répondre au besoin de la Fédération française de ski et des athlètes militaires. Ainsi, le capitaine Christian Persicot avait rejoint la direction technique nationale comme directeur du ski nordique pendant que l’adjudant Frédéric Échavidre poursuivait sa mission au sein du groupe filles de l’équipe nationale de ski de fond. Ainsi le ski français établissait une passerelle officielle entre ses propres structures et celles de l’EFMS ; l’adjudant-chef Bernard Stocard assurait en base arrière la part administrative et matérielle, rapidement renforcé par l’arrivée du caporal-chef Sabine Hudry, qui a mis un terme à sa carrière de haut niveau. Le début de saison fut marqué par de beaux résultats chez les nordiques. Cette fois nous savions que tout était prêt, nous pouvions rejoindre les sites olympiques de Turin confiants ! Seize sélectionnés et deux cadres faisaient partie de la délégation officielle : un record … A ce jour, on connaît le reste. Jamais l’EFMS n’était rentrée à Chamonix avec autant de métal Olympique. Au bilan, c’est sûr, le travail accompli aura payé. La mise en place d’un stage commando au printemps 2005 pour permettre de créer une émulation et un esprit d’équipe entre les athlè- Le sergent Vittoz phographié par l’agence Zoom au stand de tir de Sacconge L’Olympisme est sans doute ce qui reste de plus grand aux sports d’hiver. Relégués au second rang pour ne pas dire au fond de la classe des programmations télévisées, nos sports préférés retrouvent les feux de la rampe durant la quinzaine Olympique. Cure de jouvence pour les athlètes qui redeviennent, le temps des épreuves olympiques, de potentiels « seigneurs des anneaux ». Cure d’images pour les autres qui redécouvrent à cette occasion l’intensité de tous ces sports presque oubliés et pourtant ô combien valeureux. tes quelle que soit leur discipline a été un succès. Tous ont adhéré à ce projet. Ils ont travaillé tous ensemble, favorisant ainsi l’échange d’expériences et de compétences. La compétition de haut niveau ne permet pas de maîtriser en permanence tous les éléments de la réussite et nous en sommes conscients. Il s’agit donc bien maintenant de fixer des objectifs précis et d’utiliser ces expériences pour essayer de faire encore mieux à Vancouver dans quatre ans. Une nouvelle ère est entamée, l’EFMS est de nouveau en marche, alors osons pour que les couleurs de la France flottent de nouveau à Vancouver dans quatre ans. Il règne au sein de l’équipe une très bonne ambiance. Les regroupements comme les stages à l’extérieur de la garnison y contribuent sans aucun doute. Il existe une dynamique importante et je suis très confiant sur ce collectif. L’esprit moral de ces soldats d’élite est important pour la performance et l’encadrement tente d’apporter en permanence les éléments nécessaires pour qu’ils soient opérationnels et prêts le jour « J ». Mieux faire savoir que ces militaires de l’armée de Terre sont les meilleurs au monde… 20 - Tot Dret - Déc. 06 pour répéter inlassablement le rôle et la place qu’occupe la défense au sein du sport et du ski français. La communication est un art difficile et fastidieux. Il faut sans cesse convaincre et ce n’est pas toujours simple. Les journalistes, par indifférence voire parfois par opposition, « ne jouent pas toujours le jeu ». Il faut alors convaincre ces derniers de mentionner l’armée de Terre ou l’EMHM. Ils ne le font pas spontanément. Ainsi prenons nous, en permanence et à tous les niveaux, notre bâton de pèlerin L’Olympisme est l’ami des pratiques minoritaires. Pourtant les Jeux sont imprévisibles, tout comme l’athlète qui participe. Les Jeux c’est la course d’un jour, d’une vie. Leur communication est le fruit d’un travail de longue haleine construit et développé dans le but de donner la meilleure image d’une équipe que l’Armée dans son entier pourrait s’approprier. En 2004, je recevais un courrier de la plume du Général Thorette, chef d’état-major de l’armée de Terre. Il m’indiquait son fort mécontentement quant au manque de communication de l’EFMS eu égard aux résultats de cette équipe et à l’investissement qu’il lui accordait. Après une explication à Paris, il était décidé de travailler tous ensemble pour combler ce déficit. Les Jeux olympiques de Turin nous ont donné cette chance, il me semble que nous l’avons saisie…. Aujourd’hui la situation s’est considérablement améliorée. Les journalistes spécialisés nous connaissent et ont pris conscience de l’importance du rôle que joue l’armée de Terre auprès du ski français. En interne, les services de communication de la défense (SIRPA – DICOD) nous apportent tout leur soutien : calendrier – DVD – couverture du magazine de l’armée de Terre pour relayer auprès des « combattants » les résultats sportifs et inauguré une nouvelle voie en faisant participer quatre de nos champions à l’émission « Fort Boyard ». Mais, plus que tout, l’investissement humain des athlètes a permis de faire connaître cette équipe qui pourrait devenir un outil de communication pour notre armée. Pour autant, rien n’est acquis. Les idées existent mais elles réclament souvent des moyens. Il faudra donc rebondir après cette formidable saison de communication et retourner au combat pour poursuivre Tot Dret - Déc. 06 - 21 Dossier Séance de dédicaces lors du 14 juillet à Chamonix. une action qui, j’espère, ne fait que débuter ! … Tout ça, pour quoi faire ? L’EFMS existe depuis 1947, et si elle a survécu à la professionnalisation des armées françaises c’est qu’il doit y avoir une raison ! Historiquement, le sport militaire a toujours donné, et continue de donner beaucoup au sport français. Les récents Jeux Olympiques d’hiver de Turin en portent témoignage. Il nous semble cependant que le grand public n’en a pas encore suffisamment conscience. La création récente, à Fontainebleau, du Centre national des sports de la défense devrait apporter dans ce domaine de nouvelles solutions. Madame Alliot-Marie, ministre de la défense, veut ainsi redonner au sport militaire la place qui est la sienne. Les personnels de l’armée de Terre peuvent être fiers de soutenir les sportifs qui participent à ces événements internationaux majeurs. J’ai noté cet hiver le grand nombre de courriers que nous avons reçus pour nous féliciter de nos résultats. Pour la première fois, des « frères d’armes » nous avaient entendu à la radio, vu à la télévision ou lu dans les journaux. L’engagement et le travail de nos champions mettent en évidence un ensemble de valeurs que l’Armée doit promouvoir : esprit d’équipe, sens de l’effort, rigueur, courage, persévérance, acceptation des règles, respect de soi et des autres, entraide et solidarité, loyauté… L’armée de Terre soutient ces sportifs de haut niveau et permet ainsi à ceux qui ne peuvent pas atteindre les sommets de se reconnaître dans cette politique sportive. Aujourd’hui, le ski français existe, entre autres, au travers de notre équipe. Nos champions militaires ont fait et feront encore vibrer les français. Il suffit de croiser leurs regards et de les voir défiler le 14 juillet à Chamonix pour mesurer la passion qui les anime, mais aussi leur fierté d’être chasseurs alpins, leur vitalité, leur compétence, leur sérénité et leur modestie. Nous pouvons être heureux de les compter dans nos rangs. À la parution de cet article, la saison 2006-2007 aura commencé. Elle sera, j’en suis convaincu, d’un bon niveau sportif. Pour autant, elle devra essentiellement nous permettre de reconstruire cette équipe et ainsi de trouver un nouvel élan afin qu’en 2010, les skieurs militaires français transpercent l’écran et soient plus forts encore qu’en 2006. Ce nouveau cycle de quatre années suit le rythme de l’Olympisme. Il constitue une montée en puissance progressive avec des paliers de contrôle. Le chantier est encore vaste et exaltant : ancrage de l’EFMS au sein de l’institution, amélioration des règles budgétaires… tout cela pour rayonner au profit des combattants. J’ai le sentiment que le soutien de toute l’armée française nous aidera dans cette mission. Une équipe, un esprit, tous les points comptent ! Interview du sergent Poirée. 22 - Tot Dret - Déc. 06 30 ans de rayonnement au bénéfice des troupes de montagne et de l’armée de Terre L orsqu’en 1976 le général Pierre Laurens, commandant la 27ème Division Alpine reconstituée, crée le Groupe militaire de haute montagne (GMHM), l’antimilitarisme qui est allé crescendo dans notre pays depuis des décennies connaît son paroxysme. Les générations en service aujourd’hui imaginent mal le climat qui règne alors dans le regard porté sur l’armée : une offensive de groupuscules gauchistes au sein des unités se traduit par la constitution de « comités de soldats » ; les cadres sont des « crevures » et les rares engagés des « rampouilles » ; des slogans s’inscrivent sur les murs quand ce n’est pas sur les rochers en montagne : « L’armée, ça tue, ça pue, ça pollue ». Les troupes alpines n’y échappent pas. Elles avaient pourtant été au début du siècle le fleuron du rayonnement de l’armée dans un pays alors ardemment mobilisé pour le retour à la mère patrie des provinces perdues de l’Alsace-Lorraine. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les collections de « l’Illustration » ou du « Petit Journal », dont les Alpins font très souvent la couverture sous forme de gravures qui constituent aujourd’hui de précieuses références historiques et artistiques. Il faut dire que ces Alpins avaient été à la pointe du développement du ski et de l’alpinisme, avec notamment l’introduction du ski à Briançon par le 15-9 dès le début du siècle. Cela restera vrai jusqu’à la deuxième guerre mondiale avec la création de l’EHM (École de haute montagne) à Chamonix et le rôle des sections d’éclaireurs-skieurs sur le front des Alpes, que ce soit au cours de la campagne de 1940 ou dans l’hiver 44-45. Le rôle essentiel des cadres alpins dans les maquis vient encore rehausser cette image : que l’on songe au 27ème BCA (Bataillon de chasseurs alpins) aux Glières, au 7ème BCA dans le Beaufortin, au 6ème BCA en Vercors, à la compagnie Stéphane en Belledone et Grésivaudan, pour se limiter aux références les plus connues. Or, plus rien de tout cela au milieu des années 70. Le mal être de l’armée qui résulte de la désaffection quand ce n’est pas de l’hostilité de l’opinion affecte durement le monde alpin. On est alors mal dans sa peau de militaire lorsque, cadre ou stagiaire à l’EMHM (École militaire de haute montagne), on prend la benne du téléphérique et que l’on est en butte aux sarcasmes, ou bien encore dans les refuges ou dans les grandes voies classiques avec des détachements qui, clairement, ne sont pas les bienvenus. Il est vrai que, dans le même temps et sauf quelques rares individualités, les militaires ne sont plus à la pointe de l’alpinisme. Rares sont les sous-officiers guides de haute montagne, encore plus rares les officiers : c’est là le résultat différé de deux décennies au cours desquelles les théâtres d’opérations extérieurs d’Indochine puis d’Algérie avaient Tot Dret - Déc. 06 - 23 Dossier mobilisé les cadres vers d’autres horizons que ceux de la montagne. La pratique de la montagne est une pratique de masse, la performance individuelle dévalorisée, entraînant un nivellement vers le bas. Alors même que l’alpinisme ne cesse de progresser, tant dans ses matériels que dans sa pratique, les militaires semblent hors-jeu pour une opinion pourtant alors très réceptive aux exploits des Desmaison, Bonatti ou Messner. de la guerre froide qui depuis le début des années 90 a mis un terme à l’antimilitarisme d’antan et nourri une faveur depuis longtemps inégalée. Les armées, désormais professionnelles, sont valorisées dans des opérations où elles apparaissent comme des facteurs de paix dans un monde de violences. De même dans ce cadre, l’intérêt de disposer d’unités capables d’affronter les conditions difficiles des terrains escarpés, de la neige et des conditions climatiques extrêmes n’est désormais plus discuté par personne. Dans le même temps, à la faveur notamment de la campagne d’Indochine dont ils avaient été absents en tant que tels, les Alpins, qui avaient été les « troupes d’élite » de la première moitié du siècle, avaient cédé la place, dans ce « statut » informel, aux parachutistes ou à la Légion étrangère. Il s’y ajoutait de surcroît que la priorité donnée au corps blindé mécanisé Lcl Jean-Claude Marmier, chef du GMHM dans le de 1976 à 1986. cadre de la guerre froide et de la doctrine de dissuasion contribuait fortement à marginaliser des troupes alpines jugées par beaucoup comme une survivance désuète. Pourtant, précisément, dans un monde plus que jamais sensible aux manifestations spectaculaires et aux symboles, la création du Groupe militaire de haute montagne est survenue à point pour, le moment venu, accompagner voire rehausser le regain de faveur non seulement des troupes alpines, devenues troupes de montagne, mais aussi de l’armée de terre dans son ensemble. C’étaient donc à la fois une image externe et une image interne qui se trouvaient fortement dévaluées. Avec un recul de trente années, il ne fait pas de doute aujourd’hui que le Groupe militaire de haute montagne aura joué un rôle déterminant dans l’inversion de la tendance. Bien sûr, le facteur principal est exogène : c’est la fin Cba Alain Estève, chef du GMHM de 1986 à 1996. 24 - Tot Dret - Déc. 06 De façon un peu schématique, on peut, dans la naissance puis l’épanouissement du rayonnement du GMHM au bénéfice des troupes de montagne et de l’armée de terre, distinguer trois temps de chacun environ une décennie. Le premier temps est celui de la décennie Marmier. C’est lui, premier chef du GMHM, par sa personnalité exceptionnelle d’audace et de volonté, qui fait recoller le monde militaire à la pointe de l’alpinisme, qui rejoint celle-ci, et qui en devient même l’un des moteurs. Au cours de cette décennie, cela n’est pas encore perceptible des non-initiés, mais le GMHM devient l’un des acteurs principaux d’une véritable mutation de l’alpinisme dans un engagement to- Cba Thierry Bolo, chef du GMHM (à droite) de 1996 à 2003. tal, qu’il soit individuel - on songe à Christophe Profit dans les Drus - ou collectif, dont on se donne les moyens. Lorsqu’en 1986 le lieutenant-colonel Marmier passe le témoin au capitaine Estève, le cœur du réacteur est constitué : il peut désormais rayonner. Il reviendra à Estève d’organiser ce rayonnement, à la fois par une politique médiatique intelligente et efficace tant vers le monde militaire que vers l’extérieur, et en se maintenant à la pointe des évolutions tout en investissant de nouveaux domaines d’action - 3ème dimension, régions arctiques, challenge des 3 pôles, etc… Quand Estève disparaît tragiquement en 1996, le Groupe militaire de haute montagne est devenu la « patrouille de France de l’armée de terre ». Il n’est pas sans intérêt que cette date soit précisément celle de la naissance de l’armée professionnelle. Nul doute que le rayonnement du GMHM contribue alors à asseoir le positionnement des troupes de montagne et, au-delà, à accompagner la cote croissante de l’armée dans l’opinion ; il apparaît alors comme porteur des valeurs essentielles dont se réclame l’armée de terre pour affronter des situations d’exception. Ainsi la dernière décennie, celle du capitaine Bolo, puis aujourd’hui du capitaine Faucheur, est-elle celle de l’entretien d’un rayonnement dont les conditions de plein épanouissement se sont développées avec une rare continuité au cours de la génération précédente. Oui, vraiment, sur le chemin parcouru depuis le milieu des années 70 à la fois par les troupes alpines au sein de l’armée de terre et par cette armée dans la nation - et quel chemin ! - le GMHM aura été un phare. Puisse-t-il le demeurer longtemps ! Général d’armée (2S) J-René Bachelet Cne Thomas Faucheur, actuel chef du GMHM. Tot Dret - Déc. 06 - 25 Dossier La rédaction est allée à la rencontre de quatre sportifs non intégrés dans les équipes militaires afin de comprendre comment gérer un emploi dans l’armée avec une carrière de haut niveau. Adjudant Tony Sbalbi, 37 ans Emploi : membre du GMHM, responsable administratif et de la diététique sportive Sport : ski de montagne Statut : sportif de haut niveau et partenaire technique Quechua Palmarès : Vainqueur de la Pierra Menta en 2003 Double vice-champion du monde 2002 et 2006 Multiple champion de France individuel et par équipe. Pour atteindre votre niveau sportif, un entraînement important et rigoureux est exigé. Comment allier alors un emploi dans l’armée et une carrière de haut niveau ? Adj T. Sbalbi - Affecté à la direction des stages de l’EMHM pendant quelques années, j’ai rejoint le GMHM en 2003 afin de faire partager mon savoirfaire sur la préparation physique et élargir l’éventail de compétences du GMHM dans le domaine du ski de montagne. Étant au GMHM, j’ai une liberté pour l’organisation de la planification annuelle de mes entraînements. Adj V. Delebarre - Pour cela, il est nécessaire d’avoir une bonne programmation, de s’investir personnellement et de combiner les composantes familiales et professionnelles. Je donne les dates et les contraintes des compétitions un an à l’avance dans la mesure où la mission le permet. Je peux ainsi aménager mon temps par rapport à la planification mais je garde une charge de travail identique aux autres instructeurs de l’EMHM. Adj R. Gouy - Tout est une question d’organisation. Suivant mon emploi du temps de travail, je décide dans quelle discipline je vais m’entraîner. Si j’ai une à deux heures, je vais partir courir mais si j’ai quatre heures, je vais privilégier le ski de randonnée ou l’escalade. 26 - Tot Dret - Déc. 06 D. Munoz - Lorsque j’étais à la direction des stages, mon planning de travail était établi à la saison. J’organisais mes cycles d’entraînement de trois semaines en fonction de la programmation du stage que j’encadrais. Quelle aide vous apporte l’armée ? Adj T. Sbalbi - Outre cette liberté d’organisation, je suis soutenu matériellement par le SIRPA Terre qui contribue à ma réussite sportive. Adj V. Delebarre - Le SIRPA Terre est mon partenaire pour la 3ème saison. Il m’apporte un soutien matériel et financier pour les frais de déplacement. Pour la logistique, l’EMHM me prête un véhicule militaire. Adj R. Gouy - A l’EMHM, je suis entouré de personnes qui s’entraînent continuellement pour rester à un bon niveau physique pour l’encadrement des stages montagne. Ils me proposent des sorties, m’apportent des conseils, des détails techniques. L’armée me donne la possibilité de m’entraîner pendant les heures de service, c’est une énorme facilité. Placé sous l’autorité du commissariat aux sports militaires lors des compétitions, je suis en ordre de mission non défrayé. Adjudant Vincent Delebarre, 38 ans Emploi : chef de stage et instructeur à la direction des stages Sport : Trail (course à pied) Statut : sportif de haut niveau de la défense Palmarès : Vainqueur de l’Ultra-trail en 2004 Vainqueur de la Diagonale de Fous en 2006 et deux fois 2ème 2ème de la course des Templiers Cinq fois vainqueur de la coupe de France de raid orientation. Adjudant Rudy Gouy, 34 ans Emploi : officier des sports Sport : raid aventure Statut : sportif de haut niveau de la défense Palmarès : 18 podiums dont 11 victoires en coupe du Monde Vainqueur du classement général de la coupe du Monde en 2003 et 2005 Champion du monde en 2005. D. Munoz - L’emploi que j’occupe au sein de la défense est bien différent d’une saison d’un guide de haute montagne. Il m’apporte une stabilité qui me permet d’avoir un entraînement souple, adapté et continu. Le club sportif et artistique de l’EMHM m’aide financièrement pour les inscriptions aux compétitions. Comment représentez-vous l’institution pendant les compétitions ? Quel est le retour sur investissement ? Adj T. Sbalbi - Étant le seul militaire à ce niveau de compétition, je représente l’armée dans cette discipline. Le ski de montagne est un sport militaire par excellence en particulier dans les troupes de montagne. Le logo est présent sur mes tenues. Les interviews avec les médias sont un bon vecteur. En dehors des compétitions, j’interviens dans des colloques ou conférences sur le ski de montagne au profit des civils notamment pour le club alpin français (CAF) ou les comités d’entreprise. Enfin, j’encadre des jeunes par le biais du CAF pour leur donner le goût de la montagne. Adj V. Delebarre - Il y a, je pense, un intérêt pour l’armée à communiquer à travers moi car le trail suscite un fort engouement et est de plus en plus médiatisé. Il véhicule des valeurs militaires fortes : rusticité, gestion de soi, goût de l’effort … Adj R. Gouy - Je représente l’institution par le port des logos sur mes tenues de compétitions et de cérémonies. Je précise mon statut militaire à chaque interview avec les journalistes, civils ou militaires, français ou étrangers. J’ai également fait une demande de partenariat avec le SIRPA Terre, je suis en attente d’une réponse. D. Munoz - Je porte naturellement le logo pendant les compétitions. Je m’inscris sous le nom du club EMHM, qui est bien connu dans le monde de l’escalade. A chaque fois que je suis interviewé par les médias, j’y fais référence. De plus, lors d’une compétition d’escalade, le speaker présente traditionnellement les grimpeurs, ainsi les spectateurs connaissent mon appartenance à l’armée de Terre. Dimitry Munoz, 33 ans Emploi : instructeur à la direction des stages détaché au GMHM depuis juillet 2005 - sous-officier de réserve Sport : escalade Statut : sportif de haut niveau et membre de l’équipe de France Meilleure performance : 15ème sur une épreuve de coupe du Monde 2005 : 30ème au classement général de la coupe du monde 2005 : 6ème au Championnat de France. Tot Dret - Déc. 06 - 27 Les 30 ans : le témoignage Les 30 ans : le livre Le Groupe militaire de haute montagne a fêté ses 30 ans d’existence en 2006. Christophe Profit, guide de haute montagne et l’un des plus grands alpinistes français, revient sur ses années passées au GMHM. Mon arrivée Après mon échec au « bac », Dominique Radigue m’a parlé du GMHM. Il m’a expliqué son fonctionnement et le fait que je pourrais effectuer mon service militaire en son sein. J’étais très motivé et j’ai envoyé ma candidature rapidement au Commandant Marmier, chef du groupe à l’époque. J’ai intégré le groupe en octobre 1982. Après la période de service obligatoire (12 mois), j’ai renouvelé pour un an. Cette structure me permettait de m’entraîner à un haut niveau tout au long de l’année. La réalisation des courses d’envergures L’expédition au Pôle Nord avec l’ascension du Mont Thule, la première solitaire intégrale de la face ouest des Drus, l’enchaînement en solo des faces nord des Droites, de Talèfre et des Grandes Jorasses, la Directissime française aux Drus... ont été des courses marquantes. Cette époque correspond aussi au début de mes enchaînements. En fait, l’enchaînement en solo des faces nord des Droites, de Talèfre et des Grandes Jorasses a été le premier et a déclenché les suivants... J’aimais beaucoup cet exercice qui allie technique, endurance et engagement. La «directe américaine» aux Drus en solo Quand j’étais gamin, j’avais imaginé remonter la face ouest des Drus à la vitesse d’un marcheur... Pour réussir cette ascension, j’ai fait plusieurs reconnaissances de la voie avec des compagnons de cordée du groupe : notamment l’ouverture d’une variante à droite du dièdre de 90 mètres, qui évitait le fameux pendule, avec les frères Escoffier ; Profit et le GMHM Le GMHM m’a donné les moyens de vivre ma passion intensément, comme je le voulais à ce moment-là. J’ai pu m’exprimer pleinement et cela m’a permis de renforcer ma passion et mon engagement. Un tremplin dans ma vie d’alpiniste, et d’homme aussi. Mes compagnons de cordée étaient François Marsigny, Eric Escoffier, Jean-François Hagenmuller, Vincent Fine, Eric Grammond, Hervé Sachetat, JeanDominique Seguier, Hubert Giot, Pierre Royer... Je garde d’excellents souvenirs avec chacun d’entre eux, riches humainement et en émotion. Jean Claude Marmier, quant à lui, nous prenait sous son aile, un peu comme un “père”. J’avais confiance en lui, et il me faisait confiance. Il a été d’un grand soutien dans la préparation de chaque réalisation. Lors de l’enchaînement Droites, Talèfre et Jorasses, il m’a accompagné pour déposer du matériel et des vivres (les fameuses bouillies Vivanco !) au-dessus du refuge de Leschaux... Une anecdote Je me souviens particulièrement de la remontée du Linceul aux Grandes Jorasses avec Eric Escoffier : nous avons grimpé en solo côte à côte et bavardé tout le long ! Mon meilleur souvenir Le jour où j’ai reçu la lettre d’admission au Groupe, j’étais fou de joie ! L’alpinisme et le GMHM nous avons également fait avec François Marsigny la voie intégralement peu de temps avant le solo... Physiquement, je me suis surtout préparé en grimpant intensivement et fait beaucoup de travail foncier en footing et ski de fond. Je surveillais aussi mon hygiène alimentaire. Et puis, j’étais très très motivé, le mental a énormément joué. 28 - Tot Dret - Déc. 06 A l’occasion de son trentenaire, le Groupe militaire de haute montagne souhaitait transcrire son épopée. « Mission alpinisme » est né de la plume d’Antoire Chandellier et publié aux éditions Guérin. Interview croisée de l’auteur et de l’éditeur. Je crois que le principal enjeu du GMHM est d’essayer de faire mieux comprendre l’alpinisme, sous toutes ses formes, au grand public. Le projet « 7 continents, 7 alpinismes » va dans ce sens-là. L’alpinisme n’est pas une discipline quantifiable, il faut plutôt jouer sur la technicité et l’esthétisme. Il reste encore beaucoup à faire et à découvrir... Nous n’avons pas tout fait dans les années 80. Rien n’est figé ; avec du talent et de l’imagination, les alpinistes de chaque période peuvent accomplir de grandes et belles choses. De gauche à droite : l’auteur et son éditeur. Michel Guérin est éditeur de livres de montagne. Avec plus de dix ans d’existence, les éditions Guérin ont rassemblé, sous la caractéristique « couverture rouge » de ses collections, beaucoup de bons auteurs. GMHM - Comment vous est venu l’idée d’éditer un livre sur le GMHM ? Michel Guérin - Elle ne vient pas des éditions Guérin mais du GMHM, qui souhaitait garder mémoire de ses trente glorieuses premières années. Comme le projet avait l’appui de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense, je n’ai pas hésité. En effet, sans ce co-financement, nous n’aurions pas pu autant investir dans la qualité du livre. Or il était important qu’il soit attrayant. Je ne vexerai personne en disant que le GMHM n’est pas le plus connu des acteurs de l’histoire alpine. Autre difficulté, le lecteur s’identifie plus aisément à un individu qu’à un groupe. Pour moi, il est rassurant d’avoir un partenaire qui permette de faire un livre dont la beauté puisse attirer tous les amoureux de la montagne. Les lecteurs découvriront une histoire passionnante ; le texte et l’image se répondent et s’enrichissent mutuellement. GMHM - Pourquoi avoir choisi Antoine comme auteur ? MG - Antoine avait publié chez nous « La trace de l’ange », biographie du surfeur de l’extrême, Marco Siffredi. J’avais admiré la profondeur de son travail d’enquête et la manière sensible dont son écriture avait pu recréer la vie de cet extraordinaire personnage trop tôt disparu. Ce qui a réussi pour Siffredi a marché pour le Groupe. En allant à la recherche de tous les détails véridiques, Antoine fait vivre cette saga collective. «Mission Alpinisme » est d’une certaine façon un livre d’histoire, mais on le referme avec cette sorte de tristesse qui vous prend à la dernière page d’un très bon roman, quand il faut quitter tous ces personnages auxquels on s’est attaché. GMHM - Pourquoi avoir accepté ce projet de livre ? Antoine Chandellier - Au début j’ai eu quelques doutes. C’est vrai que je connaissais le GMHM parce que je m’intéresse à l’actualité de la montagne. Mais je savais que malgré toutes ses réalisations le groupe n’avait pas une notoriété qui, spontanément, pouvait éveiller l’intérêt du grand public. Et puis dès mes premiers contacts et mes premières recherches, j’ai réalisé que c’était une belle histoire d’hommes avec de fortes personnalités qui avaient toutes les caractéristiques de personnages d’aventures. D’abord j’y suis allé en traînant les pieds et puis, absorbé, j’ai bossé pendant quatre mois d’affilée sans m’ennuyer une seconde. GMHM - Comment êtes-vous rentré dans cette histoire ? AC - Forcément pour capter l’attention du plus grand nombre et pas seulement des anciens du groupe, il fallait que je soigne le premier chapitre. L’histoire de Christophe Profit - jeune appelé, seul dans les Drus à qui on délivre un ordre de mission pour réaliser un des plus grands exploits de l’alpinisme - me semblait comme la meilleure accroche pour planter le décor. Après j’ai suivi un plan plutôt chronologique, avec les grandes phases du GMHM, à travers ses grands patrons : l’ère de la genèse et des conquêtes avec Marmier, la troisième dimension et les expérimentations scientifiques avec Estève puis Bolo, la reconquête avec Faucheur…. Parti faire carrière dans l’événementiel et la communication, Antoine Chandellier bifurque vers le journalisme à la faveur de son service national à l’École interarmée des sports à Fontainebleau. Après une école de journalisme à Bordeaux, un passage à Radio France, il est de retour au Dauphiné Libéré à Chamonix où il a déjà été pigiste. Durant toutes ces années dans la vallée, au contact d’une actualité brûlante, d’acteurs attachants, il s’est mis à un autre registre d’écriture. « La trace de l’ange » fut son premier livre. Tot Dret - Déc. 06 - 29 GMHM - Quelle personne ? Quel fait vous a le plus marqué ? AC - Je pense que Jean Claude Marmier, premier commandant du groupe, restera la figure la plus emblématique. Ce gars-là, c’est une face nord quand on l’a en face de soi pour la première fois. Et en même temps, pour un journaliste, il présente une foule d’aspérités. C’est par lui que tout a commencé et paradoxalement c’est peut-être celui qui avait le plus de recul sur la chose. Le moins de langue de bois. Et il est difficile d’extraire un fait précis du catalogue de premières réalisées par le GMHM. GMHM - Comment avez-vous perçu le GMHM et son évolution ? AC - Sur l’évolution du groupe, je crois qu’elle a suivi les changements du milieu de la montagne. On a fait de l’expédition lourde, de la technique alpine et puis est venu le temps d’expérimenter la descente par les airs avec parapente, base jump… GMHM - Qu’avez-vous cherché à mettre en avant ? AC - J’ai avant tout eu pour souci de donner de l’humanité à cette histoire mettant en avant les alpinistes avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs états d’âme et leurs espoirs. Bref, montrer que ce sont des hommes engagés dans un élément naturel qui nous dépasse et comment ils arrivent à se surpasser. GMHM - Etes-vous satisfait du résultat ? AC - Sur le fond, le résultat me satisfait pleinement, les quelques regrets que j’ai, et il y en a toujours, sont sur la forme. En même temps vu les délais pour réaliser cet ouvrage on peut s’avouer satisfait. MG - Bien sûr que le résultat me plait. J’ai su que « Mission Alpinisme » serait réussi dès qu’Antoine m’a fait part de son plan au centre duquel il y avait les hommes, le rapport entre eux, leur rapport avec la nature. De ce point de vue, commencer par le solo de Profit aux Drus éclaire tout son texte. Il dit des choses très intéressantes sur la hiérarchie. Certes le chef commande, mais la montagne aussi. Donc il y a des contradictions, des émotions, un ressort dramatique. Après, c’était de la rédaction comme c’est le métier d’Antoine, je n’étais pas inquiet. Et le travail d’illustration et de mise en page, on sait le faire. GMHM -L’image du GMHM a-t-elle changé à vos yeux ? MG - C’est plutôt l’image que je me faisais de l’alpinisme qui a changé. Avant Mission Alpinisme, j’avais une idée assez linéaire de l’histoire alpine, je voyais un tronc. Maintenant, je vois plein de branches qui partent de ce tronc, parce que le GMHM est allé explorer chacune de ces branches. Des écureuils d’avant-garde, voilà la vision que j’ai du groupe aujourd’hui. GMHM - Quels sont vos prochains travaux ? MG - Après les mémoires de Robert Flematti qui a passé 30 ans de sa vie à l’EMHM, nous nous apprêtons à publier « In extremis », le livre du commandant Blaise Agresti sur le secours en montagne. Décidément les éditions Guérin semblent ne plus se passer des militaires … « 7 continents – 7 alpinismes » 3ème étape en Océanie Une année en or ! L e début de saison fut marqué par de beaux résultats en coupe du Monde chez les nordiques. L’entrée des biathlètes en Suède et celle des fondeurs en Norvège en relais laissaient augurer de belles satisfactions en cet hiver Olympique. Janvier fut marqué par les victoires en biathlon du sergent Poirée en Slovaquie et du sergent Defrasne à Oberhof devant 30 000 spectateurs. Il y eut également la victoire en relais des filles (Peretto, Baverel-Robert, Bailly) en Allemagne. Le sergent Vittoz s’imposa en République Tchèque dans l’épreuve de ski de fond. Toutefois le grand moment restera le fabuleux retour du sergent Vidal vainqueur du mythique slalom de Kitzbühel en Autriche. Cette fois nous savions que tout était prêt, nous pouvions rejoindre les sites olympiques de Turin confiants ! Seize sélectionnés et deux cadres faisaient partie de la délégation officielle : un record … A ce jour, on connaît le reste. Jamais l’EFMS n’était rentrée à Chamonix avec autant de métal Olympique. Dommage, avec le recul, on aurait pu tout ex- Les Jeux Olympiques étaient l’objectif de la saison 2006. Néanmoins, l’équipe de France militaire de ski (EFMS) s’était fixée d’autres buts pour ne pas focaliser sur ce seul point et déjà préparer l’après Jeux. Capitaine (TA) Christian Persicot, directeur de l’Equipe de France militaire de ski ploser !!! En ski de fond, les sergents Jonnier et Rousselet frôlent le podium. Le caporal-chef Karine Philippot n’est pas loin. En slalom, le sergent Jean-Pierre Vidal se casse le bras la veille de l’épreuve alors qu’il faisait partie des favoris. Dommage aussi pour le sergent Raphaël Poirée, malchanceux tout au long de la quinzaine, qui n’obtiendra pas l’or olympique pour lequel il avait tant travaillé. Dommage également pour le sergent Sandrine Bailly, qui n’a jamais été en mesure de trouver son meilleur niveau pendant l’échéance italienne. Ces deux grands du circuit de la coupe du Monde de Biathlon auront malgré tout l’honneur et la joie de faire flotter le drapeau français à l’arrivée de leurs relais, chacun médaillé de bronze. Dommage et encore dommage, enfin, pour le sergent Vincent Vittoz qui ne pouvait imaginer rentrer de cette « mission » sans podium. Et pourtant ! On n’oubliera pas les larmes de ce vaillant leader à l’arrivée du 50 km le dernier jour. C’est aussi cela les Jeux ! Cha Darragon D epuis janvier 2005, le Groupe militaire de haute montagne est engagé dans un tour du monde des continents avec une illustration des différentes techniques d’alpinisme. Le projet a pour but de réaliser sept expéditions sur les sept continents (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Europe, Océanie, Asie, Antarctique) avec un style différent et en mettant en œuvre une autre pratique de l’alpinisme à chaque étape. Ce tour du monde a commencé sur le continent africain au Mali en janvier 2005 avec l’ouverture de voies d’escalade dans la région de la « Main de Fatma », puis en Patagonie (Chili) à l’automne 2005 avec l’illustration de l’escalade mixte sur le sommet du San Lorenzo. Il s’est poursuivi en Nouvelle-Zélande à l’automne dernier. Des descentes à skis ont été réalisées dans des zones reculées des Alpes néo-zélandaises, avec des approches en skis de randonnée et en technique alpine. Sous la menace d’une colère des 40èmes Rugissants, avec ses dizaines de sommets et ses immenses glaciers aux allures himalayennes, l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande offre un potentiel unique. Le mont Cook, point culminant de la Nouvelle-Zélande (3 764 m), est un sommet difficile à skier ainsi que d’autres comme les monts Tasman et Aspiring. 30 - Tot Dret - Déc. 06 Les résultats des Jeux olympiques 2006 Cch Baverel-Robert Sgt Defrasne Caporal-chef Florence BaverelRobert championne olympique de biathlon (sprint 7.5 km) Sergent Vincent Defrasne champion olympique de biathlon (poursuite 12.5 km) Sergent Vincent Defrasne, sergent Raphaël Poirée médaille de bronze en biathlon - Relais 4x7.5 km Chasseur Roddy Darragon (27ème BCA) médaille d’argent en ski de fond (sprint) Caporal-chef Florence Baverel Robert, caporal Delphine Peretto, sergent Sandrine Bailly médaille de bronze en biathlon - Relais 4x6 km Sgt Bailly Sgt Poirée Cch Peretto Tot Dret - Déc. 06 - 31 Les nouvelles recrues de l’Équipe A près le départ de plusieurs athlètes, l’équipe de France militaire de ski a choisi de proposer un contrat à trois jeunes très prometteurs. Portrait … Cch Jacquemod La saison s’est terminée par la deuxième place du sgt Vincent Vittoz et celle du sgt Raphaël Poirée au classement général de la coupe du monde. Enfin, l’équipe de France militaire de ski a repris son titre mondial militaire à Andermatt en Suisse. Ces championnats du monde militaires clôturaient ainsi en apothéose, avec trois titres individuels (cch Ingrid Jacquemod en slalom géant, cch Karine Phillipot en ski de fond et cch Florence BaverelRobert en biathlon), une saison longue et Cch Philippot difficile. L’heure est maintenant à la reconstruction…. après plusieurs départs : le cch Sébastien Fournier-Bidoz au CIECM à Barcelonette, le cch Florence Baverel-Robert au CIRAT de Besançon et le 1re classe Yann Debayle au 13ème BCA de Chambéry. Ces trois athlètes pourront ainsi compter sur une deuxième partie de carrière dans le cadre de l’armée de Terre. Les autres - cch Vincent Millet et sergent Jean Pierre Vidal en ski alpin, chasseur Annelise Bailly en ski de fond - retrouveront la vie civile. Ils seront remplacés par Jean Baptiste Grange pour le ski alpin ainsi que Marion Blondeau et Vincent Jay pour le biathlon. Il faut souligner également l’investissement des bataillons et d’un régiment de la Brigade d’infanterie de montagne qui soutiennent déjà des athlètes : le cch Gaétan Llorach au 93ème R.A.M, le 1ère classe Julie Carraz au 7ème B.C.A et le chasseur Roddy Darragon au 27ème BCA. 32 - Tot Dret - Déc. 06 Marion BLONDEAU François Braud, champion du monde junior de combiné nordique, rejoint également le 27ème BCA cette saison. Il se pourrait, de plus, que l’armée de Terre offre de nouveaux contrats, notamment à David Lazzaroni (saut à ski) à l’aube de la saison prochaine. Pour conclure sur cette fabuleuse saison, comment ne pas remercier deux personnes qui vont dorénavant bien nous manquer. L’adjudant Frédéric Echavidre a regagné son Auvergne natale. Cet ancien athlète avait rejoint l’encadrement de l’EFMS en 2003. Il a choisi de quitter l’institution à notre grand regret après avoir rendu les meilleurs services et avoir participé aux J.O de Turin avec l’Equipe de France Olympique. « Salut Fredo » et à bientôt pour les Championnats du monde militaires comme réserviste ! Le colonel Vincent Lapouge a été muté à Lyon. Il aura beaucoup participé à la réussite de l’EFMS. Nous pouvons compter sur lui comme un de nos plus fidèles supporters. Sgt Vittoz Vincent JAY Discipline : biathlon Née le 30 juin 1986 Club : SC Mont-Noir Saison 2005/2006 Championne de France Junior de poursuite Six podiums en coupe d’Europe dont une victoire Médaille de bronze au sprint au championnat du monde Junior à Presqu’isle (USA) Vice-championne du monde de Poursuite au championnat du monde Junior à Presqu’isle Championne du monde de l’individuel au championnat du monde Junior à Presqu’isle Vice championne du monde de relais Discipline : biathlon Né le 18 mai 1985 Club : Les Menuires Saison 2005/2006 Champion de France junior de sprint Champion de France de poursuite Champion de France de relais Champion de France junior de mass start 2ème aux championnats d’Europe de sprint 3ème aux championnats d’Europe de poursuite 3ème aux championnats d’Europe de relais Vainqueur du classement général de la coupe d’Europe Junior Vainqueur du classement général de la poursuite Vainqueur du classement général du sprint Six victoires en coupe d’Europe Champion du monde junior de relais à Presqu’isle Vice-champion du monde junior de sprint Jean-Baptiste GRANGE Discipline : Ski alpin Né le 10 octobre 1984 Club : SC Valloire 10ème à la coupe du monde de Kitzbühel en slalom 13ème à la coupe du monde du Super Combiné à Wengen 13ème au Jeux Olympiques de Turin en Combiné Tot Dret - Déc. 06 - 33 Dans la trace des Anciens, avec l’École de 2007, pour préparer les succès de demain Combien sommes-nous ? 2006 et ses temps forts 180 adhérents cotisants, plus de 300 sympathisants, sans compter tous ceux, momentanément en retrait, que nous souhaitons raccrocher à la belle cordée de l’EMHM. Avec d’abord une pensée solennelle et empreinte d’émotion pour nos disparus de l’année : le commandant Monange, le colonel Hatte, le lieutenant Cloarec (SEM 59), le colonel Gonnet (cf infra), Martine Royer (veuve de Pierre Royer, SEM 24 et « pure lumière » du GMHM), Guy Vial (SEM 30 et instructeur à l’École il y a 25 ans), et, bien sûr, Grégory Flematti, Daniel Stolzenberg et son épouse MarieOdile (Népal, octobre 2005, mais dont les sépultures ont eu lieu fin juin 2006 à Chamonix). Au titre des événements heureux, citons les brillants succès de l’équipe aux JO de Torino, le baptême de la SEM 68 avec la famille de son parrain, l’adjudant Pierre Royer, et la Légion d’Honneur le 14 juillet pour notre cher Maurice Gay. Enfin, notre 27ème rassemblement des 17 et 18 juin, prolongement de celui de l’UTM, a été l’occasion de fêter les 30 ans du GMHM avec Hervé Sachetat, Christophe Profit, Lionel Mailly, Bernard Virelaude, François Savary et Thomas Faucheur, de remercier Jacques Tiollier au terme de son mandat de président, et d’embrayer, à 17, sur une randonnée très appréciée dans les Aiguilles Rouges, conduite par nos guides rayonnants et dévoués Daniel Antoine et René Chappellaz. 2007 : quelques jalons Ce millésime correspond aux 75 ans de l’École ; c’est aussi celui du 10ème anniversaire de la disparition du général Jacquenot, à l’origine du nouveau départ de notre Amicale en 1980. Notre 28ème rassemblement se tiendra les 23 et 24 juin à Chamonix avec la SEM 69, conformément aux réponses au sondage de mi-septembre adressé aux amicalistes à ce sujet ; enfin, nous serons le plus nombreux possible au baptême cette SEM le samedi 17 mars, aux activités « montagne » (slalom et Vallée Blanche en hiver, randonnée d’altitude en été) et aux deux nouveaux voyages proposés par Maurice Gay, au Maroc en mai et en Inde en novembre. Hommage au colonel André Gonnet (1912-fin 2005) L’École et son Amicale ont perdu un grand soldat, un chef prestigieux et un homme de cœur aux qualités unanimement reconnues dans l’Institution militaire et dans la société civile. Simple chasseur du 11ème BCA en 1933, il sert en Syrie, au Liban et à Briançon ; héros de la Résistance (Ain, Vercors), il sert ensuite en Autriche (46-51) et commande deux compagnies : l’une, de légionnaires, en Indochine, et l’autre, de montagnards, en Algérie. Alpin au 15-9, chasseur au 27, il a le deuxième plus long temps de commandement de l’EHM (mars 63 – septembre 69) après celui du lieutenant-colonel Pourchier. Cette période est éminemment faste pour l’École : avec la reconstitution des unités de montagne à partir des formations rentrant d’Algérie en 1963, l’EHM va devenir l’incontournable « Maison-mère des troupes de montagne » ; en 1965, le tunnel du mont-Blanc est inauguré ; en avril 1966 : 1er rassemblement des Pays Alpins, à Chamonix ; en 1968, l’École participe aux JO de Grenoble. A deux reprises, le général d’armée Cantarel, chef d’état major de l’armée de terre, vient à l’EHM (inaugurer le mess-hôtel en 67 et lire l’adieu aux armes du Colonel Gonnet en 69). Cette période est celle des SEM 5 à 18, du départ des conseillers techniques Michel Cuenot, Louis Ravanel, Honoré Bonnet et Jean Minster, relevés par Robert Flematti, JeanClaude Mosca et Jean-Michel Parent ; les capitaines Joret, Monange, Gramond et Biville se succèdent à la tête de la Compagnie ESOA, leurs homologues d’Ham et Debray à celle de l’équipe de France. Cette dernière savoure ses médailles d’or aux championnats du monde militaires de ski : Bernard Orcel, Bob Wolleck et Denis Blanc (combiné alpin, Andermatt 65), Jean-Pierre Augert (géant, Finlande 66, et slalom, Liban 67) et Jean-Noël Augert (slalom, géant et combiné alpin, Andermatt 69). Patrick Russell (slalom et combiné en 68) et Jean-Noël Augert (slalom en 69) remportent, en outre, le classement général de la Coupe du Monde dans leurs spécialités. Époque marquée enfin par la disparition d’êtres chers en montagne : adjudant Michel Leroy (64, stage de guide ENSA à la Verte), chasseur Maillet-Contoz (65, stage ENSA, Pré-du-Rocher), Lionel Terray et Marc Martinetti (65, au Gerbier, Vercors), lieutenant Vallette d’Osia (68, au Peigne), et chasseur Jean-Pierre Rossat-Mignot, de l’Équipe (69). Notre cher colonel Gonnet les a rejoints dans l’Éternité. 34 - Tot Dret - Déc. 06 Général (2S) Claude du Trémolet, vice-président Éric Gramond N é à Briançon, Éric Gramond a 2 ans quand il découvre la première fois la vallée de Chamonix et, surtout, l’École militaire de haute montagne. Son père, officier, est en effet muté à la maison mère des troupes de montagne. En grandissant, il contracte le virus de la montagne. Il délaisse ses études et opte pour un engagement afin de vivre pleinement sa passion. Il revient à l’EMHM en octobre 1980 et intègre la 39ème section d’éclaireurs de montagne. A l’issue de sa formation, il est muté au 159ème Régiment d’infanterie alpine de Briançon où il passe une année. Mais le jeune sergent a une idée lancinante derrière la tête depuis son engagement dans l’armée de Terre : intégrer le prestigieux GMHM. Pendant son séjour au 159ème RIA, il peaufine sa liste de courses qu’il effectue la plupart du temps en solo. Au bout d’un an, il se paie le culot d’écrire au chef du GMHM, le lieutenant-colonel Marmier. Culot qui sera payant car il reçoit une réponse affirmative. Son rêve est réalisé et il devient ainsi la plus jeune recrue du groupe. Inoubliables « manips » aériennes Pour sa première expédition, destination l’Alaska. Les années qui suivront seront trépidantes, ce qui est loin de lui déplaire. Ses compagnons de cordée s’appellent Christophe Profit, Éric Escoffier et surtout Benoît Grison qui effectuent leur service national au sein du GMHM. A son palmarès, la première hivernale et seconde ascension de « Rolling stone » aux Grandes Jorasses, la directissime Française aux Drus, une participation à huit expéditions : Lothse, Indrassan, Dhaulaghiri. Avec le chef de bataillon Estève, commandant du GMHM, il monte les inoubliables « manips » aériennes comme Portrait d’un touche-à-tout un peu casse-cou qui a laissé sa trace au sein du Groupe militaire de haute montagne (GMHM), de la Direction des stages (DDS). Aujourd’hui, il fait partager son expérience et sa passion de la montagne grâce à sa société « Kaïlash Adventure ». Véronique Romand le premier vol triplace en deltaplane du sommet du MontBlanc avec lâcher des deux passagers en parachute. Touche-à-tout de talent et il faut bien l’avouer un peu cassecou, Éric est à l’aise dans toutes les disciplines. Il devient guide de haute montagne, moniteur de ski, de parapente et de deltaplane. Après huit années d’aventures, il quitte le GMHM et intègre la DDS. Le groupe refait appel à lui pour l’Everest dont l’ascension en 93 fera de lui le troisième Français à atteindre le sommet sans oxygène. Cinq voyages en un an En 96, quittant l’Armée avec le grade d’adjudant, Éric travaille comme renfort à la compagnie des guides et à l’école de ski de Chamonix. Mais il ne se sent pas à l’aise dans ces institution trop structurées et peu adaptées à son besoin d’indépendance. Un an après, il crée « Kaïlash adventure ». Il propose de multiples activités à Chamonix et sur toute la planète, de préférence dans des endroits reculés. « Cette boîte n’a pas été dure à monter. Elle a été déficitaire pendant six ans mais j’avais ma retraite derrière. La difficulté a été d’apprendre à se battre après avoir passé 15 ans Kaïlash Montagne sacrée dans un milieu protégé. » Il est re- du Tibet pour joint successivement par François trois religions : le Bernard, Hubert Giot, ses anciens bouddhisme, le taôisme compagnons du GMHM et Olivier et l’hindouisme. Ce Laugero. Au programme de Kaïlash sommet sera sans doute le seul qui Adventure : trecks, canyons, para- restera inviolé car il est pente, alpinisme, ski en poudreuse… absolument interdit. aux quatre coins du monde (l’Iran, Site Internet : www. le Chili, la Namibie, l’Arabie Saou- kailashadventure.com dite...). « Nous proposons des voyages à thème comme l’ascension d’une montagne suivie d’un vol en parapente. Nous n’emmenons que des groupes constitués, des amis, là où ils veulent aller. C’est à la carte ! Nos clients se connaissent et connaissent leur guide, contrairement à d’autres organismes ». Ce qui lui plaît le plus, c’est aller pour la première fois dans un pays et le découvrir en même temps que ses clients. Depuis dix ans, Éric Gramond est complètement épanoui dans son métier. Imaginez cinq voyages rien que l’an dernier. Pour lui qui ne peut jamais rester en place, c’est une nouvelle vie de rêve… Tot Dret - Déc. 06 - 35 La passation de commandement La Saint-Bernard Adieu aux armes du général de division Klein. Remise de l’Ordre national du mérite au général de Puybusque. L’ordre du jour lu par le général Bertucchi. Drapeau des chasseurs et sa garde du 16ème BC. Le caporal-chef Baverel-Robert décorée de la médaille d’or de la jeunesse et des sports par le commissaire aux sports militaires. Premier défilé du lieutenant-colonel Duvivier à la tête des troupes. Revue des troupes par le général de corps d’armée Cuche. In memoriam Guy Vial a disparu dans la face Brenva du Mt Blanc, le dimanche 2 juillet 2006, alors qu’il s’apprêtait à voler du sommet en parapente biplace avec un client. L’adjudant-chef Vial s’est engagé en 1975 comme EVSO (SEM 30). Il encadre les SEM 41 et 44 et assure la fonction d’instructeur à la Direction des stages jusqu’en 1990. Après une mutation au 27ème BCA, il quitte le service actif en 1997. « Salut Guy, Tu es parti trop tôt, trop vite, trop loin …trop tout !! A Marie et Antoine, tes enfants, à Françoise, ton épouse, nous aimerions dire combien tu nous étais cher. Tu étais de loin le meilleur d’entre nous, quadruple champion du monde. Certes, dans des disciplines non reconnues par le comité Olympique, mais ô combien plus difficiles et méritantes …Champion du monde de Gentillesse, d’Amitié, de Loyauté et de Fidélité. Nous aimerions qu’ils n’oublient pas que tu en as été le Roi. A toi Guy, nous n’avons rien à dire. Les discours les plus sincères sont souvent ceux que l’on fait à un mort… Bien que tu sois parti trop vite, nous avons tous eu le temps de te livrer notre cœur et nos pensées les plus « vraies ». Ta gentillesse et ton naturel nous submergeaient et nous emportaient dans un courant où il faisait bon se laisser aller. Oui, nous n’avons rien à te dire, sinon que nous avons trop mal. Tu viens de rejoindre Philippe Renard et Jean Marc Gryska, dis-leurs bien que tous vous restez à jamais dans nos pensées et au plus profond de nos cœurs. Ceux dont l’une des plus grandes fiertés était d’être de tes amis ». Éric Gramond 36 - Tot Dret - Déc. 06 Fanions et drapeaux de l’Union des troupes de montagne. Escalade : national Terre Hommes 1er - Adj Contadini – 27ème BCA 2ème - Sgt Emprin – 7ème BCA 3ème - Sgt Xuereb – 13ème BCA Dames 1ère - Adj Langlais – CNAM 2 - Ltn Warlouzel – CERCIAT ème 3 - Élève officier Mezerette – ESM ème Adj Véronique Langlois Vétérans 1 - Sgt Emprin – 7ème BCA 2ème - Adj Techer – CIECM 3ème - Adc Duval -13ème BCA er Adj Stéphane Contadini Tot Dret - Déc. 06 - 37 Toujours plus vite, plus haut, plus fort ! Lieutenant-colonel Patrick Desbrest, président du club sportif et artistique C ette année encore, le Club sportif et artistique a démontré sa bonne santé. Avec 278 adhérents, il a participé ou organisé de nombreuses activités dans les différentes disciplines qu’il propose, comme le championnat de France d’orientation à ski sur la station des Houches en janvier, l’épreuve de ski de montagne sous forme de relais sur la station de Chamonix-les Planards en février (notre photo), le Grand prix des Améthystes sous forme d’un slalom géant en une manche sur la station du Tour en mars, le Raid orientation sur le plateau des Glières en septembre ou le raid vélo sur la Costa Brava (Espagne) en octobre. La section «cyclisme» dans sa nouvelle tenue, a affronté l’arrière-pays de Barcelone en Espagne, clôturant ainsi d’une belle façon une saison bien remplie et avec de bons résultats dans les grandes classiques régionales. Montée en première division, de nombreux podiums dans des compétitions nationales, … la section « course d’orientation » fait montre d’un dynamisme remarquable. 38 - Tot Dret - Déc. 06