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Spécial immobilier
Perpignan
La catalane reprend son souffle
Après une année noire, les transactions redémarrent. La baisse des prix a fait revenir
les acheteurs, mais cette reprise reste à confirmer en 2010
E
M. Castro / Urba Images Server
ffondrement des transactions, dépôts de bilan
de nombreuses agences
immobilières… L’année 2009
a laissé dans le LanguedocRoussillon les marques d’une
crise profonde. « En l’espace
d’un an, constate Michel
Sedano, notaire à Perpignan,
le chiffre d’affaires des études
notariales de la région a chuté
de 35%. » Dans le même
temps, le nombre de transactions a reculé de 30 à 40% et
les prix ont baissé de 15 à
20% entre mi-2008 et fin 2009.
2010 semble s’annoncer sous
Dans le centre, les ventes sont freinées par des prix trop élevés
de meilleurs auspices. « Le
marché s’est stabilisé. Depuis deux mois, les sonne plus en prix au mètre carré mais en
prix repartent même légèrement à la hausse », pouvoir d’achat des ménages, estime Franck
constate Alexis Melidonis, président de la Rémi, responsable de l’agence Akerys
chambre syndicale Fnaim des Pyrénées- Immobilier. La tranche de pouvoir d’achat
Orientales. Dans le récent, ils oscillent désor- dans les Pyrénées-Orientales se situe désormais entre 1 500 et 2 000 euros/m2, le budget mais entre 80 000 et 150 000 euros pour les
d’acquisition moyen s’élevant depuis trois ans appartements de 2 à 4 pièces, et entre
à 170 000 euros à Perpignan. « Les acquéreurs 180 000 et 240 000 euros pour les maisont devenus très attentifs au rapport qualité- sons. » Le sud de la ville reste très prisé, et les
prix », explique Christophe Jiaconia, de communes limitrophes de Saint-Estève,
l’agence Zénith Sotheby’s. Selon lui, il existe Bompas, Cabestany et Pollestres ont du sucmême deux prix : « Celui de l’étiquette, en cès. « Dans l’hypercentre, les prix élevés et le
vitrine, et le prix tel qu’il se négocie au final, manque de parkings freinent les transactions,
entre 10 et 15% moins cher. » « On ne rai- indique Franck Rémi. Un appartement de
XII ● LE NOUVEL OBSERVATEUR
142 m2 à 270 000 euros, soit
1 901 euros/m2, rue de
l’Argenterie, en vente depuis
plusieurs mois, sans garage
mais refait à neuf, ne trouve
pas preneur. » Les quartiers
nord, en revanche, sont plutôt
bon marché : entre 1 200 et
1 300 euros/m2 au Vernet.
Dans le neuf, le dispositif
Scellier a permis de relancer
le marché de la construction.
Presque tous les programmes
dans le neuf sont vendus en
défiscalisation. « Nous devons
toutefois rester très attentifs,
souligne Alexis Melidonis,
car l’offre de logements locatifs dépasse aujourd’hui la demande. »
La lente reprise du marché devra se confirmer cette année. Si la région attire toujours de
nombreux retraités, le manque d’industries et
le taux de chômage des Pyrénées-Orientales,
l’un des plus élevés de France, pourraient
décourager les plus jeunes. « 95% des jeunes
ménages sont issus du terroir », constate
Alexis Melidonis. Sans compter que l’aéroport de Perpignan meurt à petit feu avec en
tout et pour tout quatre vols par jour au
mieux à destination de Paris. Quant au TGV,
il ne reliera Perpignan à Barcelone qu’en 2014.
ODILE RIVIÈRE-COUPÉ