Suite et Funk - Quatuor Anches Hantées
Transcription
Suite et Funk - Quatuor Anches Hantées
Suite & Funk Quatuor Anches Hantées Suite et Funk, c’est le croisement entre transcriptions inédites du XXe siècle et compositions originales du XXIe, le compromis parfait entre tradition française et funk à l’américaine, le génie de l’ancienne génération - Debussy, Ravel - associé à la fraîcheur de la nouvelle vague - Connesson, Dubugnon. Ce disque est à l’image d’un menu XXL foie gras sauce barbecue. It rocks! Une production Association Quatuor Anches Hantées www.qah.fr disque Suite et Funk disponible chez Anima Records « Anches Hantées ?.. Mmmmm, cela sent la magie, la légende, le frisson, le rêve... Rien d’étonnant à ce que Ravel soit impliqué dans cet enregistrement, éternel enfant devenu lui-même enchanteur ! Il avait dédié Ma Mère L’Oye à deux enfants pour qu’ils jouent cette œuvre à quatre mains sur un piano. Quelques années plus tard, quatre clarinettistes veulent en faire autant. Ils rajoutent même des cloches, des marimbas, un gong pour que Laideronnette et le Jardin Féerique soient drapés de poussière d’étoiles... Ravel aurait probablement aimé ces musiciens audacieux qui jouent avec son texte sans le trahir pour lui donner une nouvelle vie. D’un coup de baguette magique, ces quatre enfants qui ressemblent à des adultes sont devenus un seul instrument, un seul souffle : Nicolas le spontané, à la joie explosive, Romain le perfectionniste toujours inquiet, Bertrand le poète, le créateur à l’imagination toujours en éveil et Élise, celle qui a la grosse voix de la clarinette basse et qui s’en sert pour mener gentiment mais fermement tout le monde où elle veut. La grande marmite bouillonne, les qualités des uns et des autres se fondent, leur exigence commune prend forme, la potion prend goût..le quatuor est constitué. C’est un instrument unique qui s’amuse, bondit, articule, respire en racontant son histoire. Un monde de Beauté s’est ouvert qui ravit petits et grands, la magie a opéré ! Encore plus près dans le temps, Richard Dubugnon est arrivé avec sa partition frémissante. Là encore Ravel n’est pas loin, avec cette articulation précise qui donne vie à chaque note. Saragota trail a du jazz dans le sang, et la composition compliquée des rythmes qui se superposent les fait danser en s’entrechoquant. Il y a aussi ce même regard nostalgique qui rappelle un peu les Oiseaux Tristes... Heureux de l’alchimie créée par le voisinage de Ravel et Dubugnon, nos Anches Hantées prennent un chemin parallèle qui mène à deux autres compositeurs cousins germains : Claude Debussy et Guillaume Connesson. Ils ont en commun ce sens d’une atmosphère spéciale où la vibration de l’air est perceptible, où les couleurs et leur relief font battre le cœur. Le paysage devient enveloppant et on se laisse emporter en fermant les yeux... Il était une fois un quatuor qui était un seul musicien jouant avec quatre clarinettes, que les fées aimaient beaucoup beaucoup, et qu’elles avaient désigné pour jouer encore plein de belles musiques de notre temps. » Chantal Stigliani Directrice artistique Claud e D ebus sy L’art Debussyste était marié aux puissances de l’âme comme l’a dit Stanislas Fumet à propos du romantisme. Et c’est ce mariage mystique qui donne à la musique de Claude Debussy son si mystérieux caractère et cet accent de poétique étrangeté, accent qui la rend comme irréelle, paradisiaque, j’ose dire et d’un si intense potentiel de persuasive émotion. Ricardo Viñes Extrait s de la Causerie radiophonique (1938), donnée en hommage à Claude Debussy pour le 20e anniversaire de sa mort. Maurice R avel On a joué le Prélude de Tristan et, quelle coïncidence, au moment où je me disais, terriblement ému, qu’il n’y avait rien dans la création d’aussi sublime et divin que ce superbe Prélude, à ce moment Ravel m’a touché la main en me disant : « C’est toujours comme ça, chaque fois que je l’entends … » et, effectivement, lui qui paraît si froid et cynique, lui, Ravel, le super excentrique décadent, Ravel tremblait convulsivement et pleurait comme un enfant, mais profondément, car par à-coups, des sanglots lui échappaient. Ricardo Viñes Journal inédit du 01/11/1896 Richard D ubugnon « Quand je compose, je ne prétends pas avoir l’ambition ni même l’audace d’inventer un nouveau langage, je pense qu’on en a suffisamment. Au contraire, je me sers abondamment du patrimoine que l’on a, qui est vaste et qui peut encore se développer. Dire que la musique tonale est morte est une bêtise profonde, la preuve en est que toutes les musiques tonales qui existent encore, se consomment en des quantités infiniment plus grandes que les autres. Musique jazz, pop, techno sont des musiques tonales, dérivées, qui sonnent toutes très différemment. La musique tonale a fait ses preuves pendant les deux derniers millénaires, je doute qu’on ait encore tout dit » G uill aume Con n es son Prélude et funk Cette oeuvre, composée en 2011, est guidée par les axes fondamentaux de son écriture que sont le chant et la danse. Elle s’appuie sur le métissage de l’académisme de ses aïeux avec des courants musicaux tels que la techno, la pop, le rock ou le funk. « Ce qui est merveilleux chez un être humain, c’est justement ces forces antagonistes qui s’entrechoquent et qui parfois donnent naissance à ce qu’on appelle une oeuvre . Dans mon cas, je suis fait de pleins de goûts qui s’opposent, de contradictions. Tout ça se mélange et se restitue je l’espère dans ma musique ».