Introduction Pôle Urgence
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Introduction Pôle Urgence
Introduction Pôle Urgence L’hébergement d’urgence existe depuis plus de cent ans : d’initiatives privées et confessionnelles au début, il relève d’une responsabilité collective depuis 1984, voire d’une mission de service public et d’intérêt général. Il se décline en plusieurs notion d’urgence : l’extrême urgence (nous parlons là de mise à l’abri, de notions de survie, d’assistance à personne en danger via les Centre d’Hébergement d’Urgence) et l’urgence (entendons ici une contractualisation qui commence à sortir de la notion de survie via le CHRS). Par définition, l’hébergement d’urgence repose sur l’accueil inconditionnel, immédiat et gratuit. Il garantit l’accès au gîte, au couvert, à l’hygiène, à la santé et au droit. Le public ayant recours à l’hébergement d’urgence peut-être représenté par des jeunes en rupture familiale, des femmes victimes de violences familiales ou conjugales, des hommes ou femmes salariés ayant quitté un logement devenu trop onéreux, une famille expulsée de son habitat suite à des impayés de loyers ou des troubles de voisinage, un demandeur d’asile ayant fuit son pays. Transformé par le PARSA (Plan d’action renforcé en direction des personnes sans abri), la loi Dalo (Droit au logement opposable) ou encore la loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion, le dispositif d’hébergement d’urgence est encore amené à évoluer. Ainsi, dans le cadre de la Refondation du dispositif d’accueil et d’accès au logement et à l’hébergement, la création des SIAO a permis une organisation structurante sur les territoires de mise en réseau et de coordination de l’ensemble des acteurs de l’AHI. Ceci, dans une finalité d’amélioration des réponses proposées aux situations d’exclusion sur les territoires. Les SIAO visent à rassembler ainsi les acteurs des dispositifs d’accueil, d’information et d’orientation (115, SAO, accueil de jour...) et ceux des dispositifs d’hébergement et d’accès au logement (CHRS, CHU, bailleurs…), par la mise en commun des places proposées et la réunion des acteurs dans des instances de concertation en vue de l’attribution des places et traitement des situations délicates. Les services présentés dans ce rapport d’activité traitent alors d’un point qui leur est central : l’urgence sociale. Vous y découvrirez nos missions, nos publics, nos difficultés de terrain, mais également le quotidien des équipes éducatives qui œuvrent pour que le premier maillon de la chaîne de l’insertion puisse prendre sens. Muriel MOREAU, Chef de service 1 SIAO – SAO – 115 En Eure-et-Loir, le Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) « Urgence » et « Insertion » (mis en place le 1er novembre 2011) et le Service d’Accueil et d’Orientation (SAO) sont gérés au sein de la même équipe. Cela permet de potentialiser la complémentarité de ces dispositifs. Le SIAO a pour mission de réguler et orienter les demandes d’hébergement, de coordonner les acteurs du parc d’hébergement et de logement, de proposer le soutien à l’accompagnement personnalisé et d’assurer la veille sociale. Ces missions sont assurées au niveau départemental. Le SAO vient compléter les missions du SIAO en proposant, à travers un éventail d’outils, un accompagnement éducatif et social aux personnes en rupture d’hébergement de plus de trois mois et qui éprouvent souvent des difficultés à entrer dans un processus d’inclusion sociale. I- L’équipe et son fonctionnement Ces diverses missions sont assurées par quatre personnes sous la responsabilité de la chef de service du Pôle Accueil : deux intervenants sociaux en charge du SIAO « Urgence » et de l’accueil du SAO et deux éducateurs spécialisés en charge du SIAO « Insertion » et du SAO. En 2012, il n’y a pas eu de mouvements du personnel dans cette équipe mais l’évolution de nos missions a entraîné une réorganisation de notre travail à divers moments de l’année. Ainsi, à ce jour, le service est ouvert au public du lundi au vendredi, sauf le mardi matin qui est consacré à la gestion du SIAO « Insertion » et le jeudi après-midi où a lieu la réunion d’équipe. En plus, depuis le début de la période hivernale 2012-2013, compte tenu de la mise en place d’un nouveau fonctionnement du dispositif 115, les intervenants sociaux ne sont présents sur le service que l’après-midi. Par conséquent, les éducateurs ont régulièrement été sollicités pour la gestion de ce dispositif, de l’accueil du SAO, pour les primo-évaluations mais également pour l’activité de la domiciliation des sans-domiciles. Cette étroite 2 coopération entre les équipes du SIAO « Urgence » et « Insertion », le SAO mais également celle du Centre d’Hébergement d’Urgence et de la maraude a permis une bonne coordination de nos actions et une meilleure qualité de l’accompagnement éducatif et social. De plus, une secrétaire a pu être embauchée en renfort depuis novembre 2012 pour faire face au besoin d’accueil physique et téléphonique, dès l’ouverture du dispositif hivernal. En 2012, nous avons assurés 291 demi-journées d’ouverture au public. Au-delà des jours fériés, et des plages fixes de fermeture (le mardi matin et le jeudi après-midi) le service a été exceptionnellement fermés 13 demi-journées. Ces fermetures ont été principalement dues aux actions de formation ou aux réunions avec des partenaires. Aux jours d’ouverture, s’incluent de nombreuses contraintes : - une demi-journée de fermeture hebdomadaire (réunion de service)= 49 demi-journées sur la période - absences d’un des travailleurs sociaux pour d’autres types de réunions ( PASS, EMPP, CPC, Réunions Pédagogiques, Synthèses…) = 21 demi-journées, - mobilisation d’un travailleur social pour gérer l’accueil du service =14 demi-journées - absences d’un travailleur social pour congés = 134 journées - s’y ajoutent les arrêts maladie et formations L’année 2012 a également été marquée par le déménagement vers des locaux auparavant occupés par le Pôle Insertion. Cela a permis de nous rapprocher du Centre d’Hébergement d’Urgence, situé au premier étage de notre bâtiment, et d’assurer ainsi une présence éducative en journée pour le public pris en charge par ce dispositif. II- SIAO « Insertion » L’année 2012 a été consacrée à la réorganisation du service afin de permettre de poser des bases avant la mise en place du volet « insertion » du SIAO. Ainsi, la fermeture au public le mardi-matin a permis aux travailleurs sociaux chargés de ce dispositif de mettre en place un système d’enregistrement des demandes d’hébergement adressées au Foyer d’Accueil Chartrain. Pour rappel, cette activité était auparavant gérée par le secrétariat du Pôle Insertion. 3 1-Outil de gestion Le Foyer d’Accueil Chartrain, en tant que gestionnaire du SIAO d’Eure-et-Loir a fait le choix d’adopter l’outil informatique de gestion de ce dispositif proposé par l’Etat. Il s’agit d’une plate-forme WEB permettant aux services d’hébergement de saisir leur places disponibles, aux services demandeurs d’envoyer leurs demandes d’hébergement et au SIAO de procéder à leur orientation. La mise en place de cet outil a été programmée pour l’année 2013. En attendant, nous nous sommes dotés d’un outil interne permettant de tenir à jour les listes d’attente et de procéder à des orientations. A ce jour, cette gestion concerne uniquement les places d’hébergement proposées par le Foyer d’Accueil Chartrain. Cependant, nous avons également assuré des orientations hors du FAC en adoptant d’autres modes de communication (téléphone, Fax,…) 2-Enregistrement des demandes d’hébergement Toute demande d’hébergement adressée au SIAO est transmise, dans un premier temps, à la responsable du service qui procède à sa lecture et décide de l’orientation de la demande. Elle la transmet ensuite aux travailleurs sociaux qui l’inscrivent sur la liste d’attente et adressent un courrier aux demandeurs confirmant ou non son inscription et expliquant la démarche à suivre. Les personnes en attente d’une place en CHRS sont invitées à actualiser leur demande deux fois par semaine, les demandeurs d’une prise en charge par l’hébergement intermédiaire ou par des dispositifs de sous-location confirment leur demande une fois par mois. En 2012, nous avons enregistré 343 demandes d’hébergement dont 301 ont été inscrites sur les listes d’attente du FAC, 17 ont été transmise au GIP de Dreux et 25 émanaient d’autres département. 3-Lien avec les services d’hébergement Les travailleurs sociaux restent en contact avec les services d’hébergement afin d’apporter de manière efficace, une réponse adaptée à toute demande et d’assurer la fluidité de ses dispositifs. Ils recensent quotidiennement les places disponibles et transmettent aux services les demandes et les listes d’attente actualisées. 4 4-Lien avec les demandeurs et les services instructeurs Dans le cadre de leur permanence téléphonique quotidienne, les travailleurs sociaux assurent le lien avec les personnes sollicitant une place d’hébergement et avec les services demandeurs. Ces échanges permettent d’apporter des précisions concernant la situation des demandeurs, plus particulièrement sur le degré d’urgence et sur les évolutions en cours, et d’actualiser ainsi les listes d’attente. Bien qu’à ce jour le SIAO insertion ne remplisse ses missions que partiellement, nous sommes mieux identifiés dans nos missions par nos partenaires, ce qui constitue une base précieuse dans le travail de développement de ce dispositif prévu pour 2013. 5-Lien avec la Plate-Forme Régionale d’accueil pour demandeurs d’asile En 2012 nous avons renforcé notre partenariat avec la plate-forme régionale d’accueil pour demandeurs d’asile. Nous leur signalons régulièrement les demandes d’hébergement des personnes en procédure de demande d’asile afin qu’elles puissent bénéficier d’une orientation, en priorité, vers des dispositifs financés par des programmes budgétaires spécifiques. 6-La fonction du référent unique Notre objectif est d’accompagner les usagers de manière globale afin de construire avec chacun un parcours vers une insertion durable. Le SIAO nous attribue la fonction de référent personnel garant de la continuité de l’hébergement et de la cohérence de son parcours avec ses besoins et ses projets. Nous veillons à ce que chaque usager puisse identifier son référent dès son premier passage sur le SIAO. A la fin de la primo évaluation l’intervenant social oriente vers le référent personnel, propose un rendez-vous et si possible le présente à l’usager. Les travailleurs sociaux essaient d’impulser un projet en procédant à une évaluation approfondie de chaque situation, toujours en lien avec les intervenants sociaux du SIAO ainsi que d’autres personnes intervenant ou ayant intervenu dans la situation (cette démarche se fait avec l’accord de l’usager). Nous devenons ainsi un repère « naturel » pour les personnes accompagnées. Notre action est basée sur le principe de non abandon et le droit au recommencement. 5 La mise en place du SIAO a permis une meilleure coordination entre les travailleurs sociaux et les intervenants sociaux. Une grille commune d’évaluation, des réunions communes et un cahier de liaison permettent d’avoir un regard croisé sur chaque situation et une visibilité sur chaque parcours. En outre, l’installation du SIAO 28 sur le site du FAC, à proximité des services d’hébergement, nous permet de faire régulièrement le point avec l’usager et son référent du lieu d’hébergement. Il s’agit le plus souvent d’une démarche spontanée liée à la proximité de nos services. En conséquence, nous ne sommes pas en mesure de suivre le parcours de manière formalisée et construite de toutes les personnes qui nous ont sollicitées. 7- Perspectives Le SIAO doit pendre une réelle dimension départementale. Aussi, avec l’aide des services de l’Etat, chaque interlocuteur (services instruisant la demande d’hébergement, structures d’hébergement) doit avoir accès au logiciel. Le personnel du SIAO, formé à ce logiciel, doit aller à la rencontre des partenaires pour les initier à son utilisation. III- Le Service d’Accueil et d’Orientation (SAO) La mise en place du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation a demandé une fusion des services existants au Foyer d’Accueil Chartrain depuis de nombreuses années : le S.A.O (anciennement Accueil 28) et le numéro d’appel d’urgence pour les sans-abri 115. Ainsi les nouvelles missions qui nous ont été confiées dans le cadre de la mise en place du SIAO viennent compléter les services proposés par le SAO et le 115. Ceci n’en est que facilitateur dans les orientations réalisées, mais demande parallèlement une organisation et une mobilisation permanente des travailleurs sociaux qui interviennent de fait avec parfois plusieurs casquettes. 1- Notre public L’année 2012 a été marquée par la complexification des situations des personnes qui nous ont sollicités. 6 Notre file active en fin de l’année 2012 était de 338 dossiers ce qui correspond à 632 personnes. (178 dossiers, soit 480 personnes concernent les gens du voyage) soit 169 dossiers par travailleur social. Si l’absence de logement stable est, dans la grande majorité des cas, la première raison qui pousse notre public à solliciter notre accompagnement, derrière ce problème nous retrouvons souvent un éventail de difficultés et de besoins. a- L’absence de logement stable Dans notre contexte l’absence de logement stable se manifeste principalement par cinq cas de figure. L’errance : Elle concerne 36 situations, soit 11 % de la file active, que nous avons rencontrées en 2012. Dans la plupart des cas il s’agit de personnes en rupture d’hébergement stable de plus de trois mois. Cette rupture peut avoir comme conséquence une errance géographique au niveau départemental, national voire international et sa durée peut varier de quelques semaines à plusieurs années. Beaucoup de ces personnes, après avoir épuisé les solutions amicales ou familiales, connaissent souvent de nombreux passages par la rue ayant pour conséquence une dégradation importante de leur situation sanitaire et sociale et une certaine difficulté à s’inscrire dans un projet d’inclusion sociale. La migration : la proximité de notre département avec la région parisienne attire, d’une part, un important nombre de personnes espérant une insertion professionnelle et sociale plus aisée et, d’autre part, beaucoup de demandeurs d’asile (60 situations soit 18% de la file active en 2012) arrivant principalement de la République Démocratique du Congo, du Kosovo et de l’Arménie. En 2012, nous avons constaté dans ce groupe une forte présence de victimes de la traite humaine. Mode de vie itinérant : 178 dossiers, soit 53 % de notre file active, constituent les gens du voyage. Il s’agit principalement de familles nombreuses que le Foyer d’Accueil Chartrain a accompagnées pendant de nombreuses années à travers un service social spécialisé. Depuis la fermeture de ce service en 2009, ce public, considéré comme sans domicile stable, a été orienté vers le Pole Accueil. 7 L’exclusion d’une structure d’hébergement : il s’agit de personnes à l’adresse de qui la Commission Pédagogique et Sociale du FAC a prononcé une fin de prise en charge. Cette décision pouvait être prise à cause du non-respect du règlement intérieur ou parce que la personne ne relevait plus du dispositif en question. Dans la majorité des cas, il s’agit des déboutés du droit d’asile sortant du dispositif national d’accueil (CADA, HUDA), mais dans ce groupe nous comptons aussi des sortants de prisons ou d’hospitalisation. En 2012, cela concerne 50 situations soit 15% de la file active. Victimes de violences conjugales : il s’agit principalement des femmes accompagnées d’enfants qui se sont retrouvées sans hébergement suite à une rupture conjugale en lien avec des violences. Certaines parmi elles ont été contraintes à fuir leur ville et à abandonner leur emploi sans pouvoir compter sur un soutien familial ou amical. En 2012, 14 situations, soit 4% de la file active, étaient touchées par cette problématique. b- Problématique de santé 67% des personnes que nous avons accompagnées cette année ont été concernées par une problématique de santé. Certaines pathologies menaçaient directement la vie de ces personnes et ont parfois fait l’objet d’un signalement. Nous avons été particulièrement concernés par des conduites addictives ainsi que par des maladies relevant d’une prise en charge psychiatrique avec parfois comme conséquence des phénomènes de violence à l’encontre des personnes hébergées et des professionnels. c- Ressources précaires 43 % de notre public n’a aucune ressource financière, 33 % bénéficie du revenu de solidarité active, 11% perçoit l’Aide au Retour à l’Emploi, 5% reçoit un salaire et 8 % bénéficient de revenu de type AAH, pension d’invalidité ou de retraite. Cette année a été marquée par un fort pourcentage de personnes n’ayant droit à aucun minimum social à cause de leur situation administrative ou de leur âge. Ainsi, nous retrouvons dans ce groupe des jeunes de moins de 25 ans connaissant d’importantes difficultés d’insertion professionnelle mais également des étrangers avec des titres de séjour précaires ou en situation irrégulière. 8 Parmi les personnes en emploi, la plupart ont le statut d’intérimaire ou sont titulaires de contrats de travail précaires. d- Situation administrative Nous avons accompagné 48 personnes en situation irrégulière qui sont toutes déboutées du droit d’asile. Un certain nombre de ces personnes a entamé des démarches de régularisation par le travail ou pour des raisons de santé. Bien que la plupart des personnes accompagnées aient pu bénéficier d’un récépissé de demande de titre de séjour les autorisant à travailler pendant leur procédure de régularisation, seulement deux personnes sont parvenues à trouver en emploi. e- Présence d’enfants Nous constatons en 2012 une forte présence d’enfants (87 de 0 à 18 ans dont certains (2) sont nés lors de leur prise en charge sur le Centre d’Hébergement d’Urgence. Comme chaque année, nous avons également rencontré dans le cadre de notre permanence des mineurs isolés avec un parcours migratoires particulièrement complexe et souvent dangereux. 2- Accompagnement Dans le cadre du Service d’Accueil et d’Orientation les équipes accompagnent des personnes en rupture d’hébergement de plus de trois mois, à travers un éventail d’outils. les entretiens entretien individuel : 722 entretien téléphonique : 1204 visite à domicile : 24 Les personnes accompagnées par le SAO rencontrent régulièrement leur référent lors d’entretiens plus ou moins formels. Ces rencontres permettent d’aider les personnes à s’inscrire dans un projet d’inclusion sociale à travers des démarches variées d’accès aux droits (CMU, RSA etc.), de demandes d’hébergement ou de logement, la construction de projet personnalisé, l’accompagnement vers les soins. 9 En 2012 nous avons assuré au total 1950 entretiens dont 722 dans les bureaux du SAO, 24 en visite à domicile et 1204 par téléphone. La durée et la fréquence de ces rendez-vous sont adaptées aux besoins de chaque personne. Ils ont lieu avec ou sans rendez-vous. Nous veillons à rester disponibles aux personnes les plus marginalisées pour qui la prise d’un rendez-vous peut s’avérer complexe. Les entretiens permettent de procéder à un diagnostic plus approfondi de la situation de chacun afin de construire avec l’usager la réponse la plus adaptée à ses besoins. Il est difficile de quantifier tout ce qui se passe lors de ces rendez-vous (temps d’écoute, d’échange, gestion de crise), ainsi que le temps d’accueil informel. La domiciliation courriers reçus : 18246 passages pour le courrier : 722 Depuis de nombreuses années, notre service propose une domiciliation pour les personnes sans domicile stable. Depuis l’arrêté du 20 juin 2011 nous sommes agréés pour domicilier 450 personnes. Au 31 décembre 2012, le nombre de personnes domiciliées par notre service s’élevait à 450. Par rapport à l’année dernière nous notons une baisse de 9 personnes. Dans la plupart des cas, ces personnes ont intégré un logement ou un d’hébergement stable ou ont quitté la région. Nous avons également été amenés à mettre fin à la domiciliation de quelques personnes n’ayant pas respecté le règlement de domiciliation. Compte tenu du nombre de domiciliés nous n’avons délivré que 3 nouvelles domiciliation en 2012 Le service de domiciliation exige une mobilisation quotidienne de tous les membres de l’équipe. En 2012 nous avons réceptionné 18 246 lettres adressées aux personnes domiciliées par notre service, ce qui correspond en moyenne à 125 courriers par jour d’ouverture. Chaque matin tous les membres de l’équipe sont mobilisés pour le tri et le classement des lettres. Nous consacrons à cette tache environ une heure par jour. La distribution du courrier sa fait tous les jours dans les horaires d’ouverture du service. Depuis la fermeture du service spécialisé en accompagnement des gens du voyage, nous assurons le service de domiciliation pour ce public au même titre que tout autre public sans résidence stable. La spécificité de leur mode de vie nous a amenés à adapter nos pratiques à leurs besoins. Ainsi, nous continuons à assurer une permanence téléphonique (1600 appels en 2012) tous les matins destinées spécifiquement aux personnes faisant partie de la communauté des gens du voyage, ainsi que le renvoi du courrier. Cette permanence leur 10 permet d’obtenir les renseignements concernant le courrier, de demander le renvoi de certaines lettres ou d’être orientés pour diverses démarches. Les services divers Aide administrative à l’accueil : 1227 passages Douches : 722 passages Ecoute : 351 passages Nous mettons à la disposition de nos usagers un téléphone, la presse, de nombreux dépliants sur divers dispositifs pouvant les aider ainsi que des formulaires dont ils peuvent avoir besoin. Il s'agit de leur permettre d'accomplir certaines démarches dans un cadre sécurisant, où l'équipe étant toujours prête à les conseiller et les soutenir. L’ouverture de droit est un outil précieux pour la construction d’une relation de confiance. Une consigne et une douche sont également disponibles dans notre service. Les usagers laissent souvent à la consigne tous leurs biens, c'est pour cette raison que nous veillons à les protéger le mieux possible en proposant des casiers avec la possibilité d'installer des cadenas et en fermant à clef le local de consigne. La douche est à la disposition des usagers dans les heures d'ouverture du service. Grâce à notre partenariat avec l’usine FAPROGI de Rambouillet, filiale du groupe L’Oréal, nous fournissons aussi des serviettes et des produits de toilettes. La douche est encore un outil de travail éducatif permettant à la personne de prendre soin de son corps. C'est souvent une première étape vers un parcours de soins et de reconstruction de l'image de soi et parfois un préalable à tout projet d'insertion. Le café, le thé et l'eau sont également proposés à nos usagers : une invitation en même temps à se poser et à échanger, un moyen de rendre notre lieu plus convivial. Un chenil est également à la disposition de propriétaires d’animaux qui ont besoin de confier leur animal le temps d’une démarche administrative, d’une formation ou d’une hospitalisation. 3- Nos partenaires Afin d’apporter une réponse adaptée aux différents besoins repérés chez les personnes qui nous ont sollicités, nous avons été amenés à travailler en collaboration avec de nombreux partenaires du département de l’Eure et Loir et parfois des départements voisins. 11 Santé : La Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) et l’Equipe Mobile Précarité et Psychiatrie (EMPP) ont été nos partenaires privilégiés dans le domaine de l’accompagnement vers les soins. Ces équipes continuent leurs permanences respectives dans nos locaux une fois par semaine. Elles sont pour nous et pour les personnes que nous accompagnons un relais vers l’hôpital Louis Pasteur du Coudray, le Centre Psychiatrique du Coudray ainsi que le Centre Médico- Psychologique et la Protection Maternelle et Infantile de Chartres. En plus de nombreux échanges informels avec la PASS et l’EMPP, nous organisons tous les deux mois des réunions de coordination qui nous permettent de croiser nos regards sur les situations les plus complexes. Le CICAT et le CASA 28 sont toujours nos partenaires dans l’accompagnement des personnes souffrant des conduites addictives. Aide financière, alimentaire et vestimentaire : Afin de répondre aux besoins de notre public nous les orientons, quand cela est possible, vers la Caisse d’Allocation Familiale ou le Pôle Emploi pour l’ouverture des droits. Cependant, une très importante partie de notre public étant sans ressources ou connaissant d’importantes difficultés financières, nous sollicitions fréquemment l’Aide Sociale à l’Enfance, le Secours Catholique, la Croix Rouge Française, le Secours Populaire et Restos du Cœur pour des aides diverses. Hébergement : La recherche de solutions d’hébergement pour les personnes qui nous ont sollicités en 2012 nous a amenés à travailler en étroite collaboration avec diverses structures et dispositifs du Foyer d’Accueil Chartrain, mais également avec le Bercail, le COATEL, le GIP de Dreux et le Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre. Ce travail d’orientation demande aux professionnels du SAO d’adresser dans un premier temps des demandes d’hébergement sous forme de rapport social et de solliciter régulièrement les structures pour les tenir informés des dernières informations. Certaines situations nécessitent parfois d’organiser des visites vers ces structures afin d’atténuer le caractère anxiogène d’un nouvel hébergement. Protection de l’enfance : En 2012 nous avons repéré trois situations d’enfants pouvant encourir un danger. Ces situations ont fait l’objet d’un signalement auprès de la Cellule de recueil des informations 12 préoccupantes suivi par une coopération avec des intervenants de l’Aide Sociale à l’Enfance d’Eure et Loir et parfois d’autres départements ainsi que de la PMI. Notre proximité avec les personnes hébergées et les échanges entre les équipes nous permettent de repérer ces situations difficiles. En fonction des éléments relevés et analysés en équipe un signalement ou une note d’information préoccupante peut être rédigée. Régularisation de la situation administrative : Une importante partie de notre public sollicite de l’aide pour la régularisation de leur séjour sur le territoire français. Pour certains, il s’agit de remplir le dossier de demande d’asile, pour d’autres de faire la demande d’un titre de séjour pour des raisons médicales ou professionnelles. Cela nous amène à les orienter vers le service des étrangers de la préfecture de Chartres pour le dépôt de dossiers et parfois vers le collectif des sans-papiers pour une aide spécialisée dans le droit des étrangers. L’aide aux jeunes Comme chaque année, face à un nombre important de jeunes en difficultés et souvent en errance depuis quelques années, nous avons sollicité l’aide et l’expertise de la Mission Locale et de l’ADSEA. Des dispositifs spécialisés étant créés pour les moins de 25 ans, leur accès y est favorisés grâce à ces partenaires. Un travail de coordination de nos actions est alors nécessaire. IV- Le SIAO Urgence La mission du SIAO urgence est assurée par deux intervenants sociaux répondant à la fois en parallèle à la gestion du 115 et l’accueil du SAO en journée. L’arrivée du SIAO veut atteindre l’objectif suivant : améliorer l’orientation et la prise en charge des personnes sans-abris ou risquant de l’être et de favoriser le travail coordonné des acteurs de la veille sociale, de l’hébergement et du logement. La création d’un Service Intégré d’Accueil et d’Orientation doit atteindre cet objectif en développant une collaboration active entre tous les acteurs sociaux. Missions SIAO Urgence ► Réception de tous les appels d’urgence du département (via le 115) 13 ► Régulation de l’offre et de la demande d’hébergement d’urgence ►Coordination des acteurs du dispositif : maraudes (en période hivernale sur le département) Obligations ► Orientation téléphonique de chaque demandeur ► Organisation de la veille sociale ► Indicateurs journaliers pendant les périodes hivernales et hors période hivernale pour la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations Constats pour l’année 2012 Depuis la mise en place du SIAO au Foyer d’Accueil Chartrain, nous n’avons pu mettre en avant de manière quantitative notre travail en lien avec nos nouvelles missions du SIAO faute d’outils et de départementalisation des données. Cependant au cours de l’année 2012, nous avons élaboré quelques outils afin de cibler le travail accompli. Grâce à ceux-ci nous pouvons répondre aux statistiques demandées par les financeurs (nombre de personnes hébergées/ nombre de nuitées etc.) Malgré tout, le logiciel Etat SIAO n’étant pas effectif, nous n’avons pas de regard sur tous les dispositifs d’hébergements dont dispose notre département. De ce fait, il est très difficile de trouver des places d’hébergement, et ce, rapidement. Malgré nos contacts téléphoniques, nous n’avions que peu de visibilité sur les disponibilités et admissions des places d’urgences de chaque structure. Néanmoins depuis novembre 2012, nous avons connaissance des places d’urgence disponibles du GIP de Dreux (structure avec places hébergement d’urgence). En effet, les intervenants sociaux du SIAO urgence orientent désormais toutes les personnes de Dreux faisant appel au 115. Auparavant, le GIP de Dreux gérait lui-même ses places d’hébergement d’urgence. La mission SIAO commence à voir le jour. Quant au Bercail, pour lequel les services de l’Etat financent un appartement de trois lits pour une maman avec des enfants, il n’y a pas eu de turn over du fait de l’occupation de cette place par une maman sans papiers. 14 Perspectives En parallèle, nous n’organisons pas de manière régulière des rencontres entre les acteurs de la veille sociale (hormis avant et après l’hiver) ce qui favoriserait la coopération entre tous et la recherche collective de solutions. (Mission assurée jusqu’ici par la responsable de service) De même, il nous semble que nous pouvons améliorer la coordination entre toutes les maraudes. Ceci permettrait de faire exister cette cohésion entre les maraudes pour que le travail de chacun soit accompli. Faire vivre les missions du SIAO, c’est parvenir à tisser des liens permanents entre les structures afin que le SIAO soit orienteur sur tout le département, sur toutes les structures sociales, et ce, toute l’année et de manière inscrite pour chaque structure de la veille sociale. Ex. SIAO Urgence orienteur au GIP de Dreux mais que l’hiver. a- Activité du SIAO Urgence en 2012 Le 115 : le numéro d’appel d’urgence pour les sans abris La création du 115 en 1997 et la loi de lutte contre les exclusions en 1998 organisent la « veille sociale ».Le développement des besoins d’hébergement et la diversification des structures ont conduit à poser la question de la façon dont le dispositif s’organisait pour que toute personne en difficulté puisse effectivement obtenir une réponse adaptée à sa situation. Il n’était évidemment pas envisageable de laisser une personne en détresse faire elle-même le tour des structures afin de trouver celle qui, compte tenu de son projet social et de ses disponibilités, serait disposée à l’accueillir. Il n’est pas davantage souhaitable que les services sociaux de secteur passent une grande partie de leur temps à cette recherche (ce qui, malheureusement, reste souvent le cas). C’est pourquoi, dès la fin des années 80, le ministère des affaires sociales a financé des équipes chargées de l’accueil et de l’orientation des personnes en situation d’urgence. Elle a permis également la naissance des premières équipes mobiles, celles du Samu social de Paris qui, en 1993, s’est fixé comme mission d’aller au-devant des plus exclus. Enfin après avoir contribué dans certains départements à la mise en place de numéros verts d’appel, elle permettra en 1997, la création d’un numéro vert national : le « 115 ». 15 ► Organisation Chaque période hivernale demande une réorganisation au sein de l’équipe 115. En effet, deux intervenants sociaux sont présents pour assurer la période estivale, du 1er mai au 21 octobre 2012. La période hivernale est synonyme d’un surcroît d’activité nécessitant la présence d’autres professionnels. De ce fait, une troisième personne a donc été embauchée sur un poste d’agent administratif. Ce troisième poste a permis d’organiser au mieux notre fonctionnement hivernal : L’agent administratif a pour missions d’assurer la permanence du SAO le matin accueillant les personnes hébergées sur le CHU la veille, les appels 115, le tri du courrier, la maintenance sur le service CHU (centre d’hébergement d’urgence), le service social des gens du voyage (gestion des appels et distribution du courrier) Deux intervenants sociaux ont pour missions de réceptionner tous les appels 115 et d’attribuer les places disponibles aux personnes, la permanence SAO, la distribution du courrier, les primo évaluations, renfort sur le CHU à partir de 18h si besoin. ► Constats L’année 2012 est le reflet d’une hausse des appels 115. Chaque année le nombre d’appels s’accroit ce qui nous demande davantage de rigueur dans notre réponse aux besoins d’hébergements ou autres. En effet, nous devons être plus réactifs pour faire face à la précarité des personnes. Il faut également s’adapter aux besoins qui évoluent et au public sans domicile fixe qui se diversifie de plus en plus. Nous avons donc comptabilisé 6617 appels sur le 115, soit une différence de 1294 appels de plus que l’année 2011. Le nombre d’appels en 2012 englobe les appels liés aux demandes d’hébergement, la maraude mais également divers appels de soutien ou d’informations. La majorité des appels sont pour des demandes d’hébergement d’urgence. Le nombre d’appels pour des repas est uniquement concentré sur les quelques mois d’hiver. 16 L’activité estivale du service Maraude ayant pris fin le 30 Juin 2011. Au cours d’une année, les appels sont massifs en période hivernale. La période dite estivale marque une baisse voir une stabilité dans les appels 115. En effet, de mai à octobre 2012, seules trente personnes, essentiellement des familles, ont pu bénéficier d’une poursuite d’hébergement sur demande du préfet. Malgré tout, il était demandé aux familles d’appeler le 115 chaque semaine afin de renouveler leur hébergement. L’augmentation du nombre d’appels en 2012 est un constat classique en hiver. Nous disposons de davantage de moyens et de financements pour accueillir le maximum de personnes. Il est donc évident que durant cette période l’activité du 115 soit en hausse. De plus, cette hausse peut s’expliquer par le nouveau règlement 115 que nous avons mis en place pour le début de la période hivernale 2012/2013. En effet, nous avons établi une nouvelle procédure et des conditions d’accès différentes à un hébergement au 115. Il est à rappeler que jusqu’à présent chaque personne appelait le 115 dès le matin et nous voyions notre liste de places d’hébergement saturée dès l’après-midi. Cette année nous avons réfléchi sur l’équité dans l’obtention des places d’hébergement. C’est pourquoi, le conseil d’administration a adopté ce fonctionnement à la nuitée: - 14h30, heure à partir de laquelle les personnes peuvent solliciter le 115 pour obtenir une place d’hébergement - 10 lits peuvent être attribués de 14h30 à 15h, 10 lits de 15h30 à 16h, 5 lits de 17h à 17h30 : cet échelonnement permet aux demandeurs de fin de journée d’avoir une chance de dormir à l’abri - 5 lits peuvent être attribués à partir de 20h, sachant que deux à trois sont réservés pour le service maraude c'est-à-dire que les maraudeurs peuvent ramener toute personne vulnérable de la rue n’ayant pas composé le 115. - 30 lits sont réservés à une contractualisation Les conditions d’accès à la contractualisation ont été revues par l’association et les équipes de terrain afin de donner cet accès à toute personne ayant des enfants ou personne ayant une activité professionnelle. Cette contractualisation est de trois semaines, la personne ou la famille peut rester sur le lieu d’hébergement durant cette période. Une fois arrivée à terme des trois semaines, les personnes doivent sortir, solliciter de nouveau le 115 et être hébergées 17 à la nuitée (si place disponible) sur le centre d’hébergement d’urgence. Une semaine à la nuitée doit s’écouler avant de pouvoir prétendre à une nouvelle contractualisation. Celle-ci permet alors qu’une autre famille puisse bénéficier de ces trois semaines. Comparativement aux autres années, aucune personne seule, malade, enceinte, âgée ne peut bénéficier d’une contractualisation. Ceci en accord avec toute l’équipe et l’association. Cette nouvelle procédure a permis d’avoir davantage de places à la nuitée et d’éviter au maximum les refus et la saturation du dispositif d’hébergement. ► Statistiques 2012: APPELS 115 : 6617 Refus hébergement : 799 manque de place 626 transgression 67 hors département 106 → abandon de demande 124 APPELS Maraude : 569 NUITEES : 24426 Lucé 8386 FAC (hôtel social / urgence famille) 7922 CHU 8118 REORIENTATION Départementale : 365 Dreux 350 Châteaudun 15 PERSONNES Hébergées 375 Refus Pour l’ensemble de l’année, nous relevons 799 refus. Ce chiffre élevé s’explique par l’arrêt du dispositif hivernal le 30 avril 2012. 18 Durant la période estivale, nous comptabilisons 554 refus d’hébergement, car peu de solutions d’hébergement s’offrent sur le département entre avril et octobre 2012. Indicateurs quantitatifs de l’année 2012 Les statistiques suivantes relatent les capacités d’urgence du Foyer d’Accueil Chartrain et non celles globales du département. ◊ Capacité d’hébergement De Janvier à Avril 2012(dispositif hivernal) : Places d’hébergement d’urgence localisées rue Maréchal Leclerc à Lucé (28) représentant 50 lits. D’Avril à Octobre 2012 (période estivale) : Installation du Centre d’hébergement d’Urgence rue Hubert Latham à Chartres avec une capacité d’accueil de 36 lits. De Novembre 2012 à Mars 2013 (période hivernale) : 60 lits sont mis à la disposition au Centre d’Hébergement d’Urgence à Chartres 5 lits disponibles au GIP Relais de Dreux. Toute l’année : Quelques places disponibles sur le service Hôtel Social et Urgence Famille lorsque les résidants sont absents. Le Bercail dispose d’un appartement (3 ou 4 personnes) attribuable via le SIAO (personne seule ou avec enfant). Cet appartement a été occupé toute l’année par une femme avec enfants sans papiers. 19 Le Bercail propose un accueil et un hébergement d’urgence à des femmes en difficulté, enceintes ou accompagnées de jeunes enfants. ◊ Nombre de personnes hébergées sur le dispositif Urgence Au cours de l’année 2012, 375 personnes* différentes ont pu bénéficier d’une place au Centre d’Hébergement d’Urgence à Chartres via le 115. (375 personnes* = 270 situations) → Compositions familiales Homme 174 Femme 47 Couple 16 Couple + enfant 73 Femme + enfant 63 Homme + enfant 2 Enfants 79 Jeune 18-25 ans 45 → Nombre total de Nuitées d’hébergement Nombre total de Nuitées 17284 → Lucé 8322 → Centre Hébergement Urgence 8144 → Foyer d'Accueil Chartrain 798 → Algéco 20 Articulation départementale 20 ◊ Gip Relais de DREUX Le SIAO Urgence se doit être l’orienteur principal de chaque demandeur vers un hébergement d’urgence pour la nuit. Depuis 2011 et ce jusqu’au 1er novembre 2012, le centre d’hébergement d’urgence de Dreux (GIP Relais) était autonome dans la gestion et l’attribution des places d’hébergement. Nous n’avions aucune connaissance des disponibilités d’hébergement pour chaque soir. Les personnes sollicitaient une place à la nuitée directement auprès de l’accueil de jour à Dreux et ce sans passer par le 115, numéro d’urgence départemental. Seules les personnes de « Chartres » et agglomération composaient le 115 pour pouvoir être hébergées à la nuitée au centre d’hébergement d’urgence à Chartres. Depuis le 01 novembre 2012, le SIAO Urgence de Chartres oriente 5 personnes (places hivernales) au GIP Relais de Dreux. Les personnes sollicitent une place d’hébergement en composant le 115. De son côté, le GIP Relais gère également 5 places d’hébergement d’urgence attribuables aux personnes locales et de par son statut GIP. L’orientation vers Dreux après l’appel au 115 se fait uniquement pendant la période hivernale. Arrivé le 31 mars, fin de cette période, le GIP Relais de Dreux retrouve sa gestion et attribution des places à la nuitée avec une capacité de 4 lits. Ce qui veut dire que les personnes originaires de Dreux ne composent donc plus le 115. Le SIAO Urgence perd sa mission de gestionnaire départemental. Nous avions donc connaissance des places d’urgence du Centre d’Hébergement d’Urgence situées à Chartres et celles disponibles à Dreux. ► Nous avons orienté 299 personnes au GIP Relais de Dreux. Ce chiffre concerne uniquement les mois de novembre et décembre 2012 soit le commencement de la période hivernale 2012. Nous pouvons enfin nous rendre compte du nombre de personnes ayant eu accès à une place d’hébergement à Dreux en sollicitant le 115. Nous disposerons juste du nombre précis d’orientations vers l’hébergement d’urgence uniquement pour la période hivernale 2012/2013. Cependant nous avons estimé à 365 les orientations en 2012. Dreux et Châteaudun étaient les villes les plus demandées. 21 Par contre nous ne pouvons avoir de chiffre précis quant à nos orientations sur Dreux sur l’année car Le GIP Relais gérait ses propres demandes sur le Pays Drouais. Points forts : Période hivernale (du 1er nov. au 31 mars) ∙ Connaissance des places disponibles au GIP Relais de Dreux ∙ Les personnes originaires de Dreux devaient composer le 115 ∙ Le SIAO Urgence est orienteur de chaque demandeur ∙ Contact quotidien entre SIAO Urgence et GIP Relais (nous informions des personnes orientées pour chaque nuit) faute de l’utilisation du logiciel Etat réservé au SIAO. ∙ Connaissance des places d’hébergement d’urgence aux centre d’hébergement de Chartres et du GIP Relais Période estivale (du 1er avril au 31 octobre) ∙ SIAO Urgence n’a plus la gestion des places d’urgence au GIP Relais de Dreux ∙ le GIP Relais reprend la gestion de ses places d’hébergement d’urgence ∙ les personnes originaires de Dreux ne composent plus le 115 ∙ plus de contact entre SIAO Urgence et GIP Relais ∙ connaissance des places d’urgence uniquement au centre d’hébergement d’urgence de Chartres car SIAO est gestionnaire et orienteur. ◊ Associations Caritatives : A la suite d’une réunion interservices afin de tous se coordonner sur les besoins d’un même public, deux associations (Secours Catholique et Saint Vincent de Paul) se sont proposées de façon très ponctuelle de prendre en charge un hébergement hôtelier en cas de saturation du dispositif d’urgence. Cette aide a permis de mettre à l’abri des femmes avec enfant(s), familles, ou femmes enceintes quand aucune autre solution ne pouvait être apportée. 22 Afin de ne pas épuiser ces deux associations, nous avons limité les sollicitations à quelques demandes mensuelles. ◊ Coordination des dispositifs de veille sociale : La Croix Rouge « maraude » le vendredi et le samedi de chaque semaine à partir de 19h. Ses secteurs d’interventions sont situés à la périphérie du centre-ville de Chartres (basse ville, gare) car ils disposent d’un camion. Il était convenu que les bénévoles appellent le 115 pour avertir de leur départ à la maraude. Les demandeurs appelaient le 115 et les intervenants sociaux du FAC contactaient les bénévoles pour prévenir de l’identité de chacun et de l’endroit d’intervention. Les Restos du cœur interviennent uniquement le dimanche de 17h à 19h au centre-ville et ses alentours car les bénévoles sont à pied. Aucun échange téléphonique ne se faisait. Les intervenants du 115 ne pouvaient pas contacter les bénévoles pour leur signaler chaque demande. Les intervenants sociaux informaient juste les demandeurs des horaires et des points de rencontre stratégiques de la maraude des Restos du Cœur. ► Les intervenants sociaux du 115 ont recensé (les deux périodes hivernales confondues janvier à fin mars 2012 et de novembre à décembre 2012) 569 appels pour les services de la Maraude. Constats : Communication difficile entre toutes les maraudes. Manque d’information tel que les numéros pour pouvoir joindre chaque bénévole. Nous ne pouvions contacter les bénévoles pour leur signaler des personnes en demande. Les intervenants 115 n’étaient pas toujours informés des maraudes (parfois pas de maraude le week-end par manque de bénévoles). 23 V- Conclusion L’activité du SIAO de manière globale s’enrichi de jour en jour et s’imbrique dans un fonctionnement d’équipe. Le SIAO tendra à développer ses missions sur l’année 2013. L’aspect partenarial et de réseau sera largement développé. L’utilisation pour chaque acteur du logiciel web SI-SIAO facilitera la lecture départementale des places d’hébergement d’insertion et d’urgence, une orientation plus rapide, une meilleure fluidité des dispositifs. L’observatoire permettra d’avoir une vision du nombre de demandes par dispositif et de pouvoir transmettre aux services de l’Etat les dispositifs sur lesquels des places sont insuffisantes. Il sera alors primordial et indispensable que chaque partenaire se sente concerné et s’implique dans le travail en réseau du SIAO, dans l’intérêt des personnes que nous accompagnons tous au quotidien. 24 MARAUDE Hiver 2012/2013 Depuis 2011, en lien avec des réductions budgétaires, le service Maraude du Foyer d’accueil Chartrain a cessé d’exercer à l’année. I- Période d’intervention La Maraude reprend son activité uniquement l’hiver soit du 1er novembre au 31 mars avec l’embauche de deux travailleurs sociaux. La Maraude intervient du lundi au vendredi uniquement de 17h à 00h. Son secteur d’intervention est principalement Chartres mais son activité peut s’étendre à l’agglomération. II- Accès et lieux d’intervention Les personnes doivent solliciter la maraude par le biais du 115. L’intervenant social SIAO115 contacte la maraude et, en fonction des endroits où se trouvent la ou les personnes, donnent rendez-vous à des lieux stratégiques tels que la gare, le centre-ville, le Point Refuge etc. De même, la maraude peut se rendre à des endroits de types squats. La Maraude peut être amenée à se rendre dans des endroits sombres, cachés, car c’est souvent dans ces lieux que les plus marginalisés se réfugient. III- Les moyens Budget restreint pour approvisionnement en Supermarché. Au 1er novembre 2012, le service a bénéficié de 650€ pour l’achat de vivres jusqu’à fin décembre 2012. Cette somme d’argent nous a permis d’élaborer des repas froids distribués 25 aux personnes ne pouvant accéder à l’hébergement sur le site (plats prêts à consommer en boîte, eau, fruits, produits laitiers, petits pots enfants…) Au 1er janvier 2013, nous avons bénéficié d’un peu de budget afin d’équilibrer les sacs repas. Banque Alimentaire. Ce partenariat permet de compléter les sacs repas que nous distribuons dans la rue. Cuisine centrale Nous faisons appel aux Internats pour récupérer les repas chauds non consommés et les distribuer aux personnes placées à l’hôtel et qui restent dépendantes du service Urgence. Boulangerie « La Mie Caline » située au centre ville de Chartres Depuis plusieurs années, le Foyer Accueil Chartrain a convenu d’un partenariat avec la Boulangerie « La Mie Caline ». Le service Maraude, tous les soirs, bénéficie de sandwichs, tartelettes, baguettes et viennoiseries. Ce soutien est vraiment très précieux puisqu’il permet d’agrémenter gratuitement les repas distribués, agrément fort apprécié des bénéficiaires. Le pain non distribué en maraude sert au petit déjeuner du CHU (centre d’hébergement d’urgence). Le Secours Catholique Régulièrement, les bénévoles du Secours Catholique nous contactent pour que nous allions retirer des vêtements, des accessoires de puériculture ; ce qui assure à notre public le renouvellement de leur « garde-robe » souvent sollicité. IV-L’intervention Par le biais d’un repas, les travailleurs sociaux peuvent interagir plus facilement de manière informelle et obtenir des informations dont les travailleurs sociaux du Service d’Accueil et d’Orientation ne disposent pas. 26 Il est important de préciser que la maraude est bien souvent (en période hivernale) le premier interlocuteur des personnes de la rue et peut les amener à se diriger vers le SAO (ouverture des droits communs), composer le 115, bénéficier d’une nuit d’hébergement d’urgence jusqu’à une insertion par l’hébergement ou le logement. La mise à l’abri La spécificité de cet hiver (2012/2013), était que les intervenants sociaux du Service Intégré d’Accueil et d’Orientation (SIAO) « Urgence » laissaient à disposition 3 places d’hébergement d’urgence pour les personnes les plus désocialisées n’ayant pas ou plus le réflexe de composer le 115. Laisser des places à disposition de la maraude permet de faciliter l’échange avec la personne de la rue, d’arriver avec une proposition et de répondre à la mission de mise à l’abri. Certains soirs d’affluence, lorsque les places ne pouvaient pas être gardées trop tardivement, la maraude a dû se contenter d’aller à la rencontre des publics marginalisés en ayant comme seule solution à apporter une couverture de survie et un repas froid. L’équipe doit alors se confronter parfois à la violence liée à l’absence de solution. En effet, quitter des lieux de rencontre en laissant la personne sans solution n’est pas toujours aisé lorsque les températures sont basses et génère de la culpabilité chez les professionnels. Le premier et le dernier maillon Premier contact permettant de ramener les personnes de la rue vers le droit commun, la maraude est aussi le dernier interlocuteur raccrochant les personnes qui ont été exclues du Centre d’Hébergement d’Urgence via leurs transgressions au règlement intérieur. La casquette « maraude » mais aussi « FAC » ne facilite pas toujours l’échange avec ce public dans la mesure où les sanctions institutionnelles ne sont pas toujours acceptées. La maraude doit revenir en explications et échanges autour des actes posés et se faire à la fois porte parole de la position de l’institution mais aussi acteur empathique afin d’initier un nouveau souffle. Une équipe EMPP, des bénévoles et des stagiaires impliqués Tous les lundis soir, la maraude est accompagnée de deux infirmières (en alternance tous les quinze jours) de l’Equipe Mobile Psychiatrie Précarité (EMPP) et détachées du Centre Psychiatrique du Coudray. Une compagnie précieuse qui connaît bien le public puisqu’elles interviennent en journée au Point Refuge sur les démarches administratives 27 de ces personnes « désociabilisées ». La maraude est alors informée sur les états mentaux, psychiques, fragiles et les parcours de vie de ces personnes qu’elle côtoie au quotidien. Cela lui permet de poursuivre le travail engagé par l’EMPP auprès des usagers afin d’aller dans une même cohérence d’intervention. Grâce à cette collaboration, la maraude peut également comprendre plus aisément le comportement de certains usagers qui peuvent se dévoiler introvertis et/ou extravertis et qui présenteraient des troubles plus ou moins agressifs à son encontre, voir des discours incohérents, des violences verbales, des méfiances, des comportements liés à la toxicomanie, à l’alcool, la schizophrénie, la dépression, l’abandon, la non reconnaissance familiale. Des bénévoles et/ou des stagiaires, d’une grande humilité, partagent une fois par semaine la mission de la maraude. C’est souvent une grande première pour chacun d’entre eux. Surpris, heureux, ravis de vivre cette expérience, ils apprécient que l’équipe ait su les accompagner dans le monde de la rue. V- Les maraudes bénévoles Avant et après chaque période hivernale, la responsable de service du Pôle Accueil organise une réunion pour préparer l’hiver autour de la Maraude. Le président de la croix rouge, les bénévoles de la Croix Rouge et des Restos du Cœur, l’équipe SAO/SIAO, les travailleurs sociaux de la Maraude du FAC sont conviés à cette réunion de préparation. Ensemble nous mettons en avant les difficultés du 115 et des refus en cas de saturation au centre d’hébergement d’urgence mais surtout nous mettons en place le planning des différentes maraudes pour déterminer les secteurs d’interventions par maraude. La Croix Rouge. Avec complicité, tous les vendredis soirs, la Maraude FAC rencontre la maraude Croix Rouge qui complète nos interventions de 19h à 22h. Son secteur d’intervention est situé à la périphérie du centre-ville de Chartres (basse ville, gare) car ils disposent d’un camion. Avec cet équipement adapté, la Croix Rouge peut proposer un repas chaud, très apprécié des usagers. Nous profitons de cette alliance pour échanger nos questionnements concernant le public que nous rencontrons et les lieux stratégiques que nous repérons. Une mutualisation 28 d’expériences et de compétences nous permet d’appréhender notre public avec une plus grande justesse. La Croix Rouge poursuit sa maraude le samedi également Les « Restos du Cœur ». Tous les dimanches de 17h à 19h, la maraude des Restaurants du Cœur prend la relève pour aller au-devant des personnes pour leur offrir réconfort et repas. Ils interviennent au centreville et ses alentours car ils sont à pied. Grâce à tous ces bénévoles, il n’y a pas de « cassures » entre la semaine et les weekend/jours fériés. Cette solidarité est précieuse, et inclue notamment le don de couvertures de survies qui nous a été fait par les Restos afin de faire face à cet hiver anormalement rude et long. VI- Quelques chiffres… HIVER 01/11/12 AU 31/03/13 Nombre de déplacements interventions Nombre d'intervention via appel 115 358 249 Nombre hommes rencontrés Nombre femmes rencontrées nombre enfants rencontrés Nombre de personnes nouvelles rencontrées 343 38 8 61 Nombre de personnes ramenées sur l’hébergement Nombre de repas distribués 88 267 Appel police dans la rue Appel pompiers dans la rue Accompagnement à l’hôpital Intervention hors agglomération 1 1 11 17 29 VII- Conclusion Une équipe soudée, une énergie déployée, un intérêt commun, une motivation grandissante, puis le retour à la vie sereine après 5 mois : c’est ainsi que la Maraude se construit pendant cette période d’intenses émotions, de fatigue, de confiance, d’échanges, de rencontres éclectiques tant par des parcours poignants que par des cultures différentes. La maraude est un service qui ne pallie qu’à un manque vital (repas et hébergement). Il n’y a pas assez de proximité pour mettre en exergue la valorisation de la personne désociabilisée depuis des années d’errance. La rue est une présence de chaque instant ; la seule présence hivernale ne permet pas, pour les plus marginalisés, de tisser des liens solides dans le temps qui permettent d’amener la personne progressivement vers le droit commun. Il serait important de mettre en place, notamment sur Chartres et l’agglomération des maraudes professionnelles à l’année pour accueillir cette population fragile et désorientée. Ceci permettrait d’aborder pas à pas une réinsertion vers les règles, les démarches et le retour à une vie sociale plus conforme à ce qu’elle n’est actuellement. Nous avons pu constater que les personnes recherchent un dialogue, adhèrent à une croyance de redevenir un citoyen comme tout à chacun avec une reconnaissance du droit d’exister. Afin que les Centres d’Accueil puissent être reconnus comme tremplin au retour à la vie sociale, il y a un travail homéopathique à entreprendre et non un travail allopathique qui ne guérit qu’en surface et non en profondeur. On peut constater que cette déchéance se comble par l’alcool, la drogue, la violence, la désinvolture et l’entrave à la bonne citoyenneté. Comment peut-on solliciter cette population à se raccrocher à une vie sociale en quelques « clics » ? La Maraude, un service qui a tout lieu d’exister ! Pour que le travail engagé soit encore plus performant, la maraude doit être reconnue comme le premier maillon d’une chaîne qui doit aboutir à une vraie réussite sociale. Il va sans dire que mener ces actions sur 5 mois d’hiver sans poursuite et maintien du lien avec les plus marginalisés ne permet pas d’établir les préalables visant à amorcer une réinsertion. 30 CENTRE D’HEBERGEMENT D’URGENCE (CHU) En 1984 le plan « pauvreté - précarité » institue une catégorie d’hébergement : on parle d’hébergement d’urgence. Le développement du chômage et de la précarité, joint à la plus grande instabilité familiale, a entraîné une augmentation des situations de détresse qui conduit les pouvoirs publics à mettre en place, à côté des moyens ordinaires de l’action sociale, les plans« Pauvreté – Précarité ». Le premier a été mis en place par Georgina DUFOIX, ministre des Affaires sociales et de la solidarité nationale, et visait la période hivernale 1984-1985. L’objectif était de consacrer, pour une période définie, des moyens supplémentaires pour faire face à une situation considérée comme exceptionnelle et temporaire. Cette démarche, a été régulièrement reconduite avant d’être finalement intégrée dans l’action permanente du ministère. PERIODE HIVERNALE du 1er Novembre 2011 au 31 Mars 2012 Depuis le 24 janvier 2011, le Dispositif Hivernal s’est concentré sur le site de l’ancienne gendarmerie de Lucé. Ce lieu d’hébergement s’est poursuivi sans coupure jusqu’à la fin de la période hivernale 2011/2012. Cette location a pris fin mi-avril 2012. Avec la location des bâtiments de Lucé, nous n’avons pas fait appel cette année (2011/2012), aux hôteliers de Chartres. Nous avons eu les moyens et financements nécessaires à l’hébergement de 60 personnes. Les résidants accueillis étaient concentrés sur le même site d’hébergement et non divisés dans deux endroits différents comme c’était le cas ces deux dernières années. Cela a permis un meilleur accompagnement social. 31 Au cours du mois de Janvier 2011, nous avions obtenu un financement de 50 places d’hébergement. Nombreuses personnes ayant fait appel au 115 ont pu être orientées par les travailleurs sociaux vers les différents types d’hébergement via les services du Foyer d’Accueil Chartrain. Malgré tout, certaines personnes se sont retrouvées sans solution d’hébergement à l’issue de l’hiver précédent (mars 2011). Parmi elles, des familles déboutées de leur demande d’asile restaient sans perspectives. La Direction Départementale de la Cohésion Sociale de la Protection des Populations a donc été alertée par le nombre de personnes restant sans solution et a alors financé 20 places d’hébergement pour la période dite estivale (du 1er mai au 31 octobre 2011). Il en va de soi que seules les familles avec enfants ont pu rester à la semaine sur le site de Lucé durant cette période. Nous avons commencé la période hivernale 2011/2012, avec une possibilité d’accueillir 30 personnes supplémentaires, soit 50 personnes au total. Etant donné le nombre de familles déjà prises en charge, la DDCSPP a financé 10 lits supplémentaires. Nous avons alors débuté le dispositif hivernal 2011/2012 avec 60 places d’hébergement. I. Lieux d’hébergement a) Disponibilité d’accueil → 50 lits financés du 24/01/2011 au 30/04/ 2011. → 20 lits financés du 01/05/2011 au 31/10/ 2011. → 60 lits financés du 01/11/2011 au 31/03/ 2012. → Quelques places dans les différents foyers d’hébergements du Foyer d’Accueil Chartrain (hôtel social, Urgence famille et chambre enfant du Fi) b) Description et organisation du lieu d’hébergement ◊ Description du lieu d’hébergement Deux bâtiments étaient consacrés à l’hébergement d’urgence 115. Nous avions nommé les bâtiments par des couleurs et les appartements par des noms. Ceci dans le but de mieux nous repérer. 12 appartements étaient à notre disposition. 32 Dans l’un des deux bâtiments, nous avions réservé, pour les travailleurs sociaux, un appartement « d’accueil » : - Un bureau réservé aux professionnels. - un grand salon où les personnes pouvaient se rassembler pour discuter, partager le repas ou simplement se reposer en regardant la télévision. - Une cuisine aménagée - Sanitaire - Un lave-linge - Un sèche-linge Les appartements « famille » étaient équipés de: - frigos - plaques électriques - rangements Les appartements réservés pour les personnes à la nuitée n’étaient ni équipés de frigo (afin d’éviter que les personnes stockent des aliments) ni de plaques électriques. Les personnes à la nuitée pouvaient prendre le repas dans l’appartement d’accueil, ou se faire chauffer leur plat et dîner dans la chambre à l’aide d’une micro-onde. Les travailleurs sociaux orientaient les familles contractualisées à la semaine vers des différentes associations caritatives (resto du cœur, secours catholique, croix rouge) lorsque celles-ci n’avaient pas de ressources. Enfin, une consigne était mise à disposition afin que chacun puisse stocker ses valises, ses affaires en journée. Celle-ci permettait aux personnes de sortir sans encombrement. ◊ Organisation du lieu d’hébergement Nous avons aménagé chaque appartement de façon à ce que nous puissions héberger toutes les personnes faisant appel au 115. Afin d’optimiser chaque espace, des lits étaient disposés dans les salons. En moyenne, 5 à 6 personnes partageaient le même appartement. Cette forme de colocation imposée pouvait être source de conflits. Nous avons repéré des complications dans le partage des locaux, des sanitaires, des problèmes de tolérance etc. 33 Nous étions toujours présents pour temporiser, trouver des solutions et discuter des différents qui émergeaient entre eux. Nous avions regroupés les familles en respectant leur composition dans des appartements distincts. Dans certain cas, nous nous sommes vus dans l’obligation d’installer deux familles dans un même appartement. En effet, cela permettait de laisser libres d’autres appartements pour les personnes hébergées à la nuitée. Il était important de distinguer les appartements des familles de ceux des personnes seules afin d’éviter des conflits, des incompréhensions etc. En effet, les familles avec enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’une maladie étaient contractualisés à la semaine. De l’autre côté, les personnes positionnées à la nuitée ne pouvaient être hébergées qu’à partir de 18h jusqu’au lendemain 9H. Les veilleurs étaient en charge de réveiller les personnes, de mettre à disposition le petit déjeuner et de les accompagner vers la sortie à 9h du matin. II. L’équipe Hivernale Du 1er novembre 2011 au 31 mars 2012 l’équipe s’organise comme suit : - Un chef de service du Pôle Accueil, dont l’ETP est répartit sur les services SIAO, Dispositif Hivernal et Maraude. - 2,5 ETP travailleurs sociaux positionnés sur le site d’hébergement d’urgence - Veilleur de nuit soit 2,5 ETP - 2 ETP travailleurs sociaux constituant l’équipe de la maraude III. Orientation via le 115 Chaque soir, l’équipe du dispositif hivernal accueillait toutes les personnes ayant fait appel au 115, numéro accessible 24h/24h. En effet, les intervenants sociaux recensaient le nombre de personnes et nous les orientaient à Lucé. 34 IV. Fonctionnement Le centre d’hébergement d’urgence ouvrait à partir de 18h. Les travailleurs sociaux étaient présents de 18h à 23h30. Les veilleurs quant à eux, arrivaient à 23h jusqu’au lendemain matin 9h. Un temps de liaison était réservé entre les travailleurs sociaux et les veilleurs, nécessaire pour les transmissions d’informations elles-mêmes indispensables au travail d’équipe. A l’ouverture des bâtiments, chaque personne se présentait dans l’appartement des travailleurs sociaux. A l’aide de la liste transmise par les intervenants sociaux, nous pouvions installer les usagers dans les appartements. A leur arrivée, nous donnions un drap house, un drap plat et une couverture. Toutes les personnes hébergées à la nuitée bénéficiaient (si elles le souhaitaient) d’un repas provenant de la cuisine centrale. Il serait indispensable de souligner le travail de rigueur qu’opèrent les travailleurs sociaux. En plus de gérer l’accueil des personnes, l’installation, le repas, ils ont pour mission d’orienter chacun des usagers vers un hébergement stable, une structure adaptée etc. A l’aide d’un outil bien spécifique, les travailleurs sociaux recevaient les personnes en vue d’une première évaluation. Cette évaluation est composée d’items permettant de cibler la demande et de comprendre le parcours de chacun afin des les orienter de façon adaptée. De plus, lors de ce premier entretien avec les résidants, ils lisaient le règlement de fonctionnement imposé par la structure et leur faisaient signer. Il était important de prendre le temps de connaître ce document, afin que l’usager ait connaissance de ses droits, du règlement et des conséquences éventuelles face aux transgressions (possession d’alcool, de drogues, violences etc.) L’objectif principal est d’accompagner chaque personne dans les démarches de droit commun, d’orienter vers les structures d’hébergement amorçant ainsi une insertion plus durable avant la fin de la période hivernale. En effet, après le 31 mars, la période hivernale se termine. Il faut avoir en mémoire qu’il n’y a malheureusement pas de solutions pour tout le monde, et ce, pour diverses raisons. Des personnes, des familles restent en attente de réponse pour un hébergement et n’ont pas d’autre alternative que le centre d’hébergement d’urgence pour « attendre leur tour » sur les listes d’attente en CHRS par exemple. Notre équipe, notre direction alertent la DDCSPP de manière régulière des difficultés rencontrées par les personnes sans solutions. 35 V. Le Dispositif Hivernal en chiffres. → Période Hivernale : du 1er novembre 2011 au 31 mars 2012. Ce tableau recense : - Le nombre d’appels pour un hébergement d’urgence - le nombre de demandes satisfaites - le nombre total de nuitées - le nombre de personnes hébergées NOV 2011 à APPELS 115 MARS 2012 Appels : 3587 • dont demandes d'hébergement 2677 • dont demandes satisfaites 2467 Refus : 210 • dont manque de place 65 • dont comportement inadapté 52 • dont refus de la personne 38 • dont abandon de demande 37 • dont réorientation 18 NUITEES HEBERGEMENT ►Dispositif d'hébergement à Lucé 6962 ►Foyer d'Accueil Chartrain 1607 TOTAL NUITEES 8569 TOTAL PERSONNES HEBERGEES 241 Couples 10 couples avec enfants 48 hommes seuls 128 femmes seules 31 femmes avec enfants 9 36 La période hivernale 2011/2012 s’est déroulée sur 5 mois consécutifs et non 6 mois comme les années précédentes. Si nous reprenons les chiffres de l’an passé, nous remarquerons une différence logique avec les chiffres proposés dans ce tableau. Compte tenu de la diminution de la durée du dispositif hivernal, nous ne pouvons pas réellement comparer les chiffres représentatifs de l’année 2011 et de l’année 2012. Cependant, nous avons noté d’importantes différences dans le nombre de refus. 1. Nombre total de refus d’hébergement Ce graphique montre une différence massive du nombre de refus d’hébergement d’urgence. 2. Analyse des refus 37 Ces deux courbes mettent en évidence les causes des refus. Les courbes révèlent une même tendance quant aux raisons des refus, mais met en évidence que le nombre de refus de l’hiver 2011-2012 est nettement supérieur à celui de l’hiver 20102011. Nous en avons fait l’analyse suivante : en 2010-2011 nous avons comptabilisé 11 refus pour manque de place, comparativement à 65 en 2011-2012. Malgré les 60 lits, ce manque de place pourrait s’expliquer par le fait que nous avons hébergé de nombreuses familles (48 personnes) sans papiers et sans perspective de réorientation vers un hébergement stable. La présence de ces familles affaiblit le turn over. La plus grande différence entre les deux années est le nombre de refus pour comportement inadapté dans le service d’hébergement d’urgence à Lucé. En effet, 52 refus ont été prononcés durant l’hiver 2011/2012. 16 personnes se sont vues interdites d’hébergement 115. Nous alertions alors les services de l’Etat sur les motifs des interdictions des personnes. En effet, lorsque nous étions en niveau 2, nous avions l’obligation d’héberger chaque personne faisant appel au 115 dans la mesure de comportements non violents. La responsable de service transmettait l’information à la personne concernée et informait chaque membre de l’équipe de la décision. Les intervenants 115 devaient être vigilants à ce type d’information et veiller à ne plus orienter la ou les personnes vers le site d’hébergement. Ces 16 personnes ont fait l’objet de nombreuses interventions des forces de l’ordre pour des raisons de : -transgression des règles de fonctionnement : détention d’alcool dans les chambres, alcoolisation massive sur site, altercation entre résidents, violence envers les travailleurs sociaux etc. -trouble du comportement : suite à la prise d’alcool, de cannabis, et autres types de toxique -d’ordres psychologiques et/ou psychiatriques. La plupart de ces personnes sont âgées entre 18 et 25 ans. Il est important de soulever que chaque année nous accueillons sur le 115 de plus en plus de jeunes. Ces jeunes sortent bien souvent de foyers, de prison et sont en conflits avec leur sphère familiale. En général, ils ne sont pas insérés professionnellement, ne peuvent bénéficier d’aucune ressource et ne peuvent donc pas prétendre au logement. Lorsqu’ils adhèrent à l’accompagnement social, seule la demande au CHRS Urgence est envisageable. 38 Nbre de personnes hébergées sur le Dispositif Hivernal 241 Nbre de personnes orientées : 91 → FAC 57 → Bercail 1 → Attributions de logement 11 → Centre de soins 1 → Retour vers département d'origine 2 → Retour volontaire au pays 12 → Retour chez famille 6 → incarcération 1 Nbre de personnes n'ayant pas trouvé de solution : 150 → nbre de personnes étant de passage hors départ ou interdites de site 102 → nbre de personnes sans solution au 31/03/12 VI. 48 Bénévolat L’hiver 2011/2012 a été particulièrement rude. En effet, deux travailleurs sociaux à temps plein étaient prévus sur le site de l’hébergement d’urgence. Très vite nous nous sommes aperçus que deux professionnels ne suffisaient pas à la gestion de l’hébergement et de l’accueil quotidien de 60 personnes. Faute de subventions, seule une troisième personne a été embauchée à temps partiel à partir de janvier 2012. Dans le meilleur des cas, ce renfort permettait aux travailleurs sociaux de tourner à deux sur le site et non plus seul. Malgré tout, ils étaient le plus souvent seuls à intervenir chaque soir sur le lieu d’hébergement d’urgence. Le FAC ouvre ses portes à un public marginalisé, désocialisé, sans abris. Nombreuses sont les personnes qui souhaitent être bénévoles au sein de cette structure. Au vu d’un manque de personnel durant la période hivernale, et ayant besoin de soutien sur un plan logistique, nous avons fait appel au bénévolat. Avant d’être sur le terrain, les 39 travailleurs sociaux rencontraient chaque personne afin d’expliquer aux bénévoles le fonctionnement de l’hébergement, le public « 115 », nos attentes et de les entendre sur leurs motivations. Environ une dizaine de bénévoles sont venus nous apporter leur aide de manière très régulière. De manière générale, les bénévoles étaient chargés de remettre draps et couvertures, de donner le repas, d’aller en consigne afin que les usagers puissent récupérer leurs bagages etc. Ce soutien a permis aux travailleurs sociaux de se focaliser sur l’accompagnement social, de connaître davantage les personnes accueillies, d’écouter et de répondre aux besoins de chacun. VII. Conclusion Comme chaque année, le dispositif hivernal met en exergue la précarité des situations accueillies. Ce dispositif ponctuel ne permet pas d’embaucher des équipes pérennes, et c’est parfois sans réelle expérience des enjeux qu’elles mènent de front cette multitude de missions qui lui sont confiées. Force est de constater cet hiver encore, que beaucoup de jeunes se retrouvent à la rue et peu de perspectives s’offrent à eux. Cette errance associée aux addictions des publics génère en soirée des violences pour lesquelles l’intervention des forces de l’ordre est nécessaire. 40 BILAN DE L’ACTIVITE 2012 du 1er Janvier 2012 au 31 Décembre 2012 I. Période et lieu d’hébergement L’année 2012 fut découpée en 3 parties : 1. La fin du dispositif hivernal 2011 / 2012, allant du 01 Janvier 2012 au 31 Mars 2012. 2. La période estivale, allant du 01 Avril 2012 au 31 Octobre 2012 3. Le début du dispositif hivernal 2012 / 2013, allant du 01 Novembre 2012 au 31 Décembre 2012 Une année rythmée par des changements, notamment d’hébergement, et par conséquent du nombre de places disponibles pour les usagers, mais aussi d’organisation. Le bail du lieu d’hébergement de l’hiver précédent pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes, situé à Lucé rue du Maréchal Leclerc, a pris fin en Avril 2012. L’obtention d’un nouveau bâtiment situé à Lèves (bâtiment regroupant le Foyer d’Insertion, les bureaux du Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile ainsi que de l’ensemble des services extérieurs du Foyer d’Accueil Chartrain) a permis de libérer les locaux situés rue Hubert Latham au bénéfice du Centre d’Hébergement d’Urgence dès Mai 2012. Le CHU y est désormais situé de manière pérenne. Lors de l’installation dans ce bâtiment de nombreux travaux de réaménagement ont été mis en place afin de permettre aux usagers du CHU accueillis de vivre dans un environnement agréable et adapté : - Création d’une cuisine complète à chaque étage, espace collectif de repas - Création d’une réserve permettant le rangement des repas, du linge ou encore des produits d’entretiens. - Création d’un bureau pour l’équipe éducative - Création d’une laverie réservée aux résidants - Création d’une salle télévisuelle 41 a) Bâtiments à Lucé L’année 2011 a commencé avec l’annonce d’une nouvelle primordiale pour le dispositif hivernal, à savoir la « location » de l’ancienne brigade de gendarmerie à Lucé. En effet, à partir du 24 janvier 2011 nous avons pu occuper 11 appartements pouvant accueillir au quotidien 43 personnes. Nous avons réservé un appartement de « secours » avec une capacité de 7 lits. Cet appartement était mis à disposition dans le cas où une nouvelle famille, des femmes avec enfants, seraient dans le besoin. Pour une capacité totale d’accueil de 50 personnes. Le bail de ces bâtiments arrivant à échéance, une nouvelle solution d’accueil devait être trouvée. Cette solution située 12 rue Hubert Latham est désormais durable et pérenne. b) Le Site FAC Les années précédentes, nous disposions de deux « Bungalows » sur le site du Foyer d’Accueil Chartrain prévus pour l’accueil de 6 personnes, généralement masculines. Depuis cette année ces « bungalows » ne présentant plus les conditions de sécurité minimum, nous en avons abandonné l’utilisation. Le nouveau bâtiment du Centre d’Hébergement d’Urgence dispose d’une capacité d’accueil de 60 personnes chaque nuit, réparties dans 15 chambres, dont 8 réservées aux personnes hébergées à la nuitée et 7 pour les familles ou personnes contractualisées. De plus, trois autres chambres restent libres. Ces dernières sont réservées au service Hôtel Social qui devrait, durant l’année 2013, s’implanter au second étage du Centre d’Hébergement d’ Urgence. Il est parfois possible d’héberger des usagers au sein des autres services présents sur le site du siège du Foyer d’Accueil Chartrain (Hôtel Social ou encore Urgence Famille), en accueil à la nuitée lorsqu’un lit se libère pour cause d’absence du résidant. II. L’équipe L’équipe en 2012 est composée de : 42 - Travailleur social pour l’accompagnement social sur le Centre d’Hébergement d’Urgence : 1 ETP - Intervenant social sur le Centre d’Hébergement d’Urgence : 1 ETP - Veilleur de nuit : 2,5 ETP - Intervenants sociaux 115-SAO-SIAO Urgence (2 ETP) - Educateurs du SAO-SIAO Insertion (2 ETP). - 1 Chef de Service du Pôle d’Accueil dont l’ETP est réparti sur le service du SIAO, SAO, CHU, Maraude et 115. - En complémentarité durant la période hivernale : Travailleur social (1ETP) et maraudeurs (2 ETP) III. Le fonctionnement du CHU a) Lucé Chaque personne faisant appel au 115 dans la période du 24 Janvier 2012 au 30 Avril 2012 fut orientée dans les appartements de Lucé. Pour que tout le monde puisse être mis à l’abri, nous avons aménagé plusieurs lits dans chaque chambre. Au total nous avons une capacité de 50 places d’hébergement. Les 11 appartements sont répartis dans deux bâtiments. Afin de rendre la répartition des chambres plus facile pour les travailleurs sociaux, nous avons donné à chaque bâtiment une couleur, et nous avons attribué un nom à chaque appartement. Il s’est avéré que beaucoup de familles, principalement des demandeurs d’asile, ont sollicité le 115. Les familles peuvent rester à la semaine dans les appartements d’un des bâtiments. Il nous semble logique de placer toutes les personnes contractualisées à la semaine dans le même bâtiment pour ne pas susciter de conflits. b) Rue Latham depuis mai 2012 Il est impossible d’accéder à cet hébergement d’urgence sans avoir au préalable composé le 115 ou après avoir été orienté par le SIAO. Après une rapide évaluation, l’intervenant social SIAO Urgence-115 oriente dans un premier temps les demandeurs vers un hébergement. Les demandeurs sont ensuite, soit le jour même, soit le lendemain, reçus par un travailleur social du Centre d’Hébergement d’Urgence 43 ou du SAO afin d’effectuer une primo-évaluation de leur situation, d’enclencher l’ouverture de droits au besoin et de leur offrir une orientation qui soit la plus adaptée à leurs besoins. Une fois la personne prise en charge, l’équipe du Centre d’Hébergement d’Urgence étudie plus en détail sa situation afin de l’aider à amorcer sa réinsertion en termes d’accès aux soins (CMU, MDPH, CMP, cure etc..), de recherche d’hébergement ou de logement (HLM, DALO, FSL etc..) et d’emploi. Nous soulignons que les travailleurs sociaux assurent des accompagnements individuels en prenant en compte la singularité des différentes problématiques de chacun et donc dans un souci de respecter aux mieux leurs besoins et attentes. Le Centre d’Hébergement d’Urgence est un service d’urgence : il se veut donc être un lieu de transition, d’où l’intérêt des rencontres avec les travailleurs sociaux afin de proposer un accompagnement vers une insertion plus durable. Cet hébergement est attribué pour une nuit. Pour en demander le renouvellement, il est indispensable d’appeler le 115 chaque jour. Cependant, l’hébergement est renouvelable en fonction des places disponibles sur le dispositif, les personnes ne sont donc pas certaines de dormir à l’abri chaque jour. Seules les familles avec enfants et les personnes qui travaillent ont la possibilité d’être contractualisées pour une durée de trois semaines. Ces personnes ont donc la possibilité de rester sur le site 24h/24. Concernant les accueils à la nuitée, le service hébergement est ouvert 7 jours sur 7 à partir de 18h et jusqu’à 9h le lendemain matin. L’équipe éducative est présente entre 10h et 00h15 (cela peut varier en fonction des emplois du temps respectifs), et le veilleur est présent sur le site de 0h à 10h le lendemain matin afin d’assurer la sécurité des locaux durant la nuit et assurer la maintenance (lessives, petit déjeuner, réveil des résidents, etc.). Les résidants ne sont pas acceptés sur l’hébergement au-delà de 22h les dimanches, lundis, mardis, mercredis et jeudis soirs, et au-delà de 0h les vendredis et les samedis. Le coucher se fait chaque soir à 23h maximum, et 0h le vendredi et le samedi. Cela afin de respecter le voisinage et le sommeil de tous. 44 Le veilleur réveille les résidants hébergés à la nuitée chaque matin à 7h30 puisqu’ils doivent quitter le service au plus tard à 9h, après avoir nettoyé leur chambre et remis leurs draps au veilleur. Les absences sur les horaires d’ouverture de l’hébergement doivent être systématiquement signalées à l’équipe éducative ou au veilleur. A défaut, les lits sont réattribués. Le dîner est distribué chaque soir vers 19h30 par l’équipe éducative, les repas proviennent de la cuisine centrale. Le petit déjeuner est également fourni aux personnes hébergées à la nuitée, il peut être pris entre 7h30 et 8h45. En revanche, lorsque les personnes bénéficient d’une place en contractualisation, les repas sont à leur charge. Pour des raisons d’exigüité des appartements, d’hygiène et de convivialité sur le CHU, l’ensemble des repas est pris dans la cuisine collective de l’étage. Il est possible d’organiser avec les hébergés des repas cuisinés à thème que l’ensemble des personnes partagent ensemble le soir. Les hébergés doivent faire le nettoyage de leur chambre, des sanitaires et du lieu de vie chaque matin avant de quitter les lieux et déposer leurs draps avant leur départ. Le veilleur ferme les logements chaque matin après avoir vérifié que les locaux sont rendus en bon état. L’équipe ménage de l’association passe par ailleurs chaque matin pour assurer l’hygiène des locaux. Tous les résidants doivent participer à l’entretien quotidien des locaux. Chaque soir, plusieurs personnes sont désignées par l’équipe éducative pour le ménage des parties communes le lendemain matin. Les produits d’entretien (produit sol, serpillère et seau) sont fournis par le service ; les produits d’hygiène sont fournis aux personnes sans ressource. En conformité avec la loi, une participation financière couvrant partiellement le coût de l’hébergement et des repas est demandée correspondant à 15% des ressources, avec repas. Elle est calculée au prorata du nombre de nuitées passées sur le dispositif d’hébergement. Tout manquement au règlement peut entraîner une sanction suivant l’importance de la transgression (acte de violence qu’elle soit verbale ou physique, menaces, vol, non-respect du règlement de fonctionnement…) : Avertissement oral Avertissement écrit Mise à pied n’excédant pas 7 jours 45 Fin d’hébergement Réparation Avantages observés Les hébergés disposent d’espaces et d’un confort favorisant une certaine intimité et favorisant la sociabilité entre hébergés. Une équipe de travailleurs sociaux et de veilleurs de nuit est présente à l’ouverture du Centre d’Hébergement d’Urgence (18h – 10h). Cela favorise l’accompagnement social ainsi que l’aide dans les démarches administratives ou encore pour divers accompagnements extérieurs. L’équipe éducative ainsi que les veilleurs de nuit se chargent également de l’entretien du linge. Les veilleurs de nuit préparent le petit déjeuner chaque matin et inspectent les chambres et la cuisine avant le départ des résidants à 9h. Des espaces communs ont été créés pour favoriser les échanges, les dialogues entre les personnes hébergées dans les différents appartements. Les plaques chauffantes ainsi que les micro-ondes ont été supprimés des chambres, par sécurité. Les espaces communs permettent, le matin tout comme le soir, de prendre des repas, de regarder la télévision, écouter de la musique, jouer à des jeux de société. La création d’une bagagerie permet aux hébergés non contractualisés de laisser leurs bagages ce qui favorise également leurs démarches d’insertion la journée. La mise à disposition aux horaires d’ouverture (18h – 10h) de deux machines à laver ainsi que d’un sèche-linge leur permet de laver régulièrement leurs vêtements afin de préserver leur dignité et leur permettre d’effectuer leurs démarches d’insertion dans les meilleures conditions. Une augmentation du niveau de sécurité pour les salariés, car les collègues des autres services sont présents durant la soirée. 46 Tous ces changements ont apporté une réelle plus-value à l’hébergement et à l’accompagnement apporté aux hébergés. Ils ont également contribué à responsabiliser les résidants quant au maintien de la propreté des locaux où ils sont hébergés même s’il s’est parfois avéré difficile pour les travailleurs sociaux de responsabiliser certaines personnes très marginalisées. L’organisation de repas ou animations avec la participation de trois bénévoles particulièrement présents sur le Foyer d’Accueil Chartrain a remporté un franc succès auprès des hébergés. Les repas permettant aux résidants d’apprendre à cuisiner avec des ingrédients de la vie courante et peu couteux. Les soirées à thèmes (exemple : Nouvel an ou encore repas de Noël, Sortie football, concert public au sein de la ville de Chartres, etc.) permettant de profiter ensemble de moments de détente, aux hébergés de s’évader un moment de leur situation et de favoriser le rapport entre l’ensemble des personnes hébergées par le FAC mais aussi le rapport entre travailleurs sociaux et hébergés. c) Les services du FAC Le 115 oriente les résidants sur certains services du FAC. Ceci nous a permis de répondre à certains pics de demandes lorsque la capacité d’hébergement du CHU était saturée et donc d’éviter des refus. Cet hébergement a permis parfois aussi d’aider l’équipe à mieux évaluer la pertinence de certaines orientations sur ces services en faisant office « d’hébergement test » : Primo-évaluer la capacité d’une personne à intégrer un collectif lorsqu’une demande avait déjà été enregistrée observer de façon plus permanente une personne dont la situation précaire l’a fragilisée (fragilité psychologique, évaluation des capacités de prise en charge autonome… d) Quelques chiffres Situation au 31/12/2012 Nombre de situations rencontrées 296 Nombre de personnes rencontrées 375 47 NUITEES HEBERGEMENT Foyer Accueil Chartrain 24426 Dont Centre d’Hébergement d’Urgence 8118 Dont Lucé 8386 Dont Hôtel Social, Urgence Famille 7922 TOTAL PERSONNES HEBERGEES 375 Hommes 174 Femmes 47 Enfants 79 → Durée moyenne de séjour 15 jours entre 15 et 180 jours plus de 180 jours Nbre de Nbre de Nbre de Nbre de Nbre de Nbre de personnes Situations personnes situations personnes situations Homme 125 125 37 37 1 1 Femme 23 23 15 15 0 0 Couple 12 6 0 0 0 0 Couple + 19 4 18 4 10 3 40 14 9 4 4 2 2 1 0 0 0 0 221 173 79 60 15 6 enfant Femme + enfant Homme + enfant TOTAL ► 315 personnes ont quitté le service d’hébergement d’urgence. Ce chiffre représente également 239 situations. ► Pour les 239 situations parties au cours de l’année 2012 : - logement durable : 12 - hébergement provisoire (1) : 87 - rue, squat, prison etc . : 10 - autres (2) : 130 (1) = CHRS (2) = pour les personnes ayant sollicité une ou quelques nuit(s) sur le centre d’hébergement d’urgence sans accéder à un accompagnement fixe. Comme chaque année nous avons pu remarquer que de nombreuses personnes sont juste de passage. 48 ► Au 31 décembre 2012 : → 59 personnes étaient hébergées sur le dispositif du centre d’hébergement d’urgence → 59 personnes représentaient 30 situations dont : - 3 couples - 7 couples avec enfants - 12 hommes - 5 femmes - 3 femmes avec enfants Au centre d’hébergement d’urgence, de nombreuses familles ont bénéficié d’une contractualisation (pas de sortie durant 3 semaines). - 6 ménages bénéficient d’une prise en charge continuelle donc « sans sortie » au centre d’hébergement d’urgence à Chartres, sur la demande du Préfet. 6 ménages représentent 22 personnes dont 12 enfants - 5 ménages soit 15 personnes dont 7 enfants, hébergés 3 semaines consécutives. Arrivée au terme de la contractualisation, chaque famille devait recomposer le 115 pour une place d’hébergement à la nuitée. Celles-ci devaient attendre une semaine (à la nuitée) avant d’être éligible à une autre contractualisation. 49 PERIODE ESTIVALE du 1er mai 2012 au 31 octobre 2012 Durant la période estivale 2012, l’association a pu poursuivre la gestion de l’ancien bâtiment du Foyer d’Insertion situé à Chartres, 12 rue Hubert Latham, au titre de l’hébergement d’urgence de droit commun. Cet hébergement disposait alors de 30 places, correspondant à l’hébergement de personnes en situation irrégulière ou en recours administratif. S’ajoutant à cela 6 places pour des enfants de moins de 3 ans. Durant l’intégralité de cette période, nous avons accueilli 51 personnes différentes. L’accompagnement social fourni par l’équipe éducative durant la période estivale a permis la réorientation de 5 familles soit un total de 15 personnes. Les difficultés rencontrées Cette période estivale a été marquée par les problèmes dus au bâtiment de Lucé. En effet le bail prenant fin, il a fallu trouver une solution et cela au plus vite. Par chance l’acquisition du nouveau bâtiment situé à Lèves a permis à l’association de pouvoir penser à de nouvelle solution d’hébergement pour les usagers faisant appel au 115. Ce contexte a engendré le déménagement des familles contractualisées. Dans les appartements de Lucé, ces personnes vivaient en quasi-autonomie et sans fonctionnement collectif. L’arrivée sur le site a permis d’harmoniser les règlements, de resituer cet hébergement dans un cadre d’hébergement d’urgence. Les logements sont plus petits qu’à Lucé mais les familles se sont bien adaptées malgré la mise en œuvre d’un fonctionnement plus collectif pour les repas par exemple. Le second point fut le manque de « turn-over ». En effet, dès l’acquisition de l’ancien bâtiment du Foyer d’Insertion, nous avons accueilli 10 familles dont 8 sont restées durant l’intégralité de la période estivale. Cette difficulté est sans aucun doute due à la situation administrative de ces familles déboutées sortantes de Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asiles. En effet, le seul hébergement accessible pour ce type de public est le 115. 50 Les activités estivales La période estivale a permis à l’équipe éducative de pouvoir créer du lien avec l’ensemble des usagers accueillis sur le Centre d’ Hébergement d’ Urgence : les entretiens éducatifs, les discussions informelles mais aussi les diverses activités et animations proposées. Nous avons mis en place plusieurs repas collectif sur le Centre d’Hébergement d’Urgence, mais nous avons aussi fait un repas collectif avec le service Hôtel Social dans le but de rencontrer les autres usagers hébergés sur le Foyer d’Accueil Chartrain autour d’un repas et d’activités sportives. Concernant les activités extérieures, nous avons accompagné, à de multiples reprises, les jeunes assister à des rencontres sportives sur le département. Cela a permis de découvrir les alentours du FAC mais aussi, pour certains, de découvrir le football, le handball ou le basketball. Nous avons organisé une sortie extérieure dans un parc d’attraction afin de permettre aux familles de découvrir un univers inconnu pour la plupart. Ce projet fut réalisé en partenariat avec l’équipe éducative du service Urgence Famille. Enfin nous avons organisé des rencontres sportives avec l’ensemble des usagers du CHU et des services présent sur le site du FAC. Cela a permis de mieux connaitre les autres résidants étant hébergés sur le FAC, de découvrir les usagers dans un autre contexte éducatif mais aussi de partager un moment convivial autour d’une activité sportive. 51 PERIODE HIVERNALE du 1er Novembre 2012 au 31 Mars 2013 I. En quelques chiffres Le Centre d’Hébergement d’Urgence comportait cet hiver une capacité de 60 places, auxquelles nous avons ajouté les places d’hébergement ponctuelles se libérant à la nuitée sur le site du FAC (Hôtel Social, Urgence Famille). Ainsi, 9517 nuitées ont été assurées sur la période hivernale 137 situations différentes ont été accueillies cet hiver, soit un total de 206 personnes Parmi ces 206 personnes, nous avons accueilli : 13 couples avec enfants (54 personnes) 14 femmes avec enfants (38 personnes) 5 couples sans enfants (10 personnes) 79 hommes seuls 25 femmes seules Nous constatons un accueil important de personnes ou encore de couples avec ou sans enfants, primo arrivants et en demande d’asile. 95 personnes ont été orientées : 8 HUDA (7 situations) 12 CADA (8 situations) 24 Urgence Famille (10 situations) 10 Hôtel Social 5 Foyer d’Insertion (4 situations) 52 14 Logements extérieurs autonomes (10 situations) 1 Hospitalisation 13 GIP de Dreux (3 situations) 3 Incarcérations 1 Hébergement transitoire 2 Hébergement relais (1 situation) 2 formations 111 personnes n’ont alors pas pu trouver de réponse à leur situation malgré la rencontre avec les travailleurs sociaux : - 45 personnes ne sont plus hébergées pour différentes raisons : faits de violences verbales ou physiques, non-respect du projet individualisé, nonrespect du règlement de fonctionnement ou encore parce qu’elles ne contactent plus le 115 à ce jour. - 66 personnes restent sans solution au 31/03/2013 Ainsi 46.12% des personnes accueillies ont pu sortir du Centre d’Hébergement d’Urgence avec une solution d’hébergement adaptée à leur situation mais aussi à leur demande. Nous constatons une augmentation de ce chiffre par rapport à l’année précédente qui était de 37.76%. Ce pourcentage de « réussite » n’a pu être supérieur en raison du public accueilli, soit en majorité des demandeurs d’asile en attente d’une orientation en CADA ou HUDA dépendant de la Préfecture de Région. II. Le CHU hivernal a) La violence Au-delà de ces chiffres, nous faisons le constat d’un dispositif hivernal pendant lequel la violence a été très présente. 53 Nous avons relevé 16 personnes ayant posé à un moment donné un acte de violence pour lesquelles l’intervention des forces de l’ordre a été parfois nécessaire, une plainte ou main courante déposée et pour lesquelles l’hébergement de droit commun n’a pu se poursuivre pour des raisons de sécurité. D’autres situations, non pas moins violentes pour autant, ont pu être résolues par l’intervention de proximité des travailleurs sociaux ou du cadre d’astreinte. Nous notons une collaboration certaine avec le commissariat de Chartres, qui, avec les moyens dont il dispose, a su faire preuve de réactivité et porter un vif intérêt à notre mission. b) Le public Comme dans tout milieu social, nous avons pu constater des regroupements de personnes en fonction de leur âge, leur milieu d’origine ou leur origine ethnique. Nous pouvons distinguer trois groupes distincts de personnes hébergées : les demandeurs d’asiles (arrivés souvent en couple ou en famille), les personnes marginalisées (souvent des hommes seuls) et les personnes d’origine française âgées de 18 à 25 ans. Sans vouloir les stigmatiser, nous avons pu observer que les faits de violence proviennent plus fréquemment des personnes marginalisées ou des jeunes. En effet, il faut relever un lien de cause à effet entre les violences, les conduites addictives et les troubles ou maladies psychiatriques. Là où une personne marginalisée va poser un acte de violence ou un manquement au respect du règlement intérieur sous l’emprise de l’alcool, la problématique est différente avec le public jeune accueilli. En effet, en plus de consommation illicite sur le site, il y a une répercussion de l’effet de groupe face au cadre que posent les éducateurs engendrant des provocations pouvant déraper jusqu’à des faits de violence tant vis-à-vis de l’équipe éducative qu’envers les autres résidants. Ces derniers se connaissent déjà de la rue ou des foyers dans lesquels ils ont été placés, ils ont parfois un passé commun. Pour certains, leur vécu en institution rend difficile le respect du personnel ou du règlement, ils essayent de repousser systématiquement les limites et répondent difficilement au suivi proposé par les travailleurs sociaux. La journée, ces jeunes restent ensemble, ils « trainent » et n’effectuent pas les démarches nécessaires à l’évolution 54 de leur situation. Ils s’alcoolisent, vivent des situations de violence, puis ils reviennent au CHU en y transposant les histoires de la rue. Chaque personnel a du faire preuve d’une extrême polyvalence, de sang-froid, de patience et de dynamisme permanent. c) L’équipe hivernale et son quotidien La mission des équipes éducatives a nécessité l’utilisation de toutes leurs compétences : l’écoute, le suivi social et l’accompagnement des usagers, la gestion logistique, la gestion de la violence, la gestion du collectif, la présence auprès des personnes, les diverses animations extérieures, etc. Afin d’optimiser le suivi de chacune des personnes hébergées, les travailleurs sociaux se sont attribués des références. La procédure d’accueil mise en place a permis une répartition réfléchie de ces références. En effet, cette année, l’équipe éducative se composait d’un homme et d’une femme. Lorsqu’une nouvelle personne arrive au CHU, elle est aussitôt reçue pour une première évaluation de sa situation et la lecture du règlement intérieur. En fonction du profil de la personne, la référence était donc attribuée. Par exemple, certains ayant un passé de violence envers les femmes ont été suivis par l’éducateur, en revanche certaines femmes victimes d’agressions sexuelles ont été confiées à l’éducatrice. L’accueil et le premier entretien sont des étapes clefs pour la prise en charge de la personne hébergée. Le suivi mis en place par l’équipe éducative se façonne selon le profil de la personne, son autonomie, son histoire, sa situation actuelle (administrative, professionnelle, etc.), son état de santé, son état moral, et tout autre paramètre individuel à prendre en compte. Le suivi d’une situation s’effectue principalement par des entretiens plus ou moins fréquents. La fréquence est déterminée selon l’autonomie et l’investissement personnel de l’usager. Les personnes n’effectuant pas leurs démarches sont reçues plus régulièrement pour faire un point sur l’avancée de leur situation. Si toutefois, il s’avère que la personne n’entame aucune démarche, l’équipe éducative utilise le contrat d’objectifs qui est un document par lequel le résident s’engage à effectuer ses démarches avec des dates butoirs à respecter. Le non-respect de ce document peut mettre un terme à l’hébergement, c’est donc un outil de travail efficace. 55 Les entretiens peuvent également se tenir à la demande du résidant : lorsque ce dernier a reçu un courrier administratif et qu’il a besoin d’aide pour le comprendre ou pour compléter un dossier ; lorsque la personne souhaite obtenir une attestation à présenter aux associations humanitaires pour obtenir une aide alimentaire ou vestimentaire (secours catholiques, croix rouge, restaurant du cœur), etc. L’équipe éducative encadre chaque démarche administrative et se tient informée de l’avancée de chacune des situations, c’est pourquoi les entretiens sont assez réguliers. En fonction de la situation, de la volonté et des capacités de chacun, des orientations en hébergement sont également envisagées avec la personne. Le suivi de chacun, les entretiens, doivent s’adapter au rythme du CHU, en fonction de l’organisation de la soirée mais aussi en fonction des imprévus. L’équipe éducative veille à ce que chaque chambre soit prête à l’arrivée des personnes : les draps et serviettes sont disposés sur chaque lit. La soirée est organisée comme suit : - 18h00 : arrivée des résidants, chacun prend connaissance de sa chambre et s’installe - 18h00/18h20 : accès à la consigne - bagagerie - 18h30/19h30 : distribution des produits d’hygiène (gel douche, dentifrice, lessive…) et entretiens si possible - 19h30 : distribution des repas (en plein hiver, les repas sont servis plus tôt à cause du froid et de la fatigue engendrée) - 20h00/20h20 : accès à la consigne Voici ci-dessus, les horaires qui sont à respecter. Les entretiens se tiennent souvent après 20h30/21h00, mais il est difficile de demander aux personnes de se tenir disponibles au-delà de 22h00. L’équipe éducative s’adapte à l’état de fatigue de chacun variant en fonction des conditions météorologiques, aux urgences, aux imprévus, etc. Pour donner quelques exemples d’imprévus (autre que des situations conflictuelles) : malaises, accouchements, coupure d’électricité, etc. L’équipe devant gérer également le linge (lavage, séchage, pliage), trois bénévoles se sont mobilisés cette année durant l’hiver. Ils se sont occupés notamment du linge et de la 56 distribution des produits d’hygiène. Les bénévoles ont également participé à l’organisation des fêtes de fin d’année. L’investissement régulier en cours d’hiver des bénévoles sur le CHU a permis à l’équipe de prendre un second souffle, surtout sur la partie logistique. Ces derniers se sont révélés être un réel soutien, permettant aux travailleurs sociaux une meilleure disponibilité auprès des résidants, leur offrant d’avantage de temps d’écoute et d’entretiens pour favoriser une sortie plus rapide du CHU. III. Conclusion Annoncées en octobre 2012, Mme DUFLOT a permis la concrétisation de ses recommandations dans le cadre de la circulaire du 4 janvier 2013. Cette circulaire précise les modalités de mise en œuvre des "projets territoriaux de sortie de l'hiver" et met en place les premières mesures issues de la conférence contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale en faveur de l'hébergement et de l'accès au logement des personnes sans abri ou mal-logées. Ainsi, au 1er avril 2013, l’ensemble des résidants hébergés au 31 mars, ont pu bénéficier d’une continuité de l’hébergement sur le CHU, et ce, jusqu’à ce qu’une solution leur soit proposée, ou trouvée. La DDCSPP, le SIAO, les CHRS et hébergements intermédiaires ainsi que les bailleurs sociaux, se sont mobilisés pour que le « jeu des chaises musicales » permette une meilleure fluidité des dispositifs. L’objectif estival étant de revenir à une capacité d’accueil et de turn over pour les personnes qui se trouveront dans l’urgence et devant recourir à ce type d’hébergement. 57 Conclusion Pôle Urgence Comme lors de chaque bilan annuel, nous prenons la mesure de l’intense activité que caractérise l’intervention d’urgence. Cette année fut marquée de rencontres, d’issues favorables à l’insertion, de leçons de vie et d’un quotidien à la fois chaleureux, parfois rude mais toujours riche en expérience humaine auprès de résidants. L’association va durant cette année 2013 poursuivre son action, alliant la solidarité, le respect de l’homme, la valorisation des potentialités (…). Autant de valeurs permettant à nos résidants d’accéder au mieux être. En ce sens, nous développons nos outils d’intervention et participons à la mise en œuvre effective des politiques sociales. Le Pôle Urgence connaîtra cette année un développement de son SIAO Insertion, avec une gestion unique des demandes d’hébergement et de logement adapté sur le département d’Eure et Loir. Ceci permettra de fluidifier et, nous l’espérons, d’apporter une réponse plus rapide aux demandes des personnes en situation de précarité à l’égard de l’hébergement. Par ailleurs, cette année sera aussi l’occasion de pérenniser les équipes intervenant sur le CHU et la maraude par des contrats de travail à l’année. Non seulement le fonctionnement de Pôle en sera renforcé, mais la réponse indispensable à la mission de veille sociale pourra trouver une issue, même en période estivale. Premier maillon d’une chaîne menant à l’insertion, l’hébergement d’urgence permet de s’extraire de l’urgence humaine et vitale. Pour autant, même si l’ensemble des outils semble être à la disposition d’un résidant afin d’accéder à l’autonomie, le processus n’est parfois pas simple à accepter. Matériellement, socialement, il est possible d’accéder à une norme sociale ; psychologiquement, il s’agira pour chacun de reprendre confiance, de modifier parfois un mode de vie, d’autres fois de se défaire de son entourage, et surtout, de redevenir ou devenir simplement quelqu’un de « normal »…Le challenge est parfois délicat pour les résidants qui ont construit leurs dernières années dans un schéma où tout va mieux quand tout va mal. Coluche disait : « le plus dur, c’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester »… Muriel MOREAU, Chef de service 58 Conclusion Pôle Urgence Comme lors de chaque bilan annuel, nous prenons la mesure de l’intense activité que caractérise l’intervention d’urgence. Cette année fut marquée de rencontres, d’issues favorables à l’insertion, de leçons de vie et d’un quotidien à la fois chaleureux, parfois rude mais toujours riche en expérience humaine auprès de résidants. L’association va durant cette année 2013 poursuivre son action, alliant la solidarité, le respect de l’homme, la valorisation des potentialités (…). Autant de valeurs permettant à nos résidants d’accéder au mieux-être. En ce sens, nous développons nos outils d’intervention et participons à la mise en œuvre effective des politiques sociales. Le Pôle Urgence connaîtra cette année un développement de son SIAO Insertion, avec une gestion unique des demandes d’hébergement et de logement adapté sur le département d’Eure et Loir. Ceci permettra de fluidifier et, nous l’espérons, d’apporter une réponse plus rapide aux demandes des personnes en situation de précarité à l’égard de l’hébergement. Par ailleurs, cette année sera aussi l’occasion de pérenniser les équipes intervenant sur le CHU et la maraude par des contrats de travail à l’année. Non seulement le fonctionnement de Pôle en sera renforcé, mais la réponse indispensable à la mission de veille sociale pourra trouver une issue, même en période estivale. Premier maillon d’une chaîne menant à l’insertion, l’hébergement d’urgence permet de s’extraire de l’urgence humaine et vitale. Pour autant, même si l’ensemble des outils semble être à la disposition d’un résidant afin d’accéder à l’autonomie, le processus n’est parfois pas simple à accepter. Matériellement, socialement, il est possible d’accéder à une norme sociale ; psychologiquement, il s’agira pour chacun 59 de reprendre confiance, de modifier parfois un mode de vie, d’autres fois de se défaire de son entourage, et surtout, de redevenir ou devenir simplement quelqu’un de « normal »…Le challenge est parfois délicat pour les résidants qui ont construit leurs dernières années dans un schéma où tout va mieux quand tout va mal. Coluche disait : « le plus dur, c’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester »… Muriel MOREAU, Chef de service 60