Le recensement de la population en France

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Le recensement de la population en France
Le recensement de la population en France
Olivier Lefebvre, Insee.
63 186 117 habitants : c’est le chiffre officiel de population, au 1er janvier 2006, pour la France. Pour
la première fois, l’Insee a publié les chiffres de population tirés du nouveau recensement pour
chacune des 36 681 communes de France. La nouvelle technique de recensement, fondée sur des
enquêtes annuelles et des échantillons tournants, permettra d’actualiser chaque année les chiffres de
la population à tous les niveaux géographiques. Cette méthode, unique au monde, garantit en outre un
meilleur suivi de la qualité des données produites.
1. Le recensement : une opération essentielle et universelle, inscrite dans le droit national et
international.
Le recensement de la population répond à trois grands objectifs :
•
Dénombrer la population vivant en France et dans chacune des communes.
•
En donner les caractéristiques socio-démographiques (sexe, âge, nationalité, niveau de
diplôme, emploi…).
•
Quantifier et décrire le parc de logements.
Les chiffres de population tirés du recensement servent de référence pour l’application de nombreuses
dispositions concernant les collectivités locales (dotations de l’Etat aux communes, modalités
d’organisation des conseils municipaux, statut et rémunération des personnels de la fonction publique
territoriale) mais aussi pour l’urbanisme, l’implantation des pharmacies, etc. Au total plus de 350
dispositions font référence à un chiffre de population, qu’il s’agit de fournir avec un haut degré de
qualité pour chacune des 36 681 communes, dont près de 10 000 comptent moins de 200 habitants.
Quant aux résultats statistiques, leurs utilisations sont extrêmement diversifiées (aménagement du
territoire, implantation de commerce ou de services, publics ou privés, études de marché,
échantillonnages…)
Ces objectifs n’ont pas changé ; en revanche, la méthode de recensement a changé, pour mieux en
garantir la qualité et pour en actualiser chaque année les résultats. On procédait jusqu’en 1999 par
recensements généraux, exhaustifs et simultanés, le recensement prend maintenant la forme
d’enquêtes annuelles qui portent sur une partie de la population et permettent d’actualiser chaque
année les chiffres de population. Comme la plupart des pays, la France a modernisé son recensement
en profondeur.
La nouvelle méthode de recensement est inscrite dans le droit français : une loi a été votée en 2002
pour en définir les principes. Elle a également un fondement international : ainsi, elle est reconnue par
la commission statistique de l’ONU et par Eurostat. La méthode de « recensement tournant » est en
effet citée parmi les méthodes agréées dans le manuel de principes et recommandations de l’ONU et
dans le règlement européen sur les recensements adopté le 7 juillet 2008. Elle satisfait les « critères
essentiels » qui définissent les recensements selon l’ONU.
2. Chaque année, une enquête de recensement, sur 8000 communes, auprès de 9 millions de
personnes.
Les enquêtes de recensement sont organisées et contrôlées par l’Insee ; elles sont préparées et réalisées
par les communes. L’apport des communes est essentiel pour la qualité du recensement. Leur
connaissance du terrain est en effet indispensable.
Les enquêtes se présentent de la manière suivante :
-
des enquêtes exhaustives tournantes pour les communes de moins de 10 000 habitants, à
raison d’un cinquième des communes chaque année, soit 7150 communes environ ; sur cinq
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ans, toutes les communes de moins de 10 000 habitants auront donc fait une enquête de
recensement ;
-
des enquêtes par sondage dans les 900 communes de plus de 10 000 habitants, à raison de 8%
des logements chaque année, soit 40% sur 5 ans ; l’échantillon est tiré (voir encadré sur la
stratégie d’échantillonnage) dans le répertoire d’immeubles localisés (RIL) de chaque
commune qui contient tous les immeubles d’habitation et qui est mis à jour chaque année par
l’Insee, en lien avec les communes ; on dispose donc d’une base de sondage exhaustive et
actualisée en continu ;
-
les communautés (maisons de retraite, internats, établissements pénitentiaires, communautés
religieuses…), les personnes sans abri, les habitations mobiles terrestres sont recensées
exhaustivement, par roulement tous les cinq ans.
Au total, chaque année, ce sont quelque 9 millions de personnes et 4,5 millions de logements, répartis
sur 8 000 communes, qui sont concernées par l’enquête annuelle de recensement. Même annualisé, le
recensement reste une opération de très grande ampleur.
Comme lors des recensements précédents, la collecte se fait grâce à des agents recenseurs, 18 000
chaque année, qui se présentent au domicile des personnes à recenser, leur remettent les questionnaires
(une feuille de logement et un questionnaire individuel par personne habitant le logement) et passent
les reprendre, une fois remplis, quelques jours après. Les agents recenseurs sont recrutés et rémunérés
par les communes ; ils disposent d’une carte tricolore, portant leur photo et signée du maire, pour que
les personnes recensées les reconnaissent sans ambiguïté. La collecte se déroule chaque année entre la
mi-janvier et la mi-février.
3. L’enjeu : maintenir la pertinence et la qualité des données produites, tout en maîtrisant les
charges.
Les recensements traditionnels devenaient de plus en plus lourds et de plus en plus espacés. Le dernier
recensement général, initialement prévu en 1997, avait d’ailleurs dû être repoussé à 1999 pour raisons
financières. Par ailleurs, l’expérience de 1999, ainsi que celle de certains de nos collègues étrangers
montre que les recensements généraux devenaient de plus en plus difficiles.
Enfin, l’accélération des mutations de la société, avec des habitants de plus en plus mobiles,
géographiquement et socialement, jointe à un renforcement de la décision locale, nécessitaient des
informations plus régulières que celles que pouvaient fournir des recensements généraux quasidécennaux.
Par ailleurs, la nouvelle méthode permet de garantir une meilleure qualité des données produites, grâce
à quatre grandes caractéristiques :
-
le recours au sondage dans les grandes communes qui permet de réduire le risque d’omission
car l’agent recenseur sait précisément quels sont les immeubles qu’il doit recenser et peut ainsi
concentrer ses efforts ;
-
la réduction de la taille des enquêtes, par rapport à un recensement général, qui permet de
mieux former les acteurs, de mieux accompagner et contrôler la collecte ;
-
un dispositif exigeant d’évaluation et d’amélioration en continu du processus, permis par le
caractère annuel des opérations (cf. annexe 2 sur le contrôle en continu de la qualité) ;
-
et bien sûr l’annualisation des résultats, qui réduit les inconvénients liés au vieillissement des
données que l’on avait pour les recensements généraux.
Le recours au sondage a fait débat, certains utilisateurs faisant valoir la perte de précision sur des
zones infra-communales. Il y a effectivement une perte, mais celle-ci est à mettre en regard de la perte
de précision liée au vieillissement des données. En cas de restructuration d’un quartier, par exemple,
travailler sur des données trop anciennes peut donner une image erronée et, finalement, plus éloignée
de la réalité qu’une image tirée d’un échantillon. C’est pourquoi le principe du sondage a été
finalement retenu. Il faut également noter que, sur les zones infra-communales, le recensement n’est
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plus la seule source d’information : de nombreuses sources administratives, dont l’utilisation infracommunale a été rendue possible grâce au RIL, sont maintenant accessibles au niveau de l’IRIS
(quartier d’environ 2000 habitants).
4. Le calcul de la population légale et l’élaboration des données détaillées.
Les premières populations légales ont été publiées fin décembre sur la base des cinq enquêtes 2004 à
2008. Elles seront ensuite actualisées tous les ans avec l’enquête de l’année. Fin 2009, une nouvelle
population légale sera publiée pour toutes les communes et circonscriptions administratives, sur la
base des cinq enquêtes 2005 à 2009.
Ce calcul doit respecter deux grands impératifs :
-
publier tous les ans la population de toutes les communes (c’est inscrit dans la loi) ;
-
pour des raisons d’égalité de traitement des communes entre elles (prescription du Conseil
d’État, consulté sur la nouvelle méthode) et de qualité pour la population des ensembles de
communes (par exemple des Établissements Publics de Coopération Intercommunale), cette
population doit être relative à la même année pour tout le monde. On ne peut pas retenir
pour une commune le chiffre de 2004 et pour une autre le chiffre de 2008. Ainsi, la
publication qui est intervenue au Journal officiel le 31 décembre 2008 porte sur la
population légale de l’année 2006.
Les données ont ainsi une ancienneté d’environ 3 ans. Cela peut paraître beaucoup, mais il faut bien
voir que dans le cadre des recensements généraux, l’ancienneté des chiffres de population allait de 1
an à 10 ans et l’ancienneté des résultats détaillés de 18 mois à 11 ans. Et leur point fort réside dans leur
annualité : l’on pourra ainsi, pour n’importe quelle année, se référer au recensement de l’année, ce qui
n’était pas le cas pour les recensements généraux. C’est un apport majeur pour toutes les démarches
d’évaluation de politiques publiques ou les synthèses de données.
Pour établir les chiffres de population légale pour chaque commune, l’Insee s’appuie sur les
informations suivantes (cf annexe 3 pour plus de détails) :
-
dans les grandes communes (plus de 10 000 habitants), la moyenne des cinq enquêtes de
recensement et le nombre de logements tiré du répertoire d’immeubles localisés ;
-
dans les petites communes (moins de 10 000 habitants), les enquêtes de recensement,
actualisées au moyen des décomptes de logements tirés chaque année des fichiers de la Taxe
d’Habitation (communes enquêtées avant la date de référence) ou ramenées à la date de
référence (communes enquêtées après).
L’Insee publie ainsi, pour chaque commune, un chiffre de population dite municipale, actualisé chaque
année. Chaque personne vivant en France est comptée dans la population municipale d’une commune
et d’une seule. C’est ce chiffre qui sert de référence en matière statistique, mais aussi en matière
électorale.
Parallèlement au chiffre de population municipale, l’Insee publie également un chiffre de population
totale, qui repose, pour chaque commune, sur une définition plus large de la population en incluant,
par exemple, les étudiants majeurs qui retournent le week-end chez leurs parents. Ce chiffre est utilisé
comme base pour l’application de nombreux textes (dotations de l’État par exemple) mais ni en
matière statistique ni en matière électorale car il comporte des « doubles comptes1 ». (cf. annexe 4
pour plus de détails).
Les chiffres de population des zones supra-communales (EPCI, arrondissements, départements,
cantons…) sont calculés par sommation des populations des communes correspondantes. Ils seront
également actualisés chaque année.
1
Par exemple, l’étudiant qui réside pour ses études à Paris mais rentre le week-end chez ses
parents à Lyon est compté dans la population municipale de Paris, mais dans la population totale de
Paris et de Lyon.
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Ces interpolations et extrapolations des données d’enquêtes permettent de déterminer le poids affecté à
chaque individu ou logement enquêté au cours des cinq années du cycle de recensement. Ces données
ainsi pondérées permettent, d’obtenir, par tabulation, l’ensemble des résultats statistiques, du niveau
infra-communal (IRIS) à la France entière.
5. Une diffusion massive sur internet, adaptée aux différents utilisateurs
La diffusion de ces résultats se fera en quatre temps :
• les populations : fin décembre, ont été publiés les chiffres officiels de population des
communes, départements, régions, France ;
• les résultats statistiques au niveau communal, à partir de juillet 2009. Ces résultats seront
proposés dès juillet 2009 sous plusieurs formes, pour répondre à différents besoins, du
« grand public » aux professionnels ;
• les résultats statistiques sur des zones infra-communales standard, que seront les IRIS
(quartiers d’environ 2000 habitants) : fin 2009 ;
• enfin, les résultats statistiques sur des zones infra-communales à façon, c’est-à-dire des
zones définies par l’utilisateur et ne correspondant pas à zones standard : ce sera pour
2010.
Ces résultats seront diffusés sur internet, en donnant la possibilité aux utilisateurs de retravailler les
données qui seront transmises sous forme de bases de données ou de fichiers détail.
Pour en savoir plus et consulter les résultats : la rubrique « Le recensement de la population » sur le
site internet de l’Insee.
http://www.insee.fr/fr/publics/default.asp?page=communication/recensement/particuliers/accueil.htm
6. Un premier bilan
Le pari est en passe d’être gagné : les premiers résultats officiels tirés du nouveau recensement ont été
publiés dans le calendrier prévu (les populations fin décembre et les résultats statistiques au 1er juillet)
et les évaluations faites jusqu’ici sont largement positives, même si on peut toujours apporter des
améliorations. Les instances d’évaluation dressent un bilan positif de la nouvelle méthode. Et la forte
mobilisation des personnes recensées comme des communes dans le cadre de ce nouveau recensement
témoignent également de cette réussite.
Au chapitre des difficultés, ou des exigences induites par la nouvelle méthode, on peut citer
l’impérieuse nécessité de documenter très fidèlement chacun des traitements réalisés sur les données,
du stade de l’échantillonnage au stade de la tabulation ; en effet, les données sont utilisées pendant 5
ans et l’homogénéité des traitements est essentielle à la qualité des données. Les systèmes
d’information doivent également être conçus et gérés dans une optique de traitements annuels. Enfin,
le traitement statistique des changements de questionnaires, de nomenclatures est rendu plus complexe
par la nécessité d’agréger des années « avant changement » avec des années « après changement ».
Le maintien de la qualité du RIL et de la collecte demande également beaucoup de vigilance, même si
les acteurs acquièrent une expérience souvent bénéfique.
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Annexe 1.
L’échantillonnage dans les communes de plus de 10 000 habitants
Pour chaque commune de plus de 10 000 habitants, la liste des logements soumis à une enquête de
recensement résulte d’un échantillonnage parmi les immeubles (adresses) d’habitation, selon la
stratégie suivante :
- pour éviter des « effets de grappe », on définit des « grandes adresses », qui seront enquêtées
exhaustivement sur le cycle quinquennal et sont donc réparties pour ce faire en cinq groupes
annuels. Ce sont les immeubles qui comptent le plus de logements dans chaque commune,
avec les contraintes suivantes : ces immeubles doivent comprendre au moins 60 logements ;
l’ensemble des grandes adresses d’une commune ne doit pas représenter plus de 10% des
logements de la commune) ;
- les adresses neuves sont également recensées exhaustivement, car on ne dispose pas
d’informations permettant de les échantillonner ; elles sont également réparties sur cinq
groupes ;
- les « autres adresses » sont réparties en cinq groupes équilibrés, comme le sont les groupes de
communes de moins de 10 000 habitants, sur des critères démographiques ou relatifs au parc
de logement, chacun des groupes étant uniformément réparti sur le territoire de la commune
(une rue donnée comprendra ainsi des adresses des différents groupes) ; chaque année,
l’échantillon d’adresses à recenser est tiré dans le groupe de rotation de l’année, de façon que
le total des adresses à recenser (grandes adresses + adresses neuves + « autres adresses »)
représente environ 8 % du total des logements de la commune.
Annexe 2
Un contrôle en continu de la qualité
L’amélioration en continu du dispositif est un des apports fondamentaux de l’annualisation du
recensement. Elle est conduite par une démarche d’évaluation systématique de l’ensemble des
processus :
- à l’Insee, par des bilans faits auprès de l’ensemble des acteurs, y compris les responsables
communaux du recensement. Ces bilans, qualitatifs et quantitatifs, portent sur la pertinence des
processus, l’utilisation de telle ou telle fonctionnalité applicative, les organisations mises en place et
les charges de travail. Ils sont menés par voie de questionnaires mais sont fréquemment enrichis par
des rencontres bilatérales ;
- auprès des sous-traitants chargés de la saisie, qui établissent en fin de campagne un bilan complet des
opérations ;
- via la Commission nationale d’évaluation du recensement créée au sein du Conseil national de
l’information statistique (Cnis) et qui se réunit deux à trois fois par an. Présidée par un sénateur, elle
associe l’Insee, les communes, des utilisateurs du recensement (administrations, associations d’élus,
chercheurs, etc.). Elle évalue les processus de collecte et de contrôle, propose des adaptations des
différents protocoles et devra se prononcer sur les changements souhaitables des textes qui régissent
l’organisation des opérations de recensement ;
- enfin, des mesures et des contrôles de qualité sont pratiqués à toutes les phases du dispositif
(couverture de la base de sondage, collecte, saisie et traitements statistiques, diffusion). Pour celai,
l’Insee contrôle son répertoire d’immeubles par des enquêtes de terrain, et la collecte sur le terrain par
la confrontation avec des sources administratives, éventuellement arbitrée par une enquête de terrain.
Quant aux opérations de saisie et de codification, elles font l’objet d’une double saisie et d’une double
codification sur un échantillon des bulletins, suivies dans les deux cas d’une analyse des divergences.
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Annexe 3
Le calcul de la population
À partir des données collectées sur les cinq enquêtes de recensement, l’Insee calcule les populations de
la manière suivante, afin de les ramener toutes à la même date de référence :
La population des ménages (98 % de l’ensemble)
Pour les communes de 10 000 habitants ou plus, le chiffre repose sur une moyenne mobile établie à
partir des échantillons de cinq années successives. Par agrégation des cinq échantillons des années A-2
à A+2, on calcule une population moyenne par logement, représentative de la situation du milieu de
période (l’année A). On multiplie ensuite ce rapport par le nombre de logements au début de l’année A
tiré du Répertoire d’Immeubles Localisés (Ril) pour obtenir la population des ménages de la
commune.
Parallèlement, pour les communes de moins de 10 000 habitants, il faut ramener le chiffre de la
population à l’année A, l’année médiane du cycle quinquennal, pour être cohérent avec les communes
de 10 000 habitants ou plus.
On s’appuie sur les enquêtes de recensement, selon le schéma suivant :
A-2
Recensement
A-1
A
A+1
A+2
Formatted: Justified, Border: Top:
(No border), Bottom: (No border),
Left: (No border), Right: (No border)
Recensement
Recensement
Formatted: Border: Top: (No
border), Bottom: (No border), Left:
(No border), Right: (No border)
Recensement
Recensement
Pour les communes recensées en A, on retient le résultat de l’enquête de recensement.
Pour les communes recensées en A+1 et A+2, on obtient la population en A par interpolation entre les
résultats des deux dernières enquêtes de recensement (entre ceux de la dernière enquête de
recensement et ceux du recensement de 1999).
Pour les communes recensées en A-1 et A-2, on procède par extrapolation entre le résultat de
l’enquête de recensement et A ; cette extrapolation s’appuie sur les données de la taxe d’habitation
(impôt local assis sur les logements), qui fournissent une indication sur l’évolution du nombre de
logements par commune.
La population hors ménages (2 %)
La population des communautés (maisons de retraite, internats, établissements pénitentiaires, …) est
ramenée au 1er janvier A, soit à la même date que la population des ménages, selon une méthode
proche de celle utilisée pour la population des ménages en petite commune. Pour les communautés
recensées en A, le chiffre issu de la collecte est retenu. Pour celles qui ont été recensées en A-2 ou A1, la population des communautés est actualisée en ajoutant la population des communautés nouvelles
et en retranchant celle des communautés disparues. Pour celles qui ont été recensées en A+1 ou A+2,
la population de ces communautés au 1er janvier 2006 est calculée par interpolation entre les chiffres
des deux derniers recensements des communautés.
Les populations des personnes sans-abri, des personnes vivant dans des habitations mobiles ou dont la
résidence principale est un hôtel, sont ajoutées pour prendre en compte la totalité des personnes vivant
sur le territoire.
Le recensement de la population en France – Durban 2009 – Olivier Lefebvre, Insee
Formatted: Border: Top: (No
border), Bottom: (No border), Left:
(No border), Right: (No border)
Formatted: Border: Top: (No
border), Bottom: (No border), Left:
(No border), Right: (No border)
Formatted: Border: Top: (No
border), Bottom: (No border), Left:
(No border), Right: (No border)
Annexe 4
Population municipale, population comptée à part, population totale ou : comment apprivoiser
les « doubles comptes »
La population municipale de chaque commune est la population statistique. Chaque personne recensée
en France est comptée dans la population municipale d’une commune et d’une seule. La population de
la France est la somme des populations municipales des 36 681 communes.
L’Insee calcule également, pour chaque commune, une population dite « comptée à part », qui
comprend certaines personnes dont la résidence habituelle est dans une autre commune mais qui ont
également une résidence sur la commune. Par exemple, les étudiants majeurs qui, pour leurs études,
habitent une autre commune que celle de leur résidence familiale sont comptés dans la population
municipale de la commune où ils résident pour leurs études et dans la population comptée à part de la
commune de leur résidence familiale. De même, les habitants de certaines communautés qui ont
conservé une résidence familiale sur une autre commune sont comptés dans la population municipale
de la commune de la communauté et dans la population comptée à part de la commune de leur
résidence familiale.
Les questionnaires ont été adaptés pour permettre le calcul de la population comptée à part. Ainsi, la
« feuille de logement », remplie par chaque ménage permet de décompter les étudiants qui reviennent
dans le ménage pour le week-end. Dans le même esprit, le questionnaire distribué aux résidents des
communautés comporte une question sur l’existence d’une résidence familiale.
La population totale est la somme de la population totale et de la population comptée à part.
Cette pratique, mise en œuvre en France depuis le recensement de 1962, présente un double intérêt :
•
sur le plan statistique, elle permet de contrôler les doubles comptes en évitant que des « birésidents » soient comptés dans la population municipale de deux communes, donc deux fois
dans la population de la France ;
•
vis-à-vis des communes, elle permet d’asseoir les dotations, les divers règlements, sur une
base plus proche de la population qui recourt aux services de la commune : en effet, les
étudiants qui reviennent chez leurs parents « consomment » également des services dans la
commune de ces derniers.
La population comptée à part représente une part relativement faible de la population totale des
communes. Elle représente en moyenne 2,2 % et rares sont les communes pour lesquelles cette
proportion dépasse 5%. Au total, la population de la France (somme des populations municipales) est
de 63 186 117 habitants et la somme des populations totales des communes est de 64 628 151
habitants.
Le recensement de la population en France – Durban 2009 – Olivier Lefebvre, Insee