transplantation d`organes

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transplantation d`organes
Communiqué de presse, le 6 avril 2011
transplantation
25
d’organes à TOURS
ans de
8 avril 2011
Hôtel de Ville de Tours - Salle des Mariages
Le 8 avril prochain, les équipes impliquées dans les greffes au CHRU de Tours convient
leurs confrères de la région pour faire le point sur 25 ans d’une activité de pointe du
CHRU et sur les perspectives de ces disciplines aux avancées médicales contantes.
La transplantation d’organes est une des activités phares d’un Centre hospitalier universitaire.
La transplantation d’organes mêle chirurgiens, médecins, réanimateurs, immunologistes,
microbiologistes, anatomopathologistes, pharmacologues, radiologues…, le tout au service du
patient, souvent 24 heures 24 et 365 jours par an. Cette nécessité d’un plateau technique de haute
qualité, mais aussi de rassemblement d’hommes et de femmes de grande compétence issus de
différents horizons font que seuls quelques CHU pourront, en France, dans les années à venir,
offrir aux patients la possibilité d’être transplantés dans les meilleures conditions de soins. C’est
l’ambition du CHRU de Tours.
Emmanuelle PRADA BORDENAVE, Directrice générale de l’Agence de biomédecine présentera
d’ailleurs au cours de cette réunion les objectifs d’un nouveau plan de développement des greffes
en France appelé « un élan pour la greffe ».
Au travers de cette réunion présentant 25 ans de transplantations au CHRU de Tours, différentes
activités de transplantation seront présentées.
Plus de 1 500 greffes de rein ont été réalisées, 110 à 120 chaque année, ce qui fait du CHRU de
Tours, l’un des centres français les plus impliqué et les plus performant.
Il en est de même des transplantations cardiaques, au nombre d’environ 20 chaque année.
Les activités de transplantation hépatique et d’allogreffe de moelle ont été autorisées plus récemment
mais démarrent sur un rythme et des ambitions d’activité élevés (une dizaine de transplantations
hépatiques en 3 mois en 2011, pour un objectif à terme de 60 et 16 allogreffes en 2010).
Ceci nécessite bien sûr, dans la situation de pénurie de greffons dans laquelle se trouve la France,
de développer les prélèvements d’organes dans la région Centre, tant sur le donneur décédé que
sur le donneur vivant.
Les années à venir verront de profonds bouleversements dans le suivi des patients. L’organisation
de la transplantation étant régionale, voire interrégionale, va nécessiter le développement des
réseaux et de la télémédecine.
Enfin, la transplantation, qui est un des domaines de la médecine a fait le plus de progrès au cours
de ces 50 dernières années, ne peut être dissociée de la recherche.
C’est un effet un merveilleux exemple de recherche translationnelle où la recherche fondamentale
fait progresser les résultats cliniques mais où aussi la recherche clinique et l’analyse de nouvelles
thérapeutiques permettent une meilleure compréhension du fonctionnement du système
immunitaire.
De la manière dont le CHRU de Tours saura mêler clinique et recherche dans les 10 années à venir
dépendra beaucoup le développement de la transplantation, mais aussi son avenir.
Professeur Yvon Lebranchu - responsable de l’Unité de transplantation rénale
La greffe, une thérapeutique aux multiples bénéfices
La technique de greffe est de mieux en mieux maîtrisée ; la mobilisation des professionnels
de santé a permis à cette thérapeutique d’accomplir d’importants progrès durant les
dernières décennies. Les résultats en termes de durée et de qualité de vie, pour les
personnes greffées, sont en amélioration constante. En France, on estime aujourd’hui
qu’environ 45 000 personnes sont porteuses d’un greffon fonctionnel.
Le succès de cette thérapeutique et le vieillissement de la population entraînent un
recours toujours plus fréquent à la greffe d’organes par les médecins. Chaque année,
le nombre de personnes inscrites en liste d’attente progresse et le décalage entre le
nombre de patients ayant eu besoin d’une greffe (15 614 en 2010) et le nombre de
greffes réalisées (4 708 en 2010) augmente.
Une qualité de vie retrouvée grâce à la greffe
Une greffe du cœur, de foie ou de poumons est vitale : l’organe est en très mauvais état,
plus aucun traitement n’est efficace, la vie du malade est en danger.
Mais la greffe peut aussi contribuer significativement à la qualité de vie des malades,
comme par exemple la greffe rénale. Cette dernière améliore considérablement la
qualité et l’espérance de vie du malade, que les reins très endommagés contraignaient
à la dialyse à vie.
Les patients greffés retrouvent une vie normale : ils retravaillent, font du sport, voyagent,
peuvent avoir des enfants.
L’impact médico économique de la greffe, notamment dans le cas de la prise en charge
de l’insuffisance rénale, n’est pas à négliger. En effet, sur la totalité des malades pris
en charge pour une insuffisance rénale chronique terminale, 45 % sont porteurs d’un
greffon rénal et leur prise en charge ne représente que 18 % du coût total liés à cette
pathologie.
Pour sauver des vies, il faut l’avoir dit…
La greffe dépend étroitement de notre engagement à transmettre notre volonté sur le
don d’organes après la mort à ceux qui auront à en témoigner au cas où : nos proches.
En France, la loi considère que, toute personne qui n’a pas clairement dit non au don
de ses organes, est un donneur potentiel. C’est ce que l’on appelle le consentement
présumé. Mais en pratique, aucune équipe médicale ne prélèvera sans le feu vert de la
famille du défunt.
Au quotidien, peu d’occasions se présentent pour réfléchir et/ou se positionner sur le
don de ses organes et encore moins pour transmettre et demander en échange le choix
de l’autre. C’est pourquoi il existe la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes
et la greffe – le 22 juin. A la fois un temps fort d’information pour ne laisser aucune
question en suspend et une incitation à agir pour soi et pour les autres.
Dire son choix sur le don d’organes à ses proches et demander le leur, c’est aider à ce
que chaque possibilité de prélèvement aboutisse à la greffe et contribue ainsi à sauver
des vies. Dans un contexte de pénurie d’organes, chaque possibilité de prélèvement
est extrêmement précieuse. Un prélèvement aboutit en moyenne à la greffe de quatre
personnes en attente.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.dondorganes.fr
Contacts presse : I&E pour l’Agence de la biomédecine
Tél. : 01 56 03 12 75 - courriel : [email protected]
Le don d’organes
Le don d’organes a débuté à Tours dans les années 1970 sous l’impulsion de l’équipe d’hémodialyse puis de
néphrologie avec le soutien des équipes d’urologie, de neurochirurgie et de réanimation.
L’activité s’est progressivement développée dans les années 1980-1990 avec le début des greffes au CHRU de
Tours et une reconnaissance sociale et médicale de leur intérêt.
Au début des années 2000, une équipe de coordination dédiée à l’organisation des dons d’organes et de tissus a
été mise en place. Elle comprend un médecin, des infirmières et des cadres ayant reçu une formation spécifique.
Elle a pour mission la détection des donneurs potentiels, l’organisation 24/24 des prélèvements en relation avec les
équipes locales, l’accompagnement des proches et le soutien aux hôpitaux du réseau.
Le don d’organes est maintenant une activité reconnue, des dons ont lieu aussi dans les hôpitaux du réseau, Blois
Bourges et Châteauroux. Le nombre élevé de donneurs (environ 40 chaque année) favorise l’accès à la greffe de
nombreux patients de la région.
Le travail de toutes les équipes de soins nécessite néanmoins d’être soutenu et valorisé afin de répondre à la
demande croissante de greffes en France et dans la région.
En conclusion, si l’on ne peut que saluer l’engagement de la communauté hospitalière dans cette activité au service
des patients, un hommage particulier doit être adressé aux donneurs et à leurs proches pour la confiance qu’ils ont
accordée aux personnels chargés de l’organisation des dons.
Docteur Christian Lamotte - Médecin référent régional de l’agence de biomédecine
La greffe rénale
En 25 ans 1505 transplantations rénales ont été
effectuées au CHRU de Tours dont 64 auprès d’enfants.
Cette activité a progressivement augmentée avec 12
transplantations rénales par an en 1986, 43 en 1990,
70 en 2000 et 110 en 2010. Au cours des 25 ans les
résultats se sont améliorés avec, actuellement, environ
50% de patients ayant un greffon rénal fonctionnel après
18 ans, et ceci malgré une augmentation progressive
de l’âge moyen des patients transplantés (41 ans en
1990 et 54 ans en 2010) et des pathologies de plus
en plus complexes chez les receveurs. En raison d’un
suivi spécialisé pour ces patients tous les patients vivant
avec un greffon fonctionnel sont suivis, au moins 2 fois
par an, au CHRU de Tours. Ainsi la cohorte de patients
transplantés rénaux et suivis au CHRU comprend 1069
patients au 31.12.2010. Comme une grande partie des
transplantés habite dans des départements de la région
Centre autre que l’Indre-et-Loire (environ 60%), beaucoup
de transplantés rénaux sont suivis en consultation en
alternance avec leur centre de néphrologie d’origine.
Depuis quelques années, des transplantations rénales
à partir de donneurs vivants ont été effectuées (au total
29 dont 4 en pédiatrie). Cette activité va probablement
augmentée dans les années à venir.
Dans un futur proche le prélèvement rénal à partir de
patients en arrêt cardiaque va être possible au CHRU
de Tours. Dans ce cas les reins prélevés doivent être
perfusés par une machine de perfusion (une première
machine a été acquise au CHRU en 2010).
Professeur Matthias Buchler - Transplantation
rénale
L’allogreffe de moelle
Elle se caractérise par rapport aux autres greffes par
sa principale indication, les hémopathies malignes.
L’objectif d’une allogreffe est d’installer une nouvelle
moelle osseuse afin de permettre un effet du greffon
contre la maladie réduisant ainsi le risque de rechute.
La complication principale est aussi liée à cet effet du
greffon qui peut s’attaquer à des tissus sains du receveur :
la réaction du greffon contre l’hôte (GVH). Ainsi, compte
tenu des risques de l’allogreffe, ce traitement est réservé
aux hémopathies où la chimiothérapie seule ne permet
pas d’obtenir des rémissions prolongées. Le donneur est
soit d’origine familiale (1 chance sur 4 qu’un frère ou une
sœur soit compatible), soit non apparenté (registre de
10 millions de donneurs dans le monde). Le greffon peut
être prélevé soit directement dans les os du bassin sous
anesthésie générale, soit dans le sang par cytaphérèse
(comme un don de plaquettes) après stimulation de la
moelle. Des greffons issus du cordon ombilical sont
parfois utilisés et permettent de palier à l’absence de
donneur.
L’activité d’allogreffe a débuté en Janvier 2010 dans le
service d’hématologie du CHU de Tours. Elle est issue
d’une collaboration étroite avec de nombreux services,
notamment l’EFS, la radiothérapie et les laboratoires
d’infectiologie. L’activité concerne dans un premier temps
les allogreffes familiales : 16 ont été réalisées en 2010. Par
ailleurs, l’ouverture du centre a permis de reprendre en
charge très précocement les allogreffes non apparentés
réalisées dans d’autres centres de greffe, facilitant le
suivi pour les patients. La perspective à moyen terme est
l’extension de l’activité aux allogreffes non apparentées
mais elle nécessiterait une augmentation du nombre de
places dans le service d’hématologie.
Docteur Marc Renaud - hématologie et thérapie
cellulaire
La transplantation cardiaque
L’insuffisance cardiaque grave peut nécessiter une greffe cardiaque,
quand toutes les autres solutions thérapeutiques ont été épuisées.
Aujourd’hui, environ 360 greffes cardiaques sont réalisées par an en
France dont une vingtaine au CHU de Tours pour la région Centre et
Poitou-Charentes.
Cette activité a débuté en 1991 et a été suivi par un programme de cœurs
artificiels.
La transplantation ne peut être réalisée qu’après un bilan complet afin
d’éliminer les contre indications et d’apprécier le risque de l’intervention.
Le receveur est ensuite inscrit sur une liste d’attente dont la durée n’est
pas prévisible : il faut attendre un donneur compatible.
La greffe cardiaque est réalisée dans le cadre de l’urgence, souvent
nocturne, après un prélèvement multi organe. L’adaptation du receveur
au donneur est essentielle.
C’est une intervention réglée suivi d’une hospitalisation sous contrôle. Le
rejet est fréquent, mais il est bien maitrisée par les traitements actuels.
Un suivi régulier du rejet, et du traitement immunosuppresseur est
indispensable. La qualité de vie du transplanté est normalisée et
l’espérance de vie est très améliorée.
Le nombre de greffon cardiaque disponible est insuffisant. Les alternatives
sont en cours de développement : les cœurs artificiels dont il existe
plusieurs modèles au CHRU. De progrès ont été réalisé avec ces derniers
pour l’attente à la transplantation en urgence.
Professeur Michel Aupart - Chirurgie thoracique, cardiaque et
vasculaire
La transplantation hépatique
Le CHRU de Tours pratique l’activité de transplantation hépatique depuis janvier 2011.
Cette activité, nouvelle et interrégionale, au CHRU de Tours (en collaboration étroite avec les
Hôpitaux de Poitiers et d’Orléans) est l’affirmation d’une volonté stratégique de développer
des activités de pointe, accessibles désormais, à la population des régions Centre et PoitouCharentes.
L’ouverture du Centre de Transplantation Hépatique de Tours a rétabli une certaine équité en
améliorant, de façon notoire, le taux d’accès à la Transplantation Hépatique pour les patients
des régions Centre et Poitou-Charentes.
Les hépato-gastroentérologues des régions Centre et Poitou-Charentes adressent désormais,
au CHRU de Tours tous les patients relevant d’une indication éventuelle de Transplantation
Hépatique.
La pratique de la transplantation hépatique s’effectue en 3 étapes :
- le bilan pré transplantation
- la Transplantation Hépatique
- le suivi post transplantation
Une collaboration multidisciplinaire au CHU de Tours autour de la Transplantation Hépatique est
maintenant organisée pour assurer la meilleure prise en charge possible des patients souffrant
d’une maladie hépatique grave, aigue, chronique.
Pr Ephrem SALAMÉ en charge du Centre de Transplantation Hépatique.
14h – 14h30
Introduction Modérateurs = Professeur Lebranchu – Professeur Perrotin
Programme
Un nouvel élan pour la greffe : Emmanuelle Prada-Bordenave 14h30 – 16h
Bilan de 25 ans d’activité Modérateurs = Professeur Nivet – Professeur Haillot
Rein (30 mn) – Professeur Büchler
Cœur (15 mn) – Professeur Aupart
Foie (10 mn) – Professeur Salame
Allogreffe de moelle (10 min) - Docteur Renaud
Prélèvements (10 mn) – Docteur Lamotte - Docteur Paringaux
Discussion (15 mn)
16h – 17h30
L’avenir de la transplantation d’organe au CHRU de Tours au travers de la loi HPST
Modérateurs = Professeur de Calan - Professeur Halimi
Présentation des travaux de la commission prélèvements et greffes rénales en région Centre
(25 mn + 20 mn discussion) - Docteur Bardière
Organisation du suivi des transplantés au travers de réseaux et de la télémédecine
(25 mn + 20 mn discussion) - Docteur Simon
17h30 – 18h30
L’avenir de la transplantation à Tours
Modérateurs = Professeur Vaillant - Bernard Roehrich
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La Recherche : de la paillasse au lit du malade – Professeur Lebranchu
Stratégies du futur permettant d’optimiser la survie des greffons - Professeur Halimi
Vers l’induction de tolérance - Docteur Baron
18h30
Clôture de la journée
Les intervenants
Professeur Loïc Vaillant - Président de l’Université de Tours
Dermatologie - CHRU de Tours
Bernard Roehrich - Directeur général du CHRU de Tours
Professeur Dominique Perrotin - Doyen de la Faculté de médecine - Réanimation médicale - CHRU de Tours
Professeur Loïk de Calan - Président de la Commission médicale d’établissement
Chirurgie digestive et endocrinienne - CHRU de Tours
Emmanuelle Prada-Bordenave - Directrice générale de l’Agence de biomédecine
Docteur Christian Lamotte - Médecin référent région Centre - Agence de biomédecine
Docteur Paul Bardière - Médecin - Agence régionale de santé du Centre
Professeur Jean-Michel Halimi - Néphrologie, Immunologie clinique - CHRU de Tours
Professeur Yvon Lebranchu - Néphrologie, Immunologie clinique - CHRU de Tours
Professeur Hubert Nivet - Néphrologie, Immunologie clinique - CHRU de Tours
Professeur Olivier Haillot - Urologie - CHRU de Tours
Professeur Matthias Büchler - Néphrologie, Immunologie clinique - CHRU de Tours
Professeur Michel Aupart - Chirurgie thoracique - cardiaque - vasculaire - CHRU de Tours
Professeur Ephrem Salame - Chirurgie digestive et endocrinienne - CHRU de Tours
Docteur Marc Renaud - Hématologie et thérapie cellulaire - CHRU de Tours
Docteur Xavier Paringaux - Médecin référent Coordination des prélèvements d’organes et de tissus - CHRU de Tours
Docteur Pierre Simon - Néphrologie - Saint-Brieuc
Contact presse -
Anne-Karen Nancey - direction de la communication - CHRU de Tours
02 47 47 37 57 / [email protected] / www.chu-tours.fr