RÉSOLUTION TARDIVE Main-d`œuvre étrangère de haut niveau

RÉSOLUTION TARDIVE
Main-d’œuvre étrangère de haut niveau recherchée dans les principales industries du pays
Selon la Chambre de commerce du Canada, la pénurie de compétences constitue le premier obstacle à la compétitivité
du pays. L’économie du Canada est en croissance et a créé des occasions d’exploitation et d’investissement, mais elle
a également stimulé la demande de travailleurs qualifiés.
En particulier, les industries clés (pétrole et gaz, technologies, construction et mines) auront incessamment besoin de
spécialistes chevronnés. En effet, en raison de plusieurs facteurs, la main-d’œuvre de haut niveau fait défaut à
l’échelle locale dans ces industries. Pour demeurer concurrentielles sur le marché mondial, les entreprises
canadiennes devront offrir aux décideurs un portrait en temps réel de la pénurie de talent dans les principales
industries afin que certaines exemptions prévues aux règles du Programme des travailleurs étrangers temporaires
s’appliquent à celles-ci.
Cinq gouvernements provinciaux et territoriaux (Alberta, Colombie-Britannique, Ontario, Nouvelle-Écosse et Yukon)
ont mis au point des annexes à leurs ententes d’immigration avec le gouvernement fédéral en vue d’établir des
exemptions relatives à l’avis relatif au marché du travail (AMT) sur leur territoire. À la suite des récentes réformes
apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires, le gouvernement fédéral a reconnu que, en vertu de
ces annexes, les provinces et les territoires pouvaient proposer des exemptions à l’étude d’impact sur le marché du
travail (EIMT) pour certains postes et entreprendre des projets pilotes.
Par conséquent, les annexes doivent être revues afin de ne prévoir qu’une liste restreinte d’industries et de postes
pouvant combler rapidement ses besoins, de façon temporaire, lorsqu’on ne trouve pas de travailleurs canadiens
qualifiés.
Exemples d’industries clés ayant des besoins croissants en main-d’œuvre
Voici des exemples d’industries clé qui alimentent la croissance économique dans plusieurs provinces et territoires du
pays et qui se buteront fort probablement à une grave pénurie de main-d’œuvre dans un proche avenir.
Pétrole et gaz
L’industrie canadienne des sables bitumineux créera encore 16 000 emplois directs de 2013 à 2022 pour satisfaire à la
production croissante. En 2022, on prévoit que l’industrie comptera 38 300 emplois. À part la croissance de l’emploi, il
pourrait y avoir quelque 6 500 autres vacances de postes à la suite de départs liés à l’âge; ainsi, ce sont 22 500 postes
qu’il faudra pourvoir au cours des 10 prochaines annéesi.
En Colombie-Britannique, dans le secteur du gaz naturel liquéfié (GNL), cinq usines devraient être construites de
2015 à 2024, et il faudra pourvoir 100 000 postes, y compris plus de 58 000 emplois en construction au cours des dix
prochaines années. En 2018, le secteur du GNL aura besoin de 1 800 soudeurs, 2 900 monteurs de conduite de vapeur
et tuyauteurs ainsi que 10 500 journaliers en construction de plusii.
Technologies
Cisco Systems envisage d’investir jusqu’à quatre milliards de dollars en Ontario pour construire des installations de
recherche et développement (R et D), qui auront 1 700 postes en haute technologie à pourvoir. Les nouveaux emplois
attendus au cours des six prochaines années seront axés sur la R et D, et il est possible que le nombre d’employés
grimpe jusqu’à 5 000 d’ici 2024iii. En outre, Microsoft mettra sur pied un nouveau centre de formation et de
développement en Colombie-Britannique et prévoit recruter 400 nouveaux employésiv.
L’Association canadienne de la technologie de l’information et le Conseil des technologies de l’information et des
communications indiquent qu’il faudra recruter quelque 106 000 travailleurs dans leur secteur d’ici 2016. En outre,
selon Ingénieurs Canada, le pays se butera à une pénurie d’ingénieurs parce que le remplacement de l’effectif ne
s’effectue pas assez rapidementv. Les entreprises technologiques ont désespérément besoin de développeurs
chevronnés et, même si ces postes sont affichés depuis des mois, elles n’ont toujours pas trouvé de main-d’œuvre
locale pour satisfaire leurs besoins.
Construction et mines
Les producteurs de potasse de la Saskatchewan ont investi 13,9 milliards de dollars pour l’expansion des mines
actuelles et la construction de la première nouvelle mine de potasse en 40 ans. Les emplois directs dans les sites
miniers de l’industrie de la potasse ont augmenté de 1 500 depuis 2006vi.
Dans le nord de l’Ontario, l’exploitation du Cercle de feu, riche en minéraux, par un partenariat public-privé pourrait
générer 9,4 milliards en nouvelle activité économique au cours des 10 prochaines années et créer 5 500 emplois par
annéevii.
Au Québec, le Plan Nord prévoit plus de 34 000 emplois dans la province, dont 10 000 dans le territoire du planviii.
Selon l’Association canadienne de la construction, il faudra recruter 320 000 nouveaux travailleurs qualifiés dans ce
secteur d’ici 2020, et seulement la moitié d’entre eux proviendront de sources nationales. En outre, selon les études
sur le marché du travail de l’Association minière du Canada, l’industrie devra embaucher environ 10 000 employés
par année au cours de la prochaine décennie.
Besoin d’expertise de haut niveau
Dans un proche avenir, le Canada connaîtra sans doute une demande nationale d’expertise de haut niveau en raison
de la concurrence mondiale pour l’attraction de main-d’œuvre, des départs à la retraite et des besoins d’expertise
étrangère dans les industries canadiennes en émergence.
Concurrence mondiale pour l’attraction de main-d’œuvre
Il est attendu que bon nombre de marchés matures connaîtront des pénuries de main-d’œuvre, notamment les ÉtatsUnis, l’Allemagne, le Canada et l’Italie. Néanmoins, c’est en Asie que l’on assistera au bond le plus spectaculaire de la
demande de travailleurs, le besoin de nouveaux employés devant augmenter de 22 %. D’autres marchés en
émergence connaîtront aussi une hausse de la demande supérieure à la moyenne : l’Amérique latine (13 %), le ProcheOrient et l’Afrique (13 %) ainsi que l’Europe de l’Est (10 %)ix.
Départs à la retraite
Le vieillissement de la population constituera bientôt un enjeu de taille. En effet, au cours des prochaines années, la
part des 65 ans et plus augmentera et celle des citoyens en âge de travailler diminuera. Cette situation pèsera lourd
sur le taux de la population active du pays, qui passerait de 67 % actuellement à 61 %, en 2050.
La formation de la main-d’œuvre locale pour remplacer les travailleurs à la retraite prendra des années. Entre-temps,
les industries à la croissance rapide ont un urgent besoin de combler l’écart entre la main-d’œuvre nouvellement
formée et les travailleurs chevronnés du pays.
Industries canadiennes en émergence
Les entreprises canadiennes saluent l’apparition d’industries émergentes, qui stimulent la croissance économique.
Toutefois, ces industries ont besoin d’une expertise internationale de haut niveau dont le Canada ne dispose pas
encore. L’exemple du GNL illustre bien la situation. Puisque l’industrie n’en est qu’à ses balbutiements, le Canada ne
compte pas assez de spécialistes formés dans ce secteur et, même si l’accent a été davantage mis sur cette industrie
récemment, la formation de travailleurs qualifiés, en particulier pour les postes de direction, prendra des années.
Représentation des entreprises au sein des groupes de travail sur les travailleurs étrangers temporaires
Les ententes fédérales-provinciales créent une variété de comités de gestion et de groupes de travail pour superviser
les ententes sur l’immigration et les annexes visant les travailleurs étrangers temporaires. Puisque le besoin de
recruter de la main-d’œuvre à l’étranger se fait de plus en plus sentir, les entreprises canadiennes doivent jouer un
rôle plus actif au sein du processus de sélection des travailleurs étrangers temporaires qui combleront les besoins
locaux et pressants de l’économie et du marché du travail.
Par conséquent, il est crucial que des représentants de l’industrie canadienne soient inclus au sein des comités de
gestion et des groupes de travail en question afin d’apporter leur grain de sel à la mise au point de programmes
créant des catégories de permis de travail propres à des postes exemptés de l’obligation d’EIMT pour les travailleurs
étrangers temporaires.
Recommandations
Que le gouvernement fédéral :
1.
inclue dans les ententes fédérales-provinciales une liste des principales industries admissibles à l’obtention de
permis de travail propres à des postes (et non propres à un employeur) exemptés de l’obligation d’EIMT pour
les travailleurs étrangers temporaires;
2.
invite des représentants de l’industrie à faire partie des groupes de travail sur les travailleurs étrangers
temporaires;
3.
n’exige plus l’EIMT pour l’obtention de permis de travail dans les industries clés ou qu’il lève l’obligation
d’affichage de postes et raccourcisse les délais de traitement, pour les ramener à une semaine pour l’obtention
de permis de travail dans les industries clés.
PRÉSENTÉE PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BURNABY
i Oil Sands Labour Demand Outlook to 2022, www.petrohrsc.ca/document-list.aspx (en anglais seulement).
ii www.newsroom.gov.bc.ca/2014/05/a-blueprint-for-lng-jobs.html (en anglais seulement).
iii www.theglobeandmail.com/report-on-business/economy/cisco-to-invest-4-billion-in-ontario-create-1700jobs/article15944886 (en anglais seulement).
iv seattletimes.com/html/businesstechnology/2023508817_microsoftcanadaxml.html (en anglais seulement).
v Rapport sur l’emploi : Le point sur le marché du travail canadien, ministère des Finances du Canada, 2014,
www.budget.gc.ca/2014/docs/jobs-emplois/jobs-emplois-fra.html.
vi Saskatchewan Plan for Growth : Vision 2020 and Beyond, gov.sk.ca (en anglais seulement).
vii www.ctvnews.ca/politics/public-private-partnership-needed-to-develop-ring-of-fire-hudak1.1823195 (en anglais
seulement).
viii Destination Plan Nord : Capturing the Mining Potential of Northern Quebec, www.pwc.com/ca/fr/perspectivenorth-quebec/presentation-capturing-mining-potential.jhtml (en anglais seulement).
ix Global Talent 2021 : How the New Geography of Talent will Transform Human Resource Strategies,
www.oxfordeconomics.com (en anglais seulement).