Mike Sylla m`accueille rue des Dames dans Theranga, au N°20, un
Transcription
Mike Sylla m`accueille rue des Dames dans Theranga, au N°20, un
Mike Sylla, Styliste-designer, concepteur et développeur de talents Mike Sylla est un créatif, un artiste, un alchimiste qui aime mettre les talents en confrontation. Installé depuis 10 ans au village des Batignolles il a également été témoin de l’éclosion de ce quartier. Mike Sylla m’accueille rue des Dames (rue emblématique du quartier des Batignolles) chez Theranga, au N°20, un lieu qu’il a créé avec un concept bien à lui. Derrière le bar, il prépare des cocktails « énergétiques » pour les serveuses du Bistrot des Dames, alors que les passants ne cessent de s’arrêter pour lui parler. C’est que Mike est une personnalité dans ce quartier, presque un quartier dans le quartier. Il en parle comme d’un lieu à part entière, vivant, émouvant, dans le village des Batignolles mais ouvert par la place de Clichy sur la vie, sur la ville, sur l’agitation, sur Paris. Citadin dans l’âme, natif du Sénégal, il se rappelle Dakar où il a grandit ; il aime et a besoin en tant que créatif de cette énergie. Il me parle avec engouement de ce quartier des Dames-Clichy, comme il se plaît à l’appeler. Une véritable âme, une ambiance, règnent dans cette rue des Dames, loin du calme et de la tranquillité de la rue des Batignolles et de sa place. Depuis 10 ans qu’il a investit le quartier, tant personnellement que professionnellement, Mike l’a vu évoluer, grandir puis attirer les bobos. Débarqué en France il y a 27 ans pour ses études, Malick, fils d’orfèvre, a la création dans la peau. Rapidement, l’envie de se tourner à son tour vers la création pour partager ce que j’avais en moi, le prend. Le premier quartier de ce styliste designer est celui de Bastille. Avec les Batignolles, c’est une longue histoire. Avant même de s’y installer, il l’investit pour organiser des évènements, des « happenings », au théâtre l’Européen ou ailleurs, en faisant venir des artistes comme David Guetta ou MC Solaar. Il débarque définitivement aux Batignolles en 1994 à l’instigation de l’actuel patron du fameux Bistrot des Dames, un ami. A l’époque, le Bistrot des Dames n’existe pas encore et Mike ouvre sa première boutique au 18 de la rue des dames : la galerie Baifall dream. Il s’installe dans ce quartier, après une année passée hors de France pour la création de son premier opéra africain : Baifall (en 1993, à Florence). Sa marque est créée depuis 1992 ; elle est depuis devenue le nom de son collectif d’artistes. Il finit par s’installer rue Lermercier. Avant tout styliste, Mike travaille le cuir et ne fait que des pièces uniques. Quelques unes de ces créations, accrochées au mur, nous entourent chez Theranga. Quand je suis arrivé, ça craignait à mort : tout était à faire. La rue était vide, éteinte. Les emplacements ne se louaient pas. Il fallait donner une seconde vie au quartier, un souffle ; on voulait « branchiser » le quartier. Puis on a vu peu à peu des personnes extérieures au quartier commencer à l’investir à l’époque de nos premiers défilés, avant que les bobos ne s’y intéressent. Mike est un vrai créatif, un artiste complet. C’est dans cette optique qu’il a ouvert le lieu Theranga. Il se qualifie de découvreur, de révélateur de talent, véritable alchimiste des arts. Ce que j’aime c’est fusionner les arts. C’est ce que j’ai fait avec le Slam Opéra. Je fusionne les talents. Tout est un éternel recommencement. Une éternelle recherche. J’aide les artistes à se regrouper et à communiquer entre eux. Je suis un vecteur pour les artistes. Theranga, ce lieu, il l’a voulu et créé pour cela. Pour les artistes de son collectif, Baifall Dream. C’est un lieu d’expression où ils peuvent montrer leur travail. Où les artistes qu’il met en lien peuvent se réunir, exposer, se rencontrer. Il reste dans l’esprit du village : un lieu où les cultures se brassent. Des conteurs y viennent lors des soirées slam. Très fier il me raconte que Grand Corps Malade a commencé ici. Lui-même joue de la coralire, une pièce unique dont il est le seul à jouer, qu’il a créée et conçue avec un luthier français installé à londres. Ses enregistrements sont pour l’instant inédits mais il sort sa coralire certains soirs à Theranga. Il compose également pour les autres. Les artistes, soit je leur fais une musique, soir je les habille. Pourquoi vis-tu aux Batignolles ? J’aime ce quartier. C’est comme un village. Ici, on a le sentiment d’appartenir à une famille mais en même temps le quartier reste très ouvert sur l’extérieur. J’aime l’esprit à la fois village et urbain. Il faut rentrer dans les immeubles : ils sont pleins d’arrière cours. Ici tout est paisible et calme, serein. La vie de proximité y est agréable. A la fois coupé du monde et dans la ville. Qu’aimes-tu particulièrement dans ce quartier ? A toute heure il y a du monde : c’est une grande scène de vie, une sorte de film sans fin. Le quartier a l’air très calme et paisible, mais dès que l’on descend sur la place ou le boulevard de Clichy, l’animation et le passage règnent à chaque heure du jour et de la nuit. C’est un endroit où il y a toujours des découvertes à faire. Quelles sont tes « bonnes adresses »? En général je ne sors pas du village. Pour aller boire un verre : Le Bistrot des Dames : c’est un endroit fabuleux, chaleureux, avec une atmosphère et une ambiance. Quand on est dans le jardin à l’arrière on se croirait à la campagne. Pour manger : chez Sandra, le restaurant Pakistanais de la rue Biot. Pour un spectacle : l’Européen. Ta personnalité du quartier : sans hésiter Renan Pollès (directeur photo dans le cinéma) qui vient souvent à Theranga boire son thé et son jus de gingembre. Le samedi : je reçois des gens, des amis, je vais voir un spectacle Le dimanche : je compose avant d’aller à 20h30 voir un film à l’improviste, avec une glace ! Emblème : Bob Marley Livre de chevet : une anthologie de la poésie française Son portrait chinois des Batignolles : « Si j’étais…. » une fleur : du jasmin, sa fleur préférée une couleur : ocre, pour le côté universel une boisson : un cocktail gingembre, mangue, abricot, ananas et fruit de baboab, parce qu’il est en train de le préparer un plat : quelque chose de multiculturel un livre : de slam un mot : diversité un film : un long film en noir et blanc avec quelques inclusions en couleur Mike Sylla : Théranga 20 rue des Dames 75017 Paris Galerie, boutik, showroom 3 rue Lermercier 75017 Paris 0142942607 0660688954 www.baifalldream.com