Les extincteurs portatifs
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Les extincteurs portatifs
Fiche Prévention – A5 F 04 12 Les extincteurs portatifs Cette fiche présente l’essentiel de ce qu’il faut connaître pour choisir un extincteur portatif ; elle donne des indications utiles sur les différentes classes de feux, ainsi que les modalités d’utilisation et de maintenance de cet appareil. Plusieurs milliers d’incendies ont lieu, chaque année, dans les chantiers ou ateliers du bâtiment (bitumes surchauffés, travaux par point chaud, arcs électriques, etc.). Certains ont des conséquences graves pour le personnel (brûlures, blessures). Il faut avant tout les éviter, mais quand ils se sont déclarés, il faut combattre le feu le plus rapidement possible. Les extincteurs portatifs sont un moyen efficace de lutte contre le feu. Généralités Un extincteur est un appareil qui permet, sous l’effet d’une pression intérieure, de projeter et diriger un agent extincteur sur un foyer d’incendie. Une formation du personnel à son utilisation est recommandée. Fig. 1 Panneau d’affichage précisant le type d’extincteur en place Les classes de feux On distingue quatre classes de feux. Classe A Feux de matériaux solides tels que bois, tissus, papier, fourrages, etc., présentant une combustion vive avec flammes ou lente avec formation de braises incandescentes pouvant continuer à brûler en l’absence de flammes. Classe B Feux de liquides ou de solides liquéfiables ne laissant pas de braises durables. Ce sont des feux du type hydrocarbures, liquides (essences, huiles, cétones, alcools, etc.) ou solides (brai, bitume, etc.) Il faut distinguer dans cette catégorie les feux de type alcool-liquide polaires (heptane, acétone) et les feux d’huile de cuisson pour lesquels de nouveaux moyens d’intervention sont à l’étude. Classe C Feux de gaz comme par exemple le méthane, propane, butane, gaz naturel, ne devant jamais être éteints avant que la fuite ne soit arrêtée. Classe D Feux de métaux réducteurs comme le sodium, magnésium, aluminium, etc. ou d’alliages légers qui peuvent brûler en présence de l’oxygène contenu dans l’eau ou le dioxyde de carbone. L’extinction de ces feux n’est pas traitée dans cette Fiche Prévention, car elle nécessite des équipements spéciaux. Les différents types d’extincteurs Une combustion ne peut avoir lieu qu’en présence d’oxygène le plus souvent contenu dans l’air ambiant. Les extincteurs doivent donc agir pour éteindre la combustion et empêcher la reprise de l’incendie en limitant l’arrivée d’oxygène. Il faut cependant avoir recours à un extincteur approprié au type de feux à éteindre. Extincteurs à eau Ils contiennent de l’eau qui est éjectée sous forme pulvérisée en très fines gouttelettes refroidissant le foyer et formant une vapeur l’entourant complètement et arrêtant l’arrivée d’air contenant l’oxygène. Ils provoquent peu de dégâts, toute l’eau étant vaporisée mais restent sensibles au gel sans complément d’antigel. Ils peuvent être utilisés contre les feux d’hydrocarbures avec un additif spécifique, élément chimique tensioactif, facilitant l’étalement et le mouillage de l’eau. Parmi ces additifs, citons la famille des AFFF (agents formant un film flottant). Extincteurs à mousse Ils contiennent un émulseur donnant de la mousse sous l’effet de la pulvérisation dans l’air. Ils servent contre les feux d’hydrocarbures et éventuellement d’alcools ou cétones. Leur coût est modéré mais il faut les vider complètement après emploi et les recharger. Ils sont sensibles au froid et à la chaleur et la mousse émise détériore les matériaux qu’elle a recouverts. Extincteurs à poudre Ils contiennent du bicarbonate de soude, du kaolin, ou autre poudre qui vont être expulsés après mise en pression par rupture d’une cartouche de gaz carbonique. Leur portée est réduite et leur action de courte durée entraînant un risque de reprise du foyer. Selon le type de poudre employé, ils peuvent être utilisés contre la plupart des feux même de métaux. Ils sont sans danger pour le matériel et peuvent s’utiliser en milieu confiné et ne sont pas sensibles au froid et au chaud. Extincteurs à gaz carbonique À base de gaz carbonique liquéfié (CO2), ils agissent par effet de souffle chassant l’air ambiant et rendant l’atmosphère incomburante. Ils ne présentent pas de risques d’intoxication pour l’utilisateur et peuvent s’utiliser sur tous types de feux, et la neige carbonique formée n’est pas conductrice d’électricité. Ils peuvent s’employer à la demande, au coup par coup, mais ils sont lourds et de faible portée. On tiendra compte dans le choix de l’emplacement de stockage que la bouteille peut exploser si elle est exposée à une forte température pendant une longue période. Extincteurs à gaz inertes Ils remplacent les halons estimés nocifs et dangereux pour l’environnement. Ils peuvent être utilisés pour des feux de gaz. Le feu – Moyens d’extinction Ex. de combustibles Agents extincteurs Bois, charbon, végétaux, papier, carton, textiles naturels Eau avec ou sans additif Poudre polyvalente Mousse Liquides inflammables tels que : éthers, cétones, alcools Poudre polyvalente Gaz inerte (CO2…) Halons, mousse Liquides inflammables tels que : pétrole, white-spirit, fioul, huiles Poudre polyvalente Gaz inerte (CO2…) Halons, mousse Eau avec additif AFFF Matières en plastique, caoutchouc Poudre polyvalente Mousse Eau avec additif AFFF Feux de gaz Gaz de ville, méthane, butane, propane, acétylène Poudre polyvalente Gaz inerte (CO2…) D Aluminium, magnésium, sodium, potassium Poudres et liquides spéciaux Sable sec Classes A Feux de matériaux solides, généralement de nature organique, dont la combustion se fait normalement avec formation de braises B Feux de liquides ou de solides liquéfiables C Feux de métaux Observations Si le liquide est répandu en nappe, utiliser le sable sec afin d’effectuer un barrage En cas de fuite enflammée ou non, FERMER LA VANNE D’ARRIVÉE DE GAZ 2 Fiche Prévention – A5 F 04 12 © oppbtp 2012 Fig. 2 Extincteur de classe A et B Ainsi, un marquage 13A signifie que l’extincteur peut éteindre 13 kg de matériaux de classe A, un marquage 21B signifie que l’extincteur peut éteindre 21 kg de matériaux de classe B ; températures limites auxquelles ils doivent être conservés pour garder leur efficacité ; mode d’emploi ; dangers et restrictions éventuels ; éléments nécessaires aux opérations de rechargement. De plus, pour tout achat, il est conseillé de demander la déclaration de conformité de l’extincteur attestant le respect de la directive équipements sous pression et mentionnant clairement le nom de l’organisme notifié qui a effectué l’examen. Fig. 3 Marquage CE et NF EN 3 Marquage et conformité Les extincteurs sur le marché doivent être conformes aux normes harmonisées européennes ainsi qu’aux exigences du marquage CE, et donc respecter deux réglementations : 1. La réglementation des appareils à pression ayant pour objectif de protéger les personnes qui utilisent les extincteurs contre les risques liés à la pression comme l’explosion. Depuis le 30 mai 2002, la réglementation française reprend dans ce domaine le contenu de la directive européenne 97/23 CE transposée en droit français par le Décret 99-1046 du 13 décembre 1999. Avant leur commercialisation, les extincteurs doivent subir une épreuve hydraulique et un examen technique réalisés par un organisme notifié, qui aura vérifié, entre autres, la conception, les matériaux et les procédés de fabrication. 2. La réglementation garantissant l’aptitude à l’emploi de l’extincteur et sa performance d’extinction. Afin d’être commercialisé, un extincteur doit être conforme aux réglementations française et communautaire pour son aptitude à la fonction et à l’emploi et sa résistance à la pression. L’arrêté du 20 mars 2002 rend obligatoire l’ensemble des normes NF EN 3 (parties 1, 2, 3, 4 et 5) pour les extincteurs d’incendie portatifs vendus en France. Les informations suivantes doivent être présentes : marquage CE avec numéro de l’organisme notifié ayant vérifié la conformité ; estampille de la norme « EN-3 » et numéro d’identification du fabricant ; nature et volume de l’agent extincteur ; types de feu pour lesquels ils peuvent être employés avec indication de la capacité. Vérifications Les vérifications à effectuer sur les extincteurs sont les suivantes : tous les trois mois, le personnel de l’établissement s’assure que les appareils sont à la place prévue, parfaitement accessibles et en bon état extérieur ; tous les six mois, le personnel de l’établissement procède à certaines vérifications prévues par la notice du constructeur (principalement pesées) ; tous les ans, il est procédé à une vérification plus complète par l’installateur ou par un vérificateur agréé avec qui il est recommandé de passer un contrat d’entretien ; à partir de dix ans d’âge, tout appareil doit être vérifié par le constructeur ; tous les cinq ou dix ans, selon qu’ils ont été ou non utilisés, les extincteurs contenant du CO 2 et les appareils à pression permanente doivent être passés 3 Fiche Prévention – A5 F 04 12 © oppbtp 2012 à l’épreuve de pression sous contrôle d’un expert de la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE). Fig. 4 Le mode d’emploi fait partie des inscriptions obligatoires sur les extincteurs Conduite à tenir en cas d’incendie Après avoir donné l’alarme, toute personne ayant aperçu un début d’incendie attaquera immédiatement le feu à l’aide des extincteurs correspondant à la classe de feu à combattre, situés à proximité, en respectant les règles suivantes : tourner le dos au vent ; tenir l’appareil droit ou proche de la verticale ; attaquer le feu à la limite de portée de l’extincteur, puis se rapprocher progressivement en dirigeant toujours le jet vers la base des flammes et en balayant lentement pour atteindre toute la surface enflammée ; ne pas faire agir une pression trop forte sur des liquides enflammés, de crainte d’élargir la surface dangereuse et de provoquer des projections de matières enflammées ; n’avancer que si l’on est sûr que le feu ne reprendra pas derrière soi. Utilisation Choix et emplacement Le choix de l’agent extincteur doit être fait en fonction des classes de feux les plus probables. Le nombre et la capacité des extincteurs doivent être déterminés en rapport avec l’importance du risque et il faut au minimum un appareil de 6 litres d’eau pulvérisée pour 200 m2 de plancher. Il est indispensable de consulter des spécialistes et notamment avoir un avis des pompiers du secteur et des sociétés d’assurances. Les emplacements des extincteurs doivent être choisis à proximité des points où un début d’incendie est à craindre. Ils doivent être visibles et facilement accessibles (art. R.4227-29 du Code du travail). Mise en œuvre Un mode d’emploi spécifique à chaque type d’extincteur figure parmi les inscriptions obligatoires qui sont mentionnées sur le corps de chaque appareil. La mise en œuvre d’un appareil exige soit son renversement, soit l’ouverture d’un robinet, ou bien la pression sur un levier, parfois même plusieurs de ces opérations : il est nécessaire que le personnel soit entraîné à l’utilisation des extincteurs, car la lecture du mode d’emploi n’est pas suffisante et, à cette fin, des exercices doivent avoir lieu au moins tous les six mois (art. R.4227-39 du Code du travail). OPPBTP 25, avenue du Général Leclerc – 92660 Boulogne-Billancourt Cedex – 01 46 09 27 00 – www.preventionbtp.fr Fiche Prévention – A5 F 04 12 © oppbtp 2012 4