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’ Habitation Légère de Loisir s
en Haute-Vienne
du concept au projet
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La présente plaquette propose aux élus, opérateurs et concepteurs d’agir de concert pour permettre l’émergence sur le territoire de la
Haute-Vienne de projets touristiques à fortes valeurs paysagères, architecturales et identitaires susceptibles de favoriser l’attractivité
du territoire.
Elle rappelle également au particulier qui souhaite implanter une Habitation Légère de Loisirs sur un terrain lui appartenant qu’il doit
respecter, comme tout autre constructeur, les règles du code de l’urbanisme.
R E RGE G LLE MEE N TM
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PROPOSITIONS DE MISE EN OEUVRE
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DE
MISE
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Les hébergements légers de loisirs, une grande diversité des formes proposées
Les hébergements de loisirs recouvrent une grande diversité d’habitats allant du très mobile et transportable, au permanent : toile de tente, caravane, résidence mobile de
loisirs (mobil-home), Habitation Légère de Loisirs, etc...
La tendance actuelle conduit à une grande variété d’hébergements : tipi, yourte, roulotte, cabane dans les arbres, hutte, cadole, etc., que les opérateurs et les acteurs du
tourisme ont de plus en plus de mal à qualifier.
Les Habitations Légères de Loisirs quant à elles sont définies par l’article R.111-31 du Code de l’urbanisme comme des constructions démontables ou
transportables destinées à une occupation temporaire ou saisonnière à usage de loisirs.
Il ne faut pas les confondre avec les résidences mobiles de loisirs (ou mobil-homes) définies par l’article R111-33 du Code de l’urbanisme qui sont des véhicules terrestres
habitables destinés à une occupation temporaire ou saisonnière à usage de loisirs, qui doivent conserver les moyens de mobilité leur permettant d’être déplacés par traction
mais que le Code de la route interdit de faire circuler.
Du plus mobile...
Caravane et roulotte :
véhicules terrestres habitables qui conservent en
permanence leurs moyens
de mobilité leur permettant
d’être tractés sur la route.
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Gîtes :
hébergements fixes, permanents,
ni démontables, ni transportables.
Résidence mobile de
loisirs (mobil-home) :
véhicule terrestre habitable
qui conserve en permanence
ses moyens de mobilité
mais qui ne peut être tracté
qu’à l’intérieur de son terrain
d’accueil.
...au moins mobile
Yourte, tipi, toile de tente :
hébergements démontables ET transportables.
Habitation Légère
de loisirs :
hébergements démontables
OU transportables.
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Implantation des Habitations Légères de Loisirs
L’article R.111.32 du Code de l’urbanisme, n’autorise
l’implantation des Habitations Légères de Loisirs que dans
4 lieux spécifiques :
- les Parcs Résidentiels de Loisirs spécialement aménagés
à cet effet.
- les terrains de camping classés au sens du Code du
tourisme, sous réserve que leur nombre soit limité : moins de
35 lorsque le terrain comprend moins de 175 emplacements
ou moins de 20% du nombre total d’emplacements dans les
autres cas.
- les villages de vacances classés en hébergements légers au
sens du Code du tourisme.
- les dépendances des maisons familiales de vacances
agréées au sens du Code du tourisme.
En dehors de ces emplacements, leur implantation est
soumise au droit commun des constructions (à la différence
des Habitations Légères de Loisirs, les résidences mobiles de
loisirs ne peuvent jamais être implantées en dehors des sites
énumérés par le Code de l’urbanisme).
Un contrôle différencié
Les Habitations Légères de Loisirs implantées dans l’un ou
l’autre des 4 lieux cités par le Code de l’urbanisme et dont la
Surface Hors Oeuvre Nette (SHON) est inférieure ou égale à
35 m2 sont dispensées de toute formalité. Au-delà de ce seuil,
les Habitations Légères de Loisirs sont soumises à déclaration
préalable, sauf en secteur sauvegardé où intervient le permis
de construire. En dehors de ces lieux, elles sont soumises
aux règles de droit commun des constructions.
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Quel type d’autorisation
pour les Habitations Légères
de Loisirs ?
Sur les sites «autorisés»
Parc Résidentiel de Loisirs, village de vacances ou
dépendance de maison familiale,
terrain de camping
- Si SHON <= 35 m2, dispense de formalité
- Si SHON > 35 m2, déclaration préalable
- Si SHON > 35 m2 et en secteur sauvegardé,
permis de construire dans le respect du droit
commun
Autre terrain
Droit commun
Dans le respect du droit commun
- Si SHON <= 20 m2, déclaration préalable
- Si SHON > 20 m2, permis de construire
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COLLECTIVITÉS :
COMMUNES ET EPCI
Lors de la planification urbaine, choix de l’emplacement et du type d’aménagement.
FILIÈRES
LOCALES
Chanvre, paille, bois, etc.
Les filères locales doivent être
impliquées en amont des projets de
conception : quels matériaux locaux
pour les aménagements aussi bien
intérieurs qu’extérieurs des Habitations Légères de Loisirs ?
INSTRUCTEUR DE DOSSIER
Le «garant de la règle»; il intervient à toutes les étapes du projet.
OPÉRATEURS
PRIVÉS
(aménageurs, par ticuliers)
Auront la charge de la gestion voire de
l’aménagement des lieux...
Il convient de sensibiliser et d’impliquer
les acteurs de la commande pour un
habitat de loisirs de qualité.
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- Architectes,
- Eco-constructeurs,
- Étudiants en architecture ou dans les métiers du bâtiment.
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CHAMBRES CONSULAIRES / BUREAUX D’ÉTUDES
Impliqués très en amont afin d’évaluer la demande potentielle, les opportunités des collectivités en matière de tourisme et de loisirs, etc.
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LES BONNES QUESTIONS À SE POSER
En amont du projet, les bonnes questions à se poser…
Le choix d’implantation d’une zone de loisirs comprenant des Habitations Légères
de Loisirs résulte souvent d’une volonté politique couplée à une opportunité
foncière et /ou économique. Dans un premier temps, il convient que la collectivité
et l’opérateur privé puissent évaluer les choix qu’ils seront amenés à faire, en
termes de localisation et d’aménagement, afin que ce projet soit pertinent et en
rapport avec les atouts et contraintes de la commune. Cette démarche peut aussi
concerner un particulier qui souhaite implanter une Habitation Légère de Loisirs
sur un terrain lui appartenant.
Questions relatives à la planification urbaine du projet :
- Quelles catégories d’hébergement de loisir la commune peut-elle accueillir ou souhaite-telle accueillir ?
- Quelle sera la proportion d’Habitations Légères de Loisirs par rapport aux autres types
d’hébergement ?
- Quelles possibilités sont offertes par les documents d’urbanisme : à proximité du bourg ?
d’une zone naturelle ? Agricole ? d’un site patrimonial majeur ou d’intérêt écologique :
ZPPAUP, ZNIEFF, Natura 2000, etc. ?
- Quel est l’espace foncier disponible ?
- Quelle implication de la commune en termes de maîtrise foncière et de gestion du site ?
- Comment rédiger les documents d’urbanisme ou quels documents annexes formalisés
pour encourager le développement souhaité notamment dans le cas où la commune délègue
l’aménagement et la gestion du site ?
- Comment ce projet se décline à court, moyen et long terme ?
- Quels acteurs impliquer autour de ce projet ?
- Quels moyens financiers mobiliser ?
- Que ressort-il de l’analyse des contraintes nouvelles en termes de bruit, de circulation, de
rejets et traitement des effluents, etc .?
Au niveau de l’aménagement, les bonnes questions à se poser
Pour la conception même du projet, les acteurs impliqués (élus, opérateurs privés,
concepteurs, architectes, paysagistes) devront réfléchir à la notion d’intégration,
tout en ayant conscience qu’à travers leur aménagement, ils vont être à l’origine
d’un paysage nouveau.
Le projet doit effectivement s’intégrer au mieux à l’environnement local, tant
bâti que naturel, tout en donnant à voir une conception différente de ce que l’on
rencontre souvent dans les campings et autres zones de loisirs. Il convient alors
de rechercher et d’imaginer une architecture et un aménagement ad hoc faisant
écho à l’environnement du projet, ainsi que des solutions innovantes en matière
d’assainissement (exemples des cabanes perchées dans les arbres disposant
d’accès ayant très peu d’impact sur le milieu naturel, de stationnements relégués
à la périphérie de la zone d’aménagement, etc.).
Questions relatives à l’implantation du projet :
- Quelle logique d’implantation par rapport au paysage ? Quels sont les éléments forts à
préserver ? Quelles sont les lignes de force du relief ?
- Quelles vues sur le paysage sont à préserver et/ou à valoriser ?
- Quelles vues vers la zone à aménager ont un caractère sensible ?
- Quelles dessertes du site prévoir ? Quelle incidence sur les réseaux ?
- Quel parti pris architectural des Habitations Légères de Loisirs et quelle logique par rapport
au bâti existant ? Peut-on retrouver un motif architectural ou bien un des éléments du petit
patrimoine (muret, etc.) ?
- Quelle localisation des Habitations Légères de Loisirs par rapport aux autres types
d’hébergement ?
- Quel genre d’appropriation « permise » par les futurs occupants notamment en termes
d’aménagement des abords des habitats ?
- Quelle logistique choisir et organiser en amont afin d’éviter de trop lourds aménagements
liés au chantier lui-même ?
Question relatives à la construction du projet :
- Quel type de matériaux pour l’intérieur, l’extérieur des habitats ?
- Peut-on essayer d’impliquer une filière locale (exemple de la filière bois en Ardèche) ?
- Concernant l’Habitation Légère de Loisirs : quelles formes, couleur(s), textures, motifs,
volumétries, degrés de modularité ?
- Quel arbitrage entre respect du patrimoine local et intervention architecturale ?
- Concernant l’intégration : quel type de végétation ? quel degré de végétalisation autour des
Habitations Légères de Loisirs ?
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1 - Un camping en terrasse dans le Parc Naturel Régional des Monts
d’Ardèche (07)
Maître d’ouvrage : Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche - (07)
Conception : ENSA SAINT ÉTIENNE - (42) / ENSASE : L. JOLLIVET et J. GLAIROUX
État d’avancement : En cours
Origine du projet
Ce projet est né de l’adéquation entre un site présentant de grandes qualités naturelles et paysagères
(les Cévennes ardéchoises), mais également de fortes contraintes (la pente), un matériau et sa filière
(le châtaignier) et un programme (l’habitat de loisirs).
Architecture et intégration paysagère : entre tradition et innovation
Dans un souci de discrétion et d’intégration au site, le projet découle de la réinterprétation d’une
typologie traditionnelle constitutive du paysage : la cabane de paysan en lauze. Cette petite unité
reproductible, inspirée de cet habitat traditionnel propose un espace intérieur minimum (environ 30
m2) compact et fonctionnel, pouvant accueillir 4 personnes. De plus, la modularité et le concept
architectural de cette «cabane» permettent une grande liberté tant dans la capacité d’accueil que
dans l’usage.
-
+
- Une réinvention d’un patrimoine vernaculaire local : la cabane
de paysan.
- La valorisation, à partir de la filière bois, de matériaux jusque
là délaissés.
- L’occupation adaptée à un espace difficile : les terrasses.
- La valorisation des terrasses qui avaient tendance à subir les
assauts du temps : fermeture et dégradation des murets.
- Le non traitement de la question de l’industrialisation et du
seuil de rentabilité que ce module devra atteindre afin qu’il
devienne compétitif par rapport aux autres types d’habitats.
La «Wood Box» une architecture
s’inspirant de la cabane de paysan
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Mode d’occupation de terrasses viabilisant un site en friche
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2 - Projet de Parc Résidentiel de Loisirs et d’Habitations Légères
de Loisirs au Lac de Vassivière (en Creuse et en Haute-Vienne)
Localisation de la zone concernée
par le projet
Maître d’ouvrage : Syndicat Mixte du Lac de Vassivière - (87)
Conception : Étudiants du Lycée des Métiers du Bâtiment à FELLETIN (23)
État d’avancement : En cours
+
- La recherche d’une modularité dans la construction.
- L’implication de la filière bois locale et des
constructeurs locaux.
-
Origine du projet
En 2008, face au constat d’un parc d’hébergement de loisir vieillissant, le Syndicat
Mixte du Lac de Vassivière a lancé un projet sur l’ensemble de son territoire visant la
promotion et l’installation d’Habitations Légères de Loisirs d’un nouveau genre. Pour
ce faire, le Syndicat Mixte du Lac de Vassivière a fait appel à des étudiants du Lycée
des Métiers du Bâtiment de Felletin dans la Creuse, et à la filière bois locale afin que
soit conçu un prototype modulable d’Habitations Légères de Loisirs.
Architecture et intégration paysagère : un habitat modulable pour l’ensemble du lac
Alors que certains sites sont noyés dans la végétation et la forêt et par conséquent peu
perceptibles du lac et des axes de communication, d’autres au contraire surplombent
le lac et méritent un effort particulier d’intégration avec le reste du site. On constate
par ailleurs un ensemble hétéroclite d’habitats de loisirs aux matériaux, couleurs et
usages très variables d’un site à l’autre. Le souci de cohérence et d’harmonie sur
l’ensemble du lac correspond ainsi à un enjeu fort de ce projet.
L’idée des Habitations Légères de Loisirs est de concevoir une unité d’habitat
modulable qui soit industrialisée et donc attractive auprès des différents opérateurs
privés présents sur le territoire du Syndicat Mixte du Lac de Vassivière. L’opération fait
intervenir la filière bois locale ainsi que les entreprises qui auront la charge du volet
industriel. Pour inciter les opérateurs privés à intégrer ce type d’habitat, le Syndicat
Mixte du Lac de Vassivière, propriétaire du foncier, souhaite une signature bipartite
de conventions spécifiant la nature des habitats, les aménagements et le mode de
gestion des différents sites.
- L’oubli de traiter la question de l’industrialisation et
du seuil de rentabilité que ce module devra atteindre
pour devenir compétitif par rapport aux autres types
d’habitats.
- Un habitat conçu sans réel lien avec les atouts /
contraintes et les caractéristiques du site concerné
par l’implantation.
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3 - Parc Résidentiel de Loisirs du Parc de la Belle dans la
Vienne (86)
Origine du projet
La Communauté de Communes du Pays Gencéen confie la gestion en 2006 du Parc
de la Belle à Emmanuel Le Grelle, directeur de la vallée des singes. Pour mieux
rentabiliser financièrement le site, le nouveau gestionnaire a l’idée de cabanes dans
les arbres qui respectent le site en même temps qu’il le valorise.
Architecture et intégration paysagère : des cabanes faisant corps avec le site
Celui-ci forme une mosaïque de paysages structurant le parc, allant du jardin de
curé au jardin à la française, en passant par des espaces humides. Les 14 cabanes
peu perceptibles, car disséminées sur l’ensemble du site et situées dans les
hauteurs variant de 5 à 14 mètres, sont totalement intégrées au site. Leur capacité
d’hébergement varie de 2 à 6 personnes et allient différents modes d’accès : escalier,
échelle, pont de singe, etc. Ils sont équipés ou non de terrasses. Certains accès
permettent de découvrir, vus de haut, des espaces phares du parc, tel le pont de
singe de plus de 50 mètres de long qui domine des marais avant de rejoindre la
cabane.
Porteur de projet : Emmanuel LE GRELLE
Conception : Société Abane à CRAMANS - (39)
Date de réalisation : 2009
+
- La mosaïque de milieux respectés lors de
l’aménagement du site : habitat dispersé et adapté
au paysage de la forêt, accès très peu impactant,
stationnement des véhicules en périphérie, etc.
- L’alliance entre rentabilité financière et respect du
site.
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L’implantation des cabanes perchées a nécessité la création d’un Parc Résidentiel de Loisirs
- Considérées à l’origine comme des Habitations
Légères de Loisirs, ces cabanes perchées situées
dans un Parc Résidentiel de Loisirs, peuvent
devenir des habitations permanentes.
- Comment évaluer l’emprise au sol de ces
habitats... perchés ?
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4 - Camping Cap’ Cabane dans la Gironde (33)
Origine du projet
Ce projet «de vie», est né de la volonté de concevoir un site qui offre des prestations et des hébergements touristiques différents par rapport au contexte local : ateliers
créatifs, randonnées, découvertes nature...
Très vite, le projet s’est orienté vers une logique de «Land’Art» afin de donner un rôle majeur à la nature dans la conception, tant architecturale que paysagère.
Architecture et intégration paysagère : des «pignes» de pins dans un site naturel à préserver
Il s’agit d’un terrain boisé de presque 4 hectares bordé à l’Est par les limites d’une Zone Natura 2000. Il présente une succession de creux et de bosses majoritairement
plantés de pins mais également de quelques chênes et aulnes. Le site étant interdit aux voitures (à l’exception de celles utilisées par les personnes handicapées), le
stationnement est situé à l’entrée. Les cabanes constituent un trait d’union entre dedans et dehors ; construites en pin des landes sur pilotis (jusqu’à 8m) elles imitent la
forme de pignes de pins dont le balcon est niché dans le feuillage des chênes. Pas de fenêtres, mais une ouverture vers le ciel, grâce aux toitures transparentes portées
par des structures indépendantes faites de troncs de pin écorcés. Les fondations sont quant à elles, simplement vissées dans le sol et dévissables sans laisser de traces.
Les matériaux utilisés, les produits bio et locaux, la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, ont été soigneusement étudiés pour être les plus respectueux de
l’environnement, tout en conservant un certain confort pour les hôtes. Un arbitrage a été fait entre le degré d’équipements intérieurs de chaque unité et l’investissement
dans une architecture différente. Finalement le parti s’est porté vers un équipement minimal, compensé par la plus-value achitecturale.
Maître d’ouvrage : SARL Air et bois
Conception : Atelier Arc-en-bois à BORDEAUX - (33)
Date de réalisation : 2010
+
- Une architecture d’inspiration «Land Art» se mêlant
aux formes créées par la nature.
- Un stationnement rejeté en périphérie, d’où
l’absence de voitures et de voirie lourde.
- Une démarche environnementale très poussée.
- Un tourisme durable avec un rôle éducatif.
- Le caractère «non reproductible» du modèle lui
confère une richesse et une originalité que n’ont pas
forcément les autres types d’Habitations Légères de
Loisirs plus «classiques».
-
- La non prise en compte en amont des délais de
procédure dans la réalisation du projet.
- Le statut de Parc Résidentiel de Loisirs n’a pas été
revendiqué, car le respect des règles d’accessibilité
imposé dans ce cadre, aurait trop «bridé» ce projet
innovant.
- Le coût important d’une unité peut freiner les
opérateurs privés, car, les unités étant des modèles
uniques, le projet n’intègre pas la standardisation du
produit.
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5 - Village de vacances à Verneuil-sur-Vienne en Haute-Vienne (87)
Origine du projet
Suite à une étude réalisée courant 2001-2002, la Communauté de Communes Val
de Vienne a fait le constat d’un manque cruel en matière d’hébergement de loisirs
sur son territoire. C’est pourquoi, avec la participation financière du CCAS d’EDF
qui souhaitait investir dans ce type d’équipement et bénéficiait en contrepartie d’une
occupation prioritaire en période estivale, la Communauté de Communes Val de
Vienne a lancé ce projet sur la commune de Verneuil-sur-Vienne.
Architecture et intégration paysagère : des Habitations Légères de Loisirs en
secteur protégé
Le site se trouvant en secteur protégé, les Architectes des Bâtiments de France (ABF)
ont été très tôt impliqués dans la phase de conception des Habitations Légères de
Loisirs. Sont alors venues se greffer au projet initial des prescriptions, telles que l’usage
de murets en gabion, l’utilisation de la pierre de Saint-Yrieix comme matériau local,
l’installation de toitures en tuiles pour une meilleure harmonisation avec le site, etc.
Par ailleurs, la nécessité d’abattre des arbres remarquables durant l’aménagement a
conduit les aménageurs à intégrer dans leur projet une compensation paysagère qui
s’est traduite par une végétalisation accrue du site.
Maître d’ouvrage : Communauté de Communes Val de Vienne - (87)
Conception : Bernard ROUSSEAU, Agence Aedificare - (87) / Vincent TRICAUD, paysagiste - (33)
Date de réalisation : 2005
+
- L’utilisation de matériaux locaux et les bonnes
idées d’aménagement : gabion pour imiter des
terrasses.
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-
- Un projet dans un secteur protégé qui a dû
subir quelques changements architecturaux
comme l’emploi de la tuile en toiture alourdissant
l’ensemble.
- La perte du caractère transportable du fait de la
mise en oeuvre de fondations scellées.
- Une intégration au site qui aurait dû être envisagé
dès le début (coupe d’arbres remarquables).
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6 - Village de gîtes du lac de la Plaine des Vosges (88)
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Maître d’ouvrage : Syndicat Mixte d’Aménagement des Lacs
Conception : Agence CARTIGNIES / CANONICA à BRUYERES - (88)
Date de réalisation : printemps 2009
Origine du projet
Le projet est né de la volonté du Syndicat Mixte d’Aménagement des Lacs de diversifier son offre d’hébergements et d’attirer une clientèle non saisonnière, séduite par le
tourisme d’inspiration écologique.
Architecture et intégration paysagère : un habitat «primitif» sur un espace peu « retouché »
Afin que le projet soit le moins impactant possible sur l’environnement, l’aménagement de ce site, situé à proximité d’un lac sur un terrain gorgé d’eau, a nécessité une
intervention réduite (fossés drainants, plantations rustiques) et la mise en place d’une architecture minimaliste s’inspirant des cabanes primitives.
La disposition générale des gîtes produit un moutonnement doux en symbiose avec les pentes boisées alentours.
Le concept des cabanes renvoie à l’idée de refuge : du sol au plafond, en passant par les murs, elles sont composées d’une structure bois à caissons, doublée de pin du
Nord sur sa face interne. La terrasse qui la prolonge donne une ouverture vers le paysage.
Implantation perpendiculaire au lac, les gîtes
étant placés en parallèle,
tournés vers le soleil
+
- La recherche architecturale intéressante de ce
projet, même s’il ne s’agit pas d’Habitations Légères
de Loisirs. En effet : matériaux, intégration au site,
orientation…doivent inspirer créateur et aménageur.
- Un impact minime sur l’environnement tant
dans l’implantation des gîtes (sur pieux d’acacia)
que dans la végétalisation du site et le choix des
essences (locales).
- Des constructions trop conséquentes pour être
considérées comme des Habitations Légères
de Loisirs, au regard du critère «démontable ou
transportable».
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REE SPIRIT SPHERE
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RISTAL BUBBLE
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Les exemples présentés ici, ou d’autres présentés à l’étranger , n’entrent pas forcément dans la catégorie des Habitations Légères de Loisirs et ne correspondent pas à la réglementation française. Ils peuvent être en revanche source d’inspiration architecturale.
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1- La démarche de projet
L’ensemble des questions à évoquer en amont de ce type de projet (Cf «Les
bonnes questions à se poser») nécessite, de la part de l’élu et de l’opérateur
impliqués, de s’entourer de compétences ainsi que d’interlocuteurs à même de les
accompagner dans leur démarche :
- paysagistes, architectes et urbanistes, sur le volet aménagement,
- filières et entreprises locales pour s’assurer de la disponibilité de matériaux
locaux et de la possibilité de produire en série le prototype.
Ils doivent en outre vérifier avec les services concernés que les conditions
réglementaires d’implantation du projet sont respectées.
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2- Une architecture innovante et « faisant corps » avec le paysage
La conception de l’Habitation Légère de Loisirs doit prendre en compte le site,
condition sine qua non d’un projet réussi. De fait, avant même les premières
esquisses du prototype, une étude paysagère est à mener, afin, de mettre en
évidence les atouts et contraintes du site, les dessertes à créer, les éléments
à préserver, les cheminements possibles, le stationnement des véhicules, etc.
L’architecte y trouve sa place.
Des matériaux «légers» et répondant à des critères de durabilité et de qualité.
L’objectif est de permettre l’émergence de projets locaux, basés sur des modules
transportables ou démontables, faisant intervenir des filières et des artisans
impliqués dans la fabrication et l’utilisation d’éco-matériaux.
Le bois par exemple peut être utilisé dans les 3 composantes de la construction,
créant une homogénéité sur l’ensemble de l’habitation :
- l’ossature permettant un montage / démontage plus rapide,
- la façade pour le bardage en bois naturel, contribuant à l’intégration
paysagère de sites à fortes composantes naturelles,
- la couverture favorisant la légèreté.
Des formes architecturales innovantes : la définition de l’Habitation Légère de
Loisirs peut englober une grande diversité de formes architecturales adaptées aux
sites d’implantation à l’inverse de la «boîte à chaussure» normée du mobil-home.
En outre, les nombreux exemples internationaux en cours montrent l’intérêt de
l’innovation pour ce type d’habitat.
Des couleurs, textures et motifs en lien avec le site et le contexte architectural.
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3 - Le Parc Résidentiel de Loisirs, un outil à développer pour
une meilleure composition paysagère
Le Parc Résidentiel de Loisirs, en propriété ou en location, est une forme qu’il
conviendrait de développer car, bien aménagé, il peut offrir de nombreux
avantages en termes d’économie d’espace et de qualité paysagère.
Pour cela, les aménagements et installations des Parcs Résidentiels de Loisirs
doivent être adaptés à l’environnement et au site, aux caractéristiques climatiques
et topographiques pour :
- choisir l’impact visuel depuis l’extérieur,
- répartir les emplacements ou groupes d’emplacements au sein d’une
trame paysagère, en évitant par exemple, tout alignement excessif des
modules,
- assurer l’insertion des équipements et des bâtiments par une homogénéité
du mobilier urbain, des couleurs, des matériaux naturels, etc.
- organiser les circulations.
4 - Un développement touristique inclus dans la planification
urbaine
La création de Parcs Résidentiels de Loisirs ou de campings en tant qu’extension
ou création d’espaces urbanisés, est à appréhender dans les études des
documents d’urbanisme.
Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) qui réglementent les occupations et
utilisations des sols, sont les outils pertinents pour une vision prospective du
territoire. Dans ce cadre, les collectivités assurent leur rôle en sélectionnant
les sites propices à la réalisation d’un projet touristique respecteux des milieux
naturels et des paysages.
5 - La composante économique des projets
La rationnalisation du produit fini a pour but de le rendre plus compétitif et attractif
auprès des opérateurs privés.
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Par rapport aux hébergements plus « classiques », la conception d’un ensemble d’Habitations Légères de Loisirs nécessite, de la part
des acteurs parties prenantes, une forte implication et une réflexion approfondie :
- lors de la phase de planification urbaine - déterminante pour le choix de la zone d’implantation - afin que le projet touristique s’inscrive
dans une stratégie territoriale globale, à l’échelle de la commune ou de l’intercommunalité;
- et durant la phase de conception et de mise en œuvre du projet, qui fera intervenir différents interlocuteurs et compétences (paysagistes, architectes, élus, opérateurs, instructeurs de dossiers, etc.).
Il paraît alors primordial d’intégrer à ce projet la composante locale en faisant participer très tôt les filières et les artisans présents sur
le territoire. En parallèle, l’étude des potentialités paysagères et patrimoniales du site, permettra de mieux cerner ses principaux atouts
et contraintes, et de mettre en correspondance innovations architecturales et éléments traditionnels du patrimoine bâti qui peuvent être
sources d’inspirations.
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Le cadre réglementaire des Habitations Légères de Loisirs, tout en laissant place à l’innovation architecturale, doit être respecté (les
règles de localisation et le respect du caractère « léger » des constructions démontables ou transportables); de ce fait, le concepteur est
tenu à l’emploi de matériaux légers. Elles doivent en outre se fondre dans le milieu, la plupart du temps « naturel », et faire corps avec lui :
les exemples, puisés ici et là, montrent que les projets cités avaient à cœur de proposer un type d’hébergement en accord avec les lieux
(des cabanes dans les arbres, des formes rappelant le paysage alentour, un choix pertinent de matériaux locaux, etc.).
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CRÉDITS
PHOTOGRAPHIQUES
Page de couverture - Illustration photographique : source internet - p1 - Illustrations photographiques caravane, roulotte, Mobil-
home, tipi, yourte : source internet / Illustration photographique gîte : source brochure hameau de gîtes Les Pouyades à Magnac Laval
(87) - p5 - Plan, croquis, perspective, intégrations paysagères : source PNR des Monts d’Ardèche (07) - p6 - Plan : source internet /
Rendu photoréaliste : source Lycée des Métiers du Bâtiment (LMB) à Felletin (23) - p7 - Plan : source Parc de la Belle dans la Vienne (86)
/ Illustrations photographiques : source CAUE de la Haute-Vienne (87) - p8 - Plan : source atelier Arc-en-bois à Bordeaux (33) / Illustrations
photographiques : source CAUE de la Haute-Vienne (87) - p9 - Plan : source Communauté de Communes du Val de Vienne (87) /
Illustrations photographiques : source CAUE de la Haute-Vienne (87) - p10 - Plan et illustration phtographique des gîtes dans le paysage
: source revue «d’architecture 191 - mai 2010» / Illustration photographique gîte : source internet - p11 - Illustrations photographiques :
Flake House (Olgga Architectes, maître d’ouvrage, 14 rue de l’Atlas 75019 Paris - [email protected] - www.olgga.fr, et, Fabienne Delafraye,
photographe - [email protected] - www.fabiennedelafraye.com) / Ecoquille (SARL Efdé Innovations, usine du Rey, route
de Gaillac 81300 Graulhet - [email protected] - www.pierreverte.com) / Bubble Tree (Bubbletree, 17 bis rue du Sergent Bobillot
92000 NANTERRE - [email protected] - [email protected] - www.bubbletree.fr) / Habitat minimal (Atelier Correia, 7 place de
la République 21210 Saulieu - [email protected] - www.ateliercorreia.com) - p12 - Illustrations photographiques : Swamp Hut
(Moskow Linn Architects, Boston, MA USA - [email protected] - www.MoskowLinn.com) / Cristal Bubble (Bubbletree, 17 bis rue du
Sergent Bobillot 92000 NANTERRE - [email protected] - [email protected] - www.bubbletree.fr) / Treehouse (Lukasz Kos,
Shanghai, China - [email protected] - www.studiolukaszkos.com) / Free Spirit Sphere (Free Spirit Spheres Inc., 420 Horne Lake
Rd., Qualicum, BC, Canada, V9K 1Z7 - [email protected] - www.freespiritspheres.com)
Remerciements à Jean-Pierre Simonet (PNR des Monts d’Ardèche), Nelson Murray (Syndicat Mixte du Lac de Vassivière), Marjolaine Dumontant (Lycée des
Métiers du Bâtiment), Emmanuel Le Grelle et Nathalie Audiguet (Parc de la Belle), SARL Air et bois (Cap Cabane), Armelle Canchon (Atelier Arc-en-bois),
Luc Lemoins (Communauté de Communes Val de Vienne), Hélène Sion (Agence Cartignies-Canonica), Valentine Michelier (Olgga Architectes pour la Flake
House), François Désombre et Martine Motte (Ecoquille), Patrick Chiron et Stéphane Dumas (Bubble Tree et Cristal Bubble), Cyril Brulé (Alelier Correia pour
l’habitat minimal), Keith Moskow (Moskow Linn Architects pour la Swamp Hut), Lukazs Kos (Studio Lukazs Kos pour la Treehouse), Tom Chudleigh (Free
Spirit Sphere), Emilie Rodriguez (CAUE 72), Marie Dany et Hélène Veyriras (CAUE 87).
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Cette plaquette a pour objectif de montrer aux différents acteurs de projets touristiques comprenant des Habitations Légères de Loisirs, le champ des possibles mais
également les erreurs à éviter.
Elle présente en premier lieu le cadre réglementaire qui précise la définition des Habitations Légères de Loisirs et détermine les lieux de leur implantation, le rôle des
différents interlocuteurs ainsi que les moments opportuns durant lesquels les impliquer.
Les recommandations architecturales et paysagères ont été intégrées dans un cadre plus global d’un projet réfléchi à l’échelle de tout un territoire afin d’éviter l’écueil,
trop souvent rencontré, d’un aménagement déconnecté des réalités locales et territoriales. En somme, cette plaquette souhaite proposer aux acteurs concernés les clefs
de la réussite.
P O U R
P L U S
D ’ I N F O R M AT I O N S
Veuillez vous adresser à :
C
onseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement (CAUE) de la Haute Vienne
1 rue des Allois
87 000 Limoges Cedex
Tel. 05 55 32 32 40
Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement
87
D
irection Départementale des Territoires (DDT) de la Haute Vienne
Le Pastel - 22, rue des Pénitents-Blancs - CS 43217
87032 Limoges Cedex 1
Tel. 05 55 12 90 00
Préfet de la Haute-Vienne
Ce document a été conçu et réalisé par le Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) de la Haute-Vienne : Frédérique LARINIER, paysagiste conseil et Isaëlle CORNUAUD, architecte conseil
avec la participation financière de la Direction Départementale des Territoires (DDT) de la Haute-Vienne - Date de parution : juillet 2011