Histoire des fouilles d`Olympie
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Histoire des fouilles d`Olympie
109 Histoire des fouilles d’Olympie par le D r Berthold Fellmann, Munich Né le 14 janvier 1938 à Nuremberg, le D r Berthold Fellmann fit ses études à Neustrehlitz puis Munich, où il passa ses examens secondaires en 1959. A la fin de son service militaire, il entreprit des études d’archéologie classique, d’histoire ancienne, d’histoire de l’art et de science du journalisme à I’Université Ludwig Maximilian de Munich. En 1969, il passe son doctorat sous la direction du professeur D r Homann-Wedeking, avec la thèse: «Les représentations antiques de l’aventure de Polyphème». ll collabora ensuite à une publication sur les blessures à la tête «Boxe, lutte et pancrace dans I’antiquité» à l’Institut de Neurologie de I’Université du Texas. En 1970, il devient assistant technique au séminaire d’archéologie de I’Université de Munich. Enfin, il est chargé par le Comité Organisateur des Jeux de la XX e Olympiade de la préparation et de la direction de l’exposition munichoise: «100 ans de fouilles allemandes à Olympie». La destruction totale du sanctuaire d’Olympie et de son temple immense à la suite de deux tremblements de terre catastrophiques du Vl e siècle ap. J.-C. et I’ensablement du terrain par les aIluvions du Kladéos firent tomber dans I’oubli jusqu’au nom même de ce lieu si célèbre autrefois. Presque 1000 ans plus tard seulement, le confluent du Kladéos et de I’Alphée porte à nouveau un nom sur une carte vénitienne de 1516: celui d’Andilalo. Vers la fin de la Guerre de Trente Ans, il semble qu’un Allemand ait le été le premier visiteur occidental de ce site. Matthias Palbitzki, connaisseur d’art et diplomate né à Stolp (Poméranie), appartenant aux milieux artistiques et scientifiques proches de la reine Christine de Suède, parcourut la Grèce de 1645 à 1648 et arriva en 1647 à Olympie. Mais l’idée d’y effectuer des fouilles revient à Bernard de Montfoucond qui l’ex- prima en 1723 dans une lettre adressée à l’archevêque de Corfou. Tout en suivant la description de la Grèce de Pausanias, le théologien anglais Richard Chandler parvint en 1766 à Elis, se tint sur les ruines du temple de Zeus et trouva les restes des murs de la cella ainsi qu’un chapiteau dorique. Johann Joachim Winckelmann, fondateur de l’archéologie classique, avait aussi des projets de recherches à Olympie à cette époque. Sa mort, intervenue brusquement, ne fit que repousser la réalisation de ces plans sans les empêcher pour autant. En 1787, le Français Fauvel réalisa une première esquisse topographique de la plaine et une description du terrain sur I’ordre du chef de la légation française à Constantinople. Au début du XIX e siècle, ce furent d’éminents archéologues anglais qui s’intéressèrent au sanctuaire d’Olympie. Le 25 110 février 1805, le colonel Leake notait, en y arrivant: «On a toute raison de supposer... que les découvertes les plus intéressantes seront faites lors de fouilles ultérieures à Olympie.» Trois jours durant, Dodwell et Gell, assistés de quelques Turcs, firent des fouilles à Olympie. Ils découvrirent des restes de colonnes et d’autres fragments du temple de Zeus. Peu d’années après, Wilkins publiait dans son ouvrage Antiquities of Magna Graecia (1807) un plan du temple de Zeus, comportant d’ores et déjà la proportion exacte du péristyle comprenant 13 colonnes de côté et 6 de façade. Après que Cockerell eut également visité Olympie, Lord Spencer Stanhope dressa en 1813 un plan d’Olympie, grâce aux relevés de son architecte Allason. Dans trois numéros de la revue Cotta’s Kunsblatt, le proviseur de lycée Sickler, de Hildburghausen, lança en 1821 un appel, dans l’esprit de Winckelmann, en vue de faire des fouilles; mais la guerre d’indépendance grecque rendit impossible toute Fronton ouest du temple de Zeus. entreprise allemande de cet ordre. Un corps auxiliaire français dirigé par le maréchal Maison suivit en 1829 l’expédition scientifique de Morée, qui avait pour mission d’étudier la nature du sol et les monuments du pays. Le 10 mai, on commença les fouilles au temple de Zeus, dégageant le mur de la cella et trouvant dans le pronaos (salle d’entrée) deux fragments de reliefs (tête de cheval de la métope de Diomède et Géryon). Un groupe d’architectes tenta d’établir en six semaines un plan du temple et à cette occasion plusieurs fragments de frises représentant les travaux d’Hercule apparurent à la lumière du jour dans l’opisthodome (vestibule postérieur). La saison chaude fort avancée mit fin à l’entreprise. En outre, le nouveau gouvernement, sous la direction de Capodistria, s’opposa à d’autres fouilles, tout en permettant cependant d’emporter au musée du Louvre les fragments découverts jusque-là. Après la fondation du royaume de Grèce sous Otton l er de Bavière, les savants de la 111 Cour commencèrent à se préoccuper également de la restauration du sanctuaire d’Olympie. Ludwig Ross, conservateur des antiquités et professeur d’archéologie à l’Université d’Athènes, poursuivait certains projets et lança depuis Halle (1853) un appel «Fouilles à Olympie». II y proposait la collecte de moyens financiers, mais le résultat s’en révéla toutefois décevant. C’est au bout de plusieurs décennies d’efforts acharnés que l’archéologue Ernst Curtius devait enfin réussir à faire réaliser ses projets de fouilles. Son discours du 10 janvier 1852, qu’il prononça à Berlin en présence du roi Frédéric-Guillaume IV, amena le monarque lui-même à prendre l’initiative. Une pétition directe des professeurs Carl Ritter, Ernst Curtius et Carl Bötticher fut approuvée par un décret du cabinet du roi et c’est en février 1854 que von Manteuffel, président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères, reçut l’ordre de négocier avec Athènes. Mais ce furent à nouveau des changements politiques en Grèce (conflit russo-turc) qui obligèrent à repousser enFronton est du temple de Zeus. core le projet pour un laps de temps assez long. Ce n’est qu’en 1873 que de nouvelles négociations entre l’Empire allemand et le gouvernement royal de Grèce aboutirent à un projet d’accord relatif aux fouilles d’Olympie. Enfin, le 25 avril 1874, fut signé à Athènes le document de l’accord portant sur les travaux de fouilles allemands en Grèce, entre P. Eustratiades, conservateur des antiquités, J. Delyanny, ministre des Affaires étrangères de Grèce, E. von Wagner, ambassadeur allemand et ministre plénipotentiaire, ainsi qu’Ernst Curtius, en qualité d’envoyé spécial. Ernst Curtius, Friedrich Adler et le conseiller de légation Busch, des Affaires étrangères, furent chargés de la direction des travaux. Ils constituèrent à Berlin la direction de l’entreprise et envoyèrent, début septembre 1875, Gustav Hirschfeld ainsi que le maître d’œuvre Adolf Boetticher à Olympie avec mission de commencer la première campagne de fouilles. 112 Première campagne de fouilles 18751876 Le 12 septembre 1875, Hirschfeld et Boetticher arrivèrent à Olympie, s’installant dans un bâtiment qu’on avait terminé entre-temps sur la colline de Druva, et engagèrent des ouvriers. Début octobre, on commença les travaux de fouilles au sud du temple de Zeus, sur les rives de l’Alphée, cependant qu’au nord, des tranchées firent apparaître la terrasse des trésors au pied du mont Kronion, ainsi que les fondations d’installations sportives. Les travaux se concentrèrent de plus en plus sur l’étude du grand temple et de ses environs immédiats et bientôt, l’on découvrit d’importantes sculptures provenant du fronton est. Le 20 décembre, Hirschfeld écrit dans le journal des fouilles: «Journée mémorable, qui éveille de grandes espérances... » On avait trouvé l’inscription de la fameuse Victoire de Paeonios et le lendemain, c’est la statue elle-même qui apparut à la lumière du jour. Les travaux le long du côté sud du temple dégagèrent d’immenses blocs appartenant à l’entablement et des tambours de colonnes, tels qu’ils s’étaient écroulés lors du tremblement de terre. Dès cette première campagne, on commença à faire le relevé du temple, des moules de plâtre des sculptures découvertes et à prendre des photographies. Extraits de I’accord de 1874 portant sur les fouilles. Deuxième campagne de fouilles 1876-1877 Afin d’accélérer les travaux, on utilisa, en plus des brouettes, des charrettes tirées Les fouilles du stade. 113 114 par des chevaux. Près de la façade est du temple, la découverte d’autres importants fragments de sculptures permit de compléter pour l’essentiel le fronton oriental. De même, du côté ouest, on enleva la couche de terre d’une épaisseur moyenne de 3 m, découvrant ainsi la majeure partie des gros fragments du fronton occidental. On mentionnera encore la découverte de quelques bases de statues (entre autres, celle du Zeus d’Elée et celle du conducteur de chars Télémachos). A plusieurs reprises, on put rattacher les inscriptions qui s’y trouvaient au récit de Pausanias (Il e siècle ap. J.-C.), qui avait encore vu debout les offrandes d’airain. Afin d’avoir des points de repère topographiques, on continua à fouiller vers l’ouest en direction du Kladéos et au nord en direction du mont Kronion, par quatre tranchées de sondage. La tranchée de l’ouest fit apparaître l’église byzantine déjà étudiée par les Français. Les fondations entamées en face de la pente du mont Kronion et un chapiteau dorique se révélèrent être les restes du temple d’Héra recherché et l’on y trouva le 8 mai 1877 Pancratiastes l’Hermes de Praxitèle à l’endroit même où Pausanias l’avait vu (Paus. V 17, 3). Troisième campagne de fouilles 1877-1878 Au cours de la troisième année de fouilles, le D r Hirschfeld, qui se retirait, fut remplacé par le D r Georg Treu, de l’Antiquarium de Berlin, assisté du Dr Weil. Parmi les architectes, le maître d’œuvre Richard Bohn et le chef des travaux Wilhelm Dörpfeld se joignirent à l’équipe Chargée des fouilles. L’extension des fouilles à 37 m de distance du temple, du côté ouest, permit de compléter le fronton occidental grâce à la découverte du puissant torse d’Apollon, de la fiancée des Lapithes et d’autres fragments, mais amena également à la lumière du jour la porte de l’Altis, située au sud-ouest de l’enceinte sacrée. Une tranchée partant de l’Héraion et se dirigeant vers l’ouest atteignit au bout de 15 m les fondations d’un édifice circulaire, 115 le Philippéion. Comme le rapporte Pausanias, le roi Philippe de Macédoine avait donné I’ordre d’édifier ce monoptère et I’avait fait orner par le sculpteur athénien Léocharès de statues d’ivoire et d’or représentant la famille régnante. A I’ouest du temple circulaire, on put découvrir une construction à peu près carrée de plus de 66 m, dans laquelle on reconnut une palestre (endroit destiné aux exercices physiques). Un peu plus tard, on trouva à côté deux des points d’orientation mentionnés par Pausanias, à savoir I’entrée monumentale (Propylée) du Gymnase (champ d’exercice) situé juste au nord et en face, la Porte nord du mur de I’Altis, en fondations (cf. Paus. VI 21,2 et V 15, 8). En avril 1878, le dégagement de toute la terrasse des trésors était terminé. Devant ses murs de soutènement, apparurent à intervalles égaux les bases des «Zanes», statues en bronze de Zeus érigées grâce aux amendes payées par les athlètes ayant violé les règles des compétitions.par tentative de corruption (Paus. V 21, 3 sq). Quatrième campagne de fouilles 1878-1879 Ce fut désormais Wilhelm Dörpfeld qui remplaça en tant que premier architecte le maître d’œuvre Bohn. Assisté du chef des travaux R. Borrmann, il dirigea les fouilles jusqu’à la fin. Le Dr Adolf Furtwängler assuma les fonctions du D r Weil, en tant qu’adjoint archéologue. Un médecin allemand se chargea des soins sanitaires des travailleurs et du personnel de fonctionnaires. Temporairement, il y eut jusqu’à 250 ouvriers et 19 charrettes en action. Tout d’abord, on se contenta de continuer les recherches déjà commencées; plus tard, on fit trois nouvelles tranchées. Les fouilles permirent de dégager le Prytanée, un bâtiment dans lequel les prytanes, autorités chargées de la surveillance du sanctuaire, étaient logés; ils honoraient ici les vainqueurs et ils entretenaient le feu éternel de I’autel d’Hestia. A quelque distance de Ià, apparut le 11 décembre la vénérable tête de calcaire plus.grande que nature de l’image d’Héra provenant du temple de la déesse. A l’extrême sud, Dörpfeld trouva I’angle de la muraille de l’Altis, tandis qu’à I’est, une tranchée allant de, l’Alphée vers le nord-est en direction de l’entrée recouverte d’une voûte devait fournir les renseignements nécessaires sur la situation du stade. Bientôt, la découverte, à très faible profondeur, de fragments en terre cuite (tête de Zeus provenant du groupe de Zeus et Ganymède) et d’armes en bronze laissèrent supposer I’existence du mur des spectateurs. Une tranchée supplémentaire allant du sud-est vers le Philippéion apporta enfin le résultat le plus important, à sàvoir les quelques restes du sanctuaire de Pélops, que I’on cherchait depuis fort longtemps. Le 14 mai, le roi Georges de Grèce visita Olympie. A cette occasion, on décida que toutes les découvertes faites à Olympie devaient être conservées sur place. Cinquième campagne de fouilles 1879-1880 Le D r Karl Purgold, boursier de l’lnstitut de Rome, se chargea en tant qu’architecte adjoint des attributions de Furtwängler, 116 25 cm à peine sous le niveau d’alors le pied droit de la statue de l’Hermès de Praxitèle. La dernière semaine de la cinquième année de recherches apporta encore une magnifique découverte: au nord du Prytanée, sous un édifice romain, apparut la tête de bronze d’un pugiliste. Parmi les centaines de statues de vainqueurs érigées dans le sanctuaire, c’est là l’unique tête qui ait été conservée. On suppose que celle-ci représente le pugiliste Satyros, vainqueur à Olympie après 338, et dont Pausanias put, au Ile siècle de notre ère, admirer la statue (œuvre de Silanion). Tête de griffon. tandis que le chef des travaux Paul Graef rejoignait le groupe des architectes. On intensifia à nouveau les efforts; le nombre des travailleurs passa de 250 en janvier à 450 en mars, et on en vint même à utiliser parfois jusqu’à 50 charrettes à chevaux. En novembre, les recherches effectuées au sud-ouest, à l’extérieur de la muraille du sanctuaire, firent apparaître le second bâtiment d’olympie par l’importance, une maison d’hôtes entourée d’une Salle pourvue de plus de 140 colonnes ioniques et qui avait été appelée Léonidaion, d’après le nom de l’architecte, Léonide de Naxos. Au cours de recherches ultérieures sur les fondations du temple d’Héra, apparut à Sixième campagne de fouilles 18801881 La dernière tranche des travaux servit surtout à examiner et à cataloguer tous les objets trouvés. On choisit les doubles accordés à l’Empire allemand lors de l’accord sur Olympie (parties architecturales en pierre et en argile, bronzes et figures en terre cuite) et on les envoya aux musées royaux de Berlin. Au bout de six années de travaux, on put mettre fin aux fouilles le 21 mars 1881. Le don généreux du banquier athénien Syngros permit d’ériger un musée sur la rive droite du Kladéos, sous la direction de Dörpfeld et sur les plans d’Adler. C’est là que le sculpteur Richard Grüttner, sur les indications de G. Treu et d’A. Furtwängler, compléta et dressa les deux grands groupes des frontons, de même que la Victoire de Paeonios, l’Hermès de Praxitèle et d’autres œuvres en marbre. En présence de la famille royale grecque, le musée put être inauguré le 18 mai 1887. 117 Les nouvelles fouilles 1936-1966 Wilhelm Dörpfeld avait dès 1906 et après la Première Guerre mondiale entrepris des recherches sur I’histoire antérieure du sanctuaire, et ce, près du temple d’Héra et au Pélopeion. Lorsque, un an après les Jeux Olympiques de Berlin de 1936, les fouilles purent à nouveau être ouvertes, ce renouveau inspiré par I’intérêt scientifique avait reçu une puissante impulsion grâce à l’idée moderne de l’Olympisme fondée par le baron Pierre de Coubertin. Après une enquête préliminaire réalisée Zeus par A. von Gerkan, R. Hampe et U. Jantzen, les travaux commencèrent au printemps 1937, au nord-est du portail du stade. Ils dégagèrent des ateliers où I’on travaillait le bronze et firent de nombreuses découvertes: animaux votifs, armes, bronze repoussé. II faut noter en particulier le poids en pierre d’Akmatidas et la statuette d’un athlète en train de prendre le départ. Dans I’Antiquité, le saut en longueur s’effectuait à I’aide de poids en métal ou en pierre, destinés à augmenter I’élan de I’athlète. Le côté supérieur porte I’inscription suivante: «Akmatidas le Macédonien, vainqueur du pentathlon, sans soulever de poussière, a consacré ceci. » Ce qui signifie qu’Akmatidas a vaincu sans concourir et qu’en remerciement, il a dédié ce poids à Zeus Olympien. Le poids date du début du V e siècle avant J.-C. La statuette du concurrent prenant le départ pourrait avoir été dédiée à Zeus par le vainqueur d’une course Olympique. On peut lire sur la cuisse droite: « J’appartiens à Zeus. » Ce bronze a été réalisé vers 480 avant J.-C. dans un atelier argien. Depuis la campagne d’hiver 1937-1938, les travaux à Olympie furent marqués de façon décisive par I’action d’Emil Kunze, qui fut jusqu’en 1966 chargé de leur direction, avec l’architecte Johannes Schleif, par la suite avec l’architecte Alfred Mallwitz. Le travail le plus important consistait à dégager entièrement le stade: il s’agissait d’enlever la couche de 3 à 5 m de hauteur sur une surface de presque 40000 m². Les recherches fournirent des indications sur l’histoire quasi millénaire de I’ensem- 118 ble, qui avait été agrandi et amélioré en cinq phases successives. Après le début de la Deuxième Guerre mondiale, les fouilles purent être continuées jusqu’au printemps 1942 dans la zone du Portique d’Echo et le long de la muraille occidentale. C’est grâce au Dr Carl Diem, longtemps secrétaire de l’lnstitut International Olympique à Berlin, que les fouilles purent à nouveau être commencées sept ans après la fin de la guerre. Les moyens financiers furent fournis d’abord par le Ministère fédéral de l’lntérieur, puis par l’lnstitut allemand d’archéologie et le Fonds allemand de la recherche scientifique. Les fouilles de 1952-1954 se concentrèrent sur le dégagement de la piste du stade, du mur occidental ainsi que du Léonidaion. Des observations attentives des couches de terrain furent consacrées de 1954 à 1958 à I’église byzantine et aux hangars situés juste devant. Des découvertes de restes de différents matériaux, tels que fragments d’ivoire, pierres semiprécieuses, ornements en strass, nombreux outils de sculpteurs, apportèrent aux archéologues la certitude qu’ils se trouvaient à I’endroit même où Phidias avait créé dans son atelier son Zeus de bronze et ivoire. Un petit pot orné de reliefs fournit la dernière preuve décisive, car il portait I’inscription: «Je suis de Phidias.» Le travail le plus ardu sur le plan technique fut réalisé au cours des années 19581961: il s’agissait de la dernière tranche de fouilles du stade et de sa restauration. Une grande partie des dépenses nécessaires put être couverte grâce à une nouvelle intervention de Carl Diem. Lui-même offrit une certaine somme d’argent et ob- tint d’autres moyens financiers de la Société olympique allemande ainsi que de l’Association sportive allemande. L’lnstitut d’archéologie et le Fonds allemand de la recherche scientifique contribuèrent également à cet effort par des subventions considérables. B.F. (Suite à la page 162) Pugiliste 162 Histoire des fouilles d’Olympie (suite de la page 118) Pour la première fois, des bulldozers et autres machines furent utilisés pour enlever du sol antique les masses de terre dénuées d’objets de valeur. Près de la muraille nord, il fallut enlever au pic et à la pelle 200000 m³ de terre et dégager plus de 40 fontaines contenant de précieux objets en bronze. Le but final était de restaurer, dans ses proportions primitives du IV e siècle avant J.-C., ce monument impressionnant par sa grandeur faite de simplicité. Le 22 juin 1961, les Comités Nationaux Olympiques de Grèce et d’Allemagne pouvaient procéder à l’inauguration solennelle du stade avec le Comité International Olympique qui siégeait alors à Athènes. Depuis le début de l’année 1961, les fouilles d’Olympie sont parvenues à un nouvel achèvement. Pendant de nombreuses années encore, les savants s’emploieront à inventorier, à restaurer et à publier les riches découvertes réalisées. B.F.