Marathon Annecy - Trialp Moirans
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Marathon Annecy - Trialp Moirans
Marathon Annecy 17 Avril 2016 Récit de Sébastien Noel Une histoire de course Bon, la voilà cette date longuement attendue … Après l’opération du ménisque et une reprise longue avec quelques complications, je peux enfin m’aligner sur mon 6. Marathon. La préparation a été longue et minutieuse et je ne peux écarter cette tension et ce stress qui me gagne. C’est un peu comme pour la première, mais avec une pression chrono en plus. D’autant que mon ami Gilles, avec qui on se livre de copieuses batailles aux entrainements est également de la partie avec un objectif identique : terminer en 3h10. Le cadre est donné et les dés sont jetés après ces soirées fractionnés et sortie dominicales longues, poids de forme retrouvé … La prise de température la veille est excellente, le soleil est au rendez-vous sur ce lac d’Annecy qui se montre de ces plus belles couleurs. Au point que les prévisions météo annoncées pour le lendemain paraissent douteuses… on sort du traditionnel resto-plat de pâtes avec une ambiance quasi estivale, alors que pour le lendemain matin sont annoncés pluie et températures aux alentours de 11°C, mais pour une fois, les prévisions sont à la hauteur. Le départ est prévu pour 8h30, tout est dans les clous, je n’ai rien oublié : bidons, gels, cardio, portedossard, logistique transfert de bidon au semi au point. Il est 8h20, l’heure de se diriger lentement vers le sas de départ. « Hey, salut Gilles !! Alors bien dormi ? Le drapeau 3h15, il reste derrière nous bioen évidemment !! » Tous les feux sont au vert aussi pour Gillou et on attend patiemment le coup du départ. La pression monte et ma fréquence cardiaque a du mal à rester à des valeurs à deux chiffres. On avance, le coup de départ va tomber …. 8h30 PAN !! C’est parti !! C’est l’euphorie générale, rien de surprenant. Une première boucle dans les rues d’Annecy avant de prendre le bord du lac. Un premier kilomètre en 4’23 au lieu de 4’30 … Je vois le drapeau des 3h15 passer devant, il est clairement à une allure trop vive. Le deuxième kilomètre est dans le même ton et je vois Gilles garder cette allure. Mon cardio s’envole, je suis déjà au-delà des 170 bpm, valeur seuil en moyenne pour ma course. Le troisième kilomètre reste dans le même tempo, ok j’ai compris, les amis foncez si vous voulez, mais moi j’avance sur mes bases acquises. Je trouve enfin ma vitesse de croisière au 5. kilomètre et le drapeau de 3h15 se trouve aussi derrière moi. On va pouvoir se calmer … la course trouve son rythme et les petits pelotons intermédiaires se forment eux grés des objectifs de chacun. Les gants hâtivement achetés la veille sont bienvenu, les températures ont bien chutées, mais pour l’instant pas de pluie au rendez-vous. Les kilomètres filent et les passages au 10. et 15. sont parfaits. Mon petit cœur se calme enfin, je peux même confier mes gants à mon service logistique d’accompagnement 5 étoiles bien-aimé … Le semi pointe son nez et tout est dans les clous, même si je n’ai plus aucune trace de Gilles, il a tracé et les pointages montreront ensuite qu’il a 4 minutes d’avance sur moi. Mon service logistique est au poil pour remplacer mon bidon vide par un bidon plein. Top !! La boucle dans Doussard sur un faux plat montant est amorcée avant le retour et là … tictic, coucou c’est moi, le mollet droit …Quoi ? Pardon, des amorces de crampes maintenant ? Non, ce n’est pas possible … Je ré-équilibre un peu, ça passe, 200m plus loin, re-belote … Rien à faire, la menace persiste. Je me dis, que garder mon allure est prendre le risque de l’arrêt complet. Je commence à me faire à l’idée, qu’abandonner le chrono visé sera sans doute nécessaire pour franchir la ligne d’arrivée… Au 27. Je décide de lâcher définitivement du lest pour terminer correctement la course, la suite montrera que ce choix fut le bon. Je glisse doucement vers les 5’/km et là tout va bien. Pour le coup cette gestion de course m’épargne un incontournable du marathon : Le fameux mur Le kilomètres sont encore long, mais pour le coup pas de vrai coup dur et pas de sensation de ne plus pouvoir avancer. Le 38. passe et la lecture de ma montre m’indique qu’un temps final en moins de 3h20 est toujours encore dans les clous et je me sens bien après mon dernier gel. Allez Séb !! Dernier coup de rein pour rester dans la fenêtre minimale inconsciemment fixée. Je repasse sans soucis à une allure de 4’40 avant de virer sur la boucle finale avant le Pasquier et la ligne d’arrivée sous les applaudissements et les encouragements des centaines de personnes venues pousser les coureurs sur le tapis rouge ! Je vois au fond le chrono général avec quelque chose comme 3h19 et des brouettes. Yess !! C’est bon !! Une arrivée sous le crachin et le froid, mais la chaleur du soleil est en moi, après avoir bouclé cette course malgré les menaces … Le temps officiel annonce 3h19’30, le pari est gagné !! 445. sur 2546 et surtout le sentiment de satisfaction de ne pas avoir cédé à la menace physique et avoir su gérer raisonnablement la perte de chrono, compte tenu des circonstances !! Aujourd’hui ce n’est que mardi, mais je peux déjà dire : C’est quand qu’on re-commence ? Et … Gilles, je compte sur toi Récit de Gilles Belz L’idée de faire un marathon a germé en moi il y a longtemps… Une vielle promesse à un ami qui ne pourra jamais plus en faire et une découverte de la CAP un lundi soir de septembre 2015 avec Julien et Guillaume… et voilà la machine à rêver s’enclenche ! Je regarde rapidement les différents marathons qui s’offrent à moi et mon choix s’arrête sur celui d’Annecy, idéalement placé dans mes objectifs 2016. Je me lance dans ma préparation physique, novice à tous les étages et je prends des conseils autour de moi (merci Guillaume et Richard). Je découvre aussi que mon jumeau Seb NOEL va le faire aussi et il vise les mêmes perf que moi. Du coup, nos chemins d’entrainements se croisent à grand coups de 4’30’’ au km qui finissent généralement à 3’20’’au km car aucun des 2 ne veut lâcher. Et le jour J arrive ! Météo bof-bof-bof avec pluie légère et un 12°C. Je retrouve Seb dans le slot de départ avec son dossard N°650 (j’ai le N°651…). On se motive, on fait la checklist de nos ravitos, une dernière accolade et… PAN ! ca y est le Départ ! On ne quitte pas des yeux le donneur d’allure des 3h15’ pour être sûr de finir avant lui. Ca part vite… Rapidement la masse compacte s’étire et on tombe sur des coureurs avec notre même allure. Je me cale à 4’15’’/km et déroule. J’ai perdu Seb au départ ! je me dis qu’il doit être à 10-20m derrière moi alors je continue normalement. J’avale le 1er semi en 1h33’12’’ (342e) sans me rendre compte de l’effort, limite avec le frein ! C’est de bons augures pour la suite… ou pas ! Le retour commence bien – toujours la même allure et je me suis un groupe qui tourne bien. Sauf que … sauf que… le 30e km arrive ! Et là je vois que mon allure vient de passer subitement à 4’40’’/km. Serait-ce l’arrivée indésirée du fameux Mur dont on m’a parlé ? bin oui ! Tout s’accélère ou plutôt tout ralentit. Déjà, je n’arrive plus à relancer le moteur, ça me mine le mental de voir que mon rêve de 3h10’ va être très compliqué à tenir et que surtout il me reste 12km… d’autant plus qu’au 36e km l’allure passe à 5’20’’/km et que le donneur d’allure des 3h15’ me double ! AAAARRRRGGGHHH !!!! J’essaie de relancer et je tiens le rythme pendant 1km. Mais quand ça ne veut plus… je revoie l’objectif et le mets sous les 3h20’ en mode ‘’no pain no gain’’. Je ne veux plus voir les panneaux qui annoncent les km. Les gens qui nous regardent passer nous encouragent, nous motivent à grand coup de ‘’t’as fait le plus dur’’. Je reviens à 5’/km les yeux rivés sur la bande blanche au sol jusquà… Et bin jusqu’au 40e km ! Je vois l’Arche d’arrivée au loin !!! Enfin le bout !!! et il reste 2km… c’est quoi 2km ??? Le cerveau se reconnecte, fournit sa dopamine à foison si bien que le moteur repart. Le film des 40 derniers km défile dans ma tête… mon pote… les séances… les doutes… Seb… ce vieux rêve que je concrétise maintenant. J’avale les virages et les lignes droites à 4’15’’/km. J’entends enfin la voix de ma femme et de mes enfants au loin. Ça veut dire que le voyage se termine. Dernier virage, dernier 50m avant de franchir l’ARCHE. Ca y est – 3h18’12’’ – j’ai terminé mon 1er MARATHON