LA CHANSON DE L`ELEPHANT

Transcription

LA CHANSON DE L`ELEPHANT
LA PRESSE
(à noter : Catherine Hosmalin remplace désormais Christine Bonnard, citée parfois dans la presse ci-dessous)
Voici une pièce inhabituelle dans le paysage théâtral. Le texte d'un auteur canadien,
Nicolas Billon.
Nous sommes dans le bureau d'un asile psychiatrique. Le docteur Greenberg, le directeur,
interroge Michael, un patient manipulateur et pervers. Renforcée par une bande-son
angoissante, la tension s'accroît au fil des scènes et des avertissements de l'infirmière inquiète.
Bruno Dupuis signe une mise en scène sobre et juste, il s'appuie sur une distribution de haute
volée qui tient le public en haleine jusqu'au dénouement.
Un spectacle de qualité.
Nathalie Simon, 7 octobre 2013
C'est la veille de Noël et le docteur Greenberg, directeur d'une petite institution psychiatrique,
est de plus en plus préoccupé par la disparition aussi soudaine qu'inexpliquée de l'un de ses
collègues, le docteur Lawrence. Michaël, son jeune patient de 23 ans, est le dernier à s'être
entretenu avec le thérapeute et semble détenir des informations primordiales. La confrontation
entre les deux hommes est inévitable. Mais Michaël qui aime plus que tout mener en bateau le
personnel de l'hôpital, ne compte pas laisser filer l'occasion qui lui est offerte de jouer au grand
manitou. Manipulateur, le gamin, qui voue une passion sans bornes aux éléphants, déstabilise
son interlocuteur. Très vite un savant jeu du chat et de la souris se met en place… Derrière les
allégations inquiétantes de Michaël, on sent un besoin viscéral de se confier… Quel(s) secret(s)
cache-t-il vraiment ? La pièce du Canadien Nicolas Billon ne manque pas d'attrait. D'abord, elle
séduit par la solidité de sa dramaturgie. L'auteur a ficelé avec soin son intrigue. Billon se plaît à
en opacifier dans un premier temps le mystère, allant jusqu'à perdre son spectateur, pour mieux
l'amener ensuite à la révélation par dévoilements successifs. Le procédé est classique mais
parfaitement mené et le public, du coup, tenu en haleine de bout en bout. Second atout, le
texte, qui porte pourtant paradoxalement en lui les défauts de ses qualités. Il semble un peu trop
écrit, ce qui nous fait parfois regretter un manque de spontanéité. La faute peut-être à la
traduction française de son auteur… Petite réserve qui ne doit pas vous effrayer : on a tendance
à davantage mégoter quand le spectacle nous plaît. Côté interprétation, Jean-Baptiste Maunier,
dont ce sont les premiers pas sur les planches, s'en sort plutôt bien. Il peut compter sur
l'expérience et le talent de ses deux partenaires : l'impeccable Pierre Cassignard et l'excellente
Christine Bonnard. Tous trois mènent avec brio ce thriller psychologique mis en scène sans
anicroche par Bruno Dupuis. Et gardez bien en tête que bien plus qu'une pièce sur la folie, cette
« Chanson de l'éléphant » est avant tout un triste chant sur la violence du manque d'amour.
Dimitri Denorme, octobre 2013
C'est dans les petites salles qu'on voit les grandes pièces. C'est le cas de ce thriller psychologique
diaboliquement addictif mettant en scène Jean-Baptiste Maunier, et accessoirement un
éléphant.
11 octobre 2013
Depuis une dizaine de jours déjà, et pour la première fois, Jean-Baptiste Maunier (le génial interprète
des Choristes) brûle littéralement les planches, aux côtés […] de Christine Bonnard, intrigante à
souhait. Sans oublier Anthony, l'éléphant en peluche qui stigmatise toute la souffrance et les rêves de
son propriétaire...
[…] Clinique, moderne, ingénieuse, cette mise en scène de Bruno Dupuis instaure un climat
progressivement inquiétant, étouffant mais toujours haletant. On apprécie particulièrement
l'utilisation de cette écran- fenêtre, au centre de la scène, projetant le dédale des couloirs de
l'hôpital, à l'image de la psychologie tourmentée de Michaël.
La force de cette pièce est de constituer un duel psychologique riche, sorte de savant
kaléidoscope de moments de tension violente, de lâcher-prise émotionnel et d'humour de la
part de chacun des protagonistes. Peu à peu, les frontières thérapeute-patient s'effritent. On ne
sait plus qui interroge qui. Qui manipule qui.
Jean-Baptiste Maunier, la « révélation »
Pierre Cassignard joue avec aisance ce personnage de Greenberg, en plein coup de stress et qui
doit accepter de pénétrer dans le labyrinthe psychologique de Michaël ; ce dernier n'ayant pas
peur de formuler des allégations d'abus sexuels graves. Son personnage n'est pas neutre, loin de
là. Il ne ressortira pas non plus indemne de cet affrontement. C'est aussi ce qui en fait sa richesse.
Face à lui, il y a Michaël, patient intelligent, provocateur, enfant au-dedans malgré sa taille
immense de jeune adulte, avec ses failles et ses coups d'éclat. Un colosse bien fragile que JeanBaptiste Maunier incarne avec brio. On sent chez ce jeune comédien une véritable joie de jouer
(qu'accompagne probablement une grande frousse avant l'entrée en scène, la marque des
grands) ce personnage qui lui-même a toutes les cartes en main dans cet étrange affrontement.
En bref, il ne faut pour rien au monde manquer ce duel magnifique, servi par des comédiens qui
donnent l'impression au moment des nombreux et chaleureux rappels d'avoir tout donné...
Laetitia Heurteau, 23 septembre 2013