Le public des cinémas Art et essai

Transcription

Le public des cinémas Art et essai
Le public des cinémas Art et essai
Service des études, des statistiques et de la documentation du CNC
Avec la FNCF, Circuit A, Médiavision et Médiamétrie
Mai 1999
SOMMAIRE
Le public des cinémas Art et essai
Synthèse
3
Méthodologie
4
Définition et présentation de l'Art et essai
5
I) Profil des spectateurs Art et essai
7
1) Les femmes sont nettement majoritaires
2) Un public plus âgé
3) Des spectateurs nettement plus favorisés socialement
4) Un public beaucoup moins familial
5) Un public très urbain
II) Pratiques cinématographiques du public Art et essai
1) Les spectateurs Art et essai : de gros consommateurs de cinéma
a) Fréquentation des cinémas en général
b) Fréquentation des spectateurs Art et essai
c) Profil des spectateurs fidèles
d) Temps de trajet
e) Carte de fidélité
2) Les préférences du public
a) La version originale
b) Les films du répertoire
3) Les vecteurs d’information
16
III) Les attentes du public Art et essai
7
7
8
9
9
11
11
11
12
12
13
14
14
14
15
17
1) Appréciation des éléments composant l’offre des cinémas
2) Le confort des salles
-2-
17
18
Synthèse
Le public de l’Art et essai est très différent de celui qui fréquente les salles de cinéma en
général, tant dans sa structure que dans son rapport au cinéma.
C’est un public beaucoup plus féminin : il est composé à 58% de femmes alors qu’elles
représentent à peu près la moitié du public français dans son ensemble (51%). Le poids
des femmes est d’autant plus important dans ce public qu’elles fréquentent les cinémas Art
et essai beaucoup plus souvent que les hommes (elles forment près des deux tiers des
spectateurs assidus de l’Art et essai).
C’est aussi un public nettement plus adulte : la tranche d’âge des 35-49 ans y est la plus
représentée (31% des spectateurs) alors que ce sont les moins de 25 ans qui dominent au
sein du public général (36%). C’est également chez les plus de 35 ans que se trouvent les
consommateurs les plus assidus du cinéma Art et essai.
Les femmes de plus de 35 ans constituent donc le cœ ur du public Art et essai.
Outre ces différences d’âge et de sexe, le public Art et essai est nettement plus favorisé
socialement : 70 % de ses spectateurs ont un niveau d’études élevé (29 % dans le public
général) et plus de la moitié (51 %) exercent une profession supérieure (21 % dans le
public général).
L’offre de cinéma Art et essai étant surtout développée dans les grandes villes, la
proportion de spectateurs vivant dans celles-ci est beaucoup plus importante au sein du
public Art et essai (68% des spectateurs habitent dans des communes de plus de 100 000
habitants) que dans l’ensemble du public français (48 %).
Mais c’est aussi dans leur rapport au cinéma que les spectateurs Art et essai, très gros
consommateurs de films en salles, se distinguent du public général : alors que, dans ce
dernier, à peine un spectateur sur vingt déclare aller au cinéma au moins une fois par
semaine, 4 spectateurs Art et essai sur 10 disent fréquenter les salles à un rythme aussi
soutenu. 8 spectateurs Art et essai sur 10 vont au moins une fois par mois au cinéma alors
qu’ils sont moins de 3 sur 10 dans l’ensemble du public français.
Un rapport de fidélité très étroit unit les cinémas Art et essai à une large frange de leur
public: chacun de ces établissements compte en moyenne un cinquième de spectateurs qui
déclarent y venir au moins une fois par semaine. Cette fidélité peut s’expliquer par
l’absence d’offre alternative dans certaines villes mais la proportion de spectateurs fidèles à
un cinéma Art et essai en particulier reste élevée dans les agglomérations où le choix de
salles est très diversifié.
Ce rapport de fidélité montre que les spectateurs de l’Art et essai attachent une grande
importance au lieu de diffusion. Leurs attentes le confirment : après la programmation et le
prix des places, l’ambiance est, parmi les divers éléments qui constituent l’offre des
cinémas Art et essai, celui qui compte le plus à leurs yeux.
-3-
Méthodologie
811 spectateurs ont été interrogés à la sortie de 33 cinémas classés Art et essai, entre le
11 novembre et le 13 janvier, par des enquêteurs de l’institut Médamétrie (il n’y a pas eu
d’enquête pendant les vacances de Noël pour éviter de toucher un public atypique).
Les 33 cinémas ont été choisis en fonction de la répartition géographique du parc de salles
classées en 1998 au sein des différentes strates d’habitat (agglomération parisienne,
agglomérations de plus de 200 000 habitants, de plus de 100 000 habitants, de 50 000 à
100 000 habitants, de moins de 50 000 habitants).
Dans chaque cinéma, les enquêteurs ont réalisé leurs interviews à l’issue de trois séances
consacrées à des films classés Art et essai (ou potentiellement classés pour les
exclusivités). Cinq créneaux horaires ont été retenus pour ces séances : mercredi soir,
vendredi soir, samedi après midi, samedi soir, dimanche.
Un enquêteur était spécialement chargé de dénombrer le nombre total de spectateurs
présents à chaque séance ainsi que leur répartition approximative par tranche d’âge et par
sexe. La structure du public établie grâce à ce comptage a permis d’ajuster l’échantillon de
spectateurs interrogés.
Dans les plus petites villes (moins de 30 000 habitants), un classement Art et essai peut
être attribué à une salle dès lors que sa programmation annuelle comprend un minimum de
35 % de séances consacrées aux films Art et essai. Le risque d’inclure, parmi les
établissements étudiés, un cinéma dont la programmation Art et essai serait insuffisante
durant la période de l’enquête a conduit l’institut d’études à minorer la représentation des
établissements implantés dans les petites communes.
-4-
Définition et présentation de l’Art et essai
L’Art et essai ne répond pas seulement à des exigences artistiques ou d’innovation
L’Art et essai renvoie littéralement à esthétique et à innovation : un film peut être classé
pour la qualité de ses images mais aussi de son scénario; ou parcequ’il traduit la volonté de
son auteur d’ouvrir des voies d’expression nouvelles à l’Art cinématographique.
Cette traduction littérale ne suffit cependant pas à rendre compte de l’ensemble des
préoccupations du mouvement Art et essai : sa volonté de former le jeune public au cinéma
fait que le classement peut être attribué à des films anciens qui ne l’avaient pas obtenu lors
de leur première sortie en salles mais qui ont marqué l’histoire du cinéma. L’Art et essai se
voulant aussi la vitrine du cinéma mondial, de nombreux films issus de cinématographies
méconnues (Afrique, Asie...) figurent parmi les œ uvres classées.
Une centaine de personnes qui forment le Collège de recommandation votent chaque
semaine pour élire les films classés parmi l’ensemble des sorties hebdomadaires.
L’Association française des cinéma d’Art et essai (AFCAE) gère ce collège de
recommandation; parmi les autres missions de cette association figure l’organisation
d’opérations de promotion du cinéma Art et essai dans toutes les cinémas portant ce label.
L’Etat soutient la diffusion des films Art et essai
L’Etat a mis en place, dans les années 1950, un système de soutien financier, géré par le
Centre national de la cinématographie (CNC), pour aider les salles qui diffusent des films
Art et essai. Chaque année, un classement et une prime leur sont attribués.
C’est dans les zones urbaines les plus densément peuplées, où les films Art et essai
recueillent la plus forte audience, que les critères d’éligibilité à l’aide de l’Etat sont les plus
exigeants. Le soutien n’est accordé qu’aux cinémas qui réservent au moins les trois quarts
de leur programmation annuelle1 aux œ uvres Art et essai (tableau 1).
Plus le bassin de population environnant est petit, moins le pourcentage annuel de séances
Art et essai requis pour obtenir un classement est élevé. Ainsi, dans les communes de
moins de 70 000 habitants, une salle peut obtenir un classement même si elle consacre
une majorité de sa programmation annuelle à des films non Art et essai.
1. Conditions d’attribution du classement Art et essai et de l'aide financière
Pourcentage de séances qu'un cinéma doit
consacrer annuellement aux films Art et essai
pour obtenir un classement
plus de 200 000 habitants.
75 %
50 %
40 %
35 %
70 000 à 200 000 habitants
30 000 à 70 000 habitants
moins de 30 000 habitants
Il existe aussi des distributeurs spécialisés dans la diffusion de films Art et essai. Le Centre
national de la cinématographie soutient leur activité en leur versant ponctuellement des
1
Le pourcentage de séances Art et essai est en fait calculé sur une période allant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante
-5-
avances couvrant une partie des frais de distribution engagés sur un film ou en leur
octroyant une subvention annuelle pour les aider à réaliser leur programme de sorties.
L’Art et essai, un mouvement essentiellement urbain
En 1998, 805 écrans étaient classés Art et essai sur le territoire, ce qui représentait 17 %
du parc total de salles.
Si les films Art et essai sont plus intensément diffusés dans les grandes villes, c’est aussi
dans ces communes que se trouvent la majorité des écrans classés : 55 % d’entre eux sont
localisés dans les villes de plus de 100 000 habitants (tableau 2).
2. Implantation des cinémas Art et essai en fonction de la taille des unités urbaines
Nombre d'écrans
classés Art et essai
plus de 200 000 habitants
Part dans le total des Entrées des cinémas Part dans le total des
écrans classés
Art et essai en milliers entrées des cinémas
(1)
Art et essai
366
45%
17 280
48 %
100 000 à 200 000 habitants
83
10%
3 262
9%
50 000 à 100 000 habitants
66
8%
5 108
14 %
20 000 à 50 000 habitants
75
9%
4 411
12 %
10 000 à 20 000 habitants
62
8%
2 653
7%
moins de 10 000 habitants
153
19%
3 355
9%
Total
805
100%
36 070
100 %
(1) il s'agit de la totalité des entrées réalisées par les cinémas comportant des salles classées. Sont donc comptabilisées, notamment
dans les unités urbaines les plus petites, des spectateurs de films qui n'ont pas été classés Art et essai.
Le parc de salles Art et essai est vraisemblablement loin de satisfaire l’intégralité de la
demande pour ce type de films. Les unités urbaines les plus peuplées ne sont pas toutes
dotées d’écrans classés. Ainsi, trois des 29 unités urbaines de plus de 200 000 habitants
que compte la France sont notamment dépourvues de ce type de salles et moins de la
moitié des unités urbaines de taille moyenne (20 000 à 50 000 habitants) disposent d’une
salle Art et essai (tableau 3).
3. Part des unités urbaines équipées de salles Art et essai en fonction de leur effectif de
population
Nombre d'unités urbaines
équipées de salles Art et
essai
Nombre d'unités
urbaines par taille de
population
Pourcentage des unités
urbaines équipées par
rapport au total
plus de 200 000 habitants.
26
29
90 %
100 000 à 200 000 habitants
27
28
96 %
50 000 à 100 000 habitants.
38
53
72 %
20 000 à 50 000 habitants
58
122
48 %
10 000 à 20 000 habitants
58
201
29 %
moins de 10 000 habitants
112
1 458
8%
-6-
I) Profil des spectateurs Art et essai
Le public des salles art et essai est plus féminin, plus âgé et beaucoup plus favorisé
socialement que le public du cinéma en général.
1) Les femmes sont nettement majoritaires
Alors que la proportion de femmes dans le public du cinéma en général (52 %) est
conforme à la place que celles-ci occupent dans la population française (51 %), le public
féminin domine nettement dans les cinémas Art et essai (57 %). La place des femmes y est
d’autant plus importante qu’elles fréquentent ces établissements avec plus d’assiduité que
les hommes (cf. infra).
4. SEXE (%)
Public Art et essai
Public du cinéma en Population française
général (1)
(2)
ENSEMBLE
100.0
100.0
100.0
Hommes
42.8
47.6
48.5
Femmes
57.2
52.4
51.5
(1) source : étude "75 000" Médiamétrie sur les spectateurs étant allés au moins une fois au cinéma en
1998
(2) source :INSEE
2) Un public plus âgé
Si les jeunes de moins de 25 ans forment le cœ ur du public du cinéma en général (36 %),
leur part dans le public Art et essai (22 %) est inférieure à celle de toutes les autres classes
d’âge.
5. TRANCHES D'AGE (%)
ENSEMBLE
Public Art et essai
Public du cinéma en
général
Population française
100.0
100.0
100.0
Moins de 25 ans
21.9
35.8
26.3
25-34 ans
22.5
17.8
15.5
35-49 ans
31.2
23.5
23.6
50 ans et +
24.4
22.9
34.6
Ce sont les 35-49 ans qui constituent la classe d’âge dominante au sein du public Art et
essai : ils forment près du tiers de ses spectateurs (31 %) contre un quart environ du public
du cinéma en général (23 %).
Les jeunes adultes (25-34 ans) occupent eux aussi une place sensiblement plus importante
dans l’Art et essai (22 %) que dans le public général (18 %).
Seule la part des plus de 50 ans dans le public Art et essai (24 %) ne diffère guère de celle
qu’ils occupent dans le public de l’ensemble des cinémas (23 %).
Au total, les plus de 35 ans forment plus de la moitié du public Art et essai (56 %), soit une
place équivalente à celle qu’occupent les moins de 35 ans dans le public général des
-7-
cinémas (54 %). C’est parmi les plus de 35 ans que se trouvent la grande majorité des
spectateurs assidus des salles Art et essai (cf.infra), ce qui accroît encore leur poids au
sein de ce public.
3) Des spectateurs nettement plus favorisés socialement
Alors qu’ils forment moins du quart de la population française et moins d’un tiers du public
du cinéma en général, les diplômés de l’enseignement supérieur représentent 70 % du
public des cinémas Art essai. Il est normal que le public général du cinéma comporte une
proportion moindre de diplômés puisqu’il est en grande partie constitué de jeunes encore
scolarisés. Toutefois, cette surreprésentation des jeunes ne peut expliquer à elle seule un
telle différence entre les deux publics.
6. NIVEAU D'INSTRUCTION (%)
Public Art et essai
Public du cinéma en
général
Population française
100.0
100.0
100.0
ENSEMBLE
Primaire
2.6
15.3
23.4
Secondaire
19.8
36.3
34.5
Technique, Professionnel
7.3
19.0
19.7
Supérieur…
70.1
29.4
22.4
La structure socio-professionnelle du public Art et essai (tableau 4) découle de la
surreprésentation, au sein de ce dernier, des adultes au niveau d’instruction élevé : les
personnes qui exercent une activité professionnelle y sont largement majoritaires (69 %)
alors que les inactifs dominent au sein du public des cinémas en général (53 % des
spectateurs, composés pour plus de la moitié d’élèves et d’étudiants). Par ailleurs, les
individus exerçant une activité professionnelle dite supérieure représentent plus de la moitié
des spectateurs de l’Art et essai (51 %), alors que cette catégorie d’actifs forme moins du
quart du public général des cinémas (21 %).
7. ACTIVITE (%)
Public Art et essai
Public du cinéma en
général
Population française
ENSEMBLE
100.0
100.0
100.0
CSP+
51.3
21.5
18.3
CSP-
17.6
25.1
28.2
Actifs
68.9
46.6
46.5
Inactifs
31.0
53.4
53.5
Dt retraités
7.2
11.3
18.8
Dt autres
inactifs
23.8
42.1
34.7
La part des inactifs est d’autant plus réduite dans le public Art et essai que les retraités y
sont, comme les élèves et les étudiants, proportionnellement moins nombreux (7 % des
spectateurs) que dans le public du cinéma en général (11 %). Les plus de 60 ans sont donc
sous-représentés dans le public Art et essai bien que la moyenne d’âge y soit sensiblement
supérieure à celle de l’ensemble des spectateurs français.
-8-
4) Un public beaucoup moins familial
Alors que les deux tiers du public des cinémas en général vivent dans des foyers d’au
moins trois personnes (61 %), le public de l’Art et essai est constitué d’une proportion
équivalente (63 %) de célibataires ou de personnes vivant en couple sans enfant.
Cette différence s’explique là encore, en grande partie, par la sous-représentation des
jeunes dans le public Art et essai. En outre, comme ce public est plus âgé, une part
importante des moins de 25 ans qui le composent doit être proche de cette limite d’âge et
vivre déjà hors du foyer familial. Mais il faut ajouter que le mode de vie des spectateurs Art
et essai - femmes et hommes sont actifs pour la plupart et vivent en milieu urbain (cf. infra)
- ne favorise pas, chez les 25-34 ans surtout, la constitution “précoce ” d’une cellule
familiale.
8. NOMBRE DE PERSONNES AU FOYER (%)
Public Art et essai
Public du cinéma en Population française
général
ENSEMBLE
100.0
100.0
100.0
1 personne
31.0
14.3
16.8
2 personnes
31.8
24.2
27.3
3 personnes
13.1
18.2
18.1
4 personnes et +
24.0
43.4
37.8
5) Un public très urbain
Le tableau 9 ne reflète pas exactement le mode d’habitat du public Art et essai. La part de
spectateurs vivant dans les villes de moins de 50 000 habitants y est en effet sous-estimée
car, pour des raisons méthodologiques, peu de salles Art et essai implantées dans les
communes de moins de 30 000 habitants ont été retenues dans le champ de l’étude.
Les petites villes sont sous-équipées en cinémas Art et essai. Dans les communes de
moins de 30 000 habitants, la plupart de ces cinémas programment en outre plus de films
commerciaux que de longs-métrages Art et essai (dans ces communes, 35 % de séances
annuelles consacrées aux films Art et essai suffisent pour obtenir un classement). L’offre de
cinéma “culturel ” est donc relativement rare dans les petites villes, ce qui incite à penser
que la part des spectateurs habitant ces communes n’a pas été gravement sous-estimée
dans l’étude.
9. HABITAT (%)
Public Art et essai
Public du cinéma
en général
Population
française
ENSEMBLE
100.0
100.0
100.0
Moins de 50.000
23.3
45.4
49.4
50 à 100
8.7
6.4
6.8
100 à 200
12.3
6.4
6.5
plus de 200
15.9
22.7
20.9
Agglo parisienne
39.7
19.1
16.4
-9-
Selon la méthodologie appliquée, les deux tiers des spectateurs Art et essai (68 %) vivent
dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants contre moins de la moitié du public
du cinéma en général (48 %).
La part très forte des spectateurs franciliens traduit un important déséquilibre géographique
entre Paris et la province : 40 % des spectateurs de l’Art et essai vivent dans
l’agglomération parisienne alors que les Franciliens sont proportionnellement moitié moins
nombreux au sein du public des cinémas en général (19 %) et qu’ils ne représentent que
16% de la population française.
Ce déséquilibre entre petites et grandes communes d’une part, entre Paris et la province
d’autre part, découle de la répartition géographique très inégale des salles Art et essai sur
le territoire.
- 10 -
II) Pratiques cinématographiques du public Art et essai
Les spectateurs art et essai vont beaucoup plus souvent au cinéma que la moyenne du
public français.
1) Les spectateurs Art et essai : de gros consommateurs de cinéma
a) Fréquentation des cinémas en général
Proportionnellement, il y a huit fois plus de spectateurs qui vont au cinéma au moins une
fois par semaine dans le public Art et essai que dans le total du public français.
Alors que les spectateurs occasionnels (ceux qui vont moins d’une fois par mois au cinéma)
représentent près des deux tiers du public français (63 %), 16 % seulement des spectateurs
de l’Art essai ne vont qu’occasionnellement au cinéma. La sortie au cinéma est donc une
activité régulière pour la grande majorité des spectateurs qui fréquentent les salles Art et
essai.
Une partie importante de ce public pratique même cette activité avec assiduité : 40 % des
spectateurs de l’Art et essai vont au moins une fois par semaine au cinéma alors que ce
public assidu représente moins de 5 % du total des spectateurs français.
Il reste donc, au sein du public Art et essai, 43 % de spectateurs qui fréquentent les salles
de cinéma régulièrement (au moins une fois par mois) sans aller jusqu’à un rythme
hebdomadaire. Ces spectateurs forment moins du tiers du total du public français (32 %).
10. Fréquentation des cinémas en général (%)
Public Art et
essai
ENSEMBLE
100.0
Public du
cinéma en
général
100.0
Assidus
(au moins une fois par semaine)
40.3
4.7
Réguliers
(moins d’une fois par semaine, plus d’une fois par mois)
43.2
31.8
Occasionnels
(moins d’une fois par mois)
16.5
63.5
La part des assidus dans le public Art et essai est donc disproportionnée par rapport à la
place qu’occupe cette frange de spectateurs dans le public du cinéma en général. En
dehors de l’intérêt manifestement plus fort que le public Art et essai porte au cinéma, cette
différence s’explique par le fait que ces spectateurs vivent majoritairement dans des zones
urbaines bien équipées en salles de cinéma, dans lesquelles la fréquentation moyenne des
individus est sensiblement supérieure à la moyenne française.
C’est en outre un public à pouvoir d’achat élevé, ce qui favorise également beaucoup la
consommation de cinéma. Ajoutons enfin que les spectateurs de l’Art et essai, qui sont
essentiellement des célibataires ou vivent en couple sans enfant, sont plus disponibles (du
moins le soir et le week-end) pour ce genre d’activités culturelles.
- 11 -
b) Fréquentation des spectateurs Art et essai
Le public d’un cinéma Art essai compte en moyenne 20 % de spectateurs assidus de
l’établissement.
Une moitié des spectateurs Art et essai assidus fréquentent au moins une fois par semaine
le cinéma Art et essai dans lequel ils ont été interviewés. En moyenne donc, un cinquième
des spectateurs d’un cinéma Art et essai s’y rendent chaque semaine, un résultat
exceptionnel étant donnée la faible proportion de spectateurs assidus dans le public
français (5 %).
Le fait que ces spectateurs aient une prédilection pour un cinéma Art et essai particulier
n’empêche pas qu’ils fréquentent aussi d’autres salles (de façon certainement plus
occasionnelle). L’étude menée n’apporte pas de réponse à cette question. C’est en tous
cas ce que fait l’autre moitié du public assidu interviewé (20 % du public Art et essai total)
puisque ces spectateurs ont déclaré fréquenter moins d’une fois par semaine le cinéma
dans lequel ils ont été interviewés. L’étude ne permet pas de préciser le type de
programmation (Art et essai ou non) des autres établissements qu’ils fréquentent.
11. Habitudes de fréquentation du cinéma Art et essai dans
lequel les spectateurs ont été interviewés (%)
Structure (%)
ENSEMBLE
100.0
Assidus
20.4
Réguliers
34.0
Occasionnels
45.2
Moins il y a de cinémas autour des établissements Art et essai, plus la part des spectateurs
assidus est forte dans leur public : dans les communes de moins de 50 000 habitants, près
du tiers des spectateurs (30 %) fréquentent assidûment le cinéma Art et essai dans lequel
ils ont été interviewés. Cependant, même dans les villes où elles sont opposées à une forte
concurrence, les salles Art et essai parviennent à se constituer une clientèle importante
d’assidus : 15 % en moyenne dans les communes de plus de 200 000 habitants, c’est-àdire trois fois plus que la part de cette catégorie de spectateurs dans le public national.
c) Profil des spectateurs fidèles
Les femmes de plus de 35 ans forment environ les deux tiers du public assidu des cinémas
Art et essai.
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les cinémas Art et essai mais
fréquentent aussi beaucoup plus souvent ces cinémas : elles forment 65 % des spectateurs
assidus de ces salles et 61 % de leur public régulier.
- 12 -
12. Rythme de fréquentation des cinémas Art et essai en fonction du sexe
ENSEMBLE
Assidus
Réguliers
Occasionnels
ENSEMBLE
100.0
100.0
100.0
100.0
Hommes
42.4
34.8
39.1
44.8
Femmes
57.6
65.2
60.9
55.2
Alors qu’ils forment 56 % du public de ces établissements, les plus de 35 ans représentent
70 % du public assidu des cinémas Art et essai et près de 60 % de leurs spectateurs
réguliers (tableau 10). Les femmes de plus de 35 ans constituent donc le cœ ur de la
clientèle des cinémas Art et essai.
13. Rythme de fréquentation des cinémas Art et essai en fonction de l'âge
ENSEMBLE
Assidus
Réguliers
Occasionnels
ENSEMBLE
100.0
100.0
100.0
100.0
Moins de 25 ans
21.9
14.4
18.7
23.2
25-34 ans
22.5
15.6
22.8
21.5
35-49 ans
31.2
37.7
33.1
31.5
50 ans et +
24.4
32.3
25.4
23.8
d) Temps de trajet
Le rythme de fréquentation des cinémas Art et essai dépend étroitement du temps de trajet
entre le domicile du spectateur et la salle.
La structure du public Art essai en fonction du temps de trajet qui sépare le cinéma du
domicile du spectateur ne diffère guère de celle du public des salles en général. Comme
dans ce dernier, la part de spectateurs Art et essai qui habitent à proximité de la salle est
nettement majoritaire (57 %).
14. Temps de trajet entre le domicile et le cinéma (%)
Public Art et
essai
Public du
cinéma en
général
ENSEMBLE
100.0
100.0
Moins de 15 minutes
57.3
55.7
Entre 15 et 30 minutes
30.9
34.9
Plus de 30 minutes
10.5
9.3
Sans qu’il soit possible d’établir une comparaison avec le public des cinémas en général,
l’assiduité ou même la fréquentation régulière des cinémas Art et essai est très fortement
corrélée au temps de trajet que le spectateur doit effectuer pour se rendre dans la salle : les
- 13 -
trois quarts (76 %) des spectateurs assidus et les deux tiers des spectateurs réguliers (64
%) habitent à moins de 15 minutes de leur cinéma Art et essai.
15. Rythme de fréquentation des cinémas Art et essai en fonction du temps de trajet entre le
domicile du spectateur et la salle
ENSEMBLE
Moins de 15
minutes
Entre 15 et 30
minutes
Plus de 30
minutes
Assidus
100.0
75.6
18.6
5.1
Réguliers
100.0
64.0
30.2
5.8
Occasionnels
100.0
52.4
36.5
10.9
e) Carte de fidélité
Les cinémas Art et essai comptent en moyenne deux fois plus d’abonnés que l’ensemble
des établissements français.
Alors que, dans la population générale du cinéma, 14 % des spectateurs disposent d’une
ou de plusieurs cartes de fidélité, plus du tiers des spectateurs Art et essai (34 %)
possèdent une carte d’abonnement au cinéma.
16. Possesseurs de carte de fidélité (%)
Public Art et essai
Public du cinéma
en général
ENSEMBLE
100.0
100.0
Oui
33.8
14.5
Non
65.6
85.5
La part des femmes et des plus de 35 ans parmi les abonnés (62 % et 67 %
respectivement) est une nouvelle confirmation de la place centrale des femmes adultes au
sein du public Art et essai.
2) Les préférences du public
Les spectateurs Art et essai marquent une nette préférence pour la version originale et
beaucoup d’intérêt pour les films du répertoire cinématographique.
a) La version originale
Près des trois quarts des spectateurs Art et essai préfèrent voir les films étrangers en
version originale mais la moitié de ceux-ci acceptent de voir les films en v.f.
Le public Art et essai exprime une nette préférence pour la version originale (72 %). Si les
25-34 ans sont les plus demandeurs de version originale (84 %), cette préférence est très
marquée aussi au sein des autres catégories d’âge : même parmi les plus de 50 ans, qui
sont proportionnellement les plus nombreux à préférer la version française (29 %), près des
deux tiers des spectateurs (63 %) vont voir les films étrangers en version originale lorsqu’ils
en ont la possibilité.
- 14 -
17. V.O./V.F. : préférence des spectateurs Art et essai
ENSEMBLE
En Version
Originale sous titrée
En Version
Française
Peu Importe
Public total
100.0
71.6
21.5
6.5
Moins de 25 ans
100.0
71.0
24.4
4.6
25-34 ans
100.0
83.9
11.4
4.7
35-49 ans
100.0
70.0
21.3
8.5
50 ans et +
100.0
63.1
28.6
7.2
Le fait de préférer une version à une autre est aussi une question d’accoutumance à la
v.o. : dans les communes de plus de 200 000 habitants, où elle est proposée
systématiquement, 72 % des spectateurs disent préférer la version originale (ce taux monte
à 89 % en Région parisienne), alors que dans les communes de taille inférieure, où l’offre
de films en v.o. est plus aléatoire, près de la moitié des spectateurs (48 %) déclarent
préférer la version française.
C’est la raison pour laquelle la majorité des spectateurs Art et essai des grandes villes qui
préfèrent la v.o. rejettent beaucoup plus massivement la version française : la moitié d’entre
eux (53 %) déclarent refuser d’aller voir un film étranger s’il n’est pas proposé en version
originale alors que les deux tiers (65 %) de ceux qui vivent dans des communes de moindre
importance acceptent d’y aller malgré tout. Au total, la moitié (50 %) des spectateurs Art et
essai qui préfèrent la version originale sont quand même prêts à aller voir des films
étrangers en version française mais un tiers des spectateurs (32 %) rejettent totalement
cette éventualité.
b) Un intérêt marqué pour les films du répertoire
39 % des spectateurs interrogés ont vu au cinéma des films antérieurs aux années 1970 au
cours des 12 mois qui ont précédé l’enquête.
Cet intérêt pour les reprises est plus affirmé chez les hommes : 44 % d’entre eux ont
déclaré avoir vu de tels films récemment contre 35 % des femmes. Les hommes sont en
outre 63 % à souhaiter voir plus souvent ce genre de films alors que 56 % des femmes
expriment une telle attente.
18. Spectateurs ayant vu des films antérieurs aux années 70 au cours
des 12 derniers mois (%)
Au cinéma
A la
télévision
En vidéo
ENSEMBLE
38.6
64.6
30.1
Hommes
43.7
65.4
35.0
Femmes
34.9
63.9
26.5
3) Les vecteurs d’information
- 15 -
Le bulletin édité par les cinémas Art et essai est, avec la presse, le vecteur d’information le
plus utilisé par les spectateurs pour connaître la programmation de leur salle.
C’est avant tout par le presse (34 % des spectateurs) et grâce au programme édité par les
cinémas Art essai (31 %) que les spectateurs ont connaissance de la programmation de
ces salles. Dans les communes de moins de 200 000 habitants, où la programmation des
salles n’est pas systématiquement relayée par voie de presse, le bulletin des salles devient
le vecteur d’information privilégié (plus de 40 % des spectateurs). Le bouche à oreille
devient lui aussi très important puisque c’est de cette façon que le quart environ des
spectateurs de ces villes ont connaissance des films que propose leur cinéma.
19. Mode de connaissance de la programmation de la salle (%)
Agglomérations de
moins de
50 000 habitants
18.6
En passant devant
16.7
Agglomérations de
plus de
200 000 habitants
23.3
Par le bouche à oreille
18.2
10.6
24.0
En consultant le programme édité par le cinéma
31.2
30.8
43.8
En lisant la presse
34.3
32.2
24.0
En écoutant une émission ou une publicité à la radio
1.4
1.3
3.8
ENSEMBLE
Plus de la moitié des spectateurs Art et essai (54 %) lisent en outre des périodiques
consacrés au cinéma. mais il s’agit, pour la majorité d’entre eux, d’une activité rare ou
occasionnelle : un peu moins d’un cinquième des spectateurs interrogés (17 %) ont déclaré
lire souvent ce genre de magazines. Même les spectateurs les plus assidus lisent les
publications spécialisées de façon plutôt occasionnelle puisque moins du quart d’entre eux
(24 %) en consultent souvent. Première (40 % de lecteurs parmi les spectateurs Art et
essai), Les cahiers du cinéma (33 %) et Studio magazine (20 %) sont les titres les plus lus
de la presse spécialisée.
20. Lecture de revues ou de magazines spécialisés (%)
ENSEMBLE
Oui, souvent
Oui, de temps en
temps
Oui, rarement
Total Oui
Non, jamais
17.0
23.2
13.6
53.7
45.0
III) Les attentes du public Art et essai
- 16 -
L’ambiance d’un cinéma Art et essai compte presque autant que le prix de la place qui y est
proposé.
1) Appréciation des éléments composant l’offre des cinémas
En excluant le confort, ce sont avant tout la programmation, le prix, la convivialité et la
proximité qui comptent pour le spectateur dans l’offre d’un cinéma Art et essai.
Des divers éléments de l’offre qui ont été soumis à l’appréciation des spectateurs Art et
essai (tableau 21), la programmation est, sans réelle surprise, la composante qui compte le
plus à leurs (98 % la jugent importante).
Après la programmation, c’est le prix des places auquel les spectateurs Art et essai portent
le plus d’attention, les trois quarts d’entre eux (73 %) considérant qu’il s’agit d’un élément
important de l’offre de leurs cinémas.
L’ambiance dans les cinémas Art et essai compte presque autant que le tarif qui y est
proposé : 71% des spectateurs déclarent qu’ils fréquentent les salles Art et essai
notamment à cause de l’ambiance qui y règne. Cette dernière compte particulièrement aux
yeux des assidus qui sont plus de la moitié (54 %) à la juger très importante (30 % dans
l’ensemble du public Art et essai). Cette étude, de nature quantitative, ne permet pas de
cerner les éléments constitutifs de cette ambiance qui semble jouer un rôle clé dans la
fréquentation des cinémas Art et essai. L’accueil des animateurs de ces salles, qui en est
une composante certaine, est particulièrement bien perçu par les spectateurs (cf. infra).
Près des deux tiers des spectateurs (62 %) disent fréquenter le cinéma Art et essai dans
lequel ils ont été interviewés parce qu’il est notamment proche de leur domicile. Ces
déclarations rejoignent le constat établi à propos du rythme de fréquentation de ces
spectateurs : la plupart de ceux qui fréquentent les cinémas Art et essai assidûment ou
même régulièrement habitent à proximité de ces salles.
21. Appréciation de divers éléments composant l'offre des cinémas Art et essai (%)
Très
Important
Assez
Peu
Total
Important important Important
Pas
Total pas
Important Important
du tout
Les films proposés
85.7
12.3
98.1
1.4
0.3
1.7
Le prix
36.9
36.1
73.0
14.2
12.7
26.8
La convivialité, l'ambiance
30.1
41.1
71.2
18.6
9.8
28.5
La proximité du domicile
30.0
32.0
62.1
16.6
20.9
37.5
L'animation proposée (débats, avant
première,… )
La diffusion de courts métrages
22.6
30.1
52.7
21.5
25.3
46.7
22.2
27.3
49.5
21.8
27.9
49.7
14.4
30.8
45.2
23.0
31.3
54.3
5.1
10.3
15.4
17.8
66.6
84.4
L'environnement (proximité restaurants,
cafés, centre ville… )
La proximité du lieu de travail
Plus de la moitié des spectateurs (54 %) disent s’intéresser aux opérations d’animation
(débats, rencontres avec des réalisateurs ou des acteurs,...) proposées dans les cinémas
Art et essai. Les spectateurs assidus sont les plus demandeurs d’animation puisque, pour
près des trois quarts d’entre eux (72 %), l’organisation de ce genre d’événements est assez
- 17 -
ou très importante. L’animation figure donc parmi les principaux vecteurs de fidélisation de
la clientèle.
Par ailleurs, la demande d’animation est beaucoup plus forte en province, où 59 % des
spectateurs la jugent importante (55 % dans les villes de plus de 200 000 habitants), qu’en
Région parisienne où 40 % seulement du public Art et essai est de cet avis. Les
spectateurs franciliens disposent d’un choix de salles et donc d’un éventail de
programmation Art et essai beaucoup plus varié, ce qui rend vraisemblablement l’animation
autour des films moins importante à leurs yeux.
Enfin, près de la moitié des spectateurs (49 %) considèrent qu’il est important que les salles
Art et essai diffusent des courts métrages. Cette envie de voir des formats courts est
exprimée par 58 % du public assidu de ces cinémas.
2) Le confort des salles
Les spectateurs Art et essai sont satisfaits du confort de leurs cinémas, même si leurs
appréciations ne sont pas aussi enthousiastes que celles que portent les spectateurs
français sur l’ensemble du parc de salles.
Globalement, le public Art et essai se dit à peu près aussi satisfait du confort de ses
cinémas que l’ensemble des spectateurs français lorsqu’ils s’expriment sur la totalité du
parc de salles. Cependant, le degré de satisfaction est beaucoup plus élevé parmi ces
derniers : sur la quasi totalité des éléments de confort soumis à leur appréciation, la part de
spectateurs très satisfaits avoisine souvent les deux tiers dans le public général alors
qu’elle représente seulement un peu plus du tiers du public Art et essai.
Ainsi, le tiers des spectateurs Art et essai se disent très satisfaits de la qualité du son (35
%) ou du confort des fauteuils (36 %) alors que, dans le public général, la part de ceux qui
se disent très satisfaits s’élève respectivement à 62 % et 55 %. En ce qui concerne le son,
la part des spectateurs globalement satisfaits est néanmoins équivalente dans les deux
publics (88 % dans l’Art et essai, 91 % au sein du public général). Mais la différence
d’appréciation est plus marquée à propos de la qualité des fauteuils dont près d’un
cinquième des spectateurs Art et essai (19 %) se disent non satisfaits, alors qu’ils sont 13
% dans le public général.
21. Avis sur divers éléments constitutifs du confort des salles (%)
Avis du public sur les cinémas Art et essai
- 18 -
Avis du public général sur
l’ensemble du parc de salles
Très
Assez
Total
satisfaits satisfaits satisfait
s
Peu
satisfaits
Très
Assez
Pas du Total Non
Total
tout
satisfaits satisfaits satisfaits satisfait
satisfaits
s
La qualité de
l'accueil
56.5
37.2
93.7
4.8
1.0
5.9
50.5
38.2
88.7
La qualité de
l'image
38.0
53.9
91.9
6.0
1.5
7.5
_
_
_
La qualité du son
35.1
53.4
88.4
9.3
1.8
11.1
62.1
29.3
91.4
La taille de l'écran
37.4
50.4
87.9
9.9
1.8
11.7
65.1
27.3
92.4
Le confort des
fauteuils
36.4
43.6
79.9
14.4
5.0
19.4
55.2
32
87.2
C’est parmi les spectateurs les plus âgés (les plus de 35 ans) que l’écart d’appréciation
entre le confort des cinémas Art et essai et celui des salles en général est le plus fort. Non
pas parce que ces spectateurs émettent un avis particulièrement défavorable, par rapport
aux autres classes d’âge, sur les cinémas Art et essai mais parce que leur opinion sur le
confort des salles en général est particulièrement enthousiaste. Ainsi, 97 % des 35-49 ans
et 96 % des plus de 50 ans sont satisfaits du confort des fauteuils qui équipent l’ensemble
des cinémas français mais ils sont respectivement 77 % et 84 % à apprécier les fauteuils
des cinémas Art et essai.
La taille des écrans ne donne pas lieu à une différence d’appréciation très significative : les
cinémas Art et essai recueillent à ce sujet 88 % d’opinions favorables alors que le taux de
satisfaction est de 92 % pour l’ensemble des cinémas. Là encore, les spectateurs les plus
âgés sont à l’origine de cet écart d’appréciation. 89 % des plus de 35 ans apprécient la
taille des écrans des salles Art et essai mais ils sont 97 % dans le public général. Si les
moins de 25 ans ne sont pas aussi enthousiastes, leur opinion ne change pas en fonction
du type de salles. Ils sont 86 % à apprécier la taille des écrans de l’ensemble du parc et 87
% à se satisfaire de celle des écrans Art et essai.
Enfin sur l’accueil que réservent les équipes des salles, le public Art et essai se montre plus
satisfait que celui des salles de cinéma en général (respectivement 94 % et 89 % de
spectateurs satisfaits).
- 19 -