Chapitre : Les fondements historiques de la Médina de Rabat

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Chapitre : Les fondements historiques de la Médina de Rabat
Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
Sommaire
Liste des tableaux...............................................................................................................3
Liste des cartes...................................................................................................................4
Liste des abréviations .........................................................................................................5
Introduction .......................................................................................................................7
Chapitre 1 : les fondements historiques de la Médina de Rabat .......................................8
Chapitre 2 : L’étude du milieu humain .........................................................................13
a- La démographie.................................................................................................... 13
b- L’économieet les modes de financement .............................................................. 15
c- Les pratiques sociales et spatiales .........................................................................20
Chapitre3 – La reconnaissance du cadre bâti ................................................................ 23
a- La Kasbah des Oudaïas ........................................................................................ 23
b- La Médina de Rabat ............................................................................................. 25
c- Les monuments classés de Rabat ..........................................................................27
d- Les édifices de valeur ........................................................................................... 33
e- Les caractéristiques du bâti de la médina .............................................................. 35
Chapitre 4 – Les études spatiales .................................................................................. 39
a-Le site ................................................................................................................... 39
b- Les cycles de mutation urbaine ............................................................................. 40
c- Les configurations spatiales .................................................................................. 43
Chapitre 5 – Les études sectorielles .............................................................................. 43
a-Le foncier : ............................................................................................................ 43
b- Le logement .........................................................................................................44
c- Les activités commerciales et artisanales .............................................................. 49
d- Les équipements collectifs ................................................................................... 50
e- La circulation et l’accessibilité ............................................................................. 52
g-l’environnement .................................................................................................... 53
h-La toponymie et l’imaginaire des lieux ..................................................................54
i- La gestion urbaine ................................................................................................. 55
k-L’identification des acteurs impliqués dans la gestion locale ................................. 56
l-Engagement d’une démarche participative. ............................................................ 56
m-Le tourisme en Médina et à la Kasbah des Oudaïas .............................................. 57
Chapitre 6 – L’évaluation prospective des documents de planification urbaine ............. 57
Chapitre 7 – Les contraintes de développement et les risques de dégradation................ 60
Chapitre 8 – Les premières propositions pour les orientations stratégiques de
développement et d’aménagement ................................................................................ 61
Conclusion ....................................................................................................................... 62
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Tableau n° 1:
Tableau n° 2:
Poids démographique de la Médina dans l’agglomération de
Rabat
Projection démographique de la population de la Médina à
l’horizon du PAS (10 ans)
12
12
Tableau n°3 :
Taille des ménages de la Médina de Rabat
13
Tableau n°4 :
Répartition de la population selon l’occupation
13
Tableau n°5 :
Population active occupée selon les branches d’activités
14
Tableau n°6 :
Répartition de la population active occupée selon la
situation dans la profession
14
Tableau n° 7 :
Liste des édifices de valeur.
30
Tableau n° 8:
Effectifs des unités constructions intramuros de la Médina et
de la Kasbah des Oudaïas
31
Tableau n°9 :
La Typologie des constructions en Médina
34
Tableau n°10 :
Les surfaces des logements
45
Tableau n° 11:
Répartition des logements selon les équipements intérieurs.
45
Tableau n° 12:
Liste des équipements collectifs en Médina
46
Tableau n°13 :
Les établissements d'enseignement primaire
47
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Carte n° 1:
TYPOLOGIE DES CONSTRUCTIONS
32
Carte n° 2:
ETAT DE VETUSTE DES CONSTRUCTIONS
33
Carte n°3 :
LES CONSTRUCTIONS IMMATRICULEES
41
Carte n°4 :
STATUT D’OCCUPATION DES CONSTRUCTIONS
42
Carte n°5 :
NOMBRE DE MENAGES PAR CONSTRUCTION
43
Carte n°6 :
NOMBRE DE PERSONNES PAR CONSTRUCTION
44
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AAVB
: Agence d'aménagement de la vallée du Bouregreg
AURS
: Agence Urbaine de Rabat-Salé
CC
: Commission centrale
CPR
: Contrat programme régional (tourisme)
CPS
: Cahier des prescriptions spéciales
CTL
: Commission technique locale
DC
: Délibérations communales
EP
: Enquête publique
HCP
: Haut-Commissariat au Plan
LPI
: Liste des projets intégrés
LUP
: Locaux à usage professionnel
NP
: Note de présentation
P.A.S
: Plan d’aménagement et de sauvegarde
PA
: Plan d’aménagement
PAU
: Plan d’aménagement de Rabat Salé
RGPH
: Recensement général de la population et de l’habitat
RPAS
: Règlement du plan d’aménagement et de sauvegarde
SDAU
: Schéma directeur d’aménagement urbain
SIG
: Système d’informations géographiques
TADAM : Taux d'accroissement démographique annuel moyen
TR
: Termes de référence
VRD
: Voirie et réseaux divers
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Après avoir élaboré le diagnostic détaillé de la situation actuelle de la
Médina de Rabat et de la Kasbah des Oudaïas et après l’avoir soumis à
l’appréciation et au débat de l’ensemble des partenaires, le présent
document : synthèse du diagnostic, constitue la première étape de la
troisième mission intitulée: Synthèse et orientations stratégiques
d’aménagement et de sauvegarde.
En effet, l’objectif de ce document est de constituer, à travers les résultats
essentiels de l’analyse multisectorielle, et le dégagement des forces et des
faiblesses de la cité historique, une plate-forme pour assoir les orientations
de son développement futur et débattre des options spatiales qui seront
déclinées sous forme de variantes d’aménagement et qui, tout en étant
ambitieuses et conservatrices dans le fond, devraient être réalistes,
opérationnelles et adaptées au contexte actuel des besoins contemporains
des habitants et des usagers.
Ce document relate, en annexe, une synthèse des avis des partenaires et de
leurs suggestions dans le processus d’élaboration de ce projet d’avenir.
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Chapitre 1 : les fondements historiques de la Médina de Rabat
1.1- La période antérieure à l’islam
L’emplacement de Rabat et sa région furent habités dès la préhistoire. Plusieurs sites
préhistoriques y ont été découverts. A l’emplacement d’un comptoir carthaginois sur la
rive gauche du Bouregreg, à Challa, va s’établir la colonie romaine de Sala Colonia,
forteresse du nom "d’Oppidum Sala". Elle devint une cité portuaire florissante.
1.2- Sous la dynastie Idrisside
L’histoire Idrisside et ses influences sur le site de Rabat restent mal connues. Aissa Ben
Idriss avait reçu, la région de Challa, Sala, Tamesna et des tribus voisines. Au Xème siècle,
c’est à partir d’un Ribat fondé par les Zénata qui deviendra Rabat que la guerre sainte fut
menée contre le royaume hérétique des Berghouata
1.3- Sous la dynastie Almoravide
En 1058, les almoravides auraient édifié, sur l’emplacement actuel de la Kasbah des
Oudaïas, une forteresse afin de poursuivre la guerre sainte. Abdelmoumen soumit à son
autorité la Kasbah édifiée entre 1136 et 1145. Plusieurs structures de rempart, sous forme
d’une Kasbah, flanquées de tours, ont été découvertes sur le site et devaient constituer le
premier noyau de la ville de Rabat.
Le premier noyau de la Médina de Rabat fut la
Kasba
almoravide
dont
les
vestiges
archéologiques ont été dégagés récemment près
de la porte monumentale
1.4- Sous la dynastie Almohade
En 1150, Abdelmoumen s’établit à Salé et fit de la Kasbah, un lieu de séjour royal et un
centre indépendant en 1182, Rabat fut choisie par Abou Yacoub Youssef comme lieu de
concentration des troupes qui devaient partir l’Andalousie. Les historiens attribuent la
fondation de Ribat Al Fath à Yacoub Al Mansour (1184-1199). Cette ville fortifiée était un
camp immense pour les soldats de la guerre sainte.
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La cité de Ribat Al Fath fondée par l’ahmohade Yacoub
Al Mansour a couvert une superficie importante à cette
époque marquée par une enceinte de muraille.
1.5- Sous la dynastie Mérinide
A l’arrivée des Mérinides (1260) et jusqu’en 1610, Rabat vécut une existence modeste. La
Médina a connu l’édification de plusieurs monuments, comme la grande mosquée (Jamaa
Al Kebir), la construction de plusieurs fontaines et bains publics et du Maristane El Azizi.
Rabat restait dans l’oubli et la population regroupée près de la Kasbah.
1.6- Sous la dynastie Saadienne
Le début du XVIIème siècle marqua la venue des Hornacheros et des Moriscos Les premiers
se sont installés dans la Kasbah et les seconds au pied de celle-ci dans un terrain presque
plat. La ville andalouse "Salé Le Neuf " prit naissance et fut bâtie sur le bord du Bouregreg
avec une nouvelle muraille édifiée depuis Bab El Had jusqu’au Borj Sidi Makhlouf. La
ville s’étendait sur une superficie de 90 hectares environ. En face du port, une portion de
rempart permettait la protection de la médina. A partir de 1627 les habitants ont exercé la
course contre les navires chrétiens, ce qui a constitué une véritable industrie jusqu’à
l’avènement des Alaouites.
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Cette époque a été marquée par la venue des Andalous qui
ont occupé la kasba et bâti le premier noyau urbain de la
médina qui a été délimité par une muraille reliant Bab El
Had à Borj Sidi Makhlouf.
1.7- Sous la dynastie Alaouite
En 1670, My R’chid fit édifier une enceinte crénelée à la Kasbah avec des tours comme le
Borj heptagonal, le Borj trapezoïdal et la Tour barlongue. Il construisit un château carré (la
Kechla). Moulay Ismail fit édifier dans la Kasbah un petit palais pour la résidence du
sultan et la Medersa pour la résidence de son fils. Sidi Mohammed Ben Abdellah édifia la
sqala et le Borj Essirat. Moulay Yazid installa des magasins dans le sémaphore de la
Kasbah. Moulay Slimane mit la fin à la course en 1817 et construisit la mosquée El
Guezzarine, la mosquée My slimane, Jamaa El Koubba, ainsi que plusieurs fondouks et
hammams. Il fera construire en 1807 le Mellah pour les juifs. Moulay Abderrahmane,
construisit la Mdoura, le Borj Oblong et Borj Eddar, le rempart maritime qui reliait ce
dernier à Borj Essirat ainsi que la mosquée Sidi Fateh. Il installa les tribus Guich des
Oudaïas dans la Kasbah en 1833. Vers la fin du XIXème siècle, l’activité du port a repris, un
nouveau quai a été construit et une voie ferrée fut réalisée.
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A l’époque Alaouite, la cité s’est fortifiée
davantage par l’édification de plusieurs
ouvrages défensifs.Le tissu urbain s’est
agrandi.
1.8- Rabat à l’époque du protectorat français.
Le trafic du port de Rabat à cette période était très actif. Moulay Hafid s’installa à Rabat, et
Lyautey installais la résidence générale à Rabat qui devenait la métropole du nouveau
Maroc. Toutefois, la situation stratégique de la ville a raffermi Rabat comme capitale
administrative et Casablanca comme capitale économique du Maroc. La place de Bab
Laalou, baptisée « Place de France » comportait des cafés, des épiceries, et le terminus des
diligences à chevaux. Le Boulevard Laalou orné de palmiers, à été aménagée en axe
commercial très animé. Les boulevards longeant la muraille entre Bab Laalou, Bab El Had
et Borj Sidi Makhlouf ont été dégagés par la démolition du rempart et de la porte et la voie
ferrée longeait la muraille andalouse et la première gare ferroviaire fut implantée à Bab El
Had. Souk Bab Teben a été amputé de la porte de même nom, et ce, afin de réaliser la
continuité axiale de la rue El Gzaun marché municipal y fut édifié en 1914.Le commerce
était localisé dans la rue des Consuls, la rue Souika et les ruelles avoisinantes. Dans la
rue Ouakassa on trouvait les entrepôts et magasins de détail de négociants israélites. Le
protectorat décida d’aménager le quai de la douane et de réaliser deux digues et deux jetées
à l’embouchure de l’oued. Un tunnel fut creusé sous la Kasbah des Oudaïas pour faire
passer une voie ferrée pour le transport des blocs de pierre. Deux ponts fixes furent réalisés
à cette époque (1919) sur le Bouregreg. Ce n’est qu’en 1957 que fut inauguré le nouveau
pont Moulay Hassan
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Durant cette période on a assisté à :
 L’aménagement du centre moderne et du
quartier de l’Océan, du Bd Laalou et de la
route coutière, de la zone Bab El Had
 Densification et extension du bâti intramuros
1.9- Rabat de l'Indépendance à aujourd’hui
La médina va connaître une forte densification due aux flux de l’exode rural. Les poches
vides intra-muros seront occupées par des équipements publics et des habitations. La
Kasbah des Oudaïas a connu une durcification de ses constructions et la rénovation de
bâtiments sans respect des servitudes de classement. L’artisanat a connu une régression
importante. Le port est tombé en désuétude et la médina a tourné le dos à la mer et au
fleuve. A partir des années 1980, la Médina de Rabat va commencer à perdre de sa
population, l’activité commerciale va se développer dans tous les axes principaux et même
dans les rues résidentielles, et les constructions vont connaître une dégradation importante.
La Médina de Rabat, a profité de plusieurs opérations:
 Aménagement de la Place du marché central.
 Réfection du réseau principal d’assainissement de la Médina.
 Pavage des rues principales de la Médina.
 Restauration de la muraille almohade et andalouse.
 Aménagement du Bd Hassan II,
 Aménagement de la rue des Consuls
 Restauration de la demeure Dar Lamrini propriété de la municipalité.
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Durant cette période on a assisté à :
L’aménagement du centre moderne et du
quartier de l’Océan de manière contigüe à
la muraille
- La construction de toutes les poches vides
intramuros.
- L’abandon des activités du port.
- La dégradation générale du cadre bâti
originel
-
-
Le remplacement des
traditionnelles par des
récentes.
constructions
constrictions
En 2005 fut instituée l’Agence d’Aménagement de la Vallée du Bouregreg dont la zone
d’intervention a englobé le flanc Est de la Médina, la Kasbah des Oudaïas et le littoral
fluvial et maritime. Dans ce cadre, plusieurs projets ont été réalisés :
 Construction d’un nouveau pont sur le Bouregreg, près de la Médina
 Aménagement de la corniche fluviale jusqu’au pied de la Kasbah des Oudaïas.
 Réalisation d’un tramway passent par Bab El Had et Bab Bouiba,
 Tunnel sous la Kasbah des Oudaïas.
 Aménagement de la route côtière et en partie de la corniche maritime.
 Restauration de la muraille de la Kasbah des Oudaïas.
On a assisté aussi à l’aménagement de la zone de Bab El Had. La médina vient d’être
classée sur la liste du patrimoine mondial.
Chapitre 2 : L’étude du milieu humain
a- La démographie
La population de la Médina a connu, en termes d’effectifs, trois phases principales
d’accroissement démographique : 23 400 personnes en 1913, 26 500 personnes en 1956
et41729 habitants en 1971et une régression accentuéede1970 à2012 avec 40 212 en 1982,
32 934 en 1994 et 26499 en 2004. La population, en 2011, est estimée à 22 500 habitants.
Selon l’analyse de la Direction de la Statistique, la Médina de Rabat occupe a accusé l’un
des plus forts TADAM négatif parmi les 31 Médinas du Maroc, de -1,7% 1982 et 1994 et
de -2,2% entre 1994 et 2004. La Médina se dépeuple essentiellement par l’émigration des
ménages (processus « d’essoufflement » démographique), une densité forte de 600
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habitants à l’hectare, en 1980.En 2004 la Médina ne représente plus que 4,3% de la
population totale de la capitale.
Tableau n° 1: Poids démographique de la Médina dans l’agglomération de Rabat
Année
Médina
Rabat
Part Médina (%)
1913
23 433
25 000
93,7
1956
26 500
120 000
22,1
1971
41 729
374 809
11,1
1982
40 212
526 124
7,6
1994
32 934
623 457
5,3
2004
26 499
620 996
4,3
Source : RGPH et étude du PAS
La population étrangère résidant en Médina est vraiment très réduite. La gentrification n’y
a pas encore eu d’impact important. La taille moyenne des ménages de la Médina, est
passée de 4,8 en 1982, à 4,3 en 1994, à 3,9 en 2004 et à seulement 3,5 en 2011.
Tableau n°3 : Taille des ménages de la Médina de Rabat
Désignation
RGPH
ENQUETE PAS
1982
1994
2004
2011
Nombre de personnes
40212
32934
26499
22500
Nombre de ménages
Taille des ménages
8444
4,8
7667
4,3
6731
3,9
6429
3,5
Source : RGPH et étude du PAS
L’étude dénote un vieillissement marqué de la population. Les raisons de ce vieillissement
émanent de l’émigration des jeunes ménages et la baisse importante de fécondité chez les
familles restantes. Le renouvellement démographique dans la Médina ne s’opère plus. La
proportion des hommes est de 50,9 % légèrement supérieure à celle des femmes
(49,1%).La famille nucléaire (chef de ménage, son conjoint et leurs enfants) représente
85,72% en Médina. Le taux d’analphabétisme des habitants de la médina, est de 25%, le
primaire représente 20,83%, le secondaire 33.46%, le supérieur près de 10%. La moitié de
la population de la Médina est célibataire. Les mariés représentent 38% et les divorcés et
les veufs 12%.La part des personnes nées à l’intérieur de la Médina équivaut au 3/5 de
l’ensemble des habitants. Cela confirme la stabilité de la population. L’impact du rural, ne
doit concerner actuellement qu’une portion limitée des chefs de ménages et leurs parents.
Le dépeuplement des médinas est induit par un bilan migratoire déficitaire. Entre 1994 et
2004 Rabat Hassan avait enregistré un taux de migration nette annuelle de - 2.9 %. (Il était
de – 2.5% entre 1982 et 1992). Près de 70 % des habitants résident en médina depuis au
moins 5 ans. Les habitants ont eu leur résidence antérieure dans les mêmes secteurs à prés
des 4/5.
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La projection démographique pour les 10 années à venir adopte l’hypothèse d’une
régression moins accentuée qui fera à la Médina un effectif de 19000 habitant à l’horizon
2021, et que le cadre bâti actuel peut contenir aisément puisqu’il en a contenu le double en
1980.
Tableau n° 2: Projection de la population de la Médina à l’horizon du PAS (10 ans)
N°
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Année
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
Effectif
22 500
22 073
21 653
21 242
20 838
20 442
20 054
19 673
19 299
18 932
Source : Etude du PAS
b- L’économieet les modes de financement
b1-Les types d’activités et les emplois en Médina
Le tiers de la population travaille, près du sixième cherche de l’emploi, alors que plus de la
moitié est inactive, et concerne essentiellement les femmes au foyer, les enfants et les
élèves. Le taux d’activité serait de 48,40%. Ce taux élevé peut s’expliquer par le fait que la
Médina drainerait des activités offrant du travail. Les secteurs économiques créateurs de la
richesse (le commerce, les services et l’artisanat) mobilisent presque la moitié de la
population active. Les chômeurs qui n’ont jamais travaillé représentent 38,96% de la
population en chômage, alors que ceux qui ont déjà travaillé en représentent 61,04%.
Tableau n°4 : Répartition de la population selon l’occupation
ACTIVITE
%
Actif occupé
Chômeur ayant déjà travaillé
Chômeur n'ayant jamais travaillé
Femme foyer
Elève / Etudiant
Rentier
Retraité
Malade/Handicapé
Enfant
33,03
9,34
5,93
18,10
19,72
0,13
4,52
1,48
5,30
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Autres cas
2,45
100,00
Total
Source : Enquêtes de l’Etude du PAS/ 2011
Les activités économiques principales correspondent au commerce, aux services et à
l’artisanat.
Tableau n°5 : Population active occupée selon les branches d’activités
Branche d’activités
Agriculture
Métier d’artisanat
Industrie
Commerce
Services
Professions Libérales
Administration
Enseignement
Autres
Total
%
0,8
9,6
3,0
25,3
23,0
17,1
14,6
3,5
3,2
100,0
Source : Enquêtes de l’Etude du PAS/ 2011
Par rapport à la situation dans la profession, le poste le plus important est des salariés
(46%), suivi des indépendants (35%).Déclarent exercer leurs activités sur le territoire de la
Médina ou de la Kasbah des Oudaïas.
Tableau n°6: Répartition de la population active occupée
selon la situation dans la profession
Situation professionnelle
Employeurs
Indépendants
Salariés
Autre
Total
%
17,00
35.40
45.80
1,80
100,00
Source : Enquêtes de l’Etude du PAS/ 2011
Le secteur informel apparaît comme une activité qui intéresse 18,50% des actifs. Les deux
tiers des habitants (66,40%). Il regroupe des activités qui constituent une économie urbaine
parallèle. Les activités ambulantes constituent une partie intégrante du paysage et de la vie
urbaine de la Médina de Rabat.
b2- Rappel des conclusions sur l’économie urbaine de la Médina :
1-Médina de Rabat : centralité, fonction économique plutôt que résidentielle,
prédominance des activités commerciales au préjudice de celles liées aux services et à
l’artisanat
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Malgré les transformations socioéconomiques et spatiales de la ville de Rabat dans son
ensemble, la Médina représente toujours la centralité de la ville aussi bien par sa position
géographique, son identité symbolique que sa mémoire. Qu’il s’agisse de l’analyse spatiale
en général ou de l’analyse urbaine en particulier, le concept de centralité a une importance
certaine. Il est, dans le cas de Rabat fortement discerné surtout que la Médina incarne les
activités économiques les plus prisées dont le secteur tertiaire et, en particulier les activités
commerciales.
En termes quantitatifs, le commerce est de loin le premier secteur économique de la
Médina. En deuxième rang se positionne le secteur des services et le secteur de l’artisanat.
Au sein même de l’activité commerce, la branche « vêtements et chaussures » est
prépondérante. Elle représente près de 48,43% des établissements commerciaux installés à
la Médina, suivie par « le commerce de l’alimentation » (25,11%). Quant aux services à la
Médina, il s’agit d’activités très diversifiées, disparates et hétérogènes. Elles sont
représentées à 40,91% par la restauration, à 38,64% par des services personnels. Ces
services ne génèrent pas assez d’emplois, mais, créent une animation autour des lieux de
leur implantation L’artisanat, ne joue plus son rôle de gisement économique. Les
établissements d’artisanat de réparation et d’entretien en constituent 61,90%. Les métiers
de production représentent 26,19% des métiers d’artisanat et ceux de service 11,90%.
Le secteur commercial joue un rôle particulièrement important à la Médina de Rabat.
Cependant, sa prolifération est la preuve qu’il sert de secteur refuge : il fournit des emplois
aux personnes sans qualification professionnelle et ne nécessite pas un capital important.
Grâce à son mode de vente qui englobe le crédit et la vente de détail, ce commerce est
adapté aux catégories sociales disposant des revenus les plus bas.
2-Structuration économique et sociale : d’activités dominées par le commerce et les
services, importance des salariés du privé et du public et des indépendants à domicile
et ambulants
Les activités économiques exercées (commerce et de services) mobilisent une part très
importante de la main d’œuvre locale, estimée respectivement à 25,30% et 23,00%. Les
professions libérales absorbent 17,10% et l’administration en emploie 14,60%. Les salariés
une proportion de 26,70% pour le secteur privé et 19,20% pour le secteur public
(administration).Le secteur informel intéresse une bonne partie de la population. En effet,
18,50% des actifs occupés déclarent exercer la profession « d’indépendants
ambulants ».De surcroît, l’analyse de la structure des activités économiques a montré
qu’elles sont envahies par ledit secteur informel, non structuré et disséminé dans cet
espace, mais il s’agit d’un secteur dit souterrain, caractérisé par une grande diversité de ses
activités, de précarité.
3-Profil économique de la Médina
Les gérants sont plutôt à dominance masculine, appartiennent à toutes les classes d’âge,
sont des natifs d’autres régions. La Médina de Rabat incarnerait le statut de pôle
économique et accomplirait, dans une moindre mesure, la fonction résidentielle. En effet,
les gérants des activités économiques, sont d’abord des hommes, appartenant à toutes les
classes d’âge, mais sont natifs d’autres régions marocaines, habitent pour une bonne partie
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d’entre eux à la Médina. Cette situation traduirait l’attractivité de la Médina en tant que
centre économique certes, mais il est avéré également qu’elle abrite les habitations de plus
du tiers des gérants, notamment les plus jeunes. Ce qui semble être une promesse pour ces
jeunes de continuer à habiter et exercer leurs activités professionnelles au sein de la
Médina.
Les salariés sont principalement de la gente masculine, sont en majorité de jeune âge, sont
permanents, dés anciens apprentis plutôt que des lauréats de la formation professionnelle
et, ont un niveau de scolarité primaire La Médina de Rabat se distinguerait par un attrait
de jeunes, du sexe masculin, en quête du travail et plus d’hommes que de femmes. 42,90%
primaire, 28,00% collégial, 22,80% secondaire, 6,20% niveau supérieur. Le niveau
primaire, limite l’acquisition des compétences professionnelles. La faiblesse du niveau
d’instruction de ces employés traduirait la précarité de leurs conditions de vie. Par ailleurs,
ces employés sont en majorité des résidents de la Médina même, déclarent, percevoir des
salaires précaires. Les niveaux de leurs salaires semblent être très bas. Ces salaires fragiles
reflètent un aspect de misère en Médina.
b3- Eléments de synthèse pour le développement de l’économie urbaine de la
Médina et de la Kasbah des Oudaïas
A l’effet d’élaborer des éléments de synthèse pour asseoir le développement de l’économie
urbaine de la Médina de Rabat et de la Kasbah des Oudaïas, dans une perspective
d’orientation stratégique d’aménagement et de sauvegarde, Nous pensons que les options
choisies ne doivent pas privilégier
un dynamisme urbain au détriment de
dysfonctionnements qui portent atteinte à l’efficacité économique de l’espace urbain et
notamment à une période où l’influence des villes sur la richesse des nations est
considérable. Il faudra chercher des solutions novatrices et efficaces. C’est dans cette
démarche de prospective économique que l’on recommande obligation de l’implication de
la Ville de Rabat dans la définition du cadre d’une politique urbaine et sectorielle au profit
de sa Médina et ce, en matière d’aide à l’emploi, au logement, à l’éducation et à la culture
au bénéfice de ses populations.
Dans ce sens, nous avons adopté une approche visant l’exploration des tendances porteuses
de l’avenir pour tracer des configurations plausibles et cohérentes du développement de
l’économie urbaine de la Médina. Trois objectifs sont assignés à cette réflexion :
 La valorisation des potentialités et ressources locales ;
 L’amélioration des conditions de vie des populations ;
 L’organisation et le fonctionnement harmonieux de l’espace.
En effet, tout en gardant à l’esprit la nécessité de sauvegarder « l’ensemble historique » de
la Médina, nous exprimons la volonté de tracer de grandes lignes pour son développement
futur
 Les activités commerciales
La Médina de Rabat donne l’impression d’une cité relativement prospère et, par
conséquent, serait le théâtre de foisonnements socioéconomiques qui seraient à la base
d’une dynamique de développement local non seulement originale mais prometteuse.
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Cependant, le fait que la Médina concentre des activités économiques et, incarne à elle
seule le développement intensif du petit commerce, ne serait passé sans incidences. Nous
nous demandons si cette situation ne porterait pas atteinte à la structure même de la
Médina, qui s’est retrouvée comme une grande zone d'activités.
C’est pourquoi nous recommandons la réorganisation du commerce au sein de ce centre
historique et ce, dans le but d’assurer un développement harmonieux des différentes
composantes du secteur du commerce et de la distribution. Ceci, impliquerait, par exemple,
de planifier et d’affecter des espaces dédiés à des commerces de « même nature »
(commerce de l’alimentation générale, commerce des équipements ménagers, commerce
des produits traditionnels, etc.) à l’image de la rue des Consuls pour le commerce des tapis
et le marché dit « souk sebbat » pour la vente des chaussures. Les nouvelles implantations
commerciales devront être orientées par les autorités compétentes et obéir à des règles et
des critères prédéfinis ayant trait à la sauvegarde et au respect du cadre architectural, à la
préservation du commerce traditionnel de proximité, à l’accessibilité et à la contrainte de
l’évolution des flux de déplacement pour résoudre les problèmes de circulation et de
stationnement dans les axes commerciaux à adopter dans la nouvelle configuration spatiale
projetée.
L’espace « soukier » doit donc être une zone de rassemblement des activités commerciales
cohérentes et harmonieuses et, avec des limites tracées dans un ensemble homogène à
l’image des souks du passé qui occupaient l’espace central et axial des médinas et se
trouvaient au centre de la dynamique urbaine. Toute restructuration future du commerce ne
pourra se concevoir et a priori réussir, en l’absence d’une solution aux activités
commerciales ambulantes et informelles. Ces activités, squattent abusivement des espaces
publics et provoquent la distorsion de l’image « traditionnelle » de la Médina et de son
« caractère » historique, et accélèrent la dégradation de son patrimoine.
 La culture et le tourisme
Partant de l’hypothèse, que toute valorisation du patrimoine culturel passe par le
développement de ses potentialités économiques, la sauvegarde de la Médina de Rabat doit
impérativement intégrer la promotion du tourisme. Plusieurs expériences de réhabilitation
ont mis en évidence le rôle du patrimoine culturel dans la revitalisation économique et
communautaire des centres historiques. (Projets financés par des bailleurs de fonds
internationaux pour préserver le patrimoine culturel dans l’objectif de la réduction de la
pauvreté et la croissance économique). Les investissements en faveur du patrimoine
culturel peuvent avoir un impact profond sur des groupes sociaux défavorisés et
marginalisés.
En raison du niveau inquiétant de pauvreté de la population à la Médina de Rabat, (surtout
parmi les jeunes),une orientation volontariste intégrant la dimension culturelle dans
l’action à mener pour promouvoir le progrès pourrait faire gagner ces populations en
autonomie et en vitalité. L’enjeu étant ensuite de les aider à trouver des manières
novatrices d’améliorer leurs moyens de subsistance. Les bénéfices de ces projets de
rénovation du patrimoine culturel sont nombreux : renforcement de l’économie locale et
nationale, création d’emplois, amélioration de l’environnement urbain et de la qualité des
espaces publics. En outre, une fois les sites réhabilités, la valeur des biens immobiliers et
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les recettes fiscales tendent à augmenter, ce qui permet de dégager des ressources
supplémentaires pour soutenir les institutions locales et la fourniture de services.
Alors que la capitale politique et administrative du pays se modernise et se transforme, son
centre historique peut être un facteur essentiel de continuité, de stabilité et de
développement économique. L’expérience démontre qu’un cadre juridique favorable, le
soutien des capacités institutionnelles (Conseil municipal, Région, et différents
Départements ministériels), un certain degré de consensus social (associations de
développement local, associations de quartier et élus) et l’attention portée aux spécificités
des différents groupes de populations concernées sont autant de conditions nécessaires à la
réalisation des objectifs de la réhabilitation du patrimoine culturel : activités et
organisations de services culturels pour faciliter l'accès du public au patrimoine : musées,
bibliothèques, théâtres, expositions et agences de tourisme culturel.
Quant au registre relatif au secteur du tourisme il pourrait, à côté de la valorisation du
patrimoine culturel, être un levier du développement de la Médina de Rabat. En effet, la
volonté exprimée par le département du tourisme et les responsables locaux, pour
promouvoir le tourisme, combinée avec l’existence d’un ensemble d’atouts (situation de
centralité géographique ; monuments et sites historiques; dynamisme et caractère jeune de
la population, etc.) sont des éléments qui militent en faveur d’un scénario fondé sur la mise
en place d’un noyau pour une infrastructure touristique qui mobiliserait l’emploi et
l’investissement.
De plus et, contrairement aux Médinas de Marrakech, de Fès et d’Azemmour, celle de
Rabat n’abrite pas, « officiellement », des maisons d’hôtes à même d’induire des
changements au niveau du vécu socioéconomique. Ces établissements perturbent
l’organisation sociale et les fonctionnalités des espaces urbains ancestraux. Elles
envahissent pratiquement tous les espaces, sans distinction de zone, empiètent sur les
éléments de patrimoine constituant la mémoire de la ville, recherchent le voisinage des
commerces et entraînent des changements de la vocation économique des échoppes, etc.
Des conditions de base devraient être établies pour permettre l’implantation de ces maisons
d’hôtes dans le respect de l’organisation sous-spatiale de la Médina et de son caractère
historique.
 L’artisanat
La Médina de Rabat a assiste à l’accélération des processus de désagrégation de
l’économie artisanale et de l’espace qui l’abrite. Aujourd’hui, le secteur de l’artisanat ne
joue plus son rôle de gisement économique et, ce sont les quelques établissements
d’artisanat de réparation et d’entretien qui assurent la survie de cette activité. Nous pensons
que la Médina de Rabat pourrat devenir productive dans le secteur artisanal et ce, pour
reprendre un nouvel élan. De toute façon, le développement des potentialités économiques
de la cité passe obligatoirement par la valorisation de son patrimoine culturel, artisanal et
touristique. Dans cette démarche, la sauvegarde de l’artisanat à la Médina de Rabat et la
réhabilitation des anciens métiers comme ceux des tapis, de la maroquinerie et de la poterie
par exemple, sont des actions qui peuvent jouer un rôle important dans la revitalisation des
arts et des traditions pour modeler un artisanat de grande qualité dans cet espace.
c- Les pratiques sociales et spatiales
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c1 -La pratique de l’espace dans l’ancienne Médina
Les schémas de l’organisation traditionnelle de la médina démontrent une répartition
spécifique du cadre bâti basée sur les éléments suivants :
- Mixage social entre les riches et les pauvres.
- Notions des droits individuel et communautaire
- Respect de la Horma et de l’intimité familiale
- Cohésion sociale entre les habitations des nantis et celles des pauvres.
- Séparation entre les activités économiques et commerciales et le secteur résidentiel.
La médina de Rabat avait constitué, un système d’habitat et de solidarité sociale où la
famille produisait la "société" et la maison produisait la ville. Il s’agit d’un système
d’enclos fermés depuis la plus petite unité résidentielle introvertie (la maisonnette) jusqu’à
la cité entière cernée par ses murailles. Les Médinas étaient constituées selon un shéma de
principe d’une zone centrale d’activités et d’une périphérie exclusivement résidentielle
suivant une structure radioconcentrique, qui prenait la forme de quartiers "fermés" dotés de
tous les besoins quotidiens: commerces de quartiers, mosquées, zaouias, sanctuaires,
hammams, fours, seqqayas, msids, toilettes publiques etc. Le Derb, espace intime,
communique avec l’extérieur, par l’intermédiaire d’une rue ou Zqaq. Si le Derb remplissait
un rôle résidentiel, le Zqaq assurait la liaison avec les espaces publics. La Haouma n’avait
pas de vocation économique et assurait le processus de convivialité et d’intégration dans le
tissu urbain de la ville. Aujourd’hui, cette vocation a été perturbée par la prolifération des
commerces dans les zones résidentielles.
Les quartiers de la Médina en plus de la Kasbah des Oudaïas se présentent comme suit :
1. Laalou
2. El Gza
3. Loubira
4. Souika
5. Bouqroune
6. El Bhira
7. Errahba
8. Ouaquassa
9. Le Mellah
-Le rapport des habitants avec l’espace Public
La Haouma est un quartier urbain qui combine la double particularité d’un espace collectif
et privé, le mot signifie à la fois garder son espace privé et s’insérer dans une identité
commune créée par la sacralité de la relation. Ainsi la représentation de l’espace
« Haouma » chez les habitants de la médina est matérialisée par des limites géographiques
et par les rapports sociaux de ses résidents. Si la dimension matérielle de la Haouma est
loin d’être présente dans la conscience de ses habitants, la notion de derb est omniprésente
chez la plupart, sans pour autant qu'ils arrivent à faire la distinction entre la fonction et la
dimension de ces deux entités. La notion de Haouma est perçue en termes de rapport
sociaux, selon l’ancienneté et la stabilité de ses habitants, car l’attitude devant les
nouveaux venus est imprégnée d’une certaine réticence et méfiance, Des situations de
conflits entre les voisins sont déclarées par les personnes des nouvelles générations et
surtout ceux qui sont d’origine rurale. La Haouma d’aujourd’hui est caractérisée à la fois
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
comme espace de forte cohésion sociale et espace problème.
Dans le quartier, la vie des résidents est une vie communautaire, impliquant un contrôle
mutuel et une solidarité absolue. On remarque l’apparition d’une nouvelle solidarité qui se
tisse à partir des affinités professionnelles et amicales. L’homogénéité de l’appartenance
spatiale s’est avérée insuffisante pour la réalisation de l’unité socioculturelle de ces
habitants. La plupart des familles la cohabitation avec leurs moche et aspire à une forme
sociale plus autonome et indépendante. La régression de l’aspect communautaire est due
aussi au statut d’occupation des logements qui est passé de la propriété à la location. La
nucléarisation des ménages a aussi un impact important sur le mode d’habiter et la relation
de voisinage et de vie communautaire. La notion de quartier n’a pas vraiment une
signification sociale. La valorisation de l’espace-logement par rapport à l’espace collectif
illustre l’intérêt excessif donné à l’espace domestique aux dépens de l’espace public
Le religieux a constitué les assises de la conception même des fonctions urbaines
islamiques. La mosquée d’aujourd’hui est presque reléguée au second plan dans le
processus de socialisation et d’encadrement de la population. La fréquentation de la
mosquée, n’est plus indispensable pour toute la population dont une grande part n’y va
qu’occasionnellement ou aux cérémonies des « aïds ».La mosquée qui assurait la cohésion
du groupe à travers une socialisation quotidienne et continuelle, se trouve aujourd’hui face
à la concurrence d’autres moyens contemporains (télévision, etc.). La majorité de la
population de la Médina ne va plus au hammam public. Les réticences des habitants à le
fréquenter ne sont pas compensées par l’existence de SDB et douches dans les logements.
Mais plutôt par les douches publiques avec locaux individuels.
La promiscuité et la saturation qui caractérisent l’habitat traditionnel, poussent les
habitants à la recherche d’un autre espace plus commode. La majorité des logements ne
disposent que de 1 à 3 pièces. La subdivision des logements en chambres de location,
entraine une exiguïté importante des espaces habités. La totalité des ménages estime leur
logement trop étroit, qu’il manque d’équipement et d’entretien les trois quarts des habitants
voudraient changer de demeures si les moyens le leur permettent. Toute fois la majorité
des habitants reste attachée à la médina et ne souhaite pas déménager ailleurs. On trouve là
les racines d’un attachement ancestral à la topographie de la maintenance. L’espace
intérieur des maisons était conçu pour satisfaire des exigences socio culturelles et
religieuses. La conception de la maison traditionnelle se fondait sur un système introverti,
sur la spécialisation et la hiérarchisation des sous-espaces habités. La maison se composait
d’espaces collectifs matérialisés par le Patio et la terrasse, et d’espaces privés constitués
par un ensemble de pièces destinées à tout un sous groupe familial.
Le rapport des habitants avec l’espace domestique est déterminé par des règles subtiles,
mais claires, qui gouvernent implicitement l’utilisation interne de cette espace. la pratique
spatiale est une activité considérée comme un système de symboles en référence à un
modèle culturel particulier. Le manque d’espace est perçu comme une contrainte
importante qui fait qu’un espace unique constitue le support de plusieurs fonctions. La
structure de la maison dans la Médina n’est plus un conservatoire des modèles de
comportement traditionnels.
La pièce des invités (Sala ou salon) est considérée comme un espace de représentation qui
constitue le lieu le plus valorisé destiné à indiquer le statut social du chef de ménage. Le
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patio (dit West Eddar) n’est pas aménagé dans le but de reproduire les mêmes fonctions
traditionnelles. Une pluralité de fonctions oblige à reconsidérer sa réappropriation (rites de
l’aid El Kébir, célébration de mariage, bricolage, lieu de spectacle (télévision), etc. La
logique des activités qui s’y passent se trouve dans le système qui détermine la valorisation
de certains espaces aux dépens des autres.
La Cuisine (dite Alcousina) localisée en général dans le fond de la maison, représente
l’espace de consommation de ménage. L’absence de cette unité dans certaines maisons
oblige les habitants à l’aménagement d’un coin cuisine, sans tenir compte des normes
architecturales prescrites. L’utilisation de l’espace domestique ou sa réutilisation sont
devenus des sources de conflits entre les habitants. La toilette (dite Bit Elma) existe dans la
majorité des maisons et des logements. Le nombre des toilettes publiques dans la médina
(6 toilettes) est très insuffisant. Si c’est un lieu privé pour les propriétaires, pour les
locataires, il est partagé par tous les ménages. L’usage quotidien de ce lieu couvre aussi
d’autres fonctions comme les ablutions
La terrasse (dite Stah), espace féminin par nature, devient progressivement accessible aux
hommes. Le peu d’importance exprimé par les habitants pour l’utilité de la terrasse prouve
une indifférence qui n’était pas prescrite dans les pratiques spatiales traditionnelles. Les
lieux à caractères communs :(Drouj, Madkhal) les conditions lamentables de l’usage de ces
lieux (du fait des locataires) témoignent d’une précarité dans la gestion et l’entretien de ces
espaces. En effet, les espaces ambigües sont devenues des espaces sales, sans entretien et
causes de discorde. Le FINA signifie l’espace additionnel qui s’étend autour d’une
construction et qui est considéré comme un espace semi privé, possédé collectivement.
Pourtant l’embellissement de certains « Fina » dans la médina confirme une prise de
conscientisation apparente qui se manifeste au niveau d’une sensibilisation des habitants
pour « participer et cotiser » afin de réaliser l’opération de rénovation.
Chapitre3 – La reconnaissance du cadre bâti
a- La Kasbah des Oudaïas
Le toponyme « Oudaïas » découle de celui d’une tribu engagée par le roi Moulay Ismail
(1672/1727) afin de participer à la défense de la ville de Rabat. Dahir du 6 juin 1914
portant classement de certaines parties de la Kasbah (dahir du 10 avril 1944 portant
classement des vestiges de la Kasbah. Site de l’embouchure du Bouregreg à Rabat portant
classement.
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Les premières indications textuelles et archéologiques font remonter le site au X ème siècle
(Ksar Beni Targha). En 1140 ATC, l’Emir almoravide Tachfine Ben Ali construisit une
Kasbah pour contrer ses rivaux notamment la tribu des Berghouata. En 1150.
Abdelmoumen Ben Ali, ordonna la construction, d’une forteresse (noyau de la ville de
Rabat) où il séjourna fréquemment et y prépara ses expéditions militaires de l’Andalousie.
Après les Almohades, la Kasbah recevra en 1609 les Morisques expulsés d’Espagne et
suite à des démêlés avec l’autorité saadienne, se révoltèrent et la Kasbah se transforma
alors en capitale d’une « république » indépendante. Avec l’arrivée des Alaouites, le Sultan
Moulay R’chid mis fin en 1666 à la dissidence et la Kasbah tomba sous l’autorité de l’Etat
et ce jusqu’à l’avènement du protectorat français.
Les trois accès à la Kasbah se font le long de la muraille entre la porte monumentale et le
borj heptagonal et par une route arrière goudronnée qui amène à la Sqala. L’unique
mosquée de la Kasbah, fondée et bâtie par les almohades, ponctue la rue Jamaa en son
milieu. Deux quartiers se développent d’un côté et de l’autre de cette rue. Dans la partie
Nord, les habitations peintes à la chaux blanche teintée de bleu. Contiennent plusieurs
bâtiments contemporains, Tantôt à RDC tantôt en R+1, elles ne reflètent pas une continuité
du bâti et de la mitoyenneté ni un alignement des voies La rue Chbanat amène à un étroit
passage dans la muraille qui permet d’accéder à la route arrière et à la plage. La partie Sud
de la Kasbah est disloquée avec des rues et des impasses en venelles et des constructions
en cascades, épousant la topographie abrupte du terrain. Cette partie a perdu de son charme
pittoresque, par la construction d’habitations ouvertes sur l’extérieur sur 2 ou 3 niveaux et
en matériaux nouveaux les formes organiques des rues, le caractère horizontal du bâti, et
l’utilisation de la peinture à la chaux blanche teintée de bleu sur les murs et les voies
donnent à la Kasbah son air maritime et son caractère pittoresque. Cet attrait est renforcé
par la présence d’un nombre important de monuments et d’équipements de loisir tels la
porte monumentale, la place de la Sémaphore avec l’atelier de My Yazid, Sqalla, l’escalier
des corsaires qui descend vers le borj circulaire, le jardin musée avec le café maure.
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b- La Médina de Rabat
Pour le visiteur, elle n’apparaît véritablement comme cité ancienne, renfermée derrière ses
remparts que du côté Ouest et Sud, entre Bab Laalou, Bab El Had et Borj Sidi Makhlouf et
un peu moins du côté Est, devant la portion de murailles de Bab Labhar. La perception de
la médina est ressentie différemment selon l’accès que l’on emprunte. A partir de Bab El
Had, Bab Bouiba, Beb Chellah, Bab Mellah et l’entrée de la rue des consuls, le visiteur se
retrouve englouti et emporté par la foule qui se meure le long des axes commerciaux avec
leurs petites boutiques exhibant leurs étalages de produits et leurs auvents.
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L’enserrement des échoppes ne permet pas de percevoir les séquences anciennes qui
ponctuaient les rues et où on trouvait des édifices publics importants jouant le rôle de
repères urbains La spécialisation des souks a disparu depuis longtemps. La Médina ne
dispose pas d’un espace central d’arrêt faisant office d’aboutissement de visite ou de lieu
de rencontre de plusieurs axes structurants. Les différentes rues résidentielles donnant sur
l’axe El Gza n’apparaissent pas comme le modèle ancien des impasses fermées et des
derbs, Il en est de même des rues situées au Sud de Souika entre Bab Teben et Bab
Chellah, ainsi que celles du haut de la rue Ouaqqassa, côtoyant à l’origine le quartier de
production artisanale des tanneurs et des teinturiers. Le Mellah, reste un quartier
excentrique, autonome et séparé de la Médina Composé de petites habitations, il a été
planifié en un réseau d’impasses sous forme d’arête de poisson avec une rue commerçante
centrale Ce quartier reste le plus dense et le plus dégradé de la Médina. Au nord est de la
Médina, le petit quartier, dit improprement « Loubira », accolé à la muraille de Bab Laalou
comporte 4 impasses desservant un ensemble de petites demeures.
On peut distinguer, la véritable zone résidentielle de la médina délimitée par la rue des
Consuls, Souika et la rue Sidi Fateh. Celle-ci se caractérise par un réseau de rues plus
nombreuses que les impasses. Cette zone résidentielle devait s’organiser autour de centres
de quartier dont le principal devait exister dans la rue Bouqroune. Les mosquées et zaouias
qui jalonnaient la zone résidentielle, n’élevaient que des minarets bas.
La lecture du plan de la médina permet de constater que tout l’espace intra-muros, est bâti.
Tous les vergers anciens qui ponctuaient les parties bâties, ainsi que les jardins ou riads
intérieurs ont disparu. Par ailleurs toute la zone de protection intérieure des remparts,
pourtant classée monument historique, a été bâtie. Les rues de la médina sont en général
droites et de courtes dimensions (à part les axes principaux), et s’orientent dans deux
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directions principales, perpendiculaires, d’Ouest en Est et du Sud au Nord Cette orientation
épouse la topographie du terrain
c- Les monuments classés de Rabat
La notion de protection juridique des édifices de valeur a été introduite par le protectorat
au Maroc, dans le souci de les préserver de toute démolition ou transformation affectant
leur nature. Un intérêt particulier a été porté à la Médina de Rabat les monuments classés
ou protégés se présentent comme suit:
Dahir du 6-6-1914 :
- La porte d’entrée monumentale, la « medersa », et dépendances, l’enceinte, les
fortifications, remparts, bastions, murs et d’une façon générale tous les immeubles de
la dite Kasbah appartenant au Domaine Makhzen.
Dahir du 22-6-14 :
- Les remparts, fortifications, bastions situés en bordure de la mer entre les Oudaïas et
l’abattoir
- Les remparts partant de l’abattoir, se dirigeant vers le Sud et comprenant Bab El
Had, Bab Laalou, Bab Rouah, l’ancienne porte transformée en pavillon dans le palais
du sultan.
- Les remparts faisant suite aux précédents du Sud-Ouest au Nord-Est comprenant la
porte des Zaeirs et se terminant par un fortin au dessus des falaises du Bouregreg.
- La petite enceinte portant de la place Bab Jdid et comprenant Bab Teben, Bab
Bouiba, Bab Chellah, la nouvelle porte de la Télégraphie sans fil et la tour située au
lieu dit « Sidi Makhlouf ».
- La porte Bab Labhar située sur le Bouregreg entre l’ancien embarcadère, la tour et
les remparts qui y sont annexés.
Dahir du 11-02-20 :
- Le long de la portion des remparts entre Bab El Had et la mer, une zone des
protections non aédificandi intérieure de 6m
- Une zone de 24 mètres non altius tollendi ne devait pas dépasser la hauteur des
remparts.
- Une zone non altius tollendi de 30m à l’extérieur des remparts.
Dahir du 01-03-22 :
- Zone de protection intérieure non aedificandi entre Bab Teben et Sidi Makhlouf de
6m à partir de la muraille
Dahir du 07-06-26 :
- Déclassement de la portion de muraille entre Bab Teben et la courtine jusqu’à la
hauteur des piliers du portique construit sur le côté nord de la place du Marché.
Dahir du 10-04-44 :
- L’enceinte de la Kasbah, comprenant la porte monumentale, les autres portes, les
fortifications et leurs annexes, remparts, tours, bastions, etc... figurée en noir sur le
plan d’ensemble
- Le mur intérieur almohade
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
-
La Sqala située au Nord-Ouest
La plate-forme du sémaphore, ses souterrains et vestiges apparents au niveau du sol
L’entrepôt de Moulay Yazid
Les souterrains à usage de cave au sous-sol des propriétés Legard (Dar Baraka) et
Archieri
Le borj circulaire, dit « Tour des pilotes ou bastion de l’embouchure ».
La Mdouara
Le Heri, près de la tour des pirates, les ruines voisines et le départ de l’escalier des
pirates.
Les souterrains sis-au dessous de la maison en ruine de Si El Haj Thami El Glaoui,
Pacha de Marrakech, et le chaînage du mur Nord de cette maison.
L’escalier couvert
Les restes d’un mur (chaînage d’angle), rue Jamaa, à 14 m 20 de l’angle de l’impasse
Les ruines à l’angle de la rue Bazzou et d’une impasse prés de la propriété Liouville.
Les restes d’une grande porte dans l’impasse débouchant rue des Oulad-Ahmta.
Dahir du 13-01-54 :
- L’embouchure du Bouregreg avec une zone non aédificandi et deux zone non altius
tollendi de 8 m et de 5m.
Ni le tissu urbain de la Médina ni le bâti de la Kasbah dans leur ensemble, ne sont classés
en tant que monuments historiques. Si pour la Kasbah, les textes ont généralisé
implicitement le classement à tous les bâtiments relevant du Makhzen, ils sont restés
restrictifs pour la Médina aux seuls édifices défensifs ayant un lien avec les remparts et les
fortifications.
Par ailleurs, les zones intra muros longeant les murailles et qui devraient rester non bâties
sur 6m et limitées en hauteur sur 24 m n’ont pas été respectées.
c.1- Les remparts de la Médina de Rabat et de la Kasbah des Oudaïas
- Présentation des remparts
L’Almoravide Youssef Ben Tachefine fit élever une forteresse sur la pointe de la Kasbah
des Oudaïas dont il ne reste qu’un petit pan de mur. Le sultan Almohade Abdelmoumen fit
édifier la Kasbah, et son petit fils Yacoub Al Mansour a construit les remparts du Ribat Al
Fath. La muraille est épaisse de 1,6 m à 2,50 m et haute de 4 à 10m. Au 17ème siècle, les
Andalous ont construit un autre rempart au Sud de la médina, ainsi que quelques tours dans
l’enceinte de la Kasbah des Oudaïas et ont construit une autre enceinte à l’extérieur de
celle des almohades.
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
1.1- L’enceinte Almohade:
Le rempart Almohade est composé de deux tronçons de Borj Assirat au Boulevard Moulay
Hassan percé de trois portes (Bab Laalou, Bab El Had et Bab Rouah.
Le tronçon sud qui longe le boulevard Moussa Ibn Noussair et le boulevard Roosvelt, était
percé par la seule porte dite Bab Zaïr.
Il n’a jamais été construit de rempart continu en face de l’oued Bouregreg, cependant un
mur a été construit là où la falaise n’était pas aussi abrupte pour défendre la ville sur une
longueur de 70m, de part et d’autre de Bab Al Bahr.
1.2- La muraille Andalouse :
L’enceinte Andalouse longe le boulevard Hassan II de Bab El Had au Borj Sidi Makhlouf.
Il a été démoli au niveau du marché central. Il était percé à l’origine de 3 portes : Bab
Tben, Bab Bouiba et Bab Chellah. Pendant le 20ème siècle, plusieurs autres accès ont été
ouverts dans ce rempart après la construction des espaces vagues intra muros.
1.3- L’enceinte du Méchouar
Les tronçons ouest et sud de l’enceinte du Méchouar s’identifient avec le rempart
Almohade, alors que les tronçons Nord et Est datent de l’époque de Sidi Mohammed Ben
Abderrahmane. Le rempart Nord du Méchouar part de Bab Rouah jusqu’au niveau du
lycée Moulay Youssef.
1.4-L’Enceinte extérieure :
L’enceinte extérieure de Rabat était constituée de deux remparts .Le premier partait du
bord de la mer et aboutissait jusqu’au niveau de croisement du boulevard des Nations
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Unies avec le boulevard Moussa Ibn Noussair. Le second formait avec le premier un
angle aigu et se prolonge pour rejoindre le rempart Almohade. Les vestiges apparents de
cette enceinte sont : Bab Kébibat, Bab Marrakech.
1.5- Le tronçon entre Borj Assirat et Borj Eddar :
Ce tronçon s’étend sur 320 m sous forme de murette avec des canonnières. Il a été édifié à
l’époque de sidi Abderrahmane pour défendre l’agglomération contre les invasions
maritimes.
1.6-Les remparts de la Kasbah des Oudaïas :
La muraille de la Kasbah des Oudaïas comprend quatre tronçons, celui qui longe l’océan,
celui de la place Laghzel et les deux murs qui forment les cotés Nord-Ouest et Nord - Est.
La Kasbah des Oudaïas comprend également l’enceinte de Moulay Rachid Ce tronçon de
rempart Nord, au niveau du café Maure, est en pierre de taille rappelant les procédés
andalous des morisques.
Pan de rempart almoravide à la kasba des Oudayas
c.1.2- Synthèse du diagnostic des remparts de Rabat
Les remparts de Rabat, s’inscrivent dans le modèle des remparts des villes médiévales et
postmédiévales du Maroc. On y retrouve toutes les composantes nécessaires à la défense et
à la protection de la ville. On est face à des murailles de plan régulier frappées de tours
barlongues et d’un chemin de ronde protégé d’un parapet. Des portes défensives ponctuent
l’enceinte. C’est au courant de la période médicale qu’apparaitront d’autres éléments
défensifs comme les bastions
et les
utilisés sont eux aussi
Muraille
entrebatteries.
Borj Essirat Les
et Babmatériaux
Laalou
traditionnels : pisé, pierre taillée, chaux, brique cuite, appareil de blocage en moellons.
Avec l’avènement du protectorat, le rôle purement militaire de ces ouvrages est devenu
caduque. Ils sont catalogués en tant que monuments historiques.
Le protectorat a rasé certains pans de la muraille et a aménagé des percées. Ainsi il a
démoli la muraille extérieure pour
l’aménagement de nouveaux quartiers. Après
l’indépendance, le respect des textes de protection des remparts et des sites est devenu
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moins contraignant et on assiste à des infractions qui ont causé un tort à ces monuments
connue.
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1-Des ouvertures anarchiques sans adaptation à la nature historique de la muraille.
Une percée en anse de panier réalisée à gauche de
Bab Laalou
La porte de la morgue à la place Bab El Had avec un
arc en bêton armé sur piédroit en maçonnerie.
2- Des constructions et des surélévations sur la muraille dans les zones de protection
Des constructions qui s’adossent à la muraille au
niveau du quartier Loubira
Des constructions sans respect de servitude de
protection.
3- Des implantations de collecteurs des ordures au voisinage des portes et des tours
historiques
L’entrée de Bab Bouiba
Percée près du quartier Marasa avec des collecteurs
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4- Des aménagements aux pieds des murailles (mobiliers urbains, végétations) sans souci
de leurs cachets patrimoniaux
Végétations altérant les soubassements de la
muraille
Aménagements défigurant la muraille
5- L’implantation de postes électriques et des compteurs d’eau potable dans la muraille
6- La négligence des tronçons non visibles de la muraille et l’existence de parkings
anarchiques
Tronçon du cimetière Chouhada
parkings de Bab El Had
d- Les édifices de valeur
En plus des monuments classés certains bâtiments qui se distinguent par leur rôle
historique ou leur qualité architecturale ou décorative devraient être répertoriés, et
sauvegardés. L’identification des belles demeures a permis d’en recenser une soixantaine
réputée pour leur qualité architecturale. La majorité de ces maisons se trouve dans la zone
résidentielle de Seqqait Bel Mekki ou derrière souk Tahti.
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Tableau n° 7 : Liste des édifices de valeur.
N°
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
Designation
Les mosquées :
Jamaa El Atiq
Jamaa El Kebir
Jamaa El Guezzarine
Jamaa My Slimane
Jamaa Sidi Fateh
Jamaa My El Mekki
Jamaa Sid Ghandour
Jamaa Naciriya
Jamaa Ennakhla
Jamaa Sidi Kacem
Les Zaouias :
Zaouia Sidi Larbi Ben Sayeh
Zaouia Sidi Ben Aissa
Zaouia My Abdelkader Jilali
Zaouia Tijaniya Bouqroune
Koubbat My Brahim
Les fondouks :
Fondouks El Khayatine
Fondouk Ben Aissa
Fondouk El Meskini
Les fontaines
Sidi Fateh
Souk Leghzel
Oudaïas
El Guezzarine
Souika
Bouqroune
Les Hammams
Hammam Laalou (Jdid)
Hammam El Bhira
Les demeures
Dar Bargach
Dar Rounda
Dar Ben Abdallah
Dar Lazrak (association Ribat Al
Fath)
Dar Si Abdessamad
Dar Rbatia
Dar Mouline
Dar Mouline
Dar Dakka
Dar Bennani
Dar Aarabe
Dar Dinia
Dar El Bacha
Dar Nadder
N°
Designation
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
Dar Mouline
Dar Ben Omar
Dar Bargach
Dar Mouline
Dar Bargach
Dar Bargach
Dar Lazrak
Dar Chorfa Tadliyine
Dar Tadli
Dar Ben Arafa
Dar Benani
Dar Essabouri
Dar El Kablat
Dar korchi
Dar Ben Souda
Dar Madani Bel Houssni
Dar Regragui
Dar Balafrej
Dar Zebdi
Dar Hakam
Dar Soussi
Dar Zebdi
Dar Merini
Dar Chorfa Ouazzaniyine
Dar El Bacha
Dar Ghanname
Dar Chorfa Kadiriyine
Dar Ben Souda
Dar El Batoul
Dar Cheggar
Dar Baain
Dar Kadiri
Dar Jaouhari
Dar Ennajdi
Dar Ben Abdallah
76
Dar Ben Adballah
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
Dar Maaroufi
Dar Lazrak
Dar Alioua
Dar Al Oufir
Dar Fakiri
Dar Karrakchou
Dar Alami
Dar Ben Fakira
Dar Alami
Dar Haj.Mustapha Guedira
Source : Etude du PAS
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e- Les caractéristiques du bâti de la médina
La Médina et la Kasbah des Oudaïas renferment 3717 unités constructions. La superficie
moyenne des constructions est de 100 m².Près de 40% des constructions ont entre 100 et
200 m² 85% ont moins de 200 m² et 14% ont entre 200 et 1000m² (hormis les grands
équipements intra muros) sur les 3717 constructions de la Médina et de la Kasbah des
Oudaïas, 3022 sont des maisons d’habitations. Cela confirme le caractère résidentiel de la
cité historique.
Tableau n° 8 : Effectifs des unités constructions intra muros de la Médina et de la Kasbah
des Oudaïas
Type
Habitation sans commerce
Habitation avec commerce
Fondouk
Kissaria
Dépôt
Local d'artisanat
Mosquée
Zaouia
Mausolée
Ecole coranique
Four traditionnel
Hammam
Ecole
Collège & Lycée
Dispensaire
Administration
Hôtel
Boutique indépendante
Toilettes publiques
Postes électriques
Terrain vide
fortifications
Total
Effectif
2389
633
10
44
18
29
36
25
18
8
12
10
14
1
5
40
34
376
5
2
5
3
3717
Source : Etude PAS 2011
Une typologie des constructions a été établie pour l’étude du PAS faisant ressortir 4 types :
- Le type traditionnel correspondant à la construction ancienne organisée autour d’un
patio central, introverti et ne comportant pas de grandes ouvertures sur la façade.
- Le type traditionnel transformé, correspondant à la construction traditionnelle ou
néo traditionnelle qui a été transformée de manière irréversible en perdant tout
caractère originel.
- Le type récent en dur, concernent le logement récent, qu’il soit individuels ou
collectif et qui se présente sous forme d’habitat extraverti de type économique ou
immeuble de rapport.
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- Le type précaire, non réglementaire se trouvent dans certains terrains vagues et à
l’intérieur de certaines constructions délabrées (maison menaçant ruine, fondouks,
etc.)
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Près de la moitié des constructions est encore de type traditionnel et plus des 2/5 des
constructions anciennes ont été transformées de manière irréversible.
Introverties ne représentent que 60% du total
Tableau n°9 : La Typologie des constructions en Médina
Type
Effectif
%
Traditionnel originel
1803
48,5
Traditionnel Transformé
1401
37,7
Récent en dur
236
6,3
Précaire
277
7,5
3717
100,0
Total
Source : Etude PAS 2011
Toutes les ruines et toutes les demeures dégradées font l’objet en général d’une rénovation
selon le type extraverti récent. Le nombre total des logements en Médina est de 5829
unités. Cela représente une moyenne de 1,6 logements par construction (tous types
confondus) et 2,1 logements par Maison d’habitation. Près de 88% des constructions ne
dépasse pas 2 niveaux, soit R+1. Les constructions de trois niveaux (R+2) représentent
11%. Le bâti de la Médina devra être préservé à R+1, pour ne pas dépasser la hauteur des
murailles, maintenir l’homogénéité d’ensemble et éviter toute densification
supplémentaire.
L’état de vétusté comporte quatre situations différentes :
 Le bon état équivalant à l’édifice qui ne présente aucune dégradation de structure et
bénéficie d’un entretien permanent.
 Le moyen état correspondant à l’absence de dégradation apparente dans les
structures mais commence à se dégrader.
 Le mauvais état englobe les détériorations apparentes qui nécessitent une
intervention rapide.
 Le menaçant-ruine qui risque de s’effondrer et mérite une intervention immédiate.
 Les ruines
D’une manière générale les bâtiments intra muros de la Médina sont en état moyen de
conservation. Quelques îlots concentrent un nombre important de constructions dégradées
(le Mellah, la zone de Bab El Bhar, le milieu de souika, le début de Bouqroune) Parmi les
causes importantes de la dégradation physique des constructions, on peut citer l’ancienneté
des constructions, le statut d’occupation (locataires), le manque d’entretien et le statut
foncier (l’indivision, les habous).Par rapport au le statut foncier les propriétaires habitant
leurs maisons ne concernent plus que 30% des constructions. Les locataires occupent plus
de la moitié des habitations. Cela est très révélateur de la tendance d’occupation des
logements qui est synonyme d’absence d’entretien. Du fait que la tendance en matière
d’occupation favorise la location, les solutions à préconiser pour limiter la dégradation
physique consistent à :
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 Résoudre le problème des demeures abandonnées ou fermées et de celles qui restent
en indivision, par des mesures juridiques.
 Instaurer une procédure pour la réalisation des travaux d’entretien des constructions
en mauvais état
 Désaffecter toutes les ruines et aménager leurs terrains.
 Monter avec les Habous, un processus de revalorisation de leurs biens.
Par rapport au système constructif l’architecture traditionnelle repose sur un procédé
organique basé sur les éléments suivants :
 Structure verticale en murs de moellons et en poteaux de briques traditionnelles
pleines appareillées avec un mortier à la chaux éteinte.
 Structure horizontale avec des planchers en rondins de bois ou solives (gaiza) en
cèdre, un voligeage en lattes de cèdre et une dalle en terre à la chaux damée (Markaz)
selon les détails présentés ci-après.
 La finition avec les traitements de la menuiserie en bois de cèdre, le carrelage en
zellij traditionnel, les revêtements en plâtre sculpté, etc.
Chapitre 4 – Les études spatiales
a-Le site
L’espace intramuros de la médina est en dos d’âne avec une ligne de faîte, le long du Bd
Laalou. La partie Nord occupée par le cimetière Chouhada est inclinée vers la mer. La
partie Sud qui représente le corps bâti de la Médina est inclinée vers le Bd Hassan II où la
côte est de 16m, et vers Bab El Bhar où elle atteint 12m.la Kasbah des Oudaïas culmine à
la côte 31 Le Mellah surplombe la berge du fleuve avec un commandement de 15m
environ,
- Les contraintes du site concernent les éléments suivants :
La ville nouvelle : L’espace de la ville nouvelle exerce une pression sur la Médina et
empêche d’y aménager des esplanades d’accès et des aires de stationnement. Les zones de
contact avec le centre ville concentrant une multitude de problèmes concernent Bab El Had
avec le marché central, Bab Chellah, Bab Mellah, Rond point de Borj Sidi Makhlouf, Bab
Laalou. Les zones de rupture de charges doivent être réorganisées et dégagées pour mettre
en valeur l’entrée à la cité traditionnelle.
Les voies motorisées: Le réseau des routes qui contournent la Médina étouffe celle-ci. La
réalisation du nouveau pont sur le Bouregreg, l’aménagement de la corniche fluviale et de
Tariq Marsa et la mise en œuvre du tunnel sous la Kasbah des Oudaïas ont amélioré
nettement le flanc est de la médina et allégé la charge du trafic sur B d Laalou et la place de
Souk Leghzel. Tant que des actions concrètes, de décongestion du réseau de voies qui
ceinture la Médina ne soient pas réalisées, il serait vain d’espérer mettre en valeur la
Médina par l’aménagement de son pourtour.
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Le cimetière musulman: Toute la partie située entre le Bd Laalou et la côte maritime a
été occupée depuis longtemps par le cimetière Chouhada qui constitue une contrainte intra
versable
Le cimetière juif: Ce cimetière qui se situe à l’ouest de la Médina et de la zone de Bab El
Had constitue une contrainte à prendre en considération.
- Les potentialités d’aménagement concernent les sites suivants :
 La corniche maritime entre la Sqala et Borj Essirat
 Les équipements intra muros qui peuvent être transférés ailleurs en totalité ou en
partie.
 Les ruines et les îlots de vétusté (les anciennes tanneries, le Mellah, etc.)
 Certaines grandes constructions ou des groupements de belles demeures.
 Les fondouks surtout ceux désaffectés.
b- Les cycles de mutation urbaine
La Médina a connu par référence à son évolution historique, socio-économique et spatiale,
cinq cycles principaux de mutation urbaine.
1-Le cycle de la Formation (du XIIème au XVIIème siècle):Cette première étape englobe la
formation du Ribat almoravide, de la Kasbah almohade et de Ribat Al Fath avec la
première grande enceinte de murailles de la cité.
2-Le cycle de l’ancrage et du développement (du XVIIème au XXème siècle) : C’est à
partir de l’arrivée des andalous que la ville prend une forme définitive et va connaître un
développement continu. Limitée par la nouvelle muraille andalouse, les éléments
structurants de la cité sont figés parmi lesquels on peut citer la Kasbah des Oudaïas (cité
des hormachéros) et la kechla My R’chid, le port du Bouregreg, la zone de production et
d’échange (rue des consuls, Bab Labhar, Souk Leghzel), les axes principaux (Souika, Sidi
Fateh, El Gza), la zone d’entrée et d’échange (Souk Al Had et Souk Teben). Le tissu
urbain déjà figé représentait la totalité de la ville à l’intérieur des murailles.
3-Le cycle du déclassement (première moitié du XXème siècle) : Marquée par
l’avènement du protectorat, la Médina sera secondée par la ville nouvelle et les nouveaux
quartiers La fonction de la Médina va se spécialiser dans le commerce et les services, avec
l’aménagement de la place de France et du Bd Laalou, de la place Bab El Had avec le
marché central et la gare ferroviaire, et la réalisation des voies carrossables sur le pourtour
de la cité. Le contenu social va changer (début de l’émigration des familles de souche et
arrivée d’habitants démunis et ruraux). Le tissu urbain va s’étendre jusqu’aux murailles.
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4-Le cycle de la substitution (Décennies 50, 60 et 70 du XXème siècle) : La médina de
Rabat va connaître un changement et irréversible de son contenu social, économique et de
son cadre spatial. La ruée de l’exode rural allait convaincre les familles de souche à quitter
définitivement la Médina. La densification de la Médina est à son summum et les
nouveaux ménages vont modeler les maisons anciennes selon leurs besoins au point qu’on
assista à la bidonvilisation des terrasses. La cohérence des habitations traditionnelles est
rompue et l’organisation des haoumas est révolue. Les poches vides sont construites en
logements et en équipements
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5-Le cycle de la radicalisation (Fin du XXèmeet début du XXIème siècle) : La médina ne
représente plus le refuge pour les employés des autres quartiers. La population y réside soit
par nostalgie (La Kasbah des Oudaïas notamment) soit par intérêt Au niveau de
l’économie, c’est la radicalisation du commerce, des services et de l’artisanat
contemporain et c’est le mélange à l’extrême des types de commerces et de souks. La
dégradation du bâti devient apparente et dans certains cas préoccupante car le nombre de
ruines et de menaces ruine est important. Les grandes et belles demeures sont pour la
plupart fermées La circulation sur les voies qui ceinturent la médina reste très intense. La
berge de l’oued et la cote maritime restent désuètes
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L’analyse de la courbe de vie de la Médina, permet d’apprécier les causes et les effets des
différents paramètres historiques, politiques, économiques, sociaux et spatiaux et de
dégager les tendances futures en l’absence d’intervention. Aussi et malgré le climat
globalement sain de son cadre de vie, la Médina est entrée dans une phase de vieillesse, de
dégradation lente et de mutation structurelle.
c- Les configurations spatiales
Le processus de formation et de structuration du tissu urbain de la Médina de Rabat est
assez singulier par rapport aux grandes médinas impériales de l’intérieur. Le modèle
originel de ces médinas reposait sur une organisation radioconcentrique qui structurait le
corps urbain à partir d’un noyau central situé au milieu de la cité pour se propager vers les
portes principales qui constituaient les zones d’entrée des visiteurs étrangers. Cette
ossature tentaculaire préservait l’intimité des zones résidentielles qui étaient cloîtrées dans
les espaces intermédiaires. La cité andalouse du XVIIème siècle a figé la structure globale
de la Médina que l’on retrouve presque intacte actuellement.
La première particularité de la Médina de Rabat consiste en la présence de la Kasbah des
Oudaïas, premier noyau urbain, enfermé à l’intérieur d’une muraille et surplombant
l’estuaire de l’Oued Bouregreg Cette citadelle reste bien différente dans sa composition,
son contenu et sa forme par rapport à la ville andalouse.
La deuxième particularité réside dans la présence du port fluvial qui a vécu une histoire
glorieuse depuis le début du XVIIème siècle jusqu’au premier quart du XXème siècle. C’est à
partir de lui que se sont formées les voies principales de la Médina qui reliaient le port à la
porte de Bab El Had et aux autres quartiers. Les deux rues (des consuls et Souika) étaient
constituées d’une série linéaire de souks, marquée de fondouks. Deux autres voies
perpendiculaires à l’axe de Souika, structuraient la cité la rue Sidi Fateh et d’El Gza.
La troisième particularité de la Médina de Rabat est sa liaison directe avec l’Océan
atlantique. La ville historique n’était pas ouverte sur la mer alors qu’elle s’accrochait au
fleuve. L’axe de Laalou n’a connu son véritable essor qu’à l’avènement du protectorat, au
début du XXème siècle. Hormis la Kasbah des Oudaïas et le quartier du Mellah, la
principale zone résidentielle s’était déployée dans le carré formé par les rues des Consuls,
El Gza Souika et Laalou. L’appartenance à une unité de voisinage et à une haouma, s’est
perdue avec le changement du contenu social de la Médina,. Par rapport à la Kasbah des
Oudaïas, les rues et les derbs ont une forme plus organique et moins droite en raison de la
topographie du site.
Chapitre 5 – Les études sectorielles
a-Le foncier :
La situation du foncier est l’une des causes de la dégradation de la Médina. L’étude a
permis de confirmer le caractère privatif des constructions. En effet, prés de 85% d’entre
elles appartiennent au melk privé alors que les Habous ne concerne que prés de 12% et le
domaine de l’Etat et municipal 1,6%.En fait les propriétaires individuels ne sont présents
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que dans près de la moitié des constructions alors que les habitations en copropriété ou en
indivision s’accaparent respectivement 17% et 22%. Les maisons sont objet à éclatement
L’impact du foncier sur l’état de vétusté est révélateur. En effet, le mauvais état se déclare
en majorité dans l’indivision et la copropriété. Les constructions immatriculées à l’intérieur
des remparts ne concernent que 14% des bâtisses. L’immatriculation est handicapée par la
multitude de copropriétaires ou des ayants droit dans l’indivision et leur dispersion à
travers le territoire national.
Les Habous possèdent un nombre important de locaux d’activité (fondouks, commerces) et
de demeures, en plus des hammams. Il leur revient à terme la propriété des cimetières et
doivent être propriétaires de ceux qui ont déjà été bâtis comme le terrain de la Nidara des
Habous et le siège des Oulémas, Madaris Med V et le collège Abdesslam Assayeh, les
fondouks Ben Aissa et El Khayyatine. Les terrains relevant du Domaine de l’Etat
concernent l’établissement militaire à Bab Laalou, la Kechla de My R’chid, l’école de
l’Oudaïas, le collège Attaouhid à Bab Mellah, le centre d’hygiène, la porte monumentale
de la Kasbah des Oudaïas, le musée jardin. Quant à la Municipalité, elle possède le marché
central à Bab El Had, le terrain de l’ex tannerie géré par l’AAVB et la maison Lemrini.
Elle gère aussi le café Maure de la Kasbah des Oudaïas et le restaurant de Borj Eddar.
b- Le logement
b.1- Le parc logement
Le parc logement de la Médina est estimé à 5829 unités. Avec6429ménages et 22500
habitants, cela produit une moyenne de 1,1 ménage et de 3,9 personnes par logement. Ces
moyennes expriment la faible densité d’occupation et montrent que le nombre actuel de
logements est suffisant pour la population résidente et celle à venir à l’échéance du PAS.
Par rapport à la durée de résidence 62% des habitants résident en médina depuis au moins
10 ans. Du point de vue du foncier, 85% environ des habitants sont propriétaires de leurs
logements, dont seuls 56% propriétaires uniques, 11% copropriétaires et 33% propriétaires
dans l’indivision. Pour les 10 années à venir, la Médina n’a pas besoin de logements
supplémentaires.
On devrait procéder à une aération du tissu urbain de la Médina par le biais d’actions
comme :
- Eradiquer toutes les formes d’habitat précaire et insalubre.
- Dédensifier le Mellah qui reste le quartier le plus peuplé et le plus bâti.
- Dédensifier, toutes les constructions comportant plus de 5 ménages.
- Transférer certaines habitations pour les besoins d’aménagement comme à Loubira, à
Bab El Bhar, etc.
- Améliorer les conditions d’accès et l’environnement urbain pour un retour des
ménages aisés à l’intérieur de la Médina.
- Récupérer les impasses squattérisées par les riverains dans la Kasbah des Oudaïas et
dégager certains terrains longeant les murailles et dominant le fleuve.
Le statut d’occupation des logements est marqué par l’importance des locataires
(54,3%).Le statut de la location l’emporte sur les autres statuts et doit trouver son
explication dans le fait qu’il représente une solution acceptable pour les ménages aux
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revenus modestes. La taille des logements reste modérée car plus de la moitié a moins de
50m² et 44% entre 50 à 150m².
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Tableau n°10 : Surfaces des logements
Surface des logements
Effectif
%
Moins de 50 m2
3031
52,0
51 à 150
2525
43,3
151 à 200
163
2,8
201 à 300
63
1,1
300 et plus
47
0,8
5829
100,0
Total
Source : Etude du PAS
43% des logements ont 1 à 2 pièces et 37 % ont de 3 à 4 pièces. Cela reflète d’un côté la
subdivision des maisons traditionnelles et l’émergence de petits logements récents. Par
rapport aux équipements internes, presque la totalité des ménages est alimentée en eau
potable. (Dont le tiers ne dispose pas d’un compteur individuel). Le branchement à
l’électricité concerne 98% des ménages. Le branchement à l’assainissement est généralisé
à 98,2%. La plupart des logements dispose de toilettes et de cuisines ou coins cuisines.
Tableau n° 11: Répartition des logements selon les équipements intérieurs.
Type de locaux
Equipé
WC
Cuisine
Douche
SDB
82,2
78,5
21,6
7,5
Source : Etude du PAS
Les demandes d’autorisation de construire en Médina n’ont concerné ces dernières années
qu’un nombre dérisoire n’intéressant que les petits projets. Cela dévoile, la lourdeur de la
procédure d’octroi des autorisations dont les dossiers ne bénéficient pas de mesures
encourageantes. Le phénomène de l’habitat non réglementaire ne s’opère plus en Médina.
Toutefois il subsiste encore des constructions d’habitat précaire et des ménages vivant dans
la promo cuitée. Les constructions vacantes, au nombre de 479, concernent de grandes
demeures laissées vides par leurs propriétaires, ou qui font l’objet de situations juridiques
conflictuelles la problématique des constructions vacantes se pose et mérite d’être
solutionnée par des procédures juridiques adéquates en vue de leur récupération et de leur
réaffectation
c- Les activités commerciales et artisanales
La lecture du plan du réseau soukier de la Médina montre la forte concentration des locaux
d’activités économiques le long des quatre axes principaux :
- Rue des Consuls et rue Ouaqqassa
- Souk Essebat et Souika jusqu’au marché central
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- La rue El Gza et Bab El Had
- Rue sidi Fateh
Sur ces quatre axes se greffent des voies complémentaires, comme celle de Bouqroune et
celle du Mellah, ainsi que plusieurs petites excroissances dans toutes les rues qui leur sont
perpendiculaires. Certaines zones d’entrée en registrent une concentration très forte de
commerces. Il s’agit de Bab El Had, Bab Teben, Bab Mellah, Bab Chellah et Bab Diouana.
La spécialisation des souks a disparu mais une certaine dominance persiste dans certains
axes comme la rue des Consuls (bazars, produits artisanaux), Bab Mellah (vêtements),
Souk Essabat (chaussures), Sidi Fateh (bijouterie, tissu), El Gza (appareils ménagers,
services).
Les zones d’habitat ont été investies de commerces et ont par là même perdu leur intimité
d’antan. Ainsi on ne doit plus autoriser de nouvelles ouvertures de commerces dans les
rues, autres que les trois axes principaux déjà définis. Il faut lutter contre la mutation totale
de la médina en espace purement commercial et la désintégration de la fonction
résidentielle et plusieurs actions devront être à menées :
1- Restructuration des zones de concentration des commerces
2- Décongestion des axes principaux par le transfert et le regroupement des commerces
de survie (brocante, artisanat de service, bricolage, petite soudure, etc.)
3- Interdiction de tout commerce informel et de tous les étalages excessifs des
commerces
4- Ouverture de voies de liaison parallèles et de nouvelles pénétrantes pouvant soulager
les flux des axes principaux.
5- Incitation au regroupement spatial des spécialisations d’activités.
d- Les équipements collectifs
d.1-Les équipements de superstructure La Médina de Rabat intègre un nombre
important d’équipements collectifs.
Tableau n° 12: Liste des équipements collectifs en Médina
Type
Mosquées
Zaouias
Mausolées
Ecoles coraniques
Fours traditionnels
Hammams
Ecoles
Collèges& Lycées
Dispensaires
Administrations
Hôtels
Fondouks
Kissarias
Effectif
33
21
14
8
11
7
8
3
4
14
26
8
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Dépôts
15
213
Total
Source : étude du PAS
La médina est dotée d’un nombre plus que suffisant en équipements traditionnels et
modernes, qui dépasse les besoin de sa propre population et dont l’aire d’influence couvre
d’autres secteurs de la capitale. Le nombre des établissements scolaires publics, grands
consommateurs d’espace dépasse le besoin de la Médina et le nombre de classes reste
inférieur aux salles.
Tableau n°13 : Les établissements scolaires publics (2011)
N°
Nombre d’établissements
1
2
3
4
5
6
7
8
Attaouhid*
Sidi El Akkari
MyR’chid
Hassan Bnou Tabit*
Oudaïas
Mouhamadia*
Collège Attaouhid
Collège Abdesslam Essayeh*
Groupe scolaire Med V :
- Collège
- Lycée
9
Nb Salles
Nb Classes
33
10
15
20
11
16
16
20
Fermée
12
8
6
7
8
18
18
17
25
Source : Délégation du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse de Rabat
Etablissements ayant mis des salles à la disposition d’associations de la société civile
Concernant les équipements sanitaires, la Médina dispose pour ses propres besoins de 2
centres de santé urbains, d’un dispensaire et d’un local du Croissant Rouge. Elle contient
aussi des établissements à l’échelle de l’agglomération comme le centre d’hygiène
(Morgue) à Bab El Had et le centre de diagnostic de Bab Bouiba. Les administrations en
médina concernent les services de recrutement des FAR, la Nidara des habous, le siège des
oulemas, l’arrondissement urbain de la Médina, le 1er arrondissement de police, etc. Dans
le volet socio culturel on relève la présence de 2 musées, du centre d’artisanat, d’une
maison de jeunes et d’un nombre important d’associations de la société civile. Certains de
ces équipements pourront être délocalisés afin de libérer l’espace pour une action de
réhabilitation et de réaménagement.
d.2 - Les équipements d’infrastructure
- L’assainissement : La Médina de Rabat est dotée d’un réseau d’assainissement ancien en
béton vibré et CAO, avec un linéaire de plus de 20 km et plus de 600 regards, et qui
fonctionne en unitaire avec un dimensionnement limité sur quelques tronçons Les
insuffisances relevées concernent :
 L’absence d’avaloirs en certains points critiques.
 L’absence de regard de visite apparent en des points de changement de direction.
 La dégradation du carrelage des principales rues et ruelles
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
Des actions doivent être prises pour l’amélioration du fonctionnement du réseau avec un
programme de renouvellement des tronçons vétustes. Cependant l’intervention dans les
ruelles pose des problèmes de stabilité des vieilles bâtisses. La réalisation des avaloirs aux
emplacements appropriés avec introduction de caniveaux ou ouvrages appropriés à
l’intersection des pentes.
- L’alimentation en eau potable : La Médina de Rabat est dotée d’un réseau d’eau
potable ancien en bonne partie rénové avec un linéaire de plus de 27 km avec 27 bouches
d’incendie. Quelques zones limitées ne sont pas bien des servies. De nombreuses
opérations de réhabilitation et de rénovation ont été entreprises ces dernières années.
- Le réseau électrique et l’éclairage public : Les sources d’alimentation électriques sont
le poste source « Agdal » en régime normal et le poste source « Tabriquet » en régime de
secours. La distribution Basse Tension est assurée à travers des postes MT/BT dont 16
sont implantés à l’intérieur de l’enceinte de la Médina. Un effort a été entrepris ces
dernières années pour renouveler une partie du réseau de distribution de la Médina, le
passant presque totalement en torsadé. Mais les câbles de distribution restent souvent
distendus et mal fixés sur les façades.
L’éclairage public est assuré par 1500 foyers, équipés de lampes 125/150 W et 250 W pour
quelques unes. Les murailles et notamment celles des Oudaïas ont été dotées d’un
équipement d’éclairage important. L’état général de ces installations est critique :
 Les coffrets pour éclairage extérieur sont en très mauvais état
 Les actes de malveillance, le non adaptation des équipements au site et l’insuffisance
de la maintenance expliquent leur mauvais état.
 La puissance totale est de l’ordre de 200 KVA, (hors muraille).
 L’éclairage public est globalement assuré dans toute la Médina mais le 1/5est éteint
et le 1/4 en mauvais état.
Des efforts doivent être entrepris pour la continuation de la réhabilitation des réseaux de
distribution avec l’amélioration des fixations des câbles torsadés, avec des passages en
câbles enterrés au besoin, mais aussi pour une amélioration du service entretien. Pour
l’éclairage public, le renouvellement des luminaires est à envisager avec le recours à des
appareils mieux appropriés avec le respect de l’esthétique des lieux.
e- La circulation et l’accessibilité
La circulation routière dans les axes importants autour de la Médina (Avenue Hassan II,
Tariq El Marsa, Bd Laalou et Bd Misr), pose de nombreux problèmes et engendre des
désordres importants.
Des ouvrages importants ont été réalisés dans le but d’améliorer la circulation routière au
sein de la ville comme le nouveau pont pour le franchissement de l’oued Bouregreg, le
tunnel des Oudaïas, le tramway et qui ont apporté des améliorations appréciables qui
restent cependant insuffisantes en raison de l’ampleur des problèmes qui souffrent de :
- Absence d’une étude globale de la circulation dans le centre ville.
- Insuffisance de l’étude des points d’accès au nouveau pont afin d’améliorer la
fluidité et la régulation de la circulation.
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
- Insuffisance de la communication de l’information et de formation pour une conduite
disciplinée plus respectueuse de l’environnement.
La suppression de la circulation des voitures à l’intérieur de la Médina, devrait être
appliquée également à la Kasbah des Oudaïas. Cela nécessite cependant des actions
urgentes :






Aménagement de parkings judicieusement implantés autour de la Médina,
Circulation contrôlée pour l’approvisionnement des commerces.
Circulation d’urgence en cas de sinistres.
Collecte des ordures ménagères.
Suppression des poids lourds sur Tariq El Marsa et la route côtière
Protection de la circulation des piétons entre la plage et la Médina.
Le transport en commun autour de la Médina, pose de nombreux problèmes. Plusieurs
lignes parmi les 59 lignes en circulation dans la capitale ont des points d’arrêt à proximité
de la Médina (Bab El Had, Bab Chellah, Bab Mellah, Bab Diouana, la Kasbah des
Oudaïas, Sahat Chouhadas…), mais les désordres engendrés restent nombreux.
Le réseau de voirie intramuros totalise un linéaire de l’ordre 28 Kms avec des restrictions
de circulation des voitures. Les emprises varient de 1,50 m à 8m. La totalité de l’aire de ce
réseau est dallée de différents types de pavage dans un état général moyen avec des
tronçons dégradés Le revêtement des rues des Oudaïas est en pavé de pierres. Le carrelage
en revêtement revsol en Médina a été mal exécuté, souvent sans mise à niveau du réseau
d’assainissement.
Il y a lieu de réfléchir en profondeur à l’introduction d’une réelle politique de mobilité
urbaine respectueuse de l’environnement et du développement durable (priorité aux
transports en commun, déplacements doux, etc.).
g-l’environnement
La Médina de Rabat souffre d’un certains nombre d’atteintes à l’environnement dont on
peut citer :
- Les déchets solides : Le ramassage et l’évacuation des ménagers, gravats et déchets
verts sont assurés par deux sociétés et se font en principe durant la nuit et la matinée. Ces
sociétés doivent assurer le balayage des rues, le lavage du marché central, la récupération
des déchets des points de regroupement qui correspondent aux différentes portes de la
médina et leur transfert vers le centre Akrach. On peut noter à ce niveau un problème lié à
l’emplacement des bacs à ordures et les difficultés d’accès à toutes les impasses de la
Médina. Les moyens de ramassage de ces déchets sont inadéquats et insuffisants
- L’hygiène publique : L’état de vétusté du réseau d’assainissement engendre une
atteinte à l’environnement et aux bâtiments. L’intervention pour la réfection et l’entretien
du réseau se fait de manière insuffisante. Par ailleurs, la médina compte 13 toilettes
publiques dont 7 sont fermées et les 6 ouvertes dans un état d’insalubrité avancé Ces
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
équipements sont à la charge de la ville et nécessitent une mise à niveau importante et un
mode de gestion convenable et durable.
- Les ruines et les constructions menaçant ruine. La Medina compte 89 ruines et 105
constructions menaçant ruine qui sont synonymes d’amat de déchets, de dépotoir sauvage
et d’atteinte à l’environnement et au confort résidentiel, constituent un danger
d’effondrement et contribuent à la propagation de la dégradation aux constructions
voisines.
- Les fours et Hammams qui sont disséminés dans le tissu traditionnel, ne disposent
souvent pas des moyens adéquats pour le dégagement des fumées et pour une évacuation
convenable des eaux usées.
- Les marchands ambulants peuvent être permanents comme dans la rue Bouqroune et
l’entrée de Bab Mellah ou occasionnels comme à Bab El Had, Souika et El Gza. Ces
commerces perturbent l’organisation des artères commerciales et gênent le trafic piétonnier
et la quiétude de la foule. Une solution réaliste est à rechercher à ce niveau.
- L’environnement social L’évolution de la société actuelle et les problèmes liés à la
pauvreté et aux conditions de vie difficiles ont engendré des phénomènes sociaux
concernant les marchands ambulants, les mendiants et les vagabonds, les mœurs et certains
métiers parallèles (cireurs, vendeurs de cigarettes et mouchoirs, faux guides, etc.). Leur
nombre est important et mérite des actions réfléchies pour endiguer ce phénomène.
h-La toponymie et l’imaginaire des lieux
Dans ce chapitre nous citons quelques caractéristiques de la Médina de Rabat comme suit :
- Le Ribat Al Fath : appelé Ribat Targha ou Ribat Tachefine à l’époque almoravide, Ribat
Mahdiya, il fut définitivement nommé Ribat Al Fath par Yacoub Al Mansour.
- Bab El Had, ou porte du Dimanche. Son nom vient du fait qu’elle donnait sur la place de
l’ancien souk (Souq El Had) qui se tenait le dimanche.
- Bab Teben, (Porte de la paille) car elle donnait accès à des entrepôts de paille dans le
voisinage de la place commerciale intramuros dite El Oussâa.
- Bab Laalou, (porte du haut), le point le plus élevé de la Médina du côté nord-ouest.
- Borj Sidi Makhlouf, du nom d’un savant homme, patron de l’oued et des bateliers
- Jamaa El-Guezzarine, (la mosquée des bouchers). Son nom lui vient de ce qu’autrefois et
jusque vers 1915, le quartier des bouchers était installé dans le voisinage.
- Jamaa Naciriya, relevant de la confrérie de Sidi Ahmed Ben Nacer.
- Jamaa Moulay El Mekki, du nom d’un chérif d’Ouezzane mort en 1737, cet oratoire servit
par la suite de zaouïa des Touhamiyyines et devint mosquée de prône en 1907.
- Jamaa Sidi Ghandour, bâti en 1926 à l’emplacement du tombeau de Sidi Abderrahman El
Ghandour qui était entouré de plusieurs petites chambres, où les gens trouvaient asile.
- Jamaa Sidi Fateh,du nom du Cherif Sidi Fateh, appartenant à la famille Mouline
- Jamaa Moulay Abdellah, attribuée à Sidi Mohamed Ben Abdellah.
- Jamaa Ez-Znagui, faisant référence à une personnalité issue de Figuig (Znagua)
- Jamaa Sidi Kacem,du nom du célèbre Saint Sid Kacem.
- Jamaa Lalla Tabernoust, du nom de la sainte Lalla Aicha Tabernoust
- Jamaa El Bacha, aménagée dans une maison appartement au pacha de la ville vers le début
du XXème siècle.
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
- Zaouiya Al Derkaouia, attribuée à la dactrine Al Qadiriya et à son cheiykh sid El Arbi
Derkaoui.
- Zaouiya Tijaniya, fondée par Sidi Larbi Ben Sayeh et Charqi El Oumari Tijani au XIX ème
siècle, disciples du cheikh sidi Ahmed Tijani.
- Zaouiya Annassiriya : construite au XVIIIème siècle par un fidèle de la confrérie Nassiriya.
h.2- Rites et croyances dans la Médina de Rabat
Dans l’ancienne Médina, les normes et les valeurs religieuses pénétraient les activités les
plus ordinaires et conditionnaient la perception des espaces et des événements. Certains
rites et pratiques prenaient le sens d’actes purement religieux. La zaouia dans la mémoire
collective, est un espace de dévotion et de piété, et un substrat symbolique reflétant
cohésion et solidarité. La visite d’une zaouia, l’offrande et les rites des Mausolées, sont des
pratiques individuelles et collectives. L’imaginaire populaire donne une sorte d’efficacité
au rituel et à son intervention au quotidien, mais en même temps, l’intervention est
conditionnée par le succès de l’expérience sociale individuelle et non par la continuité du
groupe et sa cohésion. Malgré la déritualisation qui marque aujourd’hui la vie sociale, on
peut noter la persistance de certains rites, spécialement à caractère individuel :
1.
2.
3.
4.
Les actes de pèlerinage (Haj) accompagnés le plus souvent de rites d’expiation.
Les pratiques de purification corporelle, la « baraka » de l’eau et de feu
Les habitudes casanières : invitation des groupes confrériques, l’ensemence, etc.
Les rites de rassemblement du groupe (Zarda, Laarada).
Les rites religieux, gardent encore une présence face au dépérissement de certaines
pratiques locales. La « fête du mouton», « l’Aid Sghir » le « Mouloud » la « Achoura »
sont considérés comme des pratiques ancestrales indispensables qui expriment en même
temps le dévouement religieux et l’aspect identitaire des croyants. La dynamique urbaine a
réduit l’intensité des rites religieux par la minime fréquentation des espaces publics et
collectifs.
i- La gestion urbaine
L’espace traditionnel, avant l’avènement du protectorat, était géré selon une jurisprudence
appropriée et une hiérarchisation et une organisation interne de nombreux intervenants. Les
règles de la construction n’étaient pas figées et la Médina ne disposait pas d’un règlement
de voirie préétabli. Les percepts de la vie de société, basés sur le coran et le hadith étaient
érigés dans l’objectif du respect de l’intimité familiale, du respect du bon voisinage, des
droits publics et privés du sol, de la propriété et de la mitoyenneté et de la solidarité des
groupes sociaux. Avec l’avènement du protectorat et la constitution de la municipalité de
Rabat, la gestion de l’espace a été automatiquement transférée au conseil municipal.
Actuellement et selon la procédure administrative, les dossiers d’autorisation de construire
suivent le même cheminement que ceux des autres secteurs de la capitale. La gestion
urbaine de l’espace de la Médina reste tout à fait classique avec des interventions séparées
des différents acteurs directement chargés de cette mission Les associations de la Société
civile, malgré leur nombre très élevé, ne participent pas à la gestion urbaine. L’esprit
même de l’appropriation de l’espace par les habitants résidents et les différents usagers de
la Médina n’a pas été cultivé. Les uns et les autres laissent assumer la gestion à
l’administration. La municipalité reçoit les dossiers de demandes, qui sont étudiés en
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Plan d’Aménagement et de Sauvegarde de la Médina de Rabat
commission avec la diligence de l’Agence urbaine de Rabat Salé. Mais le nombre réduit de
dossiers témoigne de marasme qui gèle l’espace de la Médina. Le processus actuel de
dégradation ne peut être arrêté et inversé que par la mise en valeur de la Médina au sein de
l’agglomération, telle revalorisation qui passe par des opérations d’aménagement extérieur
et par une intervention directe de l’Etat et de la Municipalité à l’intérieur des remparts.
Pour garantir un mode de gestion urbaine plus large et participatif, il faudrait repenser
l’implication des habitants et des usagers à la gestion urbaine directe, par la création
d’associations de quartiers couvrant tout l’espace traditionnel, par une compagne de
sensibilisation de la population, par la dotation de moyens suffisants d’intervention, et par
une organisation qui puisse garantir une vivacité et une continuité dans la gestion de
l’espace. La situation à Rabat avec la division du territoire entre la zone d’intervention de
l’AAVB et le reste de la Médina géré par la municipalité crée le flou, d’autant plus que
l’intervention à l’intérieur de cette zone reste tributaire des moyens financiers à mobiliser.
k-L’identification des acteurs impliqués dans la gestion locale
Les acteurs importants qui peuvent actuellement contribuer à l’amélioration de la
gouvernance de la Médina et à la gestion locale de la cité, concernent les entités suivantes :
123456789101112131415-
L’Autorité locale (wilaya, etc.)
La Mairie de Rabat
L’Agence d’Aménagement de la Vallée du Bouregreg
L’Agence Urbaine de Rabat - Salé
Le département des Habous et des Affaires Islamiques
Le département de la Culture
Le département du Tourisme
Le département de L’Artisanat
Le département de L’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville
Le Holding d’aménagement Al Omrane
La Société Marocaine d’ingénierie touristique (SMIT)
La REDAL
L’association Ribat Al Fath pour le développement durable
Les associations de quartiers et de corps de métiers
Les associations de la société civile
Le nombre des associations de la société civile est élevé(47 associations),mais la plupart
d’entre elles est inactive, et rares sont celles qui remplissent une activité permanente.
Seules quelques associations ont trait à la gestion locale
l-Engagement d’une démarche participative.
La Wilaya de Rabat a constitué plusieurs commissions thématiques pour définir un plan
d’action de la sauvegarde et dont en peut citer :
1- Commission tourisme
2- Commission culture et communication
3- Commission urbanisme et infrastructure
4- Commission de modernisation du commerce
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5- Commission d’hygiène et de salubrité publique
6- Commission sociale et sécurité
Ces commissions composées de plusieurs membres de différents départements ministériels,
administrations, organismes, etc. ont établi des diagnostics pertinents de la situation
actuelle de la Médina dans les domaines spécifiques à chaque commission, des orientations
stratégiques ciblées et des listes d’actions à mener et d’opérations à réaliser. Une liste de
projets a été proposée pour constituer le plan d’action 2011-2015 et une deuxième à long
terme (au-delà de 2016).L’étude du Plan d’actions proposé permet de constater que celui-ci
comporte 31 opérations dont 4 seulement intéressent directement la Médina.
m-Le tourisme en Médina et à la Kasbah des Oudaïas
La médina de Rabat et la Kasbah des Oudaïas constituent un patrimoine historique, cultuel
et culturel de grande valeur et un site fluvial et maritime remarquable. Leur attrait
touristique est indéniable aussi bien par leurs sites, leurs monuments et leurs édifices
cultuels, culturels et artisanaux que par leurs souks spécifiques et leurs ruelles
résidentielles. Cependant elles n’offrent pas le minimum requis en établissements
touristiques pour remplir convenablement leurs rôles et promouvoir l’activité touristique
qui peut contribuer à leur essor économique. En effet la médina renferme 18 hôtels (avec
une capacité de 396 chambres et 670 lits, soit à peine 13% de la capacité d’accueil de la
capitale), mais qui sont de qualité très moyenne, ne sont pas classés et n’offrent pas les
conditions minimales d’hygiène et de confort. Elle contient aussi 16 maisons d’hôtes
(offrant une capacité de 75 chambres, 34 suites et 218 lits) dont 6 sont autorisées et une
seule classée. On peut noter une concentration des hôtels dans la zone de Bab El Had et
une répartition des maisons d’hôtes à l’intérieur du tissu traditionnel et même dans les
zones résidentielles.
Par ailleurs, la médina de Rabat et la Kasbah des Oudaïas ne disposent ni de circuits
touristiques thématiques définis, ni d’une signalétique convenable, ni des aménagements et
mobiliers urbains adéquats. L’activité touristique n’est pas convenablement organisée.
Cette situation a certes été suffisamment développée par le CPR et la commission du
tourisme chargée de préparer le Plan d’Actions de la médina, mais celui-ci il mérite d’être
adopté et mis en œuvre par l’ensemble des partenaires.
Chapitre 6 – L’évaluation prospective des documents de planification urbaine
6.1- Le SDAU de Rabat – Salé de 1991
L’analyse du Rapport justificatif du SDAU de Rabat-Salé de 1991, permet de constater que
celui-ci a fait allusion à la médina de Rabat aussi bien au niveau du diagnostic que des
orientations de l’organisation urbaine et des actions à mener. Les objectifs du
SDAUavaient prévu de « Sauvegarder le patrimoine historique », avec la mise en œuvre de
certaines actions comme la dédensification des fondouks, des actions sur l'habitat vétuste,
avec un recasement partiel par des opérations "tiroirs" successives et d’autres de
revalorisation du cadre urbain avec:
- Réorganisation du ramassage des ordures ménagères, généralisation de l'éclairage
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public.
- Valorisation de certains parcours privilégiés
- Amélioration des espaces ouverts (triangle de Sidi Makhlouf et les abords des
pentes)
- Remaniement des accès des médinas (route côtière, trémie de Bab El Had, etc.)
- Amélioration de la circulation à l'intérieur de la médina (boulevard El Alou).
Notre avis sur le SDAU est que ce dernier a réservé à la médina de Rabat, des principes de
sauvegarde et de réhabilitation tout à fait justifiés et ne pouvait, rentrer dans le détail du
traitement urbain et architectural ni dans celui des opérations ponctuelles à enclencher. Il
revenait à l’administration de prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les
principes édictés par le SDAU ; mais cela n’a pas été entrepris de manière perspicace.
6.2- Le plan d’aménagement de Rabat Hassan de 1999
Le PA de Rabat Hassan englobe le secteur M spécifique à la Médina qui se compose de
trois zonages (M1, M2 et M3) et de trois« zone de plan de détail » (celles du Mellah, de la
Kasbah des Oudaïas et de l’oued Bouregreg avec sa berge gauche). La définition des zones
y était erronée car la zone M1 ne correspondait pas au noyau historique et la zone M2
n’était qu’en partie zone d’extension de la Médina. Le PA a accentué davantage la
densification du Mellah en le prévoyant en M2 bi familial, alors que ce quartier était déjà
saturé et devait être dédensifié. Dans la zone M1 il n’est prévu que des logements mono
familiaux. Cela ne pouvait vouer cette zone qu’à l’abandon. Le PA avait préconisé la
limitation de la terrasse accessible, alors que les terrasses avaient toujours constitué une
partie indispensable à la vie familiale dans les maisons traditionnelles. Le réseau de
circulation avec les zones d’entrée à la Médina et les parcs de stationnement fut maintenu
tel quel avec tous ses problèmes. Le PA avait prévu une administration dans le terrain vide
en face de Bab El Had et avait coupé le cimetière juif en deux. De même qu’il avait
maintenu les différents marchés (marché central) et les équipements à leurs emplacements
actuels. Il n’avait fait finalement que perpétuer la situation problématique du moment.
Il ressort, en fin de compte, que ce PA et son règlement n’ont pas contribué à une
amélioration de la Médina mais ont constitué plutôt une référence vague à une action de
réhabilitation.
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Source PA de Rabat Hassan : Commune urbaine de Rabat 1999
Les prévisions du PA en matière d’équipements collectifs n’ont pas été mises en œuvre.
6.3- Le PAU de Rabat Salé de 2009
Les documents de l’étude du PAU de la ville de Rabat founis par l’AURS permettent de
constater que cette étude considère la médina de Rabat comme un territoire spécifique en
stipulant qu’il allait être un des supports de la nouvelle organisation urbaine de Rabat et
Salé : des sites potentiels d’excellence, patrimoniaux (les deux Médinas et la Kasbahh des
Oudaïas) et au centre du dispositif bien sur l’opération du Bouregreg. Bien qu’ils ne
participent pas forcément tous directement à la structure urbaine majeure des deux villes de
Rabat et Salé, certains territoires présentent des enjeux locaux ou sectoriels importants et
mériteront une attention toute particulière lors de l’élaboration des règlements et des
documents graphiques des Plans d’Aménagement Unifiés Le PAU a signalé que la Médina
de Rabat fait l’objet d’une étude spécifique et compte intégrer dans le PAU, les directives
réglementaires les concernant. Il compte prévoir des prescriptions particulières pour le
traitement de leurs abords: traitement et gestion des espaces publics, gestion du
stationnement et des livraisons, prescriptions architecturales, etc.
Les études du PAU accordent toute l’importance aux sites spécifiques de la ville tels la
médina de Rabat et la Kasbah des Oudaïas mais ne présentent pas de propositions
d’aménagement spatial ou d’actions importantes ou prioritaires. Le PAU et le PAS étant
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deux documents juridiques indépendants, l’intégration des prévisions de l’un dans l’autre
devrait être appréhendée au paravent par l’AURS.
Chapitre 7 – Les contraintes de développement et les risques de dégradation
Les investigations menées dans la Médina de Rabat et la Kasbah des Oudaïas ont permis
de confirmer les éléments clés de sa problématique de développement :
1. La centralité urbaine et l’étranglement La Médina a perdu sa multifonctionnalité
et son rôle de productivité économique et subit les pressions exercées par le centre
ville qui l’étrangle à l’intérieur de ses murailles. Les problèmes de la proximité
d’accès et de stationnement se posent avec acuité.
2. La saturation de l’espace intra muros La Médina de Rabat a consommé la totalité
de son espace intramuros. Si la cité a connu un dépeuplement depuis les trois
dernières décennies, son tissu spatial n’a pas été aéré et reste entièrement occupé par
la bâti jusqu’aux murailles. Quand à la Kasbah des Oudaïas, le caractère horizontal
de son bâti avait été enfreint par la surélévation de certaines constructions
disséminées dans son corps urbain.
3. La perturbation du zoning originel matérialisée parla disparition de l’organisation
des activités selon leurs spécialisations, la perte de l’intimité dans les zones
résidentielles, la concentration des activités dans les zones d’accès à la Médina, la
perte de l’organisation traditionnelle de type commun au taire, l’intensification du
phénomène de spéculation immobilière et qui a entrainé l’insalubrité, l’insécurité et
la congestion du cadre bâti.
4. Le dépeuplement et la paupérisation des habitants. La Médina a perdu son
contenu démographique équilibré et la majorité des habitants est de bas revenus. Elle
n’arrive pas à réinterresser des ménages nantis pour un retour résidentiel en Médina.
5. L’hypertrophie des commerces et des services La bipolarité Médina - centre
moderne, a favorisé le redéploiement économique du tissu traditionnel. La
multiplication des locaux commerciaux et de services et la persistance du commerce
informel et ambulatoire, ont occulté toutes les autres fonctions de la Médina
6. La perte de la fonction productive par l’amenuisement des activités traditionnelles
de production (artisanat).
7. La dislocation de l’organisation sociale traditionnelle qui se basait sur les
corporations et les organisations sociales traditionnelles, les oumanas des métiers de
production et de commerce et les gérants des zones résidentielles.
8. L’abandon des grandes demeures et la dégradation de l’habitat. Plusieurs
grandes demeures ont été fermées et délaissées. La complexité des statuts fonciers et
d’occupation des logements a entrainé la dégradation du cadre bâti.
9. La perte du caractère patrimonial traditionnel. Les constructions sont désormais
rénovées avec des formes et des matériaux récents. La tendance à la préservation du
caractère traditionnel du bâti est révolue.
10.Une absence de document juridique d’aménagement adéquat. La Médina de
Rabat n’a jamais bénéficié d’un document juridique capable de préserver son
contenu patrimonial tout en permettant une évolution positive de son cadre bâti et des
aménagements appropriés de ses espaces non bâtis.
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Chapitre 8 – Les premières propositions pour les orientations stratégiques de
développement et d’aménagement
Face à cette situation de dégradation, on peut déjà émettre les premières propositions pour
les orientations stratégiques de développement et d’aménagement comme suit :
1. Réhabiliter la mémoire et l’image de la Médina, en dégagent la Médina en tant
qu’espace traditionnel et en mettant en valeur son pourtour extramuros.
2. Préserver la centralité fonctionnelle de la Médina en concevant la Médina en tant
que partie intégrante de tout le centre-ville et en la faisant profiter des actions
intéressant ce dernier.
3. Assurer une accessibilité aisée à la Médina, par la mise en valeur des portes
historiques et des zones d’entrée en Médina et la réorganisation de toute la
circulation urbaine et du stationnement
4. Sauvegarder le cachet originel de la Médina, par l’incitation à la réhabilitation et à
la rénovation des constructions dans le style traditionnel
5. Réhabiliter la fonction résidentielle de la Médina en assurant l’intimité des zones
résidentielles et en préservant l’organisation d’unités de voisinage.(Associations
d’habitants) et en résolvant les problèmes liés à la cité (insalubrité, insécurité, etc.)
6. Restituer la fonction culturelle et sociale. Réaliser des projets culturels et sociaux
par la réhabilitation de certains équipements déjà existants.
7. Réorganiser l’activité économique, en préservant les spécialisations existantes et en
incitant à la formation de nouvelles. Il s’agit aussi de trouver une solution au
commerce ambulant et de transférer à l’extérieur de la Médina toutes les activités à
nuisance.
8. Promouvoir le tourisme en Médina. En aménagent des circuits thématiques de
visite touristique et en incitant à la réalisation d’unités touristiques de standing
respectant les percepts de l’urbanisme traditionnel,
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Le présent document a permis de dresser une synthèse du diagnostic de la situation actuelle
la Médina de Rabat et la Kasbah des Oudaïas, vue sous les divers aspects qui concernent
l’espace et les occupants (habitants, usagers, visiteurs.) dans l’objectif de cerner les points
de faiblesse et les potentialités d’intervention, d’un côté, et de dégager les enjeux des
différents intervenants, de l’autre.
Sur la base de cette synthèse et des analyses spatiales des différentes composantes de l’aire
de l’étude, les orientations globales de sauvegarde et de réhabilitation pourront être
proposées pour être matérialisées ensuite sous forme de variantes d’aménagement qui
traiteront la Médina de Rabat et la Kasbah des Oudaïas dans leur ensemble et préciseront
l’aménagement détaillé de leurs différentes composantes.
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