Svp : Parlez-moi… Parlez moi… Parlez moi…

Transcription

Svp : Parlez-moi… Parlez moi… Parlez moi…
S.v.p. : ParlezParlez-moi… ParlezParlez-moi de Lui…
Maurice Pelletier, d. p.
L'autre jour, j'ai vu un petit reportage à la télévision qui m'a fait beaucoup réfléchir et m'a laissé
songeur mais qui m'a invité à méditer la Parole de Dieu.
S.v.p. : ParlezParlez-moi…
C'est ce qu'on pouvait lire sur une affiche qu'une personne
n'en pouvant plus de vivre dans la solitude, avait décidé de
placer devant elle. S'étant assise sur le trottoir en pleine rue
de New-York, elle attendait… Des gens circulaient,
regardaient, passaient leur chemin. D'autres par curiosité,
s'arrêtaient pour lire puis continuaient. Lentement, une
personne s'est arrêtée, s'est approchée, puis deux, puis
trois… et l'une d'elles a ouvert la bouche, la conversation
s'est engagée…
Je me suis dit: Voilà ce qui se passe présentement dans
notre société et d'une certaine manière, entre le monde et
l'Église dans le contexte de l'évangélisation. On peut se
demander qui est assis sur le trottoir et qui passe…
On peut aussi se rappeler Jésus, tantôt assis au puits de Jacob ou dans la barque au bord du lac, ou
encore dans la montagne; tantôt entrant en dialogue avec quelqu'un qui vient vers lui:: «Que
veux-tu que je fasse pour toi?» (Mc10,51) ou s'adressant à ses Apôtres: «Pour vous, qui suis-je?»
(Mt 16.15), ou encore aux disciples d'Emmaüs: «De quoi parliez-vous en chemin?» (Lc 24,17)
C'est ici comme serviteur et servante de la Parole et de la charité, que nous sommes invités à
entrer en scène. Comment susciter le goût de Dieu; éveiller l'intérêt pour l'Évangile, démontrer
qu'on peut faire confiance à l'Église?... On se pose bien des questions de ce temps-ci sur l'Église,
sur sa mission évangélisatrice. C'est bien! Mais si la vraie question à se poser était: Qui est Jésus
pour nous, pour les autres? Si l'Évangile opère toujours une remise en question, pourquoi ne
nous transpercerait-il pas le cœur au point de lui faire totalement confiance et tout attendre de lui
comme le dit sa Parole? «Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l'accordera»
(Jn 13,13-14).
Comme disciples de Jésus, nous n'avons qu'un moyen pour le découvrir: la contemplation ardente
de son visage; car le destin de toute personne humaine, c'est de voir le visage de Dieu en son Fils.
«Je ne vous appelle plus serviteurs, dit Jésus, car le serviteur reste dans l'ignorance de ce que
fait son maître; je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu auprès de mon Père, je
vous l'ai fait connaître» (Cf. Jn 15,14-17).
Avançons donc en maintenant les yeux fixés sur le visage du Christ (Cf. He 12, 2) et comme nous
le rappelle Jean-Paul II: «La contemplation du visage du Seigneur suscite chez les disciples la
contemplation également du visage des hommes et des femmes d'aujourd'hui». Le Seigneur en
effet s'identifie aux plus petits (Cf. Mat 25, 40-45). Contempler
Jésus «le tout premier et le plus grand évangélisateur, lisonsnous encore dans Evangelii Nuntiandi, no 7, nous transforme
nous-mêmes en véritables évangélisateur». Et d'ajouter: «Le
fruit de la contemplation des "frères les plus petits", c'est
découvrir aussi que chaque homme et chaque femme, même si
cela se fait de manière mystérieuse, cherche Dieu, parce qu'il
a été créé par Lui et aimé par Lui».
À des gens qui s'adressent à un Dieu très vague, faisons
redécouvrir le goût de Dieu, la saveur de l'Évangile, la chance
d'être baptisé(e), d'être chrétien-chrétienne. «Ce n'est pas vous
qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et institués pour que vous alliez, que vous portiez
du fruit et que votre fruit demeure» (Jn 15,16).
L'appel que Jésus nous fait: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» (Jn 13,34),
comporte un mouvement vers l'autre pour entrer sur un chemin de conversion, de communion, de
solidarité. Tout dépend de notre amour. En avons-nous plein les mains, plein le cœur à offrir?
Serviteurs et servantes, nous ne pouvons faire moins que le Maître. Passant en ce monde en
faisant le bien, il bénissait, guérissait, pardonnait et surtout aimait toute personne connue et
inconnue, pauvre, esseulée, abandonnée au point de quêter un regard, de quémander une parole.
«S'évangéliser pour évangéliser!» Voilà notre responsabilité face à nous-mêmes, face aux autres
pour laisser germer la Parole de Dieu, pour observer l'Esprit à l'œuvre, et pour se dire l'un l'autre
habité d'un même besoin, d'un même désir, d'une même passion:
ParlezParlez-moi de Lui…
Lui…
Nous ne devons pas oublier que nous sommes tout autant du côté de la question que de la
réponse. Nous devons nous aussi prendre le temps de nous asseoir pour regarder, écouter,
contempler, avant d'entrer en dialogue, en action, avant de
marcher avec l'autre qui est comme nous, ami de Jésus. Nous
devons être Église qui se fait proche de la vie des gens, qui se
pose des questions, qui ne sait pas tout, qui est même fragile mais
où les gens seront à l'aise de se retrouver, de nous rencontrer, et
plus encore, de rencontrer avec nous le Christ; car on ne sépare
pas l'amour de Dieu et l'amour du prochain.
Et si aujourd'hui ou demain, tous et toutes, nous allions nous
asseoir sur le trottoir au coin de notre rue, laquelle des affiches
choisirions-nous pour attirer l'attention des passants: S.v.p. :
ParlezParlez-moi… ou ParlezParlez-moi de Lui…
Lui À nous de répondre.

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