Biographie de John Knox. - Eglise protestante unie de Passy

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Biographie de John Knox. - Eglise protestante unie de Passy
Eglise protestante unie de l’Annonciation
Voyage en Ecosse – 18/24 octobre 2014
Biographie de John Knox.
helvétique en anglais. De retour en Écosse en 1544, il s’oppose au Cardinal Beaton,
devenu archevêque de Saint Andrews et Grand Chancelier de l'Ecosse, qui avait
travaillé à garder l'Ecosse alliée de la France pour protéger la foi catholique contre le
roi protestant Henri VIII en Angleterre. Il fut le dernier archevêque de St Andrews et
le dernier cardinal écossais avant la Réforme. Persécuteur du protestantisme, il fit
brûler George Wishart sur le bûcher en 1546, et bien d’autres (ex. le luthérien
Patrick Hamilton).
En réponse à sa mort, un groupe de protestants a assassiné le cardinal. Son château
est devenu un lieu de refuge pour les protestants… jusqu'à que des troupes
françaises l’aient attaqué depuis la mer et repris le château. Les protestants ont été
faits prisonniers. L'un d'eux était John Knox.
1546
A St Andrews, Knox ressent l'appel d'être un pasteur.
Aucune trace d’une nouvelle ordination, peut-être parce qu'il avait déjà
été ordonné (description de son appel au ministère, avec un rapport du
premier sermon qu'il a prononcé à St. Andrews, dans son livre, "The
History of the Reformation in Scotland")
1513 ?
Né quelque part dans ou près de la ville de Haddington, près
d'Edimbourg. Son père, William Knox est agriculteur. Sa mère (Sinclair) est
meurt lorsque John est enfant. Probablement école à Haddington.
1531/35
Son nom est enregistré pour la 1ère fois dans les archives de
l'Université de Glasgow. Il y étudia (on ne sait combien de temps) sous
John Major, l'un des plus grands savants de son temps.
1536/40
Ordonné prêtre, l'une des seules carrières ouvertes aux
personnes qui ne voulaient pas travailler dans l'agriculture ou le
commerce.
(1542, mort de Jacques V – 1ers soubresauts de réforme : bible en langue
vulgaire)
1544
On trouve son nom comme notaire puis précepteur.
1545
1ère indication de Knox se décrivant comme protestant. La
personne la plus influente sur lui fut George Wishart :
George Wishart, est un élément clé de l'histoire de la Réforme écossaise et de la vie
de Knox. Il a continué à guider et soutenir Knox après sa conversion.
Wishart avait fui l'Ecosse en 1538 pour échapper à la punition pour hérésie. Exil en
Angleterre, prêche à Bristol contre la vénération de la Vierge Marie. Accusé
d'hérésie, il part en Allemagne, puis en Suisse. Il y traduit la Première Confession
1547-49
Après avoir été capturé, Knox a été contraint de passer les
dix-neuf prochains mois comme galérien sur un bateau français. La vie y
était si difficile que sa santé s’y est définitivement dégradée… mais pas sa
détermination ! Anecdote : alors qu’on voulait l’obliger à vénérer une
image de Marie, il (lui ou un autre écossais) l’aurait saisie et jetée à la mer
en disant «Que Notre-Dame maintenant se sauve elle-même: elle est assez
légère: laissons la apprendre à nager."
1549
Libéré (grâce à l'intervention du gouvernement anglais ?)
Knox ne peut rentrer en Ecosse (situation politique défavorable). Il s’exile
en Angleterre. La Réforme en Angleterre, moins radicale qu’ailleurs, avait
commencé. L'archevêque de Canterbury, Thomas Cranmer, était
clairement protestant.
1549 (avril), Knox est autorisé à travailler dans l'Église d'Angleterre
(envoyé à Berwick) avec The Book of Common Prayer (1ère version qui était
essentiellement une traduction de la messe latine en anglais). Il modifie
son utilisation à la « protestante » (par ex contre l’agenouillement
considéré comme idolâtrie) et dans la chaire, prêche les doctrines
protestantes avec un tel effet que sa congrégation grandit.
1551 Nommé l'un des six aumôniers du roi Edward VI, il est invité à
Londres pour prêcher. Dans son premier sermon, il plaide pour une
révision du Book of Common Prayer.
Grand débat et compromis : dans la 2e version, une précision indiquera
qu’aucune adoration n'est prévue en s'agenouillant.
1553 Mort du roi Edward - Mary Tudor rétablit le catholicisme romain et
la messe en Angleterre.
1554 Knox quitte le pays en janvier. A la veille de son départ, il a écrit
« les difficultés actuelles en Angleterre sont deux fois plus douloureuses à
mon cœur que les problèmes de l'Ecosse ne l’ont jamais été ».
1554 Dieppe... Genève (selon Knox : la plus grande école du Christ depuis
les jours des apôtres) … Francfort où sur les conseils de Calvin, il accepte
l'appel de l'Église anglophone. Moment difficile : nombreux conflits
notamment sur l'utilisation du Prayer Book. Il commence à élaborer l’idée
de résistance au Tyran.
1555 Retour à Genève. Il accepte l'invitation à être pasteur de la paroisse
anglophone des réfugiés. Il traduira en anglais la liturgie de Calvin et la
Bible.
1555
(Août) Retour raté en Ecosse
Mai 1556
Retour à Genève. Entre temps, mariage avec Marjorie
Bowes, fille de Richard Bowes, capitaine du château de Norham. Elle et sa
mère l’accompagnent à Genève.
Knox prêche à l'Auditoire. Calvin avait demandé au Conseil d’en autoriser
l’utilisation pour les communautés de réfugiés
La vie de Knox à Genève était très occupée. Travail normal de pasteur +
correspondance fournie + quelques pamphlets notamment son célèbre
"Premier coup contre la monstrueuse domination de la femme" et son
traité long et complexe sur la prédestination, publié en 1560.
1559 Retour en Ecosse (sur l’appel des nobles protestants ?) où la foi
protestante avait gagné du terrain pour être officiellement reconnue
comme la religion nationale (17 août 1560 : abolition du catholicisme et
adoption de la confession de foi réformée).
1560 Knox est nommé pasteur à St Giles à Edimbourg. Il veut faire de
l'Écosse une nation entièrement réformée de la même manière de Calvin
pour Genève.
Mort de sa femme : perte douloureuse et difficile pour lui. Ses écrits
suggèrent qu'il l'a aimée comme épouse et trouvée très utile comme
soutien et assistante. Elle laissa deux fils : Nathanaël (dcd en 1580), et
Eléazar qui sera pasteur en Angleterre (dcd en 1591).
1560 Déposition et mort de Marie de Guise, la régente (qui avait bien
commencé avec la participation des nobles protestants mais terminé par
un appel militaire à la France contre les protestants qui eux, étaient
soutenus et financés par l’Angleterre - Marie de Guise était soupçonnée
de vouloir annexer l’Ecosse à la France)
John Knox jour un rôle important dans le soutien des nobles protestants,
y compris Jacques Stuart le demi-frère de Marie Stuart :.
1561 Retour de Marie Stuart (après la mort de son mari roi de France
François II, 1559-1560) – Bien que fervente catholique, elle garde son
demi-frère protestant comme conseiller. Mais en 1565, elle épouse son
cousin Henry Stuart, meneur catholique. Devenu jaloux, elle le délaisse
pour Jacques Hepburn qui devient son 3e mari.
1564 2e mariage de J. Knox avec Margaret Stewart (17 ans ; Knox en a
50 !) de la famille royale. Ils auront 3 filles dont la plus jeune, Elizabeth,
deviendra l'épouse du pasteur John Welsh (exilé en France en 1606).
Logé par le conseil municipal, il y mène une vie de famille entourée d’une
grande compagnie de bons amis. (≠ la maison de John Knox que l’on fait
visiter au centre d’Edimbourg et où il aurait vécu plus tard dans sa vie). Il
entreprend The History or the reformation of the Religion whihin the
Realm of Scotland
1567 Déposition de Marie Stuart après de rocambolesques affaires
juridico- politico-amoureuses (finalement arrêtée, emprisonnée). Les
sermons de J. Knox ont contribué à dénoncer cette immoralité. Elle disait
craindre plus les prières et sermons de John Knox que toutes les armées
d’Angleterre.
1572 Mort de John Knox : enterré dans le cimetière de la cathédrale.
Lors de ses funérailles, le comte de Mortoun, s'adressant à une foule
considérable a dit, «Ci-gît un homme qui dans sa vie n'a jamais craint le
visage de l'homme, qui a été souvent menacé de poignard, mais a fini ses
jours dans la paix et
honoré. »
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Un certain aplomb
Accusé de trahison par la Reine Marie Stuart (et de fomenter des troubles :
2 nobles protestants auraient perturbé la messe au château), il répond : Si
Votre Grâce se plaint que ces actes aient été commis contre son autorité,
je répons qu’il en est ainsi de tout ce que Dieu a béni en ce royaume.
Une certaine tendresse
Un jour qu’il avait vivement admonesté la reine et l’avait fait pleurer, il
s’en trouva navré : Je ne me suis jamais réjoui de voir pleurer une créature
de Dieu et j’ai du mal à supporter les larmes de mon fils quand ma main l’a
corrigé, mais je dois résister aux larmes de Votre Majesté plutôt que de
blesser ma conscience.
Une certaine mesure
Durant la révolution religieuse de 1559, il ne cessa de contenir les excès de
la foule contre les sanctuaires car il ne voulait pas détruire les édifices de
pierre, mais il voulait chasser la lèpre et les ténèbres de la vie des hommes.
Un certain humour
En 1548, 4 vaisseaux vinrent de France pour chercher la jeune fiancée du
Dauphin ; l’un d’eux dénommé « Le Cardinal » fut détruit par les Anglais, et
John Knox de commente ainsi le naufrage: « Dieu prouvait bien par là que
le pays d’Ecosse ne tolérait aucun cardinal! »
Commentant l’attribution officielle de la régence à Marie de Guise en
1554, il ajoute que « lorsque la couronne fut posée sur sa tête, on aurait dit
qu’on mettait une selle sur le dos d’une vache indocile ».
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Knox n'a développé aucune interprétation radicalement nouvelle, il ne s'est
jamais accordé le statut d'un penseur de la Réforme protestante.
D'après l'introduction à son seul sermon publié, il considérait plutôt que sa
vocation était d’instruire les ignorants, consoler les affligés, renforcer les
faibles. Parfois il était prophétique, parfois pastoral, parfois pratique, mais
il ne cherchait pas à être dogmatique.
On peut aussi noter que le mouvement de la Réforme en Ecosse n'avait pas
de chef unique. Les documents importants, comme la confession Écossaise
et le premier livre de Discipline ont tous été produits par des équipes de
personnes.
(Rév Ian Manson, Church of Scotland Genève, 2014)