Février 2013
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Numéro 5 - Février 2013 DM Edito Sommaire: Edito - Page 1 ■ Dossier «Reprocessing» - Page 2&3 ■ ■ Le mois prochain - En Bref - Page 4■ L’innovation et le dispositif médical, un sujet au centre de nombreux échanges dans les colloques ; sur les perspectives positives dans le traitement de certaines pathologies, pour lesquelles la thérapie médicamenteuse est en panne; sur la recherche et le développement potentiel de l’industrie des dispositifs médicaux, mais aussi sur les difficultés de financement. Innovation et sécurité pour les patients sont les maîtres mots des résolutions stratégiques concernant le DM en Europe ou aux Etat Unis (Priorités 2013 du CDRH/FDA). Le pôle de compétitivité des technologies innovantes pour la santé de Medicen organisait en novembre dernier un premier atelier sur les dispositifs médicaux, l’occasion d’une rencontre entre médecins, chercheurs et industriels : les avantages de la chirurgie mini-invasive, de la voie percutanée, la bio-ingénierie tissulaire dans le domaine vasculaire, l’utilisation des lasers vasculaires dans les pathologies veineuses et artérielles, ou des microcapteurs dans les maladies neurodégénératives , le développement des implants autonomes en énergie tels les stimulateurs cardiaques, sont des exemples du développement de plus en plus rapide de dispositifs trés innovants. On peut se demander si le cadre réglementaire pour la mise sur le marché de ces produits de santé est adapté, s’il représente une passoire parce que trop laxiste ou lacunaire, ou un frein par excès de précaution des autorités. De plus en plus souvent, des produits au stade du marquage CE sont à mi chemin entre un dispositf médical et un médicament ; les nouveaux matériaux nécessitent une évaluation technique de spécialistes, avec des référentiels ; et l’évaluation clinique n’est possible que grâce à une coordination des essais dans plusieurs pays. La reorganisation du fonctionnement des organismes notifiés voulue par la Commission Européenne n’est qu’une étape, la clarification des statuts des produits selon leurs risques, le suivi clinique pré et post market de chaque dispositif , la diffusion des informations, ne sont que des projets. D. GOEURY Agenda • Colloque TIC Santé 2013: 12 et 13 février 2013 à l’ICM Paris • 35emes Journées Nationales d’Etudes sur la stérilisation dans les Etablissements de Santé: 9 au 11 avril 2013 Marseille - Parc Chanot (CEFH) Mentions légales ◆ Vision DM La gazette du dispositif médical numéro 5 - Février 2013 ◆ Directeur de publication: Dominique Goeury ◆ Edition et mise en page: Laurent Kummer ◆ Tous droits réservés Octobre 2012 ◆ infos et commentaires: [email protected]◆ Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent, que vous pouvez exercer en vous adressant à [email protected] ◆ Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez vous désabonner de cette newsletter par simple mail [email protected]. Votre demande sera prise en compte dans les 5 jours ouvrés. Dossier Le «Reprocessing» ou le retraitement des DM à usage unique, dans l’objectif d’une ré-utilisation ultérieure de ces dispositifs, est une pratique qui comporte des aspects contradictoires et des interrogations : pratiqué dans certains pays et interdit dans d’autres, encadré pour les uns, non contrôlé par les autres, mais sans que soient mis en évidence par des évaluations appropriées les conséquences néfastes pour les patients ou les gains économiques dans les hôpitaux utilisant cette pratique. Lien: Légifrance De nombreux pays ont une autre approche. La FDA aux Etats Unis publie en août 2000 deux guides pour encadrer le reprocessing : l’hôpital ou le sous traitant deviennent des fabricants, et doivent soumettre leurs procédés de retraitement au PMA (Premarket Approval) ou 510k (Premarket Notification) . Auparavant, des enquêtes du CDC (Center for Disease Control) avaient démontré les risques de la re-stérilisation à l’hôpital, notamment les e développement du dispositif médical à usage unique risques infectieux des dialyseurs. Les effets indésirables dans les années 70-80 a été favorisé par l’apparition doivent être signalés. de nouvelles maladies infectieuses virales, des germes résistants comme le prion, des incidents liés au n Europe, Suède, Belgique, Pays Bas, et surtout fonctionnement des stérilisations hospitalières : l’achat l’Allemagne, retraitent les DM à usage unique dans un des DM à usage unique, prêts à l’emploi et jetables, cadre législatif précis. D’autres pays européens retraitent compresses, seringues…représentait un coût plus sans cadre legislatif. La loi allemande MPG (Loi sur les faible que l’acquisition et la stérilisation des dispositifs dispositifs médicaux introduisant la directive 93/42 réutilisables, ainsi qu’une plus grande sécurité pour les CEE) est modifiée en 2002 pour donner un cadre à la patients. réutilisation des instruments médicaux. L L ’augmentation importante des prix des DM, accompagnant la mise sur le marché de produits plus performants sur les plans technologique et médical, l’explosion de la quantité de déchets, emballages, plastiques et produits piquants divers, à éliminer dans les hôpitaux, ont remis en question ce principe du “tout UU”. Les hôpitaux ont utilisé des critères spécifiques à leur organisation, pour choisir entre DM réutilisable et DM à usage unique lors de l’achat, dés les années 90, et le concept de reprocessing a fait son apparition dans la presse scientifique. La re-stérilisation de dispositifs médicaux à usage unique E L es recommandations du RKI (Robert Koch Institut), « Exigences concernant l’hygiène lors du traitement des dispositifs médicaux » , et celles du BfArM (Institut fédéral des médicaments et des dispositifs médicaux), servent de guides pour les societés de stérilisation. Les caractéristiques du dispositif : utilisations et risques infectieux, définissent un niveau de classement , en DM critiques, semi critiques et non critiques. Il n’y est pas fait de distinction entre les DM réutilisables et les DM à usage unique; mais les exigences (étapes de recyclage validées, tests et restauration de la sécurité fonctionnelle) dépassent les capacités des hôpitaux. L a toujours existé, pour des raisons économiques. Aussi es entreprises peuvent développer des équipements, bien la stérilisation d’un DM sorti de son emballage de des logiciels, spécialement conçus pour le retraitement protection et non utilisé, que le DM à usage unique déja adapté à chaque type de DM. Leur système de gestion utilisé. qualité pour le traitement des dispositifs médicaux critiques doit être certifié par une instance accréditée ou n France, pour metre fin à ces pratiques en milieu par les autorités compétentes. hospitalier, plusieurs circulaires ont été publiées par le ministère de la santé : CIRCULAIRE DGS/SQ3 – DGS/PH2 armi les societés intervenant sur ce marché, Vanguard, – DH/EM1 n°51 DU 29 DECEMBRE 1994 : « Confirmation société d’origine allemande basée à Berlin, assure la du principe de non-réutilisation des dispositifs médicaux sous-traitance en stérilisation des instruments et la reà usage unique » ; CIRCULAIRE DGS/VS2 - DH/EM1/EO1 stérilisation des DM à usage unique pour de nombreux n° 97-672 du 20 octobre 1997 relative à la stérilisation hôpitaux. des dispositifs médicaux dans les établissements de santé. A l’interdiction règlementaire s’est ajoutée une e prix d’un DM retraité est d’environ 50% du prix jurisprudence. Puis deux décrets, du 15 mai 2006 et du d’achat du DM neuf, alors qu’il peut subir entre 3 et 15 30 août 2010, modifiant les missions des établissements cycles de re-traitement. Vanguard réalise un tri des DM de santé/ Stérilisation des dispositifs médicaux, précisent à usage unique sur le marché à la demande d’un hôpital que les DM à usage unique ne sont pas réutilisés (article (selon la structure, les matériaux, l’analyse de risque R6111-21 du code de la santé publique). E P L dans les étapes du retraitement...), et seuls 3700 DM sont produit à usage unique pour lequel le fabricant d’origine actuellement admis en retraitement : DM en cardiologie, n’a pas prévu de restérilisation (art. 20a ODim) ». en électrophysiologie, arthroscopie, laser, ophtalmologie, endoscopie et urologie essentiellement. es interrogations n’étant pas résolues lors de la validation de la directive 2007/47 par le parlement es DM sont re-stérilisés selon la méthode adoptée par le européen, le Scientific Committee on Emerging and Newly fabricant initiallement. Identified Health Risks, SCENIHR, a publié le 15 avril 2010 ses conclusions sur le sujet, « The Safety of Reprocessed our chaque dispositif médical, la fréquence avec laquelle Medical Devices Marketed for Single-Use ». Pour lui des ce dernier peut être traité selon le procédé correspondant risques potentiels existent, risque infectieux, ou présence est définie. Les étapes critiques du procédé sont précisées de résidus toxiques après le nettoyage, la désinfection et sur la base de l’analyse des risques. Le DM peut être retiré la stérilisation de certains DM; ces risques ne sont pas de la circulation aussitôt que la sécurité ne peut plus être suffisament identifiés et différenciés des effets indésirables dus au dispositif lui même, par manque d’évaluation. garantie. http://ec.europa.eu/health/scientific_committees/ emerging/docs/scenihr_o_027.pdf ar un système de codage de chaque dispositif, le prestataire s’assure que le dispositif médical est re-livré a proposition de la Commission européenne en tient à son propriétaire initial, l’hôpital ou l’utilisateur. Par ailleurs ce système de codage permet de tracer chaque compte dans son rapport du 27 août 2010, et contient étape du retraitement et des contrôles, à chaque retour. Le des règles strictes sur le retraitement des dispositifs à prestataire assume la responsabilité du dispositif médical usage unique, bases des articles rédigés dans le projet re-traité et garantit que les fonctionnalités et la sécurité de règlement visant à remplacer les directives 93/42 et 90/385 : pour les définitions « du dispositif sont équivalentes à celle du produit neuf. L L P P L dispositif à usage unique : tout dispositif destiné à être Dans ces pays, les fabricants ont également mis sur le utilisé sur un patient donné au cours d’une intervention marché des dispositifs médicaux à usage court, destination validée par le marquage CE : le nombre de recyclages unique… n’est pas defini, mais les procédures de nettoyage et de stérilisation sont fournies par le fabricant, comme pour etraitement : le procédé dont fait l’objet un dispositif les DM réutilisables. usagé pour en permettre une réutilisation sûre, en ce compris le nettoyage, la désinfection, la stérilisation et our les DM à usage unique (étiquetés à usage unique, les procédures connexes, ainsi que la mise à l’essai du signalés par le symbole « 2 » barré sur l’emballage), dispositif usagé et le rétablissement de ses caractéristiques les fabricants ne donnent aucune indication pour les techniques et fonctionnelles en matière de sécurité. » P r opérations de nettoyage et stérilisation. S’il parait évident t l’Article 15 « Dispositifs à usage unique et retraitement pour certains DM d’être classés “usage unique”, il n’en est pas de même pour d’autres, et le choix revient au seul : Toute personne physique ou morale qui retraite un fabricant: il n’y a pas de critère objectif pour un classement dispositif à usage unique pour le rendre apte à continuer d’être utilisé dans l’Union est réputée être le fabricant du en statut « usage unique ». dispositif retraité et s’acquitte des obligations….. Un État a directive relative aux DM, donnant depuis 1993 un membre peut, pour des raisons de protection de la santé cadre européen au marquage CE, nécessaire à la mise sur publique qui lui sont propres, maintenir ou introduire des le marché, ne comportait pas de définition du dispositif dispositions nationales interdisant sur son territoire. » médical à “usage unique”, jusqu’à la modification par la Ce projet devrait être voté par le parlement en 2014, directive 2007/47 du Parlement européen qui définit pour entrer en application à partir de 2015. l’usage unique comme un DM “destiné à être utilisé une seule fois pour un seul patient”. ◆ e L Pour autant, le reprocessing n’a pas été interdit dans ces pays, leur législation a renforcé les exigences pour le retraitement, à niveau d’un marquage CE. Ainsi, en Suisse, le Guide pour la validation et le contrôle de routine des procédés de stérilisation à la vapeur d’eau dans les établissements de soins, est modifié par le Swissmedic, Institut suisse des produits thérapeutiques. L’Ordonnance sur les dispositifs médicaux (ODim ; SR 812.213) entre en vigueur sous sa forme révisée le 1er avril 2010: « …considère qu’un hôpital est un fabricant dès l’instant où il retraite et stérilise aux fins de réutilisation un Et .. Certains dispositifs médicaux remboursés aux établissements de santé en sus des GHS, devraient être radiés de la liste à la date du 1er mars 2013. La DGOS a proposé de réintegrer dans les GHS les patchs vasculaires et la télésurveillance pour les défibrillateurs cardiaques. Parallèlement, une proposition à 2,5% pour le taux d’augmentation des dépenses de DMI remboursés hors GHS en 2013 a été faite. En bref... ANSM ANAP Pour la deuxième année consécutive, l’ANSM propose le financement de projets de recherche scientifique sur la sécurité d’emploi des produits de santé entrant dans son champ de compétences, médicaments, dispositifs médicaux. L’ensemble des documents doit être transmis à l’ANSM par voie électronique impérativement avant la clôture de l’appel à projets le 15 mars 2013 à 12H. Les axes thématiques sont : Axe libre, à condition que les projets contribuent à renforcer la sécurité des produits de santé Axe 1 : renforcement de la surveillance des produits de santé Axe 2 : Analyse et risques de l’utilisation des médicaments hors AMM Axe 3 : Contrôle de la qualité des produits de santé et caractérisation de leurs dangers Axe 4 : Analyse de la balance bénéfice / risque dans des populations spécifiques Axe 5 : Comportement et exposition de la population française vis-à-vis des produits de santé http://ansm.sante.fr/L-ANSM2/Appels-a-projets-de-recherche/ Appel-a-projets-de-recherche-2013/(offset)/0 L’ANAP a mis en ligne au mois de janvier 2013 un Outil de Diagnostic des Dispositifs Médicaux Stériles (DMS) « Sécuriser le circuit des Dispositifs Médicaux Stériles dans les Etablissements de Santé », préparé en collaboration avec Europharmat. L’outil Diagnostic DMS est un outil d’autoévaluation de la sécurisation du circuit des DMS dans les établissements de santé. Il comprend deux modules : - Module relatif au circuit des DMS au sein de la Pharmacie à Usage Intérieur (PUI) et à la politique de l’établissement - Module relatif au circuit des DMS au sein de l’Unité de soins et aux pratiques de soins. Cet outil permet : - d’évaluer le niveau de sécurisation du circuit des DMS - d’établir une cartographie des risques liés au circuit des DM - d’identifier les axes prioritaires d’amélioration - d’engager les acteurs du circuit des DMS dans des plans d’actions concrets. http://www.anap.fr/uploads/tx_sabasedocu/ANAP_Notice_ Outil_Diagnostic_DMS.pdf La version 7 de la classification des dispositifs médicaux CLADIMED est en ligne depuis janvier 2013 http://www.cladimed.com/ (voir Vision DM03 de décembre 2012 www.visiondm.fr/ ) Institute Headquarters liste dans « 2013 Top 10 Health Technology Hazards », un certain nombre de dangers liés à l’utilisation de dispositifs médicaux, et propose des recommandations et un suivi particulier par les hôpitaux, sur les points tels que les risques liés aux pompes à perfusion, les interfaces entre DM… http://www.ecri.org/2013hazards CLADIMED La HAS La HAS a réévalué les indications et l’intérêt des stents actifs (ou endoprothèses à libération de principe actif) par rapport aux stents nus : ils apportent une diminution du taux de resténoses et de gestes de nouvelle revascularisation, mais sans diminution des décès ou des infarctus du myocarde . Cinq gammes de stents actifs sont admises au remboursement en France, et leurs indications et leurs bénéfices cliniques ne sont pas équivalents. Les patients à haut risque de resténose représentent les indications privilégiées des stents actifs. Le risque de resténose est particulièrement élevé : • si la longueur des lésions dépasse 15 mm ; • si le diamètre du vaisseau atteint est inférieur à 3 mm ; • ou si le patient est diabétique. http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_868765/angioplastiecoronarienne-interet-et-limites-des-stents-actifs-fiche-buts Le Règlement (UE) n ° 722/2012 de la Commission européenne du 8 août 2012 modifie les exigences prévues aux directives 90/385/ CEE et 93/42/CEE du Conseil pour les dispositifs médicaux implantables actifs et les dispositifs médicaux fabriqués à partir de tissus d’origine animale. LE MOIS PROCHAIN... La TELECARDIOLOGIE ECRI AMO Un arrêté du 9 janvier 2013 paru au JO du 16 janvier modifie la prise en charge par l’AMO du dispositif médical à pression positive continue pour le traitement de l’apnée du sommeil et les prestations associées; il prévoit, en plus de la fourniture des dispositifs médicaux, des prestations de maintenance, désinfection, éducation, un contrôle de l’observance par transmission automatique, ou télé-observance . HAS Evaluation des systèmes de neurostimulation médullaire implantables – Note de Cadrage (décembre 2012) A la demande de la Direction Générale de la Santé (DGS) et la Direction de la Sécurité Sociale (DSS), la CNEDiMTS s’est saisie pour revoir l’intégralité des neurostimulateurs médullaires implantables inscrits sur la LPPR pour définir au mieux les indications et estimer la population cible. Dans cet objectif, un groupe de travail,composé de neurochirurgiens, de neurologues, d’anesthésistes-réanimateurs, de médecins physique et de réadaptation, de chirurgiens vasculaires, de médecins vasculaires, de rhumatologues, d’algologues et de kinésithérapeutes, sera mis en place. Le déroulement de ce projet est prévu entre décembre 2012 et décembre 2013.