Agora 06/02 - Philharmonie de Paris
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Agora 06/02 - Philharmonie de Paris
Jean-Philippe Billarant président du conseil d’administration Laurent Bayle directeur général Ce programme poursuit la collaboration entre le festival Agora (organisé par l’Ircam - Centre Pompidou) et la cité de la musique. Œuvre du compositeur britannique Benedict Mason, ChaplinOperas associe film et musique et s’inscrit tout naturellement dans le cadre d’un festival dont la vocation est de confronter la musique d’aujourd’hui aux autres formes de création contemporaine, mêlant différents types de supports technologiques. Il s’agit en outre d’une nouvelle élaboration, entièrement repensée et donnée ici en création, d’un travail antérieur ayant abouti en 1993 à une série de représentations. mercredi 5 juin - 20h salle des concerts Benedict Mason ChaplinOperas (livret de Benedict Mason) sur une projection des films muets de Charlie Chaplin tournés en 1917 : Easy Street (Charlot policeman) (voir trad. p. 10) The Immigrant (L’Émigrant) (voir trad. p. 18) entracte The Adventurer (Charlot s’évade) (voir trad. p. 21) Jonathan Nott, direction Della Jones, mezzo-soprano Omar Ebrahim, baryton Ensemble Intercontemporain durée du concert (entracte compris) : 1 heure 40 minutes Le concert sera précédé d’une rencontre avec Jonathan Nott, Benedict Mason, Marc Dondey et Hervé Boutry à 18h30 à l’amphithéâtre. concert donné dans le cadre du Festival Agora coproduction cité de la musique, Ensemble Intercontemporain, Ircam-Centre Pompidou avec le soutien du British Council et en accord avec Chester Music France (© Chester Music Ltd.) festival Agora à la cité Charlie Chaplin Easy Street (Charlot policeman) Charlot policeman est la neuvième et la plus célèbre des comédies de Chaplin pour Mutual. Les personnages burlesques de policiers et de bandits et le comique des poursuites ne minimisent en rien les images de pauvreté, de famine et de violence urbaine montrées par Chaplin telles qu’il les a connues pendant son enfance dans les faubourgs de Londres. Charlot policeman fut projeté pour la première fois le 2 octobre 1916. The Immigrant (L’Émigrant) L’Émigrant, projeté pour la première fois le 17 juin 1917, est la onzième des douze comédies de Charlie Chaplin produites par Mutual. Le souci de perfection de Chaplin était alors tel qu’il consacra près de 30 000 mètres de pellicule à son tournage et passa quatre jours et quatre nuits d’affilée pour en achever le montage. The Adventurer (Charlot s’évade) 4 | cité de la musique Charlot s’évade, projeté pour la première fois le 17 octobre 1917, est la dernière et la plus appréciée des comédies de Chaplin pour Mutual. On y remarque un retour au style de ses premiers films pour Keystone. Les comédies produites par Mutual apportèrent à Chaplin à la fois indépendance financière et liberté artistique, ainsi qu’un degré de popularité jusque-là inconnu des vedettes de l’écran. cinéma + musique Benedict Mason ChaplinOperas composition : 1988 ; commande de l’Ensemble Modern (dans la cadre du Centenaire de Chaplin) ; création : le 2 avril 1989 à l’Alte Oper de Francfort par l’Ensemble Modern ; effectif : mezzo-soprano solo, baryton solo, flûte/flûte piccolo/flûte en sol, hautbois/cor anglais/hautbois d’amour, clarinette/clarinette basse, basson/ contrebasson, saxophone soprano/saxophone alto/saxophone baryton/clarinette contrebasse, cor, trompette/trompette piccolo/cornet/bugle, trombone ténorbasse/trompette à coulisse, tuba, 2 percussions, échantillonneur, piano, piano/clavier numérique/synthétiseur, harpe, 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse à cinq cordes/guitare basse électrique ; éditeur : Chester Music Ltd. L’inclassable Benedict Mason semble animé d’une vraie frénésie de liberté, un peu comme le vagabond évadé de The Adventurer, troisième volet des ChaplinOperas, l’hommage enfiévré qu’il consacra au cinéma de Chaplin il y a quelques années. Évadé, Benedict Mason ? Peut-être, mais pas seulement de son Angleterre natale, qu’il a vite quittée pour l’Allemagne et aujourd’hui pour la France, où il vit désormais. Ce compositeur est d’abord un inventeur, un aventurier, auteur d’une œuvre imposante et imprévisible qui semble par-dessus tout redouter l’enfermement dans un lieu, dans un style ou une discipline. C’est son côté passe-muraille, mais parfaitement raisonné, même et surtout quand il plonge dans le burlesque, ou défait de l’intérieur le rituel du concert. L’aventurier sait ce qu’il cherche. Benedict Mason creuse dans l’urgence et l’enthousiasme. Il cherche un passage au plus profond de sa musique. Il ressortira peut-être dans une salle de concert, mais pas sans avoir exploré les caves et les tuyauteries du cinéma, de l’opéra, du théâtre ou des galeries d’art. Mais que cherche Benedict Mason ? Le foisonnement, la variété et la séduction évidente de ses premières œuvres affirment à coup sûr, d’emblée, un tempérament – à défaut d’indiquer une direction précise. Après Cambridge, Mason étudie le cinéma au Royal College of Art et se tourne relativement tardivement vers la composition. En l’espace de six ans seulement, le compositeur trentenaire se trouve à la tête notes de programme | 5 festival Agora à la cité d’une première série de pièces qui lui valent de nombreuses distinctions. Grand ensemble (Hinterstoisser Traverse), orchestre (Lighthouses of England and Wales), musique de chambre (Quatuor n° 1, Horn Trio), musique chorale, cantates, pièces solistes – et déjà des musiques de films : Mason aborde la totalité des genres et compose un opéra créé à Munich, Playing away, récit d’un match de football AngleterreAllemagne (l’Angleterre perd) et visite tonique au cœur de la tradition musicale allemande. calembour et paradoxe 6 | cité de la musique De cette première période on garde l’écho d’une musique sensuelle et virtuose, très élaborée, dans laquelle Mason donne libre cours à sa verve naturelle, à son goût de l’impureté, du calembour et du paradoxe. Assez typiquement post-moderne dans son art du décalage et de la citation. Mason creuse et Mason joue. Il y a pourtant quelque chose d’étrangement austère, presque angoissé, dans la précision de l’écriture et dans l’obsession du détail, souvent proliférant. Pas une once de facilité ou de sentimentalisme. La séduction naît bien sûr de cette tension. Les ChaplinOperas, imaginés à la fois sur et contre les films de Chaplin, appartiennent exemplairement à cette première veine, d’où se détachent le remarquable Double Concerto pour cor et trombone, comme la suite chorégraphique et diaboliquement rythmique Animals and the Origins of Dance – titre typiquement masonien. Au risque de trop faire entendre – mais il sait aussi se faire minimal – Mason s’attache bien sûr à surprendre, à éveiller et stimuler notre capacité d’écoute. Nombre de ses œuvres, à partir d’un argument ou d’une anecdote, évoquent un espace imaginaire ou physique. La métaphore géographique est récurrente : Hinterstoisser Traverse fait référence à l’escalade de la face Nord du Mont Eiger en Suisse, dans les années trente ; Mason a scrupuleusement recueilli les signaux des phares d’Angleterre et du Pays de Galles pour composer la pièce orchestrale Lighthouses of England and Wales, cinéma + musique qui lui vaut le prestigieux Prix Britten en 1988. Cette pièce, comme la précédente, développe une subtile recherche sur la capacité du langage musical à nous faire entendre l’espace. saut périlleux Que cherche Mason ? Exactement cela : faire voir le son, faire entendre l’espace. Ce qui se passe ensuite n’est pas une rupture. Le repérage a bien eu lieu. Benedict Mason garde le cap, mais son travail des années 90 ressemble à un formidable saut périlleux en avant. L’entreprise, sans équivalent, porte le nom de Music for European Concert Halls. Elle donnera naissance, à Francfort, Paris, Londres, Lucerne ou Amsterdam, à une quinzaine de pièces musicales de grande ampleur, qui bouleversent radicalement le rapport de Mason à la musique, aux interprètes, au public, à l’expérience du concert et à son propre statut de compositeur. Il faut sans doute parler ici de courage, autant que d’invention ou de talent. Courage de remettre en cause tout ce qui conditionne notre perception de la musique, à commencer par l’espace social et architectural de la salle de concert. Courage de refuser cet autre héritage du XIXe siècle, la sacralisation du compositeur comme génie solitaire. Tout est fait pour que l’auditeur assiste passivement, en masse, au rituel. Tout reste à faire pour qu’il retrouve ce qui lui appartient en propre, son discernement, son oreille, sa créativité. Vieille lune ? Pas vraiment, pas avec Mason. canot à moteur Pas quand il prend possession de l’Espace de projection de l’Ircam à Paris, du Centre de congrès conçu par Jean Nouvel à Lucerne ou de la Salle Seiji-Ozawa à Tanglewood, qui deviennent autant de résonateurs pour les musiciens disposés dans les couloirs, les loges, les escaliers, autant que sur le plateau. Rien à voir avec une simple répartition spatiale, comme chez Stockhausen. Ce n’est pas du théâtre musical, ni une installation sonore : Mason joue de chaque salle comme d’un instrument, réduit l’intensité sonore, notes de programme | 7 festival Agora à la cité éloigne les musiciens, capte la respiration du bâtiment, la beauté acoustique d’un seuil, d’un angle ou d’une fenêtre ouverte sur le jour. Une espèce d’anti-Bayreuth, un souffle d’air frais, un formidable jeu de billard auditif qui fait rentrer le bruit du monde (et de l’air conditionné) au cœur du temple. À Amstersdam, les musiciens ne reviennent pas saluer : on les entend s’éloigner à bord d’un canot à moteur. À Tanglewood, ils s’évanouissent dans la nature. Cette entreprise mallarméenne qui exalte l’écoute et la naissance de la musique se paie d’un paradoxe : l’auteur, lui aussi, disparaît. Mason est devenu un organisateur de sons. Mais qu’est-ce d’autre qu’un compositeur ? Verra-t-on un nouvelle version de Music for European Concert Halls ? Peut-être oui, peut-être non. L’expérience est sociale autant que musicale. Elle doit être désirée par l’institution. Son temps est sans doute à venir. Où en est Benedict Mason ? Sur le seuil d’un nouveau cycle, sans doute. Il vient d’éditer un livre, petites épiphanies sonores notées en mots et en images. Il invente d’étonnants instruments de musique. Il cite quelques aventuriers : Marcel Duchamp, Jacques Tati et James Joyce. Et un compositeur, tout de même, son mentor : « J’admire immensément la musique de György Ligeti, mais plus encore sa démarche. Je trouve fantastique qu’un homme puisse se renouveler aussi radicalement. » Marc Dondey 8 | cité de la musique cinéma + musique Easy Street mezzo-soprano solo baryton-basse solo (Chœur) : Les bienfaits de Ton amour S : (à l’harmonium) Oh Dieu mon tra la la Les fleuves qui coulent à travers le désert, la manne qui descend du ciel A M E N ! Plus près de toi mon Dieu Aie pitié de Toi, Seigneur Ich Dank dir Gott Amen Amen Amen Amen Amen Amen Amen MEN ! (Chœur) : Aie pitié de moi, Seigneur Für tout wohl cela Amen Amen Amen Amen….. …………………….Agh ! B : (prédicateur, très exagéré) : … et alors s’ensuivirent des cris et du feu mêlé de sang : REPENTEZ -VOUS, SINON ! Et j’ai vu trois esprits souillés sortir comme des crapauds du faux prophète… Et la voix de la harpe et des musiciens et des joueurs de flûte, nul ne l’entendra plus. BÉNIS SOIENT LES MORTS !! Repentez-vous, sinon. Heureux celui qui craint le Seigneur. (crié) Et le dragon était en courroux contre LA FEMME et il dévorera sa chair et la fera brûler dans un brasier………. et le dragon était en courroux contre la femme et je tuerai ses enfants à coups de MORT ! OUI ! JE TUERAI SES ENFANTS À COUPS DE M O R T ! ! ! ! Repentez-vous..............………(sinon !!!) Vous n’aurez nul besoin d’argent au paradis : Donnez généreusement et repentez-vous tant qu’il est encore temps ! Le vin rend joyeux mais L’ARGENT règle tous les problèmes. Hymne numéro un, ENCORE !!! Es ist genug Herr wenn es dir gefällt So panne mich doch aus Aaaaaaaaagh... M E N !!! Dieu sauve notre chère Amérique Terre des Amen Amen Amen Amen Amen Amen Amen Agh………………. M E N ! notes de programme | 9 festival Agora à la cité B : (homme en veste rayée) Uagghhagh ! AGH AGH Agh (Ah Ah Ah Ah)…… (il s’effondre en grognant) S : (cri de guerre) U ah U ah Horace ! Percy ! Tosher ! U ah U ah U ah Bill Snifkins le Bigleux Grosse Bagarre Me no ttttttes ! Bou ou ou ou mer RANG ! Dix ! Neuf ! ogh ogh ogh Huit ! ogh ogh ogh Sept ! Six ! Cinq ! Quatre ! Trois ! ogh ogh ogh Jess Willard ! Walcott ! Greb ! (Cambell) Ha ha ha ha HOO RUP ! Hoi Hoi Hoi. Hé HEEEE! Lutte Jujitsu ! Pugilat Boxe Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Grosse bagarre Me no tttttes ! Bou ou ou ou mer RANG ! Dempsey ! Marciano ! Tunney ! HAAAAAAAAAAA…………………Ah ! HAAAAAAAAAAAAAA……………Ah ! HAAAAAAAAAAAAAAAA………..Ah ! La ! Ha ! Loi ! Yoi ! He Ha Yoi Loi (exultant méchamment) Heeeeeeeeeee (grondements)……......…. ….............……COLÈRE !!!………………… (quelques rires sous cape satisfaits, sifflets) WRRRAAAFFFF !!!! (aboiement de chien) rrrrrraaaaaaggghh ! (grondement sur la défensive – comme un chien) chantant pour lui-même ; des extraits ; s’échauffant ; comme à l’opéra, quasi en loge ; murmures las et quelques bâillements. DÉGOÛT !!!! (grognant) (sinistre) : Mistigri, Au royaume du CHAT BOTTÉ, Te lairras-tu, telairras-tu, te lairras-tu mou-ourri ? Loup y es-tu ? M'entends-tu ? C'est moi qui suis Colargol, l'ours qui chante en fa en sol ! Qui va à la chasse perd sa place ! Capitaine tombe à l'eau - Jacques a dit 10 | cité de la musique cinéma + musique Dors mon p'tit quinquin, Je te plumerai les ailes Un, deux, trois ... soleil ! Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette, Qui craint le grand méchant loup ? Trempez-la dans l'huile... trempezla dans ....... l'eau ......ça fera un escargot... tout chaud ! Ah les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles Loup y es-tu ? M'entends-tu ? Immensité monstruosité Brobdignagian Monstre mammouth cyclopes Titan Baleine Marsouin Colosse Léviathan OOUURRGHHEEYYEEEEE (gorille) OOUURRGHHEEYEEEE (encore une fois) ……..(effrayé) ... uurrgh…….......…. (toux, bredouillements étouffés, spasme de panique, grognements…..............…………. ...................(faible halètement)……………... ………….(respiration sifflante)....................... « Ils m’ont demandé de vider mes sacs. Heureusement j’avais des reçus pour tout. » Sally dit qu’on l’a obligée à fouiller un criminel devant ses voisins. Avec l’aide de spécialistes pour supposés voleurs à l’étalage (S.S.V.E.), on l’a encouragée à continuer à se battre pour une certaine forme de réparation. Elle sortit de l’arrière de sa Volvo une boîte hermétique contenant du fromage et du beurre enveloppés séparément. Personne n’en voulut. Le code de conduite était de bien des degrés supérieur à celui de la moyenne des bars à vin de la ville. Des sandwiches, pour la plupart pain blanc/jambon, disparurent dans les poches de manteaux. Elle refusa de donner son prénom comme on l’attendait d’elle, bien qu’elle agît pour se grandir. « On n’a pas à faire changer un alcoolique : il n’y a pas à porter de jugement. Il n’est question que de se lier d’amitié. » Il y a des dizaines d’opposants à ce genre de choses. Ils sont mus par le souci d’euxmêmes… Pour lutter contre la famine, tout ce qu’on demande aux hommes est de faire davantage de bonnes actions. Une bonne action ne consiste pas à donner du pain à ceux qui ont faim, mais à les aimer autant que les repus. notes de programme | 11 festival Agora à la cité Je trouve la croix en train de faire du porte-à-porte avec pour mission d’essayer de persuader les pécheurs de se rendre dans la maison de Dieu et d’échapper ainsi à sa colère. Mais Oh ! lorsque je dois affronter le rejet brutal de ceux qui refusent de se plier à la bonté ou à la politesse, alors la nature reprend ses droits. (plutôt mécanique et monotone) Je pense souvent que ma place n’est pas parmi les soldats à attendre de brûler avec une âme plus noble, plus ardente, plus hardie, afin que s’accomplisse Son plan d’Amour rédempteur. (ironique) Dieu tout-puissant, que n’ai-je consenti à partager la Honte de Ta tyrannie morbide je ne serais pas cloué là au mur de ce déconcertant nid d’aigle (avec un mauvais goût dans la bouche) Noir, hivernal, Mort, immense. (surpris) Sans herbe ni animaux ni forme ou bruits qui vivent. Un Deux trois Deux quatre Deux quatre six Huit neuf Dix trois Cinq neuf dix UN ! DEUX !! TROIS !!! QUATRE !!!! (strictement maîtresse d’elle-même) Mais lorsqu’on pose la soupe devant lui Aussi fort qu’il peut, il s’écrie : « J’ai dit que je ne voulais pas de soupe, Enlevez-moi de là cette soupe, Aujourd’hui je ne mangerai pas de soupe. » Regardez-le, c’est maintenant le quatrième jour Un raisin sec ne pèserait pas plus lourd, Il est maigre comme un hareng saur, Et le cinquième jour il est mort. 12 | cité de la musique Un Deux trois Deux quatre Deux quatre six Huit neuf Dix trois Cinq (laid) Plus doux que la liberté longtemps espérée et longtemps refusée cinéma + musique la danse en zig zag exé cutée par une épinoche mâle sex uellement a dulte possé dant un terri toire face à toute fe melle qui ap proche pour rait donner la me sure ex acte des compor tements a gressifs et sex uels épinoche adulte d’une épinoche adulte don née alter nant entre zig et zag pour notes de programme | 13 festival Agora à la cité changer le zig et le zag en un mouvement rythmique de zig zag libre de tout rituel dicté par d’autres impulsions libre de tout rituel dicté par d’autres impulsions BOIS CUIVRES SOLI CORDES Le flic fait sa ronde Le flic fait sa ronde Le flic fait sa ronde Le flic fait sa ronde Regardez-le qui marche dans la rue Regardez-le qui marche dans la rue Regardez-le qui marche dans la rue Regardez-le qui marche dans la rue Pendant que Ange gardien tous vous êtes au lit, de la loi bordés, dans la nuit Il sait très bien à quoi sert sa matraque Le flic Le flic Dans vos chauds pyjamas dormant à poings fermés Le flic Les hommes qui vivent du péché et du vice UN SUPERFLIC patrouille en ville Il sait très bien à quoi sert sa matraque sont traqués et piégés comme des rats B : (attaquant lentement et accélérant au fur et à mesure) Droit vers l’eau, N° 13, Go Bananas, et maintenant un fossé – l’avant dernier fossé – Crashing Bore accélère. Plus que six avant l’arrivée. Très bon saut ici de Getting plenty qui remonte en deuxième position dans la côte. Hitchcock passe dans le champ : ils sont tous bien groupés. Crumpet Delite est toujours bien placé. Roller Joint attaque à l’intérieur…. Mad Jimmy vient de faire une faute mais s’en sort à la perfection. Très peu d’écarts à présent. Anti Matter à l’extérieur. Getting Plenty plus près de nous. C’est la dernière ligne droite de ce Grand Prix de Charterhouse Mercantile et 14 | cité de la musique cinéma + musique rien n’est joué. Unscrupulous Gent a enfin l’avantage; il a sauté magnifiquement. Concrete Marmelade produit son effort, alors qu’ils filent vers la ligne. Et c’est la victoire de Mme M. Campbell, propriétaire,Dermot O’Reilley, entraîneur et Sian MacConnell, jockey. EEEE YOY OO OY OY Ee oip goobley yoy ee ah hooooo Wo wo yoi ya hooah hooah hi hi Oy yi hi hi oo ya OY Woy ah ti hi hi Woy a Yoi ya hoo ah Oy yoo ah Oi Yoi ya yoo ya woy a ti Oi !! (très maniérée) : Ah oy oo ee yoy wee hee hay woo yoay wah wee yoo oy oy (Hurlement ! ! !) (colère confuse) : Ee agh ra oy era (grotesque et extravagant) : Loy ah he yarah e hi Zoo yeh la ha yihi ay hi hi schnay up Oh hay ya noy wee ah (pieusement et très articulée, reprenant le mot fautif inconséquemment) : Je trouve la croix en train de faire du porte-à-porte. MAIS OH !!! lorsque je dois affronter le rejet brutal de ceux qui refusent de se plier à la bonté. Peu de boulots sont aussi gratifiants qu’une carrière au Met1 (consternée) : On s’arrache la peau ? ……….. Un shoot ………. (Effrayée) : Du peyotl ! …… (En vrac) : Du zonga ! Un rail Express ! de la blanche chinoise ! Des amphèts ! de l'E-X-T-A-S-Y ! ! ! ! Nous avons besoin de gens capables de faire face : des gens solides, tendres, sensibles… C’est un anesthésique couramment employé ... … tandis qu’un jeune, penché à la portière du passager, vous arrose avec sa canette de bière et lève deux doigts insultants. ... divers dérivés de l’héroïne … Vous êtes stressé, inquiet, vous ne savez plus à quoi vous attendre. La foule très agressive notes de programme | 15 festival Agora à la cité fonce sur le fragile cordon de police … Alors j’ai dit : « Alors, vous vous ramenez ou c’est mon poing sur la gueule ? » (hurlant presque) des drogues à vous TORDRE L’ESPRIT (comme un ivrogne) : Mmmm ... mmmm (désespérée) : les effets du PCP, les graves dégâts sur le psychisme (avantageux, mais sans rire) : Ah Ah Ah Ah ! ………………….. (névrosée) : MMMMM (terrifiée) : a a a a a a OH ! Mmmmmmm Aagh mmmmmm (comme un vomissement) Oh !! Mmmmmmmm Je te tiens ! Aaggh ! Ha ! Tu es mon véritable aaagh ! Au secours ! Oh vraiment tu … ooh ! Au secours ! Oi Yap … Hoi … Whoi-ya NON !!! ………..VAS-Y !!! ... Oui ! Oi ! Yap ! … Ha ! … Qui i ya ! Non ! ... Non ! … Oui ! … POURQUOI ? À MOI ! Oh tu es ... OH ! … tu es tu es, tu es Oh tu es ….. Oh tu es tu ES ! … Mr et Mme Durot Coincoin M Octave de Dominante Angelides Melle Bécassine Herminette-La Roche Foucault Mr Roméo Castré Melle Primevère Moquette Cochenille Melle Endive Pompidou mûrs et M Santiago Patemouille Mme veuve Schlomo Tourterelle M et Mme Sodawater Bottle Wallah M et Mme Fernand Crétindumans Mr Ulysse Mordpneu Mme et Mme Anicette Alto Gazoil-Ricard (voix pub) : Sous la direction d’un sergent nous allons vous apprendre l’art de manipuler les gens, … ... (et vous-mêmes). Nous recherchons des gens convenables entre dix-huit ans et demi et quarante-cinq ans. note : Metropolitain Police Force, l’équivalent de la Police Urbaine de Proximité en France. 1 16 | cité de la musique Vous devrez mesurer au moins 172 cm si vous êtes un homme et 162 si vous êtes une femme. Dans l’idéal, vous serez bachelier ou l’équivalent mais ce sont vos qualités personnelles qui nous importent en priorité. cinéma + musique The Immigrant Le texte suivant est chanté par les deux interprètes. Être rejeté sans recours dans moi-même Dans la monotonie de mes sentiments Calmement expiré de la mer mais comme un fou lumineux est le jour. Pour moi tout à fait (c'est) pareil où tout à fait seul être sur un sol de maison. Je traffier avec un sac, dans les magasins. Une maison qui ne savent pas qu'il est à moi, comme un hôpital ou des casernes. Mais même d'une colline Kaluga pour moi ouverte Elle - distance Distance - une lointaine terre US ils ont décollé brigadés séparés Crucifiant, pas savoir ce que c'est … une mélage de inspiration et tendons. Ils n'ont pas nous laisser libres ils ont nous disperser ils ont nous diviser - un mur et un fossé. Ils ont nous mis de côté, comme les aigles conspirateurs ... N'importe quelle maison pour moi c'est étrangère, n'importe quel temple pour moi c'est vide mais si au bord du chemin un buisson pousse, surtout un sorbier, pour moi tout c'est égal. dans quelle (langue), comme un Kamchatka Ours sans son terrain de glace où ne pas enfoncer les racines. Sur l'échafaudage : pas contents de ma pays fierté, la patrie à moi ! Que trouvent mes lèvres des premiers âges le muettisme ... Loin des rives de la terre promise, gardant au fond de mon âme d'un pâle espoir la lumière, Je les vagues questionne et l'océan brumant. (chœur) : Na yar misht var yar Deo. Na yar misht var yar Deo. Oublie tes radiants rêves Oublie L'espoir n'y a pas ... Tu as cru dans un rêve trompant et étrange Des jours d'errer, des années des dizaines de centaines d'années Tu ne vas trouver pas quelque part la terre promise. La terre promise (la terre promise). Au-dessus du profond à l'heure de midi Dansent les étincelles et le soleil brille et pleure dans le silence de son œil. Trop loin parti l'oiseau a été pris à (sa) vert piège À l'oiseau il a resté voler et voler jusqu'à la fin sur le muet océan. Les vents têtus portent (l'oiseau) ne sert à rien sont les appels et les efforts. OH RÉSISTANTE LANGUE… POURQUOI NE DIRE PAS SIMPLEMENT UNE PAYSANNE ! Une paysanne vous comprenez chantait même avant moi. La Russie… je n'ai même pas (espoir) où j'abaisse moi pour moi tout c'est pareil Toi ! Cette main - une paysanne à moi je vais laisser même deux ! avec ma lèvre je vais signer - cette paysanne ... pour moi tout c'est égal, qu'est-ce que dans un visage… pour rebeller comme un captif Distance native comme une peine tant tellement… Patrie à moi ! notes de programme | 17 festival Agora à la cité Elle ne pas encore est née. Elle et la musique et parlance. Et donc de tout vivant en connection sans arrêt. avec l'essence de la vie unie. Il reste d'Aphrodite l'écume, et mot à musique retourne et de cœur à cœur être timide avec l'essence de la vie unie Amer je questionne le grand océan Pourquoi de tempêtes passionnées il nourrit [la furie. Souche paralysée - comme restant d'une avenue d'arbres Pour n'importe qui c'est pareil pour moi n'importe quoi c'est pareil. La distance La distance La distance La distance Des verstes Profonde ardente mais inconsolable pensée des grands kilomètres US ils ont resté à part, assis à part, pour que nous tranquillement comportions dans deux différents coins de la terre. Combien déjà ? Combien de Marches ? Nous étions coupés : nous comme un paquet de cartes ! Et quand j'ai vu vos yeux où tristes sont les lumières cachées, j'ai noté dedans le même reproche… la même terreur d'un épuisé oiseau. Calmement expiré du sein de la mer mais comme un fou lumineux est le jour et l'écume pâle lilas dans une voûte translucidant azur. Amer je questionne le grand océan. Pourquoi de tempêtes passionnées il a nourri la fureur, Pourquoi ça ne connaît pas de paix seulement l'océan macabre, sa gronderie étouffée dans sa couverture de brouillard. La distance toute je la porte avec moi. La distance qui fait distant de moi ce qui est près, La Distance qui dit : « Rentre chez toi » De tout même des célestes étoiles Lieux comme une note de cristal qui de naissance est pure. Reste d'Aphrodite l'écume et mot à musique retourne. De cœur à cœur être timide 18 | cité de la musique Peut-être la plus indifférente est la plus chérie part de moi dans tout ça. Tous signes, de moi, toutes marques, toutes dates sont complètement parties. Une âme qui est née quelque part. Tous… signes … de moi… toutes marques… toutes dates… sont complètement parties Mal du pays ! Une confusion depuis longtemps [dévoilée. Calmement aspirer du sein de la mer... ... mais comme un fou, il est lumineux le jour. Et l'écume, lilas clair dans un bol azur translucidant. Des verstes de distances - ils n'ont pas nous [désaccordés Ils ont perdu nous dans les taudis des latitudes [de la terre. J'ai aux vagues demandé et l'océan sinistre a grondé en réponse : « Oublie tes rêves radiants : oublie l'espoir Il n'y a pas tu as cru dans un rêve trompant et étrange. Des jours d'errer, des années des dizaines de centaines d'années. Tu ne vas trouver pas quelque part la terre promise. NB : Les textes de The Immigrant sont des adaptations libres (dans le style parlé des étrangers) des poèmes russes suivants : Mal du pays, La Patrie et À Boris Pasternak de Marina Tsvetaeva ; Une mémoire de Nikolaï Gumilev ; L’Océan de Konstantin Balmont ; et Silentium de Osip Mandelshtam. cinéma + musique The Adventurer mezzo-soprano solo baryton-basse solo TOUTE LA TROUPE OOOOOORRRRR - rah! Or - ya ! or - ya ! or - ya ! Cher Igor, Va vite voir le film de Chaplin. C’est une incroyable merveille. Pauvre Gautier Vignal ! Je t’embrasse Jean ee i yoy Hoh! ee iyoy YOOOOOOWWW Yow oo ah Yow oo ah Yow oo ah (menace quasi éclat de rire) : Hoy hoy hoy hoy hoy hoy !! S : Ah ... … Ah … … Ah … (souffle épuisé) : Ohhhhhhhh (quasi film noir Bogart/Chandler) : La persécution des Britanniques par les Américains atteignit des proportions épiques dans les années 1910. Rejetés de Boston et New York, de nombreux immigrants venus de Grande Bretagne cherchèrent refuge sur la Côte Ouest, avec l’impression qu’ils y attireraient moins les regards. Là ils entreprirent de mener une existence au jour le jour aux frontières de la civilisation. Ils vivaient comme des animaux. Comme des taupes, ils apprirent à subsister dans des terriers. (sotto voce) : Voir le monde à travers tant de grains de sable. (presque chantée, sur le même ton) : Plus fin que du gravier mais plus grossier que du limon qui est plus grossier que l’argile qui n’a pas la finesse de la poussière. (fort murmure) : On souffle le sable contre le vent… …(presto) : et le vent vous le renvoie. (de plus en plus endormi, avec bâillements et gémissements s’épuisant) : Ils ont pleuré toutes les larmes de leur corps en voyant tant de sable. Ronflement du larynx, ronflement du nez, ronflement d’obésité, pseudo ronflement, ronflement nerveux, ronflement patholo- notes de programme | 19 festival Agora à la cité gique, ronflement physiologique, ronflement fonctionnel, ronflement latéral, RONFLEMENT SUR LE VENTRE. Comme le buffle ils acquirent de puissants muscles pour courir. S (avec Ripieno) : Chaka Chaka Chaka Chaka Chaka Chaka Chaka Chaka CHAKACHA ! S (solo) Bos bison (sempre gliss) depuis les geckos les plus minuscules jusqu’au formidable Dragon de Komodo Ordre squamata Mes ---- o ---- des (parlée très rapidement) : Lemus : petit rongeur de l’arctique. Comme les lézards ils apprirent à escalader de hautes parois abruptes. Comme les serpents ils surent ramper sur le ventre. Comme les lemmings ils ne craignirent pas le vide, au bord des falaises. Von einer Säge die ein Mann zwischen seinen Knien biegt erwarten Sie keine Fuge. Ils apprirent aussi à soulever des nuages de Aaaahhh. Ah ! Oh ! Ha ha ha ha HA ! Ha ha ha ha Je te tiens OUPLÀ !! Ohhhh Mon Dieu ! He he he he GEEEEEE – C’est toi !! PHEEWW ! Je suis fait comme un rat Adieu poil aux yeux – Oupla ! Face je gagne, pile c'est toi. Après moi le déluge Tel maître, tel chien. (essoufflée) Hu hu hu hu Hu hu hu hu Hu Oupla ! (pas dramatique, parlé mais les « ng » chantés sur le même ton) : Bang – ng – ng – ng – ng – ng – ng poussières pour distancer leurs poursuivants. Les représentants des services d’immigration américains perdirent la bataille sur les côtes de Californie. Une pénurie d’hommes et de ressources entraîna l’enrôlement, pour assurer la surveillance, de comédiens hollywoodiens au chômage insuffisamment préparés à ce travail. Leur devise (adaptée de celle de la Garde canadienne à cheval) était : « Nous ratons toujours notre HOMME.» (insinuant, en baissant la voix) : … avec ces flics incompétents à ses trousses, il ressemble à un Koshari, les « Faiseurs de Merveilles » des Festivals du Pueblo; et en effet, chaque fois qu’il se retrouve en tenue de bagnard… (intonation italienne parodique, montant et descendant et molto rubato) : Sulla Musica Chapliniana, dalla « Stile speciale e personale », nel quale s’avverte una inclinazione « al “valse Hésitation“ suonato in tempo rubato, momenti vivaci e tango molto cadenzati » 20 | cité de la musique cinéma + musique Tango, (molto profundo) : Ah Ah Ah Ah (grogné) : Ah Ah Ah Ah Ah (grogné) : Aaaahhhhh (les bois) : Huntingdon Beach Cabrillo Beach Laguna Beach Monterey Bay Alamitos Bay S : (chantée) : Une grotte au pied d’une falaise peut résulter de la San Gregorio et San Simeon, contraction et de l’expansion de l’air dans une faille rocheuse. San Clemente San Diego Oliveros Reynolds et FerneyHough (ho ho !) Ho go go Go ho Ho !… Lay !!! Les côtes californiennes étaient en alerte constante et les riverains restaient à l’écart de : Pedro Point, Stillwater Cove, Alameda, Alviso, Huntingdon Beach, Cabrillo Beach. (plus rapide) : Laguna Beach, Long Beach, Santa Monica. (un peu plus nerveux) : Santa Barbara, S a n Diego, S - a - n Francisco (crié) : Monterey Bay, Alamitos Bay et Newport Bay. autou rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr de (cuivres) : Santa Cruz, Santa Maria, Santa Barbara Les rochers rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrugueux Pigeon Point Point Buchon Le chambarrrrrrrrrrrrrrrrrrrd Point Sur Point Arguello Frrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrripon San Diego Il courrrrrrrrrrrrt San Diego go ho go go ho ho lay (comme des encouragements de flamenco) : ho yay hoy yeh ! (mauresque) : hoddle aydle ay yay Tandis que les vagues avancent et reculent, l’air est comprimé par la montée de chaque vague et peut se dilater lorsqu’elle retombe, si bien qu’au bout du compte, il arrive que les parois et le plafond de la grotte se brisent et s’agrandissent. (toujours film noir, mais plus commentateur) : D’après les statistiques du gouvernement des États-Unis, on pense qu’à cette époque, près de quinze mille immigrants et hors-la-loi britanniques vivaient en sauvages dans ces grottes et au milieu des dunes de sable des côtes californiennes. On en captura 4500, mais 8000 passèrent à travers les mailles du filet. Les autres s’enfuirent par la mer où ils sont supposés avoir péri. (comme une sirène) : Ah --------------------PLONGEON MATINAL PLONGEON MATINAL QUELQUES-UNS échappèrent Charabia furieux et n’importe quoi : 奃∆Ω~µ© √©∆ƒø’Ω∂∫•§¢#™¡÷≥µßø~%@£&$£**!*!*!*!*!*! (voix profonde avec accent écossais) : Tâtemoi un peu ce biceps, femme ! Oooooooooooooooooooooooooohhhh (vieille femme, voix étouffée au loin) : Au secours ! Au secours ! Henry Geldzahler avait l’habitude de retrouver Christopher Scott sur la jetée de Santa Monica pour prendre le thé, pendant que sa notes de programme | 21 festival Agora à la cité Au secours ! Au secours ! (déclamatoire, quasi avant-garde) : Ma mère ! SAUVEZ LA !!!!!!!!!!!!!! P - A - R - P - I - T - I - É faiaiaiaiaites quelque chose !!!! mère s’adonnait à la natation. … ... elle n’était pas bonne nageuse. (interruption mezzo, accent écossais) : Oh, la ferme, vieille vache ! (basse) : Votre mère ??? (cris mourants, falsetto): AU SECOURS AU SECOURS !!! (basse) : Cela requiert un COURAGE DE PREMIER ORDRE. Je suis votre homme : j’ôte chapeau et manteau. (mère) : SAUVEZ MOI, AIDEZ MOIOIOI (fille) : Oh, je vous en prie, je vous en supplie. (en ragots) : La mère de Geldzahler désapprouvait la liaison de son fils. Pour tenter d’emporter sa bienveillance, Scott plongea pour la secourir. Geldzahler, lui, ne sauta pas. « J'aurais peur de faire A Bigger Splash2 », confia-t-il à McDermott. TOUS : bruits de bouche agressifs, tandis que l’homme sur la jetée crache. TOUS : Bruits de bouche agressifs. (flamenco, comme plus haut) : hoddle aydle ay yay etc… Les fêtes sont réussies pour les anniversaires divisibles par dix ou par vingt-cinq. Mais pour les anniversaires divisibles par neuf ou vingt-quatre, elles sont terrrrrrrriblement ENNUYEUSES !! (quasi rythme cardiaque, contre le micro et sur le souffle) : bedum … bedum … bedum … bedum ... bedum…etc. (quasi vocalises) : Ah Ah Ah Ah o: o: o: o: o: oh oh oh oh oh (savant) : Une fatigue vocale de ce genre, causée par un effort excessif ou incorrect peut être soulagée par l’absorption d’une petite dose de brandy médicinal, sauf si le malade est totalement naze. … extraire l’eau de leurs instruments en ôtant un à un les coudes pour souffler dedans.L’accumulation d’humidité dans les entrailles de l’instrument peut être un gros inconvénient et un facteur important de 22 | cité de la musique (comme plus haut mais un peu plus historien d’art) ; C’est au cours de telles baignades que Hockney invitait ses amis et connaissances à venir s’ébrouer dans l’eau. Avec sa phénoménale mémoire photographique, il fixait dans son imaginaire le plus petit éclat de lumière pour le magnifier plus tard dans ses tableaux. C’est de cette façon que Henry Geldzahler et lui se rencontrèrentm la première fois. Ce n’était PAS une rencontre de bon augure. (comme un exercice, mais assommé et faux) : ……….épuisé ……… exaspération ……… … extraire l’eau de leurs instruments en ôtant un à un les coudes pour souffler dedans. L’accumulation d’humidité dans les entrailles de l’instrument peut être un gros inconvénient... cinéma + musique décalages de ton allant même jusqu’à la fausse note. (falsetto quasi perché, sentimental) : Oh!!! P - au - v - r - e trésor. Quelle expérience absolument horrible pour toi. Stravinsky écrivit de Paris à l’acteur le 8 juin 1937 mais ne reçut pas de réponse. Essayer de donner une définition de l’humour, (l'air de rien, vite) : c’est une des définitions de l’humour. Je lui ai envoyé une lettre recommandée par avion de New York, le 8 juin. Chadwick Chaitman Ch Cha Cha (les bois) : une deux trois ! une deux trois une deux trois quatre ! Challen Chalton Cha Cha ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! cha Un homme à la mer Chalwin Neuf huit onze douze Ch Ch Ch Ch Challis Challis Ch Ch Ch Challis Chabrier Chaliapine Chaminade Chasins Chavez Il faut être deux, deux pour danser le tango. Allez Allez Va te faire empapaouter chez les Grecs ! Et mon cul, c'est du poulet ? Es war ein wunderbarer Abend. Cha Cha Ch Cha Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch Ch (rapide et rythmée) : On confia à Kono le rôle du chauffeur à quinze dollars par jour. Il était ravi de pouvoir empocher en deux jours le salaire d’une semaine entière. Mais en l’occurence le cinéma perdit un acteur et Charlie Chadney Voir quelqu’un ne pas voir est la meilleure façon de voir intensément ce qu’il ne voit pas. (cuivres) : Eins zwei drei Chadwick Il y a assez de poissons dans la mer pour tous les hommes. Cha Cha Ch (comme plus haut mais plus tendu et dramatique) : Les Geldzahler avaient tous deux un problème d’alcool et Hockney Hundertzwanzig exposa son plan à Mme Geldzahler. On allait la mettre entre les mains d’un diététicien japonais en uniforme. La mer vert morve la mer qui vous serre le scrotum Achtundzwanzig et sa consommation d’alcool tomba à un coquetier de saké par jour. La nuit elle dormait sur un Il faut être deux, deux pour danser le tango. tatami en bois. Henri Geldzahler était moins docile. Ca t'dérange, tête d'orange ? tu t'la pèles et tu t'la manges. Autant pisser dans un violon. et il craignait la concurrence dans le cœur de sa mère. Wann ist die Vorstellung zu ende ? Channel Ch ChaCh Ch Cha Channing Ch Chaplin Chapman Cha Charkin notes de programme | 23 festival Agora à la cité gagna un futur secrétaire particulier, car des amis rapportèrent à Mme Kono qu’ils avaient vu son mari à l’écran. Elle lui rappela qu’au Japon les acteurs étaient considérés comme des animaux de la plus basse catégorie et que s’il s’obstinait dans cette voie déshonorante, au Japon, ses ancêtres ne pourraient plus et sa famille ne voudrait plus lui parler. Kono arrêta là une carrière des plus brèves. Charlton ChaaaarrrCHARMAN Ch Charlton Chaston Chatwin Chatzinari Die Musik in dem Haus wo er läuft gemacht wird so über aus scheuBlich und unkünstllerisch ist. (quasi nightclub) : ON S’INCLINE b b d b b bum (quasi nightclub) : COUPEZ b d bd d dum ON RAMASSE LES VETEMENTS SUR UNE CHAISE ON SE RETOURNE ET ON S’ÉLOIGNE B b b d b bum ON SALUE ON S’EN VA b dur b dur dum EN COUPLE b d b d d d d d d d d dum LA BARBE HAUTE b d b d d d d d d d d dum (quasi Joyce Grenfell3) : Pour ne rien ignorer du savoir-vivre, des millions d’Américains lisent Miss Manners, une chroniqueuse de presse publiée dans deux cent vingt-quatre quotidiens à travers les États-Unis. Écrivant sous forme de questions-réponses et affiliée aux United Features, Miss Manners paraît trois fois par semaine, les Mardi, Jeudi et Dimanche. (quasi Noel Coward4): Miss Manners reçoit un important courrier de lecteurs socialement angoissés – de lecteurs qui veulent savoir : Doit-on ôter la bague d’un cigare avant de le fumer… … Dans quel ordre doit-on verser le brandy et le soda… … et dans quelles proportions… … et doit-on le servir dans un ballon à brandy… … ou dans un verre à cocktail… … OU BIEN … directement au goulot !!!! (quasi rap – Américain ou Caraïbe) : L’obsession de Miss Manners est que les gens ne devraient pas se bousculer. Nous irions beaucoup mieux si les gens ne se 24 | cité de la musique Das einzige was diese Städte bisher als kunst. (crié) : ON SAUTE ON SE SÉPARE… cinéma + musique bousculaient pas. Le savoir-vivre, c’est seulement un moyen de ne pas se bouscul SAUTE SÉPARE SAUTE SÉPARE Même dans notre société permissive, nous avons Besoin d’un moyen systématique HEI!! pour ne pas se bousculer. Maintenant plus que jamais, alors, que les conventions sociales naguères bien établies WHEEEE!!! se délitent, nous avons tous un besoin grandissant OI HA! plutôt que diminuant d’un moyen systématique pour ne pas se bousculer. Produzierten war SpaB OI ! die Filme HEI ! Chaplins und den Jazz HA ! davon ist der Jazz (quasi falsetto) WEEE !! das einzige Theater OI ! HA !! OI WHEEEE !! das ich er blicke. OI HEI !!! (cri falsetto): Comment osez-vous ??!! Mais hélas toujours aucune nouvelle de Chaplin. Ci-joint, la copie d’une lettre recommandée que je lui ai envoyée le 8 juin. (Très rapide, quasi murmurée / monotone, comme quelqu’un qui pense à haute voix) : Je me suis battu toute ma vie pour les bandes-son mais personne ne s’acharne parce que cela demande trop de travail… un jour viendra où un jeune réalisateur utilisera le son de manière créative comme s’il s’agissait d’intégrer du son dans un tableau… les gens qui possèdent beaucoup d’argent ont des arguments très forts… le son d’une baignoire qui se remplit est plus puissant si la lumière est éteinte… si vous peignez, fermez les yeux et chantez… de la musique composée en opposition à l’action extérieure de façon à montrer sa signification intérieure… tous ces effets sonores sont des acrobaties qui font plus rire que Chaplin – vous vous rendez coupable d’exhibitionnisme musical… sommes-nous obligés d’avoir toujours du goût… ces effets ne peuvent être réalistes ou naturels… qui veut se souvenir d’Hollywood ?… le cauchemar classique où l’on n’atteint jamais son but à cause d’une suite incessante d’obstacles. (« dans le pub et accablés d’ennui », tous les hommes avec instruments à vent) : du de du de durdle dudle oo ya du du yoo (idiot) : dur de do wap (imbécile) : ba ba do dit (parlé) : dit dit dit (chanté) : dur di didle oo di dee yamm (fatigué) : uurrgghh!! (trille constrictive ou de la luette avec crachats – siphon) : kiissscchhh!! dee ya (descendant brusquement) di yu dur dur dur dur dur dur dur di. Samba Strauss Claquements de langue, bruits de joues et de ciseaux à ongles près du micro. ba ba wur bur do bar wa ba wurwur do wa ba ba ba wur de de wurde de durde dur de de ba burde Samba Strauss Peigne « guiro » avec crayon près du micro et « ts » « ts » ba ba wur bur do bar wa ba wurwur do wa ba ba wur de de wurde de durde dur de de ba burde (ridicule – parodiant une très mauvaise diva) (lumière – restaurant indien) : ee yong oy ee nn aoo e aw ah yew ng ii woy i Vi yoing a oo ee wa nn ng oy ah woo ah ee aw ee oh ü Vi yoing ah üur or yay or ah ng ah ü Peut-être E. G. Robinson pourrait-il téléphoner à Chaplin pour lui demander s’il a reçu ma lettre ? notes de programme | 25 festival Agora à la cité (guide touristique) : Ha luogo unricevimento l’eveso fa la carte alla padrona di casa. Il est chez la mère de la jeune qui donne une réception. Sopraggiungono i poliziotti. Juillet – termine son dernier film pour la Mutual. Dieser Künstler ist ein Dokument. L’Amérique est entrée en guerre le six avril. Prima proiezione ventitreesimo ottobre, mille novecento diciasette.Das heute schon durch die Kraft historrischer Ereignisse wirkt. Murmure totalement détaché. Ce petit homme a été incarcéré pour douze ans par la police des mœurs et maintenant il est en fuite. Iiiiiiiiiiiiil a trouvé un emploi chez IBM. Iiiiiiiiiiiiiil apprend le fonctionnement commercial et le fonctionnement social. Iiiiiiiiiiiil va bientôt être au niiiiiiiiiiiiiiiiiiiveau. (juif de Chicago) : l’une des meilleures crèmes glacées de l’Ouest était faite par Baskin Robbins dans cette cuisine, située dans un bordel de Hollywood, juste au nord de l’intersection de Melrose et de La Cienega Boulevard. Fatty Arbuckle était un habitué des lieux... ...tout comme la police. À l’époque, la crème glacée était interdite par la prohibition. Mais les profits étaient si élevés qu’on continua à en fabriquer illégalement. Baskin Robbins avait le monopole de la crème glacée à Los Angeles. Le contrôle était sans merci. Claquement de doigts… tir de laser S.F.… bouteille siphon… Guimbarde… femme criant à l’aide… glou glou… grognement de chien… splash… bouchon… gros plan… rire stupide… morse… perroquet disant bonjour. Samba maltraitée Peigne claquement de langue bruit de joues wheee wa babababa Babababawapwap wa bup pup ba wah (perroquet) : Bonjour Whhoooosh !!! C’est l’un de ces artistes pour qui le cinéma a été inventé. (mouton) : bêêêêê En lui demandant de la donner en mains propres à Chaplin, sinon je n’aurai jamais l’assurance qu’elle n’est pas tombée dans celles de secrétaires ou autres. Ba ba ba ba ba bdleudlebdleudlebdleudle Bdleudle Oh wap (maîtresse à danser) : cinq six sept ON TOURNE (cuivres) : C'est le pont les mecs ! (Voix enfantine amateur) bair bair dair etc 26 | cité de la musique Samba maltraitée Peigne claquement de langue wapwap wapwapwap wap wapwap wa bup pup ba wah Wap wap wapwap (maîtresse de danse années 30) : très bien ma chérie, talon, hop pas glissé, deux, parfait. (chant d’ivrogne, démodé) (à nouveau Chicago) : une célèbre tenancière provoquait les petits hommes avec des distributeurs de glace à la pistache et aux airelles cachés dans son décolleté. Les choses se gâtèrent lorsque Baskin Robbins décida de se mettre à son compte. Robbins engagea un avocat marron en cheville avec la prison du comté. Contre la promesse d’une seule tournée gratuite de mélange érable-noisette, ces fous de crèmes glacées étaient prêts à danser pendant des jours, jusqu’à s’effondrer. cinéma + musique (choristes) di di dit di mon bébé couine deux sept mineur à cinq sept dans la nouvelle tonalité Claquement de langue ts ts ts boing (sucrée) : do do (exagérée avec le pathos de l’opéra) : et le policier a le feu à son pantalon et Colombine fait une pirouette et Pantalon tombe face contre terre. Pied gauche en dehors, le droit en dedans (imitant le trombone soprano) Claquement de langue ts ts ts boing do do Et ces danseurs savaient bien peu de choses sur la catastrophe qui allait s’abattre sur eux. (subito normale) : werden im Theater noch im Variete noch im Film gemacht werden kann wo nicht Charlie ist. ... Arrghh (dernier soupir). Avec comme toujours une copie de cette malheureuse lettre à Chaplin, dont je continue à ignorer le sort. En réalité je n’espère plus rien de Hollywood ou de ma collaboration avec Chaplin. Eeee urgh je m’installe au balcon Hum de la glace, avec une jeune dame raclement de gorge (timbré) glisse le long de mon pantalon (délicieux) mmmmmmmmmm j’en suis gêné (interloquée, supérieur) : eeeeeeaaaarr le long du cou de la dame (roucoulant) tremolando de la glace sur le cou de la dame AAAAAAARAARARGGHHHH !!!! Ur yer raclement de gorge (timbré) aw ee yah ee yah (falsetto Fanny Craddock5): Battre les blancs d’œufs jusqu’à la formation de pics fermes. (falsetto comme s’adressant à un bébé) : cuchi cuchi coooo Oh ! Ah ! (encore des bafouillis sporadiques) Oh! (inspirant) Ah ! Ah Oh… COMMENT OSEZ-VOUS (cuivres) : une exquise crème glacée crie sur l’écran où glisse du silence AARAARARRRGGGGHHHHH !!!! (bois) Comment osez-vous ? (cuivres) : Oui, comment ose-il ? Il a touché sa femme Elle a touché sa femme Très touchant Wird Abend Garderobe verlangt ? Oooooohhhh Oooohhhh (gloussement) ho ho ho ha Gibt es Attraktionen ? Wer ist der Dirigent ? Lassen Sie mich bitte in Ruhe. Danke, es war ein wunderbarer Abend. Richesse et luxe en déroute Le petit homme trébuche de manière asymptotique à l’approche de la double barre… Où est-ce ? Et voilà, je le tiens!!!!!! (annonce comme un conducteur de tramway) : DOUBLE BARRE ! Allez les gars ! On y va ! notes de programme | 27 festival Agora à la cité Allez-y les altos ! On y est presque De manière asymptotique à l’approche du degré zéro Diddliddleiddleoooooooooooooo Dur d dle ee d dle urdle urdle urdle ee accels ralls Dont hurlées solo de E Basse mêlé doux comptage onomatopées partition du répétiteur pour mardi : il y a tant à faire partout Oh oh oh oh oh oh Truffées de « gags » excellents (atone, inepte): Bébé bébé kazoo bébé bébé bébé (quasi accel. ensemble): bébé bébé bébé (complètement frénétique) Plop claquement de langue et on ne se bouscule pas ha ha ha (mouton) : bêêêê Oh Miss Manners !! kazoo Piégés la la la la la la Mme Robinson dit que Chaplin n’a jamais reçu la lettre Sifflet sulla musica Chapliniana ChakaChakaChakaChakaSantaMonica Hi hi hi hi hi hi hi Hooooooooooooo!! Bo bo bo bo bo bo bo (Brian Sewell6) : Epicène d’une délicatesse presque féminine il est l’un de ces artistes pour qui le cinéma a été inventé. Oh oh oh oh oh oh TOI !! GRRRRRRRRRRRRRRR ! Prends ÇA, mon gros et ça ! UURRRGGHH (Jonathan Miller7) : comme un enfant de huit ans qui écrirait un livret pour la 9ème de Beethoven (atone, inepte) : Bébé bébé Aaaagh bébé bébé bébé (quasi accel. ensemble) : bébé bébé bébé (totalement frénétique) : WHHEEEEEEEEEE ho ha ho haw he (accel. jusqu’au rire) : he he he JE TE TIENS !! do do do AU SECOURS ! Ist ein Dokument AU SECOURS ! Bruit de joue Exhibitionnisme musical ronflement Lorsqu’un homme arque une scie entre ses genoux on ne s’attend pas à entendre une fugue. Oowwwwwwwwwwwww CLAC ! Owwwwwwwwwwwww BANG ! Le désir de glorifier peut aussi nuire à la vérité (simplement) : Un classique intact qui croit en son pouvoir de faire des films avec la dentelle élimée de son cœur. Le désir de glorifier peut aussi nuire à la vérité. (très vite) : Rien n’est vrai dans les films (quasi murmuré, lentement): Les comédiens ne marchent jamais seuls sur un plateau. Ils sont accompagnés, d’une manière assez étrange, par tous ceux qui les ont précédés. (franchement lent) : L’Homme - Charlot triomphe de tout parce qu’il échappe de tout, rejette toute commandite et n’investit jamais dans l’homme que l’homme seul. traduction française Pïerre Charras et Catherine Basset 28 | cité de la musique notes : 2 A Bigger Splash est une célèbre peinture californienne de David Hockney. 3 Joyce Grenfell est une comédienne comique et une chanteuse de cabaret des années 1950 et 1960. 4 Noel Coward est un chanteur de cabaret et un écrivain anglais très estimé des aristocrates dans les années 1940 et 1950. 5 Fanny Craddock est une cuisinière excentrique qui s’est surtout fait connaître à la télévision dans les années 1960 et 1970. 6 Brian Sewell est un critique d’art contemporain anglais, connu pour sa manière de parler très précieuse. 7 Jonathan Miller est un directeur d’opéra qui sait « parler de tout ». festival Agora à la cité biographies 30 | cité de la musique Jonathan Nott Né en 1962 à Solihull en Grande Bretagne, il fait ses études au Collège Saint John à Cambridge et étudie le chant au Royal Northern College of Music de Manchester. Assistant au National Opera Studio de Londres, il est ensuite Kapellmeister à l’Opéra de Francfort en 1989. En 1992-1993, il est Kapellmeister à l’Opéra d’État de Wiesbaden et, en 1995-1996, directeur général de la musique de cette ville. Au Festival de Wiesbaden, il dirige le Ring de Wagner. Directeur musical de l’Ensemble Intercontemporain depuis 2000, Jonathan Nott dirige par ailleurs de nombreux orchestres symphoniques, parmi lesquels l’Orchestre philharmonique de Bergen, l’Orchestre de la radio de Stockholm, l’Orchestre symphonique du WDR de Cologne et celui du SWR de Stuttgart, avec des solistes comme Gidon Kremer, Christian Tetzlaff, Boris Pergamenschikow et Sabine Meyer. Reconnu pour son vaste répertoire symphonique et d’opéra, il participe également à la création d’œuvres de compositeurs parmi lesquels on peut citer Wolfgang Rihm, Emmanuel Nunes, Brian Ferneyhough et Michael Jarrell. Directeur musical de l’Orchestre symphonique de Lucerne depuis 1997, Jonathan Nott est aussi directeur musical de l’Orchestre symphonique de Bamberg depuis 2000. Au cours de la saison 2001-2002, il a dirigé pour la première fois l’Orchestre philharmonique de Berlin (avec lequel il réalisa une série d’enregistrements d’œuvres de Ligeti) et celui du Gewandhaus de Leipzig. Della Jones Née à Neath, Della Jones a fait ses études au Royal College of Music où elle a été lauréate de nombreux prix parmi lesquels le Kathleen Ferrier Memorial Scholarship. Elle s’est produite au Royal Opera de Covent Garden, à l’English National Opera, au Welsh National Opera, au Scottish Opera et à Opera North, ainsi qu’aux ÉtatsUnis, en Russie, au Japon, au Canada et à travers toute l’Europe, avec un répertoire comprenant le cinéma + musique rôle-titre d’Ariodante, Rosina dans Il Barbiere di Siviglia, le rôle-titre de La Cenerentola, le Messager dans Orfeo, le rôle-titre de Carmen, Adalgisa dans Norma, Dido dans Les Troyens, Donna Elvira dans Don Giovanni, Herodias dans Salomé, Brangäne dans Tristan und Isolde, Jocaste dans Œdipus Rex, Baba the Turk dans The Rake’s Progress, Hermia dans A Midsummer Night’s Dream, Dido et la Sorcière dans Dido and Aeneas, Marcellina dans Le Nozze di Figaro, Juno dans Semele, Tante Hermance dans la création mondiale de Dr. Ox’s Experiment de Gavin Bryars, l’Hôtesse dans Boris Godounov et Auntie et Mrs Sedley dans Peter Grimes. Ses interprétations de concert comprennent des engagements avec le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre symphonique de Prague, le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, l’Orchestre philharmonique d’Arnhem, le BBC Concert Orchestra et le BBC National Orchestra of Wales, dans un répertoire incluant Phaedra de Britten, Sancta Susanna et Songs of the Auvergne de Hindemith, le Requiem de Verdi, Voices of a Nation, un concert donné pour l’inauguration du Parlement du Pays de Galles, le gala du Millenium au St David’s Hall, Cardiff, Le Vin herbé de Frank Martin, Museum of the Air de John Metcalfe ainsi qu’un récital pour les Musiciens du Louvre. En 1993, elle a participé aux Proms du Royal Albert Hall et a pris part, en 1997, à la cérémonie de restitution de Hong Kong à la Chine. Ses engagements pour 2002 comprennent Fidalma dans Il Matrimonio Segreto pour l’Opéra de Monte Carlo, Sea Pictures et Musicmakers pour le festival de Malvern et de nombreux enregistrements, radiodiffusions et télédiffusions. Parmi ses engagements pour les années à venir, signalons Mrs Grose dans la nouvelle production de The Turn of the Screw pour le Grand Théâtre de Genève, de nouvelles représentations des rôles de Marcellina et de Mrs Sedley pour l’Opéra national de ParisBastille, de Auntie pour l’Opéra des Pays-Bas et de la Martha du Faust pour le Royal Opera de Covent Garden. Omar Ebrahim commence à chanter en 1964 dans la chorale de la toute nouvelle cathédrale de Coventry. Le foisonnement de la vie culturelle du lieu l’incite à étudier le chant à la Guildhall School of Music and Drama. Il fait ses premières apparitions sur scène à la Royal Shakespeare Company et dans le chœur de Glyndebourne, puis en 1980 avec le rôle de Schaunard dans La Bohème pour le Glyndebourne Touring Opera. Omar Ebrahim a participé à de nombreux concerts et opéras contemporains dont The Electrification of the Soviet Union de Nigel Osborne, New Year de Tippett, The Second Mrs. Kong de Birtwistle, Un re in ascolto de Berio, Gawain de Birtwistle, 63 Dream Palace de Hans Jürgen von Bose, King Gesar de Peter Lieberson, Beauty and the Beast de Stephen Olive, Terrible Mouth de Nigel Osborne, Siren Song notes de programme | 31 festival Agora à la cité de Jonathan Dove. Il a tenu le rôle-titre dans Misper, opéra pour enfants produit à Glyndebourne et a participé à une version de concert d’un acte du Satyagraha de Philip Glass au South Bank de Londres. Il a également interprété le rôle-titre dans Agamemnon de Laman au Festival de Hollande en 1997. Ses interprétations récentes comprennent le rôle de Choregos dans Punch and Judy de Birtwistle pour l’Opéra de Bâle et le rôle-titre de God’s Liar de John Casken pour l’Almeida Opera et La Monnaie de Bruxelles. Parmi ses projets, signalons Kaiser von Atlantis avec l’Opera Theatre Company de Dublin, Aventures, nouvelles aventures avec le Schoenberg Ensemble et Greggary Peccary de Frank Zappa avec l’Ensemble Modern, les Bochum Symphoniker et l’American Composers Orchestra. En tant qu’acteur, il a joué tout récemment dans Ode à Napoléon de Schönberg, avec le Salzburg Camerata à l’occasion du Festival de Salzbourg, dans le mélo32 | cité de la musique drame de Strauss tiré du Enoch Arden de Tennyson pour l’Ircam à Paris et dans Un survivant de Varsovie de Schönberg et Le Radeau de la Méduse de Henze avec le BBC Symphony Orchestra. Ensemble Intercontemporain Fondé en 1976 par Pierre Boulez, l’Ensemble Intercontemporain est conçu pour être un instrument original au service de la musique du XXe siècle. Formé de trente et un solistes, il a pour directeur musical Jonathan Nott. Chargé d’assurer la diffusion de la musique de notre temps, l’Ensemble donne environ soixante-dix concerts par saison en France et à l’étranger. En dehors des concerts dirigés, les musiciens ont eux-mêmes pris l’initiative de créer plusieurs formations de musique de chambre dont ils assurent la programmation. Riche de plus de 1800 titres, son répertoire reflète une politique active de création et comprend également des classiques de la première moitié du XXe siècle ainsi que les œuvres mar- quantes écrites depuis 1950. Il est également actif dans le domaine de la création faisant appel aux sons de synthèse grâce à ses relations privilégiées avec l’Institut de recherche et coordination acoustique musique (Ircam). Depuis son installation à la cité de la musique en 1995, l’Ensemble a développé son action de sensibilisation de tous les publics à la création musicale en proposant des ateliers, des conférences et des répétitions ouvertes au public. En liaison avec le Conservatoire de Paris, la cité de la musique ou dans le cadre d’académies d’été, l’Ensemble met en place des sessions de formation de jeunes professionnels, instrumentistes ou compositeurs, désireux d’approfondir leur connaissance des langages musicaux contemporains. flûte Emmanuelle Ophèle hautbois László Hadady clarinette Alain Damiens cinéma + musique basson musiciens supplémentaires Pascal Gallois saxophone cor Christian Wirth Jens McManama clarinette contrebasse trompette Olivier Voize Jean-Jacques Gaudon trompette à coulisse trombone Sébastien Lepic Benny Sluchin harpe tuba Ghislaine Petit Arnaud Boukhitine technique clavier percussions Franz Michel Vincent Bauer Samuel Favre cité de la musique régie générale violoncelle Éric-Maria Couturier piano, claviers Joël Simon Didier Belkacem (amphi) régie plateau Dimitri Vassilakis guitare basse électrique Hidéki Nagano Patricio Wang Éric Briault Jean-Marc Letang (amphi) régie lumières violons Hae-Sun Kang Ashot Sarkissjan Marc Gomez Valérie Giffon (amphi) régie son Gérard Police (amphi) altos Odile Auboin Christophe Desjardins Ensemble Intercontemporain régie générale violoncelle Pierre Strauch Jean Radel régie son Xavier Bordelais contrebasse Frédéric Stochl projection Jean-Pierre Bellon régie plateau Damien Rochette Philippe Jacquin Nicolas Berteloot notes de programme | 33